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Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Vide
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 Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie)

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MessageSujet: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyMar 10 Déc - 1:06


Avertissement au lecteur
Une uchronie est un genre de récit qui consiste en une réécriture d'une histoire à partir d'un évènement que l'auteur choisit délibérément de modifier. Fiction alternative, vie fantasmée, tout part d'un choix que le personnage a dû faire à un moment donné, d'une question qui hante les esprits : « Et si...? ». Le sujet qui va suivre obéit donc aux règles de "l'effet papillon" et n'est qu'entièrement fictif, une rêverie sans incidence sur l'existence de nos personnages. Amoureux des parenthèses, bienvenue !




« Dans la nuit éternelle emportés sans retour, ne pourrions-nous jamais, sur l’océan des âges, jeter l’ancre un seul jour ? »

Alphonse de Lamartine
Les expressions populaires, peut connues pour leur optimisme et peu à même de remonter le moral, assènent diverses vérités générales qui ont globalement pour but de nous faire accepter notre sort. « Il faut souffrir pour être belle » et « un malheur n’arrive jamais seul » sont sans doute les plus cyniques et pourraient être ponctuées d’un narquois : « Pan, dans les dents ! ». Le mois de mars, empesé de ses nuages électriques, était à l’image du dieu dont il tient le nom : belliqueux et colérique. C’est dans cet esprit guerrier et vaincu que Tara traina sa valise dans la cage d’escalier, en ce froid début de soirée, l’esprit bourdonnant de tout ce qu’ils avaient osé se dire, tous ces missiles assassins envoyés en obus sur leurs cœurs. Elle revoyait encore Jim, aveugle de rage, s’approcher d’elle, et elle croire une demi-seconde qu’il allait la frapper avant qu’il ne dirige son coup sur quelque ameublement du salon. L’appartement dévasté, la rancœur qui suintait des murs, et partout la colère, l’envie de faire du mal. Elle s’entendait lui envoyer en pleine figure l’abandon de son père, suivi d’une véritable gifle, quand il était à son tour allé trop loin dans ses propos. Elle en avait encore des fourmis dans les doigts. Il pleuvait des corde. Son parapluie rose bonbon était resté là-haut, dans la chambre, pas question d’y retourner. Elle prit racine sur le bord du trottoir une minute, le regard vide, les larmes qui coulaient toutes seules sur son visage et se mélangeaient aux gouttes de pluie. Elle ne pouvait pas rester là. Elle sortit son téléphone portable de sa poche, accéda à la liste des derniers appels et tomba immédiatement sur le nom de « Meeko <3 ». Elle allait l’appeler, l’attendre sous un abri de bus, il allait venir en skate et l’emmener chez lui pour lui préparer des gâteaux jusqu’à ce qu’elle s’endorme d’épuisement sur son canapé. Peut-être même qu’il téléphonerait à Yoëv pour qu’il les rejoigne. Ce serait bien. Elle appuya sur le bouton vert et ouvrit la bouche, se demandant si elle avait encore de la voix après avoir tant crié après Jim, encore du souffle après avoir étouffé tant de sanglots. Elle se tenait dos à la route, ne vit pas la voiture arriver un peu vite et trop près du trottoir. Ce qu’elle sentit en revanche très distinctement, ce sont les trombes d’eau glacée que les pneus de la voiture soulevèrent en jet et qui la trempèrent jusqu’aux os. Elle poussa un glapissement, la surprise lui fit lâcher son téléphone, qui glissa sur la chaussée et passa sous les roues de ladite voiture. Le choc thermique l’empêcha peut-être de se laisser tomber par terre de désespoir ; elle resta figée, frigorifiée quelques secondes, à regarder le cadavre de son téléphone éventré, écrabouillé au milieu de la route. Comment c’était, déjà, cette petite phrase ? « Un malheur n’arrive jamais seul » ? Tara cligna des yeux, son corps secoué par un frisson. Si seulement elle avait été encore un polymorphe, elle se serait ébrouée un grand coup, mais elle était humaine, il fallait rester digne dans l’adversité. Elle fit un pas et tendit la main vers la poignée de sa valise. Ses vêtements détrempés lui collaient désagréablement à la peau. Elle essora discrètement le bas de sa jupe, après avoir vérifié qu’aucun passant n’était là pour se moquer de la piètre image qu’elle offrait, puis commença à marcher le long du boulevard en se disant tristement que Meeko habitait trop loin pour qu’elle s’y rende à pied. Quant à prendre un taxi, c’était exclus, elle avait oublié son porte-monnaie quelque part au milieu du salon, entre une table détruite et un verre brisé.

Son esprit fonctionnait au ralenti, elle était si fatiguée, si malheureuse. Elle ne sut jamais ce qui l’amena jusqu’à Fangh Sweety, ni ce qui la poussa devant le 174. Elle ne s’était pas dit explicitement : « Va chez Aiden, il n’habite pas très loin ». Elle ne s’était rien dit du tout, et elle fut presque étonnée de se retrouver sur le seuil de cette porte, comme si son âme avait pris le dessus sur son esprit et l’avait conduite là comme par magie. Elle se demanda si elle allait oser frapper. Elle baissa le nez et s’observa rapidement. Trempée, inondée, à croire que tout le déluge lui était tombé sur la tête. Les lourdes boucles de ses cheveux ne cessaient de ruisseler, et plus généralement elle se demandait si elle n’était pas en train de tomber malade, elle se sentait fiévreuse. Un coup d’œil par la petite fenêtre du palier pour s’apercevoir que la nuit était en train de tomber, dans trois-quarts d’heure à peine la lune s’allumerait. Elle soupira et frappa tout discrètement à la porte d’Aiden, trois petits coups timides en priant presque pour qu’il ne soit pas chez lui. Elle avait confiance en lui mais elle n’avait pas très envie qu’il la voit comme cela, dans cet état, et surtout elle ne voulait pas lui causer de dérangement. L’idée de dormir dehors l’avait effleurée (après tout elle l’avait fait bien des fois !), mais elle avait peur de trop se faire remarquer, avec cette valise, et elle ne voulait pas s’attirer d’ennui. En outre, elle supposait que si l’un de ses amis apprenait d’une manière ou d’une autre qu’elle avait passé la nuit dehors au lieu d’aller les trouver, ils voudraient l’étrangler. La lumière s’éteignit dans l’escalier le temps qu’Aiden vienne ouvrir la porte, et Tara ne chercha pas à la rallumer, se disant que ce serait peut-être mieux qu’il ne la voit pas tout de suite sous projecteur et de la tête aux pieds. Il apparut dans l’encadrement de la porte, à contre-jour dans la lumière qui provenait de l’intérieur de l’appartement, et Tara rougit instantanément, de plus en plus honteuse de se présenter à lui sans l’avoir prévenu à l’avance. Elle inclina légèrement la tête, avala sa salive et croisa mentalement les doigts pour réussir à émettre un son.
« Aiden, je… Je ne veux pas te déranger, je suis désolée… Je me suis disputée avec Jim et… J’avais l’intention d’aller ailleurs, tu sais. Si j’avais su… »
Elle se demanda s’il fallait qu’elle lui raconte pour Meeko, pour la voiture et le téléphone portable, si elle devait lui expliquer qu’elle n’avait pas décidé de prendre une douche toute habillée mais qu’elle avait été éclaboussée, qu’elle avait oublié son parapluie, que Jim avait retourné l’appartement, de rage, fou de rage contre elle… Et tout cela, cette espèce de marche arrière la ramenant finalement aux yeux verts de Jim qui la poignardaient de colère, tout cela la découragea, la vida des dernières forces qu’elle avait conservées. Elle recula d’un pas, s’enfonçant un peu plus dans le noir, un peu moins dans la chaleur rassurante qui émanait d’Aiden, et s’affaissa légèrement, appuyée contre le haut de sa valise.
« Je suis désolée, répéta-t-elle faiblement à travers de nouvelles larmes, je ne savais pas où aller et je suis tellement fatiguée… Je risque de ne pas être d’excellente compagnie ce soir… Tiens, je n’ai même pas pensé à t’apporter une pizza alors que j’ai croisé trois restaurants italiens sur le chemin ! »
Il y avait un petit sourire dans sa voix, qu’elle avait peur d’avoir perdu pour longtemps, mais qui réapparaissait timidement. C’était Aiden qui lui faisait cet effet. Elle n’avait pas vraiment osé le regarder en face, mais il lui suffisait d’imaginer ce drôle de petit sourire en coin qu’il avait parfois quand il la regardait pour se sentir un tout petit peu consolée. Elle essuya inutilement sa joue d’un revers de sa manche détrempée et prit une petite inspiration.
« Est-ce que tu veux bien que je reste dormir chez toi, juste cette nuit ? »
Relevant la tête vers la silhouette du jeune homme, elle retint son souffle. C’était tellement idiot d’avoir peur de sa réponse, tellement stupide de penser qu’il allait se mettre à la juger ou à exiger des explications… Dans le pire des cas, si elle ne pouvait pas passer la nuit chez lui, elle lui demanderait de lui prêter sa chambre cinq minutes, le temps d’enfiler des vêtements secs, et d’utiliser son téléphone pour appeler n’importe qui chez qui elle pourrait trouver refuge. Elle n’envisageait pas réellement qu’Aiden la renvoie mais son cerveau en ébullition mastiquait des idées en pagaille et lui inventait des problèmes là où il n’y en avait pas.

Quand elle y pensait, cela la rendait folle. Cette soirée aurait dû être placée sous le signe des tendres retrouvailles. Jim était rentré aujourd’hui de son week end entre garçons. En toute logique, il aurait dû rentrer, dire bonjour à Tara, aller prendre une douche avant de la rejoindre dans sa chambre. Elle aurait préparé un plateau-télé et ils se seraient appliqués à ne faire strictement rien d’autre que discuter, s’embrasser, et regarder du coin de l’œil des séries américaines en replay. Ils auraient même coupé le son de la télé et auraient inventé les dialogues eux-mêmes, pour faire dire des bêtises aux acteurs. Cette soirée aurait dû être absolument reposante et agréablement banale. Seulement, c’est de Las Vegas que revenait Jim. Il y avait le décalage horaire, mais aussi les embruns d’alcool, les souvenirs brumeux d’un week end « entre hommes » (autant dire « entre créatures dépourvues de cerveaux dès lors qu’elles sont confrontées à une absence d’interdits et à un mini-bar à volonté »). Tara s’était promis d’être contente pour lui, contente qu’il prenne un peu de temps pour ses amis, mais… Dès qu’il était rentré, il lui avait servi un petit laïus tout cuit avec son air angélique, l’air de dire : « Il ne s’est rien passé de grave, on a bu un petit peu et on n’a pas trop dépensé d’argent ». Elle y avait vu une dissimulation quelconque, s’était fâchée. Il s’était senti pris en faute, s’était braqué, et la dispute avait commencée. Après tout, Tara avait raison de s’être énervée. Elle ne lui demandait pas la lune, elle voulait juste qu’il soit sincère avec elle. La pilule serait mieux passée si Jim lui avait dit sans détour mais calmement : « Tara, je ne me souviens pas de tout ce qui s’est passé parce que j’avais trop bu, mais je sais que, quand je me suis réveillé, il y avait trois filles dans la baignoire de notre chambre ». Elle l’aurait frappé, peut-être même mordu, elle se serait enfermée une heure dans sa chambre en maugréant d’un air boudeur. Et puis elle serait sortie de sa chambre, serait allée l’embrasser, à peu près persuadée que Jim, même ivre, n’aurait pas pu la tromper avec la première venue. Elle l’aurait câliné en déclarant pour plaisanter que, de toute façon, aucune de ces filles n’a été polymorphe dans une autre vie, donc elles devaient forcément être très fades et inintéressantes. Ainsi la dispute aurait-elle pu glisser tranquillement, les retombées n’auraient pas été aussi désastreuses. Les mots avaient fini par largement dépasser la pensée. Elle savait que Jim n’avait jamais voulu lui parler de cette manière mais, tout de même, il l’avait presque traitée de fille facile, et cela c’était terrible, cela c’était ignoble. D’un coup il l’avait rabaissée au rang de toutes les autres, toutes celles qui avaient pu passer dans son lit avant qu’ils soient ensemble, et cela elle ne pouvait pas le digérer, elle avait trop mal, elle se sentait salie. Quant à elle, avant de partir en claquant la porte, elle avait quasiment dit qu’elle souhaitait le voir mort.

Comment avaient-ils pu, l’un et l’autre, dire l’exact opposé de leur pensée ? Elle l’ignorait, mais les mots étaient toujours là, bien vivants dans un coin de sa tête. « Il faut souffrir pour être belle » était bien la pire des idioties qu’elle ait jamais entendue. Il lui semblait souffrir suffisamment, à l’heure actuelle, assise sur sa valise au milieu d’une cage d’escalier enténébrée. Et pourtant elle ne s’était jamais sentie aussi laide, aussi tristement souillée qu’en cet instant, à tel point qu’elle se demandait si elle ne préférait pas dormir là, plutôt que de devoir entrer dans l’appartement éclairé d’Aiden, plutôt que de passer sous ses beaux yeux noirs et de lui présenter un visage battu de pluie et de larmes.


Dernière édition par Tara M-T. Chopin le Mer 11 Déc - 11:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyMar 10 Déc - 19:17

ஹ And if…

Dans ce monde, la vie est établie sur des poutres de rationalité, érigée sur des bases solides de vérités et de faits tangibles, parsemée d’obstacles et de surprises, de lumière et d’ombre.
Dans ma vie antérieure, il y avait une place importante pour quelque chose que l’on ne pouvait prévoir, quelque chose qui surgit subitement, qui nous étonne et qui se permet de crée en nous une sorte de cyclone intérieur dans lesquels se mêlent sentiments et ressentiments, quiétude et agitation, créant une contraste, amenant les esprits à créer des oxymores pour mettre des mots sur ce qui a établi un règne en eux. Et ce petit quelque chose, ce petit plus qu’il n’y a pas ici, cette petite merveille dont je rêve encore, la nuit, ce n’est ni plus ni moins que la magie. Cette même magie qui donne naissance à l’amour avec un grand A, à la réelle liberté aussi ; dans un enchevêtrement de rebonds et d’imprévus brille cette perle rare et pure, immaculée et rayonnante, miroir de l’âme et des sentiments.
Ici, il n’y pas de juste milieu, il y a du blanc, du noir, pas de gris, encore moins de rose ou de bleu ; c’est plat et anodin, sans surprise et sans plaisir. Ici, se dire « et si » revient à regretter quelque chose, à remettre en question une décision. Pourtant, dans mon ancien monde, lorsqu’il était question d’un « et si », c’était agrémenté d’une pincée de poussière féerique, magique : c’était possible. Dans mon pays, personne n’usa jamais d’un pouvoir permettant de revenir en arrière, pourtant, aujourd’hui encore, je ne doute pas du fait que ce fut possible, pour d’autres, dans d’autres contrées éloignées de la mienne.

Je pousse un soupire agacé et ferme les yeux, un objet cylindrique qui me permet d’annihiler de la nicotine coincé entre deux doigts, un autre objet de la même forme mais avec un diamètre plus imposant, faisant office de canette, présente dans mon autre main. Les jambes tendues sur mon canapé, je laisse mes yeux glisser sur l’écran de la télévision sans accorder le moindre traitre intérêt à ce qui n’en a pas.
Mon esprit est embrumé par l’alcool, enfumé par la cigarette et occupé par des songes moins clairs, plus complexes et emmêlées. Je tente de repasser le visage de chacune des femmes que je connais pour tenter de discerner une ressemblance quelconque avec ma Princesse des Dunes, la belle Jasmine. Pourtant, j’ai du mal à ne serait-ce qu’à mettre un visage sur le nom d’une certaine « Anna » que j’ai vue hier. Je plisse les yeux, agacé par mon manque de mémoire, énervé par mon attitude d’adolescent, ennuyé par le vide qui accable mes jours ce soir.
Bip.
Je pose ma cannette après l’avoir finie en deux bonnes gorgées et me saisit de mon portable sur lequel je m’active. L’un de mes amis me propose de le rejoindre à un bar sur Central District. Je jette un regard à l’heure s’affichant et soupire, animé d’une lassitude sans borne qui m’amena à décliner l’invitation avant de mettre mon téléphone sur vibreur en le jetant littéralement sur la table, réellement ennuyé.
Aujourd’hui, je fuis autant plaisir charnel que responsabilités morales ; aujourd’hui, je m’empêcher d’aller à une soirée bien arrosée, accepte de me priver de quelques corps dénudés pour ne pas avoir à subir le mal de crâne qui suivra le lendemain, sans parler de mon sentiment d’être qu’un pauvre idiot, loin d’être capable de se remémorer les circonstances dans lesquelles il a été amené à se retrouver en compagnie d’une femme dont il ne connait rien. Pour cela, cependant, je dirai plutôt que le naturel revient au galop lorsqu’on le chasse

J’amène le bout de ma cigarette à mes lèvres et aspire lentement, laissant la fumée envahir mes poumons en me grisant un peu plus à chaque bouffée ; de ma main libre, je saisis le livre ouvert sur le canapé et le feuillette jusqu’à arriver à la dernière page. Un sourire éclaire mon visage et j’approuve les mots que j’y lis. Bernard Weber a dit que le dernier espoir est la fuite, mais n’a pas omis d’ajouter que l’on ne pourra éternellement fuir.
Toc Toc Toc.
Machinalement, je pose mes yeux sur mon portable qui ne s’est pourtant pas éclairé. Je mets un moment à me rendre compte que ce n’est pas non plus la télévision que je fixe avec un air béat qui vient d’émettre pareil bruit. Je ferme les yeux, tente d’oublier que je dois me lever.
Et comme tout dans ce monde, la réalité le gifle littéralement alors que je me redresse d’un bond, écrasant ma cigarette dans le cendrier en avançant d’un pas hâtif vers la nuit ; je ne sais si c’est l’alcool, la nicotine ou juste l’ennui qui me rend si lent par cette soirée, mais je viens tout juste de me rendre compte qu’à pareille heure, ce n’est surement pas une petite fille vendant des cookies. Il y a quelques jours à peine, j’aurai pu penser que c’est Johanna qui a perdu ses clefs, mais je ne sais sincèrement pas où elle est, n’étant pas revenue ici après avoir déserté l’appartement.
Mes doigts se nouent autour de la poignée et j’ouvre enfin la porte. à cet instant, je ne sais pas trop si mon esprit est assez fourbe pour ériger un scénario en toutes pièces, fait de chimère et de mirage, d’illusion et de leurre. Mais après une demi-seconde pendant laquelle je reste immobile, affichant un regard à la fois perdu et troublé, je me rends compte que ce qui me fait face n’a rien d’une utopie, rien d’un fantasme ; elle est bien là.
Derrière elle, tout est noir, tout est sombre, tout n’est que ténèbres invétérées et pourtant, je vois de la lumière, de la blancheur et de la clarté ; cette beauté éblouissante et lumineuse n’émane de nulle source électrique mais bel et bien… D’elle.
Tara. Ce prénom reste coincé dans ma gorge, semblant s’imprimer profondément dans mon esprit alors que je reste planté là, sans réagir, clignant des yeux pour espérer que je vais y voir plus clair, déceler dans le contraste des ténèbres et de la lumière éblouissante son regard d’émeraude. Et pourtant, je ne vois ni ses yeux, ni les traits de son visage, ni même son accoutrement ; je ne vois que cette valise un peu flashy derrière elle et ça suffit à m’inquiéter, me faisant froncer les sourcils alors que j’attends qu’elle s’exprime, étant certain que le timbre de sa voix aiguillera la réaction que je dois avoir. Pas que je vais la chasser non plus, ceci étant exclu, on ne chasse pas la progéniture d’Athéna et d’Apollon, mêlant sagesse de sa mère et beauté de son père.

Elle déclare ne pas vouloir me déranger, être désolée, s’être disputée avec Jim, avoir eu l’intention d’aller ailleurs… Cette fois-ci, je m’approche d’elle alors même qu’elle recule d’un pas, se laissant aller contre sa valise. Dispute avec Jim ? Jim, son fiancé ? Il n’y a que lui qui se nomme ainsi, à ce que je sache. Et aussi, il n’y a que lui pour la mettre dans pareil état, de ce que je sais.
Sa voix est enrouée, toute petite, faible et semble rongée par de chaudes larmes ; je maudis la lumière du pallier et me vois mal lui fausser compagnie pour aller la rallumer. Décidément, j’ai réellement besoin de la voir, de savoir si elle pleure, comment elle est, physiquement.
Je ne la vois pas, mais elle me voit, alors je tente de lui sourire doucement, de ce sourire en coin que j’espère être rassurant. De nouveau, elle bafouille quelques excuses que j’ai du mal à comprendre ; depuis quand a-t-elle à s’excuser de venir me voir, même – surtout – dans pareilles circonstances ? Je sens une pointe de vivacité, peut-être un semblant de sourire, dans sa dernière phrase et me demande si, sur son visage, le sourire s’affiche réellement. Je cligne des yeux et ouvre la bouche pour lui répondre, seulement elle me devance, me demandant si elle peut passer la nuit chez moi, juste ce soir.
Reste autant que tu le voudras.
Cette réponse s’imprime dans mon ragard. Ce que je ne lui dis pas, ce que je ne lui montre pas, c’est le fait que la citation de Bernard Weber me hante : on ne peut éternellement fuir. Et, malheureusement elle non plus n’échappera pas à la réalité de ce monde, à la rationalité qui nous empêche de nous évader ; ce monde plat, ce monde sans magie.
Je me demande si elle a pu lire quoi que ce soit dans mes yeux, car j’agis plutôt rapidement, m’approchant un peu plus, me penche vers elle, enroule un bras autour de sa taille pour la faire redresser et la prend spontanément dans mes bras. Je colle mes lèvres au haut de sa tête et note qu’elle est totalement trompée alors, dans une tentative quelque peu désespérer, je souffle doucement en lui murmurant ce qui me passe à ce moment par la tête, bien que je le pense sincèrement :

« Ça va aller ma chérie, tu te doutes bien que tu peux rester chez moi, mais s’il te plait, ne t’excuse plus, j’ai l’impression de… De n’être qu’un ami parmi d’autres. »

Parmi tant d’utres.
Alors que j’espère être plus, car, à mes yeux, elle est bien plus qu’une amie.
Je la relâche après l’avoir gardé encore un instant contre moi et m’éloigne pour la laisser rentrer, prenant les devants pour me saisir de sa valise que je fais trainer jusque dans le salon. À peine est-elle sous les jets de lumière que mon visage se voile de colère, d’inquiétude. Je m’immobilise un instant.
Jim. Comment s’y est-il pris, sincèrement ? Pourquoi se sont-ils disputés, pour qu’elle soit dans pareil état ? Je ne parle pas réellement du fait qu’elle soit totalement trempée, étant donné qu’il pleuve ça m’étonne à peine ; mes les sillons rougeâtres descendant de ses yeux pour s’évanouir sur la courbe de son cou, se perdant sous son haut, peut-être. Je devine ses lèvres humides et totalement salées, distingue ses yeux bouffis et observe un instant ses lourdes boucles blondes retomber sur ses épaules comme un fardeau, comme un poids que j’ai l’impression d’être incapable de soulever à sa place.
Je prends une profonde inspiration, l’invite d’un geste brusque de la tête à me rejoindre dans ma chambre et, laissant la valise de coté, vais chercher une serviette dans la salle de bain alors que je fronce les sourcils.

« Tu me laisses t’essuyer ? Ça te donne un air enfantin tout bonnement adorable et, de toute façon, il faut que tu te fasses pardonner : je n’ai pas eu droit à mon bisou je te rappelle ! »

Bêtement, je me demande si je suis capable de prendre soin d’elle, si je suis capable de prendre soin d’elle.
Je tente de détendre l’atmosphère et, sincèrement, j’ai la claire impression de mal m’y prendre. Je cache tant bien que mal mon irritation, préfère la laisser reposer dans un coin de mon esprit pour me focaliser entièrement sur Tara ; pourtant, c’est ce même état dans lequel elle est qui suscite mon énervement.
J’aimerai lui demander de tout me raconter, mais… Mais je préfère attendre, la calmer un peu.
Je prends la serviette que je lui fais passer sur les cheveux, les séchant assez négligemment avant de glisser l’objet sur ses épaules que je frictionne doucement. Sauf que je ne résiste pas plus longtemps, l’amenant à moi dans un tendre geste, ma main reposant au creux de son dos.
Elle doit, non pas se sécher, mais plutôt se changer. Je m’éloigne à peine, glisse ma main libre sous son menton pour relever son visage vers le mien, lui essuie de mon autre main le visage.

« Au vu de tes larmes, je me demande… Sirène ou Ange ? Qu’importe. Et puis, dis-moi ma jolie, tu as dis vouloir aller ailleurs ? Cette personne est-elle faite de chocolat pour que tu préfères aller chez elle plutôt que venir chez moi ? »

Je lui souris tendrement. Je sais qu’elle reconnait les mots de Baudelaire ; j’aurai aimé finir : et ce Jim, de Dieu ou de Satan ? Qu’importe, il ne mérite pas tes larmes.
Je n’avais pas relevé qu’elle avait parlé d’aller ailleurs, soit chez quelqu’un d’autre, mais dans une tentative désespérer de trouver comment le faire sourire, j’espère ne pas passer pour un jaloux, car ce n’est pas le cas.
Pas ce soir.
Ma jolie, ma belle ; car si les larmes sont sur tout le monde des éclaboussures d’acide qui peuvent assombrir le teint, creuser les yeux, sur mon ange, sur mon âme, ce ne sont que des paillettes accrochées au mauvais endroit qui n’en remplissent pas moins leur rôle consistant à consteller son visage angélique, son visage aux traits dessinés avec des bouts de paradis.
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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyMer 11 Déc - 13:55



« Une femme très jeune, très malheureuse, ayant pour elle la beauté crépusculaire des êtres qui se donnent, qui s'abandonnent parce qu'ils perdront .ainsi celui qui les recevra. Ayant pour elle la beauté crépusculaire des êtres dont l'innocence est absolue parce ce qu'ils ne calculent pas ce qu'ils ont vécu, ni ce qu’il leur reste à vivre. Elle est là pour me recevoir, moi et cette innocence que je n'ai pas perdue, puisque je dors, puisque je suis à la merci d'un amour qui n’est pas nouveau, mais éternel, le maître de moi- même, de la naissance à la mort de la nuit. »

Paul Eluard
En le voyant approcher à travers les ténèbres pour la prendre dans ses bras, elle aurait bien protesté, avoué qu’elle avait pris la pluie et qu’il risquait d’être trempé aussi s’il la tenait contre lui, mais il la souleva avec aisance alors qu’elle se sentait si lourde et la serra contre lui dans un geste protecteur et compatissant sans qu’elle ne dise mot. Elle avait dû l’inquiéter un peu, pour qu’il soit sans voix lui aussi. C’est seulement lorsqu’elle se retrouva entre ses bras qu’elle s’aperçut, par contraste de son corps contre le sien, qu’elle était gelée jusqu’à la moelle. Il sembla chercher quelque chose à dire, quoiqu’il n’ait nullement besoin de parler, sa seule présence auprès d’elle parvenait à l’apaiser. Elle respira contre lui une très légère odeur de cigarette, et dans son souffle quelque chose d’alcoolisé qui n’avaient rien de désagréable, qui, étrangement, la rassurèrent. Elle associait ces odeurs à des figures masculine de protection vis-à-vis d’elle (la cigarette, c’était Peter, et l’alcool c’était Jim, et, quoiqu’elle soit toujours fâchée quand ce dernier s’ouvrait une canette de bière, c’est en sentant cette odeur sur Aiden qu’elle comprit que malgré cela elle faisait un amalgame entre ces substances et les hommes qu’elle aimait).
« Ça va aller ma chérie, tu te doutes bien que tu peux rester chez moi, mais s’il te plait, ne t’excuse plus, j’ai l’impression de… De n’être qu’un ami parmi d’autres. »
Elle hocha légèrement la tête en signe d’assentiment mais ne répondit rien. Elle laissa les accents de la belle voix grave d’Aiden s’estomper lentement dans la nuit de la cage d’escalier où ils avaient résonné sourdement, s’en imprégna. Il n’était pas un ami parmi d’autres, il était à vrai dire le seul capable de la mettre à l’aise d’un simple sourire, de lui fait oublier pour un moment ses malheurs le temps d’une étreinte. Elle n’avait pas encore réfléchi pour savoir pourquoi elle avait pensé à appeler Meeko plutôt que lui, mais la réponse ne tarderait pas à lui venir. Il l’embrassa dans ses cheveux que la pluie et le froid avaient alourdis avant de la relâcher et de l’inviter à entrer, se chargeant de sa valise. Elle passa donc timidement le seuil de la porte et avança d’une démarche incertaine jusqu’au salon. Elle regarda, au-dessus de la table, un petit nuage de fumée qui s’effacerait lentement parmi ses propres volutes, remarqua la canette de bière vide qu’elle avait pressentie, puis se tourna vers Aiden qui lui avait succédé. Il lui lança un coup d’œil global alors qu’une petite étincelle de colère allumait son regard brillant comme les ailes d’un corbeau. Elle baissa la tête, consciente de son apparence déplorable et ne pouvant soutenir ce rapide examen sans ciller. Il l’invita sans mot à le suivre et gagna sa chambre en quelques rapides enjambées. Elle se tint debout près de son lit le temps de sa disparition momentanée dans la salle de bains, d’où il réapparut, armé d’une serviette.
« Tu me laisses t’essuyer ? Ça te donne un air enfantin tout bonnement adorable et, de toute façon, il faut que tu te fasses pardonner : je n’ai pas eu droit à mon bisou je te rappelle ! »
Elle lui rendit un sourire sincère quoique léger et se mit docilement sur la pointe des pieds pour pouvoir l’embrasser sur la joue. En redescendant, elle déposa au passage un autre baiser dans son cou, avant de se reculer.
« Bonsoir mon doux, dit-elle d’une petite voix, et merci pour tout… »
Elle se laissa faire quand il fit mine de lui sécher les cheveux, constatant qu’il ne devait pas avoir l’habitude de cette longueur car elle doutait un peu de l’efficacité de ses gestes, mais restant profondément attendrie par ses paroles, par sa tendresse. Il lui posa la serviette sur les épaules et lui frotta doucement le haut des bras, délicatement comme s’il craignait qu’elle soit faite d’un verre très fin et qu’elle se brise entre ses doigts. Elle s’abandonna à lui, complètement éreintée par ses mésaventures de la journée et alanguie par la chaleur de l’appartement d’Aiden. Elle ne s’était jamais enivrée, elle, aucun alcool n’ayant encore franchi ses lèvres, mais c’est un peu de cette griserie qu’elle éprouvait, maintenant qu’elle était en sécurité et que son ami l’entourait d’attention. Quant à cela, elle avait plutôt l’habitude de s’occuper de ceux qui lui sont chers, d’être dévouée et attentionnée, et cette nouveauté, ce lâcher-prise qui consistait à laisser Aiden la cajoler et prendre soin d’elle, c’était un peu déroutant mais elle sentait qu’elle en avait besoin et qu’elle allait vite s’y faire. Il glissa une main au creux de son dos et l’attira à lui affectueusement. Elle ferma les yeux une minute, le visage caché dans son cou, avant qu’il se redresse et lui fasse lever le visage vers lui. Lui non plus n’avait pas l’air habitué à pareille situation, mais cela elle ne le constatait que parce qu’elle le connaissait bien. Elle apprécia cependant l’air assez sûr de lui qu’il lui offrait pour la rassurer. Cela fonctionnait bien.
« Au vu de tes larmes, je me demande… Sirène ou Ange ? Qu’importe. »
Elle savait qu’il aimait Baudelaire et, si elle avait fait l’acquisition d’un volume des Fleurs du Mal, c’était parce que les lire lui faisait penser à lui. Donc, elle aimait Baudelaire aussi. Elle lui sourit quoiqu’elle pensât « ni l’un ni l’autre hélas ! ». Si elle avait eu les pouvoirs d’ensorcèlement de la sirène, elle aurait empêché Jim de lui faire tant de mal, et si elle était l’ange, elle ne mériterait pas qu’on la fasse souffrir ni ne blesserait autrui elle-même.
« Et puis, dis-moi ma jolie, tu as dit vouloir aller ailleurs ? Cette personne est-elle faite de chocolat pour que tu préfères aller chez elle plutôt que venir chez moi ? »
Cette fois, elle réussit même à rire doucement à ses paroles.
« Presque ! répondit-elle en frottant son nez contre celui du jeune homme d’un air taquin. Cette personne est un cordon-bleu, j’aurais eu droit de me gaver de gâteaux faits maison toute la nuit. »
Elle baissa la tête alors qu’une petite ombre passait sur son front. Elle venait de comprendre pourquoi elle avait d’abord pensé aller chez Meeko. Elle reprit la parole dans un soupire.
« En fait, je crois qu’inconsciemment je ne voulais pas donner à Jim de raison d’être jaloux. Tu n’es vraiment pas un ami parmi d’autres… »
Elle savait que son colocataire (ou quoiqu’il soit, puisqu’elle pensait qu’ils avaient largement dépassé ce stade, mais au vu de leur dispute elle ne savait plus quoi penser) percevrait comme une ultime provocation le fait qu’elle ait passé la nuit chez Aiden. Il aurait été moins jaloux de Meeko, et à juste titre. Elle n’était pas certaine que Jim l’écoutait réellement quand elle lui parlait de ses amis. D’ailleurs, elle lui en parlait rarement, car ils vivaient un peu en autarcie tous les deux, dans leur petite bulle. Elle était presque sûre que le nom d’Aiden n’évoquerait rien en lui si elle le lui disait juste comme cela. Mais si, demain, elle rentrait chez eux et qu’elle lui annonçait : « J’étais chez Aiden », la phrase complète risquerait de déclencher son mécontentement. A cette idée, Tara se mit à trembler comme une feuille, et scruta le visage d’Aiden d’un air un peu paniqué.
« Je ne veux pas rentrer chez moi, je ne veux pas le voir, je ne veux plus qu’on se dispute lui et moi… Je n’en peux plus que tout soit si compliqué, tu comprends ? »
Bien sûr qu’il comprenait. Ils n’étaient pas toujours entièrement d’accord l’un avec l’autre, mais ils se comprenaient vraiment. Il faudrait bien qu’elle rentre chez elle pourtant, elle voyait difficilement comment faire autrement, mais, juste, pas ce soir, pas tout de suite. Elle n’avait pas l’intention de fuir éternellement. Elle voulait seulement disparaître une nuit, et que rien n’ait d’existence que cet appartement, que le monde entier s’évanouisse à leur profit. Et pour revenir à ce qu’elle avait dit juste avant, elle avait envie de se donner des gifles : pourquoi continuait-elle de réfléchir par rapport à Jim, à chercher par tous les moyens à ne pas le contrarier ? Alors que lui venait de passer trois jours à Las Vegas à faire elle ignorait quoi en compagnie d’elle ne savait qui. Désespérante, cette situation était désespérante, se dit-elle en appuyant son front contre le torse d’Aiden. Elle releva la tête un instant après et lui sourit doucement en passant sa main dans ses cheveux (à lui), qu’elle ébouriffa gentiment.
« Qu’est-ce que tu faisais, avant que je vienne te gâcher la soirée ? Tu avais prévu de voir quelqu’un, peut-être ? Dis, tu n’aurais pas des bonbons par hasard ? »
Elle avait enchaîné les trois questions comme s’il y avait un lien logique entre les deux dernières, tout en s’appliquant à lui faire les poches. Allez savoir pourquoi elle prenait son ami pour un distributeur de m&m’s, mais elle fut presque surprise de ne rien trouver de comestible dans les poches de son jean. Aiden était constamment en train de se goinfrer de choses qu’elle aimait bien lui piquer, il suffisait qu’il ouvre un paquet de gâteaux devant elle pour elle aille le câliner et faire semblant d’être discrète pour lui subtiliser ses sucreries. Elle aimait bien qu’il fasse aussi semblant de ne pas s’apercevoir de sa petite combine. Elle retira ses doigts de la poche arrière droite de son jean après avoir vérifié les trois autres, et se contenta de nouer ses bras autour de lui en l’observant avec un air d’enfant sage. Elle avait voulu savoir s’il n’avait rien d’autre de prévu ce soir parce qu’elle n’ignorait pas qu’il sortait beaucoup. Il était le genre à avoir beaucoup de connaissances qui se prenaient volontiers pour ses amis. Elle n’était pas sûre, en revanche, qu’Aiden se considérait véritablement comme ayant beaucoup d’amis, et elle voulait croire (elle pensait être assez chanceuse) qu’elle faisait partie de ce petit nombre.
« J’ai froid, souffla-t-elle finalement, tu permets que j’enfile quelque chose de pas très sexy ? »
Elle avait juste envie de pratiquer l’une de ses activités préférées au monde (le blotissement intensif), et pour cela elle n’avait pas besoin de porter une chemise de nuit en satin, c’était plutôt le contraire en fait. Elle se retourna et donna un petit coup à sa valise pour qu’elle tombe par terre. Elle l’ouvrit avant de se redresser en défaisant les boutons de son haut. Quand elle l’eut ouvert jusqu’au nombril, elle se souvint de ce que Jim lui avait dit à propos des vêtements. Ah oui, c’est vrai ! C’est idiot, mais on ne se déshabille pas devant quelqu’un (« sauf exception », avait précisé le jeune homme sans donner plus d’indications et en décrétant « tu verras bien » quand elle avait voulu être informée sur la nature de l’exception). Elle inclina la tête et cligna des yeux en adressant un petit sourire à Aiden.
« Tu ne voudrais pas être un ange et aller faire un petit tour dans la cuisine ? Sait-on jamais, peut-être que tu trouveras des choses qui ressemblent à des bonbons ! »
Elle attendit qu’il sorte pour se débarrasser de ses vêtements mouillés, récupéra la serviette pour finir de se sécher avant d’enfiler un T-shirt. Par-dessus elle ferma un sweat-shirt taille XXL qui lui faisait une sorte de robe courte et dont l’intérieur était tout doux, en simili fourrure. Elle ne mit rien en bas parce qu’il ne faut pas exagérer non plus, elle voulait bien faire semblant d’être pudique mais elle adorait trop avoir les jambes à l’air libre. Elle sortit pieds nus de la chambre et rejoint Aiden entre la cuisine et le salon, où elle fit un tour sur elle-même, les yeux brillants.
« Tadam ! fit-elle en écartant les bras. Attends, tu n’as pas vu le meilleur… »
Elle lança à Aiden un sourire de collégienne qui se serait maquillée pour la première fois de sa vie, et mit la capuche de son sweat. Capuche qui était munie de deux petites oreilles arrondies, en peluche.
« … Je suis un nounours ! », affirma-t-elle, toute contente comme si elle venait de retrouver son pouvoir de polymorphe.
Elle se mit à rire et tira un peu sur ses manches qui étaient beaucoup trop longues, pour faire apparaitre ses mains. Sa capuche retomba sur ses épaules lorsqu’elle leva la tête et ferma ses bras autour du cou d’Aiden, et la Tara habituelle réapparut.
« Je n’ai pas eu assez de bisous, je trouve ! »
Elle venait de se plaindre de la sorte en battant des cils, avant de murmurer un petit « non mais oh ! », à l’oreille du jeune homme, qu’elle mordilla ensuite par pure vengeance, avant de s’éloigner un peu rapidement, craignant peut-être les représailles. Elle alla s’assoir sur un des accoudoirs du canapé, observant Aiden à cette petite distance. C’est alors que, opérant un retour sur elle-même, elle s’aperçu qu’elle souriait depuis quelques minutes maintenant, qu’elle avait presque oublié les horreurs que Jim et elle s’étaient dites. Presque. Et cela, c’était parce qu’Aiden était tout simplement magique (pas d’autre explication possible). Elle ne savait pas si cela tenait à ce joli sourire, à la façon dont elle aimait qu’il la prenne dans ses bras, ou encore à son air adorablement perplexe lorsqu’elle commençait à lui dire des bêtises, mais elle se sentait libre de toujours tout lui raconter, d’être entièrement naturelle avec lui. De plus, il lui semblait qu’il ne la jugeait jamais, qu’il partait du principe qu’elle avait toujours raison et qu’il serait toujours prêt à prendre sa défense. Ce n’était pas pareil quand elle parlait à Peter, par exemple, car son ténébreux ami cherchait toujours à l’aiguiller et à l’instruire, et n’hésitait pas à lui dire quand il pensait qu’elle avait agi bêtement (parfois il prenait même le parti de Jim contre elle, quoique cela lui coûte beaucoup, mais il préférait toujours lui dire la vérité plutôt qu’un consolant mensonge). La façon dont il la grondait était toujours adorable et teintée d’affection, mais quelquefois elle préférait qu’on ne lui en veuille pas d’avoir tort. C’est la raison pour laquelle, juchée sur le canapé d’Aiden et secouant légèrement ses jambes dénudées dans le vide, elle sentait qu’elle était exactement à sa place, précisément à l’endroit où son âme avait eu bien raison de la conduire.

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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptySam 14 Déc - 0:14

C’était une figure éteinte et triste, avec des petits yeux fanés.
 
Ce sont ces mots et nuls autres qui me vinrent à l’esprit en la voyant se présenter sur le seuil de ma porte. Tara, elle la femme droite et me paraissant des plus imposante du haut de son mètre-soixante, elle qui possède une figure si charmante et si séduisante, avec ses yeux couleur mer, aussi brillants qu’une perle d’huitre et aussi pétillant que l’étoile du Berger – on dirait qu’Alphonse Daudet ne quitte pas un instant mes pensée. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi ? Rien de ce qu’elle a pu faire n’aurait pu justifier ses larmes.
Il fait sombre, lorsque je la vois, mais à peine mes yeux n’ont pas même besoin de s’habituer à l’obscurité que je remarque le manque d’étincelles et de brillance qui aurait, en temps normal, réussi à éclairer une nuit couleur suie, privée de ses astres fidèles et des lampadaires à la lumière vacillante des rues de la Terre, en contrebas.
Mais il n’y a rien de tel lorsque, debout devant moi, elle laisse s’écouler de sa bouche quelques mots d’excuses et d’explications que mon esprit brouillé a du mal à assimiler – à moins que ce ne soit ses dites explications qui sont confuses.
Je n’eus su dire si mon cœur se retrouvait serré entre les griffes d’un oiseau particulièrement capricieux ou si mon être toute entière se brisait, se fracassant en un millier de morceaux contre l’écho du  silence s’installant après les quelques bribes de phrases qu’elle m’a adressées. Je ne sais vers qui diriger cette soudaine colère, alors j’en abats les foudres sur moi-même ; le sentiment d’impuissance et d’inutilité qui me submerge dès lors est bien plus fort que des vagues salées déchainées par la plus redoutable colère de Poséidon. Je ne sais ce qui l’amène, mais à pareille heure, avec pareille ambiance pesante autour de nous, qui nous compresse et nous opprime, je vois clairement que ce n’était pas dans ses plans.
Et par expérience, je sais que tout imprévu n’est pas bon à prendre, emballant ainsi le cœur dans une course effrénée, trainant dans son sillage joie ou pure déception.
Pourtant, debout dans ma propre chambre, une serviette dans les mains, je tente de dissimuler autant ma colère que mon agitation. Un ouragan de sentiments et de ressentiment envers ce fameux Jim qui réussirait sans nul mal à me faire sortir de mes gongs. Je lui demande si je peux la faire sécher et je ne sais même pas ce qui me prend d’émettre pareille requête alors que je n’ai l’habitude que de faire passer la serviette dans mes courts cheveux ; avec sa longue chevelure blonde et ondulée, je ne sais décidément pas comme je vais réussir à la rendre plus présentable.
Elle me sourit sincèrement, bien que faiblement, lorsque je lui sous-entends clairement qu’elle a oublié de claquer gentiment ses lèvres contre ma joue ; elle s’exécute et ses lèvres froides créent un doux contraste sur ma peau plus chaude, lorsque sa bouche trouve mon cou, j’en frisonne entièrement. Je mets cela sur le compte de la surprise et de la fraicheur de ses délicates lèvres ; je serai plus sincère envers moi-même, je laisserai enfin tomber mon masque d’hypocrisie envers ma propre personne et je comprendrai sans même que ce soit uniquement le fait que ce soit elle qui m’embrasse ainsi qui réussit à me faire ainsi frissonner de la sorte.
Elle me remercie et je me contente de me pencher légèrement vers elle pour laisser mes lèvres effleurer son front en guise de salutations. Armé de ma serviette, je tente de sécher quelques unes de ses mèches blondes. Sans grand succès, j’en concède. Ce que je tente à cet instant n’est pas tant de sécher son corps qui me parait plus frêle qu’à l’accoutumée, comme de la porcelaine de laquelle je dois particulièrement prendre soin, non, ce que je tente de faire, c’est de sécher les larmes qui coulent à flot de son cœur meurtri. Je me demande, bêtement, quel lame a bien réussi à lacérer son cœur sans que sa peau ne soit le moins du monde atteinte ; dans un accès de lucidité, je me dis que seuls les mots peuvent faire cela, que seuls les sentiments peuvent faire preuve de pareille prouesse et, me revoilà qui pense à Jim, me revoilà qui sent mes muscles se tendre sous ma peau.
 
Les larmes des Sirènes sont rares, les larmes des Anges sont, quant à elles, lumière ; en voyant le visage de Tara, j’ai autant l’impression que ses perles salées sont rares qu’elles sont clarté et lumière ; je réussis malgré tout à ne voir en elle que lumière et beauté, mais au vu du fait qu’elles me rendraient capable de tuer ce Jim qui en est à l’origine, je vois qu’elles ont les pouvoirs légendaires des larmes de Sirènes.
Son rire est léger et cristallin, il a ce don divin de réussit à embaumer mon cœur à et enjoliver mon être toute entière ; mais c’est ce que je suis sérieux, je pourrai presque arborer mon air boudeur parce qu’elle n’a pensé qu’après coup à venir chez moi alors que, à ce que je sache, elle n’habite pas si loin que ça. Je hausse les sourcils suite à cette réponse et la laisse me faire part de l’un de ses fameux bisous esquimaux ; je lui souris doucement. Ensuite, elle baisse la tête et j’en fais autant, cherchant à trouver son regard pour pouvoir le sonder et tenter de le consteller de quelques éclaboussures de joie et de légèreté. Pourtant, sa voix se fait entendre sans que je ne puisse établir de contact visuel. Mon cœur manque un battement ou se tait complètement dans ma cage thoracique, je ne saurai le dire, mais tout ce qui réussit à me traverses l’esprit est « pourquoi ». Pourquoi se préoccupe-t-elle encore de lui ? Oh et puis, pourquoi serait-il jaloux ? Je me demande un instant si j’ai déjà fais l’idiot avec elle, si j’ai déjà fais quoi que ce soit de déplacé mais je ne peux répondre à cette interrogation que par une négation.
Elle redresse son visage vers le mien, un air inquiet  faisant passer une ombre sombre sur ses traits blafards ; je la prends subitement dans mes bras, comme pour forcer l’arrêt d’un mécanisme qui va beaucoup trop vite, qui risque de m’entrainer avec lui et broyer mes os entre ses engrenages. Je la garde contre moi en lui murmurant que je suis là, n’ayant pas encore trouvé les mots nécessaires pour répondre à tout ce qui précéda. Pour le moment, je me contente simplement d’être assez bon pour veiller sur elle en l’absence de toute sa raison.
Je ne la remercierai jamais assez d’avoir enchainé sur trois questions – avec un lien aussi logique entre elles qu’entre du chocolat et de la réglisse – et je la relâche enfin, portant sur elle un regard amusé, bien qu’une nuance d’instabilité y règne encore.
Entre le fait d’avoir besoin de me calmer en défonçant quelque chose et le fait de voir Tara dans cet état, j’ai vraiment besoin de… Souffler. Mais je reporte cela pour demain, voire le jour d’après, préférant garder le sourire sur mes lèvres.
 
« Tu ne gâches pas ma soirée ma jolie, je n’avais rien de prévu, mais j’aurai peut-être appelé une belle rousse pour me tenir compagnie, en plus de mes cigarettes et de mes cannettes de bières. Tu me sors de mon puits de décadence, pour ce soir du moins. Et, ma belle, on ne fouille pas les hommes comme ça, voyons… »
 
Aurai-je réellement appelé une rousse ? Peut-être oui, mais j’avais plus dans l’intention de rester collé à mon canapé, à ingurgiter bière sur bière, à emplir mes poumons de fumée grisâtre jusqu’à tousser encore et encore avant de m’écrouler de sommeil, entre les bras d’un Morphée qui ne manquerait pas de rire à gorge déployée en voyant mon piteux état.
Quant à ma derrière remarque, elle demeure inachevée un moment, pour donner plus d’intimité à cette situation, pariant mentalement qu’elle risque de rougir.
Elle est adorable quand quelques touches roses empourprent son visage, tout bonnement à croquer.
Je ris doucement et, avec l’espoir de la faire rougir en plus de la faire sourire, je me penche vers son oreille pour lui murmurer quelques mots sur un ton teinté de nuances ironiques et cyniques :
 
« On ne sait jamais où nos mains peuvent atterrir par… Maladresse. »
 
Le dernier mot est appuyé, comme pour lui préciser qu’il est question d’une maladresse loin d’être innocente ; la maladresse du corps, l’adresse ainsi que la volonté toutes deux secrètes du subconscient.
Je lui tire la langue en m’éloignant, levant les mains d’un air innocent et haussant les épaules, ce geste ayant pour but d’avouer que je n’ai pas de bonbons sur moi. Elle me demande si elle peut se changer et je ris doucement, m’éloignant d’un pas en arrière comme si ça suffirait à lui laisser un espace intime pour qu’elle puisse se changer. Je suis néanmoins assez étonné de la voir se retourner et commencer à s’agiter, comme si elle déboutonne son haut.
Malheureusement, elle eut assez de savoir-vivre pour me demander avec une infinie gentillesse de m’éclipser. Sauf que je ne suis pas un ange, comment pourrai-je trouver la force de me faire pousser des ailes en faisant apparaitre une auréole au-dessus de la tête pour m’envoler vers ma cuisine. Je me contente de protester avec un léger grognement en me retournant, non pas sans avoir la certitude que je me vengerai de me faire éjecter de ma propre chambre.
Je me détourne et m’en vais donc ramener des m&m’s intense à base de chocolat noir avant d’ouvrir le paquet, en jetant un dans ma bouche avant de le croquer à pleines dents au moment même où Tara apparait face à moi. Que l’habit soit sexy ou pas, elle, elle est réellement… Sexy. Mes yeux scrutent son visage, descendent sur son haut beaucoup trop large, continuent à glisser sur ses courbes dissimulées mais que je me complais à imaginer, s’attardant sur ses jambes dénudées.
On ne change pas un homme séducteur en un claquement de doigts et lorsqu’une belle femme blonde s’affiche devant lui avec les jambes dénuées, des oreilles arrondies d’ourson ou je ne sais quoi, il ne peut que l’observer, l’admirer – à défaut de faire plus, je n’oublie pas qu’elle semble toujours autant préoccupée par Jim.
Je me gifle mentalement : à quoi est-ce que je pense au juste ? Je lui souris doucement alors qu’elle vient se blottir contre moi et que j’entoure sa taille de mes deux bras en allant enfouir mon visage dans son cou pour y laisser la trace de mes lèvres de braise.
 
« Fais-moi les poches. »
 
Et bonbons tu y trouveras !
Je retourne m’attaquer à son cou en laissant mes lèvres y laisser plusieurs bisous, comme elle semble le réclamer, alors que je commence à descendre sur l’une de ses épaules que je débarrasse du haut beaucoup trop large ; si ainsi, elle arrive à faire trembler jusqu’à mon échine, je préfère ne même pas l’imaginer avec quelque chose de plus léger.
Mais je l’imagine pourtant alors que je m’en vais poser mes deux mains sur sa  taille, déglutissant en la fixant un instant.
J’oublie que son visage a été meurtri par les larmes du ciel et du cœur, j’oublie que Jim l’a blessée à un point tel qu’elle a pris sa valise, j’oublie qu’elle est triste et j’oublie que je compatis à cette douleur, j’oublie qu’elle doit être amoureuse de cet homme et oublie que je ne suis qu’un homme qui enchaine conquête sur conquête, aventure après aventure.
Je vais coincer son menton entre mes doigts et vais lui embrasser délicatement la joue, souriant tout contre sa peau avant d’en coincer un petit bout entre mes dents, sans lui faire mal, m’éloignant de deux pas en lui faisant un clin d’œil.
 
« Je ne suis pas un cordon bleu, je ne suis pas doué avec la farine et les œufs… Mais j’ai pas mal de chocolats et de chantilly, de la glace aussi et du… Jus ? Va sur le canapé ma jolie, je vais chercher de quoi nourrir mon âme. »
 
Juste le temps de charger mes bras de paquets de chips et de tablettes de chocolat en tout genre, réussissant à y tasser une bombe de chantilly ainsi qu’une cannette de bière. Je pose le tout sur la table et me laisse tomber sur le canapé avant de me souvenir que j’ai oublié la glace ainsi que le jus.
J’y retournerai plus tard.
Je me laisse tomber sur ledit canapé et tend un bras pour attirer ma belle contre moi, collant mes lèvres à sa tête. De ma main libre, je me saisis de la chantilly et l’incite à légèrement s’éloigner pour lui recouvrir le nez de cette mousse légère et blanche, un sourire flanché sur mon visage.
Mon regard est inquisiteur, mon regard est étincelant, mon regard est amusé ; je passe ma langue sur son nez commençant à se réchauffer au vu de la chaleur de l’appartement et j’en profite pour le croquer légèrement avant d’attirer son visage contre le mien, son front collé au mien.
De près, je vois mieux encore les traces encore présentes laissées par les larmes salées qu’elle a versé ; je me dis que ces mêmes larmes ont d’avantage noyé son visage que l’a fait la pluie et, de nouveau, je me remets à en vouloir à celui qui l’a mis dans pareil état. Ma gorge est brouillée et ma langue me brûle, l’envie de lui demander ce qui s’est réellement passé me compressant le cœur, me broyant le peu de lucidité qu’il m’est resté lorsqu’elle m’a avoué la raison de sa présence sur le seuil de ma porte.
Je prends sur moi, préfère taire ma curiosité sous un sourire léger, me repassant en boucle ses mots avant d’enfin trouver quelque chose d’à la fois sérieux, partant sur des touches plus humoristiques vers la fin ; j’espère sincèrement que tout ira bien, comme je le lui ai promis plus tôt, comme mes yeux le lui promettent maintenant encore.
 
« Ce ne sera pas votre dernière dispute, mon ange, tu sais ? Le plus grand mépris est l’ignorance, alors pour cette soirée, ignore-le… Ou je vais devoir être obligé de me débrouiller pour occuper pleinement ton esprit, comme le chocolat dans la bouche ! Mais t’imagine, je dois jalouser le chocolat parce qu’il réussit à te faire plus sourire que je n’y arrive moi-même ! »
 
Je lui souris d’un air purement amusé avant de laisser mes yeux se faire pailleter par des nuances de sincérité ; je m’en vais coller mes lèvres à son cou, une énième fois, avant de laisser mon regard se perdre dans le sien, mon cœur battant au rythme du sang hystérique cognant à mes tempes ; et mon âme, est-elle apaisée ? Ma seule préoccupation est, en cet instant, de souffler sur son cœur pour faire envoler toute la noirceur ainsi que les tons grisâtres en des milliers de moutons de poussières.
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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyMar 17 Déc - 20:51



« Le chemin mystérieux va vers l'intérieur »

Novalis
Ce qui faisait honte à la jeune femme était d’arriver cassée devant Aiden. Clairement blessée, indubitablement fragilisée. Ce n’était pas purement physique (ce n’était pratiquement pas physique), ce n’était pas seulement le fait d’avoir conscience qu’elle n’était pas bien jolie à regarder, ainsi trempée jusqu’aux os et les joues irisées de larmes, il s’agissait plutôt d’un profond désarroi à l’idée que son apparence extérieure ressemblait très exactement, trop précisément à l’état de son âme. Aiden l’appelait souvent son « âme », et, si au départ elle croyait que c’était un surnom mignon et original qui servait à lui dire qu’il tient beaucoup à elle, elle avait fini par comprendre que le jeune homme parlait presque d’un état de fait, comme s’il lui avait véritablement confié à elle quelque chose de profond qui lui appartient à lui. Elle ne savait pas si cela avait une quelconque substance mais, au cas où, elle était désolée et terriblement honteuse de venir à lui et de lui montrer que son âme s’était écorchée, et probablement la sienne un peu en même temps. Cependant, tandis qu’il tâchait de lui sécher les cheveux d’un air appliqué, Aiden l’entourait d’un regard très intense qu’aucune nuance de reproche de refroidissait. Il avait l’air d’éprouver de la compassion, de chercher comment lui alléger l’esprit, et, au fond, elle voyait aussi un peu de ce dépit et de cette colère impuissante qu’éprouvent les conservateurs de musées dont l’une des œuvres d’art aurait été vandalisée. Les deux petits baisers qu’elle lui donne, un sur la joue et un dans le cou, arrivent à le faire sourire mais pas à détendre la pression qui semble habiter chacun de ses muscles. Elle réitère l’expérience avec un bisou esquimau, accompagné d’un petit éclat de rire encore mal assuré mais joyeux tout de même, et cette fois elle y réussit un peu mieux. Malheureusement, elle repensa à Jim, à leurs accusations mutuelles, et la timide étincelle de gaieté qu’Aiden était parvenu à lui transmettre fut cachée sous un peu de fumée qui éteignit ses des iris vertes. Il chercha à ancrer son beau regard chocolat dans le sien, mais elle ne voulut pas relever la tête, elle ne voulait pas sembler ingrate et lui montrer qu’elle était difficile à consoler. Alors il la prit dans ses bras et la serra fort, fort pour qu’elle le sente, fort pour qu’elle puisse se reposer un peu car il était assez solide pour la recueillir. Il lui chuchota une seule phrase, un « je suis là » qui la tranquillisa et lui donna envie de pleurer en même temps. Elle avait oublié que c’était agréable de s’abandonner un peu, de s’autoriser à avoir besoin de protection plutôt que de toujours s’agiter en tous sens pour être, justement, la personne qui est là pour tout le monde. Elle se demanda (mais demeura trop épuisée pour y réfléchir vraiment) comment Aiden pouvait déployer des trésors de tendresse pour elle, la comprendre si profondément et, en définitive, l’aimer si fort qu’il se faisait passer au second plan, et cependant, mener une vie dissolue en-dehors d’elle, ne pas avoir encore trouvé de femme aussi exceptionnelle que lui pour la choyer comme il était tellement capable de le faire. Oui, tandis elle happait la douceur de cette étreinte comme une fleur assoiffée qu’on aurait enfin plongée dans l’eau, elle se disait qu’aucune femme au monde ne devrait vouloir quitter les bras d’Aiden quand d’un seul geste il parvenait à rallumer la joie de vivre au fond du cœur. Mais, peut-être ne montrait-il pas à tout le monde cette caractéristique magique, peut-être qu’il n’avait pas encore assez bien appris à faire confiance. Tara se redressa et se remit à lui sourire, à lui dire merci du regard, avant de s’employer à changer de sujet pour qu’il voit que ses efforts pour la calmer n’étaient pas vains. Et, comme par hasard, la réponse qu’il lui fit était fort bien accordée avec les interrogations qui tournoyaient dans la tête de la jeune femme.
« Tu ne gâches pas ma soirée ma jolie, je n’avais rien de prévu, mais j’aurai peut-être appelé une belle rousse pour me tenir compagnie, en plus de mes cigarettes et de mes cannettes de bières. Tu me sors de mon puits de décadence, pour ce soir du moins. Et, ma belle, on ne fouille pas les hommes comme ça, voyons… »
Dommage que ce qu’elle aurait eu à lui répondre au sujet de la « belle rousse » doive être remis à plus tard, à cause de la dernière phrase qu’il avait prononcée. En effet, Tara, qui avait candidement glissé ses doigts dans les poches du jeune homme en quête de friandises, fut arrêtée net dans son inspection et fixa Aiden d’un air d’abord un peu paniqué et puis ensuite profondément gêné à l’idée de s’être peut-être mal comportée ou d’avoir commis un manquement à une règle qu’elle ne connaissait pas. Ah bon, on ne peut pas fouiller les poches de quelqu’un ? Est-ce que c’est très mal ? Pourquoi ? Elle se rappela qu’il avait dit « les hommes ». Elle avait le droit de le faire à une femme, peut-être ? Elle demeura perplexe sous le regard amusé d’Aiden, qui se pencha finalement vers elle pour lui parler à l’oreille.
« On ne sait jamais où nos mains peuvent atterrir par… Maladresse. »
Explication pas très explicative qui la jeta dans un doute encore pire et qui termina de picorer ses joues de nuances pivoine.
« J’ai fait très doucement, chuchota-t-elle pour sa défense en croisant ses mains dans son dos, je ne t’aurais pas fait mal… »
Elle sentait bien que quelque chose lui échappait, qu’elle n’avait pas saisi toutes les subtilités du ton légèrement narquois d’Aiden, mais elle n’était pas vraiment sûre de vouloir qu’il lui explique. Elle se mit seulement dans la tête qu’il était interdit de faire les poches des hommes. Pour faire passer son propre malaise, elle déclara qu’elle aimerait bien se changer, et sourit à Aiden qui recula d’un pas. Elle aurait très bien pu se déshabiller devant lui (elle avait tellement peu conscience, pour ne pas dire pas conscience du tout, de la charge érotique des corps dénudés) mais elle se souvint d’une autre interdiction, qui cette fois émanait de Jim, et demanda à Aiden de s’éclipser quelques minutes. Elle l’entendit grogner et cela la fit rire, supposant simplement que monsieur avait la flemme de se téléporter jusqu’à la cuisine.

C’est devant celle-ci qu’elle le rejoignit en sautillant, pour lui faire admirer sa tenue. Il l’admira effectivement, mais sembla moins s’attarder sur ses trop chouettes oreilles d’ourson que sur son visage, son cou, et ses jambes fines qui demeuraient découvertes. Elle ne s’en formalisa pas et alla réclamer des bisous. Il inclina la tête pour s’attaquer à son cou, et, entre deux baisers, il lui lança une injonction souriante qui la jeta dans un état de scepticisme et d’incompréhension totale.
« Fais-moi les poches. »
Elle resta figée, une petite moue indécise sur les lèvres.
« Mais… tu as dit… »
Sauf qu’Aiden n’était plus décidé à lui répondre, la laissant visiblement se débrouiller toute seule entre cet ordre tentateur et la précédente interdiction qu’il avait formulée. D’ailleurs, elle ne poursuivit pas sa question car le jeune homme venait de redessiner le tracé délicat de sa taille par-dessus son large sweatshirt, l’enserrant doucement entre ses deux mains, et la chaleur de sa bouche sur son cou s’était faite plus ardente, trop pour que Tara ait l’esprit à peser le pour et le contre. Elle soupira et se résigna simplement, faufilant ses doigts dans la poche gauche de son jean. Elle fit cela assez précautionneusement, pour ne pas… que ses mains atterrissent elle ignorait où, mais elle ne put retenir un petit cri de victoire en extirpant une petite poignée de m&m’s. Elle en croqua trois d’un coup, et se recula un peu pour s’arracher aux bras d’Aiden juste quelques secondes, le temps de lui dire : « Ouvre la bouche ! » et de lui offrir les trois autres bonbons qu’elle avait dans la main. Elle se rapprocha de nouveau pour inspecter la poche droite, un peu moins intimidée et par conséquent avec des gestes plus assurés. Elle était assez concentrée par sa quête, mais pas accaparée au point de ne pas frissonner de tout son corps lorsqu’Aiden dénuda facilement une de ses épaules pour y appliquer ses lèvres. Comme il était tout près, elle sentit qu’il tremblait aussi légèrement, et en vint donc à se demander si elle l’avait chatouillé en glissant ses doigts dans sa poche. Pour sa part, si elle n’avait point été ourson mais plutôt chaton, elle aurait ronronné sous les lèvres du jeune homme, tant les baisers et les bonbons étaient l’alliance parfaite pour se sentir choyée. Il recula et la regarda quelques secondes. Son regard avait légèrement changé, était voilé mais non moins beau, non moins ouvert, juste un peu égaré, un peu pétillant. Il avala sa salive et sembla vouloir se secouer intérieurement. Elle l’observa sans rien dire, regrettant juste un peu qu’il n’ait pas continué de l’embrasser. Ce n’était pas très souvent qu’elle voyait ce regard, elle l’avait cependant remarqué quelquefois dans les yeux de Jim ; un regard englobant qui la saisissait toute entière, qui paraissait s’entrechoquer lui-même et dire : « Tiens, Tara n’est pas seulement une adorable peluche croqueuse de bonbons ». Le problème, c’est qu’on ne lui avait jamais dit ce qu’elle était d’autre (ce qu’elle déclenchait d’autre qu’un fort sentiment de camaraderie chez les hommes de son entourage), qu’elle n’avait pas les clefs nécessaires pour décrypter ce regard jusqu’au bout. Aiden ne mit pas plus de quelques secondes à sortir de sa torpeur et vint lui croquer la joue doucement, avant de l’inviter à prendre place sur le canapé, le temps qu’il rapporte des victuailles. Elle s’exécuta volontiers, il l’avait séduite au mot « chantilly ».

Elle battit des mains joyeusement en voyant tout ce que rapportait Aiden, qui étala chocolats, chips, et suffisamment d’autres paquets colorés pour que la table soit tout à coup submergée. Il posa une cannette de bière près de lui et s’arma de la bombe de chantilly avant de s’installer sur le canapé. Il la prit par la taille pour la rapprocher de lui et l’embrassa dans les cheveux. Elle se blottit un instant contre lui mais comprit qu’il voulait qu’elle recule, comme il approcha la bombe de son visage. Elle aurait préféré qu’il en mette dans un bol mais peut-être qu’il ne voulait pas avoir trop de vaisselle à faire, donc, elle s’apprêtait à ouvrir la bouche quand elle reçut de la chantilly… sur le nez ! Elle écarquilla les yeux et voulut se défendre quand il s’approcha en riant, mais, trop tard, il lui croqua le bout du nez après y avoir glissé sa langue.
« Mais heu ! s’écria-t-elle. Tu vises super mal ! Ma bouche est juste en-dessous je te signale ! »
Elle se mit à rire aussi et passa sa main sur son nez quand Aiden se fut reculé. Elle tendit le bras et se pencha en avant pour attraper une tablette de chocolat. Le jeune homme reprit la parole, un peu plus sérieusement.
« Ce ne sera pas votre dernière dispute, mon ange, tu sais ? Le plus grand mépris est l’ignorance, alors pour cette soirée, ignore-le… Ou je vais devoir être obligé de me débrouiller pour occuper pleinement ton esprit, comme le chocolat dans la bouche ! Mais t’imagine, je dois jalouser le chocolat parce qu’il réussit à te faire plus sourire que je n’y arrive moi-même ! »
Elle lui sourit et secoua la tête, après avoir coupé une barre de chocolat.
« Ce n’est pas vrai, si tu n’étais pas là ce serait beaucoup moins amusant de manger du chocolat. »
Elle fronça légèrement les sourcils, arborant un air pensif.
« Et si je décrétais que ce fut notre dernière dispute, moi ? Et si je n’y retournais pas ? Et si je lâchais prise et regardais enfin la vérité en face ? Tu sais, je n’en peux plus de l’attendre, de patienter, de me dire qu’il va finir par ouvrir les yeux et voir que je suis devant lui depuis toujours. Tu sais pourquoi on s’est disputés ? Pour rien du tout, pour des bêtises, à la base. Il est rentré d’un week-end ‘‘entre hommes’’ à Las Vegas, et moi j’étais toute contente, je l’attendais depuis ce matin en trouvant le temps bien long… Mais il m’a forcément menti sur son week-end en voulant me faire croire qu’il n’a presque pas bu, presque pas joué, et qu’il a fait du tourisme… il me prend pour une idiote, on est d’accord ?... Si seulement il était un peu sincère avec moi… J’enrage, j’enrage non pas à l’idée qu’il… qu’il ait passé le week-end entouré de belles rousses, mais j’enrage en fait à l’idée qu’il me croit stupide au point de me mentir en me regardant droit dans les yeux. Il me reproche d’être jalouse mais c’est lui qui m’oblige à être jalouse parce qu’en fin de compte je ne sais jamais vraiment s’il me dit la vérité sur ses sorties ou non. Et en même temps… je n’ai aucun droit sur lui. Je ne suis pas son amoureuse. Alors je vais juste arrêter de me comporter comme telle, je vais arrêter de l’attendre et de lui pardonner. »
Elle remarqua à sa respiration manquante qu’elle avait parlé très vite et sans discontinuer. Elle ne laissa pas le chagrin l’envahir de nouveau. En fait, elle était maintenant bien moins triste que déçue et fâchée. Elle poussa un soupire et se retourna, remontant ses jambes sur le canapé et posant sa tête sur les genoux d’Aiden, qu’elle observa en contrebas. Elle lui adressa un joli sourire. Il arrivait à l’apaiser d’un regard.
« Tu sais, dit-elle d’un ton plus tranquille, dans l’absolu j’aimerais bien faire des choses folles, des choses que je n’oserais certainement pas parce que je ne saurais même pas par où commencer et parce que je m’en voudrais que Jim pense que je suis ingrate… Mais, par exemple, si je le pouvais, je pense que j’aimerais beaucoup faire des études. C’est idiot, parce que ça fait à peine cinq mois que je sais lire mais… Cela me plairait d’avoir un métier vraiment utile à quelque chose… Comme toi, par exemple ! Je te trouve tellement courageux mon chéri, si tu savais ! Je ne pourrais probablement pas faire le même métier que toi, mais peut-être juste avoir un emploi pour lequel mon patron ne m’aurait pas dit : ‘‘Je vous embauche parce que vous êtes jolie’’. Je ne me sens pas jolie du tout, je me sens inutile, en plus ! »
Petit à petit, les paillettes de ses yeux s’étaient rallumées, jusqu’à ce qu’elle retrouve ses airs de rêveuse. Elle se redressa, ne tenant pas en place, et passa une jambe de l’autre côté de celles d’Aiden, pour s’assoir à genoux au-dessus de lui. Elle lui prit la bombe de chantilly des mains, et lui fit un clin d’œil qui semblait vouloir dire : « Vengeaaaance ! ».
« Je pourrais être recruteuse de Père Noël, par exemple, et il faut s’y prendre tôt. Voyons voir si tu peux postuler pour cet emploi… »
Elle appuya ses doigts sous le menton du jeune homme pour lui faire rejeter la tête en arrière, et se redressa pour être un peu plus haute que lui. Elle lui dessina des moustaches de chantilly avec les bouts relevés en petites boucles comme les magiciens italiens. Son chef-d’œuvre la fit rire, elle n’était pas certaine que la moustache blanche allait bien à Aiden mais elle le trouvait amusant, ainsi déguisé.
« Bon, et comme tu ne peux pas parler à cause de ta moustache, je vais te dire quelque chose et tu ne vas pas pouvoir répondre la première bêtise ironique qui te viendra à l’esprit. Je te trouve courageux parce que tu me laisses regarder en toi. Mais je dois être l’une des seules à vraiment savoir qui tu es, n’est-ce pas ? Est-ce que ta rousse le sait, elle ? Je ne pense pas. Moi, ce que je crois, c’est que tu as peur qu’on t’aime. Non : plutôt que tu as peur qu’on t’aime au-delà de ce beau sourire insouciant et de tes airs désinvoltes. Je vais donc te dire un secret. C’est pas toi qui décide, banane, dans cette circonstance tu peux seulement te laisser faire. »
Elle se pencha en souriant et lui mangea la boucle gauche de sa moustache de chantilly, glissant tout doucement le bout de sa langue sur sa joue, avant de se redresser.
« Est-ce qu’au moins tu sais que je t’aime, moi ? »
Question prononcée avec le même aplomb naïf et cette sincérité insouciante qui étaient sa marque de fabrique. Elle pouvait tout lui dire, elle n‘avait pas peur qu’il la juge ou qu’il prennent mal ses paroles. Elle lui avait même parlé de ce rêve idiot de faire des études ou d’avoir un métier d’une quelconque importance, alors qu’à bien y réfléchir elle n’avait jamais dit ces choses à Jim. Elle battit des cils, le regardant sérieusement (même s’il était difficile de rester sérieux devant un Aiden qui avait une demi-moustache de chantilly sur le visage), avant de se pencher de nouveau contre lui pour croquer l’autre boucle de crème. Elle regarda ensuite la chantilly qu’elle lui avait mise directement au-dessus de la lèvre supérieure. Elle avait été un peu nunuche de lui en mettre là aussi, parce que si elle passait sa langue à cet endroit, cela aurait trop l’air d’un baiser. Elle se demanda une seconde si elle avait envie de le faire quand même. Elle rougit. Cela faisait entièrement partie de ces choses folles qu’elle n’oserait peut-être jamais.
« Tu te débrouilles avec le reste de ta moustache, maintenant ! » conclut-t-elle d’un ton guilleret.

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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyMer 18 Déc - 19:15

J’étais neige, tu me fondis. Le sol me but. Brume d’esprit, je remonte vers le soleil.

Ce soir, en se présentant à moi dans cet état, je ne fus pas égoïste, je n’ai pas pensé à mon âme, je n’ai pas pensé à l’état dans lequel elle a pu la mettre, car là n’était pas la question ; je la vis et me suis demandé comment elle allait, elle. Pas mon âme, pas son âme, mais elle, son corps et son âme tous deux mêlés. Si elle avait vécu quelque chose de douloureux, alors maintenant que je suis au courant, je le vis aussi. Si son âme avait été brisée en deux, la mienne reçu le choc, a tenté, peut-être vainement, d’amortir la chute, de minimiser les dégâts. Je ne regrette pas un instant de lui avoir confié ce que j’ai de plus précieux dans ce monde, je ne remets pas en question sa capacité à prendre soin de ce joyau et de le chérir comme le sien ; je continue de lui faire confiance, je continuerai de lui faire confiance.
Je suis attentionné avec toutes les femmes qui ont réussi à pénétrer mon cœur, j’ai cette façon de vouloir les avoir tout contre moi, mais Tara est bien la seule qui, dans mes bras, me donne ce désir de ne plus jamais la relâcher. Je ne sais pas si ma tentative de mettre tout autour d’elle les barrières délimitant notre bulle est un succès, mais il n’y qu’elle sur laquelle je tente de projeter un champ de tendresse et de protection.

À mes heures perdues, je suis faible et peut être cassé, comme n’importe quel homme, comme n’importe quel humain. Me départant de mon masque de modestie, je dirai que je suis peut-être aussi faible que n’importe qui, mais je ne suis pas idiot. Lorsque je suis en présence de Tara, je ne peux me permettre de lui faire part de mes faiblesses, de tous ces points sur lesquels elle pourrait à peine appuyer pour me détruire ; au fond, elle les connait déjà, elle sait déjà où frapper pour me faire mal, alors qu’en réalité, moi-même ne connait pas tous ces sujets sensibles. Lorsqu’elle vient en me souriant, je ne peux que lui rendre son sourire. Lorsqu’elle vient en pleurant, je ne peux que sourire avec l’espoir que ce soit aussi efficace que lorsqu’elle c’est qui sourit. Et lorsqu’elle vient en colère, là encore, je ne peux que sourire pour lui faire comprendre que cette dispute ne réussira pas à nous briser, que je m’y oppose, que je ne laisserai pas cela se produire.
Et aujourd’hui aussi, je tente de sourire du mieux que je peux, je tente de la taquiner, comme avec cette histoire de jolie rousse. Il est vrai que j’ai un faible pour les rousses, bien plus que pour les blondes ou les brunes. Je me serai attendu à une réflexion sur cela, sur le fait que j’avais des plans, peut-être pas des plus fluctuants, mais des plans tout de même. J’aurai pensé que je n’aurai pas tant titillé sa curiosité avec ma dernière phrase, mais je ne suis pas déçu, loin de là, un sourire amusé réussit même à se frayer un chemin jusqu’à mes lèvres.
Son regard un peu paniqué, puis un peu perdu, un peu effaré, un peu trop mignon ; certains doivent apprendre à être plus gentils, tandis que d’autres doivent apprendre à être plus fermes, mais ma chérie, elle, elle doit apprendre à vivre.
Ses joues roses me donnent envies de me pencher pour les croquer, mais je m’abstiens, me délectant beaucoup trop de ce spectacle, de cette innocence et cette naïveté palpables qui attendrissent mon sourire rieur. Et alors qu’elle chuchote quelques mots en croisant ses mains derrière son dos, je ne sais pourquoi, je réponds dans un murmure, moi aussi :

« Non, tu ne m’aurais pas fais mal, juste trop plaisir… »

Je secoue la tête en me redressant, clignant des yeux, espérant l’avoir incitée à oublier ce que je venais de dire alors que je roulais des yeux ; d’accord, je reviens sur ce que j’ai dis, je suis un parfait idiot et n’ait aucun mérite à me prétendre un tant soit peu malin.
Bon sang, qu’est-ce qu’il m’a prit de parler de ça à Tara au juste ?
Elle me demande de bien vouloir disparaitre le temps qu’elle se change et je crus percevoir un rire cristallin lorsque j’émis un grognement ; j’obtempère cependant, n’osant faire atteinte à la pudeur de ma jolie… Hum, à qui vais-je faire croire cela, sérieusement ? Non, c’est juste qu’elle  raison, je pourrai profiter de cela pour aller chercher des bonbons. Serai-je resté, si je n’avais pas de bonnes raisons de m’éclipser ? Qui sait. Pas moi en tout cas.

Debout, l’un contre l’autre, après avoir laissé mon regard de suie glisser sur ses jambes, prenant soin de ne pas tâcher cette blancheur immaculée, je lui demande gentiment de me faire les poches. Elle est indécise et je ne fais que sourire, pour l’inciter peut-être, pour lui faire comprendre qu’il faudrait vraiment qu’elle arrête de prendre au sérieux tout ce que je dis, que mon interdiction n’avait rien d’une réelle interdiction. Mais pour cela, pour mieux lui faire comprendre, je devrai lui expliquer que je ne faisais que la taquiner, et je devrai lui expliquer en quoi c’était, justement, taquin. Sauf que voilà, je n’ai aucune envie de lui parler de tout cela, je suis meilleur en pratique qu’en technique – enfin, j’ose l’espérer. Je pense vraiment à d’étranges choses, parfois, c’en est désespérant.
Je m’emploie plutôt à découvrir une énième foi son cou de mes lèvres, sans me douter que ça réussirait à me donner chaud, sans me douter que ce simple geste me ferait frissonner.
Son petit cri de victoire me fait houement rire, alors que je l’entends croquer ses m&m’s, se dérobant à mon étreinte en me demandant d’ouvrir la bouche. Chose que je fais, réceptionnant les trois délices qu’elle me lance en la remerciant d’un clin d’œil complice. Elle revient se lover contre moi et, de nouveau, me revoilà secoué de frissons auxquels elle répond par des frémissements. Je finis par reculer, car je sens que je n’aurai pas tenu longtemps avant de faire quelque chose que je n’aurai, certes pas regretté, mais dont j’aurai été peu fier.
Je me douter que mon regard n’est pas étincelant de malice, je me doute que le désir qui m’agite transpire à travers mes yeux, mais je doute à peine du fait qu’elle ne comprend pas ce que cela signifie.
Je m’en vais faire un tour dans la cuisine revient paré d’un arsenal imparable et qui réussira à fondre ma douce Tara. Elle tape dans ses mains et je revois en elle l’enfant, je revois en elle l’innocence et la beauté candide.
Armé de la chantilly, je lui en mets une noisette sur le nez et récolte ses remarques ainsi que son air étonné face auquel je ris de bon cœur en lui tirant la langue avant d’aller déguster cette mousse blanchâtre, m’exclamant par la suite :

« Je suis sûr que tu vises aussi mal que moi, p’tite ! »

Ce surnom, je ne me souviens pas l’avoir déjà employé avec elle, mais soit, nous le mettrons sur le comte de ma spontanéité du jour.
Elle rit doucement, elle aussi, glisse ses doigts sur son nez alors que je continue de sourire, tâchant d’être plus sérieux pour la suite alors qu’elle alla prendre une tablette de chocolat. Son sourire me persuade d’étirer de nouveau mes lèvres tandis qu’elle s’oppose à ce que j’ai dis, secouant la tête.
Eh bien, c’est bien aimable de sa part de me dire que je suis plus aimé qu’une tablette de chocolat ! Je m’apprête à lui répondre lorsque je remarque l’air qui vient régner sur son visage, l’écoutant parler, tâchant de suivre la cadence malgré le fait qu’elle aille peut-être un peu trop vite. Je ne réponds rien, ne réfléchit même plus, sachant qu’elle n’avait pas fini. Après avoir amené ses jambes sur le canapé, elle pivota pour poser sa tête sur mes genoux, me souriant alors que je tâchais de poser sur elle un regard tendre, glissant mes doigts dans ses souples boucles blondes alors que les syllabes fêtèrent leurs noces dans la bouche de ma belle.
Tiens, je me disais bien qu’elle allait reparler des belles rousses. Il est vrai que lorsqu’elle me parle de Jim, j’ai cette impression qu’ils sont ensemble, bien qu’actuellement, ils ne soient que colocataires. Un week-end entre hommes, je connais malheureusement trop bien et, lorsqu’elle m’en parla, je ne pus cacher ma déception. Est-il si stupide, pour ne pas se rendre compte du mal qu’il lui fait, de l’amour qu’elle lui porte ? J’aurai moins pris le parti de Tara, si elle m’avait annoncé avoir été jalouse, car ils n’étaient pas ensemble ; sauf que pour la peine, ce fut surtout son mensonge qui l’avait exaspérée et je comprends parfaitement sa réaction. Bien sûr, elle cache prudemment sa jalousie, mais tant qu’elle ne déclare pas l’être, alors ce que je pense n’est que spéculations. Ce qui me dérange un peu, c’est ses premiers mots, ses interrogations et puis, plutôt brutalement, ses affirmations comme quoi elle allait cesser de se comporter comme son amoureuse. Et puis, elle me fait à moitié oublier cet homme lorsqu’elle me parle de faire des études, chose venant clairement illuminer mon regard. Lorsqu’elle s’apprête à se redresser, je la retiens un moment en me penchant légèrement vers elle, un léger sourire sur les lèvres.
Ce que j’aimerai lui conseiller de le laisser tomber.

« Tu as raison, tu n’as aucun droit sur lui. En revanche, lui non plus n’a aucun droit sur toi, et certainement pas de te faire du mal. Tu le sais parfaitement, qu’un week-end entre hommes comporte alcool et femmes, et pourtant, tu l’as attendu, tu ne lui as rien reproché, rien demandé si ce n’est la vérité ; tu es merveilleuse, Tara. Il a été lâche, il a été idiot… Mais t’es-tu dis qu’il ne te prenait pas pour une idiote, mais qu’il espérait juste sincèrement que tu ne lui poses pas de question ? Je pense qu’il veut que tu te comportes comme son amoureuse, mais juste avec les bons cotés, tu comprends ? Non, je ne te dirai pas qu’il ne te mérite pas, même si je devrai, car à m’entendre, aucun homme ne te mérite, ma chérie ; simplement, s’il ne se rend pas compte que ses belles rousses sont éphémères mais que toi, tu es là, alors tu as le droit d’être en colère, tu as le droit d’enrager et, plus que tout, tu as le droit de ne pas lui pardonner. »

C’est à mon tour de reprendre ma respiration, car si j’ai commencé sur un ton calme, à mesure que je me figure sa déception en le voyant lui mentir, j’accélère, en perds mon souffle, ma raison, mes convictions ; j’aimerai lui dire qu’il ne la mérite pas, j’aimerai réellement être injuste et lui dire d’arrêter de perdre son temps avec lui, mais de quel droit ferai-je ça ? Qu’aurai-je à lui proposer si ce n’est mon épaule pour pleurer et mes bras pour se reposer, lorsqu’elle baissera les bras, lorsqu’elle cessera de… De lui courir après.
Je soupire doucement, glisse mon index au centre de son front, lui sourit et reprend :

« Tu sais quel est son problème ? La maladresse. D’après moi, il s’y prend mal, très mal. S’il est capable de te regarder droit dans les yeux, de te supplier encore et encore de lui revenir, s’il est incapable de cligner des yeux car pendant ce laps de temps, il sera privé de ta vue, s’il peut te jurer qu’il ne te mentira plus, s’il peut te laisser réfléchir, sans cesser de t’influencer, s’il sait être frère de sagesse et fils de bonté, s’il sait être cousin de la jalousie, mais confident de la confiance, alors reviens-lui, pardonne-lui pour cette fois, dispute-toi avec lui encore, déteste-le, sans jamais cesser de l’aimer. »

Mais s’il n’est pas tout ce que je viens de citer, alors… Alors quoi ? Je regretterai presque de lui avoir dis cela. Je soupire doucement, la laissant se redresser.
Elle n’a pas besoin de répondre, n’a pas besoin de trop comprendre, lui dire tout cela était sans doute une bêtise, car, encore une fois, dans le cas où Jim ne serait pas le bon, je n’ai malheureusement rien de bien meilleur à lui proposer.

La petite muse prend ses aises en s’installant sur mes genoux, me faisant ouvrir de grands yeux d’étonnement alors qu’elle me lance un clin d’œil, armé de la bombe de chantilly. Un rire nerveux m’échappe ; la vengeance des femmes est toujours terrible.
Que disais-je. Me dessiner une moustache digne de celle de Salvador Dali, sincèrement ? Je fronce les sourcils, bien que mes yeux ne cessent d’étinceler et me résigne à me taire, l’écoutant rire avant d’entreprendre de me parler plus sérieusement – aussi sérieusement que possible avec mon visage meurtri par la chantilly – n’empêche, je n’aurai jamais pensé que c’était une arme si efficace.
Et si savoureuse.
Sauf que voilà, est-ce qu’elle sait à quel point ses mots m’atteignent, à quel point mon sourire se fait plus simple, plus sincère ; peut qu’on m’aime au-delà de ce sourire arrogant, de ce regard amusé et rieur, peur qu’on voie en moi ce que j’ai moi-même du mal à accepter, peur qu’on sache que je m’attache réellement et assez facilement, peur qu’on se serve de cette caractéristique comme une faiblesse, peur qu’on me brise. Pourquoi ai-je peur d’avoir mal ? Premièrement, c’est mon instinct d’humain qui me dicte de m’éloigner de toute source de douleur et, deuxièmement, si je suis détruit, comment pourrai-je protéger les gens qui me sont chers ? Comment pourrai-je protéger Tara, lui offrir mon soutient et mon aide, lui garantir que demain sera un jour meilleur alors que je baigne dans un océan de noirceur ?
Oui, ça rejoint ce que je disais, je suis faible
J’aimerai répliquer, mais elle me dit que ce n’est pas moi qui décide et je lui tire alors langue ; ça au moins, c’est faisable dans mon état de chef d’œuvre à base de peau et de chantilly.
.Je note qu’elle m’a reparlé de la rousse et je me dis qu’elle a bien raison ; mes amantes partagent des draps avec moi, des lits et des nuits, mais Tara, elle, partage ma vie toute entière. Et, à vrai dire, ça reste peu dire.
Avec un sourire, elle va littéralement me manger la joue, prenant la boucle de chantilly en laissant trainer sa langue alors qu’inconsciemment, j’enfonce mes doigts dans le canapé, étrangement gêné. Et les mots qui suivent n’arrangent rien à la situation. Est-ce que je sais qu’elle m’aime ? Eh bien, j’espère bien qu’elle m’aime. Oui oui, mais est-ce que je le sais ? Au fond, je pense que je n’ai simplement jamais osé le savoir.
Je ferme les yeux.
Elle déguste l’autre boucle et, cherchant à me dérober à moi-même, je me dis si elle va aller au bout de son geste en mangeant ce qu’il reste de chantilly.
Je rouvre les yeux et lui sourit alors qu’elle me dit de me débrouiller, souriante et toute rouge.
Brusquement, je l’enlace en l’amenant aussi près de possible que moi, mettant ma main dans la sienne et guidant son index pour l’orner de la chantilly au-dessus de mes lèvres. Je la regarde un instant, arquant un sourcil avant de prendre son doigt en bouche, l’entourant délicatement de ma langue, le frôlant à peine de mes doigts avant de me retirer. Je glisse cette fois-ci mes mains jusqu’à ses poignets et la fait tomber sur le canapé, de façon à ce que je vienne au-dessus d’elle.

« J’ai oublié ce que je voulais te dire, tu m’as trop déstabilisé ma belle. Ah, je me souviens ! Je t’accorde tout mon soutient pour les études, tant que tu ne fais pas du droit, ça me va ! Je t’aiderai même à réviser, tiens, en plus d’une aide financière parce que je veux vraiment que tu trouves un bon métier, bien que je ne sois pas d’accord sur le fait que tu es inutile. Que ferai-je sans toi, moi, hein ? Tu donnes un sens à ma vie. En revanche, c’est vrai, tu n’es pas jolie. »

Je dis ça en haussant les sourcils, allant lui embrasser la joue délicatement, murmurant au creux de son oreille :

« Tu es splendide, magnifique, divine, majestueuse… Tu as vu au-delà de mon sourire insouciant, au-delà de tout, tu m’as aimé sans que je ne te le demande, tu m’as donnée mon âme et je ne te remercierai jamais assez, je me tais un instant avant de reprendre, sur un presque solennel, je t’aime, Tara. »

Et pas d’adverbe de quantité, parce que l’amour est simple, parce que l’amour est beau et qu’il n’a pas besoin d’ornements, qu’il n’a besoin de rien.
Je reprends la bombe de chantilly, lui fais signe de se taire avec un sourire et mets trois noisettes sur sa bouche ; un à chaque coin de sa bouche et l’autre au centre. Sans passer ma langue dessus, je déguste les deux noisettes du coté. Et puis je plonge mon regard dans le sien, peut-être à la recherche d’un signe d’assentiment, bien que je pense ne trouver que panique passagère, peut-être incompréhension, gêne.
Je rapproche doucement mon visage du sien, mes lèvres frôlant la chantilly alors que je me rapproche encore un peu plus, jusqu’à cette fois-ci effleurer ses lèvres, les touchant avec plus d’assurance, les savourant un instant. Une de mes mains glisse sur sa nuque et je m’arrête cette fois-ci ici, n’osant pas pousser le contact plus loin, n’osant pas l’embrasser réellement… Alors qu’au fond, mon geste compte comme un baiser.
Non ?
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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptySam 28 Déc - 23:41


« Ô baiser ! mystérieux breuvage que les lèvres se versent comme des coupes altérées ! »

Alfred de Musset
Aiden ne la connaissait pas dans sa version diabolique. Oui, Tara avait une version diabolique, comme tout le monde, mais venant d’elle cela semblait inouï. Son cher colocataire, lui, savait de quels maléfices elle était capable. Il est des êtres doux qui supportent jusqu’à un certain point les négligences et injustices faites à leur patience et à leur tendresse, des créatures affectueuses qui, un beau jour, décident qu’elles ne souhaitent plus observer le silence lorsqu’on piétine leur cœur insensiblement. Tara était de ce nombre, et sa vengeance était terrible. Le mot de trop ou de pas assez pouvait la rendre folle en une demi-seconde. Peut-être qu’elle était trop naïve, mais elle n’était pas idiote, sans doute manquait-elle d’expérience du monde, mais il n’était pas question pour elle qu’on lui parle comme à une enfant. Faute de s’autoriser à donner son avis, elle écoutait vraiment quand on lui parlait, et observait beaucoup. L’homme qu’elle aimait lui avait un jour parlé de ses cauchemars, était venu la réveiller en pleine nuit trempé de sueur, les yeux enfiévrés, avait demandé sa tendresse qu’elle lui avait volontiers offerte en le berçant dans ses bras jusqu’à ce qu’ils se rendorment tous deux enlacés. Elle avait compris, du récit de son cauchemar, qu’il avait terriblement peur de l’abandon depuis que son père était parti sans jamais donner de nouvelle. Eh bien ! Qu’avait-elle fait aujourd’hui ? Au comble du désespoir et de l’énervement, elle lui avait envoyé comme une gifle la désertion de son père ; c’est tout ce qu’elle avait trouvé pour qu’il arrête de la tenailler entre ses iris furieuses. Sa peur à elle était d’être coincée, figée, prise au piège, et elle ferait absolument n’importe quoi pour se sortir d’une impasse de ce genre. N’importe quoi incluant de blesser profondément une personne qui lui est chère. Alors, d’une certaine manière (et en même temps qu’elle était heureuse qu’on lui fasse confiance), elle aimerait qu’Aiden ne lui livre jamais ses secrets ni ses craintes les plus intimes, parce que tout au fond elle se savait maléfique, horrible, capable de lui faire beaucoup de mal. Quelquefois elle pleurait beaucoup en se demandant si elle n’était pas un fruit empoisonné, une belle apparence sous laquelle pourrissait un fond de pure méchanceté, et cette sensation d’être cruelle sous la peau la mettait au supplice.

Pour le moment, il n’était pas temps de se torturer, pas alors que son ami déployait tant d’efforts pour la consoler. Elle envisagea donc de parsemer son chagrin d’un peu de sucre, pour que tout aille mieux, et entreprit de chercher des bonbons dans les poches d’Aiden… Jusqu’à apprendre que cela ne se faisait pas, parce que… parce que cela ferait trop plaisir ? Les yeux de Tara exprimèrent un grand « Quoi ? » de totale incompréhension, ayant l’impression que son compagnon avait exprimé de fortes contradictions. Trop plaisir ! voilà encore quelque chose ! On pouvait avoir trop mal, trop peur, trop froid, mais trop plaisir… Le voyant rouler des yeux, Tara n’insista pas et décida qu’elle obtiendrait plus tard des réponses à ses questions qui commençaient à la perturber. Heureusement pour Aiden, la jeune femme ne restait jamais perturbée trop longtemps, et c’est sans aucune perturbation qu’elle le laissa dévorer son cou et, quelques instants plus tard, le bout de son nez.
« Au contraire, rétorqua-t-elle quand il la soupçonna de viser aussi mal que lui, je vise super bien, regarde ! »
Elle se rapprocha de lui et alla lui coller un bisou dans le cou, avant d’y laisser la marque de ses dents, le mordillant doucement une seconde avant de s’écarter, les yeux pétillants.
« Nah ! », fit-elle d’un ton puéril.
Elle croqua dans la barre de chocolat qu’elle venait de se couper et, tout en faisant craquer un carreau sous ses dents, elle se dit qu’il allait bien falloir qu’elle lui parle un peu plus sérieusement. Elle venait pleurer dans ses bras, la moindre des choses (pour qu’il ne soit pas trop inquiet et qu’il puisse la consoler en connaissance de cause) était de le mettre un peu au courant de la situation. Ce n’était qu’une querelle d’amoureux qui s’était mal terminée, ou plutôt une querelle d’une amoureuse à un homme qui ne faisait pas attention à elle, c’est pourquoi cela s’était mal terminé. Comment d’habitude, il était très réconfortant pour elle d’épancher ses émotions devant Aiden. Déjà parce qu’il avait une manière toute mignonne de lui caresser les cheveux qui l’apaisait instantanément, et ensuite parce qu’il posait sur elle ce regard tendre et attentif qui lui faisait comprendre qu’il était là pour elle, quoiqu’il ait pu se passer. Quand elle eut fini de parler, il la retint sur ses genoux un moment, lui répondant sérieusement à son tour. Elle ne savait pas faire ce qu’il s’efforçait de faire pour elle (adopter son point de vue à elle, lui sous-entendre de ne pas rompre bêtement toute relation avec son colocataire sur un coup de tête). Elle évitait de donner son avis à Aiden sur les femmes qu’elle supposait qu’il fréquentait car elle serait incapable de lui dire seulement : « Si c’est ce qui te rend heureux, alors c’est parfait ». Non, elle serait obligée de lui glisser également : « Mais tu vaux largement mieux qu’elles, tu mérites tellement plus beau ». Cela c’est parce qu’elle l’aimait mais parce qu’elle n’était finalement qu’une enfant, l’empathie (se mettre à la place de) demeurait difficile pour elle. Elle travaillait là-dessus mais c’était encore en cours d’élaboration, aussi préférait-elle se taire un peu et apprendre de la vie. En l’occurrence, elle tâcherait à l’avenir de prendre exemple sur la sagesse actuelle de son compagnon. Quand il lui dit qu’elle devait peut-être considérer qu’il a juste été maladroit, quand il lui conseilla de lui laisser une chance de lui demander pardon, elle savait que ce n’était pas tout à fait ce qu’il aurait aimé lui dire au premier abord, mais que cependant il s’était efforcé de ne pas être égoïste, de lui répondre en fonction de ses besoins à elle, et non des siens. Elle leva la main et alla poser ses doigts sur sa joue, le caressant doucement, réellement émue.
« Tu es le plus gentil », chuchota-t-elle en remerciement.
Juste après, elle se redressa et se chantilly-vengea du jeune homme, de sorte à expédier la séquence émotion au profit d’un discours plus réjouissant. Cependant elle gardait les paroles bien précieusement dans un coin de son esprit, de sorte à les démêler plus tard. Son père Noël italien avait fier allure, trouva-t-elle en se congratulant intérieurement de ses talents d’artiste. Elle profita du silence sucré de son ami pour lui glisser une ou deux remarques qui avaient leur importance. Elle ne savait pas pourquoi ce garçon se débattait lorsqu’on voulait prendre soin de lui ou simplement le connaître un peu mieux. Elle ne savait pas pourquoi tant de femmes en voulaient à son… corps… délaissant son merveilleux esprit et son caractère contrasté. Ce que Tara avait de différent avec les autres, c’est qu’elle était naturellement collante et qu’elle n’avait jamais demandé « puis-je ? » ou « tu veux bien ? » à Aiden avant de partir à la découverte des facettes de sa personnalité. Elle l’avait immédiatement provoqué, embêté, et, à son grand bonheur, il l’avait taquinée sur le même ton et, de fil en aiguille, ils en étaient arrivés à être plus que complices. De plus, Tara ne cherchait pas à le séduire : elle espérait seulement qu’il l’aime, et qu’il l’aime précisément pour ce qu’elle possédait de tragique et d’insupportable, tout comme elle-même l’adorait pour tout ce qu’il avait d’enfantin, de réfractaire, d’insoumis, de blessé et de magique. Qui plus est, elle n’avait aucune conscience des corps, contrairement à d’autres qui y pensent beaucoup, c’est pourquoi, en entendant le cuir du canapé grincer sous les doigts d’Aiden, qui s’était contracté au moment on elle avait commencé à déguster la chantilly sur sa joue, elle se demanda si elle l’avait chatouillé, pour qu’il ait l’air aussi crispé. Elle mangea l’autre boucle de chantilly et l’expérience se vérifia : quand elle se redressa, Aiden avait les yeux fermés et semblait retenir bizarrement sa respiration. Pour un peu, elle se serait demandée si elle sentait le saumon ou quelque chose de ce genre, mais elle fut trop perturbée par le reste de chantilly au-dessus des lèvres du jeune homme pour s’en soucier. Elle avait conscience de ce qu’était un baiser et, si être assise à califourchon sur lui ne la dérangeait pas le moins du monde, l’idée d’avoir l’air de l’embrasser fit virer ses joues à l’amarante. Il sembla se détendre lorsqu’elle lui dit gaiement de se débrouiller seul. Il lui enserra subitement la taille d’un bras pour la rapprocher de lui et utilisa sa main libre pour capturer la sienne. Elle était curieuse de voir ce qu’il allait faire et ne tarda pas à avoir la réponse. Tenant sa main, il lui fit promener son index au-dessus de sa lèvre supérieure de sorte à le coiffer de chantilly, puis l’introduit dans sa bouche après lui avoir adressé un petit sourire. Elle rit doucement de cet ingénieux stratagème, sentant la caresse chaude et peu insistante de sa langue sur ses phalanges.
« Bravo ! »
Elle lui sourit à son tour et crut récupérer toute sa mobilité lorsqu’il relâcha sa main, mais elle eut en fait droit à un petit tour de manège, comme il la fit virevolter et tomber sur le canapé en la retenant par les poignets avant de s’installer au-dessus d’elle.
« J’ai oublié ce que je voulais te dire, tu m’as trop déstabilisé ma belle. »
« Moi ? Je t’ai déstabilisé ? », se flatta-t-elle avant de lui lancer un petit sourire rieur.
Il reprit la parole en déclarant lui apporter tout son soutien pour les études qu’elle avait envisagées en rêve.
« … bien que je ne sois pas d’accord sur le fait que tu es inutile, ajouta-t-il. Que ferai-je sans toi, moi, hein ? Tu donnes un sens à ma vie. »
« Oh ! » dit-elle simplement, sincèrement touchée et sans voix.
Il lui fit plein de doux et beaux compliments à l’oreille, qui lui allèrent droit au cœur mais qui ne pourraient jamais surpasser l’émoi dans lequel l’avait plongée celui qu’il lui avait fait en tout premier. S’il pensait sincèrement qu’elle donnait un sens à sa vie (ou, soyons modeste et réaliste, au moins un des plus petits sens), alors elle pourrait bien être emportée par le Diable aujourd’hui, elle pourrait bien traverser les contrées de l’Enfer, elle serait heureuse pour le restant de ses jours, convaincue de n’être pas fondamentalement inutile puisqu’elle avait contribué au bonheur d’un être libre et exceptionnel.
« Tu m’as donné mon âme et je ne t’en remercierai jamais assez. Je t’aime, Tara. »
Elle était trop fatiguée aujourd’hui pour supporter une aussi jolie déclaration en gardant son calme. Il lui fallut s’essuyer la joue pour estomper une larme de tendresse et d’émotion, secouée par ses paroles. Elle lui sourit doucement mais fut empêchée de répondre tout de suite (ce qui était bien parce qu’elle n’était plus sûre d’avoir de souffle pour s’exprimer) par trois nuages de chantilly qui lui scellèrent les lèvres. Rire avec la bouche fermée est un exercice assez difficile auquel on pourrait croire qu’elle s’était entraînée, puisqu’elle y parvint tout de même avant qu’il se penche vers elle pour lui faire un bisou-aspiré au coin des lèvres. Quand il eut fait un festin de deux nuages sucrés sur trois, il la regarda un instant, la prévint à l’avance de son geste. Tara ne bougea pas, fut seulement capable de fermer les yeux quand il fut trop près pour qu’elle puisse le regarder. Elle entendit le bruit mousseux de la crème chantilly qui s’écarta sous les lèvres d’Aiden, et, par-dessus, celui de son cœur qui commençait à s’affoler. Elle reconnut le contact réel de la bouche du jeune homme sur la sienne à la chaleur que cette caresse dégagea, qui fut transmise à ses lèvres et descendit dans sa gorge jusqu’à irriguer son cœur. Il appuya une main contre sa nuque et resta en suspend, comme le point d’interrogation d’une question. Elle fut réveillée par une nuée de frissons qui lui picorèrent l’épiderme sous les doigts d’Aiden. Peut-être que, pour cette fois, ce geste faisait écho à ce « je t’aime », peut-être qu’ils pouvaient se laisser aller à partager ce contact, mais pas plus de quelques secondes, juste le temps de dire « je t’aime aussi », car laisser une telle étreinte se poursuivre risquait de les faire s’égarer… faire… trop plaisir ?... Tara se calma tranquillement et entrouvrit à peine les lèvres, juste le temps de récupérer un peu de chantilly et de poser à son tour un baiser sur la bouche d’Aiden. C’était un baiser léger comme la gourmandise mousseuse qu’ils partageaient depuis tout à l’heure, qui était comme leur relation actuelle : plus que de l’amitié et moins qu’une promesse d’amoureux. Elle n’avait aucune promesse à offrir pour le moment, juste quelques grains de tendresse à semer là où cela ferait du bien. Elle ne voulait pas le repousser car elle n’avait subi aucune offense, mais elle l’empêcherait de lui faire tourner la tête et d’avoir à regretter quelques gestes de trop par la suite. Elle appuya contre son torse pour qu’il se détache d’elle et passa son doigt sur ses lèvres (à elle) pour effacer un reste de chantilly, avant de glisser son autre main dans les cheveux d’Aiden, à qui elle adressa un sourire affectueux.
« Je ne te remercierai jamais assez d’être la seule personne au monde qui me fasse me sentir spéciale et en même temps profondément moi-même. Je t’aime, et nous avons de la chance d’avoir cela qui soit à nous. Je t’aime comme cela me semble si naturel et avec pourtant toujours cette même surprise que lorsqu’on sort le matin sans savoir le temps qu’il fait et qu’on est étonné de voir le ciel bleu ou de sentir des flocons de neige sur notre peau. Tu comprends, n’est-ce pas ? Mais… »
Oh, elle espérait ne pas le vexer, seulement elle devait le lui dire. Elle chuchota d’une petite voix, et quelque chose de triste s’ouvrit en elle quand elle eut prononcé ces mots :
« Si je ne veux pas devenir folle, si je ne veux pas avoir à te demander pardon ou à te décevoir, ce baiser de chantilly doit rester comme nous quand on est tous les deux… unique. »
Parce qu’il y avait son colocataire d’un côté, et quelques femmes pour hanter Aiden de l’autre, peut-être même une certaine Nala, et que, ce soir, elle n’était pas en état de faire les choses bien, elle n’était pas en état de se battre avec ses émotions. Maintenant son cœur se remettait à cogner fort dans sa poitrine, indigné sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi.
« Est-ce que ce serait très égoïste de ma part, si je te demandais… Est-ce que tu veux bien qu’on reste allongés là tout les deux, juste le temps de manger encore un peu de bonbons ? Je voudrais m’endormir à côté de toi tout à l’heure, mais si tu es fâché… »
Pouvait-il être fâché ? Et elle, pourquoi était-elle tellement intimidée et si désespérée tout à coup ? Pauvre petite sotte, quelle triste naïve elle avait été de croire qu’un baiser pouvait n’être qu’amical, malgré toute la bonne volonté qu’on y mettait. La tête lui tournait, à présent. Elle essaya de garder un air calme et tourna la tête pour attraper sur la table le paquet de m&m’s, le temps d’essayer de se calmer réellement. C’est pour cela que les parents, lors des goûters d’anniversaire de leurs enfants, marquent bien soigneusement les prénoms sur chaque verre. C’est dangereux de partager la même contagion.

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MessageSujet: Re: Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) Et si l'on pouvait éteindre la lune comme l'on souffle une bougie... ♔ Avec Aiden (Uchronie) EmptyDim 27 Avr - 3:47

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