Sujet: Talking to the moon ▬ Anya && Nate Lun 24 Juin - 0:09
Talking to the moon…
I know you're somewhere out there, somewhere far away... I want you back
ft. Anastasia Romanov && Nathanael E. Jacomy
Le mercredi 11 juillet ▬ Bar Coffee Nutt
Ca fait dix jours. Dix jours que je laisse des messages vocaux ou écrits sur son téléphone, sans réponse. Je tombe d'ailleurs directement sur ledit répondeur, et je sais pas si c'est qu'il y a une merde sur la ligne ou qu'elle l'a juste éteint pour pas entendre parler de moi. Et j'ai beau essayer de ne pas me monter le bourrichon, comme on dit, j'y arrive pas. Je passe mon temps à y penser, à me demander ce qui me vaut ce silence pesant, à flipper de ce qu'il se passera quand elle sera de retour la semaine prochaine. Parce qu'elle va revenir, en théorie, ce n'est qu'un stage. A l'autre bout du pays, d'accord, mais ça reste temporaire. Cela étant... Justement, quand elle va revenir, qu'est-ce que ça va donner ? Est-ce qu'elle va encore faire la morte ? Ca va être difficile en même temps, dans le sens où on bosse au même endroit, mais rien n'empêche qu'elle peut m'envoyer bouler... Et oui, ça me fait flipper. Une fois n'est pas coutume, voilà que je suis en train de me ronger les ongles, assis sur mon balcon, une bière à la main, à regarder le ciel nocturne. Je suis là tous les soirs, quand je suis pas dehors histoire de m'occuper un peu. Je suis là tous les soirs, je regarde la lune et je lui parle, comme si c'était elle. Et je me trouve particulièrement ridicule, parce qu'il n'y a évidemment aucune chance pour qu'elle m'entende ni pour que j'ai la moindre réponse. Je crois qu'un voisin a passé la tête par son propre balcon et m'a regardé bizarrement... et puis après ? J'ai levé ma bière comme pour trinquer avec lui, et il est rentré chez lui. T'inquiète gars, c'est pas contagieux, tu risques rien...
N'empêche que j'ai l'air pathétique, clairement, et en fait... je le suis, hein ? Et je crois que j'ai besoin de voir du monde. Alors j'ai fini ma bière d'un trait, et je me suis levé. Pour aller où ? A la base, j’en savais rien. J’ai marché, j’ai toujours l’impression que ça m’aide à me vider l’esprit, que ça soit la vérité ou non, et je me suis retrouvé devant ce bar, que je commence à bien connaître. Je me souviens y avoir emmené Giulia une fois ou deux, et m’être fait la réflexion à chaque fois qu’il y avait quelque chose qui ne passait pas bien. La jolie brune ne m’a jamais expliqué, mais j’ai bien senti un froid, même si elle disait le contraire, alors au final, j’évite de la traîner ici, puisque ce que je veux, c’est qu’elle passe une bonne soirée, et manifestement, c’est pas tout à fait le cas quand on vient là. Venait. Est-ce que j'aurais seulement l'occasion de lui re-proposer de venir ici ? Aucune idée... En tous les cas, cette fois je suis seul, alors autant en profiter. Et puis ça ne me fera sans doute pas de mal de voir Anya, un peu.
Pourtant, quand je rentre dans le bar, j'ai pas vraiment mon air charmeur habituel. C'était l'idée, à la base, laisser le reste de côté, faire comme d'habitude, et ne surtout pas inquiéter mon amie. Mais... j'y peux rien. La musique quand j'entre, l'endroit où j'ai l'habitude d'aller m'asseoir, même le verre que je vais commander, c'est des choses qui me renvoient à Giulia, et... et merde. J'ai vraiment l'air aussi paumé que je l'imagine, hein ? J'ai pas vraiment besoin d'un miroir pour savoir que je tire une gueule de six pieds de long. Et quand la russe approche de ma table, je relève le regard vers elle, forçant un sourire sans doute guère convainquant.
« Добрый вечер, Девчонка... * »
C'est la seule chose que j'aie appris à lui dire en russe, ou presque. За здоровье *, хорошая ночь * et je lui ai demandé comment on disait je t'aime aussi. Je suis pas vraiment sûr que j'aie jamais l'occasion de dire ces mots à Giu' un jour, à présent. Quant au gamine... C'est affectif, hein ! C'est venu comme ça, et je crois bien que la première fois où je l'ai appelée comme ça, j'ai eu droit à son petit poing dans mon épaule. Résultat : c'était drôle de la faire enrager, donc j'ai continué, et je crois qu'à force elle s'est un peu habituée à ce que je l'appelle comme ça. Ce à quoi elle n'est certainement pas habituée, c'est de me voir comme ça, et je sais pas si j'ai vraiment envie de tout expliquer. Quelque part, je crois que ça me ferait peut-être pas de mal d'en parler à quelqu'un - en espérant que ça ne termine pas comme avec Philippe - mais d'un autre côté, je ne suis pas sûr d'avoir envie d'étaler tout ça... Bref. Pour l'heure, je rajoute simplement :
« Me demande pas si ça va, hein, je crois que tu connais déjà la réponse. Et toi ? »
Ca serait bien qu'un de nous deux ait eu quelques jours pas trop pourris ces derniers temps, parce que sinon, je sens bien que ça va être parti pour une belle déprime commune. Et ça nous ressemble pas vraiment, au fond.
« Comme d'hab' pour moi, s'il te plaît... A moins que t'aies quelque chose de plus... costaud à me proposer... »
A vrai dire, c'est peut-être pas une bonne idée de me mettre à boire, mais même si je sors régulièrement, j'ai plutôt tendance à être assez raisonnable, alors je me dis que pour une fois... Ok, boire pour oublier, c'est pas terrible, mais bon, là, maintenant, tout de suite, ça me semble pas si détestable que ça, au contraire. C'est même plutôt très tentant à vrai dire... Même si je risque de le regretter demain matin...
Bonsoir, Gamine... - Santé - Bonne nuit
Dernière édition par Nathanael E. Jacomy le Lun 23 Sep - 20:22, édité 3 fois
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Sujet: Re: Talking to the moon ▬ Anya && Nate Lun 16 Sep - 14:46
Tchin Tchin
Anya & Nate
Elle avait passé sa journée à cavaler dans tous les sens, autant dire que c'était un peu la folie ici aujourd'hui. On lui répétait la plupart du temps de penser à prendre des pauses, mais c'était à croire qu'elle était devenue un robot. Hé oui, les problèmes sont tellement plus simples à oublier lorsqu'on s'occupe la tête. A vrai dire pour une fois, Dimitri n'était pas au centre de ses inquiétudes, ça arrivait, c'était rare mais ça arrivait. Passant de table en table pour prendre les commandes de sa collègue malade, elle devait fournir un double travail, mais elle s'en fichait, ça ne la dérangeait pas. Sa gentillesse devait d'ailleurs en étonner beaucoup, c'était rare de voir quelqu'un ne pas rechigner du travail pour pouvoir allé s'amuser avec ses potes. Elle était comme ça, elle devait le tenir de son père, lui aussi il avait passé son temps à travailler pour que tout se passe à merveille... au fond Rasputine avait bien foutu sa merde. Secouant légèrement la tête en sentant ses pensées divaguer, elle était en train de laver un verre qu'elle manqua de faire exploser tant elle pouvait le serrer entre ses doigts. Oui, dans ce genre de moment, avec les souvenirs et le reste elle pouvait devenir une vraie sauvage, question d'habitude. Ses yeux rivés sur le bar tout en essuyant l'objet de sa convoitise, un baillement quitta sa bouche tandis qu'une entrée attirait son attention. Observant ainsi son ami aller s'installer à une table, elle eut une moue en voyant sa tête. Chose certaine : ça n'allait pas. Attrapant son calepin pour se diriger vers lui, quand il l'interpella en russe, elle eut un petit sourire tout en le regardant. C'est bien tu fais des progrès. Un jour tu sauras me demander comment je vais, j'en suis certaine. lui tirant légèrement la langue comme pour essayer de le faire sourire, à sa seconde phrase, la brunette eut une petite moue. Evidemment, il n'y avait pas besoin d'allé chercher bien loin, sa mine défaite le prouvait sans mal. Qu'est-ce qui se passe tu as envie d'en parler ? Oui moi ça va, je croule juste sous le travail, mais ça m'amuse aujourd'hui.. quand il rétorqua en lui disant de lui servir son verre habituel, elle sembla hésiter quelques secondes, mais il était le client, elle n'allait pas l'empêcher de boire même si elle sentait que l'idée n'était pas excellente. Tu veux pas un jus de fruit à la place ? tenta-t-elle d'un air amusé.
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Sujet: Re: Talking to the moon ▬ Anya && Nate Dim 29 Sep - 15:00
Talking to the moon…
I know you're somewhere out there, somewhere far away... I want you back
ft. Anastasia Romanov && Nathanael E. Jacomy
Le mercredi 11 juillet ▬ Bar Coffee Nutt
Anya m'avait rejoint, et j'étais persuadé qu'elle voyait très bien que ça n'allait pas. Elle tentait de faire genre, au moins au départ, et c'était touchant... mais malheureusement inutile.
« C'est bien tu fais des progrès. Un jour tu sauras me demander comment je vais, j'en suis certaine. - Un jour peut-être... »
Quand je dis que je l'appelle gamine de façon affective... et bien comment dire... il faut dire qu'elle en rajoute un peu aussi, regardez cette petite langue tirée à mon attention. Dommage que ce soir, ça ne soit pas suffisant à me dérider. En d'autres circonstances, oui, ça m'aurait fait sourire. Mais là...
« Qu'est-ce qui se passe tu as envie d'en parler ? - J'en sais trop rien... »
Et à vrai dire, là maintenant tout de suite, ça va que tu commences par répondre à ma question, parce que je sais pas trop par quoi commencer...
« Oui moi ça va, je croule juste sous le travail, mais ça m'amuse aujourd'hui... »
J'ai esquissé un sourire, pas très convainquant, mais qui se voulait pourtant sincère. On est des gens bizarres, il faut croire. Je suis pareil à l'hôpital, même si on m'y voit toujours comme la sale fouine de bureaucrate dont tout le monde se méfie, mais qu'importe. Quand je me lance dans quelque chose, c'est à fond, en général, et il faut croire que ça vaut autant pour le taff, n'importe quel projet, que les histoires amoureuses... Résultat, ça fait un mal de chien quand ça tombe à l'eau, sans offense pour les toutous que j'adore au passage. Alors là, oui, je donnerai cher pour oublier, quitte à me taper une sacrée gueule de bois demain matin.
« Tu veux pas un jus de fruit à la place ? - Pas vraiment non... »
Je suis désolé Anya, ça doit pas être super agréable de voir ton pote comme ça, mais là... J'ai pas envie d'être sage et raisonnable et comme il faut. J'ai essayé de faire ce qu'il fallait avec Giulia et...
« C'est pas bon signe, hein, si la femme que t'aime disparaît au petit matin après que vous ayez passé la nuit ensemble et que tu lui aies dit 'je t'aime' ? »
Ouais bon, bah ça a fini par sortir tout seul, finalement. 11 jours que j'ai pas de nouvelles. 11 jours qu'elle est sans doute partie à ce stage, mais qu'elle se passe manifestement très bien de moi puisque j'ai même pas droit à un texto en retour. N'importe quoi ferait l'affaire, je crois, mais non, rien... Je sais pas encore qu'elle va revenir, m'expliquer que son tél était en rade et qu'elle a eu le temps de rien. Qu'elle va être la même qu'avant... Jusqu'à ce que je la demande en mariage et qu'elle disparaisse, pour de bon, cette fois, de ma vie...
« Elle est censée rentrer ce week-end, mais je sais même pas si ça sera le cas. Et même si elle revient, je sais pas ce que ça donnera pour moi… Et je comprends pas… »
Et je crois que c’est ça le pire : ne pas savoir, et ne pas comprendre. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Qu’est-ce que j’aurais dû faire et que j’ai pas fait ? J’en sais rien, et ça me tue…
Anya a tenté de me rassurer, de me changer les idées aussi. On a discuté un peu entre deux de ses clients. J'ai bu quelques verres et puis... Je suis rentrée me morfondre tout seul chez moi pour éviter le triste spectacle de l'épave à ma gamine russe préférée et la laisser bosser aussi. Demain est un autre jour... Même si je vois pas trop comment il pourrait être mieux que les précédents...