Cela faisait déjà un certain temps qu'Ivy-Blue était devenue humaine, mais elle avait toujours beaucoup de mal à s'y faire, heureusement, elle pouvait compter sur des proches pour l'aider, et entre autre sur Balto. Il était le premier à l'avoir rencontré à Fantasia Hill et l'avait grandement aidé à s'acclimater, même si elle avait toujours du mal à se servir d'un cellulaire, et c'était pire s'il était tactile, parce que là, çà donnait des choses extrêmement comiques. Ce qu'elle écrivait devenait alors un véritable charabia. Mais elle essayait de s'y faire comme elle pouvait. Elle allait bien finir par y arriver, après tout Balto, justement, avait su le faire. Mais même si ce n'était pas facile toujours, cela ne pouvait pas être pire que dans le monde des contes, où un méchant sorcier l'avait enlevé et où elle avait été changée en cygne.

Aujourd'hui, Ivy-Blue n'avait rien de prévu, elle n'avait pas d'examens à préparer, elle ne travaillait pas, alors autant qu'elle puisse en profiter pour voir ses amis. Elle avait alors sorti son téléphone et au prix de plusieurs efforts, et après avoir appelé une dizaine de fois des mauvais numéros suite à une mauvaise manip', elle avait réussi à tombé sur Balto, enfin ... sur sa messagerie, parce que visiblement, il ne devait pas avoir son téléphone sur lui, du coup elle laissa un message : Hey Balto ... Ohoh, tu m'entends ? Roh putxin, çà marche comment ce bazar ? BALTOOO ? C'est Ivy ... Je sais pas si tu recevras un jour mon appel vu que tu sais à quel point je suis douée avec un téléphone mais ... çà te tente d'aller goûter des marrons cet après-midi au Fairy Chestnut, vers ... disons ... 14heures ? ... Dis oui, dis oui, dis oui. Bon ben ... euh ... peut-être à tout à l'heure ... Après avoir fait plusieurs tentatives, elle réussit enfin à raccrocher, et elle savait déjà à l'avance que Balto rigolerait en écoutant son message et elle le comprenait.

Il était 13h45, lorsqu'elle finit de se préparer. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon assez serré, dont seulement quelques mèches dépassaient, et elle portait un jean avec un pull. Cela lui faisait vraiment bizarre de ne plus porter ses robes longues typiques des princesses, mais un "slim" comme les humains appelaient çà, semblaient assez confortables aussi. Des converses au pied, elle sortit de la chambre qu'elle occupait et se dirigea vers le Chestnut à pied. Elle aurait pu prendre le bus, c'est vrai, mais la dernière fois qu'elle l'avait pris, cela avait viré à la crise de rire, parce qu'elle avait passé quasiment un quart d'heure à essayer de poinçonner son ticket avant que quelqu'un ne vienne l'aider. En à peine 10 minutes, Ivy était arrivée devant l'endroit où elle devait rejoindre Balto, du moins s'il venait. Et il était là, pile à l'heure. Toute joyeuse, la douce Ivy mit les mains dans son dos avant de s'approcher de lui, un immense sourire sur les lèvres. ▬ Hey ! Tu es venu, c'est génial. J'en suis contente tu sais. Sinon ... çà va ? La relation qu'elle avait avec le jeune homme était assez compliquée, ils étaient amis malgré une certaine ambigüité plus que visible entre eux.

Question technologie humaine (et surtout téléphonie), Ivy était vraiment perdue, elle ignorait comment tout cela fonctionnait. Elle ignorait comment paraître plus humaine et moins ... tout droit sorti d'un monde irréel où il n'y avait pas tout cela. Alors elle faisait de gros efforts pour y arriver, même si au début, elle pétait les plombs à force d'essayer sans y parvenir. Et aujourd'hui, c'était la preuve qu'elle avait encore de gros efforts à fournir. En effet, elle avait laissé un nombre presque incalculable de messages sur la messagerie de Balto, tous plus incompréhensibles les uns que les autres ...
La jeune femme savait pleinement ce que vivait Balto, seul sans la personne qui partageait sa vie avant tout cela, avant d'arriver à Fantasia. Arthur lui manquait c'est clair, mais elle avait commencé à vivre avec son absence, tout comme elle avait commencé à s'y faire en tant que cygne. Et puis ici, Balto lui avait permis de se construire et d'aborder le monde humain avec moins d'appréhension. Elle savait que c'était mal puisqu'il avait fait de l'aimer (bon même si c'était une autre personne dans son corps), mais elle ne parvenait pas à s'en empêcher. Elle avait bien dû reprendre sa vie de zéro, tout recommencer, avec une nouvelle identité ...

Même si déjà dans le conte, elle avait deux jambes, deux bras .. elle ne parvenait toujours pas à croire qu'elle était ici, dans le monde des humains, en train d'essayer tous les jours de se faire à toutes les technologies humaines et à toutes leurs paroles si étranges. Elle traversa la rue, en regardant sans cesse à droite et à gauche. Et lorsqu'elle remonta sur le trottoir, elle fit bien attention à la différence entre celui-ci et la route. De là où elle était, elle pouvait déjà l'apercevoir, et lui adressa un petit signe de main toute timide. ▬ Bah ... en fait ... j'ignorais surtout si tu étais parvenu à recevoir mon message ou pas ... tu ais bien que les téléphones et moi, ce n'est pas encore l'amour fou ... çà va aussi, merci de le demander. , répondit-elle avec un beau et large sourire. Elle avait déjà quelques flocons dans les cheveux suite à sa marche dans le froid. Cela ne lui était pas venu à l'idée de prendre un manteau, mais elle portait une écharpe tout de même. Lorsqu'elle avait été changée en cygne, elle ne songeait pas à la température extérieure, et encore aujourd'hui, elle n'avait pas ce réflexe. Ivy reposa son regard sur Balto après avoir regardé la neige tomber, et remarqua la petite révérence qu'il venait de faire d'un air amusé. ▬ Hmm ... quelle galanterie ! Merci bien Balto. , elle fit une petite courbette, en tirant sur son pull comme si elle tirait sur une robe et finit par entrer dans le magasin.

Ivy avait les yeux grands ouverts depuis qu'elle était entrée. Tout était tellement beau à regarder, tout semblait tellement bon à goûter. Elle tourna légèrement sur elle-même, on aurait dit un petit enfant émerveillé dans une boutique de bonbons ou devant le père noël. ▬ Et bien ... Surprends-moi. , répondit-elle avec un léger sourire timide. Elle admira de nouveau les merveilleuses petites gâteries proposées par la boutique, en salivant d'avance. Ivy-Blue s'approcha un peu plus de Balto, passant sa tête par-dessus son épaule pour voir ce qu'il regardait avant d'enchaîner : ▬ Et toi ? tu as fait ton choix, Balto le gourmand ?

Ce genre d'endroits était tout bonnement féérique. Cela semblait être le paradis sur Terre avec tout ce qui y était proposé. Et cela se voyait qu'Ivy s'y plaisait, à voir la façon dont elle tournait sur elle-même et la lueur de bonheur dans son regard. Depuis qu'elle avait été enlevée par Alberic, jusqu'à son "arrivée" à Fantasia Hill, elle n'avait pas vraiment profité de ce genre d'endroits. Soit elle essayait de retrouver Arthur comme elle le pouvait, soit elle refusait toutes les propositions de mariage que le vilain sorcier faisait. Elle ferma les yeux un court instant pour pouvoir cesser de penser à Arthur et à son père et ainsi profiter de ce moment en compagnie de Balto. Même vêtue d'un simple pull, Ivy ne semblait pas avoir eu froid en marchant dans la rue, malgré tous les regards des passants vêtus d'un gros manteau et d'une écharpe. Ivy agissait comme une enfant, elle n'avait jamais vu d'endroits aussi magiques auparavant, alors elle en profitait, voulant caser une image de tout le magasin dans sa tête. Ivy lui demanda ensuite de faire en sorte qu'elle soit surprise par les choix du beau Balto, elle lui faisait confiance. Elle s'approcha alors de lui allant jusqu'à poser sa tête sur l'épaule du beau jeune homme avant de lui répondre : ▬ Tu salives devant, je vois çà. Mais bon, si tu le dis, je te crois. Oh, et quelle est donc cette perle rare ? Mais non, voyons ne dis pas çà, Balto. Ce n'est absolument pas le cas. Oh .. oui, oui, mille fois oui. Elle posa sa main sur l'épaule pour le rassurer quand à sa capacité de surprendre et fit une tête toute joyeuse lorsqu'il évoqua ce qu'il comptait prendre. Il lui tendit le sachet, qu'elle regarda avec un immense sourire. ▬ Je suis certaine que ce sera le cas, je ne m'inquiète pas de çà. Tu en veux un ? , lui demanda-t-elle en lui tendant la poche. Elle rougit face au sourire du jeune homme et le lui rendit, tout en passant, gênée, une mèche de cheveux derrière son oreille. Ivy-Blue ouvrit le petit sachet et goûta un marron chaud, avant de se lécher les lèvres, signe que c'était vraiment délicieux. Cette neige lui rappelait les longues nuits d'hiver au château, à jouer aux échecs, avec son père, avec Arthur, avec les soldats de la garde, et elle eut quelques regrets. Elle aurait tellement aimé que son père soit à ses côtés en cet instant. Pour ne pas avoir l'air triste, elle mangea alors un caramel au beurre salé. ▬ Je ... Oui bien sûr. Je te suis. , répondit-elle après avoir bien vérifié derrière elle, que personne aux allures d'Alberic ne les suivait. Il lui prit de nouveau les mains et elle le suivit, marchant gaiment sur ses pas, s'émerveillant devant les traces de pas qui se formaient dans la neige à leur passage. Elle le vit alors retirer son manteau, se demandant ce qu'il faisait. ▬ Oh .. humm ... merci beaucoup ... il ne fallait pas Balto, tu sais. Et maintenant, et si toi tu attrapes un rhume ? Elle serra un peu plus la veste de Balto contre elle, tandis que le parfum du jeune homme s'engouffrait dans ses narines et un nouveau sourire vint égayer son visage. Balto lui rappelait son Arthur, ils étaient tous les deux si maladroits lorsqu'ils s'agissaient d'évoquer ce qu'ils ressentaient. Ils avaient également les mêmes cheveux bruns, la ressemblance était frappante, et elle avait déjà une fois fait l'erreur d'appeler Balto par le nom du prince. Pourtant, elle n'avait pas eu de nouvelles d'Arthur depuis son arrivée à Fantasia, s'il était là, il ne semblait pas mettre grand chose en œuvre pour la retrouver. Peut-être même l'avait-il oublié ? Et cela la chagrinait de penser cela. ▬ Et bien ... j'avais envie de te voir, n'est-ce pas une réponse suffisante ? , dit-elle avec un sourire timide.

En fait, venant de Balto, elle aurait tout accepté et elle aurait mangé avec plaisir. D'abord, parce que son père lui avait toujours appris à tout accepter, avec le sourire, même lorsque cela ne lui convenait pas, mais aussi parce que c'était Balto. Si elle l'avait déjà appelé Arthur, ce n'était pas pour rien, son cœur battait à la fois plus lentement et plus rapidement en présence du beau brun. Et elle n'arrivait pas à mettre un nom là-dessus, même avec l'aide de sa coloc'. Sortant de la boutique, elle tenait fièrement le petit paquet dans sa main. Ce "cadeau" signifiait beaucoup de choses pour la blondinette et la faisait vraiment sourire. Elle avait alors essayé de lui en proposer un mais il avait hoché la tête en signe de négation au grand damn de Juliette, elle haussa alors simplement les épaules, faisant une petite moue triste, essayant de le convaincre du contraire.
Elle serra ensuite doucement le manteau de Balto contre sa poitrine, tout en gardant le paquet dans sa main et en dégustant les mets qu'il contenait. Alors qu'il riait, elle sourit timidement. ▬ Bon si tu le dis ... Encore merci en tout cas. , Elle lui avoua ensuite que si elle l'avait appelé, c'était parce qu'elle avait envie de le voir; Depuis qu'elle vivait à Fantasia Hill, il occupait une place vraiment très importante dans sa vie, et elle ne se voyait plus du tout vivre sans lui. Il lui était devenu indispensable. Elle appréciait tout particulièrement chaque moment passé en sa compagnie. Elle le contempla, l'admira même pendant que le regard de Balto était dirigé vers les flocons qui tombaient du ciel. Pourtant, les pensées de Juliette avaient fini par dévier vers Arthur. Mais elle ne devait pas passer à lui, elle était en compagnie de Balto, pas d'Arthur ! Elle souffla doucement, pour chasser toutes ses pensées envers le prince. Oui il lui manquait, elle ne pouvait le nier, mais il avait fait vœu d'amour envers une autre qu'elle, enfin situation compliquée, mais elle n'oubliait pas ce qu'elle avait fait, oh non !

Elle continua de déguster les gourmandises qu'il lui avait offert. Il allait finir par croire qu'elle était une véritable gourmande si elle finissait la poche, mais ce n'était pas sa faute tout de même si c'était si bon ! Elle releva son regard vers lui, et lui adressa un grand sourire. Elle s'approcha, timidement, de Balto. Elle aimait tellement être à ses côtés. Il évoqua alors une vie sans Arthur. A vrai dire, elle savait déjà ce que c'était, ayant passé plusieurs mois loin de lui, sous le joug tyrannique d'Alberic. Il lui avait manqué c'était certain, mais elle avait eu des amis qui l'avaient aidé à moins penser à cela, et même à préparer un plan de bataille. Mais, même si ce jour-là, vivre sans lui avait été la plus douloureuse idée, elle s'y était faite. Si deux personnes sont faites pour être ensemble, elles finiront toujours par retrouver l'autre. Et avant qu'elle ait eu le temps de lui répondre, il lui demandait de laisser tomber. ▬ Non voyons Balto. Et puis ... tu es probablement l'une des personnes qui pourraient le plus me comprendre. Elle évoquait, enfin avec des sous-entendus, la relation qu'il avait avec Jenna. ▬ Enfin je veux dire ... c'est compliqué ... Il a eu une place importante pour moi, enfin il en a toujours une mais c'est ... vraiment compliqué ... Tu sais quand ... enfin ... j'étais un cygne ... je m'y suis faite et puis ... depuis que je suis ici, je ne l'ai pas revu ... je m'y suis faite. C'est douloureux, mais ... je me fais à ma vie sans lui ... Elle n'avait pas versé une seule larme en évoquant cela, tout simplement parce qu'elle n'éprouvait pas l'envie de pleurer là-dessus. Si Arthur tenait tant à elle, comme il le disait, il aurait été là en ce moment. Mais elle se trouvait auprès de Balto, et de personne d'autre ! Et puis elle avait des amis formidables qui lui permettaient de construire cette vie sans lui, même si elle ne l'avait pas encore totalement oublié. Lorsqu'elle était encore une princesse, elle passait ses journées à lire des histoires de princesses, qui tombent amoureuses du prince, et vivent heureuses pour toujours. Elle avait été habituée à lire des histoires romantiques, alors aujourd'hui, elle connaissait quand même un nombre incroyable de choses sur les sentiments et l'amour. Très timide, et les mains dans le dos, elle demanda à Balto : ▬ Et toi ? Une vie sans Jenna ?

Il ne lui était pas souvent arrivé de se confier aux autres sur ses sentiments, enfin elle n'avait jamais dit clairement qu'elle se sentait capable de passer à autre chose, même si beaucoup de chose dans son comportement montrait bel et bien que c'était le cas. Parfois, il faut se faire une raison, se rendre à l'évidence qu'Arthur ne viendrait probablement pas la chercher était une chose vraiment déchirante à réaliser, mais on était dans la réalité, pas dans les contes, où les gentils parviennent à vaincre les méchants, et où le prince épouse sa jolie princesse, et même encore là, il y avait des exceptions. La preuve : la déclaration d'Arthur à une autre. L'unique but dans la vie d'Ivy était d'être heureuse. Mais Ivy-Blue n'était pas aussi égoïste, elle voulait aussi que ceux qui l'entouraient soient heureux. A quoi bon être heureuse si on est entouré de gens qui ne le sont pas ? Balto l'avait écouté parler, sans rien dire. Elle le regarda tout en continuant de parler d'Arthur et de sa vie sans lui. Si les deux jeunes s'entendaient si bien, il y avait une raison : tous deux avaient perdus leur amour, leur âme soeur même, et ils se soutenaient l'un l'autre, même si cela conduisait parfois -pour ne pas dire très souvent- à des situations ambigües. Lorsqu'elle évoqua Jenna, elle entendit Balto soupirer, cela voulait en dire long pour la jeune femme, il ne parvenait clairement pas à oublier sa belle. A ce moment-là, Juliette aurait tellement voulu pouvoir se cacher dans un trou, ne jamais avoir posé une telle question. Elle n'aurait alors pas vu toute la tristesse défiler dans les yeux de Balto.

Devant tant de détresse, la jeune femme avait posé sa main sur l'épaule de Balto et l'avait ensuite serré dans ses bras. Lorsqu'on pense à quelque chose de triste et douloureux, un peu de réconfort est toujours le bienvenu, ne serait-ce que pour se souvenir que l'on est aimé. ▬ Je sais ce que c'est Balto .. elle reviendra peut-être qui sait , dit-elle en serrant la petite poche de gourmandises dans sa main. Comme elle souhaitait ne pas avoir posé cette question si idiote. Elle aurait dû se douter de la réponse, elle aurait dû savoir que Jenna manquait tant à Balto, et qu'il ne parvenait pas à l'oublier. Elle aurait dû prévoir toutes ses expressions de désarroi sur le visage du beau jeune homme. Elle se mordit la lèvre, signe qu'elle s'en voulait atrocement.

Elle le vit alors se relever et lui sourire et elle lui rendit son sourire, espérant qu'à ses côtés, Balto parvenait quand même à passer de bons moments. ▬ çà marche, je te suis ! , répondit-elle en prenant la main qu'il lui tendait. Elle avait pourtant l'habitude qu'il la serre contre lui et qu'il pose de temps à autre un bras sur son épaule, et pourtant là, elle rougissait comme un enfant qui aurait fait une bêtise, sauf qu'elle n'avait pas fait de bêtises. Alors qu'elle suivait docilement Balto, elle se prit de la neige dessus et regarda d'où cela provenait. Le jeune homme était donc l'auteur de ce jeu. Elle constitua une petite boule, et la lui lança à son tour dessus. ▬ Moi çà va, et toi ? , lui demanda-t-elle avant de déposer un tout petit de neige sous le haut de Balto.

Elle ria aux éclats rien que d'avoir fait cela. Elle était retombée en enfance, comme lorsqu'elle jouait dans la neige avec son père ou qu'elle regardait les flocons tombés du ciel, par la fenêtre de sa chambre. Elle se prit plusieurs boules de neige, pour ne pas dire toutes celles que Balto lui lançaient, et ce n'était pas faute d'avoir tenté de les esquiver. Elle le voyait à chaque fois se rapprocher un peu plus d'elle alors qu'elle essayait de courir pour l'esquiver, mais il n'y avait rien à faire, il la rattrapait toujours. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Ivy se retrouva sur le sol, dans la neige, Balto par-dessus. Elle rit un petit instant, et en profita pour lui mettre de la neige dans le cou. Douce vengeance ! Puis elle releva les yeux vers lui et rougit de plus bel alors qu'il se trouvait sur elle et qu'il rigolait de la neige qu'elle avait dans les cheveux. ▬ Je savais que je ressemblais à un clown mais à ce point ... je ne m'en doutais pas , plaisanta-t-elle.

Ivy savait que le bonheur des autres était une chose importante. Balto avait une place très importante dans son cœur alors son bonheur lui importait plus que tout le reste. Elle aurait pu être triste, en colère … mais elle aurait fait passé le bonheur de Balto avant le sien. Alors elle avait essayé de le réconforter comme elle le pouvait mais cela ne semblait pas tellement avoir fonctionné à son grand regret. S’il n’était pas heureux, comment pouvait-elle l’être ? Non, c’était … une chose inconcevable pour elle. Le jeune homme l’avait alors guidé vers le parc, dans un endroit bien enneigé. Elle n’avait pas tenté de fuir ni rien, parce qu’elle ne le souhaitait pas, elle était tellement bien en sa compagnie. Balto avait alors lancé une bataille de boules de neiges. Et Ivy avait oublié le temps d’une bataille Arthur. Elle espérait au fond d’elle que Balto n’avait pas pensé à Jenna mais elle ne lisait pas dans les pensées alors elle l’ignorait totalement. Ils jouaient comme deux enfants, découvrant la neige pour la première fois, et c’était tellement … en fait, ce que ressentait Ivy-Blue était juste indescriptible.
On aurait pu croire que Balto aurait laissé de l’avance à Ivy ou qu’il l’aurait laissé souffler un peu, mais non, c’était un jeu. Mais Juliette s’amusait bien tout de même, il suffisait d’entendre ses rires, qui n’étaient vraiment pas discrets. Elle courrait et lui demandait d’arrêter, en rigolant, alors ce n’était pas vraiment convainquant. Ivy-Blue tentait, en vain, de s’enfuir, essayant par tous les moyens d’échapper à Balto, mais il était largement plus rapide qu’elle. Elle avait l’impression qu’il avançait de trois pas pendant qu’elle en reculait deux à chaque fois qu’il lui lançait de la neige dessus. Elle continua de courir jusqu’à ce qu’elle sente de la neige sous ses doigts, cette fois elle ne tentait pas de former une boule avec. Elle était au sol, enveloppée dans un coussin de neige, Balto juste au-dessus d’elle. Il avait dû chuter et l’avait entraîné avec lui. Voyant qu’il ne bougeait pas et ne se redressait pas, Juliette eut la « brillante idée » de prendre un peu de neige et de lui en mettre dessus, juste au niveau du cou. Sa vengeance personnelle quoi. ▬ moi ? vilaine ? qui c’est qui a commencé avec la neige ? , répondit-elle en faisant mine de le bouder. Elle n’était pas vilaine, juste joueuse et très taquine. Lorsqu’elle croisa son regard, le rouge lui monta aux joues, on aurait dit une tomate en train de mûrir. Balto sourit alors et elle rougit de plus belle. Elle évoqua alors sa ressemblance avec les clowns, et ils rirent de bon cœur tous les deux. Balto hocha la tête négativement, pourtant Ivy ne disait pas cela dans un sens péjoratif, bien au contraire. ▬ Je préfère quand même, sans la neige. Parce que brrr … c’est tout froid. , tint-elle à lui faire remarquer. Elle sentit alors le nez de Balto frotter le sien et ria : un baiser eskimo, elle trouvait çà trop chou. ▬ Merci de ton aide, Balto. Elle le gratifia d’un sourire. Cette situation était un peu gênante –si on les trouvait ainsi en plein parc, les gens allaient chuchoter un tas d’inepties, sans savoir ce qu’il se passait réellement-, mais pourtant, c’était confortable, et il lui tenait bien chaud (a). Elle le regarda, toujours un sourire sur les lèvres.
Elle laissa le jeune homme l’aider à se relever, et le laissa faire également lorsqu’il ôta la neige de ses cheveux. Sentant de nouveau la main du jeune homme dans ses cheveux, elle pencha légèrement la tête, alors que ses joues viraient de nouveau au rose, mais de façon largement moins prononcé cette fois. Il pritla parole, mais elle remarqua bien qu’il avait du mal à s’exprimer. Que lui arrivait-il ? ▬ Oui Balto ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Tant pis quoi ? Elle finissait à peine sa phrase, que les lèvres de Balto venaient se poser sur les siennes. C’était doux et tendre à la fois et un million d’émotions se révélaient alors par cet échange. Juliette aurait dû penser à son Arthur, normalement c’est ce qu’elle aurait fait dans le conte, mais ici, elle n’était plus dans ce monde rempli de magie, alors elle le laissa l’embrasser.