Lavande Ria Bunnier, autrefois lapine de la Grande Foret se promenait dans les rues de Fantasia Hill. L'hiver était passé et le temps s'adoucissait, laissant entrapercevoir un printemps particulièrement agréable. Ria aimait le printemps: sa vie antérieure lui avait apprit à apprécier chaque création de la nature et il lui tardait de pouvoir s'allonger sur l'herbe verte durant une journée sans risquer de prendre froid. Lorsqu'elle s'était levé, ce matin là, elle avait sentit la bonne humeur se propager dans chaque centimètre de son corps, elle n'aurait sut dire ce qui l'a rendait si heureuse, mais elle avait eut envie de sécher ses cours de la journée pour profiter du beau temps. C'était sous les yeux ébahis d'Anna et Damon, ses deux colocataires, qu'elle avait quitté leur "chambre" du Méli Mélo House oubliant, sur la table, ses lunettes et ses livres de cours. Il était connu, dans tout Fantasia Hill, que Ria Bunnier ne quittait jamais ses livres et pourtant, ce jour là, elle n'avait eut qu'une envie, se promener dans les rues en pensant à autre chose qu'à ses cours et à ses examens arrivant à grands pas. Tandis qu'elle se dirigeait vers Westwood Center Way, elle réfléchit à toutes ces choses qui avaient transformer la petite lapine timide de la foret en une jeune femme un peu plus affirmé: les rencontres qu'elle avait fait ici l'avait changé à jamais et elle se demandait ce qu'il se passerait si, un jour, elle retrouvait sa forme initiale. Serait-elle capable d'oublier les mois qu'elle venait de vivre ? De suivre ses soeurs, comme elle le faisait avant, en se contentant d'être "le Cerveau" ? D'oublier tous les amis qu'elle s'était fait ici ? Elle chasse ces pensées négatives, ne voulant pas parasiter sa bonne humeur avec des sujets fâcheux. Ses pas la menèrent devant Flower Power, le magasin de fleur où elle eut l'immense joie d'observer les premiers vases coloré qui se dressaient sur le trottoir. Elle salua la vendeuse, resté à l'intérieur de la boutique, et observa les spécimens présentés sous ses yeux. Humant le parfum d'une rose qu'elle venait d'attraper, Ria glissa son doigt sur le pétale velouté, appréciant sa douceur et sa couleur: ce serait sans doute l'une des choses qui lui manquerait le plus, si elle devait redevenir lapin. Le toucher était un sens qu'elle avait découvert en se réveillant dans la rue, le jour de son arrivée ici: il lui était vite devenu indispensable et la demoiselle adorait toucher tout ce qui lui passait sous la main, elle voulait expérimenter, savoir ce que cela faisait ...

Elle reposa la fleur, observant avec un sourire les compositions en se demandant si Tressie apprécierait qu'elle lui ramène quelque chose. Sa petite soeur était une grande rêveuse, parfois un peu naïve, que Ria se faisait un devoir de surveiller. Sa vraie jumelle partageait tout sorte de chose avec elle et la petite lapine adorait la voir sourire. Elle attrapa donc un bouquet de marguerite, simple mais printanier et déposa quelques pièces dans la main de la vendeuse. En ressortant de la boutique, elle percuta quelqu'un.  Reculant un peu sous le choc de l'impact, elle manqua de tomber mais se rattrapa bien vite en attrapant la première chose qui lui passait sous la main: le bras de son inconnu. Elle se sentit rougir alors que la honte venait l'envahir: Ria était timide de nature et, même si elle faisait des efforts pour s'ouvrir aux autres, elle se sentait mal-à-l'aise à la simple idée de déranger quelqu'un. « Je suis désolée, vous n'avez rien ? » Elle épousa son manteau et releva les yeux vers la personne qui venait de lui épargner une vilaine chute. Elle eut un sourire en Le voyant et se sentit rougir à nouveau. Elle savait que cette coloration n'était due à aucune gène mais plutôt aux battements de son coeur qui venaient de s'accélérés brutalement. « Oh c'est toi ... Tu ... Tu vas bien ?» Elle replaça nerveusement une mèche blonde derrière son oreille. Elle se sentait stupide et elle n'aimait pas se sentir stupide ! Non, en fait, elle se sentait comme une enfant: elle était à la fois très heureuse de le voir et un peu angoissée pour une raison qu'elle ignorait.

Avec son bouquet de marguerite à la main, elle se sentait particulièrement idiote et niaise mais elle tâcha de se reprendre. S'il y avait une personne devant qui elle ne voulait pas perdre ses moyens comme une enfant, c'était bien devant Rox. Leur rencontre avait été totalement hasardeuse et avait marqué la petite lapinette qui n'arrivait pas à se sortir le jeune homme de la tête, et ce malgré les quelques relations qu'elle avait put avoir depuis qu'elle était humaine.  « Je vais bien et toi ? J'espère que je ne t'ai pas fais mal... » Intérieurement, elle avait une réaction hystérique, comme une enfant avec son jouet préféré mais elle se força à garder son calme et un visage assez neutre afin de ne pas passer pour une folle. « Oui ne t'en fais pas ! Je suis plus solide que j'en ai l'air ! » Elle fit mine de prendre une pose de bodybuilder en riant. Mieux valait être ridicule que de minauder comme une collégienne ! Elle commença à jouer avec une mèche de cheveux et sortie de l'allée de la fleuriste, libérant le passage à une cliente. Elle ne savait pas trop quoi lui dire: cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu ... Ria n'aurait jamais admis qu'elle évitait Rox: cela aurait conduit à avouer qu'elle ressentait quelque chose de plus qu'amical et elle ne voulait pas effrayer le jeune homme. Mais les faits étaient là: cela faisait quelques semaines que l'ancienne lapine évitait les endroits où elle avait l'habitude de le croiser. Auparavant, elle était plus qu'heureuse de rigoler avec lui, de passer une ou deux heures à parler de leur amour commun pour la nature et la forêt. Elle se sentait bien quand il était là, elle avait l'impression de pouvoir partager quelque chose de sa vie d'avant, de ce sentiment de liberté que l'on ressentait en se promenant dans les bois, ... Elle avait l'impression d'avoir quelqu'un qui, enfin, la comprenait en dehors de ses soeurs. Bien que Tressie, Trixie et Daisy comptent énormément aux yeux de Ria, elle avait besoin de parler avec quelqu'un d'autre de tout cela et elle avait trouvé en Rox le partenaire idéal. Et puis, en dehors de leurs discussions régulières, Ria avait apprit à le connaitre, lui, son passé et ses nouvelles passions: avec lui elle s'amusait librement, elle riait beaucoup et pouvait oublier tout le reste ...

Et puis, elle avait eut peur. Peur de tout ce bien-être qu'elle ressentait en sa présence et qu'elle pensait ne pas avoir le droit d'avoir. Rox n'était pas à elle, il avait quelqu'un et elle le savait. Elle ne connaissait pas vraiment les détails, et elle ne voulait pas réellement les savoir: elle se contentait juste de fermer son coeur à double tour pour ne pas craquer. Elle s'était promis, après les nombreuses blessures amoureuses qu'elle avait rencontré depuis qu'elle était humaine, de ne plus jouer les coeurs d'artichauts. Elle ne supportait plus de souffrir à cause de cela et ne pouvait pas continuer de mentir à ses soeurs de la sorte. Mais elle ne pouvait se permettre de fuir ainsi devant lui, elle aurait l'air encore plus ridicule et elle se doutait qu'il ne comprendrait pas. Aussi, elle décida de prendre son courage à deux mains, de ranger ses pensées de lycéenne dans un coin de son esprit, et de se lancer. « Tu veux te promener ? On va pas rester ici toute la journée ? Je crois que la patronne ne va pas être très contente que je bouche l'entrée de son magasin. » Elle lui offrit un grand sourire et attrapa son bras pour remonter l'avenue. Dans son esprit, elle se répétait de rester naturel, de garder cet aspect amical qu'elle avait l'habitude d'avoir avec lui. Ne rien laisser paraître, ne rien dire. Elle savait que, face à cette âme soeur dont il lui arrivait de parler, elle ne ferait pas le poids. Elle ne voulait pas risquer de se faire briser le coeur encore une fois ... Et puis, ce n'était pas parce qu'elle même ressentait quelque chose que c'était réciproque ... Elle tenta de se sortir ce débat infertile de son esprit en regardant autour d'elle. Il faisait beau, la température était agréable et elle était en bonne compagnie, elle ne devait se concentrer que sur cela ...

Ria ne savait pas si elle devait s'en vouloir d'être sortie et de gâcher des semaines de retenues intensives envers lui ou si elle devait se féliciter d'avoir mis le nez hors de son appartement. En quelques secondes, il avait réussit à la mettre à l'aise, et elle avait l'impression qu'il ne suffirait que de quelques secondes de plus pour qu'ils retrouvent leur complicité passée. Elle était heureuse que le soleil brille, cela lui donnait l'occasion de se promener et de retrouver cette bonne humeur qui l'habitait à chaque fois qu'elle le voyait ... « Tu m'as manqué tu sais? » Elle se sentit rougir brusquement et détourna la tête pour ne pas lui faire profiter de son teint cramoisie. Faisant mine de regarder autour d'elle, Ria tenta de faire stopper les battements de son coeur qui s'affolait à mesure qu'elle prenait conscience de ce qu'il se passait entre eux: elle ne cessait de rougir à chacun de ses mots, elle le tenait dans par le bras et ce geste ne faisait que la rapprocher plus de lui. Elle savait qu'elle n'avais qu'à faire glisser sa main sur quelques centimètre pour toucher celle de Rox et cela l'a rendait dingue. Elle reprit constance, tentant, une fois encore, de ne rien laisser paraitre « Tu m'as manqué aussi! Je suis désolée j'ai eu quelques empêchements avec les cours tout ça ... » Ce n'était pas vraiment un mensonge, juste une petite omission. Elle ne voulait pas détruire leur amitié avec ses histoires idiotes. Et puis, la fac lui prenait réellement beaucoup de temps: même si la jeune femme avait promis à Daisy et Anna de ne plus vivre dans la bibliothèque, elle savait que ses examens approchaient à grands pas et ne voulait pas se retrouver ajournée pour manque de travail. « Je suis désolée ... » Comme pour donner plus d'impact à ses paroles, elle fit quelques pas, attrapa ses mains dans les siennes pour se mettre face à lui et déposa un baiser sur sa joue.

C'était peut être innocent mais cela la ramenait presque un an en arrière, lorsqu'elle l'avait rencontré. Elle s'était réfugiée en haut du Méli Mélo House pour être tranquille: à l'époque, elle vivait encore avec Tressie qui ne cessait de chanter à longueur de journée. Bien que Ria adorait sa petite soeur, elle avait juste, parfois, envie de l'étrangler pour que cette dernière cesse de se regarder dans un miroir en s'extasiant devant sa beauté pendant des heures. C'était ainsi, sur une impulsion, qu'elle avait rencontré Rox. C'était également sur une impulsion qu'elle avait commencé à s'intéresser à lui et sur une même impulsion qu'elle avait fuit. En montant sur le toit ce soir là, elle ignorait sans doute que quelqu'un viendrait fumer, elle ignorait qu'elle aurait, avec Lui, une discussion des plus intéressante et encore plus qu'elle finirait par se dire que les renards n'étaient pas si stupide que cela. Cette soirée sur le toit avait été la première d'une longue série de remise en question, de dépassement de sa peur primaire de dîner à prédateur. Elle n'avait jamais parlé à Trixie ou à Daisy de ce qu'elle ressentait pour le jeune homme: elle s'était trompé bien trop de fois et ne voulait pas prendre le risque d'alerter ses soeurs pour une histoire qui ne serait que dans son esprit. Pourtant, quand elle voyait Trixie et son amoureux, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si une telle romance pourrait exister entre elle et le jeune homme, un jour ... Généralement, cela la ramenait à l'horrible pensée qu'il n'était pas disponible. Ils n'avaient pas beaucoup parlé de son âme soeur d'antan. Elle savait juste qu'il la recherchait activement sans jamais avoir put obtenir ne serait-ce qu'un semblant d'information sur sa présence à Fantasia Hill. Cette histoire lui rappelait vaguement celle d'Anna, sa colocataire qui souffrait de son amour impossible pour quelqu'un de déjà engagé. Serait-elle prête à prendre le risque pour les beaux yeux de son renard adoré ? Elle l'ignorait encore, surtout que, à sa connaissance, elle n'avait aucune preuve que l'attirance soit réciproque. Elle se contenta donc de s'écarter de lui en rougissant, encore surprise par son geste irréfléchi et se félicita de ne pas ressembler à une tomate. « Alors raconte moi, qu'ai-je manqué ces derniers jours ? » Elle était ravie d'avoir retrouvé le contact de Rox, espérant qu'il lui pardonnerait sa fuite lâche en lui contant ses dernières aventures, elle pria pour que le nom d'une certaine renarde ne vienne pas perturber le faible équilibre que son esprit semblait avoir trouvé à cet instant ...

Elle sourit en pensant que les semaines passées semblaient ne jamais avoir existé: ils se tenaient là, dans la rue, à marcher vers une destination qui leur était encore totalement inconnu en discutant comme s'ils se connaissaient depuis toujours. C'était ce qu'elle aimait chez lui: ils venaient du même endroit, la forêt, et Ria pensait sincèrement que c'était ce qui les avait rapproché au départ. Cet amour commun pour leur environnement d'origine lui réchauffait le coeur: bien qu'elle ait été très heureuse de découvrir son nouveau corps d'humaine mais il lui arrivait, parfois, de rêver des bois où elle était née avec ses soeurs. Avec Rox, elle avait l'impression de revivre: sa présence était toujours agréable et sa bonne humeur, communicative. « J'ai un colocataire maintenant. Il est super sympa. On dirait un enfant qui a mon âge en réalité. Il a une personnalité attachante. Je suis sure que tu t'entendrais bien avec lui. » Elle eut un petit rire: elle connaissait le tempérament joueur de Rox et était ravie de savoir qu'il avait enfin trouver quelqu'un avec qui s'entendre. Savoir qu'il était heureux suffisait à son bonheur. Elle se demandait qui était ce mystérieux colocataire qui plaisait tant à son renard préféré et avait hâte de pouvoir retrouver cette proximité qu'ils avaient eut. « Et toi? Rien de nouveau ? » Elle lui lança un regard en coin avant de partir dans un grand éclat de rire. C'était étrange comme conversation: elle avait l'impression de parler de la pluie et du beau temps ... Mais en même temps, elle avait tant de chose à dire.  « Moi ? Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y a eut du nouveau ? » Ria se surprit du ton qu'elle avait employé: pensant avoir une voix amusée, elle s'était entendu parler avec un aspect tellement dégagé qu'elle s'en effrayait toute seule.

La vérité, c'était qu'elle ne savait pas vraiment par où commencer. Il y avait ces examens approchant et pour lesquels elle avait l'impression d'abandonner toute vie sociale, mais elle se voyait mal parler encore de ses études. Elle avait promis à Anna et Damon de changer et de cesser de se préoccuper que de son travail. Elle aurait put parler de Daisy, Trixie ou Tressie, mais elle n'avait pas particulièrement envie de parler de ses soeurs maintenant. Elle ne voulait pas donner l'impression d'être trop fusionnelle avec ses jumelles ... Plus elle réfléchissait, plus les idées s'amenuisaient. Finalement, elle finit par se laisser aller: être elle même était encore le meilleur moyen d'attirer l'attention de Rox.  « Et bien ... J'ai encore fait une razzia à la bibliothèque, Anna désespère de réussir à me coiffer et je me lance dans un nouvel apprentissage ! Que d'amusement non ? » Elle termina sa phrase par un petit rire. Angoissée par ses sentiments naissant pour Rox, elle s'était noyé dans le boulot et avait commencé à apprendre des rudiments de magie à travers la médecine douce. Cela lui donnait l'opportunité de retourner plus souvent dans la forêt et l'apaisait: elle aimait l'idée de pouvoir soigner autrement.
Elle hésita quelques instants avant de demander « Tu ... Tu as retrouvé ta ... Copine ? »  Elle fit mine de regarder la devanture d'une boutique pour cacher sa gène. Elle ne voulait pas paraitre intrusive, juste être sure de ne pas aller dans un mur.

Spoiler:

« Toujours pas... » D'un côté, Ria était triste pour Rox. Elle savait combien l'amour pouvait être fort et compatissait à sa perte même si, dans un sens, cela l'arrangeait elle. Néanmoins, elle ne voulait pas du mauvais rôle: lorsqu'elle voyait les ennuis qu'Anna et David avaient à se parler après s'être autant rapproché, cela lui faisait peur, mais depuis le retour de Victoria, la situation était juste invivable. Bien sur, Ria comprenait le dur choix qui se présentait à David: choisir entre sa fiancée, l'amour de sa vie passée, choisie par ses parents et celle qu'il avait apprit à connaitre et à aimer ne devait pas être chose aisée. Mais elle voyait surtout l'état d'Anna. La jeune femme n'était plus que l'ombre d'elle même: elle passait ses journées au magasin, à travailler comme une forcenée, ou chez eux, à pleurer. Ria ne savait plus quoi faire pour consoler sa colocataire elle ne voulait pas risquer de vivre la même chose. Souvent, elle se disait qu'ils iraient bien ensemble, mais elle ne pouvait pas faire le premier pas vers lui, pas tant qu'il avait Vixie en tête. Leur pas les menèrent devant le marchand de glace: les températures quasi-estivales étaient une bonne opportunité de profiter de quelques douceurs. « Ca te dit une glace? Je te la paye... » Elle lui offrit son plus grand sourire: il était si adorable ! « Oh c'est gentil ! Avec plaisir ... » Elle le trouvait si craquant avec son petit sourire en coin et ses grands yeux rieurs. Elle reprit son bras à nouveau et se laissa diriger vers le marchand avec un petit sourire timide. Oui, à ses yeux Rox était parfait: mignon, intelligent, drôle, ... Elle aurait put passer des heures à lui trouver des qualités mais le côté rationnel de son esprit la rappela à l'ordre !

Il était étonnant de constater combien, à Fantasia Hill, le passé pouvait avoir de l'importance et combien, dans certains cas, on avait tendance à l'oublier. Si on avait dit à Ria qu'elle serait un jour amie, et amoureuse, d'un renard, elle ne l'aurait surement pas crut. Lorsqu'elle avait apprit qu'il avait été par le passé, elle avait eut peur: certains ne se gênaient pas pour garder leur instinct de prédateur et malgré sa forme humaine, elle ne pouvait s'empêcher de se cacher lorsqu'elle ressentait une menace. Pourtant, elle s'était laissé charmer par la bonne humeur et la gentillesse de ce garçon et elle ne le regrettait aucunement. « Tu vas prendre quoi toi ? » Elle regardait les différents parfums avec envie: si Ria ne pouvait résister à quelque chose, c'était bien aux sucreries. Elle avait l'habitude d'étudier avec un grand paquet de bonbon pour passer le temps. Aussi, les différentes crèmes glacées qui s'étalaient devant elle la rendait complètement folle. Lorsque le glacier s'adressa à elle, elle était encore indécise mais finit par pencher pour une Framboise/Cookies qu'elle attrapa avec un grand sourire « Merci ! Je te dois une invit' ! » Cela lui réchauffait le coeur de savoir qu'elle aurait encore droit à un tête à tête avec lui, même si ce n'était que pour répondre à son invitation. A vrai dire, Ria Bunnier était possessive et, même si elle appréciait les sorties entre amis, elle préférait nettement n'avoir Rox que pour elle. Elle avait l'impression qu'ils étaient plus proches lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. « D'ailleurs, je comptais aller faire un pique-nique dans la foret ce week end ... Si tu n'as rien de prévu on pourrait ... Y aller ensemble ? » Elle se sentit rougir. Elle adorait retrouver la foret, surtout depuis que la brèche s'était ouverte sur ce qu'il semblait avoir été la foret de son enfance. Ria savait que ce n'était pas le cas, mais elle aimait s'y rendre pour y passer la journée. C'était un peu comme un refuge, un moment de calme qu'elle voulait partager avec lui.

Elle ne savait pas trop ce qui l'avait poussé à l'inviter dans la foret, elle appréciait sa présence mais elle n'avait jamais encore partager cette balade avec ses soeurs alors avec Rox ... Pourtant, elle fut soulagée lorsqu'il lui répondit « Ce serait avec plaisir bien évidemment. »  Elle avait toujours peur d'être trop familière avec lui: plus que sa propre gène, elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise et, bien qu'ils aient un peu discuter de Vixy, elle ignorait ce qu'il pouvait encore penser de tout cela ... Si la renarde n'avait pas été dans sa vie, leur relation serait-elle différente ? Personne ne pourrait le dire, aussi s'efforçait-elle de garder le plus de distance avec lui: pour ne pas qu'il la trouve trop collante et envahissante. Sa dernière envie était bien de se faire détester par lui ... Leurs deux cornets en mains, ils s'éloignèrent de la file d'attente et elle ne put retenir son sourire en le voyant savourer sa glace comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde. Jetant un coup d'oeil à sa propre crème glacée, elle comprit qu'elle ne devrait pas traîner non plus si elle voulait pouvoir en profiter. Elle eut un petit rire lorsqu'elle s'imagina à la place de l'un des passants: de quoi devaient-ils avoir l'air avec leurs glaces qu'ils s'empressaient de manger avant qu'elles ne fondent. Dans sa précipitation, Ria sentit une texture froide sur le bout de son nez et se mit à rire: une petite goutte de crème glacée à la framboise était venue se loger sur le bout de son nez et la première réaction de la jeune fille fut tout à fait "lapinesque". Elle loucha sur la petite tâche rose et se vit froncer le nez comme elle ne l'avait plus fait depuis qu'elle était humaine. Se rendant compte du ridicule de la situation et des yeux ronds de son ami sur elle, elle rougit brusquement avant d'éclater dans un rire dont elle ne voyait pas venir la fin.

Son fou rire ne dura que deux minutes alors qu'elle voyait un coin d'herbe ensoleillé vers lequel elle se dirigea en courant. Elle se laissa dans l'herbe en soupirant de bonheur. Les beaux jours lui avaient manqué et toute cette journée semblait vouloir prendre une tournure plus qu'idyllique aux yeux de la blonde. « J'espère qu'il fera aussi beau ce week-end ... Pour tout te dire, parfois la foret me manque. J'ai l'impression, à certains moments d'être un peu prisonnière de ce corps. » Bien que Ria adorait cette condition d'humaine, le temps où elle et ses soeurs étaient inséparable lui semblait bien loin, tel un rêve, un mirage qu'on oublie au petit matin.

Spoiler:

Les jeux de regards, les mains qui s'effleurent, les petits sourires et les joues rougissantes, n'importe qui aurait put dire qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. Bien que l'un et l'autre refusent de se l'avouer, la tension qui existait entre eux était bien réelle et Ria ressentait cette pression dans son coeur à chaque fois que Rox posait les yeux sur elle. Il faisait bien plus que lui plaire. Il lui faisait profiter de sa vie humaine à fond: jamais, avec son pelage blanc et ses grandes oreilles, elle n'aurait eut l'occasion de découvrir la personnalité attachante de l'ancien renard et, elle n'en doutait pas, elle aurait raté bien des choses. Visage vers les ciel, elle avait encore l'impression de sentir le contact de la serviette sur son nez. Elle avait réellement été troublé par ce moment, le geste en lui même lui avait donné des frissons, mais c'était en croisant son regard qu'elle avait sentit ce qu'il y avait réellement entre eux. C'était plus par nécessité que par réellement envie qu'elle s'était détachée lui pour rejoindre l'endroit où ils s'étaient installés. Assise dans l'herbe près de lui, elle avait l'impression de retrouver ses racines, la sensations des brins verts sur ses doigts l'apaisait comme lorsqu'elle s'isolait, dans la forêt, pour réfléchir. « Oui j'espère aussi. Je te rassure, cette sensation m'arrive encore. L'autre fois dans la forêt, j'ai croisé des pièges comme ceux qu'on met pour les renards et les ours. Ca m'a fait froid dans le dos et je me suis accroupi bêtement... » Savoir qu'elle partageait cette sensation avec Rox la rassurait: ainsi, il était parfois normal que sa vie passée lui manque ... Elle craignait souvent de passer pour une égoïste, elle qui avait été si ravie en découvrant son corps humain. Pourtant dans les mots du jeune homme, il n'y avait aucun lien à ses amitiés passées, juste une histoire de sensation, d'instinct, du "mal du pays". Elle eut un sourire en imaginant le jeune homme se caché en voyant le piège. Mais elle ne pouvait le blâmer: la première fois qu'elle avait entendu les corps de chasse et les aboiements des chiens, elle était prostrée dans sa chambre pendant une semaine et avait refusé d'en sortir malgré tous les efforts d'Anna et Damon pour la rassurer. Ria était fermement opposée à toute forme de maltraitance animale: pour l'ex-lapine, cette nouvelle forme lui permettait de se faire entendre mais le monde humain pouvait être bien cruel ...

« Pourquoi tu n'invites pas tes sœurs à ce pique-nique? » Elle se tourna vers l'ancien renard avec un regard interrogateur. Avec du recul, elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais vraiment intégré ses soeurs à cette relation: elle avait bien évoqué ses sentiments naissants à Tressie mais ni Daisy, ni Trixie n'étaient encore au courant  ou du moins, pas officiellement ... Fantasia Hill était une petite ville après tout ... Elle prit une mine de concentration, cherchant à expliquer le pourquoi du comment à Rox, sans pour autant lui faire peur. « Disons que mes deux grandes soeurs sont un peu ... Sur-protectrices ? » Cela n'était pas faux: en arrivant en ville, elles s'étaient retrouvées uniquement à 4: plus de Panpan et plus de parents. Elles n'avaient put compter que sur elles même et c'était la personnalité enflammée de Trixie, et son statut d'aînée, qui lui avait conféré ce petit rang de leader des quadruplées. Ria adorait ses soeurs, elle n'imaginait pas vivre sans elles et elle avait conscience d'être, parfois, un peu trop fusionnelle avec elles. Elle ne voulait pas effrayer Rox et, quand elle se souvenait des réactions de Panpan, elle craignait qu'il ne l'a prenne pour une enfant. « Tu sais, quand tu as des jumeaux, il y a un lien très spécial qui se crée ... Mes soeurs sont tout pour moi. Mais parfois, je ressens le besoin ... D'aller voir ailleurs ? » Elle ne voulait pas repartir sans avoir la chance de lui faire comprendre clairement ce qu'elle ressentait. Bien évidemment, elle se voyait mal lui avouer quoi que ce soit de but en blanc. Mais elle pouvait tenter de se montrer subtile. En proposant à Rox de passer une journée avec elle, elle espérait trouver la force de lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, mais peut être que Tressie serait très a même de les accompagner et de lui permettre de faire découvrir, à l'ex-renard, une autre facette de sa personnalité. « Tu veux que je demande à ma jumelle de venir ? Je pensais à une sortie tranquille mais si tu veux de l'ambiance, tu vas être servi ! » Elle imaginait déjà la scène: entre Tressie qui n'écouterait que d'une oreille, Daisy qui sautillerait de partout et Trixie qui tenterait, sans nul doute, d'entrer dans son cerveau via un regard tueur. Oui, cela pourrait être drôle mais elle ne pourrait se livrer à lui en présence de ses soeurs, c'était une chose certaine ! « Et toi ? Tu voudrais venir avec quelqu'un ? Ton super coloc' ou ton meilleur ami ? » Ria n'avait jamais rencontré Rouky, bien que Rox lui en ait parlé bien souvent. Même son amitié avec Alana lui avait permis d'entendre de nombreuses éloges sur cet homme qu'elle n'avait jamais rencontré. La rencontre amicalement amoureuse serait-elle en train de se transformer en sortie de type colonie de vacances ?

Souvent Ria se demandait si cette malédiction en était réellement une: elle avait conscience que des familles, des amours, ou des amitié avaient été brisées suite à leur arrivée dans la ville. Elle en était elle même témoin: depuis des mois, Ria et ses soeurs étaient à la rechercher de Panpan, leur frère aîné. Elle comprenait très bien la douleur que l'on pouvait ressentir lors de la perte d'un proche et c'était cette peur de souffrir qui l'avait amené à se noyer dans les études au point d'en oublier toute vie sociale. Elle ne voulait pas être blessée. Depuis son plus jeune âge, la lapinette avait rêvée de devenir humaine: elle imaginait les tonnes de livres qui lui serait donné de lire, les nombreux endroits qu'elle aurait l'occasion de visiter, et les merveilleuses aventures qu'elle aurait put vivre. Mais la réalité était tout autre. Loin des fantasmes littéraire d'une boule de poil blanche, l'humanité apportait son lot de joie, de peine et de frustration: la jeune femme avait l'impression que la moindre de ses émotions était broyée, exacerbée, et servie sur un plateau à la personne qui lui faisait face. Les gens avaient appris à faire avec le tempérament étrange de Ria: si Trixie et Daisy étaient extraverties et aventurière, si Tressie était une rêveuse dans l'âme, Ria avait bel et bien l'impression d'être l'anti-sociale du quatuor, l'intello de ces bibliothèques qui vous poursuit au moindre bruit. Cette rudesse lui donnait envie de savourer chaque amitié comme si elle était unique et c'était ainsi qu'elle avait fait tomber le masque devant Rox, abandonnant son air de blonde préoccupée et ronchonne pour celui de fleur bleue. Elle craignait de paraitre trop stricte et à la place, elle devenait trop mielleuse. La Ria intérieure se moquait d'elle même, assise sur l'herbe à jouer avec une marguerite. « Non non, ca va, va pour un tête à tête. »  Un tête à tête. Cette expression avait un petit côté officielle qui donnait, à la proposition de Ria, des allures de rencard. Bien sur, elle n'aurait en aucun cas refuser cela de la part de Rox, mais elle se sentit rougir à l'idée qu'il s'imaginait bel et bien "un tête à tête". Elle n'eut vraiment l'occasion de profiter de ce petit moment de victoire.

Le jeune homme se releva l'obligeant, par la même occasion, à relever la tête pour le regarder. Le soleil dessinait sa silhouette en contre-jour et la blonde dut utiliser sa main comme visière pour ne pas être aveuglé. « Tu veux bien qu'on retourne au Flower Power? Je devais acheter des fleurs, mais j'ai oublié... » Elle acquiesça avec un sourire et se redressa rapidement, époustant, au passage, les pétales de marguerite qu'elle avait étalé sur sa robe. « Pas de soucis, c'est la journée ! Autant en profiter. » Avec un sourire, elle reprit sa place à ses côtés alors qu'ils retournaient vers la marchande de fleur. Ria regarda le bouquet qu'elle tenait dans la main depuis qu'elle en était sortit. Les fleurs blanches étaient encore en bon état et elle se félicita d'avoir sut se souvenir de leur présence avant de s'assoir dessus. Piquée d'une curiosité soudaine, Ria se demanda à qui il comptait offrir des fleurs: elle savait qu'il n'avait pas vraiment de famille dans Fantasia Hill, sa petite amie avait disparue et elle doutait qu'il ne redécore l'appartement de Rouky avec une quelconque reproduction florale. Le chemin du retour lui parut mille fois plus rapide: en quelques minutes, elle apercevait déjà la boutique de fleurs. Alors qu'il entrait dans le magasin, Ria resta en retrait, sur la devanture, observant les bouquets préparés auparavant ...

La courte absence de Rox lui redonna enfin ses moyens. Intérieurement, Ria s'en voulait de son attitude de grosse gourde en la présence de son renard préféré, pourtant, elle ne pouvais empêcher son coeur de battre à la chamade lorsqu'il était près d'elle. Elle en vint à se demander pourquoi, malgré toute l'intelligence qu'elle pouvait cacher en elle, elle se retrouvait avec un QI avoisinant celui d'une petite cuillère lorsque le jeune homme lui parlait. Dans ses propres expressions, elle retrouvait le tempérament un peu étrange de Tressie. Sa jumelle était à la fois son reflet parfait mais son opposé total: là où Ria vouait un culte à la science, la raison et l'aspect quantifiable du monde où elle vivait, Tressie était dans un endroit sortit de son imagination et dans lequel tout était possible, même le plus improbable. En présence de Rox, Ria avait l'impression de devenir aussi mielleuse et fleur bleue que sa soeur ... Lorsqu'il revint vers elle, elle lui offrit son plus beau sourire « Celle-là, c'est pour toi... » Surprise, elle baissa les yeux vers la rose que lui offrait Rox et sentit ses joues s'empourprer alors qu'elle prenait la fleur. Jamais un garçon ne lui avait offert quoi que ce soit, et encore moins une rose: Ria se contentait de les regarder lorsqu'elle passait devant le Flower Power sans vraiment croire qu'un jour, on lui en offrirait une. Elle bredouilla un timide « Merci beaucoup » et se rapprocha de lui pour lui donner un bisous de remerciement. Elle l'avait trouvé si touchant lorsqu'il lui avait tendu sa fleur: un mélange de gène et de romantisme qu'elle se surprenait à adorer. Elle se trouva néanmoins désemparée, ne sachant quoi faire face à ce cadeau qui l'émouvait bien plus qu'elle ne l'aurait admis.

Elle fut prise d'une sorte de courage soudain, une impulsion étrange et posa sa main sur la joue de Rox en une caresse qu'elle voulait tendre et douce. Elle avait l'impression que rien d'autre n'existait à cet instant, à part lui. Encore sous l'effet de l'adrénaline, l'ancienne lapine se rapprocha du jeune homme et posa ses lèvres au coin de celles de Rox. Cela ne dura pas plus d'une seconde, mais Ria avait l'impression que son coeur allait transpercer sa poitrine alors que des tonnes de pensées accouraient dans son esprit lui donnait l'impression que l'instant dura des heures. C'était un innocent baiser: elle craignait de l'effrayer, mais elle voulait le remercier pour son cadeau. Elle s'écarta de lui en rougissant, elle n'arrivait pas à le regarder, elle ne voulait pas voir le potentiel rejet dans ses yeux. « Je ... C'était ... C'était pour ... Enfin ... Merci ... » Elle passa la main dans ses cheveux, jouant nerveusement avec l'une de ses mèches blondes en attendant la suite.

Elle avait été semi-amusée, semi-triste de le voir prendre la fuite si rapidement. Bien sur, son but premier n'avait pas été de le mettre mal à l'aise, juste de le remercier pour le cadeau qu'il venait de lui faire et qui lui réchauffait le coeur. Le court moment qu'ils venaient de passer ensemble l'avait transporté sur un nuage et elle peinait à revenir à la réalité. Elle ne prenait pas encore réellement conscience de ce qu'elle avait fait et ignorait comment réagir: devait elle rire de le voir s'en aller si précipitamment ou bien s'en inquiéter ? L'avait-elle mis mal à l'aise ? Intérieurement, la lapine soupira: elle avait beau être considéré comme l'une des personnes les plus intelligente de Fantasia Hill, elle n'était décidément pas douée en relation sociale, cela ne faisait aucun doute. Dans un coin de son esprit, la voix d'Anna refit surface, lui rappelant combien elle était casanière et acharnée au travail et celle de Daisy la réprimandait gentiment sur son cruel manque de tact. Peut être avait-elle mal interprété ce que Rox avait voulu lui dire ? Elle n'aurait jamais oser penser qu'il pouvait ressentir quelque chose pour elle qui allait au de la de l'amitié, mais l'espace d'un instant, elle avait réellement crut qu'il pourrait y avoir quelque chose entre eux ... Une brève bise vint clore leur rencontre et elle le regarda s'éloigner d'un pas vif.  Ria eut un bref sourire en pensant aux rougeurs sur les joues de son ami et se demanda ce qu'elle allait faire. Dans ses mains, la rose que Rox venait lui offrir contrastait fortement avec le bouquet qu'elle avait acheté pour sa jumelle: oui, elle voir Tressie serait une bonne idée, elle pourrait lui demander ce que signifiait tout cela ? Elle allait prendre la direction de l'appartement de sa soeur quand la voix de Rox l'interpella à nouveau.

« Ria. » La suite se passa alors si rapidement que Ria se demanda si elle était bien réveillée ou si tout cela n'était que le fruit de son imagination débordante. Lorsqu'elle sentit les lèvres de Rox sur les siennes, elle eut la brève impression qu'elle allait s'évanouir. Elle sentit une vague d'adrénaline la parcourir alors qu'elle réalisait que ce qu'elle attendait depuis le début de l'après-midi était en train de se réaliser. Quelques instants plus tard, alors qu'il la regardait dans les yeux et qu'elle tentait de se remettre de ses émotions, Ria réalisa combien elle était heureuse qu'il soit revenu vers elle. Néanmoins, aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche, le baiser de son renard adoré l'ayant laissé sans voix. « Je ... Tu ... Enfin ...» Voyant que ses bafouillements d'adolescente la reprenait, elle décidé de se taire et prit alors les devants en l'embrassant à nouveau, enlaçant sa nuque pour se presser un peu plus contre celui qui hantait ses pensées depuis des mois. Lorsque leur baiser prit fin, elle ne put se résoudre à s'écarter de lui et resta encore un peu collé à lui, profitant de cette proximité qu'elle n'avait jamais put avoir jusque là. Fermant les yeux, elle se laissa emporter par le parfum de Rox, oubliant qu'ils se trouvaient au milieu de la rue. Elle caressa du bout des doigts la main de son renard, toujours sur sa joue. Au bout de quelques minutes, elle finit par le lâcher, toujours rougissante, et s'écarta de lui tout en gardant sa main dans la sienne. « Je suis désolée, je sais pas trop ce qu'il m'a prit ... Je ...» Elle gardait son regard fixement ancré sur une mèche de cheveux blond devenue soudainement très intéressante: Ria craignait beaucoup le rejet et, même si Rox avait toujours été adorable avec elle, elle avait toujours peur de mal interprété les signes qu'il lui envoyait. Le seul contact physique qu'elle avait à présent avec lui était leurs mains jointes et elle constata avec surprise qu'il ne la lâchait pas non plus. Elle risqua alors un regard vers lui, se perdant petit à petit dans les yeux du jeune homme.