u déambule le pas léger, tes talons claquant sur les pavés, emmitouflée dans ton trench noir tu ne fais pas attention à ce qui t’entoure, ni au lampadaire qui clignote au dessus de toi, ni aux aboiements de ce chien dans le parc voisin. La nuit a recouvert la ville, la plongée dans les ténèbres, ténèbres si rassurantes pour toi qui viens de là. Tu ne crains pas la pénombre, bien au contraire, tu évolue dedans, tu la recherche, tu en jouis, elle accompagne la noirceur qui dévore ton cœur. Tu sais, cette chose qui semble battre encore dans ta poitrine, pour toi c’est du pareil au même, depuis des années tu ne le sens plus, tu ne ressens plus rien, tu es vidée, tu ne sens pas tes poumons se remplir à chaque respiration, ni ton sang couler dans tes veines. Cette noirceur à envahit ton cœur puis s’est répandu dans le reste de ton organisme, te bouffant de l’intérieur. La vérité c’est que tout est mort depuis bien longtemps, tu essayes de voler de cœur pour réanimer le tiens mais cela est inefficace et tu le sais, cela n’alimente que plus la folie qui est la tienne. Maintenant tu n’es plus qu’un cadavre qui parcourt ces rues, tu pourrie lentement alors que tes troubles psychotiques te consument. Bien sur, de cela tu t’en rends à peine compte, comme tu ne sens pas le danger qui te guette en empruntant cette route, celle qui te conduit tout droit chez lui. Ce complice que tu apprécie tant, qui est à tes côtés depuis bien longtemps maintenant, trop longtemps ? Tu ne sais plus, vos tristes projets n’améliorent guère ton cas, mais tu t’en moques. Même si tu décidais du jour au lendemain d’arrêter toute visite, de couper tout lien, tu ne le pourrais pas. Il ne te laisserait pas faire, il te laisserait pas t’échapper, tu penses qu’il te soutient et t’apporte un certain équilibre alors que c’est tout le contraire, tu es en cage en pensant contrôler. Tu le provoque, lui résiste, l’énerve et t’abandonne ensuite dans ses bras, pourtant mène tu réellement la danse ? Tu te le demande parfois. Il te consume et tu le lui rends bien, mais si tu regardes tout au fond tu sais que cette relation te mènera à ta perte. Pourtant tu continue de venir et tu continueras, tu es comme dépendante de cette souffrance, c’est la seule chose qui te maintient en vie. Tu la réclame et la savoure, cette cage dont tu es prisonnière tu ne voudrais pas en sortir, tu n’en as pas la force. C’est pourquoi tu ne t’arrête pas de marcher, d’un pas lent et régulier tu traverses les ruelles, ruelles dont tu ne crains rien toi créature de la nuit que tu es. Tu gardes un calme olympien, tu n’as pas eu de crises depuis quelques jours, Sammaël essaye de te résonner et de réduire tes massacres, tu prends sur toi et tente tant bien que mal de retrouver un minimum de raison, pourtant c’est dans la gueule du loup que tu te jettes ce soir. Tu arrives enfin à cette immense demeure plongée dans le silence ce soir, tu regardes ta montre qui indique ‘’23h15’’, tes doigts viennent composer ce code pour ouvrir le portail, il tape instinctivement les chiffres que ton esprit connait par cœur. Ton pouls s’accélère légèrement quand tu arrives sur le perron, telle une droguée qui réclame une dose, voilà à quoi tu en es réduite, toi la grande reine que tu es.
La porte s’ouvre enfin et tes yeux croisent enfin les siens, ils plongent dans ses iris marron avec intensité. Pas de gouvernante qui t’accueille ce soir, il n’y en a jamais quand tu viens lui rendre visite. C’est toujours toi qui te déplace, jamais le contraire, il préfère être sur son terrain, tu lui fais croire que ça lui donne l’avantage. Cette situation te satisfait complètement car ainsi tu peux partir quand tu veux, lorsqu’il dort encore ou même juste après, tes venues ne sont plus régulières, elles l’étaient autrefois. Cependant tu viens de moins en moins, tu le délaisses et tu le fais intentionnellement, comme pour le punir d’une chose qu’il n’a pas encore faîtes. C’est toujours ainsi entre vous, hélas ce n’est pas pour cela que tu arrêteras de venir bien au contraire. Ce lien toxique et néfaste qui te ligote à lui tu refuses de t’en libérer. Ton regard s’attarde sur son visage, il l’observe, il le scrute, détaille chaque parcelle de peau, puis tes lèvres viennent délicatement se poser sur sa joue alors que tu franchis le seuil. Tu te délaisses de ton manteau et va t’assoir sur le grand canapé de cuir dans le salon, tu sors une cigarette que tu allumes alors qu’il vient te rejoindre. « Bonsoir Nazar… » souffles-tu dans un nuage de fumée d’une voix suave.
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Sujet: Re: And although I was losing my mind It was a call that was so sublime ☾ PV NAZAR Mer 27 Fév - 13:33
Les notes résonnent dans un bruit sourd, profond, elles transpercent les oreilles de Nazar, celui-ci étendu dans son lit, une cigarette dans sa bouche alors qu’il écoute, entend ce monde, entend cet univers détruit, mis à l’abandon par ses sbires. Lucifer a pris les clefs du paradis voulant défier, ses yeux comme deux perles noirs, soupçonneux comme les orbes du serpent, il a été déchu de son rang, de sa vie, il a été déchu de cette glèbe qui l’a vu naitre, porté dans son sein. Il a mordu la main qui le soignait, cette main tendue pour un nouveau départ et une nouvelle chance, l’autre, celle devenant grise, se changeant petit à petit en charbon, réduite en poussière bientôt rejoint par le corps entier du Diable celui qu’on appelait Lucifer. L’enfer c’était ici, c’était là-bas, c’était partout où Nazar frôlait de ses pas en botte de cuir les endroits où il allait comme un fléau, comme les péchés que Dieu pourfendait, craignait même pour ces créatures que l’on nommait les hommes. Nazar était le tentateur aux yeux d’encre, un sourire, un rictus aux lèvres, son cœur embourbé des choses les plus noirs, les plus laides. Les notes tournoient, elles tournent, tournent, elles remplissent la salle de leur présence, Nazar allongé tel un dieu grecque ne sourit pas, ne voit pas. Il est perdu dans son esprit aux vagues ténébreuses qui bougent lentement au rythme de ses humeurs les plus détestables, il ne voit pas qui il est, ce qu’il est, il est Dieu et le monde à ses pieds subit des tourments affreux, l’épée au cœur et la flèche dans le talon. Il a tout, les formes des femmes les plus désirables, les pieds des magistrats, une ville en son nom, il a tout, le manque, cruel maux des enfers, il ne le ressent pas.
Son annulaire, d’une pose magistrale, royale, englobe le bouton et la musique s’arrête tandis que les gouttes de sa chevelure tombent, des perles transparentes portant la tristesse du monde s’écrasent sur la moquette soyeuse, douce aux pieds du roi. Aujourd’hui, il est seul, laissé à l’abandon par sa femme, sa blondeur éclatante restant dans un moment éphémère où les éclats de ses yeux tel une rivière scintillante s’enfuient dans le lointain, l’obscurité l’avalant de sa gueule béante aux crocs acéré, empoisonné par tant de fioritures. Le miroir lui révèle une silhouette d’esthète, un corps d’Apollon, des mains fortes pouvant tenir, frapper, menacer, étrangler la peau fine et soyeuse de sa victime si innocente, le miroir lui révèle des traits fins, un visage mangé par une barbe de trois jours, noire, râpeuse. Oh oui, le monstre s’aime tel Narcisse qui, se regardant au chatoiement de l’eau de jouvence tomba, se noya et mourra alors dans une sentence causée par les dieux. Puis, un son, un murmure chuchote dans les oreilles du malin qui, un peignoir sur les épaules et un jogging pour seul vêtement guette de son œil sournois la fée qui entrera dans son logis. Le tissu frôle les murs d’une caresse sensuelle, le sifflement ténu sortant des lèvres du prince des ténèbres annonce l’évènement à venir. Les doigts, longs et osseux viennent s’accrocher, un mouvement de plus et la porte s’ouvre sur une femme. Une déesse née des entrailles de la terre, une nymphe aux promesses divines, une femme brillant de tout son éclat, son aura noire s’étendant, enveloppant l’homme qui sent son désir naitre, qui sent le souffle malsain se poser sur son bras, son torse découvert, traversant sa peau pour venir s’incruster dans un courant irréel. Les yeux tels des sources de lumières pénètrent l’un dans l’autre dans une danse sépulcrale, dans un psaume récité du bout des lèvres tendres alors que le monstre tend la main pour capturer sa jumelle, les doigts de son obsession emprisonné dès lors entre ceux minces et rudes de l’homme. Son air devient carnassier, son sourire se transforme, s’étend pour devenir un simulacre de joie qu’il ne ressent, les sentiments positifs, qui rendent la vie plus belle s’échappent lorsqu’ils voient le noir, la fumée enténébrée sortant des oreilles, des yeux, de tous ses membres. Une douceur divine vient alors se poser sur sa joue, les lèvres magiques viennent cajoler la joue de la mouche, puis une parole se déloge de la bouche horriblement sybarite et fini sa course dans le vent sacré de l’infini. « Bonsoir Nazar… ». Tout s’effondre, le ciel fond, les arbres disparaissent, son univers entier tandis qu’il la regarde désespéré. La démone est dans sa tête comme une marque apposée au fer rouge sur le cœur purulent, saignant du maire. D’une simple parole lancée, la tentatrice détruit la vision du séducteur, elle défait ce monde, cette vision qu’il a construit, elle défait son bonheur édifié par des briques enfilés pendant tant d’années. Les silhouettes passent dans les couloirs brillant de propreté, le diable attend le moment, cet instant qu’il pourra démanteler de ses dents aiguisées, de ses serres herculéennes, il espère ce moment où le sang giclera sur les murs, les tachant de rouge carmin.
Dans la pièce seulement habitée par un lit en fer forgé, colossale et imposant tel le titan surveillant les faux apôtres, recueille deux âmes perdues dans un cosmos qui n’est pas le leur. L’enfer est hors de portée, et les deux amants pour se rencontrer doivent utiliser des subterfuges. Le peignoir tombe dans un bruit sourd. Les cheveux, les mains, le corps entier vient se coller, toucher, s’imbriquer dans l’autre, celui de la femme aux seins vermeille, aux formes harmonieuses. Des bourdonnements emplissent le silence de feu et la voix grave de Nazar retenti. « Ma démone, tes sourires, tes joies m’ont manqué alors que je me retrouvais seul dans un coin obscur. Mais tu es revenu…". La phrase reste en suspens, la corde du pendu accrochée au plafond se balance au rythme du massacre à venir, qui ne tardera pas, les spasmes meurtriers proches de seconde en seconde.
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Sujet: Re: And although I was losing my mind It was a call that was so sublime ☾ PV NAZAR Sam 29 Juin - 17:41
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And although I was losing my mind It was a call that was so sublime ☾ PV NAZAR
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