PSEUDO/PRÉNOM ◆ olympe. ÂGE ◆ immortelle. PAYS/RÉGION ◆ le paradis. OÙ AS-TU CONNU LE FORUM ? ◆ partenariats, recherches personnelles. TES IMPRESSIONS ◆ bandant. SCÉNARIO OU PI ? ◆ scénario de la toute mignonne teddy. CODE DU RÈGLEMENT ◆ ok par bella.  SOUHAITES-TU ÊTRE INSCRITE POUR UN SURPRISE RP APRÈS TA VALIDATION ?◆ nope, thanks. UN DERNIER MOT POUR LA FIN ◆ j’vous baise tous, une quatrième et dernière fois – c’est promis. ---»

.HOMME DU MONDE.


boys don’t cry ● Le menton haut, le torse bombé. Le regard fier. Un homme est dur, un homme est froid. Un homme se contrôle – toujours. Un homme, ça ne pleure pas – jamais. Il regarde son père et s’oblige à prendre exemple sur lui. À l’imiter. Car telle sera sa vie, sa triste vie. Grandir, devenir un homme. Se marier, avoir des enfants – des garçons, si possible. Les éduquer comme l’ont fait ses propres tuteurs, en faire des hommes comme son père s’évertue à le faire. Il soupire avec lassitude, déjà fatigué. Il n’a pas envie de cette vie-là. Il préfère jouer aux Pirates avec sa sœur et son petit frère. Il préfère se travestir, devenir un autre que lui. Il ne se sent vivant que caché dans ses costumes favoris. C’est là qu’il retrouve le sourire. Ses yeux brillent. Et il a l’espoir qu’un jour, tout ça va changer. Il rêve de grands espaces et de pays nouveaux. Il veut découvrir, parcourir le monde. Pas s’enfermer derrière un bureau, participer à ces soirées mondaines ennuyeuses et sourire à des gens dont il n’a que faire. Toute sa vie durant, il n’a fait que prétendre. Prétendre écouter, prétendre aimer, prétendre devenir un homme, prétendre rire. Prétendre vivre et exister, tout simplement. « John ! John, allez viens, on va jouer aux Pirates et je serai le vilain Capitaine Crochet ! l’apostrophe sa douce sœur Wendy et il acquiesce avant de la suivre. » Pourquoi lui ? Pourquoi doit-il se plier à toutes ces règles idiotes quand sa sœur peut faire ce qui lui plaît ? C’est pas juste. On ne la gronde jamais, elle. Alors qu’elle est sûrement la plus coquine et la plus maligne des trois.

neverland boy ● Il vole. Il vole ! Ils ont suivi le garçon en vert et voilà qu’il vole parmi les nuages désormais. La sensation est grisante, enivrante. Il sent son cœur qui bat à ses tempes. Alors c’est donc ça, le goût de la liberté ? Cette impression de gouverner le monde qui coule dans les veines tel un torrent de lave en fusion. Cette sensation d’être tout puissant. Il croit qu’il pourrait y prendre goût, tout compte fait. Il a envie de rire, de hurler. De sauter. Il a envie de voler plus haut, plus haut encore. Jusqu’à atteindre les étoiles peut-être. Et ce nouveau monde qui ressemble à celui des livres, à celui des histoires de sa Wendy. C’est comme un rêve éveillé. Toutes ces aventures, tous ces mystères. Il a l’impression de jouer à nouveau aux Pirates, mais cette fois c’est pour de vrai. Il est libre. Il respire enfin. Il se sent comme chez lui ici, tellement qu’il en oublie son monde là-bas, en Angleterre. Tellement que l’image de son père s’efface derrière le brouillard épais de son bonheur tout nouveau, tout neuf. Oui, il est bien ici. Il voudrait y rester pour toute sa vie. Il se sent prêt à combattre les Pirates, à défendre la petite Indienne. Tout paraît si simple ici. On arrête de grandir, l’âge n’existe plus. Les années non plus. Le temps est comme suspendu. Il a stoppé sa course contre la montre, il s’est arrêté. Il n’y a plus d’obligations, plus de responsabilités ennuyeuses. Il suffit juste de s’amuser et de ne plus penser à demain – de toute façon, c’est quoi demain ? De s’amuser et de voler. Plus haut, encore plus haut. Toujours plus haut. Quel est son nom de famille ? Il ne s’en souvient même plus. Peu importe. Désormais, il n’est qu’un autre de ces Enfants Perdus. Ils sont tous ses frères et Elle est leur Mère. Celle qui raconte des histoires, celle qui les borde le soir. C’est ça, la vraie vie. C’est ça, d’exister enfin.

back home ● Le rêve se dissipe doucement, laissant place à cette réalité glacée qui revient petit à petit. Ses souvenirs remontent à la surface telles des épaves dans la mer trouble et agitée. Rentrer à la maison ? Non, pas question. C’est ici sa maison, désormais. Pourquoi retourner là-bas ? Pourquoi ne pas rester ici ? Ils étaient si bien, dans ce nouveau pays. Tout était simple, si facile. Une pensée heureuse et il s’envolait pour tout oublier. Pourquoi tout gâcher ? Il ne veut pas. Il ne veut pas redevenir John Darling. Il ne veut pas revenir à cette vie monotone et insipide. Redevenir l’ombre de son père. Ici, il existe. Il est quelqu’un. Il compte. Et voilà qu’on veut l’arracher à cet univers qui lui a donné vie. Jamais il n’aurait cru pouvoir sentir son cœur battre si fort ; jamais il n’aurait cru pouvoir respirer à pleins poumons. Jamais il n’aurait cru pouvoir naître pour de bon. Et les images londoniennes défilent devant ses yeux vides, comme un vieux film qu‘il a toujours détesté. Elles semblent frapper sa poitrine, si fort que ses côtes menacent de se briser. Son cœur se flétrit. Il le sent qui ralentit de nouveau alors qu’il retrouve les draps frais de son lit. Comme s’il n’était jamais parti. La chambre n’a pas changé, pas même ces jouets qui traînent sur le parquet. Il observe le visage fatigué de sa mère et culpabilise un peu. Peut-être qu’ils ont bien fait de rentrer, finalement. Peut-être que tout va changer. Peut-être qu’il va pouvoir continuer de vivre comme il le faisait. Il espère. Il a son cœur qui bat fort dans sa poitrine, emballé par ce nouveau rêve. Peut-être que sa vie ici ne sera pas si inintéressante, au fond. Il peut bien essayer à nouveau. Il peut bien laisser une seconde chance à cette existence qui ne paraît pas être la sienne. Il veut bien tenter. Qui sait si son rêve ne deviendra pas réalité ? Comme là-bas, dans ce pays enchanté.

un manque qui tue ● C’est comme un gouffre béant, là, dans sa poitrine. Il y a un vide immense qui hurle en lui. Un énorme trou noir qui aspire son souffle de vie de l’intérieur. C’est intolérable. C’est pareil à une mort lente et douloureuse. Il sent son souffle qui se bloque, son cœur qui ralentit. Son esprit est ailleurs, comme parti. Il est retourné dans ce pays où tout est plus beau, où tout est plus joli. Où tout est plus magique. Dans ce pays où il n’est pas lui. Son corps n’est plus qu’une carcasse vide et décharnée. Un cadavre ambulant, voilà ce qu’il est. Il veut y retourner. Il veut voler à nouveau, traverser les nuages. Suivre le garçon habillé de vert, rejoindre la deuxième étoile à droite et aller tout droit jusqu’au matin. Il veut s’oublier dans ce pays imaginaire. Pourquoi l’a-t-on obligé à rentrer ? Il ne voulait pas revenir au fond. Il aurait voulu rester là-bas. Il n’en peut plus. Peut-être qu’il pourrait y retourner ? Peut-être qu’il pourrait revenir au Pays Imaginaire ? Il a grandi, mais son cœur est resté ce même petit enfant en quête de vie. Alors peut-être qu’il pourrait essayer, tenter de repartir. Une nouvelle lueur d’espoir brille en lui. Il va trouver. Il va trouver un substitut à la poussière de fée. Il va trouver le remède à ce mal qui le ronge tout entier. Oui, il va chercher et il va trouver. Il va trouver comment voler de nouveau. Il semblerait que les pensées heureuses ne suffisent plus – ou bien n’est-il plus capable d’une seule pensée heureuse depuis qu’il est revenu. Il cherche, il tente. Il enchaîne les expériences sans s’arrêter. Il ne dort plus, il ne mange plus. Il ressemble à un vieux savant fou qui s’est perdu. Son regard s’est éteint, son âme a disparu. Il n’est plus que cette coquille vide maintenu en vie par cette seule obsession farfelue. Il doit trouver, c’est important. Il doit trouver sinon il sait qu’il ne pourra plus continuer d’avancer. C’est un essai de plus, une énième tentative et il espère toujours autant. Une autre expérience, encore une. Et, fou de joie, il pense avoir trouvé quand tout vient à exploser.


.MEMORY LOST.


who am i ● Il ouvre les yeux sur ce monde qui n’est pas le sien, sur ces gens qui lui sont inconnus. Ses paupières papillonnent doucement, l’image se fait plus nette. La vie autour de lui semble plus bruyante, plus animée. C’est comme une image tirée d’un film dans lequel on l’a plongé. Il ne reconnaît rien. Et puis c’est la douleur vive, là, à sa tête. C’est comme une aiguille qui s’enfonce lentement dans sa boîte crânienne. Il sent comme une grimace déchirante qui déforme son visage. Son corps tremble, là, allongé sur le pavé. « Jeune homme, est-ce que vous m’entendez ? Est-ce que vous avez mal quelque part ? » La voix hurle, paniquée. Il porte une main à son front comme une réponse qu’il n’arriverait pas à formuler. « Les secours arrivent, ne vous inquiétez pas. Je vais rester avec vous. Vous m’entendez ? Je vais rester avec vous. » La présence est rassurante, le regard plein de tendresse. Il ne sait pas pourquoi mais il a confiance en cet homme qu’il ne connaît même pas. Il a dit que les secours arrivaient, c’est bien. Mais qu’est-ce que ça signifie, au juste ? Le bruit strident lui arrache les tympans, il a envie de hurler, de dire stop. Des mains le touchent, transportent son corps affaibli ; des voix chantent tout autour de lui. Il ne comprend pas ce qu’ils disent. « Jeune homme, vous voulez bien me dire quel jour on est ? » Il ouvre la bouche, incapable de parler. Il ne sait pas. Peut-être jeudi, ou bien lundi. Quelle date ? Aucune idée. « Comment vous vous appelez ? » Il ne sait pas non plus. Quel est son nom ? Qui est-il ? « Ben, il s’appelle Ben. Ben Smith. C’est mon fils. » Ah, d’accord. Il s’appelle Ben. Ben Smith. Et il est le fils de cet homme dont il n’a aucun souvenir. Cette idée lui laisse un étrange goût acide dans la bouche. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé.

a home is where the heart is ● « Ben ? Le dîner est prêt ! Tu veux bien descendre ? » « J’arrive tout de suite ! » Il dévale les escaliers, le ventre affamé. Un sourire naît sur ses lèvres quand il sent la bonne odeur s’échappant de la petite cuisine. Poulet-frites, son plat préféré. Il s’installe à table, déjà prêt à engloutir sa part. L’homme et la femme prennent place à ses côtés, lui souriant avec douceur. La chaleur habitant cette maison semble remplir ce vide béant à l’intérieur de lui. C’est son nouveau foyer, son nouveau chez lui. Il n’a plus souvenir de qui il est avant cet accident. Et ils l’ont accueilli au sein de leur famille, comme s’il était des leurs. Ils l’aiment et le chérissent comme leur propre fils. Ils l’entourent d’amour. Il se sent bien. Il pourrait se faire à cette nouvelle vie malgré les souvenirs qui se sont envolés, malgré le passé oublié. Il a de la chance dans son malheur. Il n’est plus seul. Il les a, eux. Il ne sait pas ce qu’il aurait fait sans eux. Il croit qu’il n’aurait tout simplement pas pu s’en sortir. Il croit qu’il se serait laissé mourir. Mais ils sont là, dans cette nouvelle vie, dans sa nouvelle existence. Ils lui offrent un toit, une famille. Il lui offre un nom. Une nouvelle chance de tout recommencer, d’être la personne dont il a toujours rêvé. C’est peut-être le Destin, c’est peut-être la chance. C’est juste une toute nouvelle occasion de reprendre à zéro tout ce qu’il aurait pu rater. « À quoi tu penses, mon petit Ben chéri ? » La voix le sort de sa torpeur et il sourit au doux visage féminin marqué par le temps. « À la chance que j’ai de vous avoir trouvé, tous les deux. » Un jour, peut-être, il se souviendra de tout. Mais pas tout de suite, pas maintenant. Il tient encore à profiter de ces instants.

sweet lullaby ● Elle est comme un doux rayon de soleil qui réchauffe sa peau glacée par le temps. Elle est sa douce mélodie qui lui enchante le cœur et l’esprit. Son sourire amène des crampes agréables à son estomac. Tout son corps vibre au son de sa voix. C’est fou. Ce petit bout de femme renverse son univers tout entier. Il se surprend à rêver de nouveau, comme s’il avait oublié comment on faisait. Son contact est tendre et rassurant ; sa présence est chaude. Il voit dans son regard tous ces désirs inavoués, tous ces espoirs informulés. Avec elle, il oublie ces trous noirs qui remplissent sa vie. Ne compte que le présent quand il est en sa compagnie. Un air de piano résonne à ses oreilles, elle est comme une petite fée scintillante. Ils dansent une valse, s’éloignant pour mieux se rapprocher. Elle est là, au fond de son cœur. Il l’emporte avec lui, partout, quelle que soit l’heure. Elle est son étoile du berger, sa lumière dans la nuit. Son phare dans la tempête, la dernière flamme qui luit. Elle est son rêve fait femme. Elle est timide, elle est maladroite. Elle semble malhabile avec ce qu’elle ressent. Mais peu importe, il goûte à ses lèvres rosées avec ce doux plaisir au fond de la gorge, comme s’il goûtait au fruit défendu. Et son cœur tressaute et son âme rejoint la sienne. Sa douceur se dépose sur les cicatrices invisibles qui marquent tout son être. Elle est son nouvel espoir, son rêve d’infini. Elle est la femme qui lui redonne vie.

(re)découvertes ● Un garçon en vert. Une jolie blonde au sourire doux. Un petit garçon joueur. Un ours en peluche défraîchi. Un vilain pirate au crochet pointu. Un paysage à couper le souffle. C’est comme des flashs qui martèlent sa tête. Des images qui reviennent sans cesse à son esprit fatigué. Ce sont comme des pièces d’un seul et même grand puzzle – le puzzle de sa vraie vie. Mais il ne comprend pas, il ne saisit pas le sens de tout ce chantier. Qui est-il ? D’où vient-il ? Le chant d’une sirène caresse ses tympans. Il a le sourire d’une petite indienne qui lui revient de temps en temps. Des prénoms flottent à l’intérieur de son crâne. Wendy. John. Michael. Crochet. Pan. Des noms qu’il ne connaît pas, des noms qui laissent pourtant un goût étrange sur son palais. Et cette lumière qui scintille, virevoltant tout autour de lui et projetant des milliards de petites étoiles sur son être étourdi. Clochette. Tout ça n’a aucun sens. Il se croirait plongé tout droit dans un de ces livres d’aventures où les pirates capturent des jeunes filles de bonne famille pour leur faire subir le supplice de la planche. Et ce visage doux, inquiet. Fatigué. Marqué par les angoisses et les yeux lourds d’avoir trop guetté par la fenêtre d’une chambre bien rangée. Des aboiements pressants à travers les vitres. Tout ça est un comme un mauvais rêve qui le fait sursauter dans la nuit. Est-ce là sa mémoire qui lui revient ? Est-ce que tous ces gens sont censés remplir les vides de son passé ? Il ne sait pas, il ne comprend pas. Et il ne sait pas à qui demander des réponses, il ne sait pas vers qui se tourner. Personne ne sait qui il est vraiment – pas même lui.