(Un homme libre ~ La planète au trésor) ▽There's nothing holding you back, it's your life and it belongs to you, if you want to be a free man...

Le voilà enfin, le week-end que j'avais tant attendu. Deux jours tranquille avec pour seule compagnie John, ça m'avait manqué et j'avais presque sauté de joie lorsqu'il me l'avait proposé. On avait besoin de se retrouver seuls tous les deux, peut-être que ça nous permettrait de clarifier les choses ou au contraire de les rendre encore plus ambiguës... Pitié, sortez-moi de là ! Cependant, tous mes tourments s'en allèrent bien vite en le voyant arriver, mon sac à dos sur l'épaule, je le suivis sans hésitation. Le trajet fut silencieux mais agréable, la complicité régnait et j'adorais ressentir ça. Contrairement à lui, je n'en avais pas marre de la ville, je m'émerveillais toujours de toutes les choses qu'avaient pu inventer l'Homme et je chérissais plus que tout ce monde où enfin je pouvais faire ce que je voulais, être indépendante et surtout libre ! Une fois arrivés, nous sortîmes de la voiture et nous nous mîmes en route pour nous trouver un coin à nous. John avait mis un point d'honneur à ce que nous n'allions pas dans un camping, payant qui plus est et j'étais tout à fait d'accord avec lui, les hommes pensaient trop à l'argent, c'était bien un de leurs gros soucis. Alors que j'observais les alentours, époustouflée par la beauté des lieux, la remarque du jeune homme me fit lever les yeux vers lui. En effet, il était bien à quelques mètres en avant de moi et son chien le suivait fièrement en trottinant comme si, pour une fois, il était heureux de ne pas être celui qu'on appelait parce qu'il était à la traîne. Je tirais la langue à John et repris une marche plus rapide pour le rejoindre : « Est-ce interdit d'observer ce magnifique endroit ? Je ne crois pas ! Prends donc le temps de regarder ce qu'il y a autour de toi, on est pas pressé, hein Jamy ? » Comme pour confirmer mes dires, le chien aboya et je me mis à rire, lui lançant un clin d'oeil complice. Nous arrivâmes en haut d'une montée et le souffle coupé par la beauté des lieux, je fixais ce petit lac sorti de nulle part avec des étoiles dans les yeux comme le Chat Potté, vivi ! Je pris John par la main et l'entraînais dans mon sillage, Jamy sur nos talons, sans me soucier d'un quelconque danger. Dans mon ancien monde, je n'étais qu'un traîneau et je ne connaissais rien d'autre que le Pôle Nord et le monde des humains, je faisais très peu d'expéditions et je n'avais jamais rencontré toutes les bêtes qu'il avait bien pu affronter mais ici, je doutais qu'ils y en aient, c'est pourquoi je n'avais pas pris la peine d'attendre plus longtemps pour dévaler cette pente. Une fois arrivée en bas, un peu essoufflée, je contemplais l'endroit, le trouvant parfait pour notre petit séjour. Je posais mon sac, prête à sortir la tente pour la monter quand la réflexion de John m'arrêta dans mon geste, je souris de toutes mes dents et me redressais : « Après tout, c'est toi l'Homme, se serait plutôt à toi de t'occuper de ça ! » Me moquais-je gentiment mais je crus bon d'ajouter : « Néanmoins, je ne voudrais pas que tu crois que je suis dépendante de toi alors je vais m'en charger, femmelette ! » Et sur ces mots, je me mis au travail, rapidement les bouts de toiles et de morceaux de fer qui ne ressemblaient à rien, prirent forme et en moins de deux, une superbe tente se tenait entre nous deux. Je fixais le fruit de mon labeur, satisfaite, et entrais à l'intérieur pour ranger mon sac et celui de John. J'avais l'habitude de faire ça surtout depuis notre voyage au Mexique et ce dernier avait catégoriquement refusé que je dorme à l'hôtel pour des raisons semblant évidentes mais qu'il n'avait pas voulu partager avec moi malgré mon insistance. Je ressortis, toute fière avec mon sourire habituel aux lèvres et me plantais devant lui : « Alors, que veux-tu que nous fassions maintenant ? »