Tout a commencé un beau jour de printemps. Une famille s'agrandit, et deux petits faons voient le jour.

Un petit prince du nom de Geno et une magnifique petite princesse prénommée Gurri. Pour cet événement tous les animaux vivant dans la forêt avais fait le déplacement. Oui, la naissance des progénitures de Bambi, était un vrai spectacle, comme ce fut pour lui il y a longtemps.

La petite princesse, ne tenant pas encore sur ses quatre pattes, admirées fessant ses premiers pas maladroits devant un petit peuple émerveillé. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, ni même pourquoi l'ouverture de ses deux petits yeux bleus faisait autant d'émoi à tous ces animaux. Son frère toujours blotti tout contre sa mère, effrayé par tant de monde. Gurri, elle voulait découvrir, curieuse de tout.

Elle s'approcha doucement de tout ce beau monde, qu'elle ne connaît pas. Un esprit libre aux premières minutes de son existence. Encore innocente, la regardé déployer son énergie a essayé de ne pas montrer la peur dans la lueur de ses yeux. C'est un plaisir, de voir le chemin de la vie faire son œuvre.

Au fil des mois qui passent, on découvre une princesse insouciante et fière de ses origines. La prunelle de sa mère, la moitié de son frère et la fierté de son père. Au fur et à mesure des saisons, elle découvre la forêt, sa forêt. S'émerveille de toute chose vivante ou non.

Désormais jeune princesse, elle aimait particulièrement se lever tôt. Un matin à l'aurore, comme souvent, elle partit explorer la forêt et ses moindres recoins. Laissant Geno et sa mère dormir paisible dans les sous-bois. Toujours à l'affût, elle entendit un bruit fort et bruyant. Un bruit sourd qui l'effraya un instant. Mais intrépide et sauvage, ne réfléchissant pas plus que nécessaire, sur un coup de tête, elle partit voir.

C'est là, qu'elle vit l'horreur des hommes. Une chose étrange à la main, riant, fier de l'acte ignoble qu'ils venaient d'accomplir. Sur le sol, allongé son amie, morte de n'avoir pas assez écouté les conseils des anciens. C'est là que la jeune princesse triste, les yeux humides, perdue de ce qu'elle venait de voir, elle oublièrent de regarder où elle mettait les pattes.

En quelques secondes, elle se retrouva avec la même chose étrange pointée sur elle. Elle se mit à courir, elle courra aussi vite qu'elle pouvait. Heureusement pour elle, sa vitesse était une force. Un second coup assourdissant se fit entendre dans la forêt, ce qui réveilla Féline, la mère de la princesse et son frère. Affolée de ne pas trouver Gurri à ses côté Féline prit peur, connaissant sa tendre fille, elle savait ce qui en détonnerait.

C'est là qu'un troisième et dernier coup se fit entendre. Un bruit sec, résonnant jusqu'au fin fond de la forêt. Tous les animaux se mirent en alerte. Pour la princesse, c'était le seul moyen de prévenir son petit peuple de ce danger imminent. Ne prenant pas en compte sa propre vie. Féline inquiète, pris Geno et parti se réfugier dans un endroit plus sûr.

La jeune princesse, effleurée par cette chose froide et dure qui sortait de cet objet dangereux, courra jusqu'au sous-bois. Blessée, seul et apeurée, elle prit conscience que pour la première fois, elle fit ce qu'il fallait. Elle connaissait la forêt par cœur, savait se nourrir seule, elle avait appris à se défendre. Elle avait semé ses monstres d'humain et savait que sa famille était en sécurité.

À partir de ce jour, tout fut différant pour elle. Chaque jour avait son lot de chance et d'espoir. L'espoir de retrouver sa famille dans cette grande forêt. Il a fallu le temps qu'elle guérisse de ses blessures, qu'elle prenne confiance. Devenue indépendante, elle a pris son rôle de princesse plus au sérieux qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant.

Déjà, trois longues saisons ont passé, et la douce princesse est toujours seule. Perdue, essayant tant bien que mal de garder espoir. Au fil des jours, des mois, le sentiment d'abandon est devenu une force, elle s'est fait une raison. Elle s'est que l'acte de sa mère est purement instinct de protection, une mère doit protéger son enfant. Mais ça ne change rien à ce que la jeune princesse ressent jour après jour. L'abandon est bien là, la solitude et la tristesse son bien présente.

Gurri, n'as pas beaucoup changé. Toujours fougueuse, vivante, joyeuse, elle fait tout pour ne pas devenir victime de ses actes. À l'écoute de son peuple, le cœur sur la main. Avec le temps, elle a appris qu'on ne contrôle pas ce que l'on ressent. Elle a retrouvé sa mère, ainsi que son frère, heureux, vivant et comblé. À cet instant, un sentiment de trahison né dans son cœur pur. Ne voulant pas comprendre, ni même d'explication, elle repartit d'où elle venait.

Tout comme son père, Bambi n'a pas eu la chance d'être présent dans la vie de sa famille. La princesse elle, sentait qu'il était là. Tout près. Elle sentait sa présence, l'apercevait de temps à autre. Elle savait qu'il fessait son devoir, mais elle aurait bien aimé connaître son père.

Un soir d'hiver, Gurri tomba dans un piège créé par l'homme. Gravement blessée, mais vaillante et courage, en redoublant d'intelligence, elle arriva comme par miracle à se défaire de ce piège horrible. Elle se mit à courir, jusqu'à ce qu'elle s'effondre sur le sol. Morte de fatigue, terrifiée, elle voit la fin arrivé. Pour une jeune biche, même pas encore arrivée à l'âge adulte, mourir seul dans la nuit froide s'est un sentiment affreux.

Épuisée de se battre contre l'inévitable, elle allait déposer arme à terre quand son père qui avait veillé sur elle tout au long de sa vie. Lui qui l'avait vu naître de loin, qui l'avait vu prendre des responsabilités qui ne lui étaient pas encore dues, lui qui l'avait protégé de tout dans l'ombre. Lui qui l'a vu affronter ses peurs, ses doutes, qui l'a aimé dans l'obscurité, lui qui sans le savoir la guidé et lui a fait se sentir tellement moins seul.

Gurri, allongé sur le sol gelé. Terrifiée par l'idée même de mourir, culpabilisant d'avoir laissé sa famille sur cause d'un sentiment débile. La jeune princesse rendit les armes sous les yeux remplis de fierté et de tristesse de son bien-aimé père. À cet instant, ce court instant hors du temps, juste avant de fermer ses yeux pour toujours. À cet instant, un lien intemporel, unique, indestructible venait de naître entre le père et la fille.

Je me suis réveillée, totalement paumée au milieu des bois. Des bois que je ne connaissais pas. Et le drame de mon existante, c'est que je me suis réveillée sur deux jambes. J'étais prête à mourir, bon, j'étais totalement flippé. Mais j'étais prête quand même.

J'ai erré pendant des jours avant de trouver le moyen de sortir de ses putains de bois. Heureusement que j'ai gardé mon instinct animal, et mon sens de l'orientation. Quoi qu'il en soit, il m'a fallu un temps interminable pour m'adapter à ce monde et à ce nouveau corps. Ouais, bordel au début, je n'arrivais pas à tenir ce que vous appelez des jambes.

J'ai rencontré un mec, qui m'a genre tout fait découvrir, parce que oui, j'ai gardé ma curiosité. Même si je déteste les hommes, lui, je l'aime. Il m'apprit à me contrôler, à vivre avec mes démons, a accepté l'inacceptable et à vivre avec ceux qui ont causé ma mort ou en tout leur semblable. Ce mec arrive à me faire rire quand j'ai envie de pleurer, il arrive à me faire sourire quand j'ai envie de tout détruire et il arrive surtout à me faire me souvenir de l'essentiel. Il me rassure aussi, me fait me sentir en sécurité dans ses bras, et chaque jour qui passe, il me prouve que jamais il ne m'abandonnera.