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 l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.

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MessageSujet: l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES. l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   EmptyMer 23 Oct - 14:50

l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Large

Le Hyena Club. Endroit tapageur, avec ses lumières vives et criardes, ses personnes toutes aussi superficielles et inintéressantes et ses musiques trop langoureuses. Une agitation palpable, un bordel portant le nom de bar, des sifflements grossiers, des visages banals associés à des corps dégoûtants gorgés d'alcool. Elle avait bien envie de leur faire savoir que ce n'était pas torchés qu'il finirait par oublier leurs vies misérables, mais on la payait pour se taire et imiter les autres. Un plat sur le bras, dans cette tenue ridicule et trop serrée, une grimace désabusée en guise de sourire, à déambuler à travers la foule opaque pour servir ceux qui ne faisaient plus que naître en son sein une haine viscérale.

Car chaque nuit qu'elle passait en ce lieu de pêchés la confortait un peu plus dans sa vision de l'homme, et plus généralement, dans son image de l'humanité, dégradée et vicieuse, pourrie jusque dans ses entrailles fumantes. Elle ne supportait plus d'être ici, de voir tous ces hommes déglutir devant les promesses creuses de femmes qui se balançaient vulgairement sur le podium, sentir sur soi-même leurs regards lubriques, parfois même leurs mains frôler ses hanches avec concupiscence. Elle avait envie de vomir, tant elle avait le sentiment de se vendre. Elle ne pouvait rien dire, elle serait dehors au moindre faux pas, et elle avait besoin de ce boulot, quoi qu'elle en pense. Alors, elle prenait sur elle, se mordait les lèvres jusqu'à ressentir sur sa langue le goût âpre de son sang, elle serrait les poings jusqu'à ce qu'elle en garde des traces, de minces demi-lunes qui lui rappelaient à quel point elle tombait bas en venant servir des hommes de cet acabit, si tant est qu'on puisse appeler ça « des hommes ». « Porcs » aurait bien mieux convenu, si on lui avait demandé son avis. Et encore, c'est une insulte aux porcs, ça.

« Putain, Hell, j'te parle ! ». Face à cette interjection brutale, l'interpellée braqua de nouveau son regard sur le barman et leva un sourcil. Il lui refila son plateau et lui montra le groupe suivant à servir. De mauvaise grâce, elle ne répondit rien et continua son service. La nuit parut lui sembler quelques éternités, sous une avalanche de commentaires graveleux et de touchers plus ou moins osés. Puis, finalement, elle retourna aux vestiaires. La douche fut brûlante, l'eau rougit sa peau en quelques secondes. L'air chaud lui donnait du mal à respirer et la vapeur l'étouffait. Elle posa ses avant-bras sur le mur carrelé et essaya d'inspirer profondément. Elle voulait oublier les mains qui avaient touché sa peau, frotter jusqu'à faire disparaître leurs essences mauvaises de son corps, ne plus inspirer l'âcre parfum de l'eau de Cologne, de la sueur et de l'alcool mêlés. Elle voulait étouffer ce dégoût de soi-même qui revenait de nouveau, effleurant la surface de sa maigre raison, priant pour que celle-ci ne se brise pas irrémédiablement.

Et il y avait toujours ces voix, qui résonnaient dans sa tête en d'innombrables échos de douleur, qui lui susurraient à l'oreille qu'elle l'avait mérité, que tout ce foutoir était son châtiment, qu'elle n'avait plus qu'à l'accepter. Elle avait prit de nombreuses vies et pour qu'elle expie ses pêchés, il lui faudrait que d'autres prennent la sienne. Elle finit sur le sol, recroquevillée contre elle-même, la gorge nouée par les larmes qu'elle se refusait à verser, l'eau brûlante battant son dos, comme à chaque fois.

Elle enroula une serviette autour d'elle, puis revint pour chercher des vêtements propres. Comme toujours, le propriétaire l'attendait. Il lui proposa de devenir une danseuse, plus si elle le désirait, il lui jura qu'elle gagnerait assez pour satisfaire tous ses besoins. Comme toujours, elle refusa, sans même prendre le soin de masquer sa répugnance quant à cette idée. Puis, une fois débarrassée de lui, elle s'habilla. Jean noir, débardeur noir, boots noires. Le seul détail coloré qu'elle s'autorisa, en ce soir où elle voulait seulement passer inaperçue, fut sa veste en cuir d'un rouge sombre. A cette période de l'année, elle aurait dû porter un manteau, mais sa chaleur corporelle étant naturellement bien plus élevée que la moyenne, ça ne lui était guère nécessaire.

Une fois prête, elle trouva rapidement la sortie de derrière et s'extirpa hors de cet endroit qui la rebutait tant, s'engouffrant alors dans une nuit claire, sans nuages pour dissimuler l'éclat argenté de cette pleine lune d'octobre. Dehors, elle s'autorisa finalement à reprendre son souffle, profondément, comme si en entrant dans ce club, elle s'arrêtait, elle se mettait en veille. Puis, elle se mit en chemin, souhaitant retrouver le simulacre de confort que son appartement lui offrait.

Elle habitait dans le quartier de Skyline Square, elle n'avait donc pas un gros chemin à faire, mais malheureusement pour elle, les rues dans le coin n'étaient pas de tout repos. La nuit, tout le monde s'agitait, par ici. Les hauts bâtiments délabrés semblaient eux-même prendre vie, comme pour participer à cette débâcle. Il n'était pas rare de voir traîner dans le caniveau des cadavres de bouteilles, voire même des personnes incapables de se relever, enivrées par les promesses d'oubli du whisky. Triste tableau. Elle n'aurait jamais pu penser que la Terre serait en aussi pitoyable état. N'était-ce pas plutôt ici l'Enfer ?

Secouant la tête, elle continua son chemin, les talons de ses bottes claquant dans un rythme régulier sur le béton fendu d'une des venelles du quartier. Mais, elle s'arrêtât un peu plus loin, alors qu'un frisson la traversait. Toujours cette même impression. Il y avait quelqu'un, non loin. On l'observait, et plus elle prendrait la fuite, plus il se rapprocherait. Les ténèbres comme un voile sombre sur son visage inconnu, drapé dans l'anonymat de la nuit, il n'était vraiment pas loin. Un rôdeur, gardien de ses pas, ou un fou parti en chasse. Elle n'en savait rien, juste qu'il y avait quelqu'un. C'était une présence, presque constante, et elle avait l'horrible sensation que tout cela ne lui était pas vraiment étranger.

Elle se retourna, d'un geste brusque, comme pour le surprendre, mais il n'y avait personne. Juste l'écho lointain de sirènes de police, mêlées à la circulation dense. De la vapeur, s'échappant probablement de fourneaux, sortait de larges tubes métalliques incrustés dans le mur, noyant sa vision de brume blanche. Et de nouveau, ce pressentiment de ne pas être seule. Et pourtant pas une seule autre ombre que la sienne. Elle fronça les sourcils et se demanda un instant si elle n'était pas en train de devenir cinglée. Vraiment. Si tout cela ne sortait pas de son imagination, comme les nombreuses choses qu'elle parvenait à distinguer, pourtant... Elle soupira derechef et reprit son chemin.

Elle bifurqua à droite, dans une autre de ces ruelles étroites, passa devant un dealer et son toxicomane en manque, grimaça à l'idée d'une pareille dépendance. Elle continua, toujours de ce même pas rapide, passa devant un escalier de secours branlant, puis la porte arrière d'une probable boîte de nuit, avant tourner à nouveau, à gauche, cette fois. Son appartement n'était plus très loin.

Puis, soudain un sifflement racoleur, suivi d'éclats de rire gras. Toujours la même rengaine : un groupe de trois jeunes coqs dégingandés, vodka à la main, joint dans l'autre, juste devant elle. Elle leva les yeux au ciel, déjà agacée des commentaires qu'elle allait devoir essuyer, surtout après une soirée comme celle qu'elle venait de passer. Elle ne chercha pas même à les détourner, elle refusait de leur donner cette satisfaction. Elle ne changea pas sa trajectoire et le groupe ricanant s'ouvrit pour la laisser passer, non pas sans se gausser. Elle ne dit rien, trop usée pour même répondre, et passa entre eux le menton relevé et le regard irrité.

« Allez, ne reste pas toute seule, viens avec nous, poupée ! ». Sur ces mots, l'un d'eux la bouscula un peu. Elle se retourna vivement et planta son regard assombri dans ses yeux flous d'ivrogne et lui asséna avec force : « Tu n'as aucune idée de qui je suis, tu ne pourrais pas imaginer la moitié des choses que j'ai faites, alors ne me retouche plus jamais. ». Elle oublia l'espace d'une poignée de secondes qu'elle n'était plus une hydre. La menace se découla hors de ses lèvres fines avec une violence qui le laissa sans mot, les yeux écarquillés. Chaque mot était sérieux et elle voyait qu'il le savait. Cependant, l'orgueil masculin est le pire des fléaux. Et lorsque ses petits copains se moquèrent de son immobilité, elle ne put pas faire deux pas de plus. Elle sentit qu'on l'attrapait au bras. Tirée en arrière, elle se retourna alors et fit un geste brusque avec le bras tenu. Son coude s'écrasa dans le nez du gars, qui émit un craquement sourd, et le mec la lâcha aussitôt, les mains ensanglantées sur son visage déformée de douleur. Les deux autres restèrent interdits, mais pas assez longtemps à son goût.

Elle ne vit pas même la main du blond partir, elle sentit seulement l'impact rude de la gifle sur sa joue. Elle tomba au sol, avec l'impression d'avoir le visage chauffée à blanc et la tête comme un ballon. Le sang sur ses lèvres lui indiqua que cet abruti lui avait fendu la lèvre et elle eut l'impression d'être humiliée plus que tout, quand elle entendit son ricanement satisfait. Par tous les Dieux de l'Enfer, où était donc passé la majestueuse hydre qui terrorisait les autres, qui les dévoraient en un claquement de mâchoire ?

Elle sentit une main fourrager ses cheveux, puis se refermer sur une poignée de mèches, et elle fut tirée en arrière, remise debout, avant d'être plaquée contre le mur. Elle laissa lui échapper un sifflement de douleur, quand son dos heurta les briques rouges, qui se transforma en dégoût, à l'instant même où l'autre plaqua son corps contre le sien. « T'es drôlement hargneuse, ma belle, mais je peux l'être aussi ! ». Elle voulut lui cracher au visage, mais s'en trouva soudainement incapable. Elle sentit les doigts de l'autre remonter doucement son débardeur, ses ongles encrassés frôler la peau de son ventre, et paralysée, elle se retrouva incapable de parler, alors que son inconscience laissait place à la réalité de la chose.

La peur est un poison, qui vous glace le sang, pour vous laisser démuni face à l'ennemi.

Et elle l'expérimentait pour la toute première fois de sa vie.

Son cœur se mit à battre avec fureur dans sa poitrine et elle sentit sa gorge se nouer, tout autant d'effroi que de colère. Autrefois invulnérable, à présent aussi faible qu'un nourrisson. Elle sentit ses doigts l'attraper au cou pour l'attirer à lui et il se débarrassa de sa veste, lui arrachant presque des bras, avant de jeter le vêtement plus loin et de la plaquer à nouveau avec force contre le mur. L'arrière de son crâne frappa les briques usées et elle cilla plusieurs fois, un peu sonnée, alors qu'il se mettait à jouer avec la boucle de sa ceinture. Non, non, non... Elle voulut hurler, lui donner un coup, mais la vérité... c'est que la peur avait déjà atteint son être tout entier, la glaçant sur place.
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MessageSujet: Re: l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES. l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   EmptySam 26 Oct - 14:53

l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Tumblr_mo0xqoqeqn1s9aspmo1_500

Le croissant de lune affichait une rondeur sensuelle qui faisait gémir la nuit, embaumée dans des arômes de mandragore, réputée pour ses qualités aphrodisiaques et les conséquences néfastes qu'elle suscitait chez les audacieux. Abrité sous la pellicule de nitescence du lampadaire qui agissait avec les parfaites qualités d'une veilleuse, englobant ses voyeurs dans un voile de bercement, un indiscret aux desseins malhonnêtes épluchait l'œuvre crépusculaire avec dédain. Ses orbes vaguaient dans l'amertume de la vie, las devant l'hérésie des hommes. Les rideaux se dérobèrent sur les fenêtres de son évidence. Il pensait en avoir assez vu de ce monde dégoulinant d'avanie. L'esprit semé de papillons noirs, il se hâta au seuil d'un endroit dépourvu de charmille. C'était de ces lieux malades qu'il avait l'habitude de fréquenter avec hardiesse. L'effervescence calomnieuse qui ébranlait les malandrins et les boucanières de l'asphalte répandait son hymne au sommeil éternel. Ces êtres du demi-monde avaient perdu toute acuité et se laissaient crouler sur leur vieille charpente. Les brebis haletaient, étouffaient dans l'impasse dans laquelle on les avait volontairement piégées. Leur beuglement résonnait comme une concorde à l'agonie. Toute innocence s'était avachie dans le déclin nuptial. Elle s'était laissée mourir dans une concession absolue et conférait à l'humanité une tendreté factice. Ses sanglots diaphanes s'étaient heurtés à l'éminence marmoréenne du Coquin, s'évanouissant telle une gourmandise sur son palais, lui de nature si mordu. Les saveurs s'ébrouaient dans un ballet romanesque tandis qu'il s'attelait à les tapir dans l'Univers sans nom. Il ne subsistait plus que les fragrances orgueilleuses des parias qui s'échinaient chaque jour contre l'essence absolue. Ces noyaux de chair infecté formaient la gangrène de la société, l'éclaboussant de malice et  d'angoisse. Ils étaient la bête noire qui chaque jour appâtaient quelques pécheurs dans leur typhon de dissidence. Auteurs de la conjuration primitive, ils étaient les parfaits exemples de la bassesse humaine. Parmi eux, la caste des charognes se dressait comme la fine bouche de l'avilissement. Maîtres du gouvernail doués d'impunité, ils décrassaient les ruelles de leur blancheur pour les pétrir dans le vermeil des pouilleux. Leur propension à la violence et leur capacité à s'adapter et à survivre grâce à elle leur avait permis de se hisser au sommet de la chaine alimentaire. Crocs acérés, appétit assidu, ils avaient disloqué l'évangile sur lequel s'était établies les bonnes mœurs. Comme un escarre, une fois installé, il ne cesse de vous ronger. Voilà l'humanité telle qu'elle s'établissait dans son esprit. Elle était le synonyme même du déséquilibre qui la faisait trépasser dans un sentiment d'appréhension avec l'abolition de tout repère. Il ne lui restait plus qu'à ramper hors de cette caverne primitive dans laquelle elle s'était soigneusement engrenée.

Les lumières clignotantes du Hyena Club lui chatouillaient les paupières tandis qu'il épiait d'un regard critique le défilé de cailles dans les lieux dissolus. Il aspira un dernier ictus de son havane et fendit le décor lascif de l'épave répudiée. Il s'imprégna du fumet méphitique et valsa entre les cabots  turbulents et les serviables demoiselles qu'ils prenaient pour des maquerelles. Le soupirail circonspect, le serpent s'insinua dans la niche des merveilles, en quête de son petit monstre. Une voix criarde roucoulait le nom de sa douce Hydre, entraperçue entre deux inopportuns. Qui aurait pensé que sa petite monstruosité aurait déployé ses ailes pour se transformer en un magnifique papillon? Jadis considérée comme un de ses « enfants », elle était devenue le spectre qui le tenaillait dans un sentiment d'anxiété. Chancelant sous le poids de l'apparence, il s'était permis l'interdit. Préceptrice de ses maux, elle avait été le témoin de son inclination. Ses premiers mois d'impotence dans ce nouveau monde dégoulinant de convention n'avaient pu glisser incognito dans les arcanes. Elle était sa Némésis, son abomination et sa prétention, sa vanité. Il l'abhorrait autant qu'il languissait après sa présence. Il en avait besoin. Tiraillé entre deux rives, le calomniateur n'arrivait pas à joindre les deux bouts. Éreinté, l'ancienne entité captura l'image de sa douce hérésie. Drapée sous une longue toison d'ébène, sa ondine reflétait une once de fragilité sous les reflets miroitants de ses lucarnes azurées. Un caprice impérieux de l'étreindre pour la déchirer de cet endroit servile lui chatouillait l'esprit. Il lança des halos menaçants aux gredins qui suaient d'appétit sexuel à l'encontre de son petit monstre, guère enclin à partager son bien. Évanoui dans le théâtre dévoyé, la fauve guetta la brebis, les papilles inassouvies par le parfum poignant d'un whisky de marque auxiliaire. Le goût amer vint râper le dos de sa langue, suscitant quelques grimaces disgracieuses qu'il contint derrière une porte son âme.

L'espace d'une seconde, le Malin s'était laissé distraire par quelques chicanes entre une serveuse aux  courbes engageantes et un manant égrillard. Ce court laps de temps permis à son oisillon de prendre son envol dans la gueule béante de la goule. Le prédicateur s'arracha de son modeste trône pour rejoindre les mânes de la sorgue. Flagellé par l'autan saisissant, il s'ensevelit sous la laine de son écharpe et sillonna les artères étroites du quartier de skyline square. Rapidement les effluves friandes de son petit monstre vinrent chatouiller le nez du loup affamé. Simulacre illusoire, il se baignait dans le clair-obscur de l'astre. Il était le cerbère qui, la nuit, veillait sur son elle. Du bout des doigts il s'était déjà imaginé la toucher. Un plaisir jusqu'à l'heure ignoré. Soudain, à l'angle d'une ruelle, il pouvait 'les' flairer. Les charognes étaient en chasse, en quête de tendre chair. Leurs paroles obscènes secouèrent la bête qui lambinait dans les tréfonds de son ectoplasme. Sa nature authentique s'éveilla tel un magma en fusion. Le Malin rugissait à travers son plumage de sable noir. Son masque d'écueil pétrifia les deux congénères qui reculèrent d'un pas. Il s'avança, la silhouette menaçante, vers le parasite, la gueule jugulant quelques grondements acerbes. Sa main glissa sur l'échine du pouilleux dont il resserra l'étreinte. La voix aigre, il lui susurra du bout des lèvres, peu prédisposé à la tolérance. « Relâchez cette jeune femme » La canaille s'exécuta, emprisonnée sous la pression de sa main. Les lèvres étirées dans un sourire carnassier, le loup avait faim. L'avorton partit en quête d'aide, mais son regard se voila bien vite d'inquiétude lorsqu'il constata la débandade de ses acolytes. « Que vais-je faire de toi? » La bête se sentait l'âme d'une torture rapide, préférant occuper son temps auprès de son petit monstre adoré. Sa main se crispa autour de son cou et, lentement, il le contempla agoniser dans une noyade éprouvante. Il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour cracher son dernier regret. Hadès abandonna le corps sur la chaussée, l'esprit tiraillé par la brebis apeurée qui tapissait à ses pieds. Il s'accroupit à sa hauteur, glissant quelques doigts dans ses longues mèches rebelles, l'air rassurant. Une envie irrépressible de la serrer contre lui le brûlait, mais le diable se contint. « Tu devrais contenir tes paroles ma douce, ce monde n'est pas aussi clément que celui qu'on a connu, surtout dans cette enveloppe » En caressant les ondulations de sa crinière, il remarqua un nuage de sang entremêlé dans quelques-uns de ses filaments noirs. Un rictus soucieux traça son visage à l'idée que sa monstruosité ait été blessée. « Tu es devenue si fragile... »
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MessageSujet: Re: l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES. l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   EmptyMer 30 Oct - 1:56

l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Tumblr_m8nugyt63g1qgk6uwo1_500_large

Hell pouvait encore sentir les doigts courir le long de sa peau, palper cette chair qu'elle aurait voulu arracher de son squelette, les mains s'enfoncer dans ses hanches comme si elle avait été une pâte malléable. Il la malmenait, lui tenait les poignets, comme si elle n'avait été qu'un vulgaire pantin d'ossements, marionnettiste habile, relié à sa poupée par de longs fils de peur. Sous le joug de l'effroi, des vertiges dans le cœur, du coton dans les jambes. Tremblante et immobile, à la merci de l'audace d'un putain d'ivrogne qu'elle aurait pu massacrer d'un coup de crocs, quelques mois auparavant. Il était brusque, il lui laissait des griffures sur le ventre, des bleus à l'âme, et elle lisait sa haine, son envie, dans ses yeux bouffés par le noir furieux de ses pupilles. Elle pouvait sentir la luxure suinter de sa personne par vagues épaisses, lui retournant les tripes, alors que son haleine empestait la vodka bon marché. Des tâches floues grignotèrent son regard clair, quand sa tête heurta une nouvelle fois le mur de briques et sur ses lèvres s'étalèrent le sang de sa douleur. L'angoisse se liquéfia pour laisser place à une sombre torpeur. Puis, soudain, tout s'arrêtât.

Le poids qui la clouait au mur comme un papillon de collection fut retiré. Ses épingles ôtées, elle se laissa mollement tomber le long du mur, trop faible pour pouvoir demeurer debout, ses genoux ployant sous le poids de son horreur. Ses mains écorchées sur le bitume défoncé, le dos voûté pour reprendre sa respiration par à-coups puissants, elle releva finalement le regard vers le haut, curieuse dans le flou des événements du retrait soudain de son agresseur. Alors, ses yeux trouvèrent un étrange tableau.

Il était là, imposant, drapé de l'obscurité même, une cruauté inconcevable dans le regard, le menton relevé. Fier chevalier de la nuit, droit gardien de sa personne, feu Dieu des Enfers... Il dégageait quelque chose d'implacable, une froide satisfaction de sentir sa main puissante se refermer sur le maigre cou de cet inconscient. Loin de l'image qu'elle avait précieusement gardé de lui, de leur dernière rencontre. Furtive apparition dans sa vie, bien plus affaiblie, plus brisée, quelques temps auparavant. « Que vais-je faire de toi? ». Sa voix grave vint s'enrouler autour de son cœur pour le serrer d'un malaise agréable, lui apportant une chaleur qu'elle n'aurait pas pensé avoir besoin mais qui lui paraissait maintenant indispensable. Ses doigts s'imprimèrent un peu plus dans la chair de l'homme, s'enfonçant dans sa gorge avec une facilité déconcertante, alors que l'autre devenait rouge et battait des mains pour tenter vainement de s'extraire de cette prise. Les yeux exorbités, la bouche ouverte sur un cri muet, alors que cet homme au maintien noble continuait à écraser sa vie de ses mains pâles. Puis, soudain, la pression s'envola. Le corps de l'homme s'écroula sur la chaussée, désarticulé et inanimé, son regard vide, écarquillé d'horreur, ancré dans le sien clair et marqué d'une satisfaction haineuse.

Elle était inhumaine, ne ressentait aucune compassion, se prit même à souhaiter l'avoir fait de ses propres mains. Ses yeux ne quittaient pas celui du cadavre encore chaud de l'autre. Promesse silencieuse, plus jamais il ne pourrait oser un geste déplacé. Elle ne savait pas son nom, ni son histoire, connaissait juste la conclusion de son existence. Et la cause, elle. Une fois de plus, un mort qui reviendrait la hanter, pâle ombre blanche dans ses songes désabusés de coupable assumée. Sa gorge se serra, comme si quelqu'un tentait de l'étouffer à son tour, et elle cilla, sa bouche ensanglanté tremblante dans le froid soudain de la nuit.

Des doigts apaisants se glissèrent dans ses cheveux d'ébène et elle tourna son attention vers celui qui s'était accroupi auprès d'elle. De ses grands yeux choqués, elle l'observa, les lèvres entrouvertes sur un murmure silencieux. Caresse empreinte d'une douceur surprenante pour cet être de maux. Elle se souvenait de lui, ou plutôt de celui qu'il avait été. Son maître, celui qui l'avait élevée au milieu de ces flammes brûlantes, et celui qu'elle avait revu, ici, sur cette terre éteinte, déchu, mélancolique et désenchanté. Et maintenant, devant elle, son regard la transperçant, comme s'il pouvait déchiffrer les troubles de son âme, égal à lui-même, projetant une présence qu'elle reconnaissait. Il était celui qui l'avait suivie tout ce temps, celui qui veillait sur elle, le seul qu'elle espérait réellement voir apparaître, lorsqu'elle se retournait brusquement dans la rue. Hadès.

Elle n'aurait su dire si c'était du soulagement qui l'envahit, ou de la crainte. Peut-être des deux. Parce qu'elle avait retrouvé un point d'ancrage pour vivre dans ce monde déchiré, qu'il l'avait sauvé de sa plus grande peur, que sa main dans ses cheveux, légère mais présente, paraissait vouloir lui transmettre sa volonté de la protéger. Son parfum l'atteignait également, odeur à la fois étrangère et semblable à celle d'antan, aussi agréable qu'un baume à son âme. Peut-être que pour toutes ces raisons, elle aurait aimé se blottir dans ses bras, enfouir sa tête au creux de sa gorge et s'accrocher de toutes ses maigres forces à sa personne. Néanmoins, d'une autre part, un soupçon de peur se développait. Elle ne voulait plus retomber sous sa coupe, elle voulait s'envoler, loin de toute autorité, devenir fumée pour toutes mains qui auraient tenté de la saisir pour l'asservir, prise d'une soif d'indépendance insatiable qu'elle ne pourrait jamais satisfaire de part sa situation d'hydre meurtrière.

« Tu devrais contenir tes paroles ma douce, ce monde n'est pas aussi clément que celui qu'on a connu, surtout dans cette enveloppe ». De nouveau, ce timbre de voix profond, rassurant. Une simple explication, une douce phrase, qui se conclut par un fait qu'elle n'aurait pas dû se permettre d'occulter aussi simplement. Elle avait été inconsciente, elle le savait pertinemment, mais elle n'avait jamais pu retenir les mots qui lui brûlaient la langue, elle n'avait jamais apprécié l'irrespect et la bêtise crasse. Cependant, elle ne répondit pas, toujours incapable de sortir la moindre phrase cohérente. Il avait tant changé depuis leur dernière rencontre, où il s'était montré plus farouche. Elle n'avait pu le toucher, sans qu'il tressaille, il avait dû avoir en horreur qu'elle le contemple dans cet état, voilé d'impuissance, tombé en disgrâce, maudit dans cette vie nouvelle. Et des cendres de cet homme abîmé par la mort, voilà qu'elle retrouvait quelqu'un de fier, qui avait tué pour réparer son honneur, pour la sauver de cette ignominie.

Ses longs doigts coulèrent dans ses mèches d'encre et elle ferma les yeux pour profiter de ce contact irréel, son cœur palpitant dans sa poitrine douloureuse. Elle fronça les sourcils et cilla, quand il frôla un endroit à vif, probablement le point d'impact avec le mur, et elle souleva de nouveau ses paupières pour braquer ses deux opales claires sur lui. L'intensité de cet échange lui coupa le souffle. « Tu es devenue si fragile... ». Un autre souffle, alors que ses traits se crispaient d'un masque inquiet. Lui rappeler sa vulnérabilité la tira de ce coma rêveur dans lequel elle s'était plongée. Elle secoua doucement la tête et souleva l'un de ses bras fin pour venir saisir la main toujours plongée dans sa crinière sombre. Elle fit glisser ses doigts le long de ses veines et attrapa finalement son poignet dans une étreinte qu'elle espéra forte. « Je ne suis pas fragile, je vais bien... ». Sa voix lui sembla un brin éteinte, peut-être un peu éraillée, comme si ses cris muets avaient brisé ses cordes vocales. Elle inspira pour se reprendre, puis tenta de se relever du sol crasseux. À mi-chemin seulement, elle sentit sa vision chanceler et ses jambes trembler. Elle vacilla dangereusement et posa ses mains sur les épaules d'Hadès, s'affalant contre lui, lorsqu'elle perdit l'équilibre. Son corps chaud contre le sien lui apporta un soutien bienvenu, mais elle aurait préféré qu'on lui arrache la langue plutôt qu'elle ne le lui fasse savoir. Être une de ces demoiselles en détresse lui faisait horreur.

Elle poussa un léger soupir et se redressa, s'éloignant d'un pas précaire, avant de river son regard sur celui de son ancien maître. « Hadès, c'était donc toi. ». Elle apprécia constater que son ton avait retrouvé fermeté. Elle passa son index sur ses lèvres pour en retirer le sang, puis reprit en s'adossant contre le mur, priant pour ne pas tomber encore : « Tu étais là, tout ce temps... ». Elle ferma un instant les yeux et frissonna à cette pensée. Il était resté, il avait veillé sur elle...

Un nouveau tremblement, pas pour les mêmes raisons, cette fois. Elle aurait aimé continué à jouer les fières, très forte malgré cette ambiance pesante, mais l'atmosphère fraîche rendait vivace le souvenir récent de son agression. Elle avait envie de vomir cette humanité dans laquelle elle était tombée, ou plutôt, cette inhumanité. Elle sentait sa peau brûler avec encore plus de force qu'habituellement et elle avait envie de se griffer au sang, de s'arracher cette chair qu'il avait sali de ses touchers. Elle croisa les bras contre elle, comme pour se protéger, alors qu'elle se sentait plus faible que jamais. Moment très mal choisi, elle n'aurait jamais dû montrer la moindre faiblesse devant Hadès.

Elle devait rentrer chez elle, s'occuper de cette blessure à la tête, prendre la plus longue douche de son existence jusqu'à ce que sa peau ne soit plus que recouverte de plaques rouges. Elle devait se reprendre, elle n'était pas comme ça, elle n'était pas faible, quoi qu'il en pense. Elle s'humidifia alors les lèvres, presque difficilement, puis finit par annoncer : « Il vaudrait mieux qu'on reparle de tout ça une autre fois, je vais rentrer, maintenant... ». Elle jeta un coup d’œil à sa veste rouge, mais ne prit pas la peine de songer la reprendre. Elle était foutue. Elle s'avança alors, prête à dépasser Hadès. Elle ne pouvait pas lui dire merci, c'était au-dessus de ses forces. Et si elle avait été en forme, nul doute qu'elle se serait mise dans une colère noire après lui, parce qu'il l'avait suivit sans jamais se dévoiler, mais la seule chose qu'elle ressentit en cet instant fut le sol qui se déroba sous ses pieds, dans un excès de faiblesse menée par la douleur...
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MessageSujet: Re: l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES. l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   EmptyDim 3 Nov - 1:16

l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Tumblr_mo0xqoqeqn1s9aspmo1_500

La nitescence des croisées cosmiques s'évanouissait peu à peu dans la mélancolie des ténèbres. L'étendue astrale avait revêtue sa peau diaphane d'une robe inquiétante, laissant le fardeau de l'angoisse peser sur les âmes déchirées. Il ne restait plus qu'une inflexion exiguë de cette milady qui, de sa jolie rondeur, maculait ses enfants d'un baiser conciliant. Pour seule veilleuse, une rangée de lampadaires aux proportions élégantes qui peignait les remparts du boulevard principal du Skyline Square. Ils répandaient l'aube artificielle dans les liturgies sardoniques des âmes fourvoyées qui, lentement, s'embourbaient dans le déclin du phénix. La nuit avait un arrière-goût gratiné qui décapait la muqueuse de sa gorge. Ses tympans frissonnèrent sous les sérénades sucrées des lucifériennes. Séduit, le Coquin se laissa gagner par une tendre affection à l'égard de ses mômes. Néanmoins, le parfum orgiaque du clair-obscur avait rencontré les relents méphitiques de quelques grossiers personnages dépourvus d'adresse.

A ses pieds gisait la silhouette de son odieuse merveille. Autrefois pétulante du haut de ses dix mètres, son Hydre n'était plus qu'une enveloppe charnelle qu'il aurait pu consumer dans le feu de sa rancœur. Le déchu se remémorait les prouesses de sa création qui négligeait toute condescendance pour l'humanité. Fruit de géhenne, elle incarnait l'achèvement d'une esquisse. L'écaille inflexible, ne laissant aucun métal l'immoler, les lucarnes impétueuses où s'enlaçaient le magma en fusion et la source mère des Enfers, les griffes affilées, elle éveillait l'outrecuidance du serpent. Il espérait d'elle l'Absolu. Elle devait être sa transcendance vers l'aboutissement, mais la léthargie qu'elle suscita en bronchant sous la lame du demi-dieu fomenta l'effervescence d'Hadès. Son courroux était son seul blâme. Que faire d'un enfant qui ne lui avait offert qu'un abîme de désenchantement? Le larguer entres les sombres desseins des Moires? Malgré l'affection qu'il respirait pour son petit monstre, l'orgueil le flatta, et le diable s'était détourné de sa création.

Et là, devant lui, elle soutenait cette même fragilité. Il y avait une interstice dans l'échiquier. Il aurait pu faire la même entorse que par le passé, et laisser ces béotiens avilir son Hydre jusqu'au plus petit atome, mais son inclination paternel l'avait rappelé à l'ordre. Si les enfants commettaient des bêtises, cracher tout le tort sur eux serait égoïste. Les parents avaient également une part de responsabilité dans toute cette mésaventure. Ainsi donc, il s'était fourvoyé et s'était complu dans le mensonge. De sa mégarde il en avait néanmoins retiré une leçon. Et tandis que ses doigts courtisaient les boucles de sa longue toison charbonneuse, il contemplait son œuvre avec prévenance. Maintenant qu'il avait enfin l'aisance de mettre une émotion sur ce véritable premier contact, il se sentait abouti. Il pouvait sentir l'aigreur des enfers lui calciner l'âme, et son souffle chaud coulisser sur la charmille de son être. L'essence parfumée d'infamie, l'entité délétère jubilait.

« Je ne suis pas fragile, je vais bien... » Cette cinglante énergie dans sa voix et dans ses gestes le régalait. Les prémices d'un sourire vinrent lui chatouiller le contour des lèvres tandis qu'il s'abreuvait de l'animosité qui s'agitait dans les alcôves de son petit monstre. Sa main lilliputienne encerclait l'écorche revêche de sa main gantée de cuir dans une étreinte irascible. L'espace d'une seconde, il avait vu la verdeur de l'Hydre d'antan, et son entropie l'avait gagné telle une épice corsée. Tel un marionnettiste fier de son pantin baigné de vie, il s'amusa de la maladresse d'Hell qui, dans un mouvement vain, tenta de se remettre sur pied. Spontanément, le diable échoua une main condescendante dans l'échancrure de ses deux omoplates telle une bénédiction. L'âme d'un chaperon, il sacrifiait son emphase pour un brin de complaisance. Il aurait voulu la sceller de ses bras dans une étreinte exclusive, mais il ne voulait pas lui couper les ailes tout de suite, de peur que l'oiseau s'envole du nid.

« Hadès, c'était donc toi. » Sa voix s'était cuirassée derrière un mur de pierre, mais le roi des tourments devina son incertitude. « Tu étais là, tout ce temps... » Les lèvres closes, il la considéra d'un regard appuyé. Jamais le loup ne s'était prélassé, et l'attention dispose, il préservait sa genèse des malandrins. Dès que la ville enfilait son manteau contre la caresse stridente de la nuit, la bête s'enlisait sur ses asphaltes, en quête de son parangon perdu. Le fléau menaçant réprouvait quiconque osait pourfendre son bien. « A jamais... » Deux mots qui suffirent à écraser la liberté que convoitait âprement son petit monstre. Le père avait retrouvé l'hégémonie et malgré les contraintes de ce nouveau monde, il n'en gardait pas moins une emprise accablante, faisant d'elle un martyre. Le purgatoire était son seul échappatoire.

«Tu éveilles bien des pulsions chez les charognes de la ville, et ton hardiesse ne les freine pas dans leur fétide combinaison. Et cette coutume d'emprunter les artères les plus insalubres, serait-ce de la provocation? » Il émit un silence, le regard tranchant, tel un père sermonnant son enfant. Certes, elle n'avait plus l'âge d'être réprimandée, mais quand on remarque l'imprudence dont elle faisait preuve, on ne pouvait que saler le dessert, sans quoi le grief ne laisserait aucune saveur amère sur le dos de la langue. « Ce n'est pas dans l'étourderie que tu trouveras la délivrance. » Lui-même ne l'avait pas encore acquise. L'halètement asthmatique, il était chaque jour en quête de l'aspiration divine qui l'acquitterait de son fardeau.

« Il vaudrait mieux qu'on reparle de tout ça une autre fois, je vais rentrer, maintenant... » Les volontés de la ménesse se heurtèrent à son état glissant. Le génie du mal laissa son bras papillonner jusqu'à sa taille plaisante, servant de perchoir à l'oisillon chancelant. Cette inconstance inopinée li rappela de pénibles souvenirs, témoins d'une faiblesse dont il s'était interdit l'existence. « Toute créature a ses failles. Ne lutte pas contre ton orgueil Hell. Tu n'es pas en état de retourner seule chez toi. Je t'accompagne. » Il n'avait pas défait l'étreinte qui le caressait de son flanc droit à la silhouette galbée du fruit de la discorde. Son timbre était l'antithèse de ses gestes, ancrée dans le marbre de l'antiquité. Il restait l'ombre qui sillonnait sa trace, tel l'oiseau guettant dans le noir de ses prunelles l'évanescente. Détenteur de sa vie privée, il savait parfaitement quelle direction prendre pour joindre son domicile. Son assurance démontrait ses connaissances, ce qui pourrait sans nul doute susciter l'agacement chez son petit monstre. «Tu vis dans un quartier douteux »
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