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 (nakomaxrajah) bloodstream

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Rajah Hazim Khalil

My life with you
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Rajah Hazim Khalil
J'ai posé bagages ici le : 10/11/2013 Jouant le rôle de : rajah (le tigre de jasmine). Nombre de messages : 539 On me connait sous le pseudo : night sky. Un merci à : night sky. (ava&signa) + tumblr&deviantart (edits et fan art du profil) Je suis fier(e) de porter l'avatar de : logan cutie lerman
MessageSujet: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptyJeu 2 Avr - 19:35


bloodstream
Nakoma & Rajah
“That's the problem with drinking, I thought, as I poured myself a drink. If something bad happens you drink in an attempt to forget; if something good happens you drink in order to celebrate; and if nothing happens you drink to make something happen.”
—  Charles Bukowski

Il t'arrive par moment d'oublier, de lâcher prise. C'est ce que tu souhaites depuis l'incident, effacer ces instants horribles de ta pensée, faire comme si rien de tout cela ne s'était réellement produit. Tu voudrais oublier jusqu'à ton identité, même si ça signifie de perdre tout ce que tu as déjà possédé. Mais voilà, c'est impossible d'échapper à ta monstruosité de façon définitive. Le seul remède que tu as trouvé réside dans ces boissons d'alcool, lesquelles tu ingurgites parfois pour échapper à ta vie sobre, comme si l'ivresse pouvait te sauver. Avant l'accident, l'enfant en toi ne s'était jamais intéressé à ce genre de délit, et même alors que les copains de ton âge jouaient à se saouler pour déraper et faire les quatre cent coups, toi, tu restais étonnamment sage. Maintenant que ta vie a basculé, tu as pris goût à l'alcool, à la façon dont ce liquide te fait sentir. Et tu as passé bien des jours et des nuits à te rendre ivre, non pas pour l'euphorie, mais pour te calmer de tes pensées trop envahissantes. Quand ta tête est trop allégée par les boissons alcoolisées, quand tu es trop sonné pour réaliser ce que la réalité comporte, l'impression horrible qui serre ta poitrine disparaît graduellement. C'est comme ça que tu t'es retrouvé avec des bouteilles de bière et de Jack Daniel's vides un peu partout sur la banquette de ta voiture alors que tu parcourais les États-Unis pour échapper à toi-même. Tu as toutefois dû laisser tomber cette vilaine habitude au moment où tu as décidé de remettre de l'ordre dans ta vie et de retourner à Fantasia Hill. Ce n'est pas si facile que ça, par contre. Et certains soirs, alors que tu es seul, que tu n'en peux plus d'affronter ton propre regard, tu ressens le besoin de t'enivrer.

Il est peut être vingt-et-une ou vingt-deux heures, tu pourrais te préparer lentement à te mettre au lit, sans faire de bêtise. Mais tes idées en tête sont hideuses, tu veux changer d'air. Tu n'as pas envie d'aller pourrir la soirée des autres, alors tu vas les laisser tranquilles. Tu t'es toujours convaincu qu'il ne fallait pas étaler tes problèmes personnels à tous tes proches, de toute façon. Tu préfères les laisser en dehors de ça. Tu sors dehors avec un veston sur le dos et quelques billets dans les poches, juste assez pour oublier tes soucis, même si ce n'est que pour une soirée. Tu appelles un taxi, bien conscient que tu ne pourras pas conduire pour le chemin du retour.

Tu arrives aux portes du Rhumeries sans grande conviction, sans grand but non plus. Tu sais bien que certains s'y rendent en quête de quelque chose, comme la plupart des hommes seuls qui se cherchent une conquête à ramener pour le reste de la nuit. Toi, c'est plutôt pour noyer tes émotions et tu te trouves quelque peu pathétique en y pensant. Tu as l'impression que ta vie ne fait plus vraiment de sens depuis un bon moment. Et malheureusement, il n'y a pas grand chose à faire pour oublier ça. En entrant tu prends place sur un siège au bar, celui que tu prends par habitude. Tu détestes le fait que ce soit devenu une habitude, mais tu n'y peux rien. Tu détestes aussi le fait de reconnaître la serveuse que tu croises la plupart du temps quand tu viens ici, qui t'accueille avec un sourire chaleureux auquel tu réponds timidement. Tu lui commandes un verre de whisky, ce qui ne peut plus vraiment la surprendre. « Dure journée aujourd'hui? » Elle les reconnaissait, les clients, et elle savait bien à force de les observer ce qui les menaient à se rendre au bar de la ville. Elle a bien déjà remarqué que toi, t'es pas là pour t'amuser. « Oh ça va, assez ordinaire. » Vous continuez à bavarder comme ça un peu, comme à chaque fois. Puis votre conversation s'éteint alors qu'elle va servir d'autres clients, et ça t'arrange. Parce que tu n'as pas vraiment envie de discuter, en fait. Toi ce qui te plaît bien, c'est d'observer les gens et te spéculer des trucs débiles dans ta tête. Il y a un couple, un peu plus loin, qui semble s'échanger des minauderies à l'oreille. C'est la première fois qu'ils se voient probablement, tu es à peu près certain qu'ils n'étaient pas ensemble un peu plus tôt. La femme se met à rire, d'un de ces rires un peu faux et très léger. Et il y a ce gros barbu qui commence à élever la voix, au fond, en s'esclaffant. D'autres regards se tournent vers lui, se demandant d'où provient ce son bruyant qui vient faire compétition avec la musique du bar - qui ne joue pas très fort, il faut l'avouer. Tu enchaînes quelques verres comme ça, sans vraiment te rendre compte que tu bois beaucoup trop vite. Et le temps avance lui aussi à ton insu, tranquillement pourtant. Tu reconnais certains visages que tu as l'habitude de voir ici. Probablement qu'eux viennent bien plus souvent que toi, et cette supposition te soulage un peu. Tu n'es peut-être pas un alcoolique fini, au moins.  Tu échanges encore quelques mots avec la serveuse lorsqu'elle passe et te ressert un verre. Tu t'es toujours senti drôlement plus attaché aux serveurs qu'autres clients du bar, bizarrement. Peut-être seulement parce qu'ils n'ont pas le choix d'être aimables avec toi, mais peut-être aussi parce qu'au fond de toi, tu as l'impression d'être plus proches d'eux d'une certaine façon. Comme toi, ils sont pris ici, sans vraiment pouvoir repartir. Ton regard croise celui d'une femme pas trop loin, et elle t'adresse alors un sourire trop enjôleur. C'est peut-être parce que tu es trop ivre, mais la possibilité de de repartir avec une inconnue ne te semble même plus si ridicule. Et pourtant, tu sais bien que ce n'est pas ce que tu veux. Un visage familier apparaît dans ton esprit, un peu comme un flash révélateur. Tu détournes vite le regard, honteux d'avoir songé à faire une véritable connerie. Tu es peut-être rendu trop loin, là.

Tu entreprends de te lever pour faire un tour aux toilettes, mais dès que tu te retrouves debout, tes jambes se mettent à flancher. Tu titubes, étourdis. « Hé, ho, ça va? Tu as peut-être besoin de quelqu'un pour te raccompagner. » Tu secoues la tête de façon catégorique en reprenant péniblement ton équilibre. Évidemment, pas question de laisser qui que ce soit te voir dans cet état. « Non... Noooon... » Mais c'est peut-être le temps de prendre le taxi de retour. Tu reprends ton siège prudemment tout en sortant ton portable de tes poches et, par la même occasion, ton porte-feuilles. Bordel, t'as plus que quelques pièces. Mais combien de verres as-tu, bon sang? Tu as perdu le compte, mais tu as définitivement été excessif. D'habitude, il te restes bien assez pour reprendre le taxi après la soirée. Tu ne peux pas appeler le taxi, non, et à cette heure, peu d'options s'offrent à toi. Tes pensées reviennent alors à Nakoma, naturellement. C'est ta bouée de sauvetage, ton ancre qui te soude à ta vie. Et tu as honte parce que tu ne veux pas la décevoir encore une fois. Mais l'alcool a fait son boulot et tu ne penses plus vraiment clair, et tu agrippes alors ton portable. Tu hésites à l'appeler, il te serait trop pénible d'entendre sa voix. Alors tu te mets plutôt à lui écrire un sms avec, heureusement, l'auto-correcteur qui embarque pour corriger les mauvaises touches que tu accroches: « Je crois que j'ai fais une bêtise, encore. Tu es réveillée?  » Tu as peur qu'elle soit déjà endormie, ce qui est probablement le cas.  


© Gasmask
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Ehawee Nakoma Powhatan

My life with you
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VOTRE RÊVE: l'empêcher de mourir.
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Ehawee Nakoma Powhatan
J'ai posé bagages ici le : 05/06/2013 Jouant le rôle de : la noix de coco – pocaca's bff. #teampocahontas. Nombre de messages : 1425 On me connait sous le pseudo : olympe. Un merci à : kika. (ava) little wolf (signa) wild heart. (code rp). Je suis fier(e) de porter l'avatar de : nickayla rivera.
MessageSujet: Re: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptyDim 5 Avr - 14:09


find her in a bottle
rajah & nakoma
je me lève et je prends des pilules pour dormir, je prends le métro dans la meute, je rêve de partir dans des pays où il fait chaud à l'autre bout du monde ▬ saez.


Ça n’a été que quelques mots sur ton écran de téléphone. Deux ou trois phrases et tu as senti ton cœur se serrer douloureusement, puis s’emballer. Ça ne devrait pourtant pas t’étonner, c’était un peu la même rengaine depuis quelques temps déjà. Ses mots avaient le goût d’une vieille chanson qui se répète inlassablement mais qu’on finit par détester à force de trop l’écouter. Et tu sais où il est, et tu sais ce qu’il y fait. Et tu sais aussi dans quel état tu vas le retrouver. Rajah. Encore une fois, il sera accoudé au bar, un verre à moitié vide ou bien plein devant lui, le nez baissé sur le comptoir comme s’il essayait d’y lire une quelconque inscription gravée dans le bois sculpté. Encore une fois, il puera l’alcool à t’en donner la nausée ; encore une fois, il aura ce regard vitreux qui te rappelle qu’il n’est plus réellement lui-même depuis qu’il est revenu dans ta vie. Encore une fois, tout son être semblera hurler de douleur et tu ne pourras que le ramasser à la petite cuillère, comme on essaye de ramasser les morceaux d’un vase de porcelaine brisé. Et ça te fait si mal, ça te fait si mal de le voir ainsi sans pouvoir rien faire sinon être là pour assister à son mal-être qui grandit sans même avoir une chance de l’aider. Te sentir si impuissante est tout simplement intolérable et ça te ramène à cette même impuissance dans tes tripes chaque fois que tu aperçois ta meilleure amie plus pâle, plus maigre aussi. Tout ça est si injuste. Dans un soupir, tu lui réponds rapidement : « Je viens te chercher, ne bouge pas. » Tu espères qu’il t’écoutera et t’attendra gentiment sans faire plus de dégâts. Rapidement, tu enfiles un gros pull et un vieux jean avant de sortir de ta chambre du Meli Melo House aussi discrètement que possible pour ne pas réveiller ta colocataire. La résidence est calme et endormie, comme mise en pause dans le temps à cette heure avancée de la nuit. Et à croire que tu t’es habituée à ses petites escapades nocturnes, tu n’arrivais pas à t’endormir ce soir alors que tu t’attendais presque à recevoir de ses nouvelles d’une minute à l’autre. Tu hésites entre être fâchée et plus anxieuse encore ; tu ne sais plus comment te comporter avec lui. Tu ne sais plus sur quel pied danser. Tu aimerais pouvoir retrouver celui qui a ramené le soleil dans ta vie et ne plus devoir supporter cette coquille vide qu’il est devenu. Mais tu n’as pas d’autre choix que de venir à son secours parce que tu t’en voudrais de le laisser tomber. Parce que tu l’aimes, quoique tu ne cesses de te répéter jour après jour. Oui, tu aimes Rajah, de façon folle et idiote mais tes sentiments sont bien trop forts, bien trop ancrés à l’intérieur de ta chair pour que tu réussisses à les ôter de ta poitrine. Il est cette partie de toi qui te manquait, il est celui qui te complète comme deux pièces d’un même puzzle. Malgré tous les défauts de votre relation, malgré toutes ses imperfections et les tiennes, tu sais que Rajah est dans ton cœur pour ce qui semble être un très long moment. Alors autant t’y habituer, parce que tu feras ce qu’il faut pour ne plus le laisser repartir à nouveau.

Tu enfourches un de ces vélos que la ville met à disposition de ses habitants et tu pédales aussi vite que tes jambes et tes poumons le permettent jusqu’au centre ville. Les rues sont presque entièrement désertes, les lampadaires jettent sur la chaussée une lumière trop crue et trop blanche qui t’aveugle. Le quartier de Skyline Square a toujours eu cette ambiance un peu trop glauque, un peu trop festive. C’est comme si, une fois le soleil couché, toutes ces âmes débauchées se réveillaient, prenaient vie et emplissaient les rues de la ville. Arrivée, tu pousses la porte des Rhumeries avec un léger nœud à l’estomac. Sans te préoccuper des regards avinés qui se posent sur toi, tu te diriges directement jusqu’au bar où la silhouette de Rajah se découpe sous les lumières en néon. Comme tu l’avais pressenti, tout ça n’est qu’une énième répétition d’une scène que tu n’as que trop vue. Tu retiens un soupir empli de lassitude, te forces à sourire. « Hey, tu lâches avec douceur tout en posant une main fraîche sur sa joue comme pour lui signaler ta présence. Combien est-ce qu’il vous doit ? tu demandes en te tournant vers la serveuse qui semble garder un œil sur vous. » Elle te tend la note et tu sors le nombre de billets suffisants pour l’acquitter de ses dettes avant de t’asseoir sur le haut tabouret à côté du brun. Doucement, tes doigts viennent serrer les siens. « Rajah ? » Son visage est blême, presque jaune. Tu aimerais lui faire comprendre que ça te fait mal de le voir ainsi, tu aimerais lui faire comprendre que tu as besoin de lui toi aussi. Mais tu restes juste là, silencieuse, à observer son profil comme s’il allait te donner toutes les réponses à tes questions. « Il faut qu’on rentre. » Il faut le mettre sous la douche, le coucher. Il lui faut une bonne nuit de sommeil. Mais rien ne sera arrangé. Parce que la culpabilité, la peur le rongent jusqu’aux os et c’est dans l’alcool qu’il a espéré noyer toute ces poisseuses sensations qui lui collent à la peau. Mais ça ne l’aidera pas, tu le sais. Tu le sais parce que tu y as cru toi aussi. Il fut un temps où tu as cru que te perdre dans l’ivresse serait la solution à tes problèmes mais ça n’avait jamais marché. Peu importe le nombre de verres, peu importe les heures de fête, les problèmes restaient là. La douleur restait là, au fond de toi. Elle ne s’éteignait qu’un temps, qu’une minute ou même une seconde. Puis tout reprenait. Demain, quand il se réveillerait, tout redeviendrait aussi noir que ça ne l’était avant qu’il n’avale son premier verre de la soirée. Et tu ne peux rien pour l’aider. « Allez viens, je te ramène chez moi, tu souffles en faisant pression sur sa main. Tu resteras avec moi, cette nuit. » Rajah est comme un enfant, désormais. Et il a peur de ce monstre dans son placard, de ce monstre sous son lit. Tu sais combien l’angoisse est puissante, quand elle coule dans les veines comme le sang. Il n’y a rien de pire que ces cauchemars qui tiennent éveillé la nuit quand personne n’est là pour les faire s’évanouir dans une étreinte pleine de chaleur et de protection. Tu veilleras sur lui, autant de temps qu’il faudra. Tu veilleras sur lui parce qu’il aurait fait pareil pour toi. Parce qu’il est ton Rajah. Et qu’il n’y a rien que tu ne ferais pas pour revoir à nouveau ce sourire qui illuminait tes journées. Il n’y a rien que tu ne ferais pas pour retrouver cette flamme dans son regard lorsqu’il te regardait. « Tout ira bien, promis. Je suis là. »



© Gasmask



Dernière édition par Ehawee Nakoma Powhatan le Sam 20 Juin - 8:29, édité 8 fois
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Rajah Hazim Khalil

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Rajah Hazim Khalil
J'ai posé bagages ici le : 10/11/2013 Jouant le rôle de : rajah (le tigre de jasmine). Nombre de messages : 539 On me connait sous le pseudo : night sky. Un merci à : night sky. (ava&signa) + tumblr&deviantart (edits et fan art du profil) Je suis fier(e) de porter l'avatar de : logan cutie lerman
MessageSujet: Re: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptyMer 29 Avr - 0:39

bloodstream
Nakoma & Rajah
“That's the problem with drinking, I thought, as I poured myself a drink. If something bad happens you drink in an attempt to forget; if something good happens you drink in order to celebrate; and if nothing happens you drink to make something happen.”
—  Charles Bukowski

Tu vois l'écran de ton téléphone s'illuminer et, sans même avoir besoin de le regarder, tu sais déjà ce qui s'y affiche. Ce n'est peut-être que l'alcool, mais tu ressens un haut-le-coeur monter dans ta poitrine. Ça doit être un signe, une alerte qui vient tout droit de tes tripes pour te rappeler à quel point tu es dégueulasse. Tu l'as abandonnée. Tu l'as laissée derrière, tu as disparu sans donner un signe de vie.  Et au final, tu as osé revenir pour tenter de recoller les morceaux brisés. Tu t'es cru assez fort pour faire ça toi, recoller un sourire sur ton visage, reprendre la vie que tu avais auparavant. En quelque part tu t'étais convaincu que ça serait facile. Et pendant un moment, tu y as cru. Il suffisait que tu revois son visage, que tu retrouves tes repères. Mais le truc c'est que tu perds tous tes moyens dès qu'elle n'est plus là, et tu n'as plus vraiment d'endroit où te tourner. Au moins, il y a toujours ces verres qui t'attendent et cette serveuse qui t'accueille comme si tu n'étais pas le dernier des vauriens. Et voilà que tu enchaînes encore les conneries les unes par dessus les autres. Tu retournes le couteau dans la plaie, tu le sais. Dans ta plaie à toi, mais aussi dans celle de Nakoma, qui doit se charger de ramasser tes dégâts. Dire qu'elle avait pu se débarrasser de toi. Et il t'arrive souvent de penser que maintenant tu n'es plus qu'un déchet. Il n'y a plus qu'à te jeter à la poubelle, c'est la seule que tu mérites de toute façon... Tu as ces pensées hideuses qui remontent encore à ton esprit. On dirait qu'elles profitent de tes instants de faiblesse pour t'achever.

Et tu bois encore, tentant d’oublier. Mais les larmes ont envie de monter jusqu’à tes yeux maintenant que tu vois ton désespoir s’allonger. Tu ne vois plus les solutions scintiller au loin, ces possibilités maintenant effacées de ton esprit alors que l’alcool te fait voir les pires scénarios. Tu as été noyé et tu es incapable de remonter à la surface, voilà ce qui t’arrive. Nakoma arrivera d’une minute à l’autre, forcément, et elle te trouvera dans cet état misérable. Comme un enfant qui voit les effets de sa bêtise et qui regrette d’avoir trop joué, tu affronteras son regard, couvert de honte. À force, elle se fatiguera de venir sauver ta peau, encore et encore, d’avoir à supporter ton comportement d’enfant trop immature. Mais tu préfères ne pas songer à cette possibilité tout de suite, alors tu la remets dans le coin de ta tête et tu essaies de l’emprisonner là, l’oublier là.

Tu la vois entrer dans le bar, son regard te cherchant sans vraiment s’efforcer. Elle sait déjà où te trouver : appuyé sur le comptoir, les yeux vitreux, essayant vainement de rester droit. Tu n’essaies même plus de faire bonne figure. De toute façon, elle sait tout aussi bien que toi que tu as abusé de la boisson. Elle te rejoint et pose sa main froide sur ta joue trop réchauffée. Tu es trop sonné pour lui répondre, mais tu lui adresses tout de même un regard, un regard qui supplie déjà son pardon. Tu as beau encore être enivré par l’alcool, tu sais que tu lui devras des excuses plus tard. Elle paie ce qu’il te manque à la serveuse et toi, léthargique, tu ne dis même pas un mot. Tu voudrais protester, lui promettre au moins que, cette fois-ci, tu la rembourseras. Mais à quoi bon? Et tu n’en as même pas la force, de toute façon. Tu voudrais t’effondrer au sol et y rester jusqu’à ce que ta tête cesse de tourner. Pourquoi tourne-t-elle autant, d’ailleurs? Tu n’as pas tant bu, vraiment… Vraiment?

Sa main se joint à  la tienne, se serre contre tes doigts. Toi, ton regard a retrouvé le mur du fond et n’ose plus s’y détourner. Elle prononce ton nom avec une pointe d’interrogation, un peu comme si elle doutait que tu ne te reconnaisses. Et tu aurais bien voulu ne pas avoir à répondre à ce nom. Rajah, ce n’est plus toi. Tu n’es plus qu’un pauvre gosse avec les veines imbibées d’alcool et des pensées trop incohérentes pour être formulées. Tu réponds par une espèce de grognement étouffé. Tu n’es plus là, tu n’es plus toi. Et vraiment, tu t’es senti bien, ce soir. Tu as réussi à oublier tes maux le temps d’une boisson et d’une autre. Ça a duré jusqu’à ce que tu touches le fond et que Nakoma fasse son entrée. « Il faut qu’on rentre. » Fini la rigolade, il faut qu’on rentre. Fini les conneries, il faut qu’on rentre dans cette putain de vie, dans cette saloperie de tête qui te rappelle sans cesse quel tournant a pris ton existence. Tu détournes ta main sèchement. Tu sais bien que tu ne peux pas rester seul, tu es trop immature pour pouvoir t’enfermer dans tes propres ennuis. Quelqu’un, quelque part, doit te ramener à la maison à la fin de la soirée. Mais tu voudrais pouvoir te détruire un peu sans que ça ne retombe sur le dos des autres par la suite. Elle insiste, elle te dit qu’elle passera la nuit avec toi s’il le faut. Et tu flanches, adouci. De toute façon, tu n’arrives même plus à marcher droit. « Okay. »

Le retour en voiture t’a fait redescendre un peu sur terre. Ta tête tambourine maintenant sur tes tempes, tes jambes ramollissantes n’arrivent plus à te soutenir. Tu retournes de peine et de misère dans ta chambre du pensionnat, lamentablement soutenu par Nakoma. Tu te laisses tomber sur ton lit et t’étends de tout ton long. Tu voudrais rester là, si seulement tu ne sentais pas la poisse collée sur ta peau, ou encore son regard désapprobateur sur toi. Mais tu veux remettre les reproches à demain, et toutes tes autres angoisses et tes peines aussi.  Alors tu te mets à rire comme un débile, comme si toutes ces émotions n’existaient pas. Comme si la vie ce n’était que ça, cette nuit vide de souvenirs. Tu es là, hilare, vivant l’instant dans une illusion. Et, après quelques minutes, ton souffle reprend un rythme décent, le silence redevient maître. Tu veux éviter ce silence qui en dit trop, qui laisse trop de place à tes pensées de moins en moins confuses. Tu n’as pas envie de les entendre. Peut-être qu’une autre boisson les taira encore un moment, juste un court moment. Tu dois bien en avoir dans le frigo. Tu n’as pas tant bu, de toute façon. C’est du moins ce que tu te répètes avec plus ou moins la force d’y croire. Une de plus ou une de moins... « Tu veux pas oublier toi? Je dois avoir du whiskey dans le frigo, ça serait bien du whiskey. » Tes mots sortent maladroitement de ta bouche, mais tu t’en moques. Tu n’as pas tant bu, tu as seulement besoin d’un autre verre… Tes yeux rencontrent ceux de Nakoma et tu sais déjà que tu fais une erreur. « Je devrais prendre une douche, je crois. » Tu n'es qu'un enfant déboussolé, dépassé. Tu n'as aucune idée de ce que tu es censé faire.   


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Ehawee Nakoma Powhatan

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Ehawee Nakoma Powhatan
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MessageSujet: Re: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptySam 20 Juin - 10:47


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rajah & nakoma
je me lève et je prends des pilules pour dormir, je prends le métro dans la meute, je rêve de partir dans des pays où il fait chaud à l'autre bout du monde ▬ saez.


Tout ça n’est qu’une vulgaire répétition d’une scène que tu ne connais que trop bien. Ce bar, cette odeur. Ce regard vitreux. Toute cette douleur qui émane de chacun de ses pores. Et tu te sens si triste, si malheureuse de ne pas pouvoir l’aider plus. De ne pas pouvoir faire plus que le ramasser à la petite cuillère dès qu’il a trop bu. Rajah te manque, son sourire te manque. Tu as peur d’oublier ce que son sourire faisait à ta poitrine ; tu as peur d’oublier ce que ses yeux brillants déclenchaient à l’intérieur de ton estomac. Toutes ces émotions dignes d’une adolescente amoureuse, tous ces sentiments qui faisaient battre ton cœur trop fort, trop douloureusement parfois. Ça te paraît si loin, ce temps-là. Comme si une autre vie avait commencé au milieu de tout ce marasme de douleur. Tu as encore l’espoir de le retrouver un jour, de retrouver le jeune homme que tu as aimé si fort, que tu aimes encore tellement. Tu n’es même plus en colère, tu es juste fatiguée. Lasse. Tu es juste inquiète et Rajah ne le voit pas. Il ne le comprend pas. Mais comment pourrais-tu le blâmer ? Tu ne voyais pas non plus son inquiétude quand c’était toi qui te perdais en chemin. Quand c’était lui qui te tendait la main pour te ramener à la réalité. Tu lui lances un sourire triste quand il accepte de rentrer chez lui avec toi, la voix pâteuse et le corps lourd d’alcool. Un bras autour de sa taille, tu l’aides à se déplacer et vous prenez un taxi pour revenir au pensionnat. Le silence est lourd, empli de non-dits et de mots que vous n’osez pas encore prononcer. Tu aimerais pouvoir lui faire comprendre que tu as peur pour lui, qu’il doit aller mieux sinon tu t’effondreras toi aussi. Depuis qu’il est revenu dans ta vie, tout est possiblement sans dessus-dessous. Tout est en bordel. Mais tu sais que c’est pour le mieux, que c’est ce que tu désirais au fond de toi – qu’il revienne, qu’il te revienne enfin. Tu as besoin de lui dans ton existence malgré toute la souffrance qu’il y a eu entre vous. Malgré toute la colère qui t’a bousillée. Tu le veux, lui. Peu importe le reste. Peu importe qu’il soit cassé, brisé. Tu l’aideras à recoller les morceaux épars de sa vie, de son existence. Tant qu’il fait partie de la tienne. Tant qu’il reste là et ne repart pas – jamais. Tu es prête à tout pour pouvoir le sortir de ce gouffre béant sans fond, lui faire retrouver la lumière après l’obscurité. Et tandis que tu observes son profil qui se découpe dans la lumière crue et blanchâtre des réverbères, tu retiens une envie de pleurer qui te prend à la gorge. Tu retiens ces larmes brûlantes devant ton incapacité à tout arranger comme d’un coup de baguette magique. Il faudra du temps, de la patience. Il faudra que Rajah comprenne de lui-même qu’il ne peut pas continuer comme ça. Et en attendant, tu ne peux que venir lui tendre la main chaque fois qu’il en aura besoin. Même s’il ne voit pas que tout ça te détruit toi aussi.

À peine rentré dans sa chambre, le brun s’allonge sur son lit, en travers du matelas. En silence, tu le regardes sans savoir quoi lui dire. Sans savoir quoi lui proposer pour qu’il se sente mieux. Tu aimerais pouvoir trouver la solution magique qui réglera ses problèmes mais tu ne la possèdes pas – pas encore. Tu peux juste être là, avec lui. Tu sursautes violemment quand tu l’entends qui éclate de rire. Un rire fou, un rire dément. Un rire éperdu entre la douleur et l’hystérie. Et ça te déchire le cœur. C’est une sensation pire que tout. Pire que l’abandon dans lequel tu as vécu pendant son absence. Parce que tu as juste le sentiment de le perdre. De le voir s’éloigner petit à petit, sans avoir une chance de le rattraper. Baissant le regard, tu as ta gorge qui se noue. Si fort que tu peines à respirer. Et tu n’arrives même pas à lui répondre quand il recommence à te parler. Oublier ? Tu aimerais. Oublier le vide, oublier son départ. Oublier son air miséreux. Oublier ton impuissance. Mais tu ne peux pas, il ne peut pas. Vous ne pouvez pas. Ce sont des réalités qui restent collées à votre peau comme une glu. Elles vous déchirent la chair, les entrailles. Elles vous blessent. Et vous ne pouvez que souffrir, en silence ou en hurlant jusqu’à ce que vos cordes vocales se brisent. Tu grimaces. La bile dépose sur tes lèvres un goût acide de vomis. « Oui, une douche te fera du bien, tu marmottes d’une voix éraillée avant de le fixer partir vers la salle de bains. » Pendant que tu restes seule dans la chambre, tu soupires. Toute la tension dans tes épaules semble lourde. Trop lourde. Comme si ton corps ployait sous son poids. Tu te demandes une seconde si tu as assez de temps devant toi pour pleurer. Un peu. Juste un peu. Juste de quoi te libérer. Juste de quoi respirer un peu mieux alors que tu ne vis que dans la sensation d’étouffer petit à petit. Les jambes tremblantes, tu finis par t’asseoir sur le matelas de son lit. C’est la première fois que tu viens ici. Tu ne savais pas vraiment où Rajah habitait avant ce soir. En d’autres circonstances, tu te serais sentie à la fois intimidée et excitée d’être là comme une enfant. Tu aurais été heureuse de partager un instant, un moment de son intimité. Mais ce soir, tout ça n’a que le goût de l’amertume et de la peur. Le goût de la tristesse. Cette même tristesse qui te grignote le cœur. Ton corps se raidit quand Rajah revient dans la pièce. Le cœur tambourinant jusqu’à tes tympans, tu l’observes d’abord sans rien dire avec sa peau encore humide, avec ses cheveux qui gouttent. Son corps à moitié nu devant toi. C’est étrange de le voir comme ça. Il est si beau, Rajah. « Tiens, assieds-toi, tu lâches finalement brusquement comme pour échapper à tes pensées, en lui présentant son lit. » Tu attrapes la serviette autour de son cou et sèche les mèches foncées dans des gestes tendres et lents. Il ressemble tellement à un enfant et a pourtant tout d’un homme. C’est certainement ce que tu aimes le plus chez lui – sa façon d’être entre deux âges, entre deux temps d’une vie, enfant et adulte, gamin et vieux. « Tu n’as pas besoin d’alcool pour oublier, Rajah, tu souffles avec douceur. Pas quand tu m’as, moi. Je peux t’aider, Rajah. » Tu chevauches ses jambes, t’installant sur ses cuisses alors que tes doigts se mettent à caresser sa nuque dans des mouvements circulaires et lents. « Laisse-moi t’aider, murmures-tu contre sa bouche avant de t’emparer délicatement de ses lèvres. » Les yeux fermés, frissonnante, tu te presses contre le brun comme pour lui communiquer ta chaleur. Comme pour lui donner un peu de ta vie.



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Rajah Hazim Khalil

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MessageSujet: Re: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptyDim 28 Juin - 17:53

bloodstream
Nakoma & Rajah
“That's the problem with drinking, I thought, as I poured myself a drink. If something bad happens you drink in an attempt to forget; if something good happens you drink in order to celebrate; and if nothing happens you drink to make something happen.”
—  Charles Bukowski

Le désespoir. C'est comme si tu avais besoin de toujours le rechercher, t'y plonger tête première. Tu y prends refuge alors que c'est le pire des abris. Mais, pour un temps, il te va. Et, pendant quelques heures, tu deviens ami avec le désespoir. Tu n'es plus toi, ce gentil garçon optimiste et joueur. Tu te remplis la tête d'idées noires que le désespoir t'encourage encore et encore à revoir. Tu ne sais plus comment t'en échapper, alors tu les  accueilles, tu les laisses t'infiltrer, te contrôler. La seule façon de t'y dérober serait peut-être d'y laisser ta vie, sans regarder derrière. Pourquoi t'accrocher? La vie ne fait plus de sens, ou du moins plus pour toi. Elle a pris des tournants que tu ne veux plus suivre. Tu voudrais pouvoir fermer les paupières, et, en un souffle, expirer tout ce qu'il y a l'intérieur de toi. Que le néant règne, qu'il n'y ait plus rien pour t'embêter. Mais la vie continue malgré toi.

Tu rejoins ton matelas calmé un peu par le trajet en voiture, mais encore sonné par le reste de la soirée. Tes membres sont cruellement lourds. Tu ne veux plus les porter comme tu ne veux plus rien assumer. Tu es un gamin, trop immature pour endosser les conséquences de tes actes. Et Nakoma te materne encore, va savoir pourquoi. Ta tête n'est plus là, tu te mets à rire avant de te radoucir. Tu finis par raisonner un peu et décide de passer sous la douche, question de te débarrasser de cette crasse que tu t'imagines sur ta peau. Tu entends à peine Nakoma approuver ton initiative tant sa voix s'est affaiblie.

Tu refermes la porte et laisses ton corps s'adosser contre celle-ci. Le décor tourbillonne encore en silence. Tu allumes la lumière, essayant d'agir rapidement. Tu ne veux pas prendre ton temps parce que prendre ton temps signifie laisser tes pensées s'infiltrer. Tu te déshabilles machinalement et mets en marche la douche sans prendre la peine de régler la température de l'eau. C'est donc une giclée froide, presque glaciale, qui s'abat sur toi, qui inflige ses morsures sur chaque parcelle de ta peau. Au point où tu en es, ça ne te dérange pas vraiment. Tu ne laisses rien t'atteindre, passant le shampoing dans tes cheveux en évitant à tout prix de te perdre dans tes pensées. Et pourtant, c'est encore son visage qui t'apparait quand tu fermes les yeux, son regard brun qui te désapprouve. Tu meurs un peu à chaque fois. La vérité te heurte encore plus sèchement que l'eau froide: tu ne la mérites pas. Elle est là, encore, après chacune de tes soirées gâchées, à venir te ramasser alors que tu ne tiens plus debout. Tu n'as plus rien à lui offrir, plus rien pour la rendre heureuse, et elle est encore là. Tu as beau de te demander pourquoi, tu n'arrives pas à comprendre ce qui la fait tenir. Tu n'arrives qu'à culpabiliser.  Parce que c'est de ta faute si quelqu'un est mort, c'est de ta faute si tu as fui comme un voleur, c'est de ta faute si elle s'est demandée pendant des mois ce qui t'avait fait partir. Et maintenant, c'est de ta faute si tu te détruis peu à peu alors qu'elle essaie vainement de te reconstruire. Tu resserres tes lèvres, retenant un sanglot que tu ne veux pas laisser s'échapper. À force, elle doit en avoir marre de te voir pleurnicher. Et c'est à toi d'être fort, c'est à toi d'encaisser. Pourquoi faut toujours que tu laisses les émotions s'emparer de toi? Tu voudrais avoir la force nécessaire pour garder ton sang-froid, rester de marbre au moins devant elle. En sortant de la douche, tu te glisses contre le mur, vaincu. Les pulsations de ton coeur tempêtent encore contre ton crâne. Les remords font alors surface et tu t'en veux d'avoir trop bu. Tu voudrais que ton mal de ventre disparaisse tout comme le noeud que tu ressens à l'intérieur de toi. Mais est-ce vraiment l'alcool qui est à blâmer? Tu es constamment déboussolé, ayant depuis longtemps perdu tes repères. C'est ton existence qui devrait cesser. Un sanglot éclate, tu essaies tout de même de rester silencieux. Tu dois arrêter de penser, te contrôler. Couper le pont avec ce que tu ressens. Tu essaies de reprendre ton calme comme ça, en restreignant tout dans un coin de ta tête. Au bout de quelques minutes, tu enfiles une paire de boxer en essuyant les dernières larmes sur tes joues.

Nakoma s'est assise sur ton lit et t'observe en silence retourner dans ta chambre. Tu aimerais pouvoir lui dire tout ce que tu as sur le coeur, mais tu redoutes qu'elle ne puisse finalement pas te comprendre. Tu réalises soudain à quel point le fossé qui s'est creusé entre vous deux a pris de l'ampleur depuis que tu es de retour. Pourtant, elle a su passer le mal que tu lui as infligé et ne t'a jamais autant soutenu que maintenant. C'est comme si tu vivais dorénavant sur une autre planète, perdu dans l'espace. Tu t'avances mollement pour prendre place à côté d'elle comme elle vient tout juste de t'inviter à le faire. Elle passe doucement ta seviette sur tes cheveux trempés et tu acceptes ces caresses avec un doux sourire. Tu ne pourrais nier aimer qu'elle prenne soin de toi comme ça malgré cette impression encore que ses gestes ne devraient pas être pour toi. Et elle te le rappelle encore malgré elle en soutenant que tu n'as besoin d'aucune boisson parce que tu l'as elle.  Tu la laisses s'installer sur toi en enroulant tes bras autour d'elle. Tu voudrais pouvoir l'empêcher de s'accrocher à toi encore une fois parce que tu sais très bien qu'il n'y a aucun bonheur que tu puisses lui apporter. Tu es toutefois trop faible pour faire preuve de quelconque résistance contre son souffle qui caresse ta peau frémissante. Tu fermes les yeux doucement. Tu voudrais pouvoir l'empêcher de poser ses lèvres contre les tiennes, mais elle s'offre à toi et tu n'as pas la force de te dérober. Tu goûtes à ses lèvres en tressaillant, une sensation électrisante parcourant ton échine. Tu as beau vouloir lui épargner des douleurs, tu te presses plus fortement contre elle. Tu insistes encore, faisant durer le moment. Elle aura toujours le dessus sur toi, elle et sa peau douce, ses lèvres étourdissantes, son tout. Tu te détaches plus abruptement que tu ne l'aurais voulu. Ton front collé contre le sien, tu plonges ton regard dans ses yeux noirs. Tu prends peur.  Tu te noies dans l'alcool au quotidien pour oublier ce mal qui ronge jusqu'à tes os, tu t'enfermes dans ta tête en t'obstinant à ne vouloir laisser entrer personne. Mais tu l'aimes, bordel. Tu peux bien essayer de te convaincre par des mensonges, ça c'est constant, ça revient à chaque fois que tu poses tes yeux sur elle. Sauf que l'amour, c'est trop bien pour toi. « Tu mérites tellement mieux que moi. » Tu murmures d'une voix larmoyante, encore nouée par tes larmes déversées plus tôt. Tu as envie de t'enfoncer, disparaître, la laisser vivre enfin en paix. Tes yeux fuient alors les siens, tes sourcils se froncent. « Qu'est-ce que tu fais encore ici? » Il y a un ton de reproche dans ta voix, mais il est peut-être adressé à toi plutôt qu'à elle.


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Ehawee Nakoma Powhatan

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MessageSujet: Re: (nakomaxrajah) bloodstream (nakomaxrajah) bloodstream EmptyMer 1 Juil - 10:31


find her in a bottle
rajah & nakoma
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C’est douloureux. C’est douloureux de le voir aussi mal. Et tu ne sais pas quoi faire, tu es perdue. Tu ne sais pas quoi faire pour l’aider. C’est comme s’il s’enfonçait dans un trou profond, dans les méandres de la culpabilité et qu’il ne désirait pas en sortir. Jamais. Alors que tu es là, à lui tendre la main, à l’appeler. À essayer de lui rappeler qu’il peut s’en sortir, qu’il n’est pas tout seul pour affronter tout ça. Pour affronter la douleur. Mais il ne t’entend pas. Il fait la sourde oreille, sûrement. Il préfère ignorer tes appels à l’aide. Parce qu’il a peur ? Peur pour quoi, peur pour toi ? Tu es une grande fille. Tu peux encaisser. Mais il ne semble pas vouloir le comprendre. Il ne semble pas vouloir comprendre que tu es capable de l’aider. Et pendant un instant, alors qu’il presse son corps contre le tien, tu penses qu’il va peut-être lâcher prise. Qu’il va peut-être enfin accepter ton aide au lieu de te repousser. Votre baiser a un goût de souffrance et d’alcool mélangés. C’est presque amer sur ta langue. Son souffle brûlant coule dans ta gorge comme de la lave incandescente et tu te sens frissonner malgré toi. Parce que c’est bon de le retrouver, de le sentir là. Près de toi. Et tu aimerais rester accrochée à sa nuque, ne jamais quitter sa bouche. Jusqu’à ce que l’air vous manque, jusqu’à ce que vos poumons brûlent. Tu aimerais pouvoir rester contre lui et ne jamais revoir la douleur dans ses yeux d’opale. Mais Rajah se détache bien trop vite, bien trop abruptement de toi et le retour à la réalité est encore plus dur. Comme un coup de poing. Comme un éclair. La respiration saccadée, tu observes ses yeux noyés de larmes, de souffrance. De peur. Tu voudrais tant pouvoir aspirer tous ces sentiments qui le consument de l’intérieur. Mais tu ne peux pas. Tu ne peux qu’être là, à le tenir dans tes bras. Contre toi. Tu ne peux faire que ça. Et te sentir si impuissante a la saveur âcre de la frustration sur tes lèvres. C’est presque un acide qui ronge tes veines. « Arrête de dire ça, tu souffles, peinée. Peu importe ce que je mérite ou pas, c’est toi que je veux. C’est avec toi que j’ai envie d’être. » Tu passes tes doigts dans les mèches brunes encore humides, fais glisser ta main jusqu’à la nuque trop raide pour la caresser avec douceur. Comme pour l’apaiser. Comme pour lui rappeler tout le bon que vous avez vécu autrefois. Comme pour lui rappeler que, tout simplement, tu es là. Tu aimerais pouvoir te noyer dans son regard, ne plus en réchapper. Mais il se retire une nouvelle fois. Rajah prend la fuite. Comme s’il n’était plus bon qu’à ça. Qu’à t’écarter de lui. Et ça te blesse. Ça te blesse autant que le reproche dans sa voix. Parce que tu n’arrives pas à comprendre qu’il ne te fasse pas assez confiance pour se libérer avec toi. Tu n’arrives pas à comprendre qu’il ne lâche pas prise quand tu es là. Ça avait pourtant toujours été ainsi, entre vous. Depuis le tout début. Même quand c’était toi qui le repoussais avec fureur. Et tout semble se répéter une nouvelle fois, ce soir. Sauf que, maintenant, c’est lui qui a besoin de toi – et toi qui lui cours après pour éviter qu’il ne s’effondre totalement.

Fronçant les sourcils, tu essayes de ne pas laisser la douleur t’envahir la poitrine. Tu occultes la souffrance de son rejet et tu serres les mâchoires. Tu ne peux pas t’énerver, tu ne peux pas te sentir trop blessée. C’est Rajah qui a besoin d’aide, c’est Rajah qui va mal. Alors, malgré ta vue brouillée, malgré ton souffle écourté, tu attrapes doucement son visage pour le tourner vers toi. Pour l’obliger à te regarder. « Parce que je t’aime, espèce d’idiot, avoues-tu tout doucement dans un sourire tendre. Tu comprends ça ? Je t’aime. Et c’est une très bonne raison pour moi de rester à tes côtés. » Tu ne peux tout simplement pas l’abandonner. Pas après tout ce que vous avez traversé, pas quand tu sens ton cœur comme étant sur le point d’exploser chaque fois qu’il est près de toi. Tu sais que c’est dangereux, tu es consciente de la peur qui te tenaille l’estomac quand tu penses à son abandon et à ses soirées noyées d’alcool. Peut-être que tout ça finira par te blesser un peu plus. Mais c’est un risque que tu es prête à prendre. Pour lui. Pour vous. Tu veux vous donner une chance malgré tout. Et s’il voulait bien faire un pas, juste faire un pas, en ta direction alors peut-être que vos chemins se croiseraient à nouveau. Encore une fois. Tu ne désespères pas, tu te dis que ça peut arriver une seconde fois, même après toute la douleur occasionnée. Ressentie. Parce que si tu ne gardes pas au fond de toi l’espoir qu’un jour tout aille mieux pour vous, alors tu n’auras pas la force de te battre. De rester forte pour lui qui en a tant besoin. « Peu importe que tu sois parti, peu importe que j’aie eu mal. Peu importe que j’aie été en colère après toi. Peu importe que tu sois au fond du trou aujourd’hui, tu continues sur le même ton. Je reste là. Avec toi. Je ne vais nulle part. Et je vais t’aider à t’en sortir. Il faut que tu me fasses confiance, mon Rajah. Fais-moi confiance : tout s’arrangera. » Ce ne sera pas simple et il lui faudra de la patience. Mais tu veux y croire. Tu as besoin d’y croire pour lui qui n’espère plus rien. Et tu n’es pas prête à l’abandonner. Tu n’es pas prête à renoncer à tout ce que son regard te promettait autrefois. Il ne peut pas avoir oublié, il ne peut pas avoir renoncé. C’est impossible. Tu refuses de penser à cette éventualité – ce serait bien trop douloureux. Ce serait pire que tout. « Tu me rendrais heureuse Raj, murmures-tu. Et tu peux encore me rendre heureuse. Tu dois seulement y croire. Tu dois seulement savoir si c’est ce que tu veux, si tu as la force de te battre. Savoir si tu as assez envie d’être avec moi pour te relever et continuer. » Parce que tu ne pourras pas tout faire toute seule, pour vous deux. Et s’il n’a plus envie alors tu dois le savoir. Tu veux le savoir. Parce que tu ne peux pas vivre à nouveau pleine d’espoir et sentir une nouvelle fois ton cœur se briser.



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