L’ennui te rongeait les ongles, enfin non, c’était toi qui les rongeait, mais ce raccourcis avait du vrai, il fallait que tu t’actives. D’un coup d’œil tu explores ton rayon de bonnets et lunettes de ski, quand le soleil vient percer les nuages. Non sincèrement, tu ne feras aucun chiffre d’affaire aujourd’hui. Tu attrapes un balai et fais le ménage dans cette boutique impeccable -vu que personne n’y met les pieds- avant de sortir et fermes la boutique. Le soleil t’accueille sur la petite place de Courtland et tu fermes les yeux. Tu sais déjà ce que tu vas faire, parce que  c’est plus fort que toi. Tu fais rouler une pièce de monnaie entre tes doigts, une pièce que tu ne dépenseras sûrement pas aujourd’hui, mais que tu gardes, au cas où. Puis tu quittes l’est pour aller au nord. Dans le Westwood Center, tu sais qu’il y a tout pour t’amuser ; des tas de magasins et des marchés aux puces, où les étalages sont libres pour tes dix petits doigts agiles. Tu marches d’un bon pas pour rattraper le temps perdu dans ce magasin bien trop vide et tu te fonds dans la foule. Il est encore trop tôt pour que les magasins songent à fermer, mais il est déjà assez tard pour que la foule dans la rue te cache. Tu aimes te mêler à une foule, tu t’y sens oubliée et perdue, et pourtant tu t’y sens en sécurité. Tu cherches du regard un magasin qui t’attire et très vite tu tombes dessus : un magasin de vêtement. Tu n’affectionnes pas particulièrement les robes, mais c’est la meilleure couverture pour cacher ton ancien corps d’homme que tu aurais dû reprendre, et tu penses en prendre une. Tu fonces dans le magasin sans plus attendre et traîne autour des vêtements, en ayant l’air de flâner. Tu es sûre de ton coup, tu es sereine et calme. Tu souris à tout va et ne regarde que les habits. Bien sûr, d’un coup d’œil furtif tu as repéré une caméra, tu espères qu’il n’y en a pas d’autres, mais tu es sûre que ce genre de beau magasin doit être bien équipé. Tu trouves une jolie robe rose qui te plaît et tu cherches à enlever l’antivol. Vas-tu le faire dans la cabine ? Ou plutôt ici avec la pince que tu serres entre tes doigts. S’il y a une vendeuse devant les cabines tu n’y vas pas. Un coup d’œil furtif et tu n’y vois personne. Bon, tu attrapes deux robes et tu fonces dans les cabines.

Quelques minutes plus tard tu ressors et une vendeuse t’accueille avec un grand sourire. « Hm, elle ne me va pas finalement, je vais peut être essayer la taille en dessous. » lâches-tu avec toi aussi un sourire serein. Si tu avais fui directement, elle se serait peut être douté de quelque chose, mais puisque tu sembles vouloir rester dans le magasin. Alors, tu fais quelques pas dans le magasin.


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chassez le naturel, il revient au galop

khadija & loïs