Lydine n’était pas une femme vulnérable. Elle ne montrait pas ses défauts aux mondes entiers, uniquement ses bons côtés ou plutôt, les côtés de sa personnalité qu’elle estimait être bonne. Elle ne se trouvait en aucun cas méchante, pour elle, elle était honnête. Mais comme chacun, elle a ses petits secrets, des choses qu’elle ne veut pas que le monde entier sache tout simplement parce que ça la rendrait vulnérable, parce que le sujet en question la rendait très susceptible : la danse. C’était tout un art, une façon bien à elle de s’exprimer, de se défouler, de profiter d’un moment et d’une musique délicieuse dans des gestes doux et précis. La danse aérienne est l’art qu’elle préfère. Tout joue dans la gravité, la hauteur, se laisser aller. Quand elle est suspendu à plus de deux mètres de haut, elle ne pense pas à ses magouilles, à son ancienne vie de sirène et à sa famille, elle ne pense à rien d’autre que ses mouvements, elle fait attention à y mettre de la grâce, de la passion. Lydine ne fait rien sans s’y donner à fond, et elle se donne à deux-cents pour-cent dans son hobby, son petit secret.

Elle se dirigeait vers le studio de danse à la hall sportif, elle y allait lorsqu’il faisait assez tard et qu’elle était sûr de ne pas y croiser d’étudiant ou de personne qu’elle puisse connaître, qui la voyait danser. Elle n’avait pas envie de discuter quand elle dansait, elle avait envie de se laisser porter par la musique, de se laisser aller, de complètement se lâcher et c’est ce qu’elle était venue faire. Elle avait branché son téléphone à des basses et avait lancé sa musique. Carter Burwell, Bella’s Lullaby. Deux minutes et dix-huit seconde de bonheur, et puis ça s’arrête. Lydine regardait son reflet dans le miroir comme à chaque fois, ou presque. Parfois elle fermait les yeux et laissait simplement les choses se passait, au lieu d’observer chacun de ses mouvements. Une autre musique arrivait, elle se mettait en place. Une si belle, mais si triste chanson. The Light par The Album Leaf. Lydine pourrait l’écouter du matin en soir, sans aucun problème. C’est de cette chanson qu’elle tirait la plupart de ses mouvements.