Je ne sais pas ce qu'il se passait mais nous étions effrayés. Vitani et Kovu se réfugiaient entre mes pattes et j'essayais de les rassurer même si la peur m'envahissait. Mère m'avait ordonné de les surveiller et qu'on reste caché ici dans les roches et qu'elle viendrait nous chercher. Cependant, les minutes passaient et le feu au loin ne rassuraient pas. Que se passait-il ? Mes pensées ne se centraient que sur cette question mais heureusement, la présence de ma sœur et de mon demi-frère apaisait l'angoisse. On se serrait tous les trois en observant l'horizon donnant sur le rocher qui nous avait vu naître. La pluie se mit à tomber au bon moment car il semblerait que tout était redevenu calme là bas. Nous pourrions peut-être retourner au rocher à présent ? Non, mère m'avait donné un ordre et je ne voulais pas la décevoir. Nous patientons encore quelques minutes avant d'apercevoir maman courir vers nous en pleur et énervée. Elle attrapa dans sa gueule mon demi-frère et pressa le pas à Vitani. Et papa ? Où était-il.. On n'allait pas le laisser tout seul ! Je restai dans le rocher croyant qu'il serait derrière. Dépêche toi Nuka ! Pourquoi allons-nous autre part ? Papa nous avait jamais autorisé à aller plus loin alors quelles sont les raisons qu'on lui désobéisse ? Après tout, si c'était un ordre de mère il fallait bien le prendre en compte. J'essayais de la rattraper avec mes petites pattes étant encore un peu trop fragiles.



Quel triste endroit où la seule occupation était d'observer le ciel, comme l'horizon ramenait au désespoir et à la faim. La capacité de voler pour se retrouver à des kilomètres de ce désert incessant. Voilà un rêve bien trouvé.. Pendant que d'autres se reposent au soleil au bord d'un petit coin d'eau en parlant de la chasse précédente ! Nous avions même pas la possibilité de déguster un zèbre.. Quelle tristesse ! J'étais de l'âge de Vitani la dernière fois que j'ai pu avoir l'occasion de savourer la chair d'un gnou. Allongé en contemplant les nuages mais aussi les lionnes qui cherchaient des petits animaux non loin de là pour le déjeuner, mère arriva avec Kovu dans la gueule. Je sentais le coup du baby-sitter. venir. Surveille ton frère ! Elle me le déposa dans les pattes avant de partir je ne sais où avec d'autres membres du clan. Demi-frère plutôt. Dis-je tout bas en regardant Kovu jouer avec sa queue et me sourire. Qu'est-ce que ça peut être difficile de faire un effort de sympathie quand on se contre fout de la personne. Je le haïssais même cet insecte depuis le jour où mon père lui avait annoncé qu'il serait son successeur quand il aura rejoint les ancêtres. C'est le seul point positif qu'on a été chassé faut croire. Pourquoi avais-je été écarté ? Je suis le plus vieux et mon sang est pur par rapport à l'autre. Mes pensées prirent encore le dessus on dirait car, quand je cherchais Kovu il n'étais plus là, quel dommage.. Est-ce que je me mets à sa recherche ? Non cela serait tellement mieux s'il se faisait manger par un crocodile, écraser par des gnous, piéger dans les marais bref, qu'il ne revienne plus.




Mince ! Ce satané petit roi du dimanche nous avait échappé ! Heureusement, nous étions plus nombreux que lui même s'il possédait Kovu dans sa poche. Je ne sais pas si je dois le remercier d'être tombé amoureux de la princesse naïve.. Grâce à lui je remonterai peut-être un peu dans l'estime de mère. On l'observait grimper le tas de bois dans l'attente que Kovu remue son derrière mais c'était évident qu'il partirait ce lâche. Je vais le faire pour toi maman ! Plus rien à perdre au contraire, tout à y gagner. Si on attrapait Simba grâce à moi, une reconnaissance plus grande serait en jeu. Certes, je ne suis pas le meilleur escaladeur mais je me débrouille. De plus en plus proche, la cible semblait à quelques centimètres car elle ne trouvait plus d'appuis. C'était ma chance et je ne la laisserai pas me passer sous le nez ! Enfin stable, je sortis les griffes pour les planter dans une patte arrière de mon oncle. Cette fois-ci c'est mon jour de gloire ! C'est alors que d'une raison inconnue en tenant fermement Simba, je tombai de plusieurs mètres pour être coincé entre plusieurs bouts de bois. Le temps s’accélérait tout autour de moi en gardant seulement le souvenir de prendre un autre tas dans le visage et qui m'écrasait plus au fond. Plus aucune force et je ne sentais plus mes pattes. L'obscurité me démontrait que la mort était proche. Les yeux fermés, je patientais qu'on m'emmène dans ce monde paisible où je pourrais retrouver papa. Cependant, la lumière revint alors sur le peu de crinière que je possédais et vis maman me regarder, une dernière fois. J'avais quand même réussi à la décevoir jusqu'au bout. Pardon maman.. J'ai essayé.



Il est l'heure de partir monsieur Sullivan. Je faisais comme si les paroles de l'infirmière ne m'avaient pas touché. Observant le monde extérieur par la fenêtre, tellement de questions traversaient mon esprit. Est-ce une seconde vie paisible qui s'offre à moi ? Mon père est aussi ici ? Pourquoi avoir été transformé en bipède dans ce monde tellement différent ? Un proche vient vous chercher ? Un rire ne put s’empêcher de sortir. Non je suis seul. Comment cette histoire dans mon monde avait terminé ? J'aimerais le savoir comme j'y suis passé quand même ! La petite princesse au fond d'un ravin et son père mangé par les vautours, quelle belle image.. Pourtant, un homme vous ressemblant est passé plusieurs fois pendant votre sommeil. Je fixais alors la demoiselle où ses paroles m'intriguaient. Je venais tout juste de débarquer ici alors qui cela pourrait être ?