Oubliez tout ce que vous connaissez sur le Moyen-Age, sur les légendes et sur l'Histoire du Roi Arthur. Car elle ne ressemble en rien à la mienne. Loin de moi, l'envie de vous épater mais il me faut vous informer de la réelle vérité sur ma vie. Cette dernière est pleine de rebondissement en tout genre et de petits détails qui prennent tout leur importance pour la fin.
Je suis né il y a très longtemps dans un royaume en plein désastre politique: les terres étaient régis par des guerres de clans barbares incessantes et par une croyance païenne en une légende millénaire. On racontait que pour unir les seigneurs de ces contrées, le vieux Roi qui sentait sa fin proche et qui n'avait nul héritier, fit placer son épée dans un rocher. Il s'agissait d'une épée magique qui ne pourrait être retiré que par le Roi légitime de ce pays. Bien évidemment, tous tentèrent l'expérience, rêvant, secrètement, de porter la couronne désirée de bien des nobles, personne ne put bouger l'épée, même d'un millimètre: elle resta plantée dans le rocher attendant son heure et son véritable maître. Cette épée portait le nom d'Excalibur, on racontait que le rocher était gardé par une fée qui aiderait le futur roi à parvenir jusqu'à son trône.

Maintenant que vous avez le contexte, essayez d'imaginer ce que devait être ma vie. Je n'étais pas, à ma connaissance, de noble lignée: mon père était mort au combat avant ma naissance et ma mère ne lui survécut que de quelques petites années. A sa mort, je n'étais encore qu'un bébé et je fus pris en charge par un seigneur des environs. Quand j'eus l'âge de marcher, on me donna diverse tâches à accomplir: le ménage, la vaisselle, des petits travaux censés financer ma vie au château. Mon Seigneur n'était pas très aimant avec moi, mais il ne me maltraitait pas; il avait un fils, Kay, un grand gaillard de 18 ans, bâtit comme une armoire à glace et qui était persuadé de pouvoir devenir le meilleur chevalier du pays. Mon surnom de "Moustique" me devenait de plus en plus insupportable: je n'était pas très gros pour mon âge, j'étais même franchement maigre, sans muscle, sans force. Souvent Kay et son père se moquaient de moi ...  

Ma vie changea le jour où j'accompagna Kay à la chasse pour la première fois. J'étais censé devenir son page à l'âge de 12 ans et j'en avais 11. Sans le savoir, ma maladresse légendaire allait me mettre face à une vérité déconcertante sur mes origines, et sur mon destin. Cet après-midi là, Kay alla chasser le faon, dans un geste maladroit de ma part, sa flèche rata sa cible et alla s'enfoncer dans la foret.

Il s'appelait Merlin et il vivait au fond de la foret la plus dense du comté ... Je ne croyais pas possible de nombreuses chose, en particulier ce que Mon Seigneur Hectir m'avait qualifié d'impossible mais ce Merlin était étonnant. Je n'étais pas un enfant méfiant, loin de là: on disait souvent que j'accordais ma confiance trop facilement. Je tomba par la chaume de sa cabane, atterrissant sur une chaise, comme s'il m'attendait depuis des années. Il avait prédit mon arrivée et le thé était déjà pret. Il me posa un bon nombre de question avant de partir dans un monologue que je n'écoutas qu'à moitié sur l'importance de l'éducation et de l'intelligence. Il s'offusqua lorsque je luis avoua que je ne savais ni lire, ni écrire, que mon seul savoir se résumait à ma capacité à nettoyer le sol et à lustrer l'armure de Kay. J'étais nettement plus intéressé par la sucrière, qui vous servait la dose parfaite de sucre dans votre thé. On aurait dit un petit soldat, avec une cuillère en guise d'épée, cette petite chose semblait très fière et possessive. Mon attention ne fut reprise par Melin que lorsque celui ci décida de faire ses bagages pour venir vivre avec moi au château de Mon Seigneur Hector. Pas que cela ne m'embêtais, mais je me voyais mal expliquer à cet homme qui me terrifiait, pourquoi un vieil homme farfelu lui demandait l'hospitalité.

Merlin trouva la solution tout seul et Hector ne fut pas ravi d'accueillir cet énergumène sous son toit: aussi le fit-il installer en haut de la vielle tour nord, celle qu'on disait ouverte à tous vents, humide par temps de plus, et plus que fraiche en hiver. De mes cuisines, je l'entendais râler, pester contre le temps alors que des dizaine d'objets étranges sortaient des trous dans le toit. Ce fut à ce moment que mes "Leçons" commencèrent. Merlin venait à toutes heures me sortir de mes corvées, remplaçant ma présence par un sort qui me laissait, à chaque fois, stupéfait, pour partir avec lui apprendre la vie. La première leçon m'apprit les lois de la physique et je me retrouvais doté d'un queue de poisson et d'écaille, à nager dans l'eau sale et froide des douves. J'avais questionné Merlin a propos de ses transformations et ce dernier avait choisi le poisson comme première leçon. Après avoir manqué de me faire avaler par un brochet, la seconde leçon de Merlin visa à m'apprendre la diplomatie alors que mon enveloppe humaine laissait place à celle d'un jeune écureuil. Nous déambulions de branche en branche jusqu'à l'arrivée d'une demoiselle écureuil, fort intéressée par ma présence et qui ne me lâcha plus. Sous les rires de Merlin, je finis par comprendre que la demoiselle avait eut le coup de foudre pour ma personne, ou plutôt pour mon pelage, et ne souhaitait pas me lâcher. Si, du haut de mes 11 ans, je la trouvais agaçante à me suivre partout, je lui dut une fière chandelle lorsqu'elle me sauva de la gueule d'un loup particulièrement affamé. Merlin me retransforma en humain sous les yeux larmoyant de ma prétendante et ce fut le coeur brisé que je la vis s'éloigner vers le creux d'un arbre.
Lors de la troisième leçon, Merlin me changea en oiseau. J'avais toujours rêver de voler et Archimède, la chouette que Merlin emportait partout avec lui, me donna une leçon de vol. Alors que je commençais à me débrouiller, nous fûmes poursuivit par un faucon qui tenta de nous dévorer. J'atterris dans une antre obscure, celle d'une affreuse sorcière qui se faisait appeler Madame Mime. Cette femme était particulièrement repoussante mais excellait dans l'art de la transformation. Lorsque Merlin arriva, tous deux se lancèrent dans une bataille magique, un duel de transformation d'où Merlin sortit, à mon plus grand bonheur, victorieux. Laissant Madame M. chez elle, malade, nous partions pour de nouvelles aventures. J'adorais la présence de Merlin et de sa magie, mais ma vie devait poursuivre son cours. Les sorts de Merlin terrorisaient les serviteurs d'Hector et ce dernier entrait dans des colères inimaginable lorsqu'il s'apercevait que l'un des tours du magicien me remplaçait au travail. Je dus mettre un olà à nos leçons, trop apeuré de perdre le toit que j'avais sur la tête pour remettre en question ma place au château.

Un jour, un page de la Couronne vint annoncer une grande nouvelle: les seigneurs du pays trouvaient le temps longs sans Roi et organisaient un grand tournoi à Londres. Le vainqueurs remporterait la couronne puisque personne n'avait put enlever l'épée du rocher. Hector et Kay s'inscrivirent, persuadés de l'emporter facilement. Il se trouva que, par un coup du sort, l'écuyer de Kay tomba malade, Hector m'annonça que je le remplacerais le temps du tournoi. Honoré et heureux, j'alla annoncer la nouvelle à Merlin qui, à ma grande surprise, entra dans une colère noire. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu pour moi, il ne comprenait pas pourquoi j'étais heureux d'un poste qui aurait dut me sembler dégradant. Vexé et en colère de ne pouvoir obtenir un peu de fierté de sa part, nous nous disputâmes, avant que le sorcier ne se transforme et disparaisse de la tour, ne laissant plus qu'Archimède pour veiller sur moi.

Londres était une ville magnifique. Bien plus grande que la ville principal du comté de mon Seigneur Hector, elle grouillait de monde et de personne en tout genre. Les compétiteurs du tournoi étaient logés dans diverses auberges de la ville et l'évènement était censé se dérouler sur plusieurs jours, voir plusieurs semaines. Il y avait beaucoup de participants et ceux avec qui nous partagions l'auberge étaient trop heureux de faire la fête avec nous le soir. Il se trouva que le matin du début de la compétition, pour Kay, alors qu'il allait monter son cheval, je m'aperçus d'une erreur qui me ferait frapper. J'avais malencontreusement oublier l'épée de Kay à l'auberge: je courus, Archimède derrière moi, pour récupérer cette précieuse arme avant que Kay ne s'en rende compte, mais en arrivant devant l'auberge, je ne pus que constater que celle ci était fermée: les propriétaires étaient partis admirer les combats et avait donc laisser leur auberge exceptionnellement fermé pour ce jour. Alors que l'angoisse m'envahissait, je passa près d'un cimetière. Banal me direz vous ... Sauf qu'au milieu de ce cimetière se tenait un rocher et dans ce dernier, une épée. J'étais sauvé si je parvenait à déloger l'épée de sa prison de pierre. Avec quelques minutes et sous les remarques cynique d'Archimède, je parvins à extraire l'épée du rocher et à courir jusqu'au lieu du tournoi.

Kay reconnut immédiatement que cette épée n'était pas la sienne, il me frappa, me demandant où j'avais eut celle ci. Je lui raconta mon histoire avant de me prendre une nouvelle gifle par Hector qui me traitait de menteur. La foule riait, se moquait de moi et de mon histoire de rocher. Mais un soldat reconnut Excalibur. La foula m'emmena jusqu'au cimetière où ils remplacèrent l'épée et, après avoir tenté en vain de l'enlever, on me laissa réitérer mon exploit. Lorsque j'enleva, à nouveau, l'épée, la foule, stupéfaite, s'agenouilla. Il s'agissait de cette épée magique et on me nomma Roi.

La suite de l'histoire n'est pour moi qu'un vaste brouillard: Merlin revint, sur ma demande, m'assister dans mon rôle de roi. De nombreux chevaliers en qui j'avais confiance furent nommés autour d'une table que Merlin m'avait commandé, une table ronde. Mon Seigneur Hector et son fils vinrent me demander pardon pour toutes ces années de servitude: si Hector s'excusa bien volontiers, Kay était beaucoup réservé. Je leur avais déjà pardonné, personne ne pouvait connaitre cette histoire étrange qu'était celle de mes origines. Merlin me raconta que mon père n'était autre que le vieux Roi décédé il y a quelques années: il avait aimé la Reine d'un pays voisin et lorsque celle ci découvrit sa grossesse, elle décida de préservé son enfant et son amour. Elle savait que je serait une cible pour les ennemis de ce roi et notamment, son mari. Elle se cacha, devint une vulgaire paysanne et mourut d'une maladie qui l'emporta très vite. Merlin eut la lourde tâche de me confier à Hector ... Un oncle très éloigné. Avec le temps, j'appris à devenir un souverain sage et juste, j'ai réussis à unir tous ces clans autour d'une cause commune: la Saint Graal qui ferait de notre pays, une puissance majeure parmi les autres états du monde. Vint l'heure également de penser mon mariage. Ce fut bien la dernière préoccupation de Merlin et moi même avant de disparaitre de ce monde ... Souvent, je repensais à Mademoiselle Ecureuil, je repensais à sa mine attristée, à sa dévotion et à ce coup de foudre qu'elle avait eut pour moi. Bien qu'ayant grandis, je ne retrouva nul part un tel amour dans les yeux d'une femme. J'étais âgé de 18 ans lorsque je disparus. J'étais en train de me disputer avec Merlin, comme nous en avions l'habitude tous les mois depuis quelques années ... C'est alors qu'un nuage sombre apparut dans le ciel, des éclairs et la pluie vinrent donner au château un air menaçant. Un éclair frappa le sol, à quelques pas de nous et sa lumière m'aveugla jusqu'à ce que je me sente tomber.

Lorsque je me réveilla, j'étais couché dans l'herbe dans ce qui ressemblait vaguement à un jardin. Je portais d'étrange vêtement et je me savais bien loin de Camelot. En discutant avec d'autre personne, je compris ... Le nuage magique nous avait transporté dans un autre monde, un monde qui, pour moi, ressemblait au futur. Physiquement, je n'avais pas trop changé, je semblais juste un peu plus vieux. Je me suis plus ou moins vite fait à Fantasia Hill, je rêvais de retrouver mon Angleterre natale. Mais les connaissances que j'ai pus me faire dans cet endroit m'ont tellement enchanté, qu'il m'est difficile d'imaginer avoir eut une vie sans eux. Bien sur, je sais que certains ce sont retrouvé, j'ai grand espoir de retrouver Merlin ou Archimède et surtout je me pose une question: Mademoiselle Ecureuil a-t-elle était du voyage ? Cela peut paraitre stupide mais derrière mes airs de don juan, je suis encore un coeur à prendre. Je me suis beaucoup renseigné à la bibliothèque. Dans les livres, on raconte que je me suis marié à une jeune femme pour laquelle j'eus un amour soudain et inconditionnel: Guenièvre. Je ne sais pas s'il parle de celle que je pense, mais l'histoire se termine très mal ... J'espère que si un jour on rentre à la maison, cela ne se passera pas ainsi ...