Perdue dans des pensées qui lui appartenaient, souvenirs de "L'au-delà", amenant sensations de culpabilité dévorante, Nana, renouvellement appelée Alyssa, se tenait debout, juste devant la table de la cuisine, un paquet de chips dans la main. Elle venait de le sortir d'un des sacs plastiques et elle aurait dû le ranger dans un des placard en bois. Là, tout de suite. Mais, Dieu seul savait pour quelle raison, elle ne pouvait détacher son regard du mur jaune au papier-peint décrépie. Ses idées passèrent par ses souvenirs de garde-d'enfant, puis par cette nuit qu'elle avait passer seule, dans ce jardin, après avoir récemment observer ses enfants s'envoler par la fenêtre avec un lutin vert. Finalement, elle erra sur le chemin long et douloureux qui menait à son réveil en tant que "vivante". Et, elle en arriva à la seule conclusion, étonnamment stupide, qu'elle devait refaire la décoration de sa cuisine. Ou bien même de sa maison en entière. Elle pensa à ses émissions qui passait parfois à la télé, mais, revenue à la raisons, se rendit compte que faire venir une inconnue pour explorer les recoins de sa maison, elle, un ex-chien-Disney, ne serait pas une idée très lumineuse.
Ce fut un petit cris aiguë provenant de la chambre nouvellement habitée par la nouvelle habitante qui la tira du long et ambigu chemin de son imagination. Un sourire étira ses lèvres. Après une semaine entière de solitude massacrante et déprimante, qui avait manquer de lui coûter sa santé mentale, elle avait enfin trouver de quoi couper court à sa souffrance. Une jolie rousse, d'à peine la majorité, qui cherchait un appartement et réveillait un côté très protecteur, voir maternelle, chez l’aînée. C'est pour cette raison que, ce matin-là, elle s'était précipitée faire des courses. Elle se sentait revivifiée par la présence de cette jeune fille. Elle n'était pas seulement le retour de son assurance perdue - sans amis, sans famille et sans travail - mais aussi une raison de faire de la vraie et bonne cuisine, comme elle l'aimait - et non plus ces plats surgelés ou ces restes à réchauffés au micro-onde.
« J’ai fini ! »
Alyssa sursauta, elle n'avait même pas entendue la petite Merida se faufiler derrière elle. Elle lui offrit un grand et beau sourire, amusée par l'attitude "adolescente" de celle-ci, et heureuse de la savoir officiellement installée.
« Heureuse ? J’espère que l'endroit te conviens ? »
Aly' fourra le paquet de chips dans un placard et entreprit de ranger le reste des aliments.
« Encore merci de m'accepter ici hein. C'est vraiment gentil, je veux dire, au moins comme ça je suis pas seule. Puis, moi, seule dans un appartement, ça peut rien donner de bon, on aurait tous eu à y perdre, tu sais ! »
La rouquine rigola et répondit : « Oh mais c'est toi qui me rend un service ! Je te parle même pas de ma vie en solitaire moi ! »
Elle tritura, sans s'en rendre compte, le petit coin d'un des sacs transparents. Sa vie en solitaire, c'était bien pire que celle de n'importe qui. Elle ne pouvait la supporter.
« T'as des pommes ? »
La jeune femme prit une pomme et la lança en direction de la plus petite, avec un grand sourire des plus amicaux.
« Attrape ! »