Journée au cinéma (Marie)

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

Un samedi après-midi où je n'aie rien à faire étant donné qu'aujourd'hui je ne travaille pas, je décide d'aller au cinéma, mais pas tout seul, avec Marie, une amie a moi, française et cliente du restaurant. Je lui aie envoyé un SMS pour lui demander et elle a accepté.

Je quitte le méli Mélo House vers quatorze heures en laissant ma chienne enfermée dans ma chambre -comme d'habitude- en mon absence, et quand j'arrive au cinéma je regarde rapidement les films à l'affiche. Tient, ils passent Kuzco et la planète au trésor en dessin animé ! Oh et il y a un film de Bollywood, Ra .One ! Je l'aie déjà vu en Inde en hindi et j'ai adoré, une petite faveur que je me suis offerte avant de partir aux USA pour rouvrir le Vishnou ! Du coup je suis heureux de le voir ici.

Je croise mes bras sur mon tee-shirt en attendant mon amie, certains enfants et adolescents qui me regardent avec curiosité, ce qui me fait baisser les yeux vers mes chaussures, elle arrive je lui fais la bise :

-Namasté Marie, comment va tu ?

Je sors les billets de dollars et je lui demande en observant la queue au guichet je réfléchis soigneusement aux mots français qu'il faut employé :

-Que veux tu voir ? Quel film te plairait ?

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∞ JOURNEE AU CINEMA

Suresh & Marie

Ce qui est important avec les habits, c'est qu'ils disent beaucoup sur soi. Pour cette raison, il ne faut pas soigner son apparence seulement pour les grandes occasions mais à chaque instant, même si cela signifie choisir une tenue décontractée. En l'occurrence, les plans que j'avais pour l'après-midi nécessitaient un short en jean et un débardeur rose bonbon. Je relevai mes cheveux ; l'été envoyait sur Fantasia Hill ses derniers rayons brûlants. L'idée de m'enfermer dans une salle climatisée pour les deux heures les plus chaudes de la journée. D'autant que j'allais au cinéma avec Suresh, un garçon adorable qui vivait au Méli Mélo House, comme moi. Nous nous étions croisés mille fois avant de s'adresser la parole, et maintenant nous allions passer un moment ensemble. Les événements m'étonnent toujours ! Si on m'avait dit que j'irais au cinéma avec ce garçon, une des nombreuses fois où nous nous sommes regardés du coin de l'oeil, je ne l'aurais sûrement pas cru.

J'arrivai au Cinewood à l'heure, de façon assez surprenante. Cependant, Suresh m'attendait déjà. Il me salua, m'embrassa et m'offrit le choix du film que nous devions voir. Son accent me ravissait. Il chantait comme aucune autre voix n'avait jamais chanté pour moi. Il me faisait sourire en permanence. Il semblait se concentrer sur chaque mot pour que son français soit parfait - ce qu'il était.

- Je vais très bien Suresh, je suis contente d'aller au cinéma avec toi.

Je lui sourirai. Restait à choisir le film que nous pourrions aller voir. Je n'allais pas souvent au cinéma, de fait je n'avais vu aucun des films à l'affiche. Toujours dans mes recherches sur les contes, je penchai pour la planète au trésor. Qui sait, peut-être reconnaîtrais-je la boulangère ou le cordonnier parmi les personnages. Quel temps vivions-nous...

- Eh bien... Que dis-tu de la planète au trésor ? Je ne l'ai pas encore vu, il faut que je consolide mes classiques.

Ce qui me plaisait le plus avec le film, c'est qu'il croisait les genres. Je ne pouvais clairement pas aller voir une romance avec Suresh, mais une scène romantique ne pouvait pas faire de mal à notre amitié. Par ailleurs, l'aventure qu'il contait me changerait les idées ; mon quotidien n'était pas vraiment des plus palpitant ces jours-ci.

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

- Je vais très bien Suresh, je suis contente d'aller au cinéma avec toi.

Tout nerveux je joue avec mes doigts, moi et les filles...je ne sais vraiment pas quoi leur dire ! Il faut dire aussi que je suis de corpulence légèrement grassouillette et un peu potelée, ce qui n'aide pas vraiment !

- Eh bien... Que dis-tu de la planète au trésor ? Je ne l'ai pas encore vu, il faut que je consolide mes classiques.

La planète au trésor je l'aie regardé a la télévision en langue hindi quand j'étais un enfant, mais je ne me rappelle que de quelques bribes de l'histoire, ça parlait d'une expédition en bateau volant et d'un monde futuriste je crois. Mais en tout cas je me souviens que j'avais aimé.

-Je l'aie regardé quand j'étais enfant en langue hindi mais je ne me rappelle plus trop de l'histoire, du coup ça me tente bien, ça me rafraîchira la mémoire ! Et s'il est en anglais ça m'apprendra beaucoup de choses !

Je sors les dollars de la poche de mon jean et je paye la guichetière, je demande en marmonnant deux places pour la planète au trésor puis nous rentrons dans la salle, il y a des pinces à peluche, des jeux vidéo et un stand avec trois vendeuses qui vend des pop-corn, des barres chocolatées, des glaces. Je m'approche avec mon amie d'une des vendeuses en regardant mes chaussures :

-Excusez-moi vous...vous avez du Kulfi ?

La jeune vendeuse hausse un sourcil d'étonnement :

-Pardon ? Pouvez-vous répéter plus fort s'il vous plaît monsieur ?

J'évite le regard de la vendeuse :

-Excusez-moi vous...vous avez du Kulfi ?

L'autre vendeuse prends un air perplexe :

- Non nous ne vendons pas cette glace monsieur désolée, par contre nous avons du pop-corn et des glaces a la vanille, au chocolat, des magnums, des Nestlé, des barres chocolatées comme des Twists, des Snickers ou des Mars si vous voulez.

Je prends deux sacs de "pop-corn" sucrés remplis à ras bord avec des étoiles jaunes. Je tends son sac à Marie :

-Ils ont l'air bon !

Il ne nous reste plus qu'à cherché la salle numéro 8 ou est diffusée le film.

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∞ JOURNEE AU CINEMA

Suresh & Marie

J'hallucinais de la facilité avec laquelle Suresh parlait français. Je n'avais rencontré personne encore à Fantasia qui parle ma langue et ça me reposais vraiment l'esprit. À mon arrivée, je ne m'étais pas vraiment posé la question de l'anglais. Je l'avais appris à Paris, j'avais toujours un accent de française mais on m'avait dit une fois qu'il était adorable et ça ne me complexait pas du tout. Par contre, j'enviais énormément ceux qui parlaient beaucoup de langues. Le français et l'anglais me suffisaient pour vivre, mais j'aurais tellement aimé connaître des langues exotiques... Il faudrait que je demande à Suresh de m'apprendre l'hindi.

Je le suivis à l'intérieur. Sans hésitation, sans me demander quoi que ce soit, il prit l'initiative de payer nos entrées. C'était la première fois qu'on m'offrait une place de cinéma et je ne savais pas vraiment comment le prendre. Quelle étiquette coller sur cette sortie ciné ? Est-ce que c'était un rencard ? Pourquoi n'avions-nous pas payé chacun pour soi ? C'était ce que je faisais habituellement, avec des amis. Perplexe, je ne dis rien et suivis encore Suresh, qui semblait avoir décidé de nous prendre de quoi grignoter. Cette fois, je payais ma... part. Prise de court, Suresh me tendait déjà un grand paquet de pop-corn sucré.

- Suresh...

Je n'osais pas lui faire la moindre réflexion, parce que sa serviabilité me touchait. Peut-être que dans son pays, une fille devait se laisser offrir le pop corn. Peut-être mais ici c'était l'Amérique et je n'étais plus une aristocrate. Il fallait que j'impose ma propre vision des choses. C'était tout nouveau pour moi, de me faire inviter, et je ne savais pas vraiment comment refuser mais il fallait que j'improvise, par fierté. Je refusai le sac de pop corn d'un geste de la main et sortis un billet pour le lui racheter. C'était la chose la plus honnête à faire.

- Tiens, c'est moi qui offre les pop corn. Tu comprends, il faut qu'on partage les frais, sinon je vais me sentir mal à l'aise.

Je lui souris. Au fond de moi, j'appréciais vraiment sa gentillesse mais je savais que si Mère était là, elle m'encouragerait à participer aux frais. Elle dirait que c'est une noble chose que d'offrir du pop corn à un ami et qu'au contraire, l'accepter sans rien dire serait preuve de lâcheté. Les enseignements de Mère m'étaient chers et je m'appliquais chaque jour à rester la petite chatte qu'elle avait bien éduquée.

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

Elle me tends un billet :

- Tiens, c'est moi qui offre les pop corn. Tu comprends, il faut qu'on partage les frais, sinon je vais me sentir mal à l'aise.

Je ne sais pas quoi dire, vu que c'est moi qui invite il est normal que je paie, la place comme la nourriture. Je me sens gêné, je tords mes doigts mais je prends tout de même le billet pour lui faire plaisir. Une nouvelle fois je me creuse la tête pour trouver les mots français adéquats :

-Normalement...je ne crois pas qu'une personne invitée doit tout payer, enfin je veux dire que....

Nous partons à la recherche de la salle du film.

-J'espère que nous n'aurons pas trop de publicités...

On finit par trouver la salle qui est déjà bondée de monde, peuplée de parents avec des enfants mais aussi d'adolescents, d'adolescentes et d'adultes, Marie et moi nous installons sur les fauteuils rouges libres devant trois adolescentes. Ils sont confortables, et je pose mes yeux sur le grand écran, il y a une publicité qui passe, sur les poupées Mattel Ariel et Ursula, puis ensuite sur un parfum qui s'appelle Paco Rabanne, sur une marque de chaussures qui s'appelle Adidas et sur les peluches des Aristochats au Disney Store, tout ceci en anglais. Je m'enfonce sur mon fauteuil en grignotant avec la bouche fermée mes popcorns puis je réalise que j'ai complètement oublié de couper mon téléphone portable je le prends dans ma poche et je l'éteins afin d'éviter qu'il sonne durant le film.

-Tient ça me fait penser que je ne suis pas encore allé au Disney Store de Fantasia Hill, ça ne fait qu'un mois que je suis ici et je n'aie pas encore tout visité. Et toi tu y es allé ?

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∞ JOURNEE AU CINEMA

Suresh & Marie

Je posai la main sur l’épaule de Suresh en lui souriant. Il était vraiment gentil. Je savais pertinemment qu’un garçon qui invite une fille doit normalement tout payer pour elle, mais je ne voulais pas que nous nous enfermions dans ce genre de galanteries. Ce garçon me faisait craquer, avec son français tellement léché. Pourtant cette fois il avait fait une faute, la première depuis que je le connaissais. À l’occasion, je lui apprendrais l’usage du subjonctif présent – un détail. Je me contentais pour l’instant de le suivre vers la salle de notre film.

- J'espère que nous n'aurons pas trop de publicités... confiait-il. Je me mordis la lèvre. Devais-je lui avouer que j’adorais la publicité, au point de vouloir en faire mon métier ? Je faisais des études d’art appliqué à l’université de Fantasia Hill dans l’espoir d’être engagée par la Publicity Agency, cette immense entreprise qui me faisait briller les yeux. Pour l’instant je devais finir ma licence, mais je comptais bien décrocher un stage chez eux l’été prochain. Du coup, j’ignorai la remarque de Suresh et je faisais comme si de rien n’était, pas du tout prête à défendre mon point de vue passionné contre lui.

Quand nous arrivons à la salle de projection, j’étouffe un hoquet de surprise : elle est bondée de monde. Moi qui aime m’asseoir au parfait milieu de la salle, ce sera pour une autre fois ! Un groupe d’adolescentes niaises à pleurer occupent mes sièges favoris. Elles rient à gorge déployées et mangent leur pop corn la bouge ouverte. J’ai envie de pleurer, mais je préfère m’installer avec Suresh devant une rangée de garçons en essayant d’oublier le désolant spectacle de puberté auquel je viens d’assister. En espérant qu’une fois la séance commencée, elles sauraient se taire… Les gens autour de nous semblent beaucoup plus calmes et je m’en réjouis.

Je connaissais les publicités longs formats par cœur, mais une d’entre elles attira particulièrement mon attention. Il s’agissait de peluches à l’effigie de ma famille, les Aristochats, qui se vendaient au Disney Store. Je m’appliquai à cacher ma surprise et mon enthousiasme à mon voisin. Dès demain, il faudrait que je m’y rende et que je les achète toutes. Depuis mon arrivée en ville, je collectionnais les peluches de chatons. Celles-ci étaient bien sûr très particulières pour moi. Je guettai une quelconque réaction sur le visage de Suresh, au cas où il connaîtrait mon univers, mais il me sembla qu’il l’ignorait.

Je ne m’attendais bien sûr pas à ce qu’il aborde justement le sujet. Devais-je lui confier que oui, je connaissais parfaitement bien ce magasin et que j’en avais lu tous les contes, caressé toutes les peluches et photographié toutes les reproductions grandeur nature des héros de mon monde ? Il me prendrait pour une folle. Je me contentais d’acquiescer, rouge jusqu’aux oreilles, à la recherche d’une réponse qui ne me vende pas. Comment justifier qu’une jeune femme de 19 ans ait passé plusieurs heures dans ce magasin pour enfants ?

- Oui, je connais bien, je m’intéresse beaucoup à l’univers enfantin. C’est pour mes recherches d’art appliqué.

Je hochai la tête avec conviction, avant de m’enfoncer dans mon fauteuil et de piocher une poignée de pop corn. J’espérais de tout mon cœur qu’il ne soupçonne pas mon identité, je ne voulais pas que ce garçon me prenne déjà pour une demeurée. Pour mon plus grand plaisir, les lumières baissèrent d’intensité et la projection du film commença. Des « chut » insistants retentir, lancés par les mêmes adolescentes qui m’exaspéraient plus tôt. Je levai les yeux au ciel. Reportant mon attention sur Suresh, j’enroulai mon bras autour du sien, dans un besoin habituel de proximité avec les gens que j’apprécie.

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

- Oui, je connais bien, je m’intéresse beaucoup à l’univers enfantin. C’est pour mes recherches d’art appliqué.

Je m'exclame doucement :

-Dilacaspa, intéressant.

Entre-temps nous avons changé de place pour nous installés derrière des adolescents de l'âge des adolescentes que nous avons laissées. Je finis d'éteindre mon téléphone puis je plonge ma main dans le sac pour prendre des popcorns les lumières s'abaissent, le film commence à se projeter. Je sens quelque chose prendre mon bras et en baissant la tête je m'aperçois que c'est le bras de mon amie, je sens une rougeur montée à mes joues, je me racle la gorge, je ne sais pas quoi dire, cette proximité m'intimide.

J'essaie de suivre le film et de retenir des citations, de me concentré sur les mots. J'apprécie la scène du port avec ces créatures étranges et ces vaisseaux volants, je crois que ça deviendra ma scène préférée du film dans l'avenir, je m'amuse de la rencontre de Silver et de Jim, Morph est mignon et j'aime ces changements de formes :

-Vaha pyārā hai !

Je m'exclame en français :

-Il est mignon...

Pendant ce temps là les quatre adolescentes gloussent entre elles et disent des paroles que je ne comprends pas très bien.

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∞ JOURNEE AU CINEMA

Suresh & Marie

Voilà qu’encore, Suresh me parlait dans cette langue qui m’était inconnue. Parfaitement bilingue en français et en anglais, je n’avais aucune raison de le jalouser, mais je commençais pourtant à voir poindre en moi un véritable malaise : il fallait impérativement que j’apprenne cette langue dont je ne savais rien. Décision banale pour moi, j’achèterais, sitôt sortie de cette séance, un nouveau carnet dans lequel je répertorierais tous les mots d’hindi que Suresh prononçait. En bonne amie, je prévis un autre carnet pour lui avec les mots français qu’il demandait régulièrement.

Lorsque je pris le bras de mon ami, je sentis sa surprise et ton regard étonné se poser sur moi. Le temps que je tourne le regard vers lui, il s’était concentré à nouveau sur le film mais son teint chaud trahissait sa gêne. Je savais pertinemment que les gens normaux n’ont pas tant que moi besoin de proximité avec autrui. Cependant, le contact était nécessaire pour moi. Les autres n’existaient que si je pouvais les toucher, les sentir. Cette habitude était certainement un de mes nombreux héritages de ma vie passée. Quand j’étais un chaton, on ne me reprochait jamais d’être câline, bien au contraire.

Suresh semblait sincèrement intéressé par le dénouement du film. Me concernant, j’appréciais davantage la qualité graphique que narrative. Des histoires du genre, j’en avais lu des dizaines à la boutique Disney ou à la bibliothèque. Mes recherches sur ce que les humains connaissaient de notre monde m’avaient blasée des contes mielleux, enfantins. En revanche, en graphiste, le dessin m’impressionnait. Je trouvais le personnage de Morph particulièrement original et je savais qu’il apparaîtrait dorénavant dans plusieurs de mes dessins. Je m’exprimais aussi bien au crayon que sur tablette numérique.

Finalement, cette séance aurait été parfaite sans ces idiotes d’adolescentes qui commentaient chaque seconde du film de leurs rires affligeants. J’étais trop heureuse d’avoir reçu une éducation qui me prévenait d’un comportement aussi ridicule. Quelque part, ces filles m’attristaient. Elles ne se rendaient pas compte de l’apitoiement qu’elles provoquaient. Quand le film finit et que les lumières se rallumèrent, je réalisai avec perplexité que je ne savais pas comment les autres me voyaient. Peut-être que pour certains, j’étais aussi ridicule que ces filles. Sûrement même. J’haussai les épaules : et alors ? J’avais des amis qui ne le pensaient pas.

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

La séance se termine, a mon grand regret je n'aie pas vu le temps passer tellement je fus plongé dans le Disney que j'ai bien aimé. Je me lève, un peu intimidé par les regards des gens, c'est que cette société occidentale m'impressionne toujours autant malgré le un mois.

Je continue de manger mes popcorns et je me dirige à la pince à peluche, autant avoir un souvenir de cette séance très sympathique, un peu gâchée par le papotage des adolescentes que je n'ai pas vraiment compris, en faites je n'aie rien compris. Je fouille les poches de mon jean pour trouver une pièce de deux euros que j'insère dans la fente et je commence à manier la manette. En tirant la langue je me concentre pour attraper une peluche, j'essaie d'attraper un canard rouge puis un chien vert couché avec des petits yeux touts noirs, après plusieurs essais (la machine en donne huit) je parviens à attraper un cochon bleu et le fameux chien. Je me courbe pour les prendre dans la trappe, ils sont d'ailleurs tout doux au toucher, et je propose à Marie :

-Tu...tu...veux lequel ?

En attendant qu'elle choissise je demande aussi en rougissant et en ne quittant pas mes chaussures des yeux, je ne réfléchis plus sur mes mots:

-Veux bien aussi mangé avec moi ce soir ? Vais préparé un repas indien...si t'aime pas, ferais une recette occidentale !

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∞ JOURNEE AU CINEMA

Suresh & Marie

En sortant de la salle de projection, mes yeux furent éblouis par la lumière violente du hall d'entrée. Je plissai les paupières pour protéger mes pupilles, mais je ne voyais plus grand chose. De peur de perdre Suresh de vue, je pris son bras et le suivis jusqu'à une machine attrape-peluches, dans laquelle il inséra deux euros. Pendant qu'il jouait, j'essayais de me réhabituer à la lumière en regardant autour de moi. Je me souvins alors de la première fois que j'étais allée au cinéma. Madame Bonnefamille sortait souvent dans Paris, mais elle ne nous laissait que rarement à la maison. Ainsi, elle nous avait tous emportés voir un vieux film en noir et blanc. Quels progrès le cinéma avait fait depuis...

Je sortis de ma réflexion lorsque mes yeux se furent parfaitement remis de leur mésaventure. Suresh avait réussi à sortir deux peluches de la machine. Quel talent ! La plupart du temps, la pince remonte vide, alors obtenir deux peluches en une fois, c'est un exploit ! Il me proposa d'ne choisir une. La première était un adorable cochon bleu, avec un petit nez rond à croquer. La seconde était un chiot vert. Mon instinct de félin repoussait ce chien. Je dus retenir un feulement, qui serait sorti de façon très étrange dans ce corps humain. Souriante, je choisis donc le petit cochon bleu. Il était terriblement doux ; je le portai à mon visage et frottai ma joue contre lui, comme je l'aurais fait si j'avais été encore un chat, mais je ne me rendais pas compte que cela pouvait paraître étrange pour une jeune femme...

- Merci Suresh, il est craquant ! Ce garçon prenait décidément bien soin de moi. J'étais flattée par cette attention, et presque gênée finalement parce que je ne savais pas vraiment comment y répondre. Voilà qu'il m'invitait à passer la soirée avec lui... J'eus du mal à retenir mon excitation. Un large sourire et un hochement de tête furent tout ce que je pus répondre dans un premier temps. Mais je me repris, je me redressai et pris les mains de Suresh dans les miennes. Ce serait avec plaisir ! Je suis très curieuse de découvrir la nourriture indienne ! Mais s'il te plaît, pourras-tu m'apprendre quelques mots d'indi ? J'espérais qu'il me répondrais par l'affirmative. Peut-être que nous pourrions nous voir régulièrement, et qu'il deviendrait mon professeur personnel... Ce serait tellement intéressant !

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Marie & Suresh

" Une journée au cinéma"

Elle prend le joli petit cochon bleu et je garde le mignon petit chien vert. J'en perds mes mots lorsque je l'invite à un barbecue indien et elle accepte, mais elle me demande si je peux lui apprendre le hindi. Je hausse un sourcil, étonné, le hindi ? Mais ici ça ne lui servira de rien d'apprendre cette langue, tout le monde parle l'anglais américain, c'est d'ailleurs pour ça que je travaille à apprendre, pour communiqué plus facilement.

-Mais...mais...ici pas besoin d'hindi, ici c'est anglais américain miss Marie !

Je sais vraiment pas m'y prendre avec les demoiselles, je rougis lorsque je pense à Appa et Amma qui veut me marier et qui me recherchent une jeune Indienne convenable. Par tous les dieux de l'Inde, comment je vais m'y prendre avec la demoiselle élue, sans me raté ? Je remue la tête, ils n'ont pas encore trouvé une future épouse convenable, j'ai le temps d'y penser !

-Je peux t'apprendre mais à quoi ça va servir ?

J'avance avec elle jusqu'au Méli Mélo, le rouge aux joues, franchement je suis un parfait crétin, on dirait Tarzan et Jane dans la jungle, franchement quand Appa et Amma vont me trouver ma future épouse je vais avoir l'air d'un crétin en face d'elle et ça se passera mal j'en suis certain ! Je ferme les yeux, si seulement je pouvais être aussi fort et aussi brave que les aventuriers, les princes, les princesses et les animaux de Disney, si seulement je pouvais être aussi courageux que les héros et héroïnes des contes indiens tout s'arrangerait certainement ! Mais je ne serais jamais comme eux, ils ont ces choses en eux que je ne possède pas et que je ne posséderais jamais ! Je rouvre les yeux.

-J'habite au Méli Mélo, c'est confortable et c'est bien pratique !

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