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"Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim Vide
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 "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim

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MessageSujet: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyLun 28 Oct - 22:48

Tara Ҩ Jim
« La vaste nuit allume ces étoiles...»  



Tout semble fou, je ne sais absolument pas ce qu'il se passe.
D'accord, essayons de penser stratégique. Oui, cela m'arrive par moment, et cela me rappelle ma jeunesse... Je n'étais pas toujours impétueux, un vrai rebelle en quelque sorte, mais pour ce qui est du surf solaire par exemple, tout est stratégie, sinon c'est le crash assuré.
Bref, je disais de penser stratégique... Il fait noir, il y a un bruit terriblement agaçant, j'ai un mal de crâne affreux, une douleur à la mâchoire et ce qui l'emporte sur tout, c'est une douleur au niveau de l'abdomen.
Je ne saurais la décrire. Au final, tout ce que j'ai dit avant est secondaire. Le maux de tête, j'en ai connu énormément avant et je sais que ça passera. Le bruit agaçant, cela relève tout simplement de ma personnalité, si je l'oublie j'arrêterais de rechigner. La mâchoire, je peux facilement l'identifier comme un coup de poing mais je me souviens pas d'où cela vient.
L'abdomen, je n'ai jamais ressentit cela. C'est comme si quelqu'un avait enfoncé son poing dans mon ventre et serrait  mon estomac à m'en faire vomir. La peau me tire ne souhaitant qu'une chose, s'arracher.
Et plus je réfléchis à tout ce qui m'entoure, plus je me rends compte de détail qui me déplaisent de plus en plus.
J'ai un goût affreux de sang dans la bouche un truc qui m'empêche de respirer calmement car cela me bloque le nez, dans mon bras il y a un poing bien précis qui me pince, mais pas comme lorsque Tara me pince la joue pour me faire rire, non c'est un poing désagréable qui, une fois qu'on le remarque, devient de plus en plus gênant et désagréable.
Je plisse le nez et tente d'ouvrir les yeux...
Première surprise, plisser le nez, c'est bien plus douloureux que dans mes souvenirs.
Deuxième surprise, je ne me rappelais pas qu'ouvrir les yeux pouvait être aussi difficile. Je sens mes yeux trembler, le noir tenter de partir afin de laisser la lumière passer... Je veux voir bon sang...
Mais j'y arrive pas... Un grognement m'échappe... Bon sang, j'ai la gorge terriblement sèche aussi...
Et alors que je lutte pour me réveiller j'ai comme des flash qui me reviennent et ne cessent de me faire m'agiter un peu plus...
Il fait nuit, avec ce fichu changement d'heure, il est a peine sept heures que la nuit a déjà tout dévoré sur son passage.
Je gare mon Impala parce que je rentre un peu plus tôt du boulot. Après tout je voulais une chose par dessus tout, retrouvé Tara. Elle n'aime pas spécialement être seule dans l'appartement, encore moins quand il fait aussi sombre... Oui on a la lumière etc, mais si je peux être là plus tôt je le fais... Et puis, vu l'heure qu'il est elle doit être à peine rentrée... Elle ne pourra être que de bonne humeur...
Mais voilà, tout ne se passe jamais comme on veut après tout.
Je me souviens de sa chevelure qui semblait agité, de ce mec trop proche d'elle...

Je tente encore d'ouvrir les yeux à nouveau mais rien à faire... C'est dingue, je veux me souvenir pourtant... Je crois que mon cerveau fait un blocage de lui même... Bon sang il s'est passé quoi ?
Je suis proche d'elle, je peux sentir sa présence dans mon dos alors que je veux la protéger...
L'homme en face de moi à le regard fou... Un regard qui, je dois l'avouer me fait peur. J'ai déjà vu ce genre de regard, et c'est le genre le plus dangereux. Celui d'un homme qui n'a rien à perdre.
Il n'y a rien de plus dangereux qu'un homme qui n'a rien à perdre, car comme son nom l'indique, rien ne pourrait lui manquer. Il n'a personne à décevoir, personne à qui rendre des comptes... C'est le genre d'homme qui tuerais sans une once de remords...

Je sens la douleur à mon poing et soudain je comprends pourquoi...
Son visage se crispe de douleur et me regarde d'une façon encore plus affreuse, j'aurais jamais cru sa possible.
- Tara, rentre à la maison...
Ma voix est ferme, dure et ne fait appelle à aucune protestation.

La douleur à ma mâchoire s'explique rapidement lorsque  je me souviens de cette droite puissante qu'il m'a fait...
Je veux la sauver plus que tout. Je n'ai qu'une seule chose en tête, c'est elle...
Un bruit sourds que je ne comprends pas d'abord, des hurlements, une douleur vive... Je baisse le regard et voit mon T-shirt sombre s'assombrir un peu plus, un peu trop même à l'endroit qui brûle.  Je tombe et suffoque littéralement alors que le sang remplit ma bouche... Je le sens même un peu couler sur ma peau... Puis c'est le noir... La fin... La dernière chose dont je me souviens c'est d'une odeur... Son odeur... Fin.

Le son agaçant, semblant si régulier jusqu'alors, s'agite rapidement. Il devient irrégulier, plus fort, cela fait plus peur en même temps.
Encore un plissement de nez, plus douloureux car beaucoup plus puissant. Et ses yeux qui ne veulent toujours pas s'ouvrir. Je sens mon corps s'agiter alors que je veux seulement me réveiller... Je crois que pour la première fois depuis longtemps, j'ai peur... Laissez moi me réveiller !
Une odeur finalement assaille mon nez... Son odeur... Est-elle là ?
Je me focalise là dessus, tentant de me calmer. Je pense au son de sa voix, je pense à ses yeux, ou encore à son sourire lorsqu'elle se réveille dans mes bras au petit matin.
Et cela marche. Je sens mon corps s’apaiser, ma respiration se fait plus douce, le bruit moins agités et mes yeux moins collés...
Et c'est dans cet instant de paix que j'arrive finalement à ouvrir les yeux... Enfin la lumière est là, enfin je peux voir le plafond d'un blanc déprimant, la machine au bruit agaçant, la piqûre pinçante dans le bras, le lit qui fait mal au dos et par dessus tout, mon rayon de soleil.
- Tara...


fiche par century sex.
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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyMer 6 Nov - 17:36


Tara ♔ Jim
« Je n'ai pas peur de la mort.
Mais, quand elle arrivera,
j'aimerais autant être ailleurs. »

Woody Allen  


Rose se laissa tomber sur sa chaise de bureau plus qu’elle ne s’y assit, et s’attacha les cheveux en queue de cheval tout en allumant du coude son écran d’ordinateur, spectacle de contorsion quotidien dans lequel elle excellait désormais. Bobby passa la tête par-dessus la petite cloison qui délimitait son bureau du reste de l’open space, pour gratifier sa coéquipière d’un joli sourire. Tout en lui lançant un « Salut Miss Monde » enthousiaste, il lui tendit une boîte de pâtisseries. Rose leva les yeux au ciel.
« Sérieusement, Robert ? Des donuts ! Tu t’es cru dans un téléfilm américain ? »
Il mordit dans un des gâteaux sans quitter son sourire, puis, la bouche pleine, fit remarquer :
« Et toi, tu as cru bon de laisser ta bonne humeur au placard ? »
Pique à laquelle elle ne répondit que par : « Bon, j’aimerais bien bosser, merci ». Elle mit son casque, testa son micro, et se donna l’air affairé pour décourager Bobby de revenir l’ennuyer. Elle n’avait jamais aimé les gardes de nuit. Avoir le même rythme journalier qu’une chauve-souris ne lui plaisait qu’à moitié, elle était plutôt du genre couche-tôt, à s’endormir sur le canapé vers 22h15, après avoir descendu un pot de glace Haägen Datz en regardant Grey’s Anatomy. Ses collègues quittèrent les lieux au compte goutte, en lui souhaitant bonne nuit. Très drôle ! Elle entamait une énième partie de « casse-briques » (elle était quand même au niveau trente-huit !) lorsque le téléphone sonna. Elle monta le son de son casque et décrocha.
« Police municipale de Fantasia Hill, quelle est la nature de votre urgence ? »
Bam, la phrase qui tue, on se croyait dans les Experts à Manhattan ! Quand même, elle s’apprêta à répondre que le bureau du Shérif n’était pas habilité à sauver les chats coincés dans les arbres et à proposer de rediriger l’appel vers la caserne de pompiers. Il y avait un grésillement. Elle appuya plus fort son casque sur ses oreilles.
« Allô ? »
Elle bougea instinctivement la souris de son ordinateur et vérifia que l’appel était bien enregistré. Dans un brouhaha étrange, elle crut distinguer des sanglots. Elle répéta sa petite phrase toute faite, mais elle n’avait plus tellement envie de rire.
« J’ai… j’ai besoin d’aide… Je vous en prie… Il… »
La personne avait une voix jeune et pleine de vibrations. Rose écrivit dans un coin : « Jeune femme – crise de panique ».
« Etes-vous en sécurité ? Dites-moi l’adresse du lieu où vous êtes. »
De nouveau des sanglots, coupés de murmures insaisissables. La jeune femme semblait chercher de l’air à travers ses larmes, sa respiration heurtée produisait un bruit rauque.
« Calmez-vous madame, respirez lentement. Je vais vous envoyer des secours, mais vous devez me dire où vous êtes. »
Elle entendit que la jeune femme cherchait à prendre une inspiration. Dans un souffle, elle dit :
« 4630, Demacia Place, à Skyline Square… C’est mon fiancé, c’est ma faute, un homme… »
Rose écrivit l’adresse, suivie de la mention : « Homme armé ? ».
« C’est très bien, mettez-vous à l’abri en attendant l’arrivée de la police… Dites-moi votre nom. Tout va bien se passer. Dites-moi comment vous vous… »
Le sang de Rose ne fit qu’un tour lorsqu’elle entendit à l’autre bout du fil un bruit assourdissant, une déflagration qu’elle identifia immédiatement. Le coup de feu fut instantanément suivi d’un cri de son interlocutrice.
« Ne raccroch… »
Trop tard. Le téléphone portable échappa des mains de Tara et vola en éclats sur le carrelage du hall d’entrée de l’immeuble. Elle sortit de derrière les boîtes aux lettres et se retrouva de nouveau dehors, là où elle avait quitté Jim trois minutes auparavant, sur les instances de celui-ci. Prise de convulsions, elle trébucha sur les deux petites marches qui séparaient l’entrée de l’immeuble de la rue, et retrouva son équilibre sans savoir comment, avec suffisamment d’efficacité pour avoir le temps d’apercevoir la silhouette du tireur courir et s’évaporer dans la nuit.  Dans la seconde où elle baissa la tête, elle formula une prière muette pour que ce qu’elle s’apprêtait à voir (ce qu’elle sentait qu’elle allait avoir sous les yeux) soit un mensonge et se volatilise. Elle s’asphyxia sur son propre hurlement qui demeura silencieux. Jim était allongé sur le dos, par terre, ses bras et ses jambes dans une position presque désarticulée, et semblait lutter pour respirer. Tara tomba à genoux près de lui, horrifiée, incapable de se souvenir, de savoir ce qu’il fallait faire dans un tel moment.
« Mon amour, mon chéri… Tout va bien aller… Tu… Regarde-moi ! J’ai appelé les secours. »
Elle fixait les yeux verts de son fiancé et cherchait à masquer les accents de détresse dans sa voix. Déjà le regard de Jim se couvrait de givre, elle sentait qu’il la voyait à peine. Elle lui prit la main.
« Reste avec moi, écoute ma voix. Je t’en supplie, je t’en supplie… »
Elle se mordit la lèvre inférieure, retenant un glapissement d’horreur comme elle sentait sous ses genoux la chaleur molle du liquide qui s’épanchait de la blessure de Jim. Au loin, elle entendit les voitures de police et les camions de pompiers. Sauvés, sauvés. Dites-nous que nous sommes sauvés…

On lui annonça que Jim allait bientôt se réveiller. Elle ne comptait plus les heures. Elle se leva comme dans un rêve et son pas dans le couloir de l’hôpital faisait un bruit ouaté. Une fille la bouscula, comme elle se précipitait pour sortir d’une chambre. Tara, avançant à la vitesse de l’escargot, reçut le coup comme un électrochoc. Elle leva les yeux vers la blonde, en chemise de nuit de papier, une patiente de l’hôpital. Elle avait des bandages autour du poignet gauche. Les deux jeunes femmes se croisèrent sans un mot sur leur collision, voyant dans le regard de l’une ce qu’éprouvait l’autre, de la lassitude. Tara arriva devant la porte de la chambre qu’occupait Jim. Une femme en uniforme lui barrait le passage. Tara la dévisagea sans insistance, sans intérêt non plus, elle voulait seulement que l’intruse se pousse.
« Mademoiselle Chopin, je suis le lieutenant Rose McCall, c’est moi que vous avez eue au téléphone. »
Tara sentit son sang se glacer dans ses veines. Elle se contenta d’acquiescer sans dire quoique ce soit.
« Quand vous aurez terminé, j’aurais quelques questions à vous poser. »
Est-ce que cette Rose avait seulement conscience de l’état de nerf de Tara ? Conscience qu’elle pourrait lui sauter à la gorge et la frapper, si elle l’empêchait plus longtemps de retrouver Jim ? Elle dut faire une tête qui signifiait à peu près cette idée qui lui traversait l’esprit, car la policière s’écarta de devant la porte, et fit signe qu’elle pouvait entrer.

Jim ouvrit les yeux après s’être extirpé d’un sommeil agité. Il la chercha du regard. Elle baissa la tête avant que leurs yeux puissent se croiser, tripota un morceau du drap du lit, les sourcils froncés comme elle se concentrait pour ne pas pleurer.
« Tara… »
Elle prit une inspiration, toujours sans le regarder en face.
« Les médecins ont dit que tu as perdu beaucoup de sang. Tu songes qu’ils font plus d’une dizaine d’années d’études pour m’annoncer quelque chose que j’ai largement eu l’occasion de constater ?… Ils… Ils ont dit qu’il te faudra te reposer, mais que la… balle n’a pas perforé le foie, alors c’est déjà positif. Tu doit éviter de faire des efforts, c’est-à-dire que je vais me transformer en fée du logis, et que toi tu resteras au lit pendant quelques jours. J’ai essayé de soudoyer l’infirmière de l’accueil pour qu’on te laisse sortir le plus tôt possible, mais tu vas devoir passer au moins une nuit ou deux ici. Tout à l’heure, il faudra que je remplisse des papiers et que je réponde aux questions des policiers, alors je devrai te laisser seul un moment. J’essaierai de faire que ce soit très rapide. Et… et… »
Elle avait parlé si vite qu’elle n’avait plus de souffle, et que son esprit vidé n’arrivait plus à lui fournir quoique ce soit d’inutile à raconter. Le désarroi l’assaillit jusqu’à la faire suffoquer. Les larmes lui montèrent aux yeux, quand enfin elle leva la tête vers son amour.
« Oh… Mon cœur, si tu savais comme j’ai eu peur… », souffla-t-elle en le dévorant des yeux, pas encore certaine qu’ils soit vraiment devant elle, en vie.


fiche par century sex (en quelque sorte...).
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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyDim 17 Nov - 18:37

Tara Ҩ Jim
« La vaste nuit allume ces étoiles...»  



- Les médecins ont dit que tu as perdu beaucoup de sang. Tu songes qu’ils font plus d’une dizaine d’années d’études pour m’annoncer quelque chose que j’ai largement eu l’occasion de constater ?… Ils… Ils ont dit qu’il te faudra te reposer, mais que la… balle n’a pas perforé le foie, alors c’est déjà positif. Tu doit éviter de faire des efforts, c’est-à-dire que je vais me transformer en fée du logis, et que toi tu resteras au lit pendant quelques jours. J’ai essayé de soudoyer l’infirmière de l’accueil pour qu’on te laisse sortir le plus tôt possible, mais tu vas devoir passer au moins une nuit ou deux ici. Tout à l’heure, il faudra que je remplisse des papiers et que je réponde aux questions des policiers, alors je devrai te laisser seul un moment. J’essaierai de faire que ce soit très rapide. Et… et…
Je ne comprends rien... Je ne comprends absolument rien...
J'ai encore la tête dans les vapes, le bip continue de cogner dans ma tête et je crois que j'ai froid... Du moins, c'est ce que mes lèvres tremblantes semble vouloir me dire. Je regarde Tara, mais elle a l'air tellement... Absente... Paniquée sans nul doute... Je tente de mettre de l'ordre dans mes pensées mais tout est encore flou...
Bon, procédons par étapes. Je ferme doucement les yeux, tentant de me souvenir de ce qu'elle venait de me dire.
J'ai perdu beaucoup de sang. Oui, cela semble logique lorsque je me souviens de cette fichu nuit. On m'a tiré dessus. J'ai déjà connu beaucoup de chose, on m'a déjà tiré dessus  mais, les lasers ne font pas la même chose. Les balles dans se monde semble prendre un malin plaisir à ce que la douleur dure encore et encore... Je peux encore sentir le sang lécher ma peau ainsi que mon vêtement, cherchant inlassablement un chemin afin de s'étendre encore plus. Et puis, il y avait aussi cette sensation très désagréable d'un objet inconnu dans l'organisme. Si je me souviens bien des films policier que j'ai vu, ils appellent ça une balle. Elle était en moi et malgré sa taille minime, elle prenait tout l'espace dans mon esprit.
Ensuite... Je plisse le nez me souvenant de ce qu'elle a dit. Elle a eu le temps de constater le sang... Oh... Mon amour... Non... J'aurais aimé qu'elle n'ait jamais à voir ça...
Je veux la protéger plus que tout, je ne doute pas qu'elle ait connu énormément de chose avec  John Silver. Et pourtant, je refuse de me dire qu'elle ait pu connaître l'horreur...
Je rouvre les yeux pour l'observer et remarque non sans mal à quel point cela lui ait douloureux... Mon cœur se serre, les bips s'emballent. Depuis que j'ai ouvert les yeux, je n'ai pas pu la voir de face. Elle évite mon regard et évite tout simplement une sorte de confrontation. Pourtant je crois que j'ai besoin de ça.
- Mon amour...
Je ne sais pas quoi dire, que puis-je faire pour pouvoir la rassurer.
- J'aurais... J'aurais souhaité que tu n'ai jamais eu à voir cela... Ma voix est rauque, ma gorge sèche. C'est tout simplement comme si je n'avais pas parlé depuis des jours, des semaines même. Je suis là...
C'est la seule chose qui me semble sensé pour la rassurer... Mais je suis pas sûr que cela suffise finalement.
Je ferme de nouveau les yeux afin de me souvenir de ce qu'elle a dit...
Me reposer, ouais cela me semble plutôt... Logique jusque là je suis tout à fait d'accord. J'ai peut être raté ma carrière ? J'aurais dû être médecin ! Mais ce que j'aime moi, c'est inventer... Mécano c'est clairement un métier pour moi. Mais bref, je crois que ce n'est pas vraiment le moment de me féliciter de mon choix de carrière.
Bon, la balle... Cette fameuse, n'a pas perforé le foie... Positif ? Oui je pense aussi... Bien ce que je disais, petit mais bon sang ce que c'est dangereux et douloureux. Éviter les efforts... Je plisse le nez, ce n'est pas vraiment mon genre de rester dans mon lit à ne rien faire. Au contraire, certains au boulot disent même que je suis hyper-actif. Je pense que c'est exagéré, mais il est vrai que j'aime bouger. Enfin, comparé à Tara qui est une vraie petite boule d’énergie, je suis de la gnognote ! C'est elle l'hyper-active tient !
Je secoue la tête, ce monologue intérieur est vraiment mauvais pour moi.
- Une fée du logis, je souris a cette pensée. Tu l'ai déjà.
Pour ce qui est de rester au lit, alors là je demande à voir. Un léger rire m'échappe lorsqu'elle me parle de sa tentative afin de me faire sortir plus vite.
- Tu me connais si bien Tara, oui elle sait que je déteste cette endroit, tout comme elle sait que rester sur place ne sera vraiment pas une partie de plaisir.
Je sens sa respiration encore terriblement rapide. Elle est en état de panique et je hais la voir comme ça. Je commence à me redresser, plissant le nez de douleur mais je ne m'arrête pas. Au contraire je continue de me redresser afin d'être presque en position assis.
Enfin... Enfin elle lève les yeux, et nos regards se croisent. Tout les deux intenses, amoureux et surtout remplit de larmes. De joie ? De peur ? Je ne sais pas trop mais... Tout ce que je sais c'est qu'on en a terriblement besoin.
- Oh… Mon cœur, si tu savais comme j’ai eu peur…
Je souffle doucement, attrapant son bras afin de la faire venir contre moi. Je grimace de nouveau mais ce n'es vraiment pas important comparé à la sentir si près. Mes bras autour d'elle, je caresse doucement sa peau nu afin de la calmer.
- Je suis là... Je ne t'abandonnerais pas... Je te l'ai promis Tara... Je ne t'abandonnerais plus jamais...
Les larmes coulent finalement sur mes joues et je suis incapable de les arrêter.
- J'ai encore trop de chose à faire avec toi... T'apprendre à conduire, réussir à ne pas te réveiller le matin afin que tu puisses pleinement profiter de ta gass' mâtiné, te voir porter une tenu d'infirmière sexy, te faire goûter chaque sorte de chocolat possible et imaginable, te rappeler chaque jour à quel point tu es belle, te dire tout le temps que je t'aime... Me marier avec toi...
Je souris à cette évocation. Car oui, nous allons nous marier... Cette idée m’effrayai un peu, l’épouser c'était une chose, et cela me semblait naturel, se marier... Je sais pas sûrement ces foutus préparatifs qui me rendent dingue... Mais aujourd'hui... J'ai failli y passer, j'en suis parfaitement conscient... Quelques facteur changeant et je serais mort !
Aujourd'hui, je sais que c'est la bonne, je sais que c'est elle. Elle est mienne et bientôt, quand j'irais mieux, quand j'aurais enfin trouver la bague, qu'on aura tout préparé, elle sera MA femme.

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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyLun 18 Nov - 19:55


Tara ♔ Jim


Merci de laisser votre message après le bip.
« Oui mon amour, c’est moi, je sais que tu dois encore être en train de travailler… … … Heum, excuse-moi je t’imaginais en train de travailler ! Je… voulais juste te dire que je suis presque arrivée à la maison et que j’ai un très bon dessert pour ce soir alors… Même si tu dois rentrer tard, je t’attendrai, ne t’inquiète pas ! Et on ne mangera que le dessert s’il le faut ! De toute façon je n’ai pas fait les courses et je crois qu’il n’y a qu’un tube de mayonnaise dans le frigo… Bon, à toute à l’heure, je t’aime ! »
Elle raccrocha et glissa son téléphone dans sa sacoche avant de frotter ses mains l’une contre l’autre en soufflant vivement dans l’air froid de novembre. Sans doute avait-elle été un peu optimiste, ce matin, en choisissant de ne sortir qu’avec cette petite jupe, ce pull et cette écharpe en laine, oubliant chaussettes, gants et manteau à la maison sous prétexte que le ciel était bien bleu. Elle avait seulement oublié que la nuit tombe vite, en automne, et que le thermomètre a du mal à aller au-dessus de 5°C. Malgré le ciel bleu, oui. Peu importe, elle était restée positive toute la journée, et la découverte de ce drôle de magasin de gâteaux à la façade or et vert poudré en avait ensoleillé les deux dernières heures. Pour une fois, elle était quasiment certaine qu’elle allait faire découvrir à Jim quelque chose de nouveau (d’habitude, c’était plutôt lui qui tâchait de lui enseigner la vie dans ce monde). Le macaron. Brillante invention ! Elle entrouvrit son sac pour vérifier que la petite boite mauve y soit toujours en sécurité, et en profita pour effleurer son deuxième achat de la journée du bout des doigts. Le genre de petite chose en dentelle « mignonne et provocante » avec lequel elle commençait à peine à se familiariser. Le dessert. Elle releva la tête, un sourire en coin était apparu sur ses lèvres et une légère couleur incarnate avait semé sa délicatesse sur ses joues. Il fut un temps où Tara avait appris à frôler les murs pour se déplacer dans les rues de Skyline Square. Instinct qu’elle avait fini par mettre de côté, habituée à ce que Jim la protège et l’encourage, habituée à être ouvertement heureuse. Il avait mis du temps à l’apprivoiser et à la faire sortir de sa coquille, et maintenant il n’était plus question pour elle de se cacher, de faire pâle figure, de baisser les yeux. Elle vivait tranquillement comme si le monde n’existait pas, restant suffisamment sociable pour indiquer gentiment leur chemin aux étrangers et pour proposer à de vieilles dames de les aider à traverser (elle aimait bien faire cela), mais elle avait volontairement choisi d’oublier ces quelques premiers mois qu’elle avait passés ici, à se sentir constamment traquée et à vouloir disparaître. Elle tourna dans leur rue en flânant sous les lampadaires, et commença à chercher ses clefs bien avant d’arriver devant leur porte (par expérience, elle savait que cette quête lui prenait généralement du temps). Après coup, peut-être dirait-elle qu’elle a effectivement vu une ombre sur le côté, du coin de l’œil, pendant qu’elle fouillait dans son sac, mais sur le moment elle n’y prêta pas assez attention. Toujours est-il qu’elle crut bousculer quelqu’un alors que cette personne lui était volontairement rentrée dedans.
« Oh, je vous demande pardon », dit-elle après avoir heurté l’inconnu, levant rapidement les yeux sur lui.
Elle crut pouvoir passer son chemin après s’être excusée mais elle en fut empêchée. Hélas, la porte de l’immeuble n’était qu’à trois mètres… Son cœur se serra. Son dos accusa le choc comme l’homme la projeta contre le mur en la tenant par les poignets. Elle ne pensait qu’à crier mais très vite il contra cette idée en appuyant sa main sur sa bouche tout en lui soufflant au visage des insanités et son haleine putride. Elle n’arrivait pas à respirer, il faisait pression sur sa gorge de sa main libre, et semblait attendre qu’elle soit trop épuisée pour se débattre, ce qui ne tarda pas à arriver. Il glissa son genou entre ses jambes, la plaquant toujours contre le mur, et Tara crut mourir sur place. Elle le regarda s’approcher, elle le sentit se coller complètement à elle, une forte envie de vomir lui retourna l’estomac. Il commit la grave erreur de la croire définitivement tétanisée, toute à lui, et retira sa main de sur ses lèvres. Elle le mordit de toutes ses forces, violemment, à sa hauteur c’est-à-dire dans son cou, ce qui la dégouta mais la sauva probablement, car l’autre recula en poussant un cri. Il l’aurait sans doute frappée, cela se voyait sur son visage tordu de haine, si quelqu’un ne s’était pas interposé. Indistinctement, Tara vit une silhouette fondre sur son agresseur et lui donner un coup de poing au visage brutalement, comme possédé, saisi de fureur. Elle n’y voyait rien, elle avança à tâtons en se retenant au mur, les larmes lui brouillant la vue, abrutie par une forte nausée. Ses jambes ne voulurent pas avancer plus d’un mètre, alors elle resta, tremblante et stupéfiée, les yeux fixés sur les deux ombres devant elle. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qu’elle avait exactement sous les yeux. Rétrospectivement, elle comprit pourquoi l’homme qui l’avait secourue avait frappé l’autre si fort, pourquoi il s’était montré si courageux.
« Mon dieu, Jim », glapit-elle en reconnaissant son amoureux, dos à elle.
« Tara, rentra à la maison. »
Il avait répondu sans se retourner, sa voix rauque, déformée par la colère, d’un ton sans appel. Maintenant, elle ne voulait plus se sauver, elle voulait rester là et empêcher l’inconnu de faire du mal à Jim. Elle secoua la tête mais Jim ne la regardait pas, il cogna de nouveau l’autre homme. Il n’y avait qu’une seule chose qu’elle puisse faire pour aider Jim. Elle chercha son sac à travers la pénombre, qu’elle avait laissé tomber contre le mur. Elle le traina par l’anse et rassembla ses forces pour se décoller du mur et rejoindre le hall de l’immeuble. Elle le fit. Il était hors de question qu’elle rentre à la maison en attendant que cela se passe, cependant. Elle lutta contre tout son corps qui était au bord de l’évanouissement pour composer le numéro de la police. Suspendue au bruit des tonalités, elle eut le temps de remarquer un goût âcre et horriblement salé dans sa bouche. Au moins, elle avait mordu l’autre jusqu’au sang, et elle espéra qu’il en crèverait. Avant de blesser Jim…

« Je suis là… Je ne t’abandonnerait pas… »
Elle entendait à peine. Elle essayait mais le son était étouffé.
« Je ne t’abandonnerait plus jamais… »
Il lui saisit le bras. Tout son corps se raidit. Il l’attira contre elle et elle crut qu’elle allait le frapper. C’est son odeur qui l’en empêcha, la tendresse qui émanait de lui, mais elle ne voulait pas qu’il la tienne comme cela. Elle s’écarta de lui le plus doucement possible pour ne pas être blessante, mais de façon rigide et décidée.
« Je ne… peux pas », articula-t-elle en se remettant à trembler de tous ses membres, livide.
Elle recula d’un pas pour se tenir hors de la portée de Jim. Elle savait qu’il avait besoin d’être rassuré. Elle se haïssait d’être incapable de lui faire du bien, de lui dire des mots doux ou de l’embrasser. Elle n’arrivait pas à s’enlever de l’esprit la silhouette qui s’estompait dans l’obscurité. Elle n’arrivait pas à focaliser son esprit sur autre chose que cette idée : il est en vie. L’autre. Et cette image mentale de lui revenait à un suicide intérieur. Il lui semblait qu’elle avait encore le goût de son sang dans la bouche. Cela lui donnait envie de se mettre deux doigts au fond de la gorge, mais elle savait que le goût ne passerait pas ainsi. Jim essaya alors de la réconforter. Cela la fit se sentir encore plus coupable. Encore plus sale.
« … te rappeler chaque jour à quel point tu es belle, te dire tout le temps que je t’aime… Me marier avec toi… »
Elle essaya de lui sourire, elle hocha la tête et lui sourit, mais ses yeux étaient vidés de toute expression. Elle ne pouvait pas lui mentir, alors elle se remit à pleurer et s’affaissa, appuyée contre le mur derrière elle.
« Je suis désolée… Je suis… »
Incapable de faire semblant. C’était traumatisant pour lui comme pour elle. La seule différence, c’est que lui avait pris une balle, qu’il avait été opéré, qu’il avait passé huit heures aux soins intensifs et deux en salle de réveil. Elle, elle avait gardé les yeux grands ouverts et personne ne l’avait soignée. Il aurait une cicatrice mais elle aurait des séquelles béantes au fond de son âme, et personne ne pourrait jamais la réparer. A part le temps. Mais combien de temps ? Elle s’était laissée glisser contre le mur et avait replié ses genoux contre sa poitrine. Maintenant que Jim était sauvé elle sentait qu’elle-même avait mal, ce qu’elle avait choisi d’ignorer tout ce temps, torturée d’angoisse au sujet de son amoureux.
« Je ne peux pas t’épouser, c’est impossible », hoqueta-t-elle en essayant de calmer ses sanglots.
Elle ferma les yeux et se cacha le visage.
« Tu ne serais pas ici si je n’étais pas là. Je ne peux pas faire l’innocente. C’est parce que j’ai eu besoin d’être sauvée que tu es là et je ne me le pardonnerai jamais. Et ce genre de chose m’arrive parce que je le mérite, parce que je me comporte mal et que je… Je ne suis pas censée être heureuse. Je ne suis même pas censée être humaine. Tu ne peux pas m’épouser parce que c’est contre nature et parce que je n’en peux plus de te faire du mal. Je n’en peux plus… »
Suicide mental.


fiche par century sex (en quelque sorte...).

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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyMar 26 Nov - 0:00

Tara Ҩ Jim
« La vaste nuit allume ces étoiles...»  



Je ne comprends tout simplement pas ce qu'il se passe. Tout est brumeux, les bruits semblent trop présent, les couleurs trop vivent et je ne parle pas de la couleur trop lumineuse... J'ai tout simplement l'impression de faire un cauchemar. Ce ne serait pas la première fois, et la Tara maléfique est la première à me faire perdre totalement pied. Elle a un certain dont pour me rendre incroyablement vulnérable. Me faisant ainsi toujours réaliser à quel point sans elle je ne suis rien. J'aime à me croire fort, un homme autonome qui n'a besoin de rien.... mais j'ai besoin d'elle, d'une façon certainement démesurée...
Et même si je doute de la véracité de ce moment, malgré la douleur qui me pousse à croire que tout ceci est bien réel, je veux rassurer Tara... Je serais toujours là... Je lui ai promis et je ne romprais plus jamais cette promesse. Je l'ai assez faite souffrir avec ça, je ne compte pas recommencer. Je l'aime tout simplement trop pour faire ça.
Je l'attire contre moi, alors que je la sens se crisper... Non, pourquoi es-tu ainsi ? Qu'ai-je fais pour que tu te montre aussi distante avec moi ?
Elle finit par s'écarter ne restant pas assez contre moi à mon goût. Mon cœur se serre, quelque chose ne va pas et ça me fait  mal... Plus que la douleur physique, c'est une douleur impalpable  et inconsolable tant qu'elle agit ainsi avec moi. Elle est vraiment la seule à pouvoir me rendre aussi heureux qu'un enfant face à ses cadeaux de Noël, que de me rendre aussi misérable que quand mon père m'a abandonné... Quelle pouvoir a-t-elle donc sur moi !
- Je ne… peux pas
En la voyant trembler, tout ce que je veux, c'est la reprendre dans mes bras. Mais tout ce que je sais, c'est que si je tente encore une fois de la prendre dans mes bras, elle s'écartera de nouveau, détruisant un peu plus les morceau de mon cœur détruit.
Et puis, son pas ne fais que renforcer ce sentiment, elle ne veut pas que je la serre.
Mais je veux la retenir... Et je veux qu'elle sache que je serais toujours là... Pour lui dire tout ce que j'ai sur le cœur encore et encore. Elle est belle, magnifique même... Je l'aime, et l'avoir demandé en mariage fut la meilleur décision que j'ai pu prendre de toute ma vie.
- Je suis désolée… Je suis…
Cela n'est jamais bon signe, surtout lorsqu'elle se montre aussi distante avec moi... Mon corps se mets à trembler doucement. Je ne saurais dire si c'est de froid, de peur ou juste un effet dramatique dans ce qui est en train de se tramer.
Que peut-il bien se passer dans sa tête en ce moment même ? Elle semble si fatiguée, le regard perdu et si fragile. J'ai l'impression de retrouver la Tara du tout début, celle qui a peur, celle qui n'ose pas en quelque sorte... Je déteste la voir ainsi, et ce que je déteste par dessus tout, c'est me sentir si impuissant face à la situation. Je suis couché, là sur se foutu lit, a grimacer au moindre geste. C'est totalement insensé !
Je ne peux même pas me lever et la forcer a rester dans mes bras. Ce serait certes, terriblement égoïste, mais ne se sentirait-elle pas mieux ?
La voilà par terre, genoux contre la poitrine dans une position si triste et effrayante... Oh combien de fois ai-je pris cette position et est-elle venu me consoler... Les rôles sont inversés et maintenant, je suis incapable de lui rendre la pareille.
- Je ne peux pas t’épouser, c’est impossible.
Les grands yeux... Je crois que c'est ce qui caractérise le plus mon visage en cet instant même. J'ai l'impression de tout simplement rêver... Non... Elle a pas pu dire ça... Ma mâchoire se crispe sous l'effet de la colère, de la tristesse et de tout ce qui me traversent en cet instant.
- Tu ne peux pas... Ou tu ne veux pas...
Ma voix est aussi froide que la glace. Je ne comprends pas ce qu'il est en train de se passer. Au lieu de me faire miroiter je ne sais quel truc... Si elle ne veux pas, n'aurait-elle pu clairement me dire non la première fois... Au lieu de me briser le cœur là... Les larmes me montent aux yeux et je fais tout pour les retenir respirant de plus en plus fort.
- Tu ne serais pas ici si je n’étais pas là. Je ne peux pas faire l’innocente. C’est parce que j’ai eu besoin d’être sauvée que tu es là et je ne me le pardonnerai jamais. Et ce genre de chose m’arrive parce que je le mérite, parce que je me comporte mal et que je… Je ne suis pas censée être heureuse. Je ne suis même pas censée être humaine. Tu ne peux pas m’épouser parce que c’est contre nature et parce que je n’en peux plus de te faire du mal. Je n’en peux plus…
Je me tourne vers elle. Quoi ? Mais c'est n'importe quoi... Voila que maintenant elle se rejette la faute sur sa magnifique personne. Tara, la personne la plus innocente, douce et pure que je connaisse... Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre.
- On sait tout les deux que sans toi je ne suis rien... Souviens toi de ce qu'il s'est passé lorsque tu m'as quitté... Et cela n'a prit qu'une nuit pour que je devienne totalement dingue et que je souhaite crever... Et maintenant tu comptes me laisser... Parce que c'est soit disant contre nature... Je t'en prie TARA ! Ce nouveau monde... On prenait ça pour une malédiction au départ, mais regarde nous maintenant ! Tu m'as permis de voir le bon en cette planète... Et je crois au destin... Et le destin me prouve clairement que le fait que tu sois humaine maintenant, et qu'on soit ensemble, c'est ce qui était écrit !
Je suis presque en train de hurler tant je deviens fou. Je m'agite dans mon lit, lâche quelques gémissements de douleur, mais je m'en fou. Tout ce que je veux c'est qu'elle reste auprès de moi...
- De toutes les personnes sur cette planète, de l'univers tout entier, tu es celle qui mérite le plus d'être heureuse... Mais tu es tellement bonne envers les autres, tu es tellement généreuse que tu ne le vois même pas !
Les larmes coulent finalement et je détourne la tête.
- Je peux concevoir que je ne suis pas... Le meilleur parti pour te rendre heureuse... Que je ne te mérite pas, et que je suis bien loin d'être la plus belle chose qui te sois arrivé... Mais toi, toi tu es celle qui me rends heureux... C'est certainement égoïste de te dire ça, mais tu es la meilleure chose qui me soit arrivée... Tu es celle que j'aime Tara...
Je baisse finalement le visage, me tournant un peu plus et au final je ne la vois plus.
- Mais si c'est que tu souhaites vraiment... Qui suis-je pour te l'interdire...
Je ferme les yeux, les larmes coulant tel un flot de lave sur ma joue, me marquant ainsi à vie... Je sens qu'elle m'échappe et je n'y peux rien... Je suis en train de perdre la femme de ma vie.

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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyMer 27 Nov - 0:54


Tara ♔ Jim

« On a souvent bien plus de peur que de  mal ;
et l'imagination nous fait bien plus souffrir que la réalité »

Sénèque  


Ce n’était vraiment pas le bon moment. A l’instant où les mots franchirent ses lèvres, elle sut qu’elle n’aurait jamais dû parler de cela alors que Jim était dans un tel état. Un homme qui prend une balle pour vous, c’est… Il n’y a pas de mot. Comment pouvait-elle l’assaillir dès son réveil de toutes ses angoisses, comment pouvait-elle cristalliser sur lui toute la rancœur et l’effroi qu’elle avait éprouvés vis-à-vis de son agresseur ? Elle était morte de peur, simplement. Tout ce qu’ils avaient mis des mois à construire, toute la confiance en elle qu’elle avait durement acquise, le prix de tous leurs efforts pour former un couple solide, tout était ébranlé aujourd’hui. De nouveau elle était cette pâle petite fille qui marchait en frôlant les murs et qui ouvrait de grands yeux terrifiés au moindre mouvement brusque. La fille de la rue.
« Tu ne peux pas… Ou tu ne veux pas… »
Le ton si brutal et si désemparé de Jim, les flocons polaires qui en voilaient le timbre, l’inflexion sèche quoique hésitante, comme s’il tombait des nues et qu’il voulait l’entrainer dans sa chute par simple méchanceté… par simple habitude. Tout cela finit de la faire s’écrouler contre le mur de crépit blanc cassé derrière elle. Voulait-il réellement qu’elle réponde à cette question ? Saurait-elle quoi répondre ? Elle appuya sa joue sur ses genoux repliés et fixa le tableau ridiculement vide accroché au mur latéral. Cela représentait des cercles emboîtés, une espèce de condensé abstrait de tout ce que le surréalisme avait eu de plus publicitaire et de moins profond. Elle ferma les yeux, mais les rouvrit tout d’un coup. Elle aimerait dormir. Depuis des heures qu’elle attendait d’avoir des nouvelles de Jim, ne pensant qu’à lui, l’accompagnant de loin aussi fort que possible, à chaque fois que ses paupières se fermaient sur les rivières échauffées de ses iris, elle voyait (comme définitivement imprimée sur sa rétine) l’image de l’homme collé contre elle. Jim reprit la parole alors qu’elle essayait de se redresser vainement, imprimant la marque fine de ses doigts moites sur le carrelage marbré.
« On sait tous les deux que sans toi je ne suis rien… Souviens-toi de ce qu’il s’est passé lorsque tu m’as quitté… Et cela n’a prit qu’une nuit pour que je devienne totalement dingue et que je souhaite crever. »
Le cœur de Tara se serra, son cerveau sembla crépiter dans sa boîte crânienne remplie de lave. Elle aurait dû s’y attendre. Le meilleur moyen dont disposait Jim pour la punir était de lui rappeler combien elle avait été injuste avec lui et comment il ne pouvait pas survivre sans elle. Le dernier mot, violent lui aussi, contamina l’air ambiant et finir de la laminer. Jim haussa le ton, il cria son prénom comme pour l’obliger à se secouer. Elle le regarda, toute petite au bas de son lit, essaya de toutes ses forces, mais fut incapable de réagir. « Ce qui était écrit ». Ah bon ? Il y a un livre qui dit que Tara et Jim doivent impérativement se marier, autrement cela dérèglerait l’équilibre de l’univers ? C’est cela, son argument principal ? Tu dois m’épouser parce que c’est ainsi que ça doit être ? La jeune femme resta sans comprendre, mais, en même temps, elle se mordillait la lèvre inférieure, sentant, au fond, sournoisement, une petite flamme se rallumer en elle, une petite étincelle ténue qui sautillait en clin d’œil dans son ventre et qui risquait de monter à ses lèvres pour démarrer l’incendie. C’était toujours ainsi que cela démarrait entre Jim et elle. Ils n’étaient pas toujours d’accord, en fait ils n’étaient jamais d’accord sur rien… Et Tara se contenait de toutes ses forces pour se taire, pour éviter de lui montrer tous les manques dans son argumentation, tous les vides qui restaient à combler. Elle pria alors pour que Jim se taise à son tour, elle pria pour qu’il s’endorme sans la provoquer davantage.

« Tu es celle qui mérite le plus d’être heureuse… ». De nouveau, son cœur se serra. Des réminiscences, une impression de déjà vécu. Oh non, par pitié, elle ne voulait pas se rappeler de cela maintenant. Trop tard, mille fois trop tard, elle avait devant les yeux le regard d’Aiden, qui entourait sa taille de ses bras et lui disait les mêmes mots : « Personne n’a plus le droit d’être heureux que toi ». Très vite, cependant, le décor fondit et fut noyé de brume, quand son ami pointa du doigt une espèce d’acte manqué de la jeune femme, affirmant : « Tu ne veux pas être heureuse, tu sais au fond que tu le mérites, mais quelque chose te bloque ». Tara se releva d’une secousse, comme sous la nécessité criante de tout son corps de bouger un grand coup pour ne pas écouter ces bribes de souvenirs qui chahutaient à son oreille. Elle s’appuya de nouveau contre le mur, tremblant sur ses jambes, et fixa sur Jim un regard inhabité, perdu. Elle remarqua alors les myriades de larmes dans les yeux de son fiancé, comprit qu’il enrageait. Les décharges sonores de la machine à laquelle il était relié commençaient à s’accélérer, donnant directement la parole au propre cœur du jeune homme, qui accusait Tara de lui faire tant de mal.
« Toi, tu es celle qui me rend heureux… C’est certainement égoïste de te dire cela, mais tu es la meilleure chose qui me soit arrivée… Tu es celle que j’aime, Tara… »
Jim commençait à s’agiter et Tara prenait garde aux piques de tension qui s’affichaient à l’écran. Il se retourna dans son lit pour lui tourner le dos. Inutile de se cacher, elle savait que les larmes avaient commencé à tracer leurs sillons acides sur ses joues.
« Mais si c’est ce que tu souhaites vraiment… Qui suis-je pour te l’interdire… »
Elle aurait pu s’arrêter sur la manière absolument odieuse dont il la culpabilisait d’oser émettre un doute, mais elle l’aimait trop pour lui en vouloir de recourir à la ruse contre elle. Elle retrouva une espèce de courage, mais un courage qui lui faisait peur et qui ne laissait rien présager de bon. Il était de la même sorte que celui qu’elle avait déployé au milieu de leur salon dévasté par les coups de Jim, quelques mois auparavant, une seconde avant qu’elle lui dise les choses les plus blessantes qu’elle pouvait trouver à prononcer. C’était le courage des animaux à l’agonie, celui qui les pousse à mordre avant de s’éteindre.

Elle fit le tour du lit en se raccrochant à ce qu’elle pouvait pour ne pas trébucher, et se planta devant Jim. Elle l’observa une seconde, avant de tirer un tabouret sur lequel elle prit place. Elle lui caressa la joue et essuya ses larmes du bout des doigts, souffla doucement un air frais sur son front enfiévré, passa sa main dans ses cheveux tendrement, sans rien dire.
« Calme-toi mon amour », murmura-t-elle d’un ton presque maternel.
Elle lui donna l’exemple pour respirer profondément, inspirer longuement par le nez et souffler doucement par la bouche, jusqu’à ce que les bruits de la machine indiquent que son cœur s’était calmé. Tout cela prit cinq bonnes minutes, au cours desquelles elle ne cessa pas de le caresser, de poser sur lui un regard affectueux pour l’encourager à se maîtriser. Ensuite, elle mit sa main dans la sienne et le regarda sérieusement.
« Maintenant tu vas me laisser parler, je continuerai de chuchoter et toi tu resteras concentré sur les bruits de cette machine, car je ne veux pas que tu t’énerves. Nous n’aurions jamais dû avoir cette conversation aujourd’hui, je te demande mille fois pardon, mais à présent je ne peux pas te laisser dans l’incertitude. »
Elle aussi, elle allait rester calme. Elle n’allait pas lui dire la moitié des choses qui la démangeaient car il n’était pas question que l’état de santé de Jim empire à cause d’elle encore plus. Cependant, il avait dit des choses auxquelles elle se devait de répondre ou, plus précisément, il n’avait pas dit certaines choses qu’elle ne pouvait plus ignorer.
« Tu as raison, tu es égoïste, mais ce n’est pas une découverte pour moi, je t’ai toujours aimé malgré cela. Comme toi tu m’aimes alors que je suis capricieuse, volcanique et insupportable. Je ne peux même pas décemment t’en vouloir de ne pas m’avoir demandé comment je me sens ni de ne pas t’être inquiété de savoir si je ne vais pas être traumatisée à vie après cette nuit. Je suis entièrement tournée vers toi, tu es mon soleil et je ne vis qu’à travers toi. C’est normal, c’est ce qui a toujours été, et c’est ce qui m’a toujours rendue heureuse. »
Elle parlait tout doucement, d’une voix légèrement brisée à cause de la fatigue, mais étonnamment calme, de façon très concentrée pour lui faire passer le plus délicatement possible un message qui, en réalité, la rendait folle de chagrin.
« Je ne peux même pas te tenir rigueur de me faire du chantage affectif, car je suppose que, quand tu te remémoreras cette scène dans quelques jours, tu ne pourras pas concevoir que tu m’aies accusée de t’assassiner si jamais j’ose douter un instant de nous. Je ne t’en veux de rien, c’est tout le contraire, je te pardonne absolument tout sans même que tu m’aies demandé pardon. »
Elle prit une inspiration car elle sentait qu’elle avait laissé poindre l’ironie dans son discours, et, de tout son cœur, elle ne voulait pas relancer une nouvelle dispute.
« J’ai vu Aiden il y a quelques jours, lâcha-t-elle dans un souffle. Je voulais lui demander d’être mon témoin, pour notre mariage, car je voulais que tout soit parfait, exécuté dans les règles. C’est alors que je me suis aperçue de quelque chose : j’exécute des règles. Je ne sais même pas pourquoi il me faudrait un témoin, une alliance, un contrat de mariage. Je ne sais même pas pourquoi il faudrait qu’on se marie. Nous étions bien tels que nous étions, non ? Je… Je ne remettrai jamais en doute l’amour que je te porte. Il est fixé, il existe depuis toujours. Je remets en cause la façon qu’on a de se le témoigner. La façon dont je t’appartiens et dont on se promet des choses. Il y a des sujets qu’on n’a même jamais abordés ensemble parce que j’ai toujours eu trop peur de te fâcher et de te perdre pour en discuter avec toi. Comment puis-je te promettre ma foi éternelle si je doute d’emblée qu’on ait été sincère l’un avec l’autre au départ ? »
C’était une vraie question, pas une provocation, pas une façon de lui faire de la peine. Elle lui demandait cela parce qu’elle avait besoin de comprendre profondément, absolument ce qu’était une promesse, ce que représentait le mariage, pour pouvoir s’engager. Son cœur se mit à battre plus fort, elle baissa les yeux et demanda plus doucement :
« Par exemple… Depuis quand est-ce que tu penses m’aimer ? A quel moment est-ce que tu as arrêté d’aimer Kathlynn pour te découvrir une passion à mon égard ? Je sais que c’est presque un sujet tabou, c’est pour cela que je ne t’ai jamais posé cette question mais… tu comprends, je suis à la veille de faire quelque chose qui m’est totalement étranger parce que je sais que tu en as besoin, alors, il faut que je sache… Nous ne sommes pas à égalité, Jim. Tu m’as demandée en mariage parce que tu m’aimes depuis un an. Je t’ai répondu « oui » avant de penser à réfléchir, parce que je suis née pour t’aimer, et que je t’attendais depuis un siècle. »


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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyDim 1 Déc - 22:18

Tara Ҩ Jim
« La vaste nuit allume ces étoiles...»  



Je ne mâche pas mes mots. Ils sortent tout seul au rythme de mon cœur qui bat de plus en plus vite. Sur le coup je ne pense même pas au conséquence. Je ne pense pas à sa douleur... Je ne sais que trop déjà que je ne la mérite pas, mais elle fait de moi un homme meilleur. Elle fait de moi une personne bonne que je n'aurais jamais cru pouvoir être... Combien de fois ai-je déçu ma mère avant de devenir un homme d'honneur. Et je pensais que Tara faisait partie de ses personnes qui savait ainsi voir le bon en moi.
Je ne me livre pas beaucoup, je ne le sais que trop, et pourtant j'ai l'impression d'être un véritable livre ouvert pour elle. La preuve sont dans mes mots, je parle sincèrement, laissant ainsi mon cœur parler à vif.
Je ne suis même pas sûr de vouloir qu'elle réponde, si elle me dit qu'elle ne veux pas m'épouser, je ne sais vraiment pas comment je réagirais.
Déjà que je m'agite. Dire que je me suis réveillé il n'y a que quelques minutes, c'est assez... Brutal comme réveil je trouve. Mon ventre me fais un mal de chien, mes muscles me tire, j'ai un tube dans le nez qui me rends dingue si bien que je sens que je vais bientôt le retirer  si ça continue.
Et je parle, et je parle, je remémore la dernière fois qu'elle m'a quitté, mais je ne dis pas ça dans le but de lui faire du mal ou de simplement la blesser de la pire des façons. Je ne cherche en aucun cas à la punir. C'est juste une constatation. Elle est partie, en une nuit j'étais mort.
Je ne cesse de parler, et finalement je lui dis qu'elle mérite le bonheur, car c'est tout simplement la vérité. Personne ne le mérite plus qu'elle. Elle est la douceur et la tendresse, elle est la gentillesse et le bonheur, elle est le rayon de soleil qui éclaire tout sur son passage. Après tout ce qu'elle a vécu, elle, elle mérite plus que tout d'être heureuse. Si elle ne le mérite pas, qui franchement ?! Et je sais déjà la réponse, personne.
Mais je veux faire parti de ce bonheur. Je veux être en partie la cause de ses sourires, de ses rires communicatif ou de ses yeux pétillants de joie.
Je veux croire en cette étoile, ou au destin comme ils disent ici. J'aime à croire que Tara m'est destiné et qu'il en sera ainsi pour toujours. Mais qui-suis-je pour exiger cela. Dans le fond, je ne veux pas la retenir de force. Si elle veux partir, elle partira, parce que je l'aime trop pour devenir un bourreau la gardant dans une prison doré.
Le dos tourné à elle, laissant les larmes couler sur mes joues je me sens démunie, je suis encore une fois ce petit garçon que l'on abandonne. Oui, je suis bel est bien le genre de personne que l'on aime abandonner.
J'entends du mouvement et je sens qu'elle va partir... Et pourtant elle m'étonne encore lorsque je la vois en face de moi, me regardant avec cette intensité effrayante et hypnotique.
Un bruit affreux, un tabouret plus proche et elle s'assoit en face de moi. Sa main se pose sur ma joue et je ferme les yeux un moment. Je sens ses doigts caresser doucement ma peau, et l'eau sur mes joues s'étaler alors qu'elle essaye de sécher tout cela. Je garde les yeux ainsi, fermé. Je tente de reprendre mon souffle, de me calmer et surtout de calmer les larmes qui n'ont pas envie d'arrêter leur rythme effréné.
Ma peau frissonne lorsque son souffle se fait sentir et la chair de poule m'envahit lorsque sa main glisse dans mes cheveux.
- Calme-toi mon amour.
Me calmer ? Comment le puis-je lorsqu'elle prononce de tel mot. Comment puis-je sincèrement rester tranquille alors que j'aurais pu mourir quelques jours avant et que je souhaite vivre chaque seconde avec elle.
Je rouvre les yeux et la regarde respirer calmement. Je comprends rapidement que je dois suivre son exemple et je souffle doucement. Rapidement nos souffles sont à l'unisson et mon cœur bat de nouveau normalement.
Je souris doucement. Encore une fois, elle est là pour me sauver... Enfin c'est certainement exagéré dans cette situation mais sans elle je ne peux être cette douceur.
- Maintenant tu vas me laisser parler, je continuerai de chuchoter et toi tu resteras concentré sur les bruits de cette machine, car je ne veux pas que tu t’énerves. Nous n’aurions jamais dû avoir cette conversation aujourd’hui, je te demande mille fois pardon, mais à présent je ne peux pas te laisser dans l’incertitude.
J'hoche la tête frénétiquement. Cette conversation il semblerait que nous aurions dû l'avoir il y a un moment déjà.
- Tu as raison, tu es égoïste, mais ce n’est pas une découverte pour moi, je t’ai toujours aimé malgré cela. Comme toi tu m’aimes alors que je suis capricieuse, volcanique et insupportable. Je ne peux même pas décemment t’en vouloir de ne pas m’avoir demandé comment je me sens ni de ne pas t’être inquiété de savoir si je ne vais pas être traumatisée à vie après cette nuit. Je suis entièrement tournée vers toi, tu es mon soleil et je ne vis qu’à travers toi. C’est normal, c’est ce qui a toujours été, et c’est ce qui m’a toujours rendue heureuse.
Je la regarde gravement, écoutant chacunes de ses paroles. C'est ainsi, je suis un égoïste même pour elle... Elle dit m'aimer, cela rattrape mon manque de tact non ?... Et la colère reprends le dessus...
- Tara... Je me réveille à peine et crois moi... Je ne suis même pas sûr d'être encore réveillé... Tu me dis tout un baratin donc je ne comprends pas la moitié, je tente de te rassurer car je hais te voir pleurer et tu finis par me dire que tu ne veux pas m'épouser... Je ne comprends rien... Et quand tu le dis comme ça... Tu as raison, je suis affreux...
Les larmes coulent de nouveau... Putain je suis un vrai connard égoïste.
- Si je te demande maintenant comment tu vas, j'imagine que tu vas me rire à la figure et me dire qu'est ce que ça peut me faire...
Je soulève une main que je pose contre sa joue doucement m'attendant à ce qu'elle se retire malheureusement.
- Est-ce que ça va ?...
Ma voix est un murmure, m’inquiétant vraiment pour elle. Si je n'étais pas arrivé... Putain...
- Je ne peux même pas te tenir rigueur de me faire du chantage affectif, car je suppose que, quand tu te remémoreras cette scène dans quelques jours, tu ne pourras pas concevoir que tu m’aies accusée de t’assassiner si jamais j’ose douter un instant de nous. Je ne t’en veux de rien, c’est tout le contraire, je te pardonne absolument tout sans même que tu m’aies demandé pardon.
Je la regarde tristement. Je ne me suis jamais sentis aussi pathétique qu'en cet instant.
- J’ai vu Aiden il y a quelques jours.
Aiden ?! C'est qui celui là ?
- Qui est Aiden ?!
- Je voulais lui demander d’être mon témoin, pour notre mariage, car je voulais que tout soit parfait, exécuté dans les règles. C’est alors que je me suis aperçue de quelque chose : j’exécute des règles. Je ne sais même pas pourquoi il me faudrait un témoin, une alliance, un contrat de mariage. Je ne sais même pas pourquoi il faudrait qu’on se marie. Nous étions bien tels que nous étions, non ? Je… Je ne remettrai jamais en doute l’amour que je te porte. Il est fixé, il existe depuis toujours. Je remets en cause la façon qu’on a de se le témoigner. La façon dont je t’appartiens et dont on se promet des choses. Il y a des sujets qu’on n’a même jamais abordés ensemble parce que j’ai toujours eu trop peur de te fâcher et de te perdre pour en discuter avec toi. Comment puis-je te promettre ma foi éternelle si je doute d’emblée qu’on ait été sincère l’un avec l’autre au départ ?
J'écoute ses questionnement sans rien dire. Je ne veux pas la couper alors qu'elle semble vraiment troublée. Je me demande vraiment pourquoi nous n'avons pas eu cette conversation avant. Je pensais vraiment que tout allait bien. Il est vrai que je ne parle pas beaucoup, que je reste quelqu'un de secret mais dès qu'elle me demande quelque chose... Je me plais à croire que je réponds à tout... Mais je ne me suis trompé lourdement.
- Par exemple… Depuis quand est-ce que tu penses m’aimer ? A quel moment est-ce que tu as arrêté d’aimer Kathlynn pour te découvrir une passion à mon égard ? Je sais que c’est presque un sujet tabou, c’est pour cela que je ne t’ai jamais posé cette question mais… tu comprends, je suis à la veille de faire quelque chose qui m’est totalement étranger parce que je sais que tu en as besoin, alors, il faut que je sache… Nous ne sommes pas à égalité, Jim. Tu m’as demandée en mariage parce que tu m’aimes depuis un an. Je t’ai répondu « oui » avant de penser à réfléchir, parce que je suis née pour t’aimer, et que je t’attendais depuis un siècle.
- Il me semblait t'avoir déjà parlé du mariage selon mon point de vu... C'est une promesse d'amour éternel, c'est afin de montrer au monde que je suis tiens, et que tu es mienne. Nous étions très bien comme nous étions... Disons qu'à cet instant ou je te retrouvais, c'était aussi une façon de me rassurer en étant sûr que tu allais être mienne... Ce n'est pas de toi que je doute, mais de moi. Car c'est bien moi le problème...
Je prends une grande inspiration plissant mon nez de dégoût. C'est ça, je me dégoûte là en cet instant.
- Et je veux être sincère avec toi Tara... Je t'ai toujours aimé, que ce soit amicalement ou amoureusement. Il m'a juste fallu du temps pour que tout cela grandisse en moi, et pour comprendre que c'était toi... Tu me connais, et tu sais que les engagements ce ne sont pas mes trucs... J'ai préféré me voiler la face plutôt que de foncer avec toi... Pour ce qui est de Kathlynn, je l'ai aimé oui, mais... Elle n'est pas toi Tara... Tu me trouveras peut être idiot de dire ça, mais c'est la vérité... Tu as toujours été là pour moi, même lorsque je te faisais du mal... Et encore aujourd'hui je recommence le même schéma et tu es toujours là... Il faudrait être fou pour ne pas t'aimer Tara... Parce que je t'aime... Plus que tout et pour toi, je ferais n'importe quoi... Demande moi, je le ferais... Tu dis que tu ne peux pas m'épouser... Très bien, tout ce que je veux c'est être auprès de toi.
Mon cœur s'agite de nouveau et je ferme les yeux pour tenter de calmer ma respiration.
- Ne me quitte pas... Tu es né pour m'aimer... Je crèverais d'amour si tu t'en vas...

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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyVen 6 Déc - 1:55


Tara ♔ Jim


« Where we love is home - home that our feet
may leave, but not our hearts »

Oliver Wendell Holmes  


« … Et quand tu le dis comme ça… Tu as raison, je suis affreux… »
Et de nouveau les larmes coulèrent sur les joues de Jim, alors qu’elle venait à peine d’effacer leurs sœurs, la faisant se sentir impuissante à le consoler. En même temps, elle recevait un coup de plus, encore un revers de culpabilité en plein ventre. Elle était redevenue stoïque, les yeux secs, la bouche inexpressive, se demandant juste ce qu’il y avait d’absolument cruel en elle pour qu’elle ait mis Jim dans un tel état dès son réveil. Elle aurait dû se taire, mais peut-être s’était-elle tue trop longtemps. Elle allait le quitter. Froidement, peut-être. Cette révélation lui apparut tout à coup, violente pour la gorge, nocturne pour l’univers entier. Le monde venait de s’éteindre dans les rues dépeuplées de son cœur. Elle allait le quitter au moment où il avait le plus besoin d’elle. Mais elle allait le quitter, parce qu’actuellement elle avait l’impression que les larmes qu’il pleurait auraient dû être les siennes. Quand un maillon d’une chaine cède, il faut que l’autre soit fort. Alors, elle avait arrêté de pleurer. Elle avait envie. De pleurer, et de frapper quelque chose. Elle aurait voulu que Jim n’arrive pas à temps. L’autre l’aurait peut-être blessée encore plus cruellement, mais elle sentait, au fond, qu’elle aurait pu y survivre. Elle aurait voulu que Jim ne prenne pas cette balle pour elle, parce que, lui, il était fragile. Pas elle. Elle se serait reconstruite, régénérée petit à petit, mais pour Jim c’était une cicatrice de plus, un échec de plus, un abandon supplémentaire qui l’entraineraient à coup sûr vers des abysses profondes dont elle ne pourrait pas le tirer à nouveau. Elle aurait voulu que Jim ne soit pas blessé, pour avoir quelque chose à frapper maintenant. Pour pouvoir crier, pleurer, et s’effondrer dans ses bras. Si elle se laissait aller maintenant, Jim ne s’en remettrait jamais. Il serait incapable de la soutenir dans son état actuel, et cette prise de conscience le tuerait certainement. Il allait penser mourir en la voyant partir, alors qu’en fait c’est en se forçant à rester que Tara l’assassinerait. Elle allait le quitter, c’était évident maintenant, pas parce qu’elle avait besoin de se sauver mais parce qu’elle avait besoin qu’il survive.
« Si je te demande maintenant comment tu vas, j'imagine que tu vas me rire à la figure et me dire qu'est ce que ça peut me faire... »
Elle prit sur elle. Il leva la main et la porta à son visage. Elle sentit tout son squelette se rigidifier, comme si du ciment coulait entre ses vertèbres et pétrifiait les articulations. Elle sourit doucement. D’où diable lui venait ce sourire ? Quelle chance qu’il soit arrivé sur ses lèvres à temps !
« Est-ce que ça va ?... »
Elle vit dans ses yeux un terrible besoin d’être rassuré. C’était monstrueux et effrayant, cela la secoua jusqu’à la moelle. Elle posa sa main sur celle que Jim avait appuyée sur sa joue, l’en retira, et caressa ses doigts entre les siens alors que des nuances de vraie tendresse coloraient lentement son regard.
« Oui, mon amour », chuchota-t-elle d’une voix chaude et assurée.
Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse. Menteuse.

En réalité, elle revivait mentalement la scène, depuis des heures, incessamment, et si elle avait eu l’air amorphe dans la salle d’attente, c’était parce qu’elle consacrait tous ses efforts à penser à Jim, à respirer pour lui, à ne pas céder à la vague de panique fuligineuse qui l’assaillait. La voix de l’homme dans sa tête faisait un bruit déformé, un bruit d’ongles sur un tableau noir, et toutes les couleurs étaient trop vives, à lui en faire sauter les yeux hors de leurs cavités, et toutes les sensations physiques, toute la haine brutale qu’il avait exprimée contre elle, elle les éprouvait encore et encore. Tout cela ne serait rien, tout cela serait largement supportable si la chute terrible de s’y ajoutait pas, si la vision horrifique de Jim étendu dans son propre sang cessait de la hanter.
« Qui est Aiden ?! »
Quoi ? Tara observa Jim sans comprendre. D’abord, elle essaya de baisser le volume des respirations saccadées et concupiscentes dans sa tête, puis elle tenta de se repasser mentalement les trente dernières secondes de conversation. C’est bien cela : sur tout ce qu’elle avait pu dire, dans son long monologue explicatif et caressant, de tous les mots qu’elle avait prononcés, Jim ne trouvait qu’à répondre par une question légèrement colérique : « Qui est Aiden ?! ». Tara lâcha la main de son fiancé alors qu’un petit sourire amer prenait place sur ses lèvres.
« Décidément, tu as le goût de t’inquiéter des bonnes choses », fit-elle remarquer, non sans ironie.
Jim se sentait constamment menacé. C’était quand même un comble. Lui qui avait eu pendant des mois et des mois une nouvelle conquête chaque soir, lui dont le seul sourire faisait se retourner des dizaines de filles sur son passage, lui dont le cœur avait longuement balancé entre elle et une autre, il venait de se réveiller à l’hôpital après s’être fait tirer dessus, après que sa fiancée se soit faite agresser, et l’évocation d’un seul prénom masculin lui faisait grincer des dents ? Magnifique ! Et en même temps… Qui est Aiden ? Tara n’avait jamais essayé de mettre de mot sur lui. Elle soupira et décida de répondre tout de même à Jim, peu désireuse d’entendre les bruits de la machine accélérer.
« Aiden est la seule personne au monde qui, à part toi, se serait fait tirer dessus pour moi. Il est important. Mais il m’a fait de la peine et je me suis disputée avec lui, à propos du mariage, quand il a en quelque sorte refusé d’être mon témoin... »
Trois phrases pour résumer tout un monde. Bien sûr c’était trop peu de mots mais c’était tout ce que Jim avait besoin de savoir (était actuellement en état de supporter) pour l’heure. C’était sincèrement le seul résumé qu’elle pouvait trouver, qui disait à la fois la place fondamentale qu’il occupait dans son existence et la déception qu’elle avait éprouvée après leur dernier rendez-vous. Comme Jim se mit à parler du mariage, justement, elle essaya de se concentrer sur ses paroles plus que sur le sujet problématique de son… Aiden.
« C'est une promesse d'amour éternel, c'est afin de montrer au monde que je suis tiens, et que tu es mienne. Nous étions très bien comme nous étions... Disons qu'à cet instant ou je te retrouvais, c'était aussi une façon de me rassurer en étant sûr que tu allais être mienne... Ce n'est pas de toi que je doute, mais de moi. Car c'est bien moi le problème... »
Elle attendait qu’il lui explique en quoi, selon lui, il était le problème, mais l’explication ne vint pas. Elle se demandait s’il n’était pas en train de lui dire ce qu’il supposait qu’elle voulait entendre au lieu de lui faire part de ce qu’il pensait exactement. Elle ne dit rien et le laissa poursuivre.
« Et je veux être sincère avec toi Tara... Je t'ai toujours aimé, que ce soit amicalement ou amoureusement. Il m'a juste fallu du temps pour que tout cela grandisse en moi, et pour comprendre que c'était toi... Tu me connais, et tu sais que les engagements ce ne sont pas mes trucs... J'ai préféré me voiler la face plutôt que de foncer avec toi... Pour ce qui est de Kathlynn, je l'ai aimé oui, mais... Elle n'est pas toi Tara... »
Elle arrêta simplement d’écouter. Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à y croire ? Comment pouvait-elle le regarder dans les yeux pendant qu’il lui disait « je t’ai toujours aimée » et avoir envie de lui répondre « ne me mens pas » ? Elle ne savait pas exactement à quoi elle s’était attendue en lui parlant de Kathlynn. Etrangement, elle aurait peut-être préféré qu’il lui dise : « Sincèrement, je vous aimais toutes les deux, vous êtes formidables toutes les deux, mais je t’ai choisie parce que tu m’as passé tous mes caprices ». Lui dire « Kathlynn n’est pas toi », c’est un peu vague, un peu décevant, et ce n’est gentil ni pour l’une ni pour l’autre. Elle aurait préféré qu’il prenne en compte tous les efforts qu’elle avait toujours faits pour lui, tout ce qu’elle avait supporté patiemment, elle aurait même préféré qu’il la choisisse… pour toutes les disputes qu’ils ont eues. Elle voulait qu’il lui donne des raisons concrètes qui font qu’elle vaut le coup. Parce que, désormais, elle doutait beaucoup qu’elle vaille quoi que ce soit.
« Ne me quitte pas... Tu es née pour m'aimer... Je crèverais d'amour si tu t'en vas... »
Nous y voilà. Tara regretta qu’il ait encore utilisé ce mot si violent. Ce vocabulaire le desservait, car plus il insistait plus elle savait qu’elle devait s’en aller. Ils allaient s’asphyxier l’un l’autre s’ils continuaient sur cette voie.
« On ne meurt pas d’amour, Jim, martela-t-elle, avant de reprendre plus calmement : On peut en revanche mourir d’un arrêt cardiaque, donc pour commencer tu vas faire l’effort d’écouter cette machine et de contrôler les battements de ton cœur. Respire. Arrête de me dire que je vais te faire crever si je ne fais pas exactement ce que tu veux, je sais que tu as peur mais je sais aussi que tu sais que tu n’as pas le droit de me faire du chantage. Prends ma main. Je n’ai rien à t’offrir de plus réel que cela, que nos doigts entremêlés, et c’est un engagement pour la minute présente. Tu dis que tu n’es pas doué pour l’engagement mais tu es prêt à me promettre ton éternité… Sais-tu au moins ce que cela veut dire ? Cela veut dire que tu devrais lire des revues médicales plus souvent ! Je croyais que je ne comprenais rien à ce que c’est qu’être humaine, mais en fait c’est toi qui n’a pas compris que nous sommes faibles, temporaires, et désarmés. Mais, Jim, tu vas survivre, tu vas réussir à guérir, et ce ne sera pas parce que je suis un talisman magique : ce sera parce que tu vas écouter le médecin qui viendra te voir tout à l’heure, et que tu prendras au pied de la lettre toutes les indications et tous les médicaments qu’il te donnera. Je veux que tu me le promettes. Les promesses semblent avoir de la valeur à tes yeux, et, aux miens, c’est toi qui en as, alors promets-moi que tu vas prendre soin de toi. »
Plus de mensonges, c’est fini. Elle serra la main de Jim tout en le fixant avec insistance de ses iris d’un vert intransigeant, pour l’inciter à lui répondre. Elle l’avait encore assailli d’un flot de paroles un peu hystériques mais elle serait devenue folle si elle était restée une minute de plus à l’écouter dire n’importe quoi, à parler de sa propre mort qu’elle aurait causée par son départ. Elle n’était plus un polymorphe, elle n’était pas une enfant, elle n’allait pas le laisser manipuler la vérité pour l’obliger à faire telle ou telle chose.
« J’ai besoin que tu me le promettes, dit-elle à mi-voix, parce que j’ai décidé que je vais partir quelques temps. Je ne pourrai pas te surveiller, mais je te connais. Je t’en prie, ne me rends pas la choses plus douloureuse, ne me fais pas me sentir plus horrible. Ce « oui » que tu m’aurais dit devant au autel, dis-le moi maintenant, même si cela te semble injuste… Le fait que tu veuilles vivre est le seul bonheur, la seule promesse que je puisse désirer de ta part. »


fiche par century sex (en quelque sorte...).
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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyJeu 12 Déc - 2:18

Tara Ҩ Jim
« La vaste nuit allume ces étoiles...»  



Comment je dois me sentir en cet instant même ?
Honteux, con, idiot, blessé, peureux, bête, abasourdi, accablé, éprouvé, consterné, troublé, soufflé, stupide, pathétique, attardé, embrouillé, confus, abattu, sot, ahuri, abruti, craintif, malheureux, détruit, désordonné, désorienté, sidéré, stupéfait, minuscule, écrasé, piétiné, mis en pièce, en lambeaux, pitoyable...
Tout cela en même temps. Tout ce bouscule en moi sans que je ne sois capable de contrôler ce flot d'émotion qui me submerge. Mais je crois que la chose à noter là dedans, c'est que je ne lui en veux absolument pas. Non pas à elle, c'est à moi que j'en veux. Et cela ne fais que consolider ce que je pense de moi... Pour faire simple...
Je suis honteux, con, idiot, blessé, peureux, bête, abasourdi, accablé, éprouvé, consterné, troublé, soufflé, stupide, pathétique, attardé, embrouillé, confus, abattu, sot, ahuri, abruti, craintif, malheureux, détruit, désordonné, désorienté, sidéré, stupéfait, minuscule, écrasé, piétiné, en pièce, en lambeaux, pitoyable...
Et alors que je tente de me rattraper de la façon la moins classe possible, alors que je tente de savoir si elle va vraiment bien, je n'ai droit qu'à trois mots... Les trois mots les plus arrogants que j'ai jamais entendu de sa bouche :
- Oui, mon amour.
Jamais le fait de m'appeler "mon amour" ne m'a semblé aussi faux dans sa voix...
Et la suite ne fais que confirmer mes craintes. Elle ne veut pas que je m'inquiète mais elle compte partir, elle ne veut pas que je m'énerve, que je me laisse aller... Et moi je ne veux pas qu'elle parte mais il semblerait que ça ne compte pas dans la balance, que je sois trop égoïste pour que cela ait une quelconque valeur.
Et je ne peux m'empêcher de bloquer sur un certain détail... Aiden ?... C'est qui ça ?...
C'est étonnant qu'elle ne m'en ai jamais parlé... En sommes nous a un stade qu'elle me cache des choses, ou tout simplement qu'elle ne m'en parle pas pour x raison ? Je croyais qu'on pouvait tout ce dire, je suis carrément sur le cul...
Elle me lâche la main, et je sais automatiquement que j'ai encore fait une connerie. Décidément je les accumules.
- Décidément, tu as le goût de t’inquiéter des bonnes choses.
Je la regarde sérieusement. Il semblerait que je sois assez connard pour ça oui.
- Il semblerait.
Je réponds froidement, me sentant tellement désabusé que je ne sais absolument pas comment réagir autrement.
- Aiden est la seule personne au monde qui, à part toi, se serait fait tirer dessus pour moi. Il est important. Mais il m’a fait de la peine et je me suis disputée avec lui, à propos du mariage, quand il a en quelque sorte refusé d’être mon témoin...
Je plisse mes yeux, directement je sais que je n'aime pas cet homme... Étonnant quand on pense que, d'après ses dires, il l'aurait sauvé lui aussi...  Encore plus lorsque je l'entends dire qu'il refuse d'être son témoin. Pourquoi donc si ce n'est à cause d'une sorte de jalousie ? Une protestation visant à dire "je ne veux pas être l'acteur de ce bonheur si je ne suis pas l'heureux élu". Mais en même temps, cela me pince le cœur car je peux entendre dans sa voix que cela l'a beaucoup touché.
- Je suis désolé...
Que dire de plus ? Je ne ferais que m’énerver, et l’énerver elle par la même occasion, et je crois que j'ai d'autre chose à faire en cet instant que de gérer un autre sujet de dispute.
Et me voilà, parlant de nouveau de mariage, lui racontant que c'est un acte afin qu'elle soit  ma femme. Son silence en dit long, je ne sais absolument pas ce qu'il se passe dans sa tête, je ne sais pas si ce que je dis à un quelconque impact, positif ou négatif... Je ne sais rien et cela me fend le cœur.
Et viens les confidences, depuis quand je l'aime... Je suis juste un imbécile auquel il a fallu énormément de temps pour voir à quel point il était déjà follement amoureux. J'ai une peur bleu de m'attacher une chose, car mon autre peur bleue et de me faire abandonner... Et j'ai voulu tenter cette nouvelle aventure avec Tara. Pas que les choses étaient acquises, loin de là, mais parce que je sais au fond de moi qu'elle vaut le coup.
Elle vaut même plus que ça, elle est celle qu'il me faut, celle à qui j'ai offert mon cœur, mon corps, mon âme. Elle est celle qui me connaît mieux, certainement même mieux que moi même.
Et je pense que je la connais aussi, surtout son regard. Je la fixe bien, et j'ai l'impression de voir le néant. J'ai l'impression de trouver la Tara de mes cauchemars, celle qui vient me rendre visite uniquement pour voir si je suis mort ou si j'agonise encore comme un imbécile transit d'amour.
Ma mâchoire se crispe alors que je me rends compte que tout ce que je dis ce n'est que du vent qui rentre dans une oreille, et qui semble ressortir de l'autre en ne laissant aucune trace en elle... Je l'ai déjà perdu...
Et vient le désespoir, celui qui me fait dire ce qui pourrait la retenir de la façon la plus égoïste possible...
C'est peut être du chantage oui, mais c'est aussi simplement et purement la vérité.
Si elle part, j'en crèverais...
- On ne meurt pas d’amour, Jim.
Ô si seulement elle savait à quel point elle se trompe en une seule phrase.
- On peut en revanche mourir d’un arrêt cardiaque, donc pour commencer tu vas faire l’effort d’écouter cette machine et de contrôler les battements de ton cœur. Respire. Arrête de me dire que je vais te faire crever si je ne fais pas exactement ce que tu veux, je sais que tu as peur mais je sais aussi que tu sais que tu n’as pas le droit de me faire du chantage. Prends ma main. Je n’ai rien à t’offrir de plus réel que cela, que nos doigts entremêlés, et c’est un engagement pour la minute présente. Tu dis que tu n’es pas doué pour l’engagement mais tu es prêt à me promettre ton éternité… Sais-tu au moins ce que cela veut dire ? Cela veut dire que tu devrais lire des revues médicales plus souvent ! Je croyais que je ne comprenais rien à ce que c’est qu’être humaine, mais en fait c’est toi qui n’a pas compris que nous sommes faibles, temporaires, et désarmés. Mais, Jim, tu vas survivre, tu vas réussir à guérir, et ce ne sera pas parce que je suis un talisman magique : ce sera parce que tu vas écouter le médecin qui viendra te voir tout à l’heure, et que tu prendras au pied de la lettre toutes les indications et tous les médicaments qu’il te donnera. Je veux que tu me le promettes. Les promesses semblent avoir de la valeur à tes yeux, et, aux miens, c’est toi qui en as, alors promets-moi que tu vas prendre soin de toi.
Je la regarde sans bouger. Je n'ai envie de rien. En ce simple monologue elle m'a coupé toute envie de vivre. Non je n'ai pas envie de lui promettre ça, parce que je sais que je ne tiendrais pas cette promesse, c'est aussi simple que cela.
- Je sais ce que je comptais te promettre Tara, je sais de quoi il en retourne et je l'assume parfaitement. Je n'en ai que faire des médecins, de leurs avis ou encore de leurs foutu médecine... Malgré tout ce que tu peux croire, malgré tout ce que tu peux penser de moi ou de ce que je dis, tu es la plus importante...
Je soupire doucement.
Non, je ne promets rien, je n'en ai aucune envie... Je reste maintenant silencieux ne la lâchant pas des yeux. Je suis déjà en train de préparer son départ, mon cœur s'emballant doucement, mon cerveau s'agitant et mon envie de vomir grandissant.
- J’ai besoin que tu me le promettes parce que j’ai décidé que je vais partir quelques temps. Je ne pourrai pas te surveiller, mais je te connais. Je t’en prie, ne me rends pas la choses plus douloureuse, ne me fais pas me sentir plus horrible. Ce « oui » que tu m’aurais dit devant au autel, dis-le moi maintenant, même si cela te semble injuste… Le fait que tu veuilles vivre est le seul bonheur, la seule promesse que je puisse désirer de ta part.
Je n'en ai aucune envie. J'ai juste envie de ne pas parler, de la laisser partir si elle le souhaite car je l'aime trop pour la retenir, mais je ne veux pas lui promettre l'impossible. Je ne tiendrais pas, et je ne veux pas qu'elle se sente coupable pour cela.
C'est la seule promesse qu'elle puisse désirer de ma part ? Et moi, ce que je désire de sa part, on abandonne, on me laisse et on dis que c'est moi qui ne comprends rien ?
Je reste encore silencieux, je ne sais tout simplement pas quoi dire, je l'ai déjà perdu, elle va partir et tout ce que j'ai envie de dire c'est "vas-t-en avant que je ne te blesse encore une fois..."
Je décide de faire la réponse qu'elle attends de moi, ce simple mot que j'aurais dit avec plus de ferveur, de passion et d'envie dans une autre circonstance.
- Oui...
C'est bien ça qu'elle attends de moi non ? Un oui qui n'a aucun sens à mes yeux, qui signera mon arrêt de mort alors qu'il est un signe de départ pour elle.
- Oui.
Je répète ne la lâchant pas des yeux. Pas un sourire, pas une larme, la mâchoire crispé et les poings serrés.
Voilà, j'ai dit ce que j'avais à dire, et maintenant je laisse le destin décider de mon sort... Celui-ci est entre ses mains.

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MessageSujet: Re: "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim "Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim EmptyLun 16 Déc - 23:51


Tara ♔ Jim


« Je t'aime comme d'épouvante
et comme de mon ventre ouvert »

Louis Aragon  


Oscar Wilde a écrit : « Il y a toujours quelque chose de ridicule dans les émotions de ceux que nous avons cessé d’aimer ». Sans doute s’agit-il de la phrase la plus cruelle de toute la littérature. Une phrase que Tara ne comprendrait jamais, car « cesser d’aimer » est un concept aussi absurde et dangereux que : « cesser de respirer ». En cet instant, il y avait bien quelque chose de ridicule dans cette situation, qui n’émanait ni de Jim ni de Tara mais qui cependant était bien présent. La jeune femme était hautement agacée parce qu’elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Les premiers mots de Jim, après qu’elle ait évoqué Aiden, lui glissèrent dessus sans qu’elle ne veuille réagir. Il n’était pas désolé du tout. Pour être désolé, il aurait fallu qu’il se préoccupe réellement des émotions de Tara. Si cela avait été le cas, il lui aurait demandé comment sa dispute avec Aiden s’était déroulée, et il lui aurait proposé de lui raconter comme elle se sentait. Il était actuellement focalisé sur lui-même, aussi Tara n’ajouta-t-elle rien de plus sur la question.
« Je sais ce que je comptais te promettre Tara, je sais de quoi il en retourne et je l'assume parfaitement. Je n'en ai que faire des médecins, de leurs avis ou encore de leurs foutu médecine... Malgré tout ce que tu peux croire, malgré tout ce que tu peux penser de moi ou de ce que je dis, tu es la plus importante... »
Elle n’arrivait pas à se calmer. Il ne l’aidait pas à se calmer. Mon dieu, elle aurait voulu le frapper ! Elle sentait en elle quelque chose se hérisser tout au fond, se rebeller, lui souffler des mots qu’elle n’oserait pas prononcer mais qui pourraient montrer à Jim comment son raisonnement ne tient pas la route un instant… comment son raisonnement n’est absolument pas un raisonnement mais les propos incohérent de quelqu’un qui souffre. Alors la compassion l’envahissait, en même temps qu’un goût acerbe de dépit et de colère envers elle-même lui asséchait la bouche. Morte de peur, terrifiée depuis des heures, est-ce que cela se remarquait si peu ? De quel droit cachait-elle cela à son amoureux, au juste ? Par quel aveuglement ne lisait-il pas en elle, malgré cela ? Et depuis vingt minutes elle avait l’impression de s’adresser à un enfant de sept ans plutôt qu’à l’homme qui lui avait demandé de l’épouser. Comment consoler quelqu’un quand on est soi-même ébréché, jeté à terre, enterré vivant ?
« Je ne crois rien du tout, j’ai arrêté de croire. C’est trop décevant quand on s’aperçoit de la distance qu’il y a entre ce que l’on imagine et ce que l’on obtient réellement. Maintenant arrête, par pitié, arrête de me dire que tu t’en fiches de l’avis des médecins, arrête de te lamenter sur ton sort, arrête de m’obliger à prétendre que je suis assez courageuse pour nous deux, arrête de te poser en victime. Regarde-moi. Regarde-moi vraiment, comme tu l’as fait pendant longtemps et comme tu ne le fais plus. Regarde-moi et ose me dire que je ne suis pas déjà un peu morte. Dis-moi que tu me reconnais. Répète-moi encore que tu souffres et que je vais te faire mourir. De quel droit t’appropries-tu mes larmes ? Comment oses-tu dire que je suis la plus importante alors que, depuis tout à l’heure, tout ne tourne qu’autour de toi ? C’est toi qui m’abandonnes, pas l’inverse, Jim. »
Elle avait conscience qu’avec ces mots elle allait lui faire mal. Or, elle espérait éveiller en lui quelque chose, un peu de colère peut-être, un peu d’envie de se dépasser, aussi. En fin de compte, sa façon de se comporter depuis tout à l’heure l’irritait au plus haut point. Elle ne comprenait pas qu’il pleure, elle ne comprenait pas qu’il lui ait parlé tranquillement de futilités comme de lui apprendre à conduire ou elle ne savait quoi encore, elle ne comprenait pas qu’il s’autorise à tant de faiblesse sans prendre la peine de lui demander ce qu’il pourrait faire pour elle, pour qu’elle se sente mieux. Alors l’affreuse réalité lui tomba dessus. Quand elle essaya de chercher un souvenir où il prenait soin d’elle (où uniquement lui prenait soin d’elle, sans qu’elle ne lui rende la pareille), elle ne se souvenait que de leurs retrouvailles et du jour où il l’avait invitée à habiter avec lui. C’était très généreux de sa part car pendant un long moment elle n’avait pas pu l’aider à payer le loyer de l’appartement, puisqu’elle avait eu besoin d’un temps d’adaptation à ce monde pour pouvoir elle-même se mettre à travailler… Soit. Elle lui avait fait perdre de l’argent, d’une certaine manière. Mais si la tendresse pouvait être monnayée, si l’attention portée à un être chéri était métamorphosée en billets, alors, comme elle l’avait rendu riche, comme elle l’avait entouré de titres de noblesse au royaume de son cœur, comme elle avait fait naître des diamants au milieu d’un marécages de sentiments auxquels elle ne comprenait rien mais auxquels elle s’abandonnait cependant… Il y avait une histoire, une petite fable qui parlait un peu de cela. La poule aux œufs d’or pondait chaque jour un œuf serti de pierres précieuses. Son propriétaire, avide de s’enrichir davantage, s’imagina que, s’il tuait la poule et lui ouvrait les entrailles, il y trouverait plus de joyaux en une seule fois. Un beau jour, il prit donc une hache et entra dans la basse-cour avec la ferme intention de devenir millionnaire en commettant ce meurtre. Et ce n’était qu’une poule, après tout, pas de quoi se culpabiliser, cela ne comptait pas comme un assassinat. Quand il eut dépecé la poule magique et qu’il eut fouillé son ventre ensanglanté, le fermier tomba fou de désespoir, il hurla si fort que ses voisins accoururent. Au milieu du nid qu’elle couvait, la poule éviscérée offrait la preuve qu’à l’intérieur, elle était faite tout comme ses semblables. Pourquoi Tara pensait-elle subitement à cette fable relatée par monsieur de La Fontaine ? Parce qu’elle était devant Jim, les bras ballants et les épaules fatiguées, elle était devant lui et se sentait le corps ouvert en deux, et elle ne comprenait pas qu’il ne voit pas qu’elle saignait comme une autre, qu’elle était juste une femme avec ses merveilles mais aussi ses faiblesses, ses manques et ses craintes. Juste une créature humaine, pas sa fiancée parfaite, pas sa « porteuse d’anneau » comme l’avait dit Aiden d’un ton un peu grinçant mais en pointant par cette seule formule le cœur du problème. Elle voulait lui dire : « Regarde comme j’ai besoin de toi, regarde comme j’ai besoin que tu m’aimes et non pas seulement que tu me veuilles ». Elle n’arriva pas à se résoudre à prononcer cette phrase qui finirait d’anéantir Jim. Ou, pire encore, qui le ferait peut-être s’entêter davantage. Elle ne voulait plus se battre contre lui pour le forcer à se battre pour elle. Alors, elle lui demanda la seule chose qu’elle puisse lui demander. A défaut de s’inquiéter d’elle, il pourrait peut-être au moins faire attention à lui pour elle. Même cela, Jim s’y refusait. Il avait le regard frustré des enfants qui n’écoutent pas, dont l’esprit est entièrement tourné vers l’objet d’un désir contrarié, et qui ne veulent pas essayer de se réjouir du compromis très humain qu’on leur propose en échange.
« Oui. »
A ce simple mot, Tara sentit des larmes de désespoir consteller ses yeux, et elle baissa immédiatement la tête, fixant le sol d’un air égaré. Les lèvres de Jim prononçaient un mot mais tout le reste de son corps, jusqu’au son même de sa voix, indiquait clairement qu’il pensait le contraire. Il mettait Tara au supplice absolument volontairement, pour la punir de l’abandonner. Il pensait sans doute qu’elle allait ployer. Il n’arrivait pas à la voir pour ce qu’elle était réellement. Il ne la voyait que de la façon dont il la désirait : espiègle, souriante, toujours positive et, en l’occurrence, obéissante. Je ne suis plus un polymorphe, je ne suis plus ton animal de compagnie, voilà les mots qui lui piquaient les lèvres depuis le début de cette conversation à sens unique (car Jim s’évertuait à faire la sourde oreille).
« Oui », répéta-t-il d’un ton éteint.
Et cependant, la répétition du même terme sonna un peu comme une implicite jubilation. D’un bout à l’autre, il ne lui aurait rien épargné. Est-ce qu’il se trouvait malin, de la torturer ? Est-ce qu’il se sentait grandi, de dire un mot qu’il ne voulait pas prononcer par simple abnégation pour sa dulcinée ? Il aurait été grand s’il l’avait prononcé sans montrer combien cela lui coûte, il aurait été un prince s’il avait fait un geste pour elle qui le ferait souffrir en silence. Ici, il se contentait de la tenailler entre ses pupilles glaciales et de marteler le mot en lui sous-entendant : « Vois donc comme tu me fais du mal, et va t’en avec la conviction de m’avoir tué ». Tara releva les yeux vers lui, timidement, elle se sentait si petite et si misérable sous ce regard inflexible qu’elle se mit à trembler. Elle crut un instant qu’elle allait être ce qu’il exigeait d’elle qu’elle soit, qu’elle allait simplement lâcher prise. Encore une fois. Oui, pendant un moment elle se vit s’approcher de lui, l’embrasser sur la joue et lui chuchoter à l’oreille : « Pardonne-moi mon chéri, j’ai eu tort ». Elle s’imagina s’allonger tout contre lui et le laisser se rendormir, la tête posée sur sa poitrine. Elle aurait glissé ses doigts dans ses cheveux et l’aurait bercé doucement. C’est bien ce qu’elle avait fait, après leur dispute d’il y a six mois, quand elle était rentrée dans leur appartement dévasté par les coups et le souvenir des cris de Jim. Elle pourrait se faciliter la vie et se soumettre à tout ce que l’on voulait d’elle. Parce que Jim allait croire qu’elle faisait le choix de la facilité en prenant le parti de fuir, alors que c’était tout l’inverse. Ce qui serait facile, ce serait de le rendre heureux. Elle n’aurait pas besoin de plus de cinq minutes pour faire retrouver à Jim ce beau sourire qui le caractérisait. Ce qui était difficile, ce qui était horrible, c’est de constater que, lui, il ne la rendait actuellement malheureuse. Ouvrir les yeux sur cet état de fait était ce qu’il y avait de plus douloureux au monde. Ce qui était difficile, c’était de trouver la force de choisir son propre bonheur, quand on est un être désintéressé. Une seule larme lui échappa, dévala rapidement la courbe de sa joue et se précipita dans le vide pour s’écraser sur son cœur. Elle retint les autres fermement, s’essuya la joue d’un revers de manche.
« Ne t’inquiète pas mon amour, dit-elle distinctement de sa voix douce et malheureuse. Je trouverai la force de te pardonner pour cela aussi. »
Elle l’embrassa du regard, sincèrement, tristement, elle l’embrassa sans geste pour lui dire au revoir et le prier une dernière fois de ne pas s’autodétruire par méchanceté contre elle, mais plutôt de prendre soin de lui car il le mérite, encore maintenant il le mérite tellement. Elle contourna le lit et s’en alla, le dos raide, le cœur assassiné, mais l’esprit intransigeant. Elle referma sans bruit la porte de la chambre de Jim, avec un geste maîtrisé et attentif, comme si abaisser et relever une poignée était fort périlleux et demandait de se concentrer beaucoup. Elle avança dans le couloir, tourna à gauche, à droite. Elle cessa de respirer. Elle s’adossa à un mur, plaquant vainement une main sur ses lèvres pour étouffer ses sanglots.

Spoiler:

fiche par century sex (en quelque sorte...).
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"Quand on a peur de perdre, c'est qu'on a déjà perdu." Ҩ Tara&Jim

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