Jogging matinal- Osiris

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Sarah n’avait pas besoin de réveil le matin. On ne peut pas réellement dire que c’est aussi son quota de sommeil qui la réveille. Non, elle se réveillait toute seule, comme une grande après environ…4-5 heures de sommeil. Elle avait bel et bien un réveil-radio, mais il ne servait à rien sauf à décorer…en plus, il a de jolies couleurs farfelues. L’angle de son lit permettait au soleil de passer par la fenêtre et atteindre directement son visage aussi, ce qui aida à ce qu’elle hisse les paupières ce jour-là. Elle avait travaillé au bar la veille, mais ce n’était pas une raison de faire la grasse matinée. Se lever tôt, c’était une habitude agréable. Elle n’eut pas besoin de beaucoup de motivation pour repousser sa couette orange et se lever d’un bon pas. Aller. La journée était entamée et paresser au lit, c’était ennuyeux à la longue. Un bâillement traversa ses lèvres alors qu’elle enfilait de suite ses vêtements de courses d’hiver. Un débardeur turquoise avec une veste par-dessus et des pantalons de sport noirâtre. Classique tout ça. Bien sûr, de bonnes chaussures pour l’hiver –courir les pieds mouillés, c’est chiant- et un bon manteau souple aussi. De toute façon, elle allait courir et elle ne voudrait pas mourir de chaud ou encore ressembler à un bonhomme de neige. Elle lança la machine à café avant d’aller se faire une queue-de-cheval dans la salle de bain. La routine du matin finalement. Oh, oui, il avait de la musique qui jouait en fond. C’était un automatisme, dès qu’elle ouvrait les yeux, elle lança son Ipod de son réveil-radio.

Elle sifflotait la chanson qui jouait en fond (Barraccuda) pendant qu’elle se battait un peu avec ses cheveux. Hop, de retour dans la cuisine, elle prit sa première tasse du matin. Ah, le café c’était si bon, non? Elle le prenait noir tout court, c’était si délectable, elle n’allait pas ruiner le goût. Elle lança un regard de défi à son paquet de cigarettes sur sa table de cuisine et lança un peu pour elle-même.

«Non, tu ne gagneras pas aujourd’hui.»

Oui, petit combat avec un objet inanimé et non vivant. Bon! C’était l’heure de courir. Premier café prit, elle prit son Ipod et planta ses écouteurs dans ses oreilles. La journée allait être bonne, elle le sentait. Il ne faisait pas trop froid non plus, même si les gants n’allaient pas être un luxe et elle s’arrêterait en chemin pour prendre un second bon café à la limite. Porte verrouillée… En route!

Elle s’élança lentement au départ, laissant le temps à ses muscles de se délier un tout petit peu. Sarah se dirigea lentement vers Courtland Street. Les quartiers résidentiels, c’était mieux pour jogger et courir que les grandes rues, pas vrai? En plus, ça lui faisait une sacrée trotte et elle se sentait particulièrement en forme aujourd’hui. Limite, elle passerait une matinée excellente avec ce joli soleil malgré la neige.

Elle courait depuis…bah, elle comptait pas! Mais d’après les chansons qui passaient, ça devait faire un bon moment et elle tomba sur un petit parc dans le quartier et décida de faire une petite pause, pas arrêté complètement, mais de marcher un peu…et peut-être voir s’il n’avait pas un petit café ou quelque chose de semblable dans le coin. Son estomac commençait également à se manifester, mais la faim, elle y était habituée, alors il attendra. Ses joues étaient rosies par le vent froid qui frappait son visage, mais l’hiver ne l’arrêtait pas dans sa course. Elle était bien armée contre le froid.

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Rita & Roublard

Au lieu d'être ordinaire séparément, soyons extraordinaire ensemble

Le froid te mord les joues dés que tu sors de chez toi. Tu retiens un soupir. Tes deux chiots sont excités à l'idée d'aller en promenade. Ils sortent tous les jours pourtant, mais ils sont toujours aussi enthousiastes. Tu refermes soigneusement la porte derrière toi, vérifiant plusieurs fois qu'elle soit bien fermée. Ce serait bête de la laisser ouverte pour inviter les voleurs à entrer sans aucune difficulté, non? Une fois sur et certain de ton coup, tu te mis en marche, limite trainé par les deux petites bestioles que tu affectionnais tant. « Du calme mes chous, papy il tient plus la distance. » Tu en riais, bien sûr, parce que tu te sentais vieux dans ce corps d'humain alors que dans ta vie de chien tu étais encore jeune. Comme réponse, Oliver se mit à aboyer et ça t'arracha un sourire. Il était incroyable ce petit et te rappelait tellement le petit chaton roux que tu avais considéré comme ton fils, ton frère, ta famille. Tu levas les yeux au ciel en te demandant où pouvait il bien se trouver en ce moment. Tu détestais le froid. Tu détestais ce qu'il représentait. Toi qui avait si souvent dormi à la rue, tu avais mal au cœur en voyant certaines personnes dehors par ce temps ci. Tu comprenais leur malaise, leur mal être. Tu avais envie de t'asseoir près d'eux, de leur tenir compagnie juste quelques minutes, mais tu ne trouvais jamais le courage pour le faire. Tu préférais faire comme tout le monde. Ignorer la chose.

Lucky et Oliver prenaient les devants et toi tu te contentais de les suivre. Après tout, ils connaissaient le chemin par cœur. Pas moyen de te perdre avec eux. Ou que tu ailles, ils retrouveraient toujours le chemin de la maison. D'ordinaire calme, malgré sa motivation, Oliver se mit à aboyer et tira un coup sec sur sa laisse. Le temps que tu réagisses, celle ci t'avais glissé des mains. Le petit jack Russell se mit à courir en agitant la queue vers une jeune femme qui semblait faire son jogging. « OLIVER! » Qu'est ce qui lui avait pris? Lucky s'était réveillé lui aussi, mais tu tins fermement la laisse pour ne pas qu'il rejoigne son compagnon. Oliver s'était immobilisé devant la dame et sautait devant lui comme pour lui réclamer de l'attention? Tu t'approchas d'elle avec un petit sourire gêné. « Je suis désolé, je ne sais pas ce qui lui a pris. Il n'est pas méchant vous savez... » Tu essayais tant bien que mal de t'excuser auprès de la dame. Tes yeux s'étaient rivés au sol, honteux de ce qui s'était passé. Tu récupéras la laisse d'Oliver et le gronda gentiment. Tu étais incapable de gronder tes chiens à vrai dire quand il faisait une bêtise. Quand enfin tu te décidas à regarder la jeune femme dans les yeux, tu fus troublé. Ce regard... Ce regard t'étais vaguement familier. Pourtant, tu connaissais pas grand monde dans la ville...

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Elle reprenait doucement son souffle en marchant bien plus tranquillement. Elle ne se sentait pas particulièrement fatiguée en ce moment pourtant. Sarah avait encore de la musique plein les oreilles et elle observait le décor hivernal. Une partie d’elle trouvait cet endroit magnifique et pourtant, une autre part d’elle lui disait que New-York avait son propre charme. Bien sûr, le poumon de la ville était magnifique en hiver, mais on dirait qu’ici tout était plus doux que la dure vie de la métropole. C’était peut-être qu’une impression. Ou sa nouvelle perception d’humaine. Elle tentait de ne pas trop penser à ça pour le moment…elle avait repoussé ses pensées durant longtemps, mais ça revenait parfois, comme par vagues de nostalgie et de mélancolie. Ça devait être la chanson qui jouait. Oui, elle était trop douce, trop triste. Elle s’arrêta alors un instant en attrapant son appareil pour chercher une chanson plus joyeuse. Puis elle l’entendit. «OLIVER!». Sarah se figea un moment, elle était folle? Non, c’était un prénom commun quand même Oliver, non? Comme Rex pour un chien, c’était courant! Au même moment qu’elle se tournait pour voir qui avait appelé, elle vit un chien à ses pieds, le bonheur dans les yeux. Un sourire vint de suite sur ses lèvres en voyant l’adorable jack Russell.

«Hé, comment ça va mon gars?»

Franchement, comment résister? Il était trop adorable et semblait vouloir de l’amour, elle se pencha alors et approcha doucement sa main de lui, elle ne voulait pas être brusque malgré la joie qui semblait émaner de lui. Finalement, la même voix qui avait crié se fit entendre plus près. «Je suis désolé, je ne sais pas ce qui lui a pris. Il n’est pas méchant vous savez…». Elle sourit de nouveau. Non visiblement pas! Elle répondit de suite d’une voix calme ponctuée d’un peu d’amusement.

«Oh, ne vous inquiétez pas, il est vraiment adorable…Il s’appelle Oli…»

Elle s’arrêta net en redressant la tête. Et visiblement, la surprise se lisait également dans les yeux de l’étranger. Se connaissaient-ils? Elle sentit sa gorge se nouer un bref moment alors qu’elle se redressait lentement sans quitter l’homme des yeux. Sa tête faisait des liens inimaginables en ce moment. Sarah finit par secouer un peu la tête et retira ses écouteurs d’un geste presque nerveux. Elle eut comme un sourire un peu mal à l’aise, elle l’avait fixé un peu. Mais ses yeux…Bon, lui aussi l’avait fixé alors c’était pas trop mal.

«Je suis désolée…mais on dirait que… Non, c’était trop évident qu’il semblait familier, le dire semblait un peu stupide même. Enfin, vous m’êtes vraiment beaucoup familier.»

Et si? Elle lança un bref regard à Oliver puis regarde de nouveau l’homme, comme si elle devait justifier sa surprise et puis…elle pouvait lancer des paroles banales…mais qui feraient réagir n’importe qui dans la bande. Elle ne pouvait pas demander directement s’il venait d’ailleurs ou encore s’il avait déjà été un chien. Ça se glisse très mal dans une discussion, pas besoin d’un dessin pour le comprendre. Encore avec ce délicat sourire, Sarah se lança, pleine d’espoir.

«Enfin, c’est peut-être à cause de votre chien. Son nom est…Enfin, j’ai déjà connu un gamin qui s’appelait comme ça.»

Bah oui, parce qu’Oliver, au final, c’était un jeune minet! Elle observa alors sa réaction…parce que si c’était une personne ordinaire, il trouverait peut-être ça étrange. Si c’était un membre de la bande…il aurait probablement une réaction. Elle ne s’était pas sentie comme ça depuis une bonne éternité. Son cœur battait terriblement vite, plus vite que durant sa course, et pourtant, elle tentait d’avoir l’air naturel durant l’attente de sa réaction.

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Rita & Roublard

Au lieu d'être ordinaire séparément, soyons extraordinaire ensemble

Oliver. Oliver, c'était ton petit chien, mais dans une autre vie, ça avait été comme ton fils. C'était un petit chat roux que tu affectionnais tellement que tu aurais pu donner ta vie pour lui. Pourtant, dans ton ancienne vie, t'étais Roublard. Tu n'avais pas un caractère de tendre et tu ne faisais pas que le bien autour de toi. Mais tu avais trouvé cette petite boule de poil rousse qui avait fais ressortir le meilleur de toi. Le petit Jack semblait être apprécié par la demoiselle vers laquelle il s'était dirigé. Tu tenais toujours Lucky, ton petit labrador en laissa. Une fois que tu fus proche de la demoiselle, Lucky se mit à remuer la queue. Tu avais récupéré Oliver. La question de la jeune femme te fit sourire. Elle semblait aussi intriguée que toi. « Oui, c'est Oliver. Et lui, Lucky. » Le petit labrador s'était remis à remuer la queue, content que l'on parle de lui sans doute. Ce regard familier te perturbait un peu trop. La dame confirma tes pensées lorsqu'elle eut l'impression elle aussi de te connaître. Ayant une bonne mémoire visuelle, tu étais persuadé de ne jamais avoir vu cette femme et pourtant... Ce regard... Cette intensité... Tu te posais des questions.

Tu affichas un mince sourire. « Et bien, j'ai l'impression de vous connaître aussi, mais pourtant je suis persuadé qu'on ne s'est jamais vu... » Tes deux chiots étaient assis à tes pieds sagement. Cela n'allait sans doute pas durer. Ils allaient se remettre à te trainer dans tous les sens pour qu'ils puissent bouger et faire leur promenade. La phrase qui suivit te fit hausser les sourcils. Oliver. Un petit gars. Qui était elle? « Qui êtes vous? » La question était sortie toute seule, tu n'avais pas su te retenir. Ta bande. Tu n'avais jamais retrouvé personne parmi eux, mais là devant toi, elle devait en faire partie. Rita? Tu te posais la question. Peut-être ne parliez vous pas de la même chose, tu ne pouvais pas être persuadé...

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Une fois près d’elle, Sarah donna également de l’attention au petit labrador en souriant de plus belle. Ils étaient trop mignons ! L’étranger lui présenta également l’autre petit chiot. « Oui, c'est Oliver. Et lui, Lucky. » Quel joli duo quand même ces deux petits chiens. Sarah avait déjà réfléchit à l’idée d’avoir un chien, mais ça lui semblait un peu étrange, à la place, elle donnait des tonnes de nourriture dès qu’elle voyait un chien ou chat seul à l’extérieur. Bon d’accord, probablement que si elle voyait un animal en train de mourir de froid, elle n’hésiterait pas à le porter dans son appartement. C’était tout simplement logique pour elle.

Enfin, plus intriguant encore, l’étranger avec lequel elle discutait. Elle lui avait fait part qu’il lui semblait terriblement familier. Il confirma également cette impression, « Et bien, j'ai l'impression de vous connaître aussi, mais pourtant je suis persuadé qu'on ne s'est jamais vu... ». Elle avala sa salive en tentant d’avoir l’air le plus naturel possible. Elle se souvenait de ce petit Mexicain qu’elle avait cru être Tito environ un an plus tôt. Il devait encore garder les souvenirs de cette folle qui lui avait posé des questions à propos d’une autre vie, d’un chihuahua et autres trucs loufoques. Sarah n’allait pas faire la même erreur que la dernière fois et elle commenta le nom du petit jack Russell. Bah oui, c’était naïf, pas trop étrange…enfin, oui un peu. Sa réaction lui fit manquer un battement de cœur. Peut-être que ce n’était pas le fruit de son imagination! « Qui êtes vous? ». La jeune femme eut un petit sourire, pleine d’espoir, mais en même temps, elle savait qu’il ne fallait pas se faire de fausses attentes. Ça faisait trop mal quand on réalise que l’on a tord, logiquement, elle n’utilisa pas son nouveau nom, mais bien l’ancien. Elle se sentit soudainement très nerveuse, simplement à l'idée de rencontrer un membre de la bande.

«Je m’appelle Rita.»

Pitié. S’il avait quelque chose, quelqu’un qui contrôlait les rencontres hasardeuses comme ça, faite que ça ne soit pas qu’un étranger avec deux adorables chiots, mais bien un membre de la bande. N’importe lequel. Mais celui qui appellerait son chien Oliver…ça ne pourrait être que…

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Rita & Roublard

Au lieu d'être ordinaire séparément, soyons extraordinaire ensemble

Tes chiens, c'était ta seule compagnie. Tu étais solitaire et ne te faisais pas beaucoup d'amis. Pas du tout même. La seule compagnie que tu acceptais dans ta vie pour l'instant, c'était Jude. Mais il y avait eu des circonstances exceptionnelles au fait qu'elle rentre dans ta vie de cette manière. C'était la première fois en tant qu'humain que tu avais accepté la présence de quelqu'un qui compte vraiment pour toi. Jude connaissait tes bons côtés, elle n'avait pas encore découvert les plus sombres et tu doutais le moment ou ça arriverait. Il était sans doute bien plus proche que ce que tu ne pensais. Ta question avait été brève et claire. Tu voulais une réponse distinctive. Tu espérais que la réponse que tu attendais serait celle qu'elle te donnerait, mais une part de toi continuait de douter. Après tout, tu n'avais encore retrouvé personne de la bande... Elle te manquait ta bande, même ton mode de vie à la Roublard te manquait parfois. C'était tellement plus facile d'être un chien. C'était sans doute pour cela que tu t'accrochais à Oliver et à Lucky plus qu'aux êtres humains en eux mêmes.

La réponse ne se fit pas attendre longtemps. Rita. Tu avais du mal à y croire et tes yeux s'étaient agrandis un peu sous l'effet de la surprise. Comment était ce possible de la croiser comme cela? Alors qu'avant tu ne l'avais jamais vue nul part? Etait-ce un signe du destin qu'Oliver lui est limite sauté dessus? Tu n'y croyais pas. Tu ne croyais en rien dans ce monde. Ni Dieu, ni le destin, ni la fatalité. « Rita.. » Ta voix était devenue un murmure. Tu n'arrivais pas à y croire, à en croire tes oreilles. Bon sang! Toi qui t'étais cru seul tout ce temps, te revoilà avec elle. Rita... Tout n'avait pas toujours été tout beau tout rose, mais elle était de ta famille. Car oui, ta bande, c'était ta famille. Pas autrement. « Roublard. Enfin, Osiris dans ce monde. » Tu espérais qu'elle ne te saute pas dessus tout de même, car tu te sentirais mal à l'aise. Tu avais un peu du mal avec les contacts physiques. C'était à force de rester chez toi ça...

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Des mois, même plus qu’elle traînait dans ce monde en se créant lentement une nouvelle vie. Sans oublier l’ancienne, évidemment et c’était toujours un peu difficile. Comme si chaque petite chose qu’elle accomplissait était une trahison aux autres membres de la bande, comme si elle les oubliait lentement et pourtant, c’était tout le contraire. Il avait des choses qu’elle avait fait, qu’elle avait vécu qu’elle aurait tout fait pour avoir quelqu’un qu’elle connaissait avec elle. Un des autres gars de la bande. Elle avait souffert et elle aurait tout fait pour avoir des bras familiers pour simplement la serrer un peu et lui dire que tout irait bien. Mais non, elle avait été seule et maintenant, elle commençait à avoir des amis, des connaissances qu’elle était contente de revoir. Était-ce mal? Elle se posait la question tous les jours…

Enfin, pour en revenir à ses peut-être retrouvailles, Sarah resta bien attentive, la réaction du jeune homme lui arracha un sourire plein d’espoir. Il reprit son nom. Elle sentit une bouffée de joie monter en elle, elle était émue. Ses yeux brillèrent un peu quand il se présenta, elle eut comme un petit rire mêlée et elle posa une main contre ses propres lèvres, les yeux remplis de larmes. De bonheur bien sûr! Elle manqua de faire un pas pour le serrer dans ses bras. Parce qu’elle, elle en avait besoin, mais elle le connaissait bien Roublard. Il n’avait pas fait le premier pas et visiblement, il ne semblait pas prêt de bouger de là. Elle dû se retenir…et c’était difficile. Rita le regarda de nouveau. Osiris qu’il avait dit? Original, plus qu’elle en tout cas. Elle ne savait plus où se mettre, plus quoi dire et elle finit par regarder légèrement autour d’elle. Oui, tout était bien réel puis elle regarda les chiens à ses pieds et sourit de nouveau, doucement.

«Je savais… ça ne pouvait qu’être toi. Ce n’est pas…commun un chien qui s’appelle Oliver.»

Puis elle replanta son regard dans le sien en reprenant son souffle. Elle posa une main contre son bras, sans être trop brusque, comme pour être bien certaine qu’il était réellement devant elle. Elle n’arrivait simplement pas à croire qu’elle le croise aussi banalement…et pas si loin de chez elle.

«Je suis tellement contente de te voir…j’arrive pas à y croire.»

Un nouveau petit sourire mêlé à un rire. Elle ne se sentait pas bête de réagir ainsi devant Roublard. Parce qu’il la connaissait très bien. Il comprendre. Il comprenait toujours avant.

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Rita & Roublard

Au lieu d'être ordinaire séparément, soyons extraordinaire ensemble

Tu n'avais pas imaginé retrouvé quelqu'un de ta bande ici. Tu ignorais même si tu étais le seul dans ce cas, le seul à s'être retrouvé dans cet endroit étrange et surtout le seul à avoir pris apparence humaine. Tu étais rassuré que ce ne fut pas le cas. Rita se tenait devant toi en chair et en os. Tu te demandais si elle avait croisé quelqu'un d'autre de la bande, si elle vivait même avec eux comme à l'époque. « Tu as retrouvé les autres? » Tu n'étais pas d'un naturel très bavard dans ce monde ci, mais tu faisais un réel effort avec elle. Elle ignorait que tu n'étais plus vraiment le Roublard d'avant. Avant, c'était avant. T'étais inconscient et tu faisais n'importe quoi sans avoir peur. Tu avais perdu ce courage en prenant apparence humaine. Sa remarque sur Oliver t'arracha un sourire. C'est vrai que ce n'est pas très commun d'appeler un chien comme cela. En entendant son nom, Oliver se mit à remuer la queue et à regarder avec insistance la jeune demoiselle. Cette attitude t'amusait de sa part. D'ordinaire, tes chiens étaient un peu comme toi, solitaire.

Rita ignorait la raison de cette nomination et tu décidas d'éclairer sa lanterne. « Et bien figure toi que dans ce monde, je suis allergique au chat. Faute d'adopter un chaton roux, j'ai adopté un chien. » L'histoire était plutôt amusante en fin de compte. Etre allergique au chat n'était pas vraiment un problème pour toi, mais tu avais ressenti de la peine pourtant. Tu avais essayé d'aller voir des chatons, mais automatiquement tu étais pris d'une quinte de toux atroce. Tu avais fini par abandonner la chose. Lorsqu'elle toucha ton bras, tu frémis légèrement. Tu n'avais plus l'habitude d'avoir de contact physique avec qui que ce soit et ta bulle s'était renforcée de plus en plus. Tu supportais assez mal, mais avec Rita c'était différent après tout. Tu lui affichas un mince sourire comme désolé d'avoir réagis comme cela. « J'ai du mal à y croire aussi. Je suis content de te revoir, je me sentirai moins... Seul maintenant. » Ton hésitation avait été palpable.

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Il avait changé. C’était avec une pointe de tristesse qu’elle réalisa que Roublard et Osiris étaient deux personnes différentes. Mais pas une tristesse de déception, mais une tristesse d’inquiétude. Qu’avait-il pu vivre pour être ainsi? La solitude? Elle avala sa salive en tentant de garder son sourire et de ne pas l’inonder de questions. Elle préférait également ne pas entrer dans les détails de ses premiers pas dans ce monde. Cependant, sa question lui fit légèrement perdre son sourire. Elle hocha un peu la tête négativement.

«Non, tu es le premier que je retrouve…Et j’imagine que je suis la première que tu retrouves aussi, n’est-ce pas?»

C’était assez évident juste à la façon dont il avait posé la question. Il avait été seul aussi, Sarah eut un regard de compréhension pour Osiris avant de pencher la tête vers les chiots. Avant d’entendre quelque chose de farfelus. Allergique au chat? Elle ria. Comment faire autrement? Ça veut dire qu’il a réellement tenté d’avoir un petit chaton, faute de mieux un chien! Bon compromis. C’était étrange les moments comme ça. Ce n’était pas dans les habitudes de Rita de ne pas savoir quoi faire, mais jamais elle n’avait été dans une situation pareille. Elle retira doucement son bras après sa réaction, elle porta un regard différent sur Roublard. Inquiète, triste, difficile à dire. En même temps, elle ne pouvait pas être déçue de le retrouver, qu’il soit bel et bien là lui semblait déjà un beau petit miracle. Après ses mots, elle avala de nouveau sa salive, elle sembla hésiter puis elle finit par le regarder de nouveau, de cet air sincère qui appartenait si bien à la belle Rita.

«Qu’est-ce qui s’est passé? Ça ne semble pas avoir été facile pour toi, Roublard…»

Sa voix était douce, elle laissait place à la fuite si jamais il ne voulait pas en parler. Elle ne le forcerait pas, mais c’était important pour elle qu’il sache qu’elle avait remarqué qu’il avait quelque chose qui n’allait pas et, comme autrefois, elle était là pour écouter s’il en avait besoin. C’était sa, la bande, être là pour les autres et maintenant…ils n’avaient que l’autre.

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Rita & Roublard

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Ton monde n'était devenu que solitude. Tu étais seul, sans personne à qui le dire même si tu sentais que cela changeait. Tu avais d'abord rencontré Jude; d'une manière un peu spéciale il faut l'admettre. Tu n'avais pas imaginé que tu la reverrais pas la suite, peut-être était-ce un coup du destin? Non, tu ne croyais pas à cela. Tu ne croyais pas au destin. Tu avais laissé ta carapace d'homme solitaire s'effriter un peu plus chaque jour à son contact. Tu avais senti ton cœur battre à nouveau alors que tu avais l'impression que celui-ci s'était endormi pour de bon. Et maintenant, le retour de Rita dans ta vie, synonyme d'un avenir meilleur, de changement. Rita ne pouvait pas te comprendre pour l'instant car elle ne t'avais pas connu comme cela, mais peut-être que l'ancien Roublard allait refaire surface? La solitude t'avais contaminé, car dans ton ancienne vie tu vivais en bande. Résultat, arriver seul dans ce monde t'avais détruis et l'alcool t'avais maintenu à flot, si on pouvait dire cela comme ça. Plongé dans tes pensées, c'est Lucky qui émit un petit jappement qui te sortis de tes songes pour que tu puisses répondre à Rita. « Non, tu es la seule. J'ai bien cru que je ne retrouverai personne d'ailleurs... » Et maintenant elle était là et tu étais soulagé.

Tu te détendis dés que son bras se retira du tient. C'était amusant de voir à quel point tu avais du mal avec les contacts physiques. Cette solitude t'avais vraiment pourri de l'intérieur. Tu affichas un mince sourire en guise de compensation. « J'ai assez mal vécu le fait de me retrouver seul. Tu sais, on a toujours été en bande... Et puis, être humain c'est tellement plus compliqué qu'être un chien... » C'était la vérité après tout, non. Quand tu n'étais qu'un chien, ta vie te semblait plus facile même si tu n'avais pas vécu dans une famille de luxe. Tu baissas légèrement les yeux et remarqua que tes deux compagnons s'impatientaient pour poursuivre leur promenade. « Ca te dit de marcher un peu? J'ai l'impression que mes deux camarades s'impatientent. » De nouveau un mince sourire s'étira sur ton visage triste.

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Il avait toujours été Le gars de la bande. Celui qu’on allait voir en premier quand on avait des problèmes. Celui qui aidait tout le monde, c’était le chef finalement. Ça s’était imposé naturellement, il fallait toujours un chef de meute non? He bien Roublard avait été ce dirigeant que tout le monde aimait. Il avait changé. Elle aussi avait changé. C’était normal, personne ne pouvait rester ce qu’il était après une expérience pareil. Elle, elle avait tenté d’avancer. Rita s’était trouvée deux emplois questions de ne pas rester seule à se morfondre, mais personne au monde ne savait comment elle dormait mal, qu’à chaque nuit, elle revoyait les visages de tous ses compagnons et qu’elle se mourrait d’inquiétude. C’est pour ça qu’elle courrait tous les matins. Pour pouvoir replacer son esprit perturbé par chaque nuit. Elle resta patiente pour sa réponse, elle regarda le chiot avec un sourire presque triste avant de regarder Roublard. Sa réponse sembla lui percer le cœur. Une fois encore, l’envie de l’enlacer la prit, mais elle eut moins de mal à se retenir.

«J’ai pensé comme toi aussi…»

Puis il expliqua ce qui avait changé. La solitude… oui, la solitude l’avait brisée. Elle avala difficilement sa salive sans arrêter de le regarder. Elle voulut répondre, mais il mentionna l’impatience de ses deux petits chiots, elle les regarda brièvement en répondant.

«Oui, bien sûr! Je te suis.»

Sa voix était douce, délicate. Elle le regarda de nouveau avant de se mettre en marche. Ça lui faisait mal de le voir comme ça, mal de savoir qu’elle ne pouvait pas simplement refaire le puzzle qu’il était devenu. Il ne se ressemblait tout simplement pas, l’ombre de ce qu’il avait été. Elle eut envie de dire qu’il n’avait pas un jour qui avait passé sans qu’elle ne pense à la bande. Mais il s’en doutait probablement.

«Osiris, c’est ça? Moi, ici les gens m’appellent Sarah. C’est moins original, tu ne trouves pas? J’aurais pu garder Rita, mais… Rita, c’est pour la bande. Elle le regarda de nouveau. Moi aussi je…j’ai très mal réagit les premières semaines ici. Je me sentais seule, perdue… j’aurais tout fait pour qu’un de vous soit présent…»

Elle parlait…comme pour parler. Parce qu’elle ne voulait pas de silence désagréable et qu’elle voulait qu’il sache qu’elle le comprenait et que maintenant…elle était bel et bien là pour lui.