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 (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes

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MessageSujet: (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes EmptyVen 28 Nov - 23:18



       
       Clopin & Esmeralda
       you don't get to choose if you get hurt in this world but you do have some say in who hurts you

   
C
lopin n'était pas quelqu'un de triste. Pour la plupart des gens qui l'avaient connu à un point ou un autre de sa vie, que ce soit dans ce monde ci ou dans l'ancien, triste n'était même pas associable avec sa personnalité. Non, il était l'amuseur de foules, le clown, l'éternel excentrique, souriant en toutes circonstances, parfois même quand il ne le faut pas. Mais il avait toujours été un comédien très talentueux. Il changeait d'expression comme il mettait un masque, et les personnes qui avaient un jour aperçu son vrai visage se comptaient sur les doigts d'une main. Mais il y avait des soirs où malgré toute sa volonté, le masque ne voulait pas tenir. Il y avait des jours où il n'arrivait plus à jouer le jeu, à sourire et à prétendre que tout allait bien. C'était un de ces jours là, de ceux où rien ne marchait comme il le voulait. Il avait essayé, vraiment- il avait enchaîné les petits spectacles comme d'habitude, mais il s'était vite rendu compte qu'il n'arrivait à rien.

La soirée était déjà bien entamée, mais il ne savait pas exactement depuis combien de temps il était là. Etait-il arrivé en avance ou était-elle en retard ? Il s'en fichait, à vrai dire, du moment qu'elle finissait par arriver. Il n'en était certainement pas à son premier verre, ni au dernier – mais il avait toujours extrêmement bien tenu l'alcool. Il était accoudé au comptoir, seul, ne prêtant pas attention aux bruits ambiants de conversations,  ni aux regards en coin qu'on lui lançait. Après une vie entière d'expérience, il ne les remarquait même plus. Non, ce soir là, rien n'avait vraiment d'importance. C'était l'une de ces soirées où il n'avait pas réussi à se tenir assez occupé pour s'empêcher de penser. Penser lui apportait ces sentiments dont il essayait plus que tout de se débarrasser -  regret, douleur, nostalgie... L'ennui rappelait les souvenirs, et en même temps le passé auquel il essayait d'échapper. Celui qui lui collait à la peau malgré tout ses efforts pour l'effacer de sa mémoire.  Alors il l'avait appelée pour la voir, elle, parce que c'était comme un réflexe physique. Elle avait toujours été là, quand il ne savait plus où il en était. Pendant toutes ces années, elle avait été son seul et unique repère. Peu importe où, peu importe les circonstances – elle avait été là. Et puis il y avait eu Frollo. Et le sortilège. Deux fois il avait cru la perdre, deux fois il l'avait retrouvée vivante. Mais ce n'était plus... réel. Elle n'était pas elle même, juste une pâle copie, comme si on avait tenté de l'imiter en oubliant des détails importants. Il avait essayé, pourtant, tout tenté pour lui faire retrouver la raison -  mais il avait été bien obligé de se rendre compte que cela les faisait souffrir tous les deux. Il l'avait évitée, pendant quelques temps, parce que voir ce visage, qu'il connaissait tant, le regarder avec les yeux d'une étrangère... C'était au dessus de ses forces. Il détestait ça. Il détestait être déprimé, il détestait se souvenir. Pourquoi ne pouvait-il juste pas prétendre qu'il avait toujours été là, dans ce monde ? Un simple jeune homme du vingt-et-unième siècle ? Changer de nom comme il avait changé physiquement ? Ce qu'il avait pris pour un nouveau départ n'en était pas un, pas vraiment. Parce qu'ils étaient toujours là, ces putain de souvenirs et regrets qui le hantaient depuis si longtemps.

Il reposa son verre, dégoûté de lui-même. Il était pitoyable, a boire en espérant malgré lui qu'elle arrive, elle, son Esméralda, pas celle que le sortilège lui avait volé. Il n'avait pas changé, malgré les faux airs d' «homme nouveau » qu'il se donnait. Il avait pensé avoir tout gagné en commençant à vivre ici, loin de la misère et de la peur, mais la vérité était qu'il avait perdu la seule famille qu'il n'avait jamais eue. Il commençait à sentir l'effet de l'alcool monter, non sans un certain contentement - c'était toujours plus facile de déprimer avec l'esprit embrumé. Quelques secondes plus tard, il l'aurait appelée pour lui dire de rester chez elle - il n'avait pas envie qu'elle le voit comme ça - mais c'est à cet instant précis qu'elle finit par arriver.
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N. Esmeralda Caldeira

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J'ai posé bagages ici le : 17/11/2014 Jouant le rôle de : Esmeralda, la gitane qui fait chavirer les coeurs. Nombre de messages : 316 On me connait sous le pseudo : Muwvy, parait-il. Un merci à : Izzy sur Bazzart (avatar), Carna-Spiral de Deviantart (image) et req-flames de Deviantart (image) Je suis fier(e) de porter l'avatar de : Jessica Szohr, la beauté exotique incarnée.
MessageSujet: Re: (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes EmptyDim 7 Déc - 0:00

you don't get to choose if you get hurt in this world but you do have some say in who hurts you
Clopin & Esmeralda
Jamais je n’aurais imaginé que cette « autre moi » aurait autant d’importance pour qui que ce soit. En fait, je crois que jusqu’alors, je ne voulais tout simplement pas l’admettre parce que j’avais bien trop peur d’ouvrir les yeux. Je crois que je préférais de loin rester aveugle. Cette nouvelle vie devenait bien trop effrayante si j’admettais que j’étais quelqu’un d’autre, que je n’étais pas cette Esmeralda, simple danseuse. Si j’ouvrais à nouveau les yeux, si j’étais seulement sincère avec moi, il y avait tant de signes, tant de signaux, tant de rappels de mon ancienne vie, il y a de cela tant de siècles : Clopin, que j’avais déjà souvent croisé sans réellement m’en rendre, sans le vouloir, mais aussi Frollo, ce Juge aussi orgueilleux que cruel. Il n’était pas seulement impitoyable, il était délibérément cruel. En acceptant cette ancienne vie comme la seule et unique véritable existence sans mensonges, j’acceptais en même temps cette fin que j’avais, sans aucun doute, voulu oublier parce qu’elle n’avait été qu’une succession de mauvaises tournures, conséquence de ma naïveté monstrueuse. Alors si, au fond de moi, une petite voix était ravie d’avoir retrouvé Clopin, je crois bien que je l’étouffais pour ne pas avoir à assumer mes actes. À cause de moi, la cour n’était plus que ruines et mauvais souvenirs. Comment pouvais-je vraiment vouloir rouvrir les yeux ? Qui le voudrait dans de telles circonstances ? Pourtant, je crois bien que j’étais encore la dernière à ne pas l’admettre, à ne pas accepter notre nouveau sort.

Alors, ce soir-là, ce fameux Clopin m’avait invitée, une fois de plus. Il allait sûrement, je n’en doutais pas une seule seconde, me parler de notre passé en commun, de ce qui nous rassemblait, de cet ancien Paris, de cette vie de gitans qui était la nôtre. Dès qu’il entamait le sujet, je me sentais me crisper, j’étais mal à l’aise. Justement parce que je cherchais consciemment à enfouir ce passé douloureux, ce qui me taraudait régulièrement l’esprit et me rendait, jour après jour, de plus en plus irritée, à fleur de peau. C’était sans doute parce que je savais comment ça allait se dérouler que j’avais hésité, cette fois, à le rejoindre. Dans d’autres circonstances, une autre fois, une autre soirée, ça n’aurait pas été un problème. J’aurais nié, encore et encore, ce qu’il m’aurait dit, ce qu’il m’aurait affirmé. Seulement, je ne savais pas si j’en avais la force à ce moment-là. J’avais peur d’être vulnérable, de craquer plus rapidement que je ne l’aurais voulu. Comme je refusais d’ouvrir les yeux pour de bon, je devrais refuser, je devrais, pour bien faire, me désister. Par conséquent, je m’apprêtais à m’installer dans mon salon, jusqu’à ce que je ressente une certaine amertume.

Je ne pouvais décemment pas le laisser comme ça. Je ne pouvais pas le laisser seul. Pas après l’avoir entendu aussi mal en point. J’avais bien entendu, au son de sa voix, que rien n’allait pour lui. Pour moi non plus, d’ailleurs. Peut-être que la solution était là, au fond. Peut-être qu’une discussion était la solution idéale. J’allais trouver le moyen de camoufler cette faille, d’une manière ou d’une autre. Je ne voulais pas craquer, je ne voulais pas qu’il comprenne que je savais tout, que ça refaisait surface, parce que je n’étais pas certaine de vouloir même faire avec tout cela. Cependant, s’il fallait que ça sorte, je préférais encore que ce soit en sa compagnie, face à lui, protégée de tous. Je savais qu’il me protégerait coûte que coûte. Il l’avait toujours fait. Que m’arrive-t-il ? Voilà que je pense déjà comme dans mon autre passé. Je pris le temps de ranger toutes mes affaires, de sortir de mon appartement, de boire un premier verre de rhum avant de sortir et de rejoindre la rhumerie où il m’attendait sûrement déjà depuis un bout de temps. J’avais tellement hésité que je l’avais fait attendre. Tant pis ! Au moins, à ce moment-là, je le retrouvais. Il était encore là. Heureusement ! Je pris mon courage à deux mains, soufflai un bon coup avant de m’asseoir à côté de lui, au comptoir. Alors que je me croyais forte, le simple fait de l’observer me fit craquer. Voilà que je pleurais. Je m’accrochai à son cou, à sa chemise, ou son t-shirt, je n’avais pas pris la peine de savoir ce qu’il avait mis. « Clopin… J’ai peur… si peur… », avouais-je, entre quelques sanglots. « Je n’y croyais pas. Je ne croyais pas qu’un nouveau départ nous était possible… Je croyais que je ne te verrais plus jamais à cause de ça… la cour des Miracles, Paris à feu et à sang… moi prête à mourir sur le bûcher… Tout ça… c’était à cause de moi… », lui avais-je vraiment dit tout ça ? Moi qui refusais de l’admettre jusque-là ?
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MessageSujet: Re: (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes EmptyLun 5 Jan - 23:45



       
       Clopin & Esmeralda
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E
lle était là, enfin, dans l'embrasure de la porte du bar, le regard perdu dans la foule de gens, le cherchant. En quelques secondes, elle le repéra, plongeant ses yeux clairs dans les siens. Ce bref contact lui donna l'impression qu'on l'avait frappé en pleine poitrine, lui coupant la respiration . Car elle était là, cette femme qu'il aimait comme si elle était de son sang, et pendant quelques brefs dixièmes de secondes, c'était comme si elle était entrée. Comme si elle allait s'élancer vers lui, un sourire éclatant au visage, pour lui parler de tout et de rien. Comme si rien n'avait changé. Et puis la réalité l'avait à nouveau heurté avec la force d'un train lancé à pleine vitesse. Il n'y aurait rien de tout cela, et ce n'était pas de la joie qu'il voyait dans son visage, mais de l'appréhension. C'était cela qu'il lui inspirait maintenant. De l'angoisse, de l'hésitation. Clopin n'eut pas la force de prolonger ce bref contact, et préféra détourner le regard, les yeux rivés sur le bar. Il la sentit approcher, s'asseoir à côté de lui sans dire un mot. Il avala sa salive avec difficulté, car sa gorge s'était subitement desséchée. Il ne pouvait pas continuer comme ça. C'était au dessus de ses forces – peut être la chose la plus dure qu'il n'ait jamais faite de sa déjà longue vie. Il fallait que ça cesse, que ce vent glacial dans son cœur se calme enfin – que la douleur cesse, d'une façon ou d'une autre. Renoncer à elle ne serait-il pas moins douloureux que devoir la regarder sans que ses yeux ne soient ceux d'Esméralda ? Il sentait son regard sur lui, mais il continua de fixer le bar.

Et puis soudain, toute l'atmosphère changea. Elle était contre lui, ses mains serrées autour de son cou, la chaleur de son corps contre le sien et l'humide de ses larmes coulant sur sa chemise. Il mit quelques secondes à réaliser ce qu'il venait de se passer, comme si son cerveau parvenait à peine à croire que c'était réel, qu'elle venait vraiment de se jeter contre lui. C'était comme si tout le bar et ses occupants avaient disparu, le laissant dans le silence le plus total. Il se souvint qu'il avait besoin de respirer et lentement, ses bras trouvèrent le dos d'Esméralda. Il l'étreignit délicatement, comme s'il avait peur de la briser ou qu'elle glisse entre ses doigts comme un mirage.

« Clopin… J’ai peur… si peur… »

Elle était secouée de sanglots, ses paroles entrecoupées de hocquets, mais il parvint sans peine à la comprendre.

« Je n’y croyais pas. Je ne croyais pas qu’un nouveau départ nous était possible… Je croyais que je ne te verrais plus jamais à cause de ça…

« Esmée... Esmée... ». Il murmura son nom comme si c'était la seule chose qui pouvait lui prouver qu'elle était là, véritablement là, dans ses bras. Il ne l'avait pas appelée comme ça depuis... depuis... Non, il ne l'avait jamais appelée comme ça. Pas dans cette vie, pas dans ce monde, pas dans cette existence qu'il avait jusqu'ici menée sans elle. Il la serra plus fort contre lui, et toutes les sensations familières réapparurent, tout comme les souvenirs qu'il pensait depuis longtemps oubliés. Les bons... comme les mauvais.

«...la cour des Miracles, Paris à feu et à sang… moi prête à mourir sur le bûcher… »

Il n'avait pas réalisé jusqu'ici combien ce jour là l'avait marqué. Combien il avait souffert, cru mourir mille fois en la voyant livrée aux flammes. Il l'avait sue sauvée, mais il n'avait jamais pu vraiment lui parler, ni même la toucher depuis ce jour. Il n'avait pas voulu y repenser, ni à la peur, ni à l'impuissance en croyant voir sa seule famille mourir après que la cour - qu'il était censé protéger - ait été pillée.

« Tout ça… c’était à cause de moi…»

S'il en avait eu le cœur, Clopin aurait ri. Ce n'était pas drôle, très loin de là, mais c'était là la preuve, ce qu'il avait attendu malgré lui depuis qu'il l'avait retrouvée, à moitié elle même. C'était enfin son Esméralda, persuadée d'être coupable d'avoir été trop courageuse , trop généreuse – et trop belle. Il se retint, cependant, déjà parce qu'il n'en avait pas la capacité, et parce que cela aurait été extrêmement déplacé de la conversation. Il se contenta d'un sourire doux-amer, passant la main dans ses cheveux avec affection, comme il l'avait toujours fait. « J’ai peur… si peur… »

« Je suis là, ne t'inquiète pas. Je suis là. ».

Il l'avait toujours été. Et il le serait toujours, qu'elle le veuille ou non. Lentement, attrapa ses mains et les glissa dans les siennes, la forçant à se redresser pour lui faire face. Il la regarda dans les yeux cette fois-ci, sans une trace d'hésitation et lui parla d'une voix calme.

« On va discuter, tous les deux, d'accord ? Je ne vais nulle part – et toi non plus. »

Serrant légèrement la main de la jeune femme qu'il avait en partie élevée, il ne réalisa pas qu'une larme avait coulé sur sa joue, pour la première fois depuis de très nombreuses années.

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N. Esmeralda Caldeira

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N. Esmeralda Caldeira
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MessageSujet: Re: (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes EmptyLun 2 Mar - 3:00

you don't get to choose if you get hurt in this world but you do have some say in who hurts you
Clopin & Esmeralda
Comme je l’avais imaginé, il m’avait tout de suite pris dans ses bras, à son tour, dès qu’il m’avait sentie tout contre lui et surtout en larmes. Je m’étais montrée égoïste, une nouvelle fois. J’aurais dû laisser les choses telles qu’elles l’étaient dans ce monde. Ça aurait été beaucoup plus simple pour chacun d’entre nous ; après tout, j’étais quand même celle qui avait détruit nos vies plus d’une fois dans notre ancien monde et ici aussi j’étais parvenue à le rendre malheureux en m’efforçant d’oublier qui j’étais réellement, quelle gitane j’étais et qui j’étais par rapport à ce jeune homme. Alors, une nouvelle fois, Clopin ramassait mes pots cassés et me ramassait, reformait mon corps, mon être des milliers de morceaux que j’étais devenue. Il l’avait toujours fait depuis que nous étions plus jeunes, d’ailleurs. C’était toujours à lui que je devais mes remontées, mes sauvetages parfois même désespérés. C’était grâce à lui que je refaisais surface à chaque fois, grâce à lui que je respirais de nouveau après un bon moment dans un coma plus que métaphorique, dans le fond. Alors comment pouvais-je encore être aussi égoïste et aussi possessive ? Comment pouvais-je me permettre de fondre dans ses bras, complètement paniquée tout en sachant cela, consciemment ? Oui, c’était désespérée que je filais, presque la queue entre les jambes. Je m’en voulais un peu d’avoir nié l’évidence autant de temps mais j’étais bien cette Esméralda que je refusais d’accepter. Esméralda n’est rien sans Clopin. Tout le monde le sait. Je suis la première à admettre la dure réalité. Pourtant, il aurait été si bien sans moi. Il aurait été si bien sans celle qui avait trahi le secret de son clan tout entier. Il aurait été tellement mieux si je n’étais pas réapparue dans sa vie ; quelle trahison je lui promettais à nouveau en lui tendant les bras ?

Néanmoins, il était mon oxygène depuis le début des Temps. Sans lui, je n’étais rien qu’une gitane qui perdait goût à la vie. Sans lui, je ne pouvais tout bonnement pas avancer. C’était un repère plus qu’important pour me maintenir. Après tout, sans lui, je ne sais pas où j’en serais. Il avait accepté de m’éduquer à la mort de ma mère, dernier parent qu’il me restait dans ma plus tendre enfance. Il avait sacrifié une bonne partie de sa vie à mon éducation. Comment pouvais-je nier une telle évidence ? J’avais bien plus besoin de lui que l’inverse. Je ne pouvais décidément pas me passer de lui. Surtout pas dans un monde aussi déchiré et aussi inconnu. Je croyais être de ce monde, je croyais appartenir à ce monde mais ce n’était pas le cas. J’étais de Paris, de cette époque Moyen-Âgeuse. J’étais cette gitane dans l’âme. Désormais, je n’étais plus perdue dans de stupides rêves. Je pouvais dire que je vivais à nouveau. Mais j’avais aussi le sentiment de devoir réapprendre à vivre, quelque part. Comme si j’avais besoin de retrouver des repères, tout à fait différents - entre un portable de nos jours, dans ce monde et les pauvres moyens de mon époque, il y avait un véritable décalage, vous vous en doutez -, de passer de l’étape d’enfant apeuré à l’adulte affirmé. Et pour ça, encore une fois, j’avais besoin de lui, de ce qui était pour moi bien plus qu’un grand frère. Un véritable lien fusionnel nous liait, j’en étais certaine. Il ressentait la même chose, j’étais certaine de ça aussi.

Des mots rassurants, des mots chaleureux mais des mots importants, surtout. Il me prouvait, une fois de plus, qu’il était là, qu’il était prêt à m’aider. J’avais conscience de la chance unique que j’avais de l’avoir. Il était capable de tous les sacrifices pour moi et j’en étais capable aussi. Oui, nous étions tous l’un pour l’autre. Personne ne pourrait égaler la place qu’il avait dans mon cœur. Il était l’homme, que dis-je, l’être qui m’était le plus cher au monde, dans notre monde comme dans celui-ci. Je pouvais l’affirmer sans crainte. Alors, quand il chercha à me rassurer, me prenant les mains pour me faire redresser, je souris, péniblement, toujours en larmes, mais je voulais lui montrer que j’étais heureuse malgré toute cette panique. Il était là, je le savais. De ce fait, il n’y avait plus de raison de s’inquiéter inutilement. M’en vouloir, par contre, c’était une autre affaire. Je m’en voudrai sans doute jusqu’à ma mort. « Oui… C’est ça. Tu es là. Rien ne peut m’arriver si Clopin est là. », j’étais sincère. Je parlais un peu comme l’enfant que j’étais jadis. Cette petite fille qui était toujours admirative de son grand frère, de son unique modèle à cette époque. Encore maintenant, il était un réel modèle pour moi. Il était fort et fier. Tout ce que j’ai appris à être au moins en partie avec le temps. Je le fixais, moi aussi. J’avais toujours ce sourire discret mais là tout de même. Je n’allais pas le lâcher ni des yeux ni des mains. Il en était hors de question ! « Oui, c'est ça, parlons. Je dois te parler de trop de choses… Mais… Enfin, je vais te laisser parler en premier. Tu dois aussi avoir des tas de choses à dire. Et puis… Je me suis crue morte à un moment donné. Je croyais que je ne te reverrais jamais ! Et puis… tu sais… ce monde ! Enfin, je ne savais pas si je te reconnaîtrais… », j’étais embrouillée et ça se répercutait dans ma façon de parler. Il comprendrait sûrement pourquoi, je ne me faisais pas de souci à ce niveau-là. Il était toujours compréhensif à mon sujet.
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MessageSujet: Re: (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes (Esmeralda) Tell me that you'll open your eyes EmptyMar 17 Mar - 20:47



       
       Clopin & Esmeralda
       you don't get to choose if you get hurt in this world but you do have some say in who hurts you

   
C'
était incroyable comment une situation pouvait changer du tout au tout en quelques secondes à peine. Quelques instants auparavant, il était au fond du trou, encore persuadé d'être condamné à la voir lui glisser entre les doigts sans qu'il ne puisse rien faire. Et voilà qu'elle était dans ses bras, comme si ces derniers mois n'avaient jamais eu lieu, comme si elle était encore la petite fille qu'il avait en partie élevée. Ces derniers mois. La pensée lui paraissait absurde. Non, ça avait été bien plus long que cela. Des années, des siècles entiers s'étaient écoulés depuis la dernière fois où ils s'étaient étreints. C'était – littéralement – dans une autre vie, et cela lui avait paru l'éternité. Il ne détacha pas ses yeux des siens dans la peur de voir ce beau mirage disparaître.

« Oui...C'est ça. Tu es là. Rien ne peut m'arriver si Clopin est là. » Les mots étaient prononcés avec la sincérité la plus totale, mais cette preuve de confiance lui fit l'effet d'une douche glacée. Les images de son bûcher se répétaient encore et encore dans son esprit, le torturant après avoir été tant de temps refoulées. Esmeralda n'était pas la seule à avoir refusé de se rappeler de certaines choses. Mais il était temps d'arrêter de prétendre – pour eux deux. Il avait échoué, rompu la promesse qu'il avait faite il lui semblait il y a un millier d'années. Rien ne pouvait lui arriver, hein ? Pas frôler la mort la plus atroce qui soit ? Pas errer des mois, seule, perdue et incapable d'affronter le passé ? Elle souriait, peut être pas le plus radieux des sourires, mais voir simplement ses lèvres s'étirer en le regardant suffisait à éloigner momentanément son dégoût de lui-même. Il fit de même en retour, et la chose lui parut étrangement facile étant donné la situation – mais le sourire de la jeune femme était bien trop contagieux.

« Oui, c'est ça, parlons. Je dois te parler de trop de choses… Mais… Enfin, je vais te laisser parler en premier. Tu dois aussi avoir des tas de choses à dire. Et puis… Je me suis crue morte à un moment donné. Je croyais que je ne te reverrais jamais ! Et puis… tu sais… ce monde ! Enfin, je ne savais pas si je te reconnaîtrais… »

Ses paroles étaient confuses et incohérentes, mais il n'allait certainement pas la blâmer. Lui non plus n'était pas totalement maître de ses émotions et un millier de choses se bousculaient dans sa tête. Mais son ton embrouillé lui arracha un autre sourire. « Je crois qu'on a tous les deux des choses à se dire, effectivement ». Il ne savait pas vraiment par où commencer, mais elle avait finalement pris les devants , choisissant d'attaquer par le sujet le plus douloureux. « Je t'ai crue morte aussi... » Il avait parlé calmement mais ses yeux s'étaient momentanément détournés des siens, préférant cacher ce qu'il ressentait véritablement. Elle était bien trop douée pour lire en lui – peut être la seule à en être capable. « ...J'ai cru que je t'avais perdue. » Il mettait pour la première fois des mots sur ce qu'il avait enduré, sur ces semaines de souffrance qu'il avait passées jusqu'à ce qu'il l'ait « retrouvée » Il se répéta en boucle qu'elle était là, que c'était fini, mais il savait au fond de lui que c'étaient des cicatrices qui n'étaient pas prêtes de disparaître. « Mais on s'est retrouvés, hein ? Cinq siècles après, dans un autre monde, complètement différents...Je crois que c'est encore une fois la preuve que tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement ». Tellement de choses avaient changées pour eux deux, et pourtant il avait la conviction que ce ne serait pas le cas de leur relation. Elle était bien trop forte, bien trop gravée en eux pour que quoi que ce soit la fasse changer. Il serra encore une fois sa main, tentant d'exprimer tout ce qu'il ressentait – il n'était pas doué pour ce genre de choses ; pour extérioriser ses tourments et ses émotions. Mais elle le savait mieux que quiconque, et il était persuadé que ce simple geste suffirait à lui faire comprendre.

Il plongea ses yeux dans les siens, toute trace de sourire ou d'amusement disparue et il la fixa avec tout le sérieux dont il était capable, chose rare pour lui. « Je ne veux pas que tu culpabilise pour ce qu'il s'est passé, d'accord ? » Il devait la convaincre, par n'importe quel moyen, parce qu'il ne supporterait pas qu'elle porte le poids de ces événements. Premièrement, parce que c'était lui et non elle qui avait été le plus responsable. Et ensuite parce que c'était elle qui avait frôlé la mort et subi la folie de Frollo. « Je comprends pourquoi tu as refusé de te souvenir... Mais rien de tout ça n'est de ta faute. » Elle avait beau avoir refusé d'accepter cette ancienne vie, mais lui non plus n'avait pas été le même. Il avait dû se reconstruire, lui aussi, avec cette solitude étouffante et ce passé bien trop lourd à porter. Et à ce moment là, en parlant à nouveau avec elle, il se souvint ce que cela faisait de se sentir entier, et non pas cette pâle copie de lui même. Avec elle, il retrouvait enfin cette partie de lui, de loin la meilleure, cette rage de la protéger envers et contre tout. Parce que Clopin sans Esmeralda ne pouvait prétendre être capable de vivre autre chose qu'une vie incomplète, un mensonge, une chimère.

 
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