Difficile de vous conter ma vie, moi je n'ai pas été enfermé dans une tour jusqu'à mes 18 ans, je n'étais ni animal au pelage doux, ni une indienne tombé amoureuse d'un homme blanc, ou encore moins une sirène. Ma vie n'est guère passionnante aussi, je vais essayer ne pas trop vous ennuyer en vous la racontant.

Je m'appelle Leila Zoey Emerson. Leila en hommage à ma grand mère parti un peu trop vite de ce monde et que je n'ai pas eu l'occasion de connaître, Zoey parce qu’apparemment mon père adorait ce prénom. J'ai actuellement vingts cinq ans et vous décrire tout ce qui s'est passé jusqu'à présent dans ma vie ce serait d'un ennui extrême. Je suis une fille unique qui a toujours été gâtée et choyée par ses proches. Pas de problème majeur ni quoique ce soit d'autre, j'ai grandit simplement dans une famille qui ne manquait pas de moyen, ni d'amour. J'avoue que j'aurais grandement apprécié avoir un frère ou une sœur pour me tenir compagnie, mais cela ne s'est jamais fait. Tant pis, ce n'était pas bien grave, à coté de ma famille j'avais mes amis et cela me suffisait amplement.

Lentement et sûrement je me suis construit ma vie. Je ne savais pas trop où j'allais, j'étais simplement que mon violon ne me quitterait pas. Depuis toute jeune je pratique de cet instrument. Au début ce sont mes parents qui ont insisté pour que je prenne des cours, moi je ne pensais qu'à courir, dévaler les escaliers à toute vitesse, ou de me rouler dans l'herbe. Autant dire que de me retrouver enfermé avec un professeur m'a bien changé. C'est ainsi que j'ai découvert la détermination, le travail. Des valeurs importantes pour moi je le reconnais, elles le sont d'ailleurs peut être trop, je devrais sûrement apprendre à lâcher prise de temps à autre. Enfin quoiqu'il en soit, des années plus tard, j'ai décidé de faire de mon violon mon gagne pain. Je voulais vivre de ma passion, je voulais faire vibrer les gens, leur faire ressentir tout ce que je pouvais garder au fin fond de mon être. Il fallait que cela sorte et c'est au travers de la musique que je parviens à m'exprimer au mieux. C'est tellement plus fort que de simples mots... Je me suis donc orientée vers ce domaine, j'ai intégré un conservatoire bien réputée et en suis ressortie plus forte que jamais. Bien sur je reconnais que la vie d'artiste à ses hauts et ses bas, il m'arrive de jouer dans la rue par exemple. Cela dit c'est peut être l'un des endroits où je préfère partager mon art, même si il y a parfois de l'indifférence de la part des passants, la plupart s'arrêtent un instant pour m'écouter, m'encourager, m'accorder un instant de leur temps, me sourire.

D'ailleurs cela me fait penser que c'est ainsi que j'ai rencontré Stefan. Je jouais comme à mon habitude dans la rue, en face du Lovely Tea plus précisément. Les passants s'arrêtaient pour m'écouter, lui est sortie de son lieu de travail pour je ne sais quelle raison. A la fin de ma petite improvisation, il est gentiment venu m'aborder. Nous avons bavardé un instant avant que je ne lui propose de m'accompagner à la boulangerie pour grignoter quelque chose en sa compagnie. Il a accepté et c'est comme ça que s'est déroulée notre première rencontre, moi qui passait un agréable moment, j'ai du le laisser filer lorsqu'un de ses collègues lui a rappelé ses propriétés.
Par la suite on s'est revue plusieurs fois, c'est tout naturellement que je lui ais donné mon numéro de téléphone, c'était tout de même plus simple que de me rendre au Lovely Tea pour le voir ! Et puis je dois bien avouer que je m'attachais à lui.... Probablement trop. Peu importe l'endroit ou notre activité, le temps passait à une vitesse affolante en sa compagnie. Je ne sais où cela nous conduira. A vrai dire je ne préfère pas savoir. Je préfère me laisse porter par les évènements, pas la peine de trop penser. Vivre c'est le plus important. Et qui vivra verra bien ce qui arrivera avec cette histoire.