Pssst ! Hé ! Pssssst ! Oui toi là. Viens ! Mais viiiens ! Allez, arrête de faire cette tête d'idiot, c'est bien à toi que je parle. Mais qu'est c'que t'attends, bouge et viens t’asseoir là. Là. Voilààà ! Pas trop tôt... T'es pas très rapide, toi, dis ? Bon allez, j't'en veux pas buddy ! Comment ça "qu'est ce que je te veux" ? J'ai pas le droit de discuter avec mon super copain d'la mort de temps en temps, non ? Mais bien sûr qu'on se connait ! Oooh, j'ai compriis : t'as trop bu. Mais siii, puisque je te dis que t'es bourré ! J'ai jamais essayé les boissons moi... Non je suis pas un dingue. Hey, mais t'en vas pas comme ça, tu vas pas bouder quand même ! Tu verras, demain, quand t'auras la gueule de bois, tu seras bien content de me connaitre. MAIS PUISQUE JE TE DIS QUE OUI : ON SE CONNAIT ! Allez, viens là, te vexe pas, j'ai crié pour que cette info' rentre bien comme il faut dans ta tête d’alcoolique. Alors, comment va la vie depuis le temps ?




Ooouuf, ça y'est, il est assis ! J'suis désolé buddy, je dois suivre ce type là depuis quelques trop longs jours et j'avais besoin d'une couverture digne de ce nom. Tu me sauves la vie ! J'peux te payer un café pour me faire pardonner aka. te remercier ? Cool. BTW, moi c'est Timéo, mais tout le monde m'appelle Tigrou, ou Tigger. Tim, pour ceux qui manquent d’imagination et qui ne me connaissent pas encore assez.







Tout le monde m'appelait Tigrou, et c'était normal : j'étais Tigrou ! Je crois bien que je suis toujours Tigrou, mais cette question est plus ardue. Après tout, un Tigrou sans rayures et sans queue, un Tigrou sans ses bons, n'est-il pas un Tigrou totalement différent ? Ne suis-je pas quelqu'un d'autre ? Aujourd'hui, on me surnomme toujours Tigrou. Moi je veux être Tigrou, et c'est tout ce qui compte, non ? Donc, je vivais dans la forêt des rêves bleus, là où je suis né, je suppose, même si je ne me souviens pas de ce jour-ci. Ce qui est dommage. D'aussi loin que je m'en souvienne, je connaissais et ne quittais pas mes amis les animaux, mes meilleurs amis : Winnie, Porcinet, Coco Lapin, Bourriquet et Petit Gourou. Ils étaient cool, ils étaient fantastiques, mais je restais le meilleur. Je sautais, je criais, je chantais, je sautais et je bondissais mieux que quiconque : car après tout, c'est bien ce que les tigres font de mieux. Et puis un jour, mon coeur s'est serré sans aucune raison dans un sentiment d'horrible solitude. Ce qui auparavant était ma plus grande fierté - c'est à dire ma qualité de seul et unique tigre - devenait ma grande tristesse. Mon grand regret. Seul, j'étais seul. Et je me suis dis soudainement, dans cet éclat d'intelligence qui me prenait souvent, que, si tout les autres avaient des doubles (les écureuils, les oiseaux et les poissons), alors peut-être que... moi aussi ? Après avoir parler de cette envie au Maître Hiboux, il me confia le secret afin de retrouver une famille : un arbre géralogique... génilogique... génénalologique... Enfin, un arbre de famille, quoi. Et c'est ainsi que, accompagné de mon petit gourou, j'ai écumé les bois à la recherche d'un arbre plein de tigres !... En vain... J'étais triste. Et puis le lendemain... Devines quoi ? J'ai reçu une lettre de ma famille ! Oui oui oui ! UNE LETTRE ! Et en lisant entre les lignes, avec ma super-méga intelligence, j'ai pu deviner qu'ils viendraient me rendre visite le lendemain et j'ai donc entamer la préparation de la plus belle des fêtes de la forêt toute entière ! Malgré la tempête de neige rugissant au dehors et toutes les bouches de mes amis qui s'agitaient près de moi - et auxquels je ne parvenais pas à prêter la moindre attention - j'ai terminé la préparation à temps. Ma famille, elle, était en retard. Mais elle a fini par arriver, et, tout paniqué, je leur est présenté la maison alors qu'eux tiraient des têtes vraiment étranges. J'ai lancé la musique, et on a bondit !.. Mais il était clair qu'ils n'étaient pas aussi doué que moi. A part mon petit cousin, avec ses oreilles marrons, qui nous a fait une démonstration... fracassante... du grand saut de tigres presque professionnels. Mais quand il est atterri dans mon placard : ce n'était plus un tigre. C'était Petit Gourou. Je n'étais pas très content. Pas content du tout, même ! Met toi un peu à ma place.. Triste... Avec mon médaillon de coeur en or autour du coup - celui dans lequel je souhaitais mettre la photo de ma famille -, je suis parti sous la neige. Seul. Sans savoir où aller. J'avançais difficilement.. J'avais faim, froid, et peur. Aucuns tigre ne sortait le bout de sa queue et j'ai vite glissé sur un lac gelé, trébuché, et mon médaillon s'est diaboliquement réfugié au bout d'une branche, pendue au dessus du vide, sur laquelle je suis allé le cherché avant de tombé à nouveau et d'arriver au pieds du plus grand arbre de la forêt : ce ne pouvait qu'être mon arbre familiale ! C'était obligé ! J'ai bondi, j'ai rebondi et j'ai crié à la recherche de ma famille. Qui ne répondait pas... Mon coeur s'est serré à nouveau. Encore plus fort... soudainement, j'ai entendu des voix crier mon noms depuis en bas. Je croyais trouvé ma famille, mais ne se tenais là que le lapin, l'ours, le kangourou, le cochon et l'âne. Je leur ai hurlé que je ne pouvais abandonner ma famille et nous avons soudainement été poursuivi par une avalanche de neige à qui nous n'avions pourtant rien fait ! J'ai été emporté, secoué, enneigé. Coincé sur un rocher, tombant d'une falaise avec mon petit Gourou près de moi. Mourir ? Jamais ! Rassemblant mes super forces de super héro que je suis, j'ai exécuté, aidé par le petit près de moi, le plus beau saut jamais vu. Et je suis sorti de là, intact mais triste. Toujours sans famille. Vraiment, tu crois ? Bien sûr que non ! Qu'est ce que tu peux être bête, j'avais une famille. La meilleur de toutes : mes amis. Et il n'y a rien de meilleur que le mieux.








Aujourd'hui, je suis Timéo, Timéo le grand détective ! Attend, chuuuut, baisse d'un ton, je suis là incognito ! Tu vois pas mon chapeau et mes lunettes de soleil noires, là ?... Détective privé, ça te dit rien ? Pfff, la vivacité d'esprit, c'est pas ton fort hein ? T'inquiètes, je connais beaucoup de gens comme toi. Allez va, on t'en veux pas d'être pas aussi doué que moi, le niveau est difficile à relever et je.... oups. Okay, je suis peut-être pas super adroit, mais l'un n’empêche pas l'autre. Dis, au fait, t'es plutôt thé ou café ? Moi thé. Je viens toujours ici pour prendre mon thé. En même temps, je peux pas vraiment en faire chez moi, étant donné que je vis dans une cabane. La classe, on est d'accord ? J'ai un logement en ville, mais je ne m'y sens pas très bien, les vieilles habitudes hein... Hehe, ouais et puis... Bon, si tu voulais bien poser ton journal là, je te cause ! Malpoli... Okay, donc je disais : les veilles habitudes. A ce propos, t'aurais pas vu un ours jaune au T-shirt rouge dernièrement ? C'est que mon Buddy me manque tu comprends.. Me regarde pas comme ça, bon sang. Oh mais t'en vas pas, je suis pas un malade mental comme tu sembles l'insinuer ! Je cherche mon Winnie sans relâches depuis un mois bientôt. J'aurais dû commencer à le rechercher un an plus tôt, certainement,  mais je ne me souvenais pas de lui... J'ai vécu une fausse vie durant une longue année, tu sais... A cause de mon accident avant la "téléportation"... Oh ! Et maintenant tu te rassois ? C'est que je te fais pitié ou quoi ? Okay okay, toi et moi, on va pas être potes. Je vis bien, je suis heureux ! Et tu es juste jaloux ! Aller, vas-t'en !




Bon, en même temps  je te comprends, je t'avais promis un café et je t'ai toujours rien payé,  je peux pas t'en vouloir d'être un coincé sans tact. Viens là, aller, on se rassoit tout les deux. On va parler un peu. C'est quoi ton p'tit nom ? Attend avant de répondre, je veux deviner : Michael ? Kevin ? Jean ? Charlotte ? Emilie ? Sally ? Mattieu ? Tu sais, je me suis appelé Mathieu pendant un temps. Quand j'étais amnésique. Je vais te raconter : Un beau jour de printemps, dans ma forêt, après tout un tas d'aventures, de bons moments et d'un peu moins bons moments, alors que je me réfugiais tranquillement en haut de ma montagne préférée pour exécuter quelques bonds, un étrange éclair à déchiré le ciel. Je me suis stoppé net. Je ne parvenais pas à bouger, la forêt se déchirait de partout, et sans que je ne parvienne à faire quoi que ce soit, la montagne fut frappée et les rochers s'écroulèrent bruyamment, m'emportant dans leur chute. Puis : le noir. Lorsque je me suis réveillé, je ne me souvenais de rien. Au cours de ma première année ici, j'ai fais mes marques en ville, j'ai trouvé une identité. Et bien que ma vie ne semblait être qu'un trou noir, j'ai rencontré des amis. Mais mon coeur restait vide, morcelé. Mes rêves étaient hantés par des animaux joyeux que je gardais pour moi, de peur de passer pour fou. Au bout de sept mois, j'ai fini par me poser des questions au sujet de ces étranges songes, et je me suis mis à les raconter au micro de mon portable qui parvenait à les répétés à volonté : on appelle ça un enregistrement. Ces rêves enregistrés, je les analysais. Petit à petit, ils se faisaient plus clairs, plus longs, et un jour, je suis tombé sur ce type dans la rue. On s'en rentré dedans et ça ma frappé : j'étais Tigrou. Le truc drôle dans cette histoire - qui je le pense, n'est pas un hasard - c'est que l'accidenté maladroit en face de moi se prénommait Willy et était surnommé.. Devine ?.. Winnie ! - toujours pas très vif d’esprit toi. Depuis, la vie est belle. Pas comme la tienne, vu ta tête. Au fait, c'est quoi ton nom alors ?




Hé ! Mais où tu vas ?