J’étais rentrée tard la dernière fois parce que nous avions travaillé sur les derniers modèles que nous devions rendre bientôt dans l’éventualité d’un futur défilé bien que je ne sois pas d’accord avec ça. Je ne suis pas bon juge en ce qui concerne mon travail. Mes professeurs disaient que je m’en sortais très bien mais je ne suis qu’un chat. Je n’ai jamais rien fait de mes pattes auparavant si ce n’est courir après les souris de cette souillonne. Ou encore me faire draguer par tous les chats qui passent. Non, non. Pourquoi m’être dirigé vers la mode ? Je pense que c’est parce que j’aime les belles choses. Je n’aimais que ça chez les dames quand on était dans l’autre monde. Je passais mon temps à me cacher dans leurs robes, à regarder les dames se parer. Sauf cette souillonne. Je ne voulais pas la regarder, je la jugeai indigne de l’autre empafée. Par contre, le roi me manque, il était drôle et jamais avare sur les caresses. Ça me manque parfois. Je ne me sens plus aussi choyée ici.
Quoiqu’il en soit, je suis rentrée bien tard et Flash dormait déjà. Heureusement, je suis un chat donc je peux marcher sur la pointe des pieds, j’ai la peau douce et je ne fais pas de bruits. Alors, je me suis fait toute petite pour aller me glisser dans mon lit. Un lit d’ailleurs. Mais c’est quoi ça ? Un lit ? Je dormais en roule au bout du lit du Roi ou encore dans mon panier royal. Mais là, on dort tout droit, comme des bâtonnets. Nous sommes tous des bâtons et je me retrouve à faire de même parce que dormir en boule, ça fait mal au dos. J’avais décidé de voir toutes les positions mais je n’en ai trouvé aucune qui me soit confortable donc avec un bon coussin, je dormais contre le mur. Je ne sais pas si je ronfle ou non mais Flash n’a jamais rien dit. Et je ne disais rien sur lui non plus. On s’entendait bien, c’est tout ce qui comptait. Quoique, de temps à autre, nous avions nos problèmes puisque les réveils sont parfois difficiles. Comme ce matin. Je venais tout juste d’ouvrir les yeux que j’entendis mon colocataire faire du boucan dans toute la chambre. Je me relevais pour me passer la main dans les cheveux. Emmêlés. Je devais faire peur. Heureusement qu’il n’y a aucune ambigüité entre nous. « Flash, qu’est-ce que tu fais ? Demandai-je en baillant. Tu vas réveiller tout le dortoir avec ton ramdam. »