DON’T FORGET + Le soleil, la chaleur de la forêt, l’odeur des bois en pleine été, voilà comment Vixie est venue au monde. Dans un monde peuplé d’animaux, avec Big Mama, le pivert et la chenille. Sa mère, une renarde bienveillante les a élevés avec son frère jumeau d’une certaine bienveillance. Vixie fut toujours émerveillée par sa mère. Il faut dire que Volda avait une force de caractère, le père étant parti. Elle raconta à ses enfants que le père fut tué par un méchant chasseur en tentant de protéger la tanière alors qu’elle se trouvait à l’intérieur, enceinte des jumeaux. La portée mis bas, elle dut partir avec les jeunes pour se réfugier. Tout en chérissant sa fille, Volda lui raconta alors que lorsqu’on rencontre son âme sœur, on est sûr, certain que c’est lui ou elle. Baignée dans de belles histoires dites également par Big Mama, Vixie se mit à croire, elle se mit à croire que tout serait possible. Qu’elle rencontrerait quelqu’un. Les renards quittent assez tôt la tanière des parents, lors des premières chaleurs et Vixie a toujours été… disons qu’elle voulait voir du monde. Vagabondant dans les fourrées avec son frère, ils étaient inséparables et il n’était pas rare de les voir jouer ensembles en se chamaillant. Jusqu’à ce chasseur. Un coup de feu. Les jeunes jouaient dans la prairie lorsqu’il a retenti. « Maman ! » Aux aguets, le jeune mâle partit en courant. « Attends-moi, hurla-t-elle. » Ils dévalèrent la pente mais il était trop tard. Volda gisait, agonisante et un chien leur sauta dessus. Du moins sur le jumeau de Vicky qui se mit à se battre pour protéger son frère et le chien battit en retraite. « On doit se séparer. » Et c’est ainsi que les jumeaux ont pris des routes différentes. Vixie de son tempérament joyeux courait dans les bois lorsqu’elle est tombée sur Rox et on va dire que s’il n’y avait pas eu Big Mama, ils ne se seraient jamais adressés la parole. Séduite par sa maladresse, elle a accepté de lui montrer la forêt, les coutumes ainsi que de partager son terrier avec lui mais Rox avait un lourd secret : il était ami avec un chien, chien qui leur a ramené le chasseur ayant tué sa mère. Ce dernier a enfumé leur terrier et ils ont dû fuir. Vixie avait peur, peur qu’il lui arrive la même chose qu’à ses parents. Son frère parti, elle n’avait d’autre choix que d’attendre. « Rox, je t’aime. » Ce fut les dernières paroles qu’elle dit à son fiancé alors qu’il partait faire diversion. Et elle ne le revit jamais. Le conte voudrait qu’ils finissent tous les deux paisiblement avec des enfants mais la réalité en fut tout autrement.

THE HARDEST PART + Lorsque Vixie fut victime du sortilège, elle pensait Rox mort. Abattue, désorientée, elle arriva dans un monde où elle ne comprenait rien. Etant habituée à sa condition de renard, elle dut se confronter à son nouveau corps. Nouveau corps qu’elle excécrait. Elle finit par le haïr, par vouloir lui faire du mal. Mais la plus grande douleur ressentie fut celle d’avoir perdue Rox. Ce fut comme si on lui avait arraché le cœur. Alors qu’il battait encore. En proie à un profond désespoir son premier réflexe fut de courir. Seulement, sur les jambes, rien n’est aisé. Elle tomba, se releva et ainsi de suite. Parvenue jusqu’à la forêt, elle hurla à en perdre ses poumons. La douleur était si grande qu’elle en perdit connaissance. Lorsqu’elle revint à elle, des hommes étaient penchés au-dessus d’elle. La blondinette prit peur et voulue fuir mais où aller ? On lui diagnostiqua une dépression. « Est-ce que cela veut dire que je vais mourir ? » Le médecin lui a ri au nez. Non, bien sûr que non. Elle allait s’en sortir. « Votre nom ? » Il lui fallait un nom. Vixie. Elle ne pouvait plus s’appeler comme ça. « Vicky. » Pourquoi donc ? Elle ne savait pas. Est-ce que son frère était ici ? Et le pivert ? Et le moineau ? Et big mama ? Elle voulait tant revoir sa forêt. Elle voulait tant revoir Rox. Les cauchemars, les sueurs, les vomissements. « Anorexie mentale. » Voilà ce qu’il y avait d’écrit sur son dossier. Vixie ne comprit pas de suite ses mots. Pardon, Vicky. Elle retrouva le pivert et ensembles, ils habitèrent dans la même chambre. Montèrent également un groupe et il l’aida. Il était son meilleur ami. « J’ai fait une connerie. » Vicky rentrait du bar où elle bossait. Enfin, elle rentrait tôt le matin. Le pivert releva la tête, perdue dans ses petites confections de bois. « Hm. » Elle lui raconta comment elle avait couché avec un autre, comment elle eut l’impression de tromper Rox avant de filer avec son carnet d’écriture. Le soir-même, Vicky démissionna pour se trouver un travail plus tranquille dans un restaurant. Alors qu’elle remontait la pente, la chute n’en fut que d’autant plus brutale car bien entendu, un malheur n’arrive jamais seul.

THE FUNERAL + Crise d’angoisse, transpiration. Vicky était dans les bois et regardait le ciel. Habillée de ses affaires de sport sur son corps maigre, elle était perdue et s’en fichait. La brise vint souffler dans ses cheveux emmêlés et soudain, la blonde se retrouva sur le sol avec un parfait inconnu sur elle. Alors qu’elle se souvint le contact de Lleam sur elle, elle se releva rapidement pour repousser gentiment l’inconnu. « Je suis Vixie. » Automatisme, elle ne s’est pas encore faite à son nom. La réaction du garçon d’en face la surprit mais elle ne mit pas longtemps avant de refaire l’amalgame. Rox. Il était face à elle, elle qui l’avait cru mort. La surprise. Elle se jeta dans ses bras mais il ne lui rendit pas. Il ne l’enlaçait pas. La blonde s’écarta alors. La peur, la souffrance, un tsunami et le souffle se mit à lui manquer. Elle l’avait trompée. Comment avait-elle pu ? « Tu l’as cru mort, lui dit le pivert plus tard. » Mais ce n’est pas une excuse. Elle a alors pris la fuite en le laissant là. « Refais ta vie, oublies moi, lui avait-elle dit. » Elle n’était plus rien, plus assez bien pour lui. Ecorchée vive, dépressive, suicidaire et anorexique. Qu’est-ce qu’une femme comme elle pourrait lui apporter ? Elle eut l’impression de revivre cent fois sa mort. « J’ai repoussé l’homme de ma vie. » Debout, guitare à la main, elle tenait le papier des chansons dans sa main avant d’entrer sur scène. Et comme on dit, the show must go on.

Mais sans Rox, plus rien n’était possible. Plus rien n’était envisageable. La voilà de retour des mois en arrière, sans lui, sans personne. Lorsqu’elle prit une inspiration et se mit à jouer l’air de sa chanson, elle ouvrit les yeux… Et il était là.