C’est difficile de raconter la vie d’une épée.  Une épée, ça n’est pas censée avoir de vie, vous vous dites. Et pourtant, pourtant, moi j’en ai une… Oui, j’en ai une. Vous connaissez tous la légende du Roi Arthur, des chevaliers de la table ronde. Tout le monde sait qui je suis, quel est mon rôle. Pour certains, je fus créé (du moins c’est ce que l’on suppose) par Merlin, et planté la tête la première dans une enclume, destiné au roi qui redonnerait à Albion sa gloire d’antan, et surtout, rétablirait la paix. Pour d’autres, c’est la Dame du Lac qui m’offrit à lui. Quel que soit la légende en laquelle vous croyez, vous savez qui je suis. Excalibur. La seule et unique. Et il se trouve que dans mes souvenirs, je suis l’Épée dans la Pierre. Ça ne veut pas dire néanmoins que la fée Viviane ne me donnera jamais à Arthur… Qui sait ce que le futur nous réserve, après tout. Tout peut arriver, et de ce que je sais aujourd’hui de sa légende… tout et rien est arrivé. C’est bien ce que sont les mythes, n’est-ce pas ? Des histoires. Qui ne se sont jamais produites hors de l’imaginaire des hommes. Et pourtant, mon passé est bien réel. Mon passé, c’est des années enfoncé dans ce rocher, à attendre que celui qui m’était destiné, celui qui pourrait me brandir, m’arracher à mon enclume, arrive. J’ai toujours su qui il était. A l’instant même de ma création, je le savais. Avant même sa naissance, je le savais. Mais nous y reviendront plus tard. Car lui n’est venu que bien plus tard. Et pendant des jours, des mois, des années, je ne le sais pas vraiment, je n’avais aucune notion du temps alors, ce furent des centaines d’hommes plus méprisables les uns que les autres, tous obnubilés par le pouvoir et la richesse, des adultes cupides et répugnants, incapables déjà de penser comme de véritables chevaliers, alors encore moins comme un roi, qui essayèrent en vain de me tirer de mon fourreau de pierre.


Arthur est arrivé dans un moment où tout était sombre, où tout le monde avait perdu l’espoir de me voir un jour brandi, et la Bretagne sauvée. Moi-même, je commençais à désespérer de le voir un jour naître dans ce monde qui était le nôtre alors. Puis sa lumière est apparue, enfin, un enfant aux cheveux dorés et aux grands yeux bleus, un homme au cœur aussi pur et bon que celui de ceux qui avaient prétendus vouloir prendre sa place était avide et mauvais. Au début j’avais eu peur, j’ai cru qu’il ne parviendrait jamais à moi, qu’il ne me retrouverait jamais. Il m’a fallu être patient, et attendre. Mais qu’était-ce une dizaine d’années de plus quand j’avais déjà attendu si longtemps ? Pas grand-chose. Onze ans après sa naissance, il venait à Londres et me trouvait. Il me délogea de mon socle, et devint roi, enfin. Dans la plupart des versions de la légende, lui et ses chevaliers partent à la recherche du Graal, il rencontre une femme qui le pousse à sa perte. Il est un homme, un adulte fort et puissant, qui a combattu, a fait couler le sang pour rétablir la paix en Bretagne. Il est un roi juste mais ferme. Je m’attendais à des combats, à des quêtes, je croyais que j’allais devoir me battre, et je n’attendais que ça. Mais le Arthur de ma légende n’était pas comme ça. Il était un enfant, trop bon pour faire la guerre. A l’époque, Excalibur était assoiffée de sang, je ne voulais qu’une chose, que lui et moi fassions nos preuves. Mais ça n’est jamais arrivé. Au début, j’étais furieux de cette inertie. Je voulais de l’action. Mais peu à peu, je me suis rendu compte qu’Arthur n’avait pas besoin de se battre pour faire régner la paix, et surtout pour être un roi respecté et aimé de ses sujets. J’ai grandi, j’ai mûri, je me suis pacifié. J’imagine que c’est pour ça que je suis qui je suis aujourd’hui. L’épée qu’a pour la première fois brandie Arthur, et l’épée que j’étais quand le sortilège a été lancé, étaient deux armes bien différentes. Voir Arthur régner du haut de ses un mètres trente m’a beaucoup appris.


Tout est arrivé très vite. Arthur n’était pas avec moi quand l’éclair m’a frappé. Je ne sais plus trop ce qu’il s’est passé de toute façon… Tout ce que je sais, c’est que quand je me suis réveillé, j’avais un corps. Un corps humain. J’avais des bras, des jambes, des cheveux, je respirais, je pouvais parler, exprimer mes pensées. Je n’étais plus qu’une simple entité consciente, faite de fer et de bijoux, j’avais un cœur qui battait, des poumons qui respiraient, un corps qui bougeait. Je n’en croyais pas mes yeux (j’avais des yeux !). Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait. Comprenez-moi, en même temps. Cinq secondes plus tôt, j’étais un objet inanimé dans un immense château au temps des chevaliers, et voilà que je me retrouvais dans un corps immense (et pas coordonné du tout pendant qu’on y est), dans un univers qui m’était non seulement complètement inconnu, mais qui en plus me paraissait – et ça n’a pas changé d’ailleurs – complètement fou. Il y avait des machines partout, du bruit partout, des gens partout, habillés de la manière la plus bizarre possible. Ça allait vite, beaucoup trop vite pour moi. Heureusement, je n’étais pas le seul à avoir été victime de ce sortilège, et certains s’en sortaient bien mieux que moi. C’est comme ça que j’ai rencontré Lucifer. Il a été la première personne à qui j’ai parlé dans ce monde, et il m’a littéralement sauvé la vie, m’apprenant la plupart des choses que je sais maintenant. Si bien qu’aujourd’hui, nous sommes non seulement colocataires, mais aussi amis, et je commence enfin à m’habituer à mon statut d’être humain. Mais parfois j’oublie, complètement, et quand je me regarde dans le miroir ça me fait un choc. Je ne suis pas habitué à ce jeune garçon d’environ dix-huit ans, à ses yeux bleus et ses cheveux blonds qui me rappellent parfois Arthur. Je ne suis pas habité à être ce lycéen irlandais nommé Cillian Echtach Avalon (rien à faire, j’ai des frissons à chaque fois qu’on m’appelle par mon nom de famille), qui gagne sa vie en donnant des cours d’escrime et en jouant de la musique. Dans ce monde, je ne suis plus l’épée légendaire, l’épée magique, les gens me voient comme un gamin, presque, un jeune garçon maladroit et « naïf », « adorable », « mignon ». Personne ne peut ne serait-ce qu’imaginer que j’ai été un jour un instrument de mort, et je dois avouer que parfois, même moi j’ai du mal. Je ne sais pas trop si je le redeviendrais jamais… c’est assez confus. Pour l’instant, je dois retrouver Arthur et Merlin, en espérant qu’ils ont subi le même sort et que je ne me retrouve pas complètement seul dans ce monde de fous.

PSEUDO/PRÉNOM ◆ caraphernelia. ÂGE ◆ 17 ans. PAYS/RÉGIONS ◆ France   . OU AS-TU CONNU LE FORUM ? ◆ bazzart je crois. TES IMPRESSIONS ◆ il est aghdjfndhejsd  :criquet:  SCÉNARIO OU PI ? ◆ pi CODE DU RÈGLEMENT ◆ Ok par Stan    (ah bon? /ZBAAF/) (oui oui n'en doute pas, tu t'en rendras bientôt compte promis *Stan sort discrètement*). SOUHAITES-TU ETRE INSCRIT POUR UN SURPRISE RP APRES TA VALIDATION ?◆ je veux bien    UN DERNIER MOT POUR LA FIN ◆ bonsoaaaaaaaaaaaaaaar