mirage (n.m.) _1. Illusion d'optique due à la réfraction des rayons lumineux dans l'atmosphère. _2. Apparence séduisante et trompeuse : Le mirage d'une vie heureuse, sans souci.

Je me souviens qu'enfant, je m'étais souvent demandé pourquoi on m'avait nommé ainsi. Mirage. Un prénom peu commun pour une petite fille. Il m'aura fallut quelques années avant de comprendre les raisons ayant pousser mes parents à me donner un prénom aussi cruel. Je m'appelle donc Mirage, je suis originaire de la côte Est des Etats-Unis et j'ai toujours eu une vie faite de réussite et d'ascension rapide des échelons. J'ai grandis dans un monde où les super héros étaient acclamés, adulés, admirés tels des stars: peu commun n'est-ce pas ? Et bien, le destin de ces personnages emblématique de mon enfance l'a été bien plus. Je me souviens de mes parents, regardant la télévision avec attention alors qu'on parlait des procès de personnalités importantes comme Mr. Indestructible ou Gazer-je-ne-sais-plus-quoi.
Je pense qu'à cette époque, je ne pouvais pas comprendre les raisons de leur inquiétude: je savais que les gens ne pouvait pas se soigner instantanément tout seul ... Ni même faire bénéficier de ce don aux autres. Mais je n'avais pas compris qu'il fallait cacher cela. Quelques jours après le vote de la loi contre les supers, obligeant ces derniers à abandonner leur pouvoir pour la normalité afin de s'adapter à la société, un incident eut lieu à l'école.

Il y avait ce garçon que j'aimais bien et avec lequel je jouais souvent lors des récréations. Un jour, alors qu'il grimpait dans l'un des arbres de la cour, une branche se cassa et il tomba durement sur le sol. Cheville foulé et un bras dans un piteux état. Alors que tous se précipitèrent pour appeler à l'aide, moi j'étais resté près de lui, pour qu'il ne soit pas seul, pour qu'il n'ait pas peur mais ses gémissements de douleurs finirent par avoir raison de la promesse que j'avais faite à mes parents. Celle de ne jamais me servir de mes pouvoirs en public. Il ne me fallut que quelques minutes pour stopper sa douleur, ressoudant son bras mieux que n'importe quel plâtre sous le regard semi-stupéfait, semi-horrifié de ce garçon auquel je tenais tant.

Vous devez vous demander pourquoi je vous raconte cela ? En quoi la blessure guérie de mon amour d'enfant pourrait éclairer la personne que je suis devenue ? Et bien, grâce à cette journée, j'ai appris de nombreuses leçon. Le garçon dont je vous parlais s'est empressé de se dégager, une fois que j'eus finis de le soigner, il ne m'approcha plus de la journée et me regarda méchamment jusqu'à ce qu'il quitte l'école. Le lendemain soir, mes parents rentrèrent d'un rendez-vous avec la directrice en larmes. Il avait parlé. Nous devions partir. J'avais crus, à tort, qu'ils étaient triste que j'ai été ainsi malmené mais j'étais bien loin de la vérité. Après avoir emménagé à Seattle, mes parents ont divorcé et j'ai été confié à ma mère. C'est à partir de ce moment que j'ai compris: lorsqu'ils avaient dut tout quitter, ma mère avait mal supporté de perdre son confort, sa réputation, ses amis ... Moi qui étais persuadée de vivre dans une famille comme les autres, je découvrais que, non seulement, on ne pouvait faire confiance qu'à soi même, mais surtout que l'amour était une belle connerie.

Le reste de ma vie, jusqu'à mes 20 ans, s'est déroulé comme celle de n'importe quelle ado: j'étais en conflit perpétuel avec ma mère et je l'évitais autant que possible. J'avais un groupe de copine , des filles de ma classe avec qui je sortais de temps en temps. J'ai fréquenté quelques garçons avec plus ou moins d'intimité bien sur ... Rien de très excitant à raconter. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est ma rencontre avec un jeune homme qui changea ma vie.
J'ai toujours eus des prédispositions pour l'informatique: au lycée, j'arrivais à pirater les ordinateurs des salles informatiques pour contourner la censure internet. C'est par ce biais que je l'ai connus. Il avait des projets qui me semblaient merveilleusement intéressants et qui promettaient des retombés économiques et médiatiques qui feraient de nous des célébrités. Cet homme avait des capacités intellectuelles et créatives hors du commun: il m'avoua, un jour, avoir voulut devenir un super, avoir été trahis par ceux qui se disaient au service de la population. Ce qu'il me raconta me conforta dans ma certitude qu'on ne pouvait se fier qu'à soi même. Je ne dirais pas que je lui faisais confiance ... Disons que nous avions des intérêts communs.

Il ne fallut que quelques années pour rendre le plan opérationnel: l'Omnidroid, un robot de guerre, avait été conçut dans le but réel d'éliminer un maximum de supers a la retraite et de récupérer beaucoup d'information qui rendrait l'arrivée de Syndrome plus spectaculaire. C'était le pseudo qu'il s'était choisit. Pourquoi pas. Moi je préférais rester dans l'ombre: ma petite démonstration enfantine restant gravée dans ma mémoire. Même lui n'était pas au courant de mes ... Capacités.
Mon rôle était de retrouver les anciens super, de les attirer sur l'île où Syndrome s'était installé pour qu'ils affrontent l'Omnidroid. Le but ultime de mon acolyte était Mr. Indestructible. Il l'obsédait à un point que cela en devenait effrayant: je l'ai trouvé par hasard, alors que je cherchais Frozone. Le convaincre de reprendre du service ne fut pas bien difficile: comme ses camarades de justice, ils n'avaient jamais réellement raccroché la cape. Je pense qu'il devait retrouver, dans les missions qu'il effectuait pour nous, une seconde jeunesse, un moyen de se prouver qu'il avait encore sa place dans ce monde. J'avais de la peine pour cet homme: il ignorait totalement ce qui l'attendait, il avait une famille, des convictions, ... Et nous allions détruire sa vie sans aucun remords ...

J'ignore ce qui m'a poussé à changer d'avis sur ce que nous faisions: je n'avais jamais vraiment eut de problème avec le fait de faire disparaitre des super à la retraite, après des années de mensonge et de trahison de leur part. Le matin où Robert Parr arriva sur l'île pour la dernière fois, je me sentais mal. Cela faisait une semaine que je me réveillais, nauséeuse, épuisée et j'avais mis cela sur le compte de la fatigue: depuis que Robert Parr passait son temps sur l'île, je n'avais pas le temps de souffler et il me fallait beaucoup d'énergie pour concilier mes tâches quotidienne et l'accueil de Mr. Indestructible sans que celui ci ne se rende compte de mon double-jeu. Lorsque je l'avais déposé à l'aéroport, la dernière fois, j'en avais profité pour acheter, sous une étrange impulsion, un test de grossesse: au cas où ça n'aille pas mieux d'ici la fin de semaine ... Pour être honnête, ma relation avec mon ... Employeur, dépassait le stade professionnel et il n'était pas rare qu'après le travail ...

J'étais enceinte. Enceinte. Un enfant. Un bébé.
J'étais partagée entre l'envie de mourir immédiatement et celle d'attendre un peu pour me jeter du haut de la falaise: ce n'était ni le moment, ni la personne avec qui faire ça. Et puis, je détestais les enfants. J'aurais peut être dut me jeter de la falaise ce jour là. J'ai enchaîné les conneries: libérer Robert, ne pas prévenir que les Parr avaient survécut au crash de l'avion, et d'autre chose. J'en voulais tellement à Syndrome ... Je ne voulais rien lui dire mais je ne pouvais m'empêcher d'être choqué par son attitude: même si il n'était au courant pour ma grossesse, je ne m'étais pas rendue compte à quel point il pouvait jouer avec la vie des autres et particulièrement avec la mienne. J'aurais pus mourir ce jour là et lui s'était contenté de me regarder suffoqué de ses grands yeux bleus alors que Mr. Indestructible m'étranglait lentement. Alors que l'air quittait mes poumons, je repensais à ce bébé qui grandissait dans mon ventre. Je prenais conscience de la valeur de la vie et je ne mis que peu de temps, après avoir libéré, à jeter cette vérité au visage de mon amant. Syndrome n'avait rien d'un prince charmant, je le savais.

Je pensais qu'aider les Parr me serait profitable à un moment ou à un autre: de toute évidence, notre plan venait de tomber à l'eau, Syndrome ne réussirait jamais et, de toute évidence, j'irai en prison avec lui. Autant en profiter, si je pouvais avoir une remise de peine. Je fus plus que conciliante, n'opposant aucune résistance, répondant aux questions qu'on me posait et, lorsque le jour du procès vint enfin, je pensais que tout allait bien se passer. Mais ils ne vinrent jamais. Les Parr. Ceux que j'avais aidé. Ceux pour qui j'avais trahis mes propres intérêts. Ceux pour qui je n'avais pas quitter l'île en courant comme les autres employés de Syndrome.
Je fus condamnée pour deux: Syndrome ayant ... Disparu. Pas un seul instant je n'avais repensé à ma grossesse et elle commença à se voir vers le 4ème mois. Il fallait que je prenne une décision et je savais que je ne pourrais jamais m'en occuper, quand bien même je sortirais de prison.

C'était un petit garçon. C'est tout ce que je savais de mon bébé ...
Il fut emmené immédiatement après l'accouchement et je ne le revis jamais: la seule preuve de son existence était les papiers qu'on m'avait confié avant que je ne retourne en prison.
Ce soir là, alors que mes yeux se fermaient, je répétais inlassablement les noms de ceux qui m'avaient abandonnée là. M'oubliant comme si je n'étais qu'une vilaine histoire dont on ne voulait se souvenir. Robert Parr. Helen Parr. Flèche Parr. Violette Parr. Sans savoir que je les reverrais plus tôt que prévu, je m'endormais en rêvant du jour où, enfin, je pourrais me venger.

On a beau en dire ce que l'on veut, ce monde n'est pas bien différent ... Cette notion de bien et de mal est toujours présente et les gentils ne sont jamais soupçonnés, jamais remis en cause. Tous ces gens heureux ... Ca me rends malade ! Les secondes chances n'existent pas, j'en suis intimement convaincue: aussi, puisque j'ai été cataloguée comme "à éviter", je ne leur ferais aucun cadeau !

J'ai toujours regardé d'un oeil amusé les nouveaux arrivants paniquer face à cette ville dont ils ignorent tout.Je suis partie avec un sacré avantage, il faut l'admettre. La première personne que j'ai rencontré ici n'était ni une compagne de cellule, ni même mon acolyte bien aimé. Elle s'appelait Zarina et se présentait comme une fée. Je ne sais pas ce qu'il se passe avec elle mais, j'ai trouvé chez elle ce que je n'avais pas dans ma propre famille. Je pense que, là où elle a réussit à faire tomber toutes les barrières qui me protégeait du monde extérieur, c'est qu'elle ne m'a jamais jugé, n'a jamais cherché à me changer. J'étais mauvaise. Je le savais. La jalousie, la colère et l'irrépressible envie de vengeance transparaissaient par tous les pores de ma peau. Là où les gens m'évitaient, elle s'est présentée comme la seule capable de comprendre ce que je ressentais. Elle m'a encouragé même si la voie que je prenais n'était pas celle d'une jeune fille convenable.  

Retrouver Syndrome n'aura pas été bien difficile: comme lors de notre première rencontre, c'est grâce à mes talents en informatique que je me suis faites remarquer et, avec mes cheveux blonds platine, il m'a immédiatement reconnu. Je regrettais sincèrement de l'avoir trahi pour cette maudite famille. Tout ça pour quelques doutes, tout ça parce que je voulais qu'il me considère un peu plus. Lorsqu'il m'a reprit avec lui, je me suis promis que cette fois, il n'y aurait ni doute, ni sympathie. J'aurais aimé prouver ma bonne foie en me vengeant mais pour une raison que j'ignore, il ne m'a jamais autorisé cela. Je sais que ce n'est pas son genre de pardonner facilement: il a la rancune tenace. Et moi aussi. Je ne me risquerais jamais à dire que je lui fais confiance, mais il est sans nul doute le point de repère dont j'ai besoin en ce moment.

Je suis incapable de lui dire non. Non pas par amour ou quoi que ce soit. Je pense que vous comprenez que je n'y crois pas ... A l'amour. Tout ce qui existe en ce bas monde, c'est le pouvoir, le désir de possession de l'autre ... Rien d'autre. Au contact de mon acolyte de toujours, j'ai me suis sentie redevenir moi même: mes talents d'actrice, mes ambitions, mon impression de puissance ... J'ai fais le choix de rester près de lui, de m'associer à lui pour le meilleur et surtout pour le pire.