Je n'avais pas dormi de la nuit, mon tour de garde étant le mien, je devais rester à l'hôpital durant 48 heures. La nuit m'avait parue des plus longues, surtout avec l'arrivée d'un pauvre malheureux qui n'était pas au meilleur de sa forme. Touché trois fois à l'abdomen par balle et une commotion cérébrale en plus, je savais que ce cas allait me donner du fil à retordre. Heureusement je n'étais pas la seule à m'en occuper, nous étions plusieurs médecins dans l'espoir de le remettre sur pied le plus rapidement possible. Le cabinet d'avocat de notre patient nous avait contactés dans la matinée, nous signalant la venue d'un avocat, il devait réunir assez d'information pour mener ce dossier devant la justice et ainsi faire payer à l'agresseur ses actes.

Je me trouvais à la cafétéria à boire un café pour essayer de me réveiller, lorsque mon bipper sonna. Un numéro d'urgence venait de s'apparaître, il s'agissait de mon fameux patient, bon sang que lui était-il arrivé ? Ne prenant pas la peine de terminer mon café, je partis à toute vitesse vers la chambre de ce dernier et entra sans prendre la peine de frapper. Une infirmière se trouvait déjà sur place à lui administrer les soins nécessaires. Etant son médecin, j'avais été contacté d'office, consultant rapidement son dossier médical pour connaitre la précédente dose de médicament, je devais faire un choix vite pour essayer de redresser la situation. Le malheureux commençait à s'étouffer, il fallait l'intuber au plus vite. Un autre élève fit son arrivée dans la chambre pour me prêter main forte. Le patient finit par perdre connaissance, c'était le moment où jamais. Je pris place à la tête du lit et fit pencher légèrement la tête du patient en arrière pour faire glisser la sonde pour lui permettre de respirer de nouveau. Heureusement la manœuvre avait été simple, la trachée de ce dernier bien dégagé, je n'avais rencontré aucun obstacle, je pouvais désormais souffler et me calmer...

Dans la précipitation je n'avais même pas fait attention qu'il y avait quelqu'un dans la chambre. Il fallait dire que ma priorité était de le sortir de ce mauvais pas, chose faite désormais, j'allais pouvoir l'aborder et ainsi savoir de qui il s'agissait.

▬ Je vous prie de m'excuser pour ce qu'il vient d'arriver, assister à ce genre de scène ne doit pas être très facile, mais vu l'ampleur de la situation, nous ne pouvions pas perdre une minute. J'imagine que vous êtes son avocat ? L'agence nous a téléphoné ce matin pour nous avertir de votre arrivée. Venez avec moi.

Pendant ce temps, l'infirmière et l'interne s'occupait des constantes du patient. Nous sortîmes de la chambre et nous dirigeâmes dans un lieu un peu plus calme, où personne ne pourrait écouter notre conversation. Cette dernière étant privée et dans le cadre d'une affaire policière, il ne fallait pas qu'elle soit écouté par n'importe qui. Je tendis ma main vers l'homme et me présenta.

▬ Je ne me suis pas présentée, je suis le docteur Sullivan et c'est moi qui m'occupe de votre client.

Encore un peu sous l'émotion, ma main tremblait légèrement, je ne m'étais pas encore remise de ce coup de stresse.

Désormais au calme, nous pouvions aborder le coeur du sujet et ainsi passer aux présentations. J'étais soulagée de voir que le malheureux avait réussi à s'en sortir même s'il s'en était fallu de peu. La convalescence allait s'annoncer douloureuse, mais pas impossible. Je n'étais pas du genre à laisser mes patients de côtés, je les accompagnais du début à la fin et qu'importe la durée. Généralement mes collègues me reprochait mon côté trop "proche" de mes patients, mais pour moi s'était une évidence ...
Il n'y a pas grand-chose qui me fait peur, madame. Oui, je suis son avocat et je suis content d'apprendre qu'ils vous s'ont donner un coup de téléphone. L'avocat avait l'air de connaitre ce genre situation et c'était bien mieux ainsi, pas besoin de parler du protocole etc ... tout le monde savait à quoi s'en tenir, c'était bien mieux ainsi. Recevoir trois balles n'était pas anodin et cela était mêlée à une affaire des plus sérieuse. J'allais faire mon possible pour leur venir en aide, même si ma participation reste des plus limitées. Après l'extraction des balles, je peux assurer avec certitude que ces tirs avaient été tirés à bout portant vu l'ampleur des dégâts, donc pas d'accident, mais bien un meurtre avec préméditation, ce qui n'arrangeait en rien les affaires de mon patient.

▬ Si je peux vous aider dans cette affaire, je serais ravie de le faire. Déjà cela n'a rien à voir avec un accident ou autre, c'était bien une tentative de meurtre d'après l'ampleur des dégâts causés par ces balles.

Je m'étais donc présentée et après l'annonce de mon nom, le comportant de l'avocat changea subitement. Ce dernier m'observait avec instance, ce qui n'était pas naturel. Il ne se comportait pas de façon normale et cela m'intriguait légèrement. « Sullivan ? C'est drôle parce que mon nom famille est Sullivan aussi. Je m'appelle Mufasa... » C'était donc ça, il portait exactement le même nom que moi. Je commençais à rire, ne m'attendait pas du tout à ce revirement de situation.

▬ Le monde est vraiment petit n'est-ce pas ? Ce sont des choses qui arrivent régulièrement. De nombreuses personnes portent le même nom sans pour autant être de la même famille et croyez-moi, je sais exactement de quoi je parle.

Seulement je n'avais pas fait attention à la fin de sa phrase. Mon cerveau étant légèrement ralentit par le manque de sommeil, je n'avais pas relevé ce qu'il m'avait avoué. Seulement après plusieurs secondes et surtout face au regard toujours aussi perturbant que l'avocat me lançait, l'information finit par atteindre mon cerveau, comprenant qu'il ne s'agissait pas d'un simple hasard.

▬ Vous avez bien dit Mufasa ?

Après tout, peut-être avais-je rêver, il n'avait pas dit Mufasa, mais un autre nom, en ce moment la fatigue me fait faire des choses des plus loufoques, donc je préférais redemander au cas où ... Si c'était vraiment le cas, j'allais avoir besoin de vacances et au plus vite.

Mufasa, ce nom résonnait encore dans ma tête. C'était tout simplement impossible. Comment cela pourrait l'être de toute manière ? Non je devais être en train de délirer, où peut-être même étais-je en train de dormir et que je n'allais pas tarder à me réveiller. Mufasa n'était pas un nom commun, voir pas du tout, donc les chances étaient vraiment minimes pour que cela soit une simple coïncidence, mais je ne pouvais imaginer que ce qui était en train de se dérouler devant mes yeux, était réel. Seulement lorsque l'homme se prénommant soi disant Mufasa pris la parole pour affirmer une fois encore que je ne devenais pas folle, là je ne pouvais qu'y croire, mais mon esprit me dictait le contraire, lui aussi abasourdie pour cette soudaine révélation. "Oui, mon prénom depuis ma naissance et je peux même te montrer une pièce d'identité..." Que pouvais-je faire d'autre ? Il avait l'air si sincère, mais après tout peut-être bien qu'il s'appellait Mufasa mais n'avait rien à voir avec notre ancien monarque, une pure coïncidence.
J'étais incapable d'ajouter quoi que ce soit, me contenant de le regarder, complètement abasourdie. Si je venais à lui poser des questions pour savoir si mes questions étaient bien fondées, je risquais de passer pour une folle, mais d'un côté je ne pouvais passer à côté de cette occasion, sinon je m'en voudrais toute ma vie et surtout je devais le faire pour Simba. Imaginons une seule seconde qu'il s'agisse bien de Mufasa ?? Non s'était impossible, comment ????
« Et je peux te demander ton prénom si ce n’est pas trop personnel ? Parce que si tu veux qu’on travaille ensemble, je me dois de connaître ton prénom… » Un long silence venait de prendre place étant donné que j'étais incapable d'aligner deux mots à la suite, l'homme en face de moi l'avais fait à ma place.

▬ Nala ...

J'attendais une réaction de sa part, s'il s'agissait vraiment de Mufasa, le simple fait d'entendre mon nom lui ferait tilt c'est pourquoi j'inspectais avec attention sa réaction. Au fond de moi j'étais en train de m'imaginer un grand nombre de scénario. Si Mufasa était vraiment vivant je n'osais même pas imaginer la réaction de Simba et Sarabi ...
Après réflexion, je finis par me souvenir d'une conversation que j'avais eue avec Simba et ce dernier m'avouait le retour de Zira. Si cela avait fonctionné avec Zira, pourquoi pas avec Mufasa. Non il y avait beaucoup trop de coïncidence, au fond de moi je savais qui était enfance de moi. En tout cas j'avais encore l'espoir d'y croire.

▬ Ce n'est pas possible, c'est vraiment vous votre majesté ?

Si ce n'était pas lui, j'allais surement passer pour une folle, mais qui ne tente rien n'a rien et je pourrais également mettre cela sur le coup de la fatigue, donc je n'avais rien à perdre.