treasure, that is what you are

lotti + stan

Le soleil se lève sur Fantasia Hill, la ville est baignée dans la lumière du matin. Quelques rayons s'infiltrent dans la chambre de Charlotte, qui se réveille doucement. Elle tend le bras vers sa table de nuit pour attraper son portable et ainsi vérifier sa messagerie, rituel qu'elle observe chaque matin depuis qu'elle a fait l'acquisition du petit appareil – qu'elle trouve plutôt pratique. Aucun nouveau message. Elle se lève et se dirige vers la cuisine pour y préparer du café. Elle est en vacances pour la semaine, ce qui lui permet de souffler un peu, car si Charlotte adore son travail, elle aime bien avoir du temps libre aussi. Lorsqu'elle était encore dans son monde, elle n'avait jamais travaillé de sa vie. Elle ne savait pas ce que c'était. Elle n'en avait pas besoin, son père était maire de la ville, en plus d'être le plus riche. Alors forcément, elle n'allait pas gaspiller ses journées à travailler alors qu'elle disposait déjà d'une somme d'argent inimaginable pour faire tout ce qu'elle voulait! Oui, les choses avaient bien changées lorsqu'elle était arrivée ici, dans ce tout nouvel univers, mais elle n'était pas triste, ça ne lui déplaisait pas. Elle avait acheté une grande maison, dans laquelle elle donnait des réceptions toutes plus fabuleuses les unes que les autres. Elle avait aussi aménagé un atelier pour ses créations. Et puis évidemment, les chambres étaient immenses, dans les salles de bains, les baignoires côtoyaient des jacuzzis et le salon ressemblait à une salle de cinéma. La seule chose qui manquait à Charlotte, c'était l'amour. Un prince charmant. Elle en rêvait depuis son plus jeune âge et n'avait toujours pas renoncé à l'idée, même si aujourd'hui, elle cherchait moins qu'avant.

Elle se fit couler une tasse de café et alla s'asseoir sur son balcon, qui surplombait son très joli jardin. On pouvait y voir de nombreuses fleurs de toutes les couleurs et de toutes les tailles, des arbres majestueux et de grandes haies. Au-delà de ce paradis, elle apercevait la ville en pleine agitation. Certains se dépêchent d'aller travailler, d'autres prennent leur petit déjeuner, d'autres encore hèlent des taxis. C'est impressionnant. Le regard de Charlotte se pose sur la Meli-Melo House, où vit Stan, un de ses plus proches amis. Il est comme un grand frère pour elle, elle ne peut se passer de lui. Bien décidée à lui rendre une petite visite surprise, elle court se préparer dans la salle de bain attenante à sa chambre. Elle prend une douche rapide, s'habille d'une robe courte à volant rose pâle (et non, ses goûts n'ont pas changé), enfile des escarpins, se maquille, s'arme de son lisseur (quelle belle invention!) pour dompter ses boucles, prend un de ses sacs dans lequel elle fourre papier, portable, clés, portefeuille, poudrier et autres babioles avant de partir de chez elle. Elle appelle un taxi qui la conduit jusqu'à chez son ami – non elle n'a pas son permis, d'ailleurs le personnel de l'auto-école l'avait surnommée « catastrophe ambulante » à l'époque où elle voulait le passer.

Il était à peine dix heures quand elle entra dans la Meli-Melo House. Elle alla dans les dortoirs, et se dirigea vers la porte de la chambre de Stanislav. Elle connaissait le chemin par cœur, depuis le temps. Elle s'introduisit chez lui comme une petite souris, alla s'asseoir discrètement sur son lit, se pencha sur son oreille, et hurla d'une voix stridente. « Staaaaaaaaaaaan! C'est l'heure de se réveilleeeeeeeeeeer! » Avec un petit sourire satisfait, bien sur!

At the same time, I wanna hug you I wanna wrap my hands around your neck. You're an asshole but I love you.

J'étais une chauve-souris. Je volais doucement dans les airs, battant des ailes, planant un instant. Dans la nuit sombre je virevoltais aisément. Mes ailes avaient repoussées comme par magie, j'avais retrouvé ma forme initiale, j'étais chauve-souris de nouveau mais ça ne posait pas de problème. Je savais que j'avais le choix. Je savais qu'à n'importe quel moment je pouvais me poser et récupérer ma forme humaine. Redevenir Stan dès que l'envie m'en prenait, voler dans le ciel dès que mes ailes me démangeaient. C'était le parfait équilibre entre ma vie d'avant et ma vie d'humain. Rien ne pouvait être plus agréable. Et je volais, doucement, tranquillement, heureux. Le calme de la nuit régnait autour de moi, le souffle du vent effleurait mon pelage clair. Un sentiment de liberté, de tranquillité s'emparait de moi j'étais bien, je n'avais plus de soucis, j'étais parfaitement là où je voulais être. Tout était absolument p- "Staaaaaaaaaaaan! C'est l'heure de se réveilleeeeeeeeeeer!" D'un bond je me redressais sur mon lit laissant par la même occasion échapper un cri, mélange de peur et de surprise. "Maaais .. quoi - que qu'es ce que" Le souffle court d'avoir été réveillé de façon si brutale, il me fallut quelques instants pour me remettre les idées en place. Tout ça n'était qu'un rêve, j'étais dans ma chambre, à Fantasia Hill, pas d'ailes à l'horizon, mais une petite tignasse blonde assise à côté de moi, de toute évidence très fière d'elle.

"Lotti ! Tu es folle ! Tu veux me tuer ou quoi ?" En vérité je n'étais même pas étonné de la voir là, il n'y avait qu'elle pour faire quelque chose de ce genre et son petit sourire me fit très vite comprendre qu'elle ne regrettait pas du tout. J'essayais tout de même de prendre un air sérieux et fâché, tentant un instant de la faire culpabiliser. "Ne refais plus jamais ça d'accord ?" Je pris un air grave. Charlotte, c'était comme ma soeur, elle et moi on se ressemblait sur plein de point et ça nous permettait de nous comprendre, de nous compléter. En réalité, même si j'aurais pu espérer un réveil plus doux, j'étais ravi de la voir, comme à chaque fois. Mais, un frère et une soeur passent leur temps à s'embêter non ? Elle m'avait réveillé en sursaut, je pouvais au moins jouer le garçon énervé pendant un instant. "Non franchement tu as quel âge ? Je te jure, la prochaine fois je ..." Mon faux sérieux commençait à se dissiper alors que je me rapprochais d'elle, toujours assise sur mon lit. Puis, la saisissant à la taille je la fis basculer pour qu'elle se retrouve allongée, l'immobilisant, en profitant pour la chatouiller, comme l'aurait surement fait un enfant de cinq ans. "La prochaine fois je serais surement très en colère." Finis-je par conclure en un éclat de rire.

Relâchant mon emprise, je m'écroulais sur elle, l'empêchant surement de bouger à nouveau en réalité. Les yeux fermés, je tentais de retrouver la douceur dans laquelle je me trouvais un instant plus tôt, n'étant en réalité pas encore tout à fait prêt à me réveiller. Pourtant, je savais bien qu'avec Lotti à mes côtés, le repos était fini. "Franchement Lotti, tu ne connais pas les réveils délicats ? Tu aurais pu juste me ramener des croissants et me réveiller avec des murmures non ? C'est comme ça que ferait ton prince charmant non ?" Un sourire sur le visage, je restais écrasé sur elle, bien décidé à ne pas la laisser s'en sortir aussi facilement et surtout à trouver très rapidement une solution pour me venger. En attendant, je savais que le prince charmant était l'une des premières préoccupations de Lotti et j'aimais la titiller à ce sujet.

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