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(appsha) la mort nous bercera. Vide
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 (appsha) la mort nous bercera.

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Apple Eve Whitaker

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Apple Eve Whitaker
J'ai posé bagages ici le : 27/09/2014 Jouant le rôle de : la terrible et meutrière malgré elle, pomme empoisonnée. #teamsnowwhite Nombre de messages : 176 On me connait sous le pseudo : WEDNESDAY' (camille) Un merci à : dreamy (avatar) + ange & céline (signa) Je suis fier(e) de porter l'avatar de : Bree Fry, la beauté rebelle.
MessageSujet: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptyVen 12 Déc - 23:21


APPSHA
Et au creux de ses bras, la mort nous bercera.  
« Non je n’embrasse pas. » Disait-elle une seconde avant l’orgasme, détournant honteusement la bouche pour que l’homme ne puisse l’atteindre. Il poussa un puissant grognement, plein de rage, et lui écrasa la joue contre le mur comme pour la punir de l’affront qu’elle venait de lui faire. Elle heurta le mur avec douleur, poussant un gémissement, mais ne bronchait pas, le laissant aller au bout en ravalant un sanglot qui lui arrache la gorge. Lorsqu’il a terminé, il se retirait et la laissait pour nue, les jambes et les lèvres tremblantes sous le froid et l’obscurité de la ruelle. Elle entendait les pas du client s’éloigner, et glissait ses doigts dans la poche de sa veste, touchant du bout de ses ongles les billets froissés. Sa semence entre les cuisses, elle craquait subitement et se mettait à sangloter avec une violence qui ne lui ressemblait pas. Ses longs ongles s’enfonçaient dans le mur de pierre, et elle reniflait bruyament en cherchant nerveusement un paquet de mouchoir dans ses poches. Lorsqu’elle l’eut enfin trouvé, honteusement elle s’essuyait, et baissait maladroitement le bas de sa jupe. Elle essuyait ses larmes et se surprenait à lever les yeux vers le ciel, observant le gris d’un temps de chien comme on en voyait tant, qui lui paraissait ce jour là comme une traduction directe de son humeur. Le froid ne parvenait en rien à sécher ses yeux humides, et elle préféra abandonner le mouchoir dans le caniveau plutôt que de l’utiliser pour sécher ses joues. Elle était morte à l’intérieur, mais ça lui faisait si longtemps qu’elle n’avait pas entendu son cœur battre, qu’il lui semblait n’avoir jamais vraiment été réellement vivante.

Apple quittait d’un pas traînant sa ruelle pour rejoindre la rue passante, portant une cigarette tout juste allumée à ses lèvres. Inspirant la nicotine à plein poumons, la douce sursautait en entendant subitement le bruit des immenses cloches s’échappant de l’église, à deux pas. Attendue à son bordel, mais en rien pressée de rentrer, elle hésitait avant de rejoindre le trottoir d’en face, les pieds abimés par ses longs talons. Ainsi arrivait-elle sur l’immense place, et l’odeur des chocolats chauds distribués par les vendeurs lui chatouillait les narines. Elle huma longuement cette odeur douce et chaude, pour qu’elle l’enveloppe un instant. Mais cela ne rendit à ses yeux et sa peau fine, que le vent plus froid encore, son estomac si vide. Alors, même à contre cœur, elle se résigna à l’idée qu’elle ne pouvait pas dépenser sa paye de suite. Elle tâcha de trouver une occupation, quelque chose qui l’attirerait même une seconde, et lui ferait oublier le froid et toute sa peine.

Son regard croisa celui d’un ange de pierre, dressé fièrement le long des parois de l’église. Elle se surprit à le fixer intensément, sans pouvoir le quitter des yeux. L’ange souriait, et d’aussi loin qu’elle se rappelait : elle n’avait jamais vu un ange sourire. Sans même qu’elle s’en rende compte, elle s’était avancée vers la statue, bien plus haute qu’elle. Elle ne ressentait nullement le jugement des statues habituelles, à travers le sourire de cet ange. Elle se sentit un instant comme apaisée, et se retrouva à bêtement lui sourire à son tour, glissant ses doigts sur la pierre qui lui paraissait déjà si chaude, par rapport à ses doigts glacés. « L’ange au sourire. » Lut-elle sur la pierre, dans une inscription masquée, qu’elle s’amusa à relire plusieurs fois. Elle se demanda brusquement ce qui pouvait bien pousser un ange à sourire, et se dit que si tous les autres ne le faisaient jamais, alors c’est que cet ange là devait être un peu spécial. Elle continuait de le fixer du coin de l’œil, et attrapa son téléphone portable. Elle eut un peu de mal à le tenir à cause du froid, et regretta de ne pas avoir de gants. Elle parvient tout de même à prendre une photographie de la statue, qui lui sembla sourire d’avantage comme si ça pouvait être possible.

Le vent se heurtait en des hurlements silencieux contre les immenses portes de bois menant à l’église. Elle se mit à les fixer elles aussi un moment, abandonnant à contre cœur sa statue pour s’approcher à cette entrée qu’elle s’était toujours interdit. Elle n’avait jamais vu au-dedans de ce bâtiment sacré, elle se jugeait trop dépravée, trop impure, pour y pénétrer. Malgré elle, et l’ignorant sans doute, elle était croyante, ou du moins, désirait de croire. Elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose, et la foi était quelque chose d’inconnu pour elle.

Pourtant ce soir là, alors que la nuit commençait lentement à s’emparer de la ville, elle entra dans l’église, un peu honteuse de sa tenue trop courte et ses cheveux en bataille. Elle ne ressemblait en rien à une sainte, elle était une pute, et le resterait malgré tout. L’église était ou du moins semblait vide, pourtant elle se sentait espionnée par les regards de ces milliers de personnages, présents sur les vitraux, sur les statues, ou même seulement dans l’air. Elle resta plantée prêt de la porte un long moment, comme si elle n’osait plus avancer, et inspira fortement. Curieuse malgré tout, elle s’avança vers un premier autel à la prière de la vierge, vers sa droite, et admira la flamme des cierges allumés là, ainsi que la boite à offrandes posées près d’elle. La brune se sentit tout un coup bien sotte de n’avoir rien à offrir à ce lieu qui venait de l’accueillir. Elle fouilla dans sa poche, et n’y trouvant aucune pièce, elle se précipita sans réfléchir pour enfoncer un billet de vingt dollars dans la fente qui lui était présenté. N'a’ant aucune idée de ce que voudrait l’éthique, et si les billets étaient vraiment attendus dans une offrande pareille, elle se sentit tout de même un peu soulagée, bien qu’ayant dilapidé presque un quart de son salaire du jour.

Elle jeta un œil aux confessionnals, mordillant ses lèvres roses. Elle avait déjà vu ce genre d’objet dans des films, du moins lui semblait-il. Elle revoyait la douce paysanne avouant ses tords à un vieux prêtre qui pour la soulager lui expiait ses fautes. Elle se demanda si une telle chose fonctionnerait aussi pour elle, mais secoua la tête, se disant que c’était idiot. Qu’elle n’était pas dans un film. Et pourtant, subjuguée par la beauté du confessionnal, confectionné avec un matériau de couleur noir dont elle ignorait le nom, elle y entra d’un pas hésitant, s’installant sur le petit tabouret qui lui était proposé. Elle déglutit, tirant le rideau, comparant un instant l’endroit avec une cabine photo. Elle s’en voulu d’ailleurs terriblement de cette comparaison, et secoua la tête. « Je… » Commença-t-elle, plissant les yeux pour distinguer la silhouette derrière la grille. « Pardon, je ne voulais pas déranger, ni entrer sans y être invitée… » Elle souffla, distinguant l’habit d’un prêtre. « Est-ce ici où l’on peut parler, et être pardonné… Mon père ? » Elle demanda naïvement, ayant déjà entendu l’actrice appeler le vieux prêtre ainsi, et hasardant maladroitement ce surnom de peur de l’appeler monsieur et qu’il lui en veuille, elle qui était entrée dans le confessionnal sans même savoir ce que ça pouvait bien vouloir dire, d’être pardonnée, ni par qui.
(c) AMIANTE




Dernière édition par Apple Eve Whitaker le Ven 9 Jan - 10:47, édité 1 fois
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Sasha-Maé Fleur Skunk

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J'ai posé bagages ici le : 15/11/2014 Jouant le rôle de : la mouffette – fleur. #teambambi. Nombre de messages : 64 On me connait sous le pseudo : olympe. Un merci à : tearsflight (ava) hedgekey (signa) wild heart. (code rp). Je suis fier(e) de porter l'avatar de : sam claflin.
MessageSujet: Re: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptyMer 24 Déc - 13:34



LA MORT NOUS BERCERA.


La voix tremble de l’autre côté de la fenêtre grillagée. Tu aperçois un profil finement dessiné, une peau blanche comme le nacre. Ses cheveux d’or sont comme une auréole autour du visage de poupée. Tu te sens attendri par la timidité qui ressort de cet être apparu devant toi, dissimulé par l’intimité du confessionnal. « Tous les enfants de notre Seigneur sont les bienvenus dans la maison de Dieu, tu la rassures d’un ton avenant et tendre. Jamais votre présence ne pourrait le déranger, soyez-en certaine. » Un sourire effleure tes lèvres mais la jeune femme ne peut pas le voir. Peut-être le sent-elle dans ta voix, dans le ton que tu emploies. Elle te semble être le genre de personne à avoir perdu son chemin, qui a besoin d’aide. Tu entends beaucoup de brebis égarées entre ces cloisons de bois. Comme si ce monde était rempli d’âmes en détresse, recherchant la lumière au bout du chemin. Depuis que tu as débarqué ici, tu as croisé beaucoup de personnes dans le besoin. Et c’est apparu comme une évidence – si tu étais là, c’était pour aider tous ces gens qui n’attendaient qu’une main tendue en leur direction. C’était ta mission à Fantasia Hill. C’est sûrement à observer la misère humaine que tu t’étais alors dédié à la religion. À Dieu. C’est pour les personnes comme celle que tu vois à côté de toi que tu veux donner de ton temps à ceux qui en ont besoin. Ta participation ne changera peut-être pas la face du monde, tu le sais, tu n’es finalement qu’un grain de poussière parmi toute cette foule, dans toute l’humanité. Tu sais que ton passage ici sera insignifiant mais tu veux le faire. Tu veux prendre part à cette action – tu veux rendre le monde meilleur même s’il y a bien trop de travail pour toi tout seul. Mais si tu arrives à la fin de ta route à Fantasia Hill en ayant la satisfaction d’avoir rendu quelqu’un heureux, d’avoir pu améliorer la vie d’un autre, alors tu partiras le cœur léger. Tu as aussi croisé la route de beaucoup de sceptiques. Des gens qui te répètent que tu es trop naïf, trop idéaliste. Que la vie n’est pas comme dans ton livre – la Bible. Mais tu ne veux pas les écouter, tu ne veux pas les laisser être un obstacle sur ta route. Tu n’as pas besoin de les entendre, tu as foi. Foi en ton Dieu, foi en ton courage. Foi en tes convictions. Tu sais que tu peux aller loin, que si tu crois assez fort alors le résultat sera là. Il suffit de croire. La foi peut soulever des montagnes – elle a bien séparé la mer en deux, après tout. La foi peut sauver. Elle t’a sauvé. Elle a sauvé ta vie. Tu as débarqué dans ce nouveau monde, seul et apeuré. Tu ne connaissais rien ni personne, tu étais perdu. Tout était si étrange pour toi. Tu n’étais plus le même, tu ne vivais plus dans cette petite forêt parmi tous les autres animaux. Tu n’étais même plus une mouffette. Non, tu étais alors à l’image de ceux que tu avais toujours redoutés, de ceux qui ont failli tout détruire de ton petit monde. Et ça a été difficile à vivre pour toi. Tu ne comprenais rien. Mais la religion t’a appris à accepter ce qui ne pouvait être changé. Une nouvelle vie s’offrait à toi, tu n’étais pas en droit de la gâcher.

Tu repenses souvent à ton monde, à ton ancienne vie. Tu mentirais si tu disais qu’elle ne te manque pas, pas même un instant. Mais tu évites de trop t’engouffrer dans ces souvenirs qui sont comme un trou béant et noir. Tu ne veux pas te laisser emporter par l’amertume et la nostalgie d’une vie qui est désormais derrière toi. Tu ne peux rien y faire, rien y changer. Quelque part, il a été décidé que tu serais mis à l’épreuve et tu dois tout simplement faire avec. Tu dois rester fort et ne pas flancher même lorsque tout te paraît trop difficile. « N’ayez pas peur, mon enfant, tu continues alors que tu observes la silhouette féminine. Vous êtes en sécurité ici. » Tu n’as pas le droit de douter de ton Dieu. Tu lui dois une confiance aveugle et sa parole est Évangile. Tu es pourtant, chaque jour, entouré de tentations mais tu veux rester fort. Tu ne veux pas faillir. Parce que ta religion est tout ce que tu possèdes dans cette vie. Elle est tout ce à quoi tu peux encore te raccrocher alors que tu as tout perdu. Fleur n’existe plus, plus vraiment. Tu as comme perdu cette identité derrière le nouveau visage de Sasha. Tu restes pourtant ce petit être craintif et timide, un peu solitaire ; tu restes Fleur au fond de toi. Mais aujourd’hui, on ne te fuit plus. Tu n’as plus cette odeur inconfortable pour autrui qui éloignait le reste du monde – sauf tes deux meilleurs amis. Tu n’as jamais réellement compris comment ils avaient pu passer outre alors que tout le monde autour de toi s’accordait pour dire que c’était insupportable. Et il était plutôt ironique que Bambi t’ait appelé Fleur, non ? Ils te manquent. Bambi et Panpan te manquent. Bien plus que votre vie dans la forêt, bien plus que le reste des animaux, eux te manquent terriblement. C’est une douleur qui ne cicatrise pas, qui ne cicatrisera probablement jamais mais tu as appris à vivre avec. À faire avec. Elle est là, dans ta poitrine, chaque jour qui passe. Et tu as fini par t’habituer à cette pointe qui t’égratigne le cœur, à ce nœud désagréable dans ton estomac. Tu aimerais pouvoir t’en débarrasser mais tu te rends bien compte que le vide laissé par leur absence ne sera jamais véritablement comblé. Ils ont changé ta vie. Ils ont été les premiers à t’accepter, tel que tu étais. Ils sont comme une partie de toi, de ton âme. Et tu ne retrouveras jamais cette sensation que tu éprouvais à leurs côtés. Cette sorte d’invincibilité qui t’envahissait, cette folie de la jeunesse qui vous habitait. Ce bonheur qui coulait dans tes veines, comme un filtre magique. Tu es très heureux de ta vie actuelle, tu refuses de t’en plaindre alors que beaucoup d’autres sont bien plus malheureux que toi, mais tu ne peux pas nier que tes deux amis te manquent. Et qu’ils te manqueront toujours. Te donner corps est âme à Dieu, venir en aide à ceux dans le besoin est alors une façon pour toi de tenir bon, d’avancer malgré tout. Malgré cet environnement qui n’est pas le tien, malgré ce monde cruel et froid. Malgré tout le vide qu’il y a à l’intérieur de ta poitrine.

« Ici, vous pouvez ouvrir votre cœur en toute confiance, assures-tu, toujours avec cette douceur dans la voix. Dieu écoute celui que désire être entendu. » Il est pourtant parfois difficile de croire que quelqu’un là haut entend les prières, parce qu’aucune réponse n’est jamais véritablement prononcée. Toi-même, au début, tu as eu du mal à comprendre le principe de la prière. C’était quelque chose de tout à fait étranger à ta vision du monde, tout comme l’était Dieu et la religion. Aujourd’hui, tu as appris à écouter. Écouter réellement. Tu ne diras pas que Dieu te parle vraiment, mais tu ressens sa présence. Tout autour de toi. Comme une main protectrice sur ton épaule, comme un regard bienveillant sur ta vie. Tu le sens qui est là, à chacun de tes pas. Il t’aide dans les décisions à prendre, les choix à faire ; il te protège de ces démons terrestres que tu dois affronter chaque jour. Et cette sensation de ne pas être seul, d’être accompagné t’aide à rester fort. À garder la tête haute même dans les moments de doute et de souffrance. Il t’aide à continuer ton chemin en dépit des difficultés. Observant la jeune femme, tu te demandes ce qui a pu la pousser à venir à toi aujourd’hui. Tu n’as jamais encore entendu cette voix, tu ne te rappelles pas d’un tel parfum. Elle t’est inconnue. Que lui est-il arrivé, qui l’a conduit sur le chemin de l’église ? Tu te souviens alors de tous ces gens que tu as pu rencontrer au cours de ton existence à Fantasia Hill. Tu te rappelles toutes les fois où tu t’es arrêté en pleine rue, où tu t’es assis à côté de ce mendiant qui disait avoir faim ; tu te rappelles de tes discussions avec ceux qui ont tout perdu. C’est toujours très enrichissant et tu en sortais à chaque fois plus humble et plus reconnaissant. Reconnaissant d’avoir la vie que tu avais, reconnaissant d’être aussi chanceux alors que tu n’avais finalement rien fait pour ça. Et, dans la rue, tu avais appris une chose très importante – c’est souvent ceux qui possèdent le moins qui, pourtant, donnent le plus. Les possessions et biens matériels ne font pas le bonheur, tu en avais la preuve chaque fois que tu voyais les yeux brillants d’affection de tous ceux que tu venais aider lors de tes nombreuses heures de bénévolat. La plupart du temps, tu ne leur offrais pourtant qu’un peu de nourriture, une oreille attentive et une main tendue – et c’était comme un miracle pour eux. Comme une lueur éclatante d’espoir. Quelle sensation pouvait être plus épanouissante que celle de voir un sourire s’épanouir sur un visage harassé, fatigué, battu par la vie ? Aucune. Aucune sensation ne peut être plus grisante que celle-là. Tu en es convaincu. Et une nouvelle âme en détresse venait de croiser ta route. Et comme tu t’étais fait une devoir de répandre la parole de ton Dieu, tu t’étais donné pour mission de rassembler toutes les brebis qui s’étaient égarées en chemin. « Alors, je vous écoute mon Enfant, tu continues. De quoi voudriez-vous vous confesser ? »

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Apple Eve Whitaker

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MessageSujet: Re: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptyVen 9 Jan - 11:40


APPSHA
Et au creux de ses bras, la mort nous bercera.  
L’épaisse grille l’empêchait de le distinguer pleinement. Cependant, à travers ses fins points de lumière, elle apercevait des mèches d’un blond presque trop ensoleillé pour être vrai, et de beaux yeux d’un gris-vert dissimulé, comme si ça pouvait être péché d’orgueil, d’être si beau. Malgré toute la curiosité qui la rongeait, malgré elle, elle se forçait à rester droite et correcte, et ne pas dévisager d’avantage le fameux prêtre, ni ne plisser les yeux pour en discerner plus de traits. Le geste était tentant, mais se montrer sage et respectueuse était attendu. Elle n’en revenait pas elle-même d’être victime de tentation au sein d’une église, cependant, il ne s’agissait en rien de tentation sexuelle dont elle avait l’habitude. Il n’y avait rien de pervers dans sa curiosité plutôt enfantine, à l’égard de cet homme dont on ne distinguait que des traits flous, et qui semblait représenter un messager entre Dieu et les hommes. Le ton de sa voix, pour ne pas dire sa hauteur grave et chaude, lui confirma alors ses pensées perdues et filantes ; car à travers ses paroles elle découvrait ce sentiment de protection et d’ouverture, qu’elle n’avait jamais connu chez aucun homme. Il n’y avait que de la gentillesse dans cette voix, qui lui parvint comme sucrée sans qu’elle puisse expliquer pourquoi. Elle aimait profondément les mots qu'il avait choisi, et se sentit rassurée face à ce ton posé, elle osa alors s'autoriser un nouveau regard, à travers la grille. « Tous les enfants de notre Seigneur sont les bienvenus dans la maison de Dieu, Jamais votre présence ne pourrait le déranger, soyez-en certaine. » Elle osait également un petit sourire, avant de songer à son tour à sa parenté avec le seigneur. Elle devina que cette expression n'était pas à prendre au premier degré, mais puisqu'elle n'avait connu aucun autre parent que son grand Chêne, elle se dit avec satisfaction qu'il était bien possible, que son père soit le Seigneur dont le blond venait de parler. « Oh. » Souffla-t-elle doucement, arrangeant une mèche couleur miel qui lui tombait sur les yeux, avec une certaine nervosité malgré tout. Elle n'avait en rien l'habitude de venir ici, et c'était bien la première fois qu'elle trouvait la force d'entrer dans ce lieu sacré. Maintenant que c'était chose faite, il n'était plus question de revenir en arrière.

Elle chercha à le remercier, ou même à ajouter quelque chose, mais n'en trouva pas les mots, et dû se contenter d'une simple petite onomatopée. Cette église était si impressionnante, et si rassurante à la foi. Elle se sentait comme assise entre deux chaises, car elle savait qu'ici, il n'y avait personne pour lui faire du mal, et qu'elle ne trouverait ici que des gens suivant la douceur attendue en ce lieu saint. D'une autre part, elle même était forcée de ne pas se sentir à sa place. Elle se sentait sale parmi tous ses gens. Apple était court vêtue, décoiffée, et son maquillage coulait certainement sous les larmes qu'elle avait versé. Elle serra naturellement les jambes, honteusement, assise sur son tabouret. Persuadée de faire perdre patience au doux prêtre – bien qu'il n'en fut rien – elle paniquait à l'idée de ne pas trouver les mots pour poursuivre, et baissa les yeux. « N’ayez pas peur, mon enfant. Vous êtes en sécurité ici. » Dieu ce qu'elle aime cette voix dont elle n'a jamais jamais entendu de douceur semblable de toute sa vie. Elle cessait de torturer ses mains, hochant doucement la tête pour dire qu'elle avait comprit. Mais le problème n'est pas là, car ce qu'elle cherchait à confesser, risquerait de le détourner d'elle. Après tout, il ne peut voir que son visage, et la grille l'empêchait peut-être de distinguer son mascara glissant le long de ses joues. La brune ressentit comme de la tristesse à l'idée de le dégoûter, de l'animosité à la pensée qu'il pourrait lui aussi – comme tous les autres – se détourner d'elle. Elle ne le connaît pourtant que depuis quelques secondes, mais cette voix ne tromperait personne. « Ici, vous pouvez ouvrir votre cœur en toute confiance, Dieu écoute celui que désire être entendu. » Il est vrai, en plus, qu'elle ne se livrerait pas seulement qu'à lui, mais au tout puissant aussi. Elle ignorait tout de celui que le prêtre appelait Dieu, ou même Seigneur, mais elle savait qu'elle lui devait respect. Elle ne venait que des rues, mais ne désirait qu'apprendre, qu'en savoir plus.

« Alors, je vous écoute mon Enfant.  De quoi voudriez-vous vous confesser ? » Elle levait lentement les yeux vers la grille, l'observant un instant, torturant ses doigts se réchauffant peu à peu. Comment se lancer ? Elle devrait faire preuve de courage. Les encouragements du blond lui faisait comme chaud au cœur, et elle décida alors qu'elle ne pouvait le faire attendre plus longtemps. Que si elle devait être jugée, alors qu'elle le soit, car elle ne supportait plus de garder toutes ses émotions dévorantes pour elle. Elle ressentait le besoin de parler, comme n'importe quel être humain, et elle avait comme l'impression qu'ici, elle pourrait tout dire. L'idée d'être pardonnée avait quelque chose de si doux, qu'elle ne pouvait se résoudre à tout garder pour elle plus longtemps. Pire encore, de porter un masque qui ne lui ressemblait guère. « Vous savez, commença-t-elle de sa petite voix doucement enrouée, je ne sais rien de votre religion. » Elle ne savait si commencer par là était une très bonne idée, mais les idées s'assemblaient ainsi. « Je ne suis jamais entrée dans une église jusqu'à ce jour, car je ne m'en suis jamais sentie digne. Je ne sais pas exactement ce qui a fait qu'aujourd'hui, je suis parvenue à le faire. C'est juste, que je n'avais jamais vu d'ange sourire, vous savez, et que ça m'a fait tout drôle, parce qu'il me donnait l'impression de m'inviter à entrer, comme si quelqu'un... Quelqu'un l'avait décidé. » Elle se refusait d'utiliser le nom de Dieu puisqu'elle ne savait rien de lui, et qu'elle avait peur de dire une bêtise. Mais elle savait que le prêtre comprenait sans mal à qui elle faisait référence, en utilisant l'apostrophe de « quelqu'un ». Elle bougea un peu sur son tabouret, les mains tremblantes de celle qui se confie pour la première fois.

« Alors je suis rentrée. » Elle baissa les yeux, sentant les larmes lui monter aux yeux sans qu'elle puisse pleinement expliquer pourquoi. « M-Mon Père... Je me suis perdue, et je ne sais moi même plus ce que je fais de ma vie. Il n'y a rien sur cette terre qui me fait vivre, mis à part mes propres besoin, et je regrette un peu plus chaque jour les erreurs que j'ai faites. » Le pire restait de le dire, et de se l'avouer une bonne fois pour toute : « J'offre mon corps chaque soir à des gens dont j'ignore tout, pour un peu d'argent. Et j'ai honte, mon père, j'ai tellement honte. » Les larmes s'étaient remises à couler de plus belle, mais elle ne sanglotait plus désormais, car ce qu'elle avait sur le cœur s'extirpait enfin de sa bouche, et elle voulait aller jusqu'au bout. « S'il y a vraiment un Dieu, s'il y a vraiment quelques gens bons sur cette terre, s'il y a pour chaque être humain un but à son existence... Alors il faut que quelqu'un m'aide à le trouver, car j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. » Elle essuya timidement ses yeux, avec l'impression de s'être vidée, qu'il ne restait maintenant plus qu'un corps nue qu'était le sien, tremblant et faible, comme un appel à l'aide. « Je demande pardon pour tout. »
(c) AMIANTE




Dernière édition par Apple Eve Whitaker le Dim 22 Fév - 2:18, édité 1 fois
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Sasha-Maé Fleur Skunk

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MessageSujet: Re: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptySam 17 Jan - 1:46



LA MORT NOUS BERCERA.


Elle est silencieuse, presque trop. Tu sens toute l’angoisse filtrer à travers le peu de mots qui s’est échappé de la cabine jouxtant la tienne. Vous êtes si proches et pourtant si loin en même temps. Elle te semble si fragile, si perdue. Elle te fait penser à toi, au temps de ton arrivée ici. Quand tu as débarqué à Fantasia Hill, tu ne connaissais rien ni personne. Tu étais complètement perdu et abandonné dans un monde qui te paraissait effrayant. Dangereux. Et puis une main t’avait été tendue, comme un miracle. Aujourd’hui, c’est à ton tour de venir en aide à ton prochain. C’est à ton tour de tendre la main à cette jeune femme qui était comme un animal blessé et traqué. Combien de fois avais-tu entendu ces brebis égarées qui, pourtant, avaient peur de demander leur chemin ? Tu sens son regard qui coule sur toi, timidement. Par intermittences. Tu sens toute la réticence qui l’habite et tu souris avec tendresse. Il est parfois difficile de se laisser aller à croire en un être supérieur. Il est parfois difficile de vouloir croire en ce Dieu là-haut qui vous regarde dans le moindre de vos faits et gestes. Ça a quelque chose d’effrayant, d’angoissant. Toi-même, tu avais douté au tout début. Tu n’avais pas voulu placer tes espoirs et tes rêves dans les mains d’une personne que tu ne connaissais pas, que tu n’avais jamais vue et dont tu n’avais jamais entendu parler jusqu’à ton arrivée ici, dans ce nouveau monde. Dieu existait-il dans ton véritable univers ? C’est une question à laquelle tu réfléchis beaucoup ces derniers temps et tu n’as pas encore trouvé de réponse satisfaisante. Tu supposes que tu pourrais voir ton arrivée dans ce nouveau monde comme une épreuve de cet être céleste, une épreuve sur le chemin de la foi. Mais tu ne croyais pas, à l’époque. En vérité, tu n’avais même pas conscience de cet être supérieur qui veillait sur le monde, tout là-haut. Non, tu vivais simplement ta vie au milieu des fleurs et des hautes herbes. Tu menais ton existence sans réfléchir, tu te contentais de la présence de tes deux meilleurs amis et tu en étais heureux. Tu en étais bien plus qu’heureux. Tu ne t’étais pas posé de questions le jour où ces hommes ont piétiné votre territoire, où ils ont saccagé votre univers. Tu ne t’es pas dit que c’était injuste, que ce n’était pas mérité car vous n’aviez fait de mal à personne. Tu n’as jamais eu l’idée de te venger – tu étais trop petit, trop faible et trop peureux pour ça, de toute façon. Et aujourd’hui, tout semble comme changé. Ta vision du monde a changé, ton existence a changé. Toi-même, tu as changé. Et tout te semble différent désormais. « Vous n’êtes pas la seule à ne rien connaître de la foi, tu essayes de la rassurer alors que sa petite voix fluette tremble un peu. J’ai moi-même longtemps erré dans un monde où la religion n’existait pas. Pas pour moi en tout cas. Je n’avais pas conscience de mes croyances. Et puis, Dieu m’a éclairé de sa lumière et j’ai trouvé le chemin qui menait jusqu’à lui. » C’est ainsi que tu vois ton parcours à Fantasia Hill – une découverte inattendue, une route parsemée d’embûches qui mène à une existence supérieure. Une toute autre vite à laquelle tu n’aurais jamais pensé auparavant.

« C’est drôle, tu ajoutes avec un petit rire empli de douceur. Vous êtes la première à remarquer le sourire de l’ange. » Ta foi t’a sauvé, tu en es convaincu aujourd’hui. Tu étais perdu et seul et Dieu t’a donné la chance de changer le monde. À très petite échelle car tu n’auras sûrement aucun grand impact, mais tu sais que tu es ici pour cette raison – rendre cet univers plus beau. Si tu n’avais pas découvert la puissance de la religion, tu serais resté complètement perdu et seul. Tu aurais été malheureux. Et en entendant cette jeune femme de l’autre côté du grillage, tu penses à tout ce que tu ressentais à ton arrivée ici. Tu penses à cette peur immense qui t’étouffait, à cette angoisse qui n’en finissait pas. Il y avait cette envie de te rouler en boule, de laisser des larmes de détresse couler jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de tout ça. Il y avait ce besoin de fermer tes paupières pour ne plus voir, de te boucher les oreilles pour ne plus entendre – comme si, derrière l’écran noir de tes yeux clos, ce monde tout nouveau allait disparaître. « Alors si vous sentiez au fond de votre cœur que vous étiez invitée à entrer dans ce sanctuaire, vous avez eu raison de suivre cette impression, affirmes-tu avec conviction cependant que l’envie de lui étreindre tendrement les mains se fait sentir dans tout ton corps comme si tu espérais que cela l’apaise de sentir ton contact. Beaucoup de gens avant vous ont trouvé des réponses à leurs questions, ici. Je souhaite que cela soit votre cas également. » Au commencement du chemin de la foi, il y a beaucoup de ‘pourquoi’ qui se dressent en travers de la route du croyant. Toi-même, tu as parfois encore beaucoup de ces ‘pourquoi’ à ton esprit encore novice. Pourquoi tant de violence, pourquoi tant de misère ? Pourquoi la pauvreté, pourquoi la guerre ? En regardant le monde autour, il est si facile de se dire que Dieu n’existe pas. Il est si facile d’arrêter de croire en sa puissance divine parce qu’il est impossible de croire en quelqu’un qui laisserait son peuple mourir de faim, s’entre-tuer. Ou même se perdre dans la haine et l’indifférence. Il est si facile de douter. Et les mots de cette brebis égarée raisonnent en toi comme un vieux souvenir d’une autre vie, ils te ramènent à ce que tu étais avant – un être tout aussi perdu qu’elle. Tu as la sensation un peu étrange de comprendre ce qu’elle ressent, véritablement. Tu arrives comme à ressentir ce questionnement qui bouillonne à l’intérieur de sa tête. C’est comme si tu te revoyais, presque trois ans en arrière, alors que ce nouveau monde s’ouvrait à toi. Alors que toute ta vie venait de partir en fumée, alors que tu n’avais plus rien. Plus rien que des souvenirs et tes seuls yeux pour pleurer. Tu as été tenté de te laisser aller à ce chagrin incommensurable ; tu as été tenté de te laisser dériver sans chercher à trouver une véritable direction. Parce que c’était moins effrayant, parce que c’était plus simple. Mais grâce à Dieu, tu t’étais pris en mains et tu avais trouvé ton chemin. Comme toi, cette jeune femme venait de faire un premier pas vers le salut. Le premier pas vers une nouvelle vie qui la rendrait autrement plus comblée et plus heureuse. Une vie où tu n’entendrais pas tout ce regret dans sa si jolie voix, où tu ne sentirais pas toute cette peine à travers ses mots hésitants.

Tu as toujours été un être très sensible, avec des émotions à fleur de peau. Et c’est sûrement ce trait de caractère qui t’aide à faire preuve de tant d’empathie avec les gens que tu rencontres sur ta route. Tu ne te souviens pas avoir cédé à la colère ou à la méchanceté depuis que tu as dédié ta vie à Dieu – ni même de toute ta vie, d’ailleurs. Ce sont là des sentiments si négatifs, si vains. Ils n’apporteraient rien de bon, rien de constructif. Il n’y a que la bonté, l’amour qui soient assez forts pour triompher de tout. « Dans chaque vie, il y a une part d’erreurs, tu temporises alors que la demoiselle se perd dans sa honte et sa souffrance. Vous êtes parfaitement en droit de faire les mauvais choix, d’emprunter le mauvais chemin. S’il n’existait qu’une seule bonne version de chaque chose, comment pourrait-on apprendre ? Comment pourrait-on être sûr de savoir faire la différence entre le bien et le mal ? » Le bien et le mal, ces deux concepts paraissaient parfois si proches, si identiques. Comme entremêlés et presque indissociables l’un de l’autre. Où est la limite à ne pas franchir ? Beaucoup s’accordent à dire que cela diffère du point de vue et peut-être n’ont-ils pas tout à fait tort. Ce qu’une personne peut voir n’est pas nécessairement identique à ce que verrait une toute autre personne. La société semble reposer sur des codes sociaux et moraux qui sont très flexibles et malléables. Le concept de justice n’existe que selon la définition qu’on veut bien lui donner et, pourtant, cette définition peut différer selon les personnes. Tous ces préceptes ont été nouveaux pour toi, ils étaient des notions auxquelles tu n’avais jamais eu à penser auparavant. Et si personne n’était en droit de se tromper alors l’existence même d’un salut et de Dieu pourrait être remise en cause. S’il n’y a plus personne à sauver, à mener de nouveau dans le droit chemin, il n’y a alors plus d’utilité de croire en un être supérieur veillant de là-haut. « Vous faîtes déjà un pas vers Dieu, en sa direction. Vous prenez conscience de vos fautes, vous ouvrez les yeux sur ce qui est bien et mal, ajoutes-tu. C’est déjà avancer sur le chemin du pardon. » Tu t’es senti quelque peu mal à l’aise quand elle a avoué vendre son enveloppe charnelle à des hommes qui avaient payé pour ça. Cette idée te paraissait dérangeante. Ça ne t’empêchait pas de trouver cette voix charmante et apaisante, non ; ce qui te déstabilisait le plus était qu’une voix aussi douce, aussi menue puisse enfermer tant de peine et de honte. Tant de douleur. Tu te mords doucement la lèvre inférieure. Tu sens tes mains qui tremblent un peu sur tes genoux. Il y a comme une boule dans ta gorge et elle grossit, elle grossit. « Vous savez, mon Enfant, il est tout aussi important de vous pardonner à vous-même vos erreurs que de demander pardon à Dieu. Vous ne trouverez la paix que si vous vous autorisez à vous pardonner également. » Dans un geste presque automatique, tu tournes ton visage vers la grille qui te sépare de la jeune femme. Pendant ce qui te semble être un long moment, tu la fixes à travers les interstices, comme pour espérer la voir réellement, apercevoir son visage fin de poupée de porcelaine. Tu avales ta salive avec difficulté, la gorge sèche. « Oui, vous avez commis des erreurs durant votre vie mais vous avez pris conscience de tout ça, vous le reconnaissez, la conseilles-tu après un silence. Alors n’ayez plus honte. Faîtes de vos fautes non pas une faiblesse mais une force. Apprenez de ces méprises et devenez meilleure. Mais ne les laissez pas diriger votre présent, car vous avez encore la chance d’améliorer votre futur. Vous n’êtes pas perdue à tout jamais, vous vous êtes simplement égarée. Et vous pouvez encore vous retrouver, mon Enfant. »

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Apple Eve Whitaker

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MessageSujet: Re: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptyDim 22 Fév - 14:27


APPSHA
Et au creux de ses bras, la mort nous bercera.  
Même la fraicheur du marbre et du bois vernis de cet isoloir n'avait le pouvoir de briser le sourire qu'elle apercevait à travers la grille. Dans ce vide et ce silence religieux, dont elle ne percevait que quelques bruits de pas aux alentours, elle se concentrait sur l'écho de son souffle de son coté de la cabine, son ton posé et serin, le petit temps qu'il mettait avant de lui répondre. Elle se surprit à tenter d'en deviner d'avantage que de raisonnable, sur cet étrange prêtre dont le visage était flouté par ses immondes grilles. L'espace d'un instant, elle eut l'impression d'entendre sa voix vibrer différemment, et elle se l’imaginait un peu hésitant, ou même songeur. Cette pensée lui fit du bien et la rassura, elle se rappela brusquement que tout comme elle, il était humain. Puis elle songeait à ce dieu qu'il évoquait, cette religion dont elle ne savait rien, et ses doutes la reprirent brusquement. Elle s’interrogea sur tout ce qui l’entourait, curieuse qu'elle fut, et son cœur se creusait à l'idée de ce qu'elle comptait confesser, ce qu'elle était décidée à avouer. « Vous n’êtes pas la seule à ne rien connaître de la foi. J’ai moi-même longtemps erré dans un monde où la religion n’existait pas. Pas pour moi en tout cas. Je n’avais pas conscience de mes croyances. Et puis, Dieu m’a éclairé de sa lumière et j’ai trouvé le chemin qui menait jusqu’à lui. » La douce fut surprise par la tournure qu'avait prise la conversation, et elle se ressentit comme confesseur tout à coup elle aussi. Elle se dit que c'est une façon comme une autre de la rassurer, mais elle se demandait aussi si tous les prêtres étaient du genre à confier leurs propres expériences dans une confession. Elle n'en fut pas bien sûr, bien que dans un tel lieu, elle ne se pouvait se permettre d'être sûre de rien. Seulement, le blond avait quelque chose de touchant et de réel surtout, qui la faisait planer et la caressait à la fois. Elle l'écoutait et hochait doucement la tête, comme pour acquiescer, alors qu'il n'y a là rien à acquiescer. Elle était anxieuse, et ses mains tremblantes la distrayaient dans son discours. Pourtant elle se lança et évoqua avec naïveté le doux sourire de l'ange, qu'elle avait aperçue sur la façade imposante de l'église. « C’est drôle, vous êtes la première à remarquer le sourire de l’ange. » Le blond sembla amusé par cette anecdote, car elle entendit avec grande surprise le bruit que fit son rire lorsqu'il se laissa un peu aller. Même là, elle ne perçut aucune moquerie et n'arrivait pas à se montrer méfiante ou indifférente. De suite, elle se répétait plusieurs fois dans sa tête comme elle pouvait aimer ce rire, et le gravait dans sa mémoire pour s'en souvenir, lorsqu'elle aurait besoin de se mettre un peu de joie dans le cœur. Elle ne l'expliquait pas, mais tout ça a quelque chose d’apaisant qui la fit se sentir mieux ; bêtement, elle en oubliait la semence encore présente entre ses cuisses, naïve qu'elle était. Est-elle aussi stupide ? Non, juste bêtement idiote, et cette idiotie mêlait tendresse et espoir, dans ce moment de confession qui l'angoissait et la libérait à la fois. « C'est vrai ? Je ne l'avais jamais remarqué auparavant, lorsque je passais devant l'église. Mais aujourd'hui, il m'est apparut comme une évidence, il m'a fait du bien, ce sourire. Vous savez, on voit trop peu de gens sourire. » Confia-t-elle dans un soupir. Dans son monde en tout cas, les sourires et les attentions manquaient. Mais après tout, cela était peut-être tout à fait banal ici, elle ressemblait à ces jeunes filles de rues propulsées dans un monde de riche, découvrant avec curiosité et inquiétude les méandres d'un monde qui lui était inconnu. C'était ce qu'elle était, une pute prostituée dans un monde chaste et beau, devant un homme pur et sage, doux comme elle n'en avait jamais rencontré. Elle se laissa bercer par la voix de cet homme qu'elle vient à penne de rencontrer, et elle s'en voulu immédiatement pour ce comportement, lorsqu'elle le réalisa. Qu'est-ce que c'est que cette façon de se comporter ? Elle tente de se convaincre du mal qu'elle fait, et secoue la tête. Mais ses pensées se brisaient lorsqu'elle poursuivit son récit, et qu'elle comprenait alors que plus ses lèvres s'agitaient plus elle se dévoilait. Ce fut l'angoisse qui s'éprit alors alors de son cœur vulnérable, et des milliers de questions lui retournèrent l'esprit. « Alors si vous sentiez au fond de votre cœur que vous étiez invitée à entrer dans ce sanctuaire, vous avez eu raison de suivre cette impression. Beaucoup de gens avant vous ont trouvé des réponses à leurs questions, ici. Je souhaite que cela soit votre cas également. » Tout naturellement, les yeux brillants, elle venait poser ses doigts doucement sur la grille. Et à travers cette épaisse cloison de fer, elle pouvait sentir le souffle du prêtre contre ses doigts, qui tout comme elle, ne la quittait pas des yeux. Elle l'écoutait parler, et sa voix l’apaisait et l’inquiétait à la fois, elle qui n'était même pas capable de mettre des mots sur les questions qu'elle se posait, comment pourrait-elle en attendre des réponses ? C'était là un espoir vain, pourtant elle ne pouvait s'empêcher de l'atteindre. C'est alors qu'elle choisissait de s'ouvrir, vidant son sac malgré toutes ses réticentes qu'elle envoyait mourir en dévoilant ce cauchemar qu'était sa vie depuis trois ans maintenant. La mielleuse parlait tant qu'elle ne savait plus comment s'arrêter, elle eut même la frayeur un instant que le prêtre ait pu décrocher. Alors elle terminait, toute haletante, en s'excusant bêtement, et fermant les yeux par honte de voir la réaction de son interlocuteur devant une telle révélation. Elle se sentait vidée, et sale à la fois, comme si on l'avait laissée pour nue dans une ruelle, et cette sensation de froideur ne venait pas de l'église, mais bien de son fort intérieur. Il y eut un silence après ça, qui lui fit l'effet de dix coups de poignards dans la dos, mais elle ne flancha pas, interdite derrière ses paupières closes, et ses lèvres entrouvertes. Le sage reprit la parole, et ce fut alors une délivrance, comme une bouffée d'air pur d'entendre à nouveau sa voix s'élever dans ce confessionnal. « Dans chaque vie, il y a une part d’erreurs. Vous êtes parfaitement en droit de faire les mauvais choix, d’emprunter le mauvais chemin. S’il n’existait qu’une seule bonne version de chaque chose, comment pourrait-on apprendre ? Comment pourrait-on être sûr de savoir faire la différence entre le bien et le mal ? » Elle rouvit alors les yeux pour se remettre à le détailler, malgré les larmes qu'elle sentait lui bruler ses joues déjà usées. Sa main resta accrochée doucement à la grille, sans aucune violence ni effet d'intimidation, mais plutôt comme un appel à l'aide, un besoin de contact, et une volonté de se rapprocher. C'était mal, mais cette grille l'intimidait, autant qu'elle éloignait le blond d'elle. Elle avait besoin de sentir sa présence, car il avait quelque chose de rassurant qui lui semblait presque vital tout à coup. Elle venait à peine de le rencontrer. « Pourquoi cette part d'erreur est-elle si grande chez moi alors, mon père ? Pourquoi est-ce que je ne fais que les mauvais choix, est-ce par ce que je suis simplement idiote ou parce que je le mérite ? » Elle demandait, s'il pouvait apporter une réponse à chacune de ses questions, comme s'il savait tout. Comme une petite fille demande naïvement à son père pourquoi les gens sont blonds, roux, ou bruns ? Apple est naïve, mais idiote. Elle comprenait bien que toutes les réponses ne lui viendrait pas comme ça d'un seul coup, sur un plateau d'argent, mais elle avait besoin de soutient. Cette voix, cet homme, en était un. Ou peut-être n'était-ce qu'une illusion, comme elle l'avait toujours cru. Une simple lueur à l'horizon qui disparaitrait dès qu'on s'en approcherait. « Vous faîtes déjà un pas vers Dieu, en sa direction. Vous prenez conscience de vos fautes, vous ouvrez les yeux sur ce qui est bien et mal. C’est déjà avancer sur le chemin du pardon. » Le pardon, elle ne sait même pas clairement ce que ça veut dire. Pourtant ce terme l'attire irrésistiblement, comme une manière de relever la tête et de trouver la force de se regarder à nouveau dans le miroir. « Vous savez, mon Enfant, il est tout aussi important de vous pardonner à vous-même vos erreurs que de demander pardon à Dieu. Vous ne trouverez la paix que si vous vous autorisez à vous pardonner également. » C'est exactement ça, et elle y songeait. Cependant, elle se sait dure envers elle même. Inoffensive avec les autres, terriblement hautaine avec son propre soi. Elle a tous les défauts du monde à ses yeux. Elle se déteste pour la descente lente aux enfers qu'elle s'est autorisée de vivre, par cette faiblesse dont elle fait preuve chaque jour. Elle s'en veut car elle sait qu'elle ne sera jamais ce qu'elle voudrait être. C'est une éternelle déçue. « Vous croyez que c'est la seule manière ? Je ne sais pas si j'y arriverais... A me pardonner. » Car le plus dur ne résidait pas dans le fait de demander pardon aux autres, mais de se demander pardon à soi même. Des larmes roulèrent sur ses joues à cette pensée, comment y parviendrait elle ? Il fallait qu'elle change, il fallait qu'elle agisse pour trouver la force d'un jour sourire et être heureuse. Tout ça lui paraissait si compliqué. La tête de l'homme se tourne vers elle et croise son regard perdu et larmoyant. Elle inspirait,et s'autorisait à soutenir ce regard peut-être quelque seconde, avant de détourner chastement les yeux. Apple avait quelque chose de saint même dans son enfer, et même si tout le monde en avait conscience, et pas elle. Dexter l'avait d'ailleurs bien compris, en faisant d'elle la sainte vierge la plus désirée de son bordel, défiant quiconque de la briser même après plusieurs orgasmes consécutifs : c'était impossible. « Oui, vous avez commis des erreurs durant votre vie mais vous avez pris conscience de tout ça, vous le reconnaissez. Alors n’ayez plus honte. Faîtes de vos fautes non pas une faiblesse mais une force. Apprenez de ces méprises et devenez meilleure. Mais ne les laissez pas diriger votre présent, car vous avez encore la chance d’améliorer votre futur. Vous n’êtes pas perdue à tout jamais, vous vous êtes simplement égarée. Et vous pouvez encore vous retrouver, mon Enfant. » Alors la douce écarquille les yeux suite à cette tirade. Les larmes s'étaient arrêtées de couler tout à coup, et elle fixait la grille sans voir les yeux s'y trouvant derrière. Elle baissa les yeux, glissant ses doigts fins dans ses cheveux en soufflant, hochant doucement la tête. Il y avait là plus qu'un conseil, mais la solution qu'elle avait cherché. Si elle voulait que son cauchemar se termine, elle devait s'en sortir, et devenir quelqu'un de bien. Et pour ça, elle aurait certainement à souffrir, mais tout dépendait d'elle. Elle n'était pas devenue prostituée au hasard, mais parce qu'elle avait laissé ce fauve de Dexter la capturer comme une proie, parce que plutôt que de se battre, elle avait répondu 'oui' du bout des lèvres. Telle était la vérité, aussi dure était-elle à réaliser. Elle referma les yeux en soufflant, elle se sentait comme un pantin auquel on avait coupé une corde. Tout était entre ses mains. Étrange, elle se leva et sortir du confessionnal en déglutissant, s'adossant à sa paroi extérieure et se laissant glisser contre celle ci, elle se retrouva les fesses au sol, recroquevillée contre elle même. Pourtant ses yeux fixaient les hauts plafonds de l'église, vide. Elle souffla, mordillant sa lèvre. « Comment me pardonner ? Comment me libérer de tout ça ? Comment devient-on quelqu'un de bien ? » Souffla-t-elle à voix haute, en réfléchissant à cette toute nouvelle question, qui deviendrait désormais un but nouveau.
(c) AMIANTE


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Sasha-Maé Fleur Skunk

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J'ai posé bagages ici le : 15/11/2014 Jouant le rôle de : la mouffette – fleur. #teambambi. Nombre de messages : 64 On me connait sous le pseudo : olympe. Un merci à : tearsflight (ava) hedgekey (signa) wild heart. (code rp). Je suis fier(e) de porter l'avatar de : sam claflin.
MessageSujet: Re: (appsha) la mort nous bercera. (appsha) la mort nous bercera. EmptyDim 15 Mar - 13:25



LA MORT NOUS BERCERA.


Sa fragilité est touchante, attendrissante. Il y a ce quelque chose chez elle qui t’émeut. Elle te rappelle ta propre innocence, cette innocence qui te berçait quand tu vivais encore dans la forêt parmi tous ces animaux qui étaient autrefois ta famille. C’était une sensation agréable que de te sentir appartenir à un endroit, à un moment de l’histoire. Et puis tout s’était terminé, sans que tu ne saches pourquoi. Tu n’avais plus de monde, plus de famille. Plus d’histoire. Tout était alors à reconstruire. Et ça avait été quelque chose d’effrayant pour toi. Toi qui n’étais autrefois qu’une petite mouffette sans vraiment de courage. Pendant un temps, tu as été perdu. Tu as erré. Et tu t’étais posé toutes ces mêmes questions qu’elle. Des pourquoi et des comment, sans réponse aucune. Parce qu’il n’y avait pas de réponse, personne n’avait les réponses exactes. Ton arrivée à Fantasia Hill reste un mystère entier encore aujourd’hui et tu as appris à accepter ce fait. Cette réalité. Telle était ta vie désormais. Ton existence – un jeune homme dans le chemin et la lumière de Dieu. Peut-être était-ce tout ce dont cette jeune femme avait besoin : un guide. Quelqu’un qui la conduise sur le droit chemin, qui lui fasse retrouver sa route. Elle t’avait été envoyée, il y avait une raison à tout cela. C’était une autre signe de ton Dieu qui te disait que tu devais l’aider, qu’elle n’était qu’une autre brebis égarée, que sa vue était brouillée. Elle ne voyait pas encore, pas assez. Elle était comme toi, à ton arrivée – aveugle. Elle n’a pas encore vu cette lumière qui donne enfin tout son sens à une vie qui n’était auparavant qu’une série de luttes et de batailles interminables. Il y a dans sa voix une fatigue si immense que sa jeunesse semble flétrir comme une simple fleur au soleil. Son souffle s’écourte trop vite, trop brusquement. Elle est comme tous ces gens qui s’épuisent à chercher quelque chose dans leur vie sans savoir quoi exactement. C’est comme se retrouver pris au piège et se débattre dans des sables mouvants – plus on lutte, plus on s’enfonce. « Si l’on voit si peu de gens sourire c’est parce qu’il est parfois difficile de vivre dans ce monde, tu réponds avec sagesse, le regard un peu perdu dans le vague. C’est même le plus difficile, en réalité. On pense que la douleur, la mort sont terribles. Mais vivre, vivre parmi tous ces gens est encore pire. » Parce que c’est une guerre perdue d’avance, parce que c’est un combat où l’on part perdant. Notre naissance ne mène qu’à une mort certaine et tout ce que l’on accomplit entre temps s’efface lorsque s’éteignent nos paupières. À notre dernier souffle, il ne restera que les souvenirs dans la mémoire des gens. Des souvenirs qui vieilliront, qui s’effaceront avec le temps. Et tu en es conscient. Tu sais que tout ce que tu auras fait de ta vie ici ne sera plus qu’une vague image trop usée dans quelques temps ; toutes tes tentatives pour rendre ce monde meilleur sont totalement vaines. Mais tu veux le faire quand même, tu veux donner de toi à ce monde étrange qui n’est pourtant pas vraiment le tien – parce que c’est ce pour quoi tu es fait aujourd’hui. C’est Dieu qui te l’a dit.

Il y a tant de détresse dans ses mots, sa voix. Il y a même son aura qui semble hurler de lui venir en aide. Elle est si près et si loin en même temps, comme si tout un monde vous séparait. Et ce n’est pourtant qu’un morceau de bois, une grille. Sans ça, tu pourrais tendre la main et la toucher. Enlacer ses doigts, les serrer fort avec les tiens et lui dire qu’elle ne doit pas avoir peur. Qu’elle n’est plus seule, qu’elle est en sécurité désormais. Mais tu ne peux pas. Tu n’as pas le droit – tu crois. Tu es de ton côté de la grille et il y a pourtant tout cet espace qui vous sépare. Tout ce vide entre vous. « Il arrive parfois que l’on se perde en chemin, temporises-tu avec douceur alors qu’elle semble se rendre coupable de beaucoup. Nous ne nous connaissons pas depuis très longtemps mais, à vous entendre, vous ne semblez pas être une personne qui mérite de souffrir ou qui fait du mal intentionnellement. Ne vous blâmez pas tant, mon Enfant. Donnez-vous une chance de prendre les bonnes décisions. » Ce monde était parfois si étrange, si incompréhensible qu’il était difficile de savoir quoi penser, quoi choisir. Tu en as vu, des personnes qui ont fait des erreurs. Des égarés qui veulent retrouver leur chemin. Mais c’est peut-être la première fois que tu sens le poids de la culpabilité dans la voix de l’un de tes disciples. Il y a tant de remords dans ses mots que tu pourrais presque sentir cette lourdeur sur ta propre poitrine, cette noirceur dans ton cœur. Et ça semble si difficile à vivre, si difficile à supporter. Ses doigts s’accrochent à la grille et tu ne peux pas t’empêcher de les fixer sans pouvoir t’en détacher. Il y a comme un sentiment de frustration qui te tord l’estomac, trop douloureusement. Parce que tu aimerais être près d’elle, être là pour serrer sa main et lui dire que tout ira bien. Est-ce que c’est mal ? Est-ce que c’est mal de tellement vouloir ce contact physique entre vous, comme si tu avais la sensation que tu en mourrais si tu la laissais partir sans avoir pu effleurer sa peau d’ivoire même du bout des doigts ? Probablement. Tu n’es pas censé désirer, tu n’es pas censé vouloir. Tu as renoncé à tout ça le jour où tu as compris que ta vie lui était dédiée, entièrement dévouée. Et à trop vouloir aider cette parfaite inconnue, tu te perds dans des sentiments qui te chamboulent. Qui te laissent comme une pointe dans la cage thoracique, qui te laissent avec un souffle bien trop rapide. C’est si vain de ta part de te croire tout puissant, de te penser à la hauteur. De vouloir tant aider ton prochain. Tu as conscience que tout ça ne part que d’un bon sentiment mais tu es en train de mal faire, de mal agir. « Vous devez déjà comprendre que vous n’êtes pas responsable de tous les malheurs sur Terre, réponds-tu. Cette culpabilité que vous vous infligez comme une punition est un véritable poison. Elle finira par vous étouffer si vous n’acceptez pas le fait que vous n’êtes pas coupable de tout. » La culpabilité est quelque chose de lourd à porter chaque jour. Ça vous empêche de vivre, ça vous embrume l’esprit. Et perdu dans ce sentiment dévastateur, il ne reste plus rien que ce brouillard épais dans lequel on rend son dernier souffle. Lentement. Tu as expérimenté ce sentiment. Parce que tu te pensais responsable de la disparation de tes deux meilleurs amis, parce que tu n’arrivais pas à les retrouver, parce que tu continuais ta vie sans qu’ils ne soient à tes côtés. Combien de fois t’es-tu senti coupable de sourire, d’être heureux sans eux ? Trop. Beaucoup trop de fois et tu avais eu mal. Tellement mal de les oublier. Leur souvenir s’effaçait, petit à petit, et tu te haïssais pour ça même si ce n’était pas vraiment ta faute. Même si tu ne pouvais pas t’arrêter de vivre tant que tu ne les aurais pas retrouvé – ils ne le voudraient pas.

Un mouvement de l’autre côté attire ton attention et tu la regardes quitter le confessionnal. Pendant un instant, tu restes immobile. Tu hésites à la rejoindre, là, dehors. Ce serait comme donner une dimension plus réelle à ce que vous étiez en train de vivre là, dans le secret de cet endroit de pardon. Tes mains s’agitent, tu l’entends de l’autre côté du lourd rideau de couleur. Sa voix est fluette, elle tremble encore un peu. Alors tu te lèves et tu passes timidement ta tête à l’extérieur. Tu restes un temps à observer la jeune femme. Elle te semble encore plus belle, plus fragile aussi que tu ne l’avais imaginé auparavant. Elle ressemble à un ange, dans sa peine et sa fragilité. Déglutissant, comme gêné de tes propres pensées, tu finis par venir t’asseoir au sol, à côté d’elle. « Vous avez déjà la force de reconnaître ces erreurs que vous avez faites, de vous en repentir, c’est plus que certains ne font dans toute une vie, vous savez, tentes-tu de l’apaiser avec un sourire dans la voix. Je ne sais pas si ce que je vais dire va pouvoir vous aider à trouver votre chemin mais je peux vous proposer quelque chose. Je pense que vous avez besoin de vous fixer un but à atteindre, pour vous redonner courage et continuer à avancer malgré les difficultés. » Il ne faut parfois qu’un petit quelque chose, un rien du tout pour que l’existence s’éclaire sous une toute autre lumière. Tu as été perdu, toi aussi. Tu as eu besoin d’un guide, d’une route sur laquelle refaire ton chemin. Mais cette réalité est dure et si différente de celle où tu vivais avant. Et tu es si seul. Tu étais seul. Jusqu’à ta rencontre avec le Père qui a été comme un véritable sauveur. Il a été la réponse à tes prières et ce dont tu avais besoin depuis que tu t’étais éveillé dans ce nouveau monde. « Je fais partie de plusieurs associations caritatives, je suis bénévole à la soupe populaire, dans un magasin de fleurs et parfois même dans les hôpitaux ou à l’orphelinat, tu t’expliques. Ça m’aide énormément à vivre dans un monde parfois trop dur ou trop violent. J’aime me sentir utile pour ceux qui en ont besoin, voir le sourire des enfants ou la reconnaissance de ces gens qui n’attendaient qu’une main tendue est quelque chose de très important pour moi désormais. Ça m’aide à me lever chaque matin. » Te dire que tu viendras en aide à quelqu’un dans la journée est un véritable moteur. C’est comme te fixer un but à atteindre, des missions à remplir. Et le soir, lorsque tu te mets au lit après une longue journée bien remplie et que tu peux te dire que tu as été utile, alors tu te sens mieux avec toi-même. Tu peux te dire que ta présence ici n’est pas vaine et que tu auras aidé à améliorer un univers qui se perd. « Aider autrui m’aide moi-même. Ça m’aide à avancer. Et peut-être, alors, que ça vous aidera à comprendre que vous pouvez être quelqu’un de bien, que vous êtes déjà quelqu’un de bien. Une bonne personne. Et pendant que vous tendrez la main à tous ces gens, vous oublierez toutes ces mauvaises pensées qui vous habitent. Vous vous sauverez. » Elle oubliera cette vie vide de sens, elle oubliera cette culpabilité qui l’étouffe petit à petit. Elle oubliera ses erreurs. Et elle se sentira bien. C’est ce que tu ressens, toi, chaque fois. « Alors, vous voudriez m’accompagner ? Il n’est pas trop tard pour vous laisser une chance de retrouver votre chemin. Vous n’êtes pas damnée mon Enfant, juste égarée. » Et rien n’est immuable lorsque l’on a la volonté de changer.

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