La solitude ne te réussissait pas du tout. Depuis que tu vivais seul à la maison, tu sentais une part de toi s'échapper dans des terrains inconnus. Certes, tu avais déjà quelques problèmes, tels que tes tics même si tu refusais de l'admettre, mais l'alcool venait s'ajouter au décor et ce n'était pas bon du tout. La main dans ton tiroir, tu fouillais après tes clefs de voiture. Pas moyen de remettre la main dessus. Tu sentais tes nerfs te lâcher petit à petit. Tu rangeais toujours tout soigneusement à sa place et là, pas de clef. Tu finis par tirer le tiroir dans un élan de colère et tu le renversas. Tu poussas un grognement digne du lion qui sommeillait en toi en voyant les clefs par terre, avec les autres babioles. Tu avais perdu ton sang froid. Ca t'arrivais trop souvent dans ce monde et ça te faisait peur. En tant que lion, ta sagesse avait toujours parler avant tout. Tu étais calme et d'un naturel optimiste. Toutes ces qualités semblaient se détériorer dans ta vie d'humain. Pourtant, tu n'étais pas quelqu'un de bien méchant ou quoi que ce soit. Juste que tu étais moins patient, moins sage. Tu poussas un soupir en te mettant à ranger ton tiroir à genoux. Tu avais bien besoin d'un bon verre et quoi de mieux que le bar pour ça.? Au moins tu verrais des gens et tu ne serais pas seul, enfermé dans cette maison trop grande pour toi. Une fois ton tiroir rangé, tu pris enfin tes clefs et te dirigeas vers la porte de ta maison. Il était temps pour toi d'aller te changer les esprits.

Au volant de ta voiture, tu manquas d'avoir un accident en passant à un feu rouge. De l'inconscience? Plutôt de la fatigue. Tu avais quelques nuits d'insomnies devant toi que tu rattraperais bien dans ton lit. Une fois devant le bar, tu te garas et fut rapidement à l'intérieur. Ta place habituelle étant libre, tu te dirigeas vers le premier tabouret du bar. Le serveur vint près de toi, il te reconnaissait à chaque fois en même temps. Tu ne comptais plus les fois ou tu venais ici. « La même chose que d'habitude. » Tequila. Tu aimais la Tequila, bien que ce ne soit pas ta boisson alcoolisée préférée. Tu sirotas une gorgée à peine ton verre fut posé devant toi. Tu affichas un léger sourire après avoir senti ta gorge te bruler. Tu tournas la tête vers la vitre et c'est là que tu la vis. Oh non, pas elle, pas maintenant. Bien que tu adorais la petite Bunnier, elle s'entêtait à te sortir partout pour te changer les idées et il fallait avouer que ça te mettait mal à l'aise. T'avais l'impression d'être un petit chien qu'elle promenait. Pourtant, ses attentions partaient d'une bonne intention. Elle te changeait les idées avec sa bonne humeur et sa joie de vivre. Elle illuminait tes journées sombres avec son sourire et son rire. Tu virevoltas sur ton tabouret pour faire dos à la fenêtre, espérant qu'elle ne t'ait pas vu. La connaissant, elle t'aurait surement repéré à 10 kilomètres à la ronde...

Daisy vissa son bonnet sur la tête, replaçant les quelques mèches brunes qui essayaient de se faire la male en même temps. Elle releva la tête, adressant un sourire et un signe de la main à la petite blonde qui était prête à partir. Elle était surement l’une des « élèves » préférées de la jeune femme. Elle ne devait pas avoir plus de treize ans et ne semblait absolument pas intéressée par la pratique d’un quelconque sport et pourtant elle essayait toujours de faire de son mieux. Daisy avait bien vite compris que si elle était là, c’était simplement parce que ses parents  lui avaient demandé d’essayer et qu’elle avait du accepter, à contre cœur. Alors Daisy faisait toujours en sorte de ne pas transformer les heures qu’elles devaient passer ensemble en supplice. Au contraire, elles passaient surement plus de temps à s’amuser toutes les deux qu’à réellement mettre en pratique les vrais bases d’un sport. Mais la jeune femme devait bien admettre que ça lui faisait du bien à elle aussi. La petite la rejoignait souvent après une journée à l’école alors elle passait beaucoup de temps à lui raconter sa journée et Daisy l’écoutait. Elle ne savait pas ce que c’était que d’aller à l’école, d’avoir des amis qu’on ne voit que là-bas et de d’avoir des devoirs à faire au moment de rentrer chez soi. Elle n’avait connu que les courses en forêt, le temps passé avec ses sœurs et les bêtises qu’elles faisaient toutes les quatre dont le but principal était d’embêter leur frère. C’était tout ce qu’elle avait connu avant d’atterrir ici. Alors quand la petite blondinette lui posait des questions à propos de son enfance, Daisy inventait la plupart du temps et elle semblait être assez convaincante. Même si parfois il lui arrivait de prendre des souvenirs de son enfance et de simplement les transformer un peu afin que ça ne semble pas étrange. L’ancienne lapine ramassa ses affaires et retrouva enfin l’air frais du mois de janvier. Finalement même dans ce monde elle préférait l’été et le printemps, il y avait tellement plus de choses à faire. Alors qu’en hiver le seul intérêt que Daisy avait pu y trouver était la neige mais encore faut-il qu’il y en ait… Les mains dans les poches, le nez caché dans son écharpe, la jeune femme se mit en route. Elle voyait déjà le moment où elle rentrerait chez elle, passerait peut-être voir ses sœurs avant de finir la soirée enrouler dans une couette, bien au chaud. Du moins, c’était ce qu’elle pensait. Elle laissait son regard se perdre sur toutes les façades des bâtiments devant lesquels elle passait. Que ce soit des magasins, des maisons, des bars. Enfin un bar, surtout. Daisy s’arrêta, fit un pas en arrière afin de s’assurer qu’elle n’avait pas complètement rêvé. Ses yeux fouillaient la salle avant qu’elle ne le trouve, assis au bar. Finalement ça n’aurait même pas du l’étonner et même s’il lui tournait le dos, elle savait très bien que c’était lui. Réajustant son bonnet, Daisy rentra à son tour dans le bar. Dire qu’elle n’était pas du tout à sa place était un euphémisme mais elle s’en fichait pas mal. Elle ignora le regard des autres et se dirigeait vers le comptoir, s’installant à côté de Portgas comme si de rien n’était. « Il est pas un peu tôt pour commencer ce genre de chose, non ? » Sa tête appuyée sur sa main, Daisy lui adressa un sourire amusé. Un jour, il allait finir par la maudire et elle ne pourrait pas s’en étonner. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait simplement envie de l’aider, envie de lui montrer que tout n’était pas si terrible dans la vie même si parfois elle ne savait pas exactement comment s’y prendre. « Allez viens, je te sors de là. Je suis persuadée que faire un tour ne te fera pas de mal… Et puis ça te changera les idées. » Elle eut un autre sourire alors que sa main s’accrochait à son bras doucement, bien décidée à ne plus le lâcher tant qu’ils n’auraient pas quitter ce bar.

La boisson était le seul moyen à tes yeux pour oublier les choses qui te faisaient mal. Le soucis, en tant que psychologue, tu ne pouvais pas dire cela à tes patients. Non, tu devais réfléchir à des solutions à longueur de journée. Du coup, tes problèmes à toi, tu ne prenais pas le temps de les analyser et tu préférais les oublier, te plongeant dans l'alcool. Oui, c'était plus facile ainsi, plus lâche. Tu étais incapable de faire autrement après tout, ce n'était pas de ta faute, si? Etre accro à la boisson, c'était un peu comme être accro à la cigarette, à la nicotine. Une fois qu'on commençait, c'était délicat d'arrêter et sans un minimum de volonté, impossible. Le nombre de fois ou tu avais dis que tu ne toucherais plus une goute d'alcool et que le lendemain, tu avais déjà oublié cette bonne résolution. Tu avais même essayé en jetant tes bouteilles. Tu avais fini par te rendre dans ce bar en soirée, n'évitant pas le problème une nouvelle fois. Tu avais donc racheter des bouteilles, mais voilà que ton stockes s'était considérablement vidé. Et puis, boire tout seul chez soi n'est pas chouette, autant venir ici. Au moins, tu avais un peu de compagnie. Le serveur remarqua ton petit manège pour essayer de te cacher de Daisy et il rit. « Elle vous a vu mon pauvre, elle arrive. » Tu poussas un petit soupir tout en passant une main nerveuse dans tes cheveux.

Tu sentis le tabouret à côté du tient se tirer et tu découvris la silhouette de la jeune fille. Parfois, tu l'as maudissait au plus profond de ton être, mais au final, c'était pas mal ce qu'elle faisait: te changer les idées. Elle te sortait un peu de ta vie monotone, mettant un peu de couleurs et de joies lorsque Lucy n'était plus dans les parages et que tu t'inquiétais pour elle. Sa question te fit lever les yeux au ciel et tu haussas légèrement les épaules. « Ca dépend la situation. Je suis peut-être là depuis hier soir qui sait? » Comme si tu étais resté là. Bien sûr que non étant donné que tous les soirs, Lucy te rendait visite. « C'est un peu tôt pour les petits joueurs, oui. » A cette heure ci, tu ne voyais que des habitués, des gens qui résistaient à l'alcool d'une manière incroyable. Tu te surprenais parfois à ne pas franchir le point de non retour avant certain. Tu tenais plus l'alcool que tu ne voulais l'admettre. Tu affichas un maigre sourire à la jeune fille lorsque celle-ci se mit à te tirer par le bras comme une enfant. Te changer les idées? C'était le but de toutes ses manœuvres. « Ca va... » Vaincu, tu te levas et paya ton compte. Tu sortis du bar accompagné de la jeune demoiselle en te demandant ou elle allait t'emmener.

En y pensant Daisy devait bien admettre qu’elle n’était pas la plus à plaindre. Elle aussi avait été touchée par ce stupide sort et l’avait envoyé dans un monde qui lui était totalement inconnu. L’adaptation avait pris du temps et parfois elle avait même espéré que tout ceci ne soit qu’un rêve et qu’il allait bientôt prendre fin. Mais ça n’avait jamais été le cas. Alors il avait fallu s’y faire et accepter de prendre de nouvelles habitudes. La jeune femme savait très bien qu’elle n’y serait probablement jamais parvenue si elle s’était retrouvée toute seule. Elle avait pu compter sur la présence de ses sœurs et ce n’était finalement que ça qui avait rendu le changement moins difficile à supporter. Quelque part cela lui permettait de se rappeler d’où elle venait. Elles lui avaient permis de s’adapter à cette ville sans pour autant oublier ce qu’elle était réellement. L’ancienne lapine qui passait son temps à courir dans tous les sens parce qu’elle trouvait cela amusant alors que ses sœurs auraient plus jugé ça fatiguant. Elle avait appris à toujours voir le bon côté des choses et à ne pas s’attarder de trop sur les détails négatifs. Il y avait finalement déjà assez de choses négatives dans la vie pour en plus en rajouter soi-même. Alors Daisy préférait se concentrer sur ce qu’il y avait de bien, laissant le reste de côté afin que ça ne gâche rien. Mais la jeune femme avait simplement tendance à oublier que tout le monde n’était pas comme elle. Qu’il arrivait, parfois, que certaines personnes n’arrivent plus à voir les aspects positifs de tels ou tels évènements. Et elle en avait un dans sa  ligne de mire, à cet instant. Dans le fond elle ne savait pas vraiment ce qui poussait Portgas à agir de la sorte et parfois ça semblait même lui convenir, Daisy devait bien l’admettre. Seulement ça n’avait jamais été son genre de laisser quelqu’un ruminer dans son coin et de ne rien faire. Spécialement quand c’était quelqu’un qu’elle aimait bien. Alors Daisy était allée s’assoir à côté de lui, esquissant un sourire avant d’hausser les sourcils face à sa réponse. « Evidemment. On va faire comme si je te croyais. » Même si ce n’était absolument pas le cas. Elle n’était pas franchement  surprise de le trouver dans un bar mais elle doutait fort qu’il y ait passé la journée. Et même si ça avait été le cas, ce moment touchait à sa fin. La jeune femme ne rajouta rien, hochant simplement la tête comme si ses remarques ne l’atteignaient pas. Il pouvait bien la détester et même la maudire, ce n’était pas ça qui allait l’empêcher d’essayer de l’aider. Elle esquissa un léger sourire, presque fière d’elle, en constatant qu’il la suivait sans qu’elle n’ait besoin d’insister outre mesure. Mais pour s’assurer qu’il ne changerait pas d’avis au dernier moment, Daisy ne lâcha son bras qu’une fois qu’ils regagnèrent la rue. « Viens, on va par là. Je veux te montrer quelque chose. » Elle lui adressa un sourire alors qu’elle l’entrainait dans la bonne direction. L’avantage c’était que vu l’heure et le froid, ils ne risquaient pas de croiser grand monde. « Sérieusement, je sais que ça ne me regarde pas mais… qu’est-ce que ça t’apporte de passer autant de temps dans un bar ? C’est pas comme si t’en ressortais heureux en plus… » Daisy haussa simplement les épaules, accompagnant un léger sourire. Finalement, elle ne faisait que constater ce que tout le monde pouvait voir et même si elle n’avait aucune envie de le vexer, elle ne pouvait pas s’empêcher de se poser la question.

Ton joli mensonge ne prenait pas avec la jeune demoiselle. Elle était futée et ça tu devais l'admettre. Bien qu'elle soit plus jeune que toi, sa compagnie restait agréable et tu admirais le courage dont elle faisait preuve en tentant de te sortir de chez toi et des bars. Elle avait du cran aussi, parce que tu pouvais bien l'envoyer balader, elle ne baissait pas les bras et te tenais tête. Petite fille tenace. « J'avoue, j'ai menti. Faute avouée, faute à moitié pardonnée n'Est-ce pas? » Tu affichas un mince sourire dévoilant une lignée de dents blanches. Son bras vint serrer le tient comme si tu étais prisonnier d'un étau. Tu poussas un léger soupir tout en te dirigeant vers la sortie du bar. Tu aurais pu être bien, là, assis la journée à boire et à raconter ta vie bien qu'elle ne fut pas très passionnante. Ca ne t'allais pas de prendre des jours de congé. Vraiment pas. Son bras te lâcha une fois la porte franchie et tu poussas un nouveau soupir. Qu'est ce que tu pouvais te montrer grincheux par moment. Tu étais limite pénible. « Je vous suis mon caporal! » L'alcool te faisait dire des conneries parfois. Tu n'avais pas beaucoup bu pourtant, mais tu n'étais pas dans ton état normal tout de même. Tu ris légèrement, même si ce rire était plus jaune que joyeux.

Le froid te mordait les joues et tu détestais ça. Tu pris la suite de la jeune fille, restant à côté d'elle. C'était elle qui menait la danse et choisissait l'endroit où vous vous rendiez. Tu espérais juste ne pas croiser grand monde que tu connais, encore moins l'un de tes patients. Sa question t'arracha un sourire. « C'est mieux d'être dans un bar animé que seul chez soi, non? » La maison était vide sans Lucy. Elle avait déménagé pour le bien de votre couple tout récent. Ce n'était que ta colocataire avant, bien plus que cela même. Mais maintenant que vous étiez officiellement en couple, la donne changeait. « Je n'aime pas trop la solitude tu vois. » Les gens n'apprécient pas toujours ta compagnie. Tu analyses tout chez eux. Tout le temps, en permanence. C'est ennuyant parfois et ça met les gens mal à l'aise. Tu n'y peux rien. Ton esprit de psychologue ne se débranche jamais. Tu commenças à voir le parc au loin et tu te demandais si c'était là bas que vous vous rendiez ou encore plus loin. « On va ou comme ça? C'est encore loin? » Pire qu'un enfant je vous jure.

Daisy ne savait pas trop pourquoi elle s’entêtait à vouloir l’aider. A essayer en tout cas parce qu’elle n’était pas certaine que quoi que ce soit puisse marcher avec lui. Elle se souvenait encore de ce qu’elle s’était dit la première fois qu’elle l’avait vu. La jeune femme était partie du principe qu’un psychologue n’avait pas forcément besoin d’aide. Après tout c’était quand même lui qui était censé aider les gens en premier lieu. Alors s’il arrivait à le faire avec les autres il n’y avait pas vraiment de raison qu’il n’y arrive pas avec lui. Pourtant Daisy avait bien vite compris que ce n’était pas le cas. Là où elle passait son temps à sourire, il le passait à râler. Et là où elle essayait de lui faire partager un peu de sa bonne humeur et de sa joie de vivre, il ne préférait y trouver que les mauvais côtés. Au début c’était plutôt perturbant et puis Daisy avait finit par s’y faire, sans pour autant accepter de le lâcher. Elle était persuadée que quelque part il y avait autre chose. Qu’il n’était pas simplement une de ces personnes qui n’aimait pas la vie et qui refuserait de l’aimer quoi qu’il puisse arriver. La jeune femme préférait largement croire qu’à un moment donné quelque chose changerait et qu’il oublierait un peu tout ce qui pouvait aller de travers dans sa vie. Alors en attendant Daisy s’entêtait à vouloir le faire sortir à chaque fois qu’elle le croisait. Tant qu’il ne disait rien, elle pouvait bien se le permettre. Elle ne se laissait pas faire même quand il essayait de trouver un moyen ou un autre pour se débarrasser d’elle au plus vite. Elle esquissa un sourire à l’entente de son nouveau surnom, elle pouvait bien être caporal ou commandant en chef tant qu’il la suivait. Daisy fronça les sourcils alors que le froid lui donnait envie de cacher son visage dans son écharpe. « Je vois mais… » Daisy s’arrêta, mordillant sa lèvre inférieure et hésitante. Elle pouvait le comprendre, elle n’était pas une grande fan de la solitude non plus mais elle n’était pas convaincu par sa façon de remédier au problème. « Mais le bar est peut-être animé mais j’ai pas eu l’impression d’interrompre une grande conversation entre toi et…n’importe qui, en fait. Pourquoi est-ce qu’à la place tu ne vas pas voir des gens, de la famille, des amis ? Peu importe… » En relevant les yeux Daisy pensa qu’elle connaissait déjà la réponse à cette question mais la naïveté que lui donnait encore son jeune âge l’empêchait d’y croire totalement. Un éclat passa la barrière de ses lèvres quand elle entendit Portgas se plaindre au bout de seulement cinq minutes. « T’es pire qu’un gosse, j’espère que tu le sais. » Elle passa finalement devant lui pour lui montrer le chemin quittant progressivement le parc, sachant qu’ils n’allaient plus tarder à arriver. « C’est plus très loin, promis. T’as qu’à essayer de deviner en attendant, ça t’occuperas… » Daisy se retourna  pour lui adresser un sourire amusé avant de se détourner et de continuer son chemin.

Etait-ce ton seul échappatoire ce bar? Beaucoup d'hommes préféraient aller courir ou en salle de sport pour oublier quelque chose. Tu n'étais pas un grand sportif hélas. De prime, ton métier t'obligeait à mélanger les soucis des autres avec les tiens alors cela compliquait pas mal les choses. Tu refusais cependant de changer de métier, car tu aimais aider les autres dans le besoin. Tu regrettais juste que personne ne prenne la peine d'écouter tes propres problèmes. Enfin, tu refusais d'admettre que tu avais des problèmes, du coup cela compliquait les choses. Tu refusais d'admettre que tu avais un problème avec la boisson, mais aussi avec des tics et des tocs. Tu étais obsessionnel et maniaque comme pas possible. Heureusement pour toi, tu n'avais pas beaucoup de visite à la maison à part Lucy et elle connaissait cette facette de toi, du moins ton sens d'être maniaque. Tout était propre, tout rangé à un millimètre près de la place où il doit se trouver. Le seul soucis que tu avais et que Lucy ignorait, c'était ton problème d'alcool. Etant donné qu'elle était plus jeune que toi, tu avais décidé de lui épargner cette vision d'horreur: toi bourré! A coup sur elle aurait pris ses jambes à son cou et aurait fuis.

Tout en marchant, tu observais les gens autour de vous. Tout le monde semblait sobre. Toi aussi, mais en réalité tu cachais juste bien ton jeu. La voix de Daisy resta un instant en suspens et ça attira ta curiosité sur elle. Ta tête se tourna vers elle et tu la dévisageas un instant avant qu'elle ne se mette à poursuivre. « Je n'ai pas de famille. Je n'ai que ma compagne, mais elle travaille beaucoup. » Tu décidas de ne rien ajouter de plus. Tu voyais Lucy tous les jours, ce n'était pas ça le problème. Le problème, c'était cette maison trop grande pour toi tout seul. Lucy avait préféré déménagé, car avant d'être ta copine, elle avait été une amie et ta colocataire. C'était logique qu'elle déménage un moment. Quel couple vivrait sous le même toi après quelques jours de relations? Aucun. Aucun censé en tout cas. « Je suis même sur que les enfants sont moins ennuyants que moi. Ils n'abusent pas de l'alcool eux. » Tu lui tires doucement la langue comme un enfant le ferait. Une nouvelle fois tu regardas autour de toi. « Je n'en sais rien, mais tu vas me le dire pas vrai? » Tu lui fis un regard peiné histoire qu'elle craque un peu.