« Pourquoi la vie est-elle si dure? Peur, détresse, abandon, tristesse. Tous ces sentiments qui font de notre vie un enfer semé d'embûche. Notre vie serait-elle un jeu pour les forces supérieures de ce monde? Sommes-nous les simples pantins de nos sentiments? Les maigres et éphémères moments de joie et de bonheur pourraient-ils un jour combler le vide de nos coeurs? Notre vie est en aucun cas un conte de fées et le prince charmant ne viendra pas vous sauver. À chacun notre vision, mais la mienne est celle-ci. Ou alors, mon enfer est-il une punition pour les actes de ma vie précédente. La réponse, je ne l'aurais jamais, mais je peux vous expliquer pourquoi je vois le monde ainsi. Tout commença il y a de cela dix-neuf longues années.... »

Je suis née en Angleterre lors d'un long hiver. Le lieu exact m'est inconnu pour la simple raison que j'ai rapidement été abandonné par mes parents. Je ne les connais pas et ne l'ai jamais su. Orpheline, j'ai tout d'abord vécu à l'orphelinat qui se trouvait dans une petite ville. Je m'étais dès lors rapproché d'une des surveillantes que je considérais immédiatement comme une grande soeur. Elle était pour moi, ma seule famille et c'est pourquoi sa mort me remplit de tristesse. J'avais cinq ans et je me sentais une fois de plus abandonnée par ma famille. Blessée, je commençais à me renfermer et me réfugiais dans un loisir que je partageais avec ma défunte soeur. Je ne parlais presque plus et pourtant deux ans après cet accident, une famille m'adopta. Cette dernière se résumait à un couple qui ne pouvait guère avoir d'enfant et l'adoption était pour eux la seule solution à leur malheur. Je fus alors placée dans ce foyer et m'attachais à ma grande surprise à eux avec une incroyable rapidité. J'avais de nouveau une famille et mon bonheur était à son comble. Mais, j'eus droit à une piqûre de rappel sur le fait que tout bonheur est éphémère. C'était à son huitième anniversaire, mes parents avaient tenu à m'emmener au restaurant dont on avait tant parlé et sur le chemin du retour une voiture nous percuta. Je fus la seule survivante et placée dans une famille d'accueil dès ma sortie de l'hôpital. Je n'avais que huit ans et j'avais l'impression d'être maudite. Les contes de fées qui avaient bercé mon enfance me semblaient bien loin et surtout d'être d'une autre dimension. Les années passèrent et les familles d'accueil s'enchaînèrent. Pour cela, j'avais rapidement appris à ne plus m'attacher, à près tout cela ne m'aurait apporté que souffrance et ce sentiment d'abandon qui m'était tant familier. Je m'étais renfermée de plus en plus, ne trouvant refuge que dans mes passions. Je vivais tels une coquille vide. Les sentiments n'étaient pas faits pour moi, tels était ma conclusion. D'autres avaient certainement une vie plus dure que la mienne, alors je faisais avec la mienne. Ma solution à ce surplus de souffrance n'étant autre que de fermer mon coeur à tous ces sentiments que je ne pouvais maîtriser et qui me laissaient cette impression de vide au fond de moi. Ce ne fut qu'après une énième famille d'accueil et le lycée terminé que je décidais de partir. Je voulais voyager, découvrir le monde et surtout perfectionner mes arts à travers le monde. Je voulais vivre librement, sans attaches et autres liens qui pourraient me faire souffrir. La France, L'Espagne, L'Italie et bien d'autres... Tous des pays tout aussi fascinant les uns que les autres, mais après une année de voyage je ne souhaitais rien d'autre qu'un toit au-dessus de ma tête. Seulement, il m'était impossible de savoir quels lieux serait parfait pour s'installer et avoir une vie calme. C'est alors que j'entendis parler d'une petite ville plutôt mystérieuse du nom de Fantasia Hill. Je me laissais alors tenter en me demandant quelles aventures allaient bien pouvoir m'attendre dans cette ville.