Si je vous établissais le tableau de l’étymologie du prénom « Jasmine », cela suffirait sans doute amplement à définir cette étrange et envoûtante personnalité. Mais ce serait bien trop simple, et comme je fais partie de ceux qui veulent, au quotidien, faire réfléchir son entourage pour les pousser à la compréhension de manière subtile et fine, alors je me contenterai simplement de poursuivre d’une manière bien plus élégante. Que voici. Jasmine, la Princesse d’Agrabah. Ce statut social en fait rêver plus d’un – masculin et féminin je suppose, sans prétention - rien qu’à l’entente du nom. Toutefois, et vous vous en doutez sûrement, les apparences sont souvent trompeuses… Dans la vie, il est important de savoir qu’il y a du bien en chaque chose, tout comme il y a du mal. Le revers de la médaille, ça vous parle ? Eh bien, dans certaines situations, cette distinction est plus accentuée. Ce serait faux de vous dire que la principauté est insoutenable dès le départ, car en effet, être la fille unique du Sultan, avoir des serviteurs ou servants – appelez cela comme bon vous chante – c’est plutôt agréable. Voire drôle… Surtout lorsque vous êtes encore une enfant et que vous jouez à cache-cache avec eux, alors qu’ils sont censés vous appelez pour le dîner, pour votre bain, ou bien parce que votre père vous appelle. Mais plus vous grandissez, plus vous vous rendez compte que… La vie au château, ça craint. Malgré ce que l’on pourrait croire, enfin, surtout vis-à-vis de son comportement avec son père, Jasmine est loin d’être véritablement du genre capricieuse. Simplement, elle en veut à son père de l’avoir contrainte à certaines règles qu’elle ne pouvait plus supporter. Non, en fait, que personne ne pourrait supporter. Devoir rester cloitré chez soi, entre quatre murs gigantesques, surveillé de toute part, chacun de ses mouvements, de ses gestes. On pourrait même croire que vos souffles sont comptés. Cela ne serait très honnêtement, guère étonnant. En bref, elle étouffait, et le montre à son père en jouant avec ses sentiments, en l’évitant, en sautant les repas, en manquant à ses rendez-vous… Tout ce qu’elle peut faire dans la limite du raisonnable, en fait. Jasmine déteste être raisonnable. Mais elle l’est. Car ne pas l’être reviendrait à fuguer, et être déshonorée. N’ayant d’autres solutions que de rester au palais, elle passe la plus grande part de ses jours à étudier tout ce qu’une fille de son âge doit savoir, à étudier le protocole évidemment, et à lire. Ce serait sans doute la raison de sa grande intelligence. Elle a été habituée à l’absence de son père – ce qui expliquera plus tard son irritation quant à l’absence d’Aladdin, mais on abordera ceci dans la seconde partie – et a vécu sans la présence maternelle. Elle a très peu connu sa mère, avant que celle-ci ne trépasse du côté du ciel, cédant à une maladie. Ainsi, n’ayant pas eu une jeunesse facile, elle a su tirer les aspects instructifs d’une vie comme la sienne. L’indépendance, la méfiance, le maintien de soi, l’attention et la foi. Revenons sur ces deux points : l’amour et la foi. La princesse d’Agrabah, bien que tout à fait consciente du rôle qu’elle se doit d’assumer – bien qu’elle aurait tout donné pour voir le monde extérieur, d’où son escapade dans la ville, ce qui lui a permis de rencontrer Aladdin -, croit toujours en l’espoir d’une vie meilleure, où elle pourrait esquisser un pas sans un garde qui lui barre la route, ou bien son père, qui, quant à lui, suffit à lui torturer l’esprit par les remords. Elle trône l’amour sur un piédestal – allez savoir si c’est le fruit de ses lectures et de ses rêves non aboutis… -, et malgré la souffrance qu’elle inflige à son géniteur, elle l’aime du plus profond d’elle-même. Tout comme Rajah, le tigre que son père lui a offert pour compenser le vide de relations amicales que toute adolescente entretenait. Et tout comme Aladdin, qui représente tout pour elle. Arrogante et pas facile pour un sou, elle a souvent repoussé – enfin, toujours jusqu’à l’arrivé de son grand Amour – la gente masculine. Effectivement, à Agrabah, la femme a une position inférieure à l’homme, c’était ainsi. Les seuls hommes qu’elle respecte et respectera toujours, sont son père et son époux. De la même façon, de par sa grande beauté et son charme irrésistible, elle a brisé plus d’un cœur – même si la plupart des mariages étaient des mariages arrangés pour les liens entre royaumes. Jasmine est donc ce que l’on pourrait nommer, une femme imposante, d’envergure et de caractère. Elle a un cran incroyable, et c’est sans aucun doute ce qui lui a permis d’en arriver où elle en est au jour d’aujourd’hui. Elle possède également une forte ambition et une grande générosité, et une grande gentillesse et finesse d’esprit. Les défauts qu’elle déteste plus que tout : l’hypocrisie et l’injustice, ce qui aurait fait d’elle une très grande reine d’Agrabah, si elle n’avait pas été expédiée dans le Monde des Humains. Si l’on devait lui attribuer une peur toute particulière… Ce serait sans aucun doute de perdre son père et son mari, ainsi que de voir sombrer son royaume. Car, malgré tout, elle est de sang royal, et son royaume est tout ce qui la relie à la vie extérieure. Du reste, cette jeune brune est également très douée en chant, en danse et en comédie. Ce qui décidera d’ailleurs de son avenir sur Terre. Jasmine a vécu dans la richesse, mais a contemplé la misère du haut de sa fenêtre. Ainsi, après avoir été envoyée sur la planète Bleue, elle n’hésite pas à verser des dons pour différences sociétés et associations caritatives. Son péché mignon ? Les cookies et le jus de poire. Son péché tout court ? La jalousie. Non, deux péchés. La luxure aussi. Enfin, elle n’est pas réellement jalouse, elle a tout simplement sa part de jalousie, comme tout être humain qui se respecte. Du côté de la luxure, elle adore jouer de ses charmes et se lier à celui de la séduction.