C'est un soir comme les autres, alors que Francoeur patrouillait avec son habituel co-équipier qu'il croisa la route de la jeune indienne, dans une ruelle mal fréquentée de la ville. Si au départ, il crût apercevoir une jeune femme perdue et terrifiée, il comprit assez vite qu'elle était tout simplement en train de dealer quelques substances illicites avec une femme un peu plus âgée. Cette dernière eut le réflexe de s'enfuir, le collègue de Francoeur tentant d'aller la rattraper, tandis que ce dernier s'occupa d'arrêter Pocahontas - ayant une santé bien trop fragile pour se permettre de courir. Elle fut alors emmenée au poste de police, où elle passa la nuit à se faire interroger, et surtout enguirlandé par l'haut gradé qu'est Francoeur. S'il fut au départ des plus agressif avec la jeune femme, il se calma en apprenant son jeune âge ; et en apprenant surtout qu'elle était atteinte d'un cancer des poumons. Et s'il se calma, il se prit aussi de compassion pour la jeune indienne. Elle n'avait rien des autres dealers qu'il avait pour habitude d'arrêter. Elle était polie, gardée le sourire malgré la circonstance et avait ce petit rire, cette voix qui envoûtait complètement Francoeur. Seuls dans le poste de police ce soir là, ils passèrent alors leur temps à parler petit à petit, de tout et de rien. Et bientôt Francoeur oublia qu'elle était la dealeuse et lui le flic, si bien que le lendemain matin, il l'autorisa à partir sans lui ouvrir un casier ni lui coller d'amende.
Si l'histoire aurait pu s'arrêter là, il n'en fut rien. Ce fut plus fort qu'eux, alors ils décidèrent de se revoir. Francoeur, plus précisément, qui avait alors pris soin de lui demander son adresse. Comme ça, de bon matin, il vint toquer à la porte de sa chambre du m.-m. sans trop savoir pourquoi, si ce n'était qu'il désirait la revoir. Et ce fut ainsi durant des mois. À s'envoyer mille et mille messages, à s'appeler presque tous les soirs pour prendre des nouvelles, à se prendre des rendez-vous ou à aller dîner ensemble après le boulot. Et, inévitablement, les sentiments arrivèrent, plus vite que prévus. Incontrôlables, inconsolables. Des deux côtés, autant chez Francoeur que chez Pocahontas. Et ça se sentait, ça se voyait. Dans les regards qu'ils s'échangeaient, dans les gestes d'affection qu'ils avaient l'un avec l'autre, dans les envies de l'autre qu'ils ressentaient tous deux. C'est flagrant, assez flagrant que Francoeur décida de couper tout contact du jour au lendemain. Sans explication ni au revoir, il cessa alors de répondre à ses messages, à ses appels. Il ne répondit plus quand elle vint sonner chez lui, et fit tout pour ne plus jamais croiser sa route en ville. Il avait tout bonnement décidé de quitter la vie de la jeune indienne, sans nulle autre raison que de la peur. La peur de la faire entrer dans son monde, son monde de violence. La peur d'un jour perdre le contrôle et de la blesser, de lui retirer cette innocence qui la caractérise tant.

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