Ça faisait trois mois qu'elle était partie. Trois mois que tu n'avais plus de nouvelles d'elle alors que vous sembliez heureux tous les deux. Et toi, ça faisait trois mois que tu te retrouvais paumé. Tu n'as toujours pas compris ce qu'il s'était passé, et t'imagines que tu ne comprendrais jamais. Pas sans un mot d'elle, pas sans un semblant d'explication que tu n'aurais surement jamais. Tu as cru que tout était beau, que tout était bien, et pourtant cela faisait déjà trois mois que tu ne l'avais plus revu. Pas un message, pas une mèche de cheveux au détour d'une ruelle, rien. Tu passais donc ton temps libre à errer dans l'appartement tel un fantôme, et les regards inquiets de Peaches étaient certes compréhensifs, mais ils t'énervaient plus qu'autre chose. T'allais bien, t'allais bien merde. Elle n'avait pas besoin de te regarder comme ça, de toujours laisser son regard s'arrêter quelques secondes de plus sur ton visage afin d'y trouver quelque chose, d'y trouver une once de faiblesse. Tu sentais comme si ton monde s'était écroulé, mais tu faisais tout pour ne rien montrer devant ta nièce et Sid. Tu étais peut-être un peu plus bougon que d'habitude, et tu demandais de travailler plus, afin de te noyer un peu sous le boulot plutôt que de rester allongé chez toi à penser à elle. T'arrivais pas à reprendre ta vie, à faire comme si rien ne s'était passé. Tu voulais continuer ton train-train quotidien, tu voulais pouvoir faire comme si tu n'étais jamais tombé amoureux d'elle, mais tu n'y arrivais pas. Même après trois mois, l'oublier t'était impossible, l'oublier t'était trop difficile.

Ce jour-là, t'avais besoin de sortir. Tu n'avais plus la force de rester enfermé dans l'appartement avec Sid ou Peaches, même si tu les adorais tellement. T'avais l'impression de devoir t'aérer l'esprit afin d'espérer libérer ton cerveau de tes pensées négatives, d'espéré redevenir un peu heureux d'une manière ou d'une autre. C'est pour ça que t'as choisi d'aller au lac. Y avait de l'eau, qui maintenant était le genre d'élément qui te calmais, qui t'aidait à te sentir mieux. Totalement différent d'autrefois, où il était signe de peur et de terreur. Tu partais donc sans rien dire au spacegreen cross, à pied, avant de te diriger ver vers le bois, connaissant maintenant la direction presque par coeur. Tu marchais, avant de rejoindre la clairière et, suivant les arbres de moins en moins nombreux, te voilà devant le westcall lake. C'était isolé, c'était calme, c'était tout ce qu'il te fallait. Tu te déshabillais donc, sans faire attention autour de toi, sachant qu'il n'y avait souvent personne, et tu restais dans un caleçon de bain, remettant tes habits dans le sac. Tu t'asseyais, laissant tes jambes pour le moment patauger seules dans l'eau, et tu prenais une inspiration, essayant de vider ton esprit. C'était plus difficile qu'il n'y paraissait, d'essayer de repousser sa tristesse.