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Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. Vide
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 Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin.

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MessageSujet: Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. EmptyLun 5 Aoû - 23:44


Où est-elle, mon Esmeralda ? La cour des miracles a perdu sa reine
Ft. clopin & esmeralda




    Vous comprendrez très vite que, dans l'histoire, toute femme ayant du pouvoir, toute femme se prétendant indépendante, voit en réalité son bonheur dépendre d'un homme en particuliers.
    Au coin d'une rue, un jupon aux mille couleurs affriolantes volait. Dansant au gré de ses envies, la jeune gitane s'évertuait à effectuer des pas de danse qui étaient totalement instinctifs pour elle, tant la danse était son domaine. Séduisant plus d'un passant, sa besace - posée au sol - ne tarda pas à se remplir petit à petit. Secouant une nouvelle fois son tambourin tandis que ses hanches se plaisaient à bouger sur le rythme que créé son instrument, Esmeralda lançait des sourires reconnaissants et sincères à ceux qui se penchaient vers la besace pour y ajouter une petite pièce d'or. Elle dansait depuis le levée du jour, comme à ses habitudes, dans les petites ruelles, loin de celles qui sont fortement fréquentées. Elle se faisait discrète, comme toujours. Une qualité qu'elle avait appris à dompter suite à tous les problèmes qui lui avaient fait endurer sa condition dans le passé. Passant une main dans ses longs cheveux noirs, la demoiselle n'allait pas tarder à s'arrêter. Le soleil commençait à se rapprocher de l'horizon, et elle avait certains projets. Il était difficile, pour elle, chaque soir, de mettre fin à sa passion dévorante, à la danse qui se plaisait à la posséder. Elle aimait danser. Depuis toute petite. Et heureusement d'ailleurs, car il n'y avait pas vraiment d'autres métiers qui pourraient lui correspondre. Elle était bien trop sauvage et libre pour être heureuse dans une autre fonction qui lui permettrait de gagner sa vie. Comme elle l'avait déclaré à Quasimodo il y a de cela un bout de temps : « ça me permet de gagner mon pain ». A cette pensée, une lueur de tristesse brilla furtivement dans les yeux de la belle gitane.

    Où était donc passé ses amis ? La cour des Miracles ? Clopin ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Elle avait tout bonnement atterri dans ce nouveau monde qu'elle ne connaissait pas, très différent de son monde à elle. Elle s'adaptait, petit à petit, sans le vouloir réellement, au fond. Oui, s'adapter, s'habituer. Voilà une coutume dont la belle avait l'habitude, et pour cause : s'accommoder aux nouveautés était une particularité des plus courantes des gitans. Elle connaissait bien les aléas des voyages, le sentiment d'être totalement dépaysé. On pourrait, même, jusqu'à dire que c'était devenu son quotidien, au fil des années. Elle avait beau être une fille indépendante et confiante, elle était tout de même assez mature pour se rendre compte qu'elle ne pourrait jamais être heureuse sans ses proches. Elle n'avait besoin de rien, et elle l'avait toujours dit. Ni richesse, ni reconnaissance, ni éternité, ni notoriété. Ni gloire, ni bien. Seulement de ceux qu'elle aimait. Et, en parfaite tête de mûle obstinée, la sublime gitane ne perdait pas le nord : suite à l'étrange sortilège dont elle avait été victime, elle passait ses journées à partir à la recherche de ses amis. Mais rien n'était facile, et pour l'instant, aucune de ses connaissances ne répondait à l'appel. Avait-elle vraiment été la seule à avoir basculé dans ce monde parallèle ? Etait ce un sbire de Frollo qui aurait tenté de l'envoyer dans un monde afin qu'elle ne puisse pas défendre le peuple des bohémiens ? Elle avait beau être forte, le sentiment de solitude l'agrippait de toute part. Seule au monde, c'était le cas de le dire. Fort heureusement pour elle, Esmeralda n'était pas une petite nature, et elle demeurait optimiste sans se laisser dévorer par le desespoir. C'est d'ailleurs ce qu'elle comptait faire, ce soir là.

    Jugeant qu'il était temps d'y aller, elle ramassa sa bourse, remerciant ses derniers admirateurs et parti, telle une gazelle sans attache, vers d'autres ruelles qui ne ressemblaient en aucun cas à celles de Paris. Oui, elle avait de grands projets ce soir. Peut-être se faisait-elle de faux espoirs, mais ça valait la peine d'essayer. Elle y croyait, voir un peu trop, au point d'être incroyablement déçue si son information se révélait sans arrêt. Ayant eu vent dans la matinée d'un spectacle mêlant audace, danse et magie, elle n'avait pu s'empêcher de penser à Clopin. Son protecteur, son mari, son père, son frère, son meilleur ami, son confident, son âme sœur, son pays, son tout. Enfaite, elle ne pouvait pas vraiment le ranger dans une case. Il était à part, spécial. Il était ... Juste Clopin. C'était fort, et simple à la fois. Dans tous les cas, elle n'avait plus qu'une idée en tête, qu'un espoir : retrouver face à elle le Clopin de son monde. Sans lui, sans son roi gitan, nul doute qu'elle n'adviendrait à grand chose dans ce monde. Une fois arrivée, Esmeralda remarqua qu'elle était arrivée à temps : le spectacle n'avait pas encore commencé. La gitane prit place sur une chaise du fond, dans une discrétion infinie. Elle se sentait incroyablement nerveuse, et pour cause : c'était maintenant que tout allait se jouer. Elle ne voulait en aucun cas être déçue. Mais surtout, elle voulait que ce moment soit enfin le bon. Fille des voyages, elle avait tout de même besoin d'un minimum de repère. Et son repère à elle répondait sous le nom de Clopin. Fixant la petite scène, elle n'attendait que la révélation. (...)

    Tandis que le public se levait, une jeune demoiselle, elle, demeurait assise, bien trop secouée pour tenter de se remettre sur ses deux jambes. C'était lui. Elle en était sûre. Instinct de sorcière, comme l'aurait dit ce bon vieux Frollo, sans doute. Cette manière de parler, cette imprévisibilité, ce charisme, cet excentricité ... Il ne pouvait en être autrement, elle le connaissait mieux que personne. Et puis, il y avait ce tour. Un jeu de foulard qui déclenchait une pluie de fleurs d'un bleu turquoise. Un des tours préférés de son grand ami, celui dont elle s'emmerveillait lorsqu'elle était encore adolescente. Elle ne pouvait se tromper. Confrontée à l'évidence, elle n'avait pas perdu son sourire durant tout le spectacle. Elle avait beau être placée à un endroit relativement discret et reclu, elle avait l'impression de vivre là une véritable révélation. Et surtout, un soulagement. Guidée par l'excitation, la joie, et l'impulsivité, la bohémienne se leva, tentant de s'immiscer dans la petite foule qui marchait dans le sens opposé. Elle avait une idée en tête. Sa longue jupe trainait légèrement sur le sol tandis que ses pas la portaient vers un endroit précis : les coulisses. Elle tentait de se faire la plus discrète possible, pour la bonne et simple raison qu'elle n'avait pas le droit d'entrer comme ça dans la loge des artistes. Silencieuse, Esmeralda ne tarda pas à rejoindre les rideaux qui se trouvaient près de la scène. Ses gestes étaient prudemment mesurés, afin que ses bracelets de bohémienne d'un nombre incalculable ne s'entrechoquent pas durant son périple. Il ne lui fallut que cinq minutes pour rejoindre la loge. Elle n'attendait plus qu'une chose : que Clopin fasse son apparition. Elle avait hâte de le revoir, à un point qu'elle était prête à le chercher de suite. Malheureusement, elle ne savait pas où il était allé. L'unique solution était d'attendre ici, lieu où il se rendrait obligatoirement dans les minutes à venir. Faisant quelques pas, de dos à la porte, elle baissa la tête et tripota machinalement un de ses bracelets.
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MessageSujet: Re: Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. EmptyVen 9 Aoû - 23:43



“Elle ressemble à une hirondelle à qui l'on aurait coupé les deux ailes”
feat Esmeralda
Le soleil commençait à décliner et tandis que le ciel se teintait de rose de d'orange, Clopin s'occupait des dernières préparations avant le spectacle qu'il donnait plusieurs soirs par semaine. Ce n'était certes pas aussi grandiose que la fête des fous, mais il était assez content de ce à quoi il était parvenu. Après tout, il était parti de rien, dans un monde inconnu, avec pour seule connaissance sa marionette - chose qui n'arrangeait pas sa santé mentale. Il avait trouvé d'autres personnes comme lui, des danseurs, des musiciens et des acrobates, et ensemble ils avaient monté une petite troupe. Mais ce soir là, dans la petite scène qu'ils avaient construite, il serait seul. Pas pour lui déplaire, d'ailleurs. Bien que détestant la solitude, Clopin préférait travailler seul qu'avec tout ces individus étranges dont il se méfiait grandement. S'il s'était adapté sans trop de problèmes à ce monde, il ne pourrait jamais s'intégrer parmis les autres gens, même des pariahs comme lui. Il était trop différent et on pouvait dire qu'il venait de trop loin pour se sentir à l'aise avec eux. Mais il supposait qu'ils lui faisaient confiance, puisqu'ils étaient restés.

A sa grande satisfaction, il y avait un assez grand nombre de personnes dans le public. Principalement des enfants et leurs parents. Clopin s'avança vers eux en souriant, et commença son spectacle. Faire rire. Faire pousser des exclamations. Surprendre, rendre songeur. Clopin jouait avec les émotions du public tout comme il manipulait parfois ses marionettes. Il avait toujours eu le spectacle dans le sang, ressenti le bonheur d'être sous les feux de la rampe et voir les yeux des enfants briller d'excitation. Pendant ce moment où le temps semblait suspendu,  il oubliait tout le reste et jouissait simplement du fait qil contrôlait tout,  qu'il était le seul à décider.  Clopin n'avait jamais été quelqu'un qui recherchait le pouvoir, mais il devait admettre qu'il adorait ça. 

Il enchaîna les tours, tout en parlant avec le public pour le distraire. Puis, il fit celui qu'il préférait par dessus tous, et qu'il ne manquait jamais d'exécuter. D'un mouvement fluide, parfaitement maîtrisé, il fit apparaître des fleurs bleues d'un foulard de même couleur. Il entendit une petite fille retenir son souffle et lui sourit.

En un instant, il revit a la place de la petite fille une adolescence à la peau mate et aux yeux verts brillants. Elle avait eu la même réaction, depuis qu'elle était petite, et voulait par dessus tout savoir comment il faisait.
  «Ah , ma chérie, la magie ne s'explique pas ! » Avait-il dit en riant.
   «Mais comment tu as appris, toi ? »
«Mystère mystère... Peut être suis-je né avec ? »

Elle était partie, boudeuse, et avait réessayé de nombreuses fois, mais jamais il ne lui dévoila le tour.

Il continua son spectacle, ne laissant pas paraître ce retour en arrière impromptu. Finalement, la fin du spectacle arriva, et il salua d'un grand geste les applaudissements. Tandis qu'il passait son chapeau parmis les spectateurs en l'espoir d'avoir de quoi manger le lendemain, son esprit était ailleurs. Encore un souvenir qui réapparaissait sans qu'il ne le souhaite, encore une image d'elle qui lui brisait le coeur. Ces derniers temps, il ne pensait qu'a elle. Il se surprenait même à vouloir sa présence ici, alors qu'elle pourrait être avec les autres dans leur monde, jusqu'à ce que son égoïsme le dégoûte. Mais elle lui manquait. Terriblement.

Clopin connaissait la douleur. Il connaissait la fatigue, la chaleur, le froid, la peur, et toutes sortes d'autres épreuves qu'il avait du affronter durant sa vie. Mais jamais il n'avait ressenti ce manque, ce vide dans son coeur qu'il ne pouvait combler. Il n'avait jamais eu de parents, ni frères, ni soeurs et ses vrais amis se comptaient sur les doigts d'une main.  Elle était seule famille,  son univers à elle seule. Il se rendait compte maintenant qu'elle n'était pas là qu'il avait besoin d'un repère, lui le gitan sans attaches ni regards en arrière. Il avait juste été trop orgueilleux pour le reconnaître, mais il avait besoin d'elle.

Retournant dans sa loge, toujours pensif, avec les maigres gains du soir - si une chose n'avait pas changée ici, c'était bien l'avarice des gens -, il fut bien surpris d'en voir le rideau déjà ouvert. Quelqu'un était donc à l'intérieur ?! Il gardait ses faibles économies dans sa loge, et ne laisserait certainement personne y toucher... D'un geste brusque, il passa à l'intérieur, un air agressif et déterminé sur le visage quand il s'arrêta brutalement. Il se figea, dans l'entrée de la minuscule loge, et ses yeux s'écarquillèrent. Il mit plusieurs instants à se rendre compte de ce qu'il avait en face de lui. Etait-il encore saoul ? Non, il était sobre, jamais il ne serait monté sur scène après avoir bu... Il cligna des yeux, mais elle était encore là. C'était sûrement une hallucination, un produit de son imagination encore embrumée par ses souvenirs.

Un murmure à peine inaudible, un souffle rauque fut tout ce qui sortit de sa bouche quand il prononça son nom comme si elle était un fantôme , effrayé de faire disparaître ce mirage, cette magnifique illusion qui lui paraissait si irréelle:

«Esmeralda ? »
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MessageSujet: Re: Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. Puisque nous sommes tous des gibiers de potence, à la coeur des miracles ◮ clopin. EmptyMar 29 Oct - 21:19


Toi et moi sommes de la même race. La race des gens qui passent.
Ft. clopin & esmeralda




    Les jours se faisaient toujours plus tristes, toujours plus seules. Les nuits, si mystérieuse et charmante d'accoutumée, paraissaient cruelles, voir dangereuses. Esmeralda était une gitane, une pure et dure, comme en faisant plus. Elle aimait déclarer à qui le voulait bien qu'elle se débrouillait seule, qu'elle n'avait besoin de personne pour survivre, qu'elle savait s'occuper d'elle, de ville en ville. C'était vraie, du moins, en partie. Elle était capable de tout supporter, mais pas ça. Sa confiance habituelle en avait pris un sacré coup, dans ce monde-ci. Chaque heure était une épreuve de plus, sans lui. Dans ce monde, elle était complètement seule. Vulnérable. Le soir, aucun bohémien ne l'attendait dans une roulotte, tout près de là. Elle était seule gitane, seule paria de la société. Pour l'instant, elle n'avait été confrontée à aucun problème important, du moins, pas dont elle ne sut se débarrasser. Elle avait appris, à ses dépends, qu'il ne fallait jamais se croire invulnérable, intouchable, et surtout, qu'il ne fallait en aucun cas sous-estimer la puissance des désirs les plus malsains et primitifs de ces hommes malavisés. Ainsi, la dernière fois, cela avait failli lui coûter la vie, brûlées par les flammes de l'enfer auxquelles elle était censée appartenir. Elle devait bien admettre qu'elle avait, alors, mésestimé la rage du juge Frollo. Et pourtant, aujourd'hui, ce n'était pas de cet assassin dont elle devait se méfier, à l'heure actuelle. C'était des autres. Ainsi, elle ne connaissait que trop bien tous les préjugés que pouvait déclencher son allure de gitane. Malgré tout, pour rien au monde elle ne changerait. C'était toujours en grande robe espagnole qu'elle se baladait dans les ruelles de la ville. Pieds nus, avec pour seule artifice, un bandeau dans les cheveux et des breloques aux pieds, aux poignets, et aux oreilles. Il ne pouvait en être autrement. Ici comme dans son ancien monde, elle l'avait rien. Seul l'espoir lui restait. Et c'était avec avidité qu'elle s'y accrochait.

    Et aujourd'hui, l'espoir était grand. En effet, le peu d'argent qu'elle avait gagné dans la journée, à danser, elle le réservait pour payer son entrée. Un spectacle se déroulait dans les rues, ce soir. Bien sûr, Esmeralda savait parfaitement qu'elle avait énormément de chance d'être déçue, et de ne voir face à elle que des enfants s'amusant à se prendre pour des hors la loi, sans même savoir ce que cela signifiait vraiment. Des adolescents ne sachant en aucun cas ce qu'était la réelle magie, la réelle fascination. Oui, il y avait très peu de chances que cela soit réellement lui. Pourtant, c'était tout ce qui lui restait. La moindre chance de le retrouver était à prendre en compte, quelle qu'elle soit. C'était par pur désespoir qu'elle s'y rendit. Elle avait cruellement besoin de sa présence, et chaque jour qui passait était une souffrance surmultipliée. Sur sa chaise, elle attendait patiemment le spectacle, tandis que des familles se pressaient aux premiers rangs. La superbe Santana, quant à elle, était bel et bien seule. Et avait la tête ailleurs. A cet instant précis, elle se rappelait d'un moment précis de son ancienne vie : celle où elle avait été emprisonnée par Frollo, avant d'être mise au bucher. Suite à l'emprisonnement des gitans et de son Clopin, elle avait prié pour que Quasimodo vienne les sauver. Or, ce soir là, dans Fantasia Hills, elle était seule. Elle ne pouvait espérer compter sur quiconque pour retrouver sa moitié. Elle n'avait plus qu'à prier ave maria pour qu'il ne lui soit rien arrivée. Calmant son esprit torturé, elle ne se résuma à attendre.

    Une heure seulement. Une heure, et son état d'esprit avait totalement changé. Encore toute chamboulée par sa découverte, la bohémienne faisait les cents pas dans la loge. Une centaine de pensées s'entrechoqua dans son esprit. Était ce réellement lui ? N'était-elle pas en train d'espérer pour mieux chuter ensuite ? Perdue dans ses doutes, la gipsy toucha le bout de son foulard, tissu qui formait un nœud sous son épaisse chevelure et venait finir son chemin sur son épaule dénudée. Un foulard à la symbolique forte, son préféré d'entre tous, pour une raison simple : il représentait son meilleur souvenir. Elle s'en rappelait comme si c'était hier. Elle avait perdu sa mère, elle était encore toute petite, du haut de ses huit ans. Rien ne pouvait la consoler. Les gitans avaient beau se déclarer indépendamment, rien n'était plus important pour eux que la famille qu'ils formaient. Esmeralda avait donc beaucoup eu du mal à faire face à la disparition de sa mère. Heureusement, il était toujours près d'elle. Clopin, son protecteur. Comprenant en un silence quand est ce qu'elle avait besoin de lui, et quand est ce qu'elle avait besoin d'être seule. Un matin d'hiver, durant lequel elle était au plus bas, dans la tristesse la plus profonde, aucun gitan de la troupe ne parvenait à s'en approcher ou à la comprendre. Clopin s'était alors approché d'elle, et lui avait fait un de ses tours de magie. Elle avait été émerveillée, en oubliant même sa tristesse durant quelques minutes. Ses grands yeux verts avaient observé les mains habiles du jeune homme qui était, à ce moment là, un adolescent de presque quatorze ans. Ils s'étaient échangés un grand sourire, et Esmeralda comprit à ce moment là, du haut de son jeune âge, qu'un lien imperceptible les reliait, tous les deux. C'est ce jour là qu'il lui offrit le foulard avec lequel il avait pratiqué son tour de magie.

    Foulard qui ornait la chevelure de la femme de vingt quatre ans, ce soir là. Elle était bercée par ses souvenirs, pensive, au moins de sursauter lorsqu'elle entendit un bruit. Par réflexe, sans hésitation, elle pris en main le poignard qui se trouvait à sa cheville. Un geste d'une vitesse surprenante. Elle se retourna alors complètement vers le nouveau arrivant. De grands yeux profonds, expressifs. Familier. La gitane se figea. Le voir d'aussi près vint raviver sa flamme d'espoir. C'était Clopin. Différent, dans ce monde là, bien entendu. Oui, son physique avait changé, tout comme elle, mais nul doute n'était possible. Si il y avait bien une personne capable de le reconnaître quels que soient les changements de son apparence, c'était bien elle. Elle restait là, observant l'homme qui se trouvait à un mètre d'elle. Elle sentait son essence, son âme. Quel doux bonheur. «Esmeralda ? » Elle esquissa un sourire. Un sourire mêlé d'espoir, de soulagement, de bonheur, de sérénité, de surprise, de choc. Oui, tout ça à la fois. Elle se rendit alors compte qu'elle tenait toujours son poignard entre ses doigts fins. Se sentant tellement coupable de l'avoir brandi face à Clopin, elle le lâcha aussitôt, comme si la lame du couteau lui avait aussitôt brûlé la main. Un véritable blasphème de menacer cet homme là. Elle s'approcha alors doucement, de ses pieds nus, sans le quitter des yeux, de peur de le voir disparaître à jamais si elle se précipitait. Il avait le charisme, la beauté, et la présence, qui lui étaient propre. Tout près de lui, la bohémienne se risqua alors à lever ses mains, ses doigts touchant son visage. Doucement, comme par crainte qu'il ne soit pas réellement celui qu'elle pensait ou pire encore, qu'il ne soit qu'un songe. Submergée par l'émotion, elle arriva toutefois à s'exprimer : « C'est ... C'est toi. C'est vraiment toi ! Je t'ai trouvé ... » se réveillant de sa torpeur, prenant réellement conscience qu'il s'agissait de Clopin et qu'il ne partirait plus, la belle retrouva son impulsivité enfantine habituelle. Un grand sourire émotif illumina son image, et elle sauta littéralement au cou de Clopin. Elle le serra fort contre elle, tandis qu'elle commençait à pleurer. Toute la pression qu'elle avait ressentie, pendant des semaines dans ce monde, face à son absence, retomba aussitôt. Il était là. Désormais, tout irait bien. Elle avait été profondément seule jusque là. Car oui, dans un monde sans Clopin, Esmeralda ne pouvait être que seule.
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