tu sais, j'étais bien avec toi. la vie avait l'air tellement plus facile, plus douce, plus tranquille... elle avait ce goût sucré, emplit de gourmandise, cet élan qui donnait envie d'avancer... toujours plus, d'aller le plus loin possible, jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. je ne sais pas, tu m'apaisais, me rendais heureuse parce que tu étais suffisant pour moi. tu étais l'unique, le seul à faire chavirer mon cœur, à le rendre fou quand il te voyait. je t'ai aimé oui, énormément, je crois même que j'aurais pu mourir pour toi. sans toi, la vie n'avait plus aucun sens. alors pourquoi t'as fais ça hein ? t'avais besoin de tout détruire ? tout ce pour quoi on s'est battus tous les deux, t'imagines que tout est parti en fumé à cause de toi. sauf que je crois que je n’aurais jamais ma réponse, je ne trouverais pas le courage pour te la poser. je sais plus si j'ai encore besoin de toi aujourd'hui, t'étais la seule personne qui me retenait ici, faisait que je ne voulais pas disparaître et que tout soit comme avant. sauf que maintenant je suis toute seule, je me retrouve uniquement avec moi-même. je n’ai pas la force de revenir à la maison, d'affronter ton regard, ces questions à lui qui ne comprendra surement pas mon départ. j'ai besoin de prendre du recul, de faire la part des choses. mais pour tout te dire, je ne pense pas que je reviendrais. ça fait mal certes, mais c'est mieux ainsi. peut-être qu'au final on n’était pas fait l'un pour l'autre. tu m'en voudras, j'en suis sure, mais cette décision est mienne et je l'assumerais jusqu'à la fin. je ne veux pas revenir en arrière, faire comme si ça n'était pas arrivé car oui c'est mieux ainsi. toi de ton côté et moi du mien. a jamais séparé. je crois que tu seras toujours dans mon cœur mais plus de cette façon. maintenant la vie aura ce goût d'amertume, de promesses égarées et de mélancolie fausse. d'amour perdu qui pensait durer mais qui s'est fini sur une simple question, une simple demande au final refusée. elle prendra une toute autre tournure, mes actes seront plus dures envers moi comme envers les autres. je ne me morfondrais pas non, je compte vivre, mais j'aurais du mal à avancer sans toi. je ne ferais pas demi-tour, si je pars c'est pour toujours. argh, je suis à nouveau perdue. tu m'auras troublé jusqu'au bout. tous mes sourires, tous mes doutes, toutes mes peines, tous ces moments passés ensembles, effacent-les. je n'ai pas envie que tu te souviennes de moi, pas comme ça. notre passé commun aura détruit notre probable futur commun. les évènements m'ont dépassé pour la première fois, j'ai eu peur de tomber de haut. maintenant c'est toi qui souffre. moi je cherche à avancer, à regarder la vie du bon côté des choses et à la prendre comme elle vient. pour le moment je suis seule, même plus que jamais. mais je n’ai pas besoin de toi, il me faut quelqu'un d'autre. une personne avec qui je n'aurais pas peur d'aller de l'avant, une personne qui me fera redécouvrir le goût à la vie, celui que j'ai perdu avec toi. c'est compliqué tout ça. et dire qu'une seule question est responsable de tout ça.




tu étais là, assis sur ta chaise à contempler le paysage, il était enneigé. j'étais arrivée derrière toi, quand tu m'as entendu, tu t'es retourné et tu m'as souris. je t'ai rendu ce sourire qui sur l'instant sonnait vrai, car il était encore bien réel. tu t'es levé pour m'embrasser mais j'ai fais un pas en arrière. premier geste de recul envers toi, j'ai baissé les yeux n'osant croiser ton regard. mon cœur sur l'instant souffrait de devoir se priver de toi, mais j'en avais décidé ainsi. je ne voulais pas que tu lises dans mes yeux tout ce que je ressentais sur le coup. ils m'auraient trahis et ça je ne pouvais l'accepter, je ne voulais pas te faire souffrir. tu m'as demandé ce qui n'allait pas, je n'ai pas répondu, cherchant une réponse car il n'y en avait pas. j'étais distante ces derniers temps, tu l'avais remarqué et tu me le fis comprendre. tu avais peur de me perdre, et je dois t'avouer, que moi aussi j'avais peur. pas seulement de te perdre, mais de changer, d'être quelqu'un de différente. ce monde m'avait transformé, parfois j'avais du mal à me reconnaître. quand je me regardais dans le miroir, je ne disais pas c'est moi mais qui est-ce ? qui suis-je, moi ? et pourtant, toi tu sais que je suis toujours la même, ou tu le crois. je ne sais pas. je ne sais plus. je me suis égarée sur le chemin et je ne retrouve plus ma route. j'ai besoin de ta main pour m'aider à traverser ce sentier. de savoir que tu es auprès de moi alors que j'ai l'impression que tu es si loin. vu que je ne répondais toujours pas, tu es parti dans la cuisine et tu m'as ramené un verre d'eau. tu m'as même dis que boire me ferait le plus grand bien. quand j'y repense, je souris. parce que c'était toi, avant de commettre cette belle connerie qui a tout détruit en une milliseconde. je me suis alors assise, osant enfin regarder tes yeux, si beaux, si apaisants. j'ai soupiré avant de te dire que je ne sais pas ce qui m’arrivait ces derniers temps. tu m'as répondu que c'était un passage dur, ce monde nous perturbé et tu n'as pas osé mettre la faute sur moi. sur mon comportement récent qui laissait à désirer. tu n'as pas évoqué mes sorties nocturnes, car oui tu t'en es rendu compte, je le sais. tu t'inquiètes pour moi. et la seule réponse que je peux te donner, c'est mon silence, long et torturant. si tu savais comme je suis désolée de tout ça. mais je n'y peux rien. je suis surement fautive dans l'histoire, mais je ne peux affronter mes démons la nuit, alors je sors. c'est la meilleure solution que j'ai trouvé pour éviter ces cauchemars. J'ai posé le verre sur la table et t'ai dis que je m'excusais d'avoir été ainsi. tu m'as pris la main, t'es agenouillé et là mon cœur s'est arrêté de battra. ma tête me hurlait de fuir, mon esprit me secouer pour que j'agisse et te dire ne fais pas ça. mais rien, je n'ai rien fais. je t'ai laissé partir dans cette erreur. tu m'as alors demandé en fiançailles. j'ai avalé ma salive, essayé de garder ce calme que je perdais peu à peu. j'ai paniqué et la seule chose qui est sortie de ma bouche est ce non qui a résonné dans toute la maison. je me suis levée et suis partie, j'ai fuis cette villa, cette vie, je t'ai fuis toi. la ville a été mon refuge, je marchais la tête baissée, perdue dans mes pensées, me remémorant sans cesse cette demande et mon refus catégorique. je me torture l'esprit à cause de toi, t'imagine. je souffre parce que je m'en veux de t'avoir fait souffrir mais je n'étais pas prête à m'engager. et maintenant je ne le serais plus, pas pour toi en tout cas. j'espère qu'un jour tu me pardonneras et qu'on se retrouvera. je ne veux pas te perdre. j'ai ce besoin constant de t'avoir à mes côtés et de savoir que tu vas bien.