J'étais rentré de ma pause déjeuner pour découvrir une boutique plus ou moins bondée. Whoohoo. Génial. Ouais, dans mon genre, je respirais vraiment l'enthousiasme. Mastiquant encore la fin de mon sandwich, je me fis direct hèler par ma patronne après avoir passé les portes coulissantes de la boutique. Elle me demanda de l'aide et je m'efforça de ne pas rouler des yeux en m'exécutant. Il faisait chaud, l'été en train de pointer le bout de son nez et j'étais intégralement habillé dans les vêtements vendus dans la boutique, dans la collection homme. (non, sans blague *pan*) La tenue était constituée d'un bermuda blanc peut-être un peu trop serré et d'un polo couleur mandarine qui avait tendance à remonter sur mon torse musclé. Je soupçonnais ma patronne de me filer des fringues un poil trop petites. Tss. Enfin, j'avais l'habitude d'être sa petite poupée, son mannequin et je faisais avec. Je devenais de plus en plus tolérant. Au bout de quelques minutes, je me retrouvais à traîner autour des cabines des femmes, plusieurs robes et tee-shirts entre les mains. Il y avait du monde et j'avais juste un peu de temps pour souffler entre deux clientes. A un moment, je leva la tête pour découvrir Hayley qui semblait m'attendre. Je lui adressa un petit signe de la tête, pour lui montrer que je l'avais vue et que j'arriverais quand cela se serait un peu calmé. Finalement, j'eut pas la patience d'attendre bien longtemps pour m'esquiver et je me dirigea vers la brunette après avoir refiler à une fille une mini jupe aux motifs fleuris qui ne pouvait définitivement pas lui aller vu ses jambes sans doute plus fortes et masculines que les miennes. Humf. Je lui avais fait un de mes plus beaux sourires en disant que je trouverais ça vraiment superbe sur elle et puis je l'avais laissée là. Je sais. C'est pas bien de mentir, mais les bons vendeurs sont des menteurs. (pas que j'étais un bon vendeur, non, mais bref) Je rejoignis donc Hayley qui s'était arrêtée devant un portant de vêtements en m'attendant. « Hey » lançais-je en la rejoignant. Je lui fis la bise avant de me reculer et de l'observer, un petit sourire fatigué aux lèvres. « Comment tu vas ? Tu m'as l'air en forme »  ouais, elle semblait enthousiaste. Je priais pour que sa bonne humeur soit contagieuse et déteigne sur moi.

un peu de vert dans nos vies ✩

hayley & philippe

Je ne suis vraiment pas d'une super humeur lorsque je rejoins Hayley, mais j'éprouva néanmoins une vague d'enthousiasme à la voir, là, tout de suite et pas seulement car sa présence va me permettre de faire un break discret dans ma journée de boulot. Non, je l'apprécie sincèrement et je l'estimais déjà avant ce nouveau monde et tout. Ce n'est pas car Aurore m'a brisé le coeur que je dois instinctivement rejeter toutes les personnes qui lui sont rattachées. Ce serait stupide et ce serait surtout un coup à me retrouver tout seul. « Coucou ptit Prince ! » Je lui fis un petit sourire en enfouissant mes mains dans les poches de mon bermuda. C'était plus un surnom très justifié, désormais, mais ça restait plaisant, ça me donnait l'illusion que j'étais encore moi, même dans ce monde et oui, une partie de mon identité tenait dans ce sang royal qui coulait dans mes veines, quoi qu'il arrive. « Ca va magnifiquement bien et toi ? » Elle a l'air hyper joyeuse, ouais. Ca a le mérite de m'arracher un plus grand sourire. Je suis contente qu'elle s'amuse dans sa vie, c'est déjà ça. « Ca va » répondis-je sur un ton qui ne transpirait pas l'enthousiasme, mais qui se voulait également résolu. Je voulais pas gâcher un moment de joie pour elle en me la jouant pauvre garçon déprimé par la vie. C'est fatiguant, se lamenter. « Est-ce qu'on peut aller dans l'arrière-boutique ? Il faut que je te parle...en privé » par dessus mon épaule, je jeta un coup d'oeil aux clientes et à ma patronne, qui était occupée à encaisser les achats vestimentaires de l'une d'elle. D'autres clientes venaient d'entrer, mais bon, c'est pas comme si je visais le poste d'employé du mois. « Ouais, on peut, suis moi » lui dis-je avant de filer sans vérifier qu'elle me suivait, direction la petite arrière boutique. Bon, c'était nullement spacieux, mais peu importe. Les conditions ne semblaient pas ébranler l'enthousiasme de Hayley et c'était l'important. « Devine quoi ? » « Quoi ? » Lançais-je du tac-au-tac pour la taquiner. Avec un sourire taquin dessiné sur le visage, je lui fila un petit coup de coude dans les cotes. « Allez, accouches Hayley. » Bah, ouais, après tout, c'est pas comme si j'étais sensé bosser, hein. *siffle*

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