C’est sous une pluie cristalline et un printemps à peine débuté que tu as vu le jour, au cœur de la forêt à l’abri des regards indiscrets. A ta naissance aucun animal n’est venu t’accueillir contrairement au petit prince, pourquoi l’auraient-ils fait ? Seule la chaleur de ta mère t’a entouré ce matin-là et à l’époque c’est tout ce qui importait. A dire vrai, cette période dura fort longtemps même si elle te parait si lointaine, les joies de l’enfance, de l’insouciance. Deux faons innocents voilà ce que vous étiez Bambi et toi, enfin trois car Ronno venait souvent pointer le bout de son museau lui aussi, bien qu’il n’était pas toujours de la plus agréable compagnie il faisait également parti du troupeau. Les journées étaient faîtes de jeux avec les habitants de la forêt, c’est ainsi que tu as fait la connaissance de Bambi, près d’un étang, il était surprit et apeuré, terriblement timide vraiment attendrissant, sa gêne à provoqué tes rires ce jour-là et lorsque tu fermes les yeux tu peux presque encore voir la mine renfrogné qu’il affichait. Tu étais un brin moqueuse mais surtout curieuse, dans l’impatience de te faire un nouvel ami. Tu ne savais pas alors qu’il deviendrait ton monde et disparaitrait avec lui aussi soudainement qu’il était apparu. Les saisons défilaient et avec elles s’en allaient tes tâches de faon, laissant place à toute la grâce d’une biche. Nouvelle apparence, nouvelle autonomie, nouveau printemps. Il y eut la saison des amours puis de bien plus sombres événements, les hommes s’enfonçaient de plus en plus loin dans la forêt vous forçant à prendre la fuite, ils n’apportèrent pas uniquement chiens et fusils cette-fois là mais aussi destruction. Les flammes consumèrent tout sur leur passage, tu manquas de perdre les tiens dans cet incendie. La race humaine, un vrai fléau pour cette planète et les autres espèces qui y vivent. Pourtant après la pluie le beau temps ? C’est cela que l’on dit n’est-ce pas ? Tout est relatif car cette paix retrouvée te fut enlevée si vite, si vite…Bonheur, instants fugaces, lumière étincelante venue des cieux qui disparaît en un éclair.

Et puis tu es arrivée ici. Ici dans ce rien, ce vide, ce néant. Non, en fait c’est pas du néant mais du superflue. Trop de bruits, trop de lumière, trop d’agitation. Un vacarme immense et sans fin. T’étais perdue, esseulée, désemparée, désincarnée. Tu n’avais plus tes repères, tu étais seule dans cet amas d’immondices. Tu ne te reconnaissais même plus, suspendue sur ces deux longues guibolles, à l’image de ceux que tu haïssais, que tu craignais, ces êtres sans âme et conscience, ces chasseurs, ces voleurs d’innocence. Impossible de sautiller tu étais obligée de marcher, mais comment même tenir debout quand tout n’était plus que ténèbres, désillusions ? Tu avais tout, puis tout perdu, sensation de bonheur oublié qui te faisait écho douloureusement. Cette plénitude t’avait quitté sans que tu n’aie la possibilité de la rattraper. La chute avait été brutale, plus que brutale. Elle t’avait achevé sur le coup. Tu t’es heurtée au milieu de la route à ces voitures folles, ces klaxonnes qui t’agressaient les tympans, ces gens grossiers et agressifs qui te hurlaient dessus. Ils voulaient que tu t’en ailles. Désorientée et apeurée, aux aguets. Alors tu es partie. Tu as retrouvé ta forêt, pas ta forêt une forêt. C’est là que tu as percuté, que tu as réellement compris l’étendu des dégâts. T’as inspecté ta chair, tes poils disparus, cette longue crinière sur ta tête, t’as essayé d’émettre un son mais c’est une voix qui est sortie de ta gueule, non point ta gueule mais ta bouche. Tes mains tremblaient, tout ton être tremblait, telle une feuille, une brindille prête à se rompre. Puis c’est apparu à toi comme une évidence. Ils n’étaient plus là, eux tous, ceux que tu avais connus, aimé. Et lui, il n’était plus là. Tu l’as cherché dans cette forêt, derrière chaque arbre, près de chaque source d’eau, entre chaque buisson mais tu étais seule ici. Désespérément et irrémédiablement, seule. Tu t’es effondrée. Au milieu des fleurs rougeoyantes au couché du soleil. Une fille à genoux qui mordait sa main dans l’espoir de ressentir quelque chose. Et qui hurlait. Qui hurlait une plainte incohérente. Comme si le désespoir avait pris forme. La forme d’un cri. Tu criais la fin d’un rêve, tu criais la fin du monde. Tu criais la fin de celui que tu aimais et qui avait disparu en un instant. Finit. Terminé. Tu criais l’atroce réalité de cette vie injuste qui donne, et qui reprend. Tu criais ce que vous aviez vécu, ce que vous auriez pu vivre encore. Tu criais ce que tu étais. Avais été. Ce que vous auriez pu devenir. Tu criais ta détresse, ta douleur, ton amour…Ensuite tu t’es endormie, tu découvrais péniblement que tes glandes lacrymales existaient avant de plonger dans un profond sommeil. Sommeil qui dura trois jours entiers, tu t’es réveillé, éveillée mais aucune chance de te lever. Creuse, une coquille vide voilà ce qu’il restait de toi. T’avais plus la force de bouger ni même de penser ou respirer. Amorphe t’es restée prostrée sur toi-même durant une semaine entière, tu ne ressentais ni la faim, ni le froid, la pluie s’était chargé de t’hydrater sinon tu serais surement morte dans ces bois. L’aube du septième jour il t’a trouvé, couchée dans ces amarillys tu t’es lentement, très lentement redressé. Ne quittant pas l’azur de ces yeux, testant, attendant, un brin curieuse, follement effrayée. Tes réflex ont repris le dessus et tu as filé à toute allure, disparaissant à travers les feuilles, agile et rapide tel un papillon. Il te hélait de revenir, tu n’écoutais pas. Il a fini par te rattraper et c’est là que tout à commencé. Recommencé. Un nouveau départ, une nouvelle vie.

Il t’a amené, apprivoisé, hébergé. Recueilli tel un oisillon aux ailes cassées, il t’a réparé. A travers ses yeux tu as découvert ce nouveau monde, agrippée à son bras tu as vogué, à l’affût des dangers pourtant il a su te rassurer. Un sauveur, un ange gardien. Cependant les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Là où tu voyais de la lumière il n’en était rien, tu affectionnes un masque, offres ta confiance à un traître. Tu l’ignores, crédule biche bercée par de belles paroles, tu y vois un allié quand tout est calculé, manipulé, déguisé. La vérité ? C’est abstrait la vérité, ça n’existe pas. Chacun a la sienne. Rien n’est vrai tout est faux. Et faux ça il l’était, l’est. Dans cette maison, cette cage dorée tu découvris que tu n’avais jamais su jusqu'alors ce que signifiait ce mot ni éprouvé ce sentiment - celui où quelque chose ou quelqu'un vous manque au point d'en ressentir une souffrance physique. Tu t'enfermais à clé dans ta chambre et, ouvrant la penderie, tu prenais tes pulls dans ses bras et y enfouissais le visage pour humer leur odeur dans l’espoir fou de retrouver la sienne. T’essayais de te rappeler la différence, la nuance. Ce n’est rien, se remémorer une odeur, pourtant cela semblait impossible, inatteignable. Le cœur serré, tu fermais les yeux et il arrivait que tu tombes à genoux, tordue en deux par une douleur à l'abdomen, comme si tu avais reçu une flèche empoisonnée. Le temps t’a appris une chose. La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens... La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, mais on ne revient jamais en arrière. Vivre c'est se mettre en danger. De la même façon qu'apprendre à marcher c'est d'abord accepter l'idée de tomber. Alors t’es tombée, plusieurs fois même. Mais tu t’es relevée, avec de l’aide ou seule mais tu n’avais plus le choix. Tu ne pouvais plus te morfondre dans des amaryllis.

Tu as peur du changement mais tu ne t'es jamais sentie aussi épanouie que les fois où tu t'es un peu éloignée de ton quotidien. Peut être que tu mourrais d'envie de quitter ta petite bulle de confort et de partir à l'aventure, mais le problème c'est que tu aimais tellement les gens qui t'entouraient que tu n'osais pas t'imaginer loin d'eux... Au fond tu es réaliste, car les liens se défont aussi vite qu'ils ne se créent, personne n'est indispensable et la distance finit toujours pas l'emporter sur les relations que l'on pensait pourtant solides. Rares sont les personnes qui resteront dans votre vie quel que soit l'endroit où vous vous trouvez. Tu sais que quand on part la vie suit son cours, les choses changent forcément, et lorsqu'on revient, on ne se sent plus tout à fait chez soi car rien n'est plus pareil. Et puis parce qu'on est différent aussi. Toi tu as été forcé de changer d'air, puis tu t’es surprise à avoir l’envie de découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles personnes, de nouveaux modes de vie. Tu veux avoir des choses à raconter, tu veux t'en prendre plein la vue, plein le cœur, plein la tête... Mais tu ne veux pas vivre tout ça sans les gens auxquels tu tiens le plus, car l'aventure perd alors toute sa valeur. Et tu as peur que de changer et de ne plus te reconnaître toi-même. Alors tu es toujours là, tu t’es fais à ce monde du moins tu essayes mais tu ne peux t’empêcher d’être rongée par les regrets. T’as cette volonté, ce désir ardent de continuer à vivre mais t’es obnubilée par ton passé. Par son ombre, son fantôme. Tu pensais avoir oublié, mais en réalité c'est simplement devenu une habitude. Chercher son image, le visage qu’il peut avoir partout où tu vas, ou te retourner dans la rue en croyant avoir entendu sa voix, c'est de l'habitude. Au fond tu le chercheras toute ta vie, tu le cherches déjà dans chaque homme que tu rencontres. Est-ce que c'est le prix à payer quand on a laisser passer son grand amour ? Peut être qu'au final on est condamné à chercher dans d'autres visages celui qui nous hante en rêve. L’espoir…Est-ce que ça meurt l’espoir ?

Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s'en défaire, de s'en libérer. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. Parfois on gagne, parfois on perd. N'attendez pas que l'on vous rende quelque chose, n'attendez pas que l'on comprenne votre amour. Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n'a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte, changez de disque. Cessez d'être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes.

PSEUDO/PRÉNOM ◆ SweetButterflye ÂGE ◆ 18 ans sous peu PAYS/RÉGIONS ◆ I'm Frenchy OU AS-TU CONNU LE FORUM ? ◆ une lionne m'a montré le chemin TES IMPRESSIONS ◆ J'adore l'ambiance qui s'en dégage! Puis le header est très jolie :bril:En plus c'est Bambi dessus SCÉNARIO OU PI ? ◆ Scénario du petit faon, Zadig    CODE DU RÈGLEMENT ◆ Validé par le prince de la forêt SOUHAITES-TU ETRE INSCRIT POUR UN SURPRISE RP APRES TA VALIDATION ?◆ non merci UN DERNIER MOT POUR LA FIN ◆ WINTER IS COMING