Il faisait beau, le printemps était enfin arrivé après ces longs mois de pluie, neige et autre perturbations venant du nord-est comme monsieur météo savait bien le dire. Je n'avais pas supporté ce temps, moi qui vivais toujours dans l'été avant, il faisait beau, tous les jours, avec ce grand soleil jaune au milieu d'un magnifique ciel bleu sans aucun nuage. Un vrai bonheur tous les jours et la température était juste à mon gout, ni trop chaud, ni trop froid. J’avais donc bien décidé de profiter de ce premier jour de beau temps depuis un bon bout de temps.
Et, comme si le hasard faisait bien les choses, j'avais justement rendez-vous avec Jane. Je l'adore, c'est comme la sœur qu'il n'a jamais eu. Comment les fées peuvent avoir des frère et sœurs d'ailleurs? A part Clochette évidement. Elle est vraiment spéciale comme fée tout de même. Enfin bref, j'avais rendez-vous au ranch avec Jane. Je lui avais prévu une petite surprise, une après-midi à cheval. J'avais tout organisé et je devais arriver en avance pour me préparer. Je voulais qu'elle arrive, me voit sur le cheval et se pose plein de questions, puis je lui dirais d'aller voir dans l'étable où lui attendrai le sien déjà sellé.
J'étais arrivé comme je voulais, je n'avais pas à me presser pour monter mon cheval, c'était parfait. C'était la première fois que j'allais au ranch, il est magnifique cet endroit, avec ses grandes prairies tout autour verdoyante et magnifique. Je crois que je ne pouvais pas rêver mieux pour cette sortie. J’espérais que ma surprise aurait son petit effet en plus, je voulais lui faire plaisir, ça faisait longtemps que je ne lui avais rien offert.
Certes on ne se connaissait pas beaucoup mais on était très proche, ça avait tout de suite collé entre nous. Elle manquait d’amour et moi j’en avais a donné, j’en ai toujours à donner au personne que j’apprécie, mais c’est vrai qu’à ce moment-là j’en avais plus. A dire vrai, Clochette me manquait tout de même, et puis cette sale manie d’avoir toujours une fleur pour elle me la rappelait chaque jour. Mais je ne suis toujours pas décidé à lui pardonner ce qu’elle m’a fait, ce qu’elle nous a fait.
Mais je m’égare, j’étais donc au ranch et les gens, très aimables, m’ont très bien indiqué où je devais aller, ce que je devais chercher et faire. Les couvertures, les selles, bombes, harnais et autre en main je m’engageais dans l’étable pour trouver nos fidèles destriers d’un jour. Le mien était magnifique, grand, d’un brun me rendant bouche bée, je le vois encore devant moi. Et l’autre, tout blanc, sans aucune tache nulle part. Non je n’ai pas vérifié la totalité de son corps mais aucune taches n’étais visible nul part sur lui. Lui aussi était magnifique, j’ai bien dut rester plusieurs minutes devant à les regarder.
J’ai quand même réussi à les seller par la suite sans rester en bavant devant. Mais avec le temps perdu à regarder les chevaux et le paysage j’étais maintenant en retard et j’espérais, une nouvelle fois, que Jane aurait elle aussi un peu de retard. J’avais fini le sien, il ne manquait plus que la harnais pour le bel étalon marron et voilà.
J’étais évidement sous la surveillance de quelqu’un pour voir si je n’avais rien mis dans le mauvais sens mais la personne en question ne m’a pas aidé une seconde. Peut-être que c’était simplement pour m’apprendre ou qu’elle n’avait pas vu je ne sais pas, toujours est-il qu’elle allait bien devoir m’aider à garder le cheval blanc le temps d’aller chercher Jane.
Il était largement l’heure. Je suis monté en vitesse sur ma monture, évidement, et je suis sorti en prenant la bombe, que j’avais oublié de me mettre sur la tête, de la main de la jeune dame qui me la tendait. Et voilà parti au pas pour sortir de l’écurie.

Le cheval était parfait. Il m'écoutait et faisait ce qu'il fallait malgré mon expérience très réduite en matière d'équitation. A vrai dire je ne sais pas si il faisait bien ce qu'il avait à faire mais pour moi c'était tout à fait suffisant. Il devait avoir été bien dressé, enfin, encore une fois, selon ma maigre expérience. J'allais donc rejoindre Jane que je voyais au loin, à l'entrée du ranch. Et, manquant de tomber en titubant sur le chemin de terre j'arrivais à ses côtés.
Elle était très jolie comme à son habitude, du haut de ses 17 ans, un magnifique petit bout de femme en puissance. Mais, personne n'y toucherai, plus je passais de temps avec elle plus je me découvrais une qualité, ou un défaut, ça dépend des personnes. Je me trouvais maintenant protecteur, surement trop, c'est la soeur que je n'ai jamais eu, un bout de famille. Je me construisais une nouvelle vie, une nouvelle famille. Non... Une famille avec des anciens et des nouveaux, des personne dont j'ai entendu parler, des amis, des ennemis, des personnes plus proches que d'autre, que j’apprécie plus ou moins, mais c'est la vie.
Elle entama tout de suite la discussion, disant qu'elle me découvrait un peu plus à chaque fois que l'on passait un super moment ensemble. Puis dans un grand sourire et en caressant l'encolure de l'animal sur lequel j'étais, elle me demanda le programme de l'après-midi. Un grand, large, sourire jusqu'aux oreilles et tout ce que vous voulez apparu sur mon visage. Elle devait bien se douter de quelque chose mais ne savait pas quoi, la surprise avait marché. Je pris donc la parole : "Eh bien, dépêche-toi d'aller dans l'étable, il y a un autre magnifique cheval qui t'attend. Il sellé, tout prêt, il n'attend plus que toi !"
Et descendant de mon cheval je repris la parole avant qu'elle ne parte : "Mais avant... Fais-moi un bisou !" Et, en lâchant le cheval je fis un gros bisou sur la joue de Jane en la serrant dans mes bras. En fait, cela faisait un bout de temps qu'on ne s'était pas vu et, Je ne m'en rendais compte que maintenant mais cela m'avait manqué de ne pas la voir, même si on était grand tous les deux et qu'on se débrouillait chacun de notre côté.
Je la lâchais enfin, après une embrassade qui a dut être très longue pour, enfin je suppose, je ne sais pas ce qu’elle ressent à propos de moi. Si ça se trouve elle aime bien aussi quand je la prends dans mes bras et que l’on se fait un gros câlin, mais peut-être que d’un autre côté je la couve trop et ça lui déplaît mais voilà, je ne changerais pas. Je la regardais s’en aller de loin vers l’étable.
Me retrouvant vers ma monture pour remonter dessus, je crois que je ne réalisais qu’à ce moment-là qu’il était très grand. J’avais alors compris pourquoi je devais absolument monter celui-là, merci… Mais voilà, ça devait être la deuxième ou troisième fois que je montais sur un cheval et, justement, j’avais un peu de mal à monter dessus.
Prenant mon courage et les rennes à deux mains, le pied dans l’étrier je remontais de toute mes forces sur l’animal qui, je crois, ne s’attendait pas à ce que je m’y prenne comme ça. Mais ! Mais ! J’ai tout de même réussi à remonter dessus pour rejoindre Jane devant les portes de l’étable.