Le soleil était haut dans le ciel, Dimitri ne savait pas exactement qu'elle heure il était, mais la journée devait déjà être bien avancée. Le jeune homme dut se résoudre à se lever, sinon il savait qu'il passerait la journée au lit et que ce serait une journée de perdue. Il soupira, prendre l'air lui ferait du bien, il avait encore du mal à décuver de sa soirée. Il était rentrée tard. Très tard. Entre cinq heures et six heures du matin parce que monsieur avait décidé de faire la bringue toute la nuit, de temps en temps il se disait qu'il ferait mieux d'arrêter ses bêtises et de se stabiliser un peu dans cette nouvelle vie, dans ce nouveau monde. Il aurait put être un homme honnête il le savait, Anastasia le lui avait apprit dans une belle leçon d'humilité mais aujourd'hui il n'avait plus personne pour le cadrer, pour faire ressortir les bonnes intentions qui se trouvaient en lui. Alors il s'enfonçait un peu plus dans ce monde de débauche et de cynisme. Dimitri soupira, se levant tranquillement pour enfiler un jean et un t-shirt blanc. Il ne prit pas la peine d'essayer de coiffer sa tignasse, de toute façon incoiffable.

Sortant de chez lui, il sentit un vent frais lui balayait le visage, l'été s'achevait et il était certains que l'automne n'allait pas tarder à arriver. Les journées étaient encore belles, mais les feuilles tombaient lentement au sol et le vent soufflait de plus en plus fort. Marchant tranquillement dans la rue, mains dans les poches, il aperçu une jeune femme faisant tomber son sac, visiblement elle ne semblait pas l'avoir vu. Il se baissa, et, sans savoir pourquoi, car en tant normal il l'aurait sûrement dérober, il interpella la jeune femme.

-Mademoiselle, vous avez perdu votre sac !

A vrai dire, celà faisait bien longtemps que Dimitri n'avait pas eu de matinée, il faut dire que monsieur était un adepte de la grâce matinée et il n'avait pas pour habitude de profiter du soleil levant. Il dormait le jour, vivait la nuit et rythmait son quotidien en fonction de ses envies et de ses humeurs. Alors autant dire que ce matin n'avait pas été une exception même si il savait qu'il allait être obligé d'y remédier. Il allait devoir de nouveau jouer son rôle de manager si il voulait continuer à vivre tranquille, il s'imaginait déjà le prochain casting, une audition pour dénicher la futur star hollywoodienne, nul doute que ce serait sans doute excitant, mais pour le moment il ne pensait pas vraiment à la paperasse.

Le début d'aprés midi s'annonçait et Dimitri ne savait pas encore ce qu'il allait faire, il s'ennuyait profondément, ses folles aventures lui manquait. Il se souvenait encore de la traversée de Moscou à Paris, des embûches de Raspoutine, et d'une certaine Anya bien téméraire. Parfois son ancienne vie lui manquait, parfois il se plaisait à se rappeler les moments où il avait sauvé la vie à la princesse, où ils avaient partagé une telle complicité. Il se souvenait aussi du caractère de feu de la jeune femme, de la  claque magistrale qu'elle lui avait donné dans l'anti-chambre de l'Impératrice et de toute les fois où elle lui avait répété que "les hommes étaient des bébés". S'étant enfin décidé à sortir de chez lui, l'air frais le fit frissonner, l'automne s'annonçait et il était à peu prés sûre que cette année, la neige tomberait sur Fantasia Hill. Certes ce ne serait pas aussi blanc et aussi froid qu'en Russie mais ils auraient de quoi faire des bonhommes de neiges, et peut être même de la luge. Il sortit de ses pensées lorsqu'il vit un sac à main parterre. Poussé par un incroyable sentiment héroïque, il le ramassa, pleins de bonne foi pour une fois, et le donna à la jeune femme qui l'avait fait tombé. Il se figea en voyant la jolie rousse en face de lui, sans savoir pourquoi il sentit son coeur s'emballait et pendant un instant il cru voir la dernière des Romanov. Il esquissa un sourire en coin en voyant la jeune femme, s'énervait visiblement toute seule, c'était adorable.[/justify]
-Et bien je ne sais pas ce qu'ils vous ont fait mais vous m'avez l'air sacrément remonté contre eux !

Il observa les yeux de la demoiselle, elle le troublait, et sans savoir pourquoi il n'avait pas envie qu'elle s'en aille, pas maintenant, il avait envie de la retenir un peu. La jeune femme était d'une beauté rare, elle imposait le respect et elle dégageait un charme indéniable, un subtile mélange qu'il n'avait connu qu'avec une certaine jeune femme. Il sut alors qu'il devait la retenir, qu'il devait la convaincre de passer un moment avec lui. Il la retint doucement pas la main et lui dit:

-Accepteriez-vous de prendre un café avec moi ? J'aime beaucoup les jeunes femmes bavardes.

L'inconvénient dans un travail comme celui de Dimitri, était qu'on ne savait jamais vraiment quand est-ce qu'on travaillait, ou du moins on ne savait jamais vraiment si on aurait du travail le lendemain, le monde du showbuisiness était un monde haut en couleur mais tellement traître et vicieux qu'il fallait un certains temps pour s'y adapter et y comprendre les ficelles, pour celà il fallait mentir et fort heureusement pour lui, Dimitri était un maître dans l'art de la dissimulation. Ce qui pour lui était un avantage était en réalité un très gros défaut aux yeux du monde.

Sans savoir vraiment pourquoi il était sorti de chez lui, peut être pour ne pas perdre sa journée ? Aprés tout regarder passer le temps n'était pas une activité qu'il aimait particulièrement, mais sortir non plus à vrai dire. Dimitri aimait la nuit, en réalité il ne vivait que lorsque le crépuscule se couchait, c'était son monde à lui, un monde où  tout était permis et où la face cachée de Fantasia Hill se révélait pleine de sombres et viles promesses. Le jeune homme passait son temps entre les comptoirs et les bras des femmes. Il en avait connu des aventures depuis qu'il était ici, mais la nuit, lorsqu'il redevenait l'homme qu'il était, des bribes de souvenirs lui revenaient, les bras d'Anastasia, leur première rencontre, leur danse sur le bateau qui les menait à Paris. Il se souvenait de ce qu'ils avaient vécu et les regrets s'emparaient de lui, mais ils étaient bien vite balayés lorsque le petit jour se levait, en se réveillant il les mettait de côtés, pour les retrouver les prochaines nuits. Sans savoir pourquoi il était venu en aide à cette jeune femme, en tant normal il lui aurait sûrement prit son sac sans le lui dire, mais cette fois ci c'était différent, il avait eu envie de l'aider et n'avait pas été de coeur à la voler, chose qui ne lui ressemblait pas, était-il malade ? Ou bien tout simplement dans un état second ? Il n'avait pourtant rien consommer durant les dernières heures qui suivaient son réveil. La jeune femme lui déballa alors sa journée, elle devait en avoir gros sur le coeur pour se confier ainsi à lui, pourtant si elle savait ... Il était sûrement la dernière personne à qui elle pouvait se confier, mais une chance pour elle, Dimitri était d'humeur à l'écouter, de plus elle avait un visage si doux qu'il aurait put la regarder toute la journée, il essaya d'ailleurs de se reprendre ne voulant pas se montrer trop insistant de par son regard. Sans savoir pourquoi il sentait qu'il devait retenir cette femme, du moins qu'il devait passer un moment avec elle, sinon il saurait qu'il passait à côté de quelque chose et il voulait savoir pourquoi il avait l'impression que si elle lui glissait entre les doigts il le regretterait toute sa vie. Elle avait raison, ils devaient se connaître, il esquissa alors un petit sourire charmeur en se présentant à la jeune femme.

Pourtant en entendant le nom de la jeune femme, son coeur manqua un battement. Avait-il bien entendu ? Etait-il vraiment possible qu'elle soit Anastasia ? Il la dévisagea un petit moment sans savoir quoi lui répondre, devait-il lui donner son vrai nom ? Devait-elle savoir qui il est ? Elle lui poserait des questions, et il devrait alors lui avouer ses fautes ... Mais Dimitri était quelqu'un de lâche. Et puis ... Dans ce monde-ci se souviendrait-elle de lui ? Tellement d'interrogations qui restaient sans réponses.

-Enchanté Anya ... Je m'appel Dimitri.

Il préféra éviter de lui donner son nom de famille. Il regarda un peu autours de lui, essayant de détourner la conversation.

-Allons au café là bas, vous pourrez ainsi me raconter en détail votre horrible journée.