En vrai, ma vie, n’est qu’une succession de conneries. Genre, j’suis sûre que quand la belette qui apporte les petits paresseux à leurs parents m’a déposé sous l’arbre de ma famille, elle m’y a balancé et je sais pas. Je me suis cogné la tête et des neurones de sont déplacés ? Yé né m’en souviens pas. Tout est-il que le jour où il a commencé à geler les miches de tout le monde, on devait partir : mémé, tonton, papa, maman et frérot pour le suuuuud. Là où y’a du soleil et des nanas. Et pas de neige. Cherchez pas, j’ai une famille ultra toute nulle. Quand je me suis réveillé à l’aube de midi, les branches étaient déjà vides. OUI CES ENFOIRÉS M’ONT LAISSÉ SUR PLACE, ALONE WITH MA SOLITUDE. J’ai failli pleurer toutes les larmes de mon corps, encore une fois, on me laissait tout seul. Mémé dit que c’est parce que je suis un raté de la vie, que tout ce que j’entreprends, je le foire. C’est pas faux. J’étais tout tourneboulé, triste comme un jour sans pissenlit ! Et en parlant de pissenlit, j’ai sans faire exprès, mangé le dernier appartenant à deux gros vilains méchants pas beaux. Qui ont de suite voulu me tuer. Moi, le pauvre petit paresseux au poil hirsute ! M’enfin sans ça, je n’aurais pas fait la connaissance de Manny. Pour de vrai il s’appelle Manfred mais c’est pas mignon. Alors Manny il est devenu. C’est un gros mammouth. Ah pardon, il a le poil bouffant ! Mouai, moi je dirais plutôt qu’il aurait besoin d’un bon régime. Avec Manny, on s’est mutuellement sauvé la vie car dans le fond, je suis un héros. Juré que si ! Tels deux célibataires mystérieux et terriblement sexy -surtout moi- on a commencé à arpenter le moooooonde. Bon okay. Nous avons fait peut-être dix kilomètres. Pour une fois, CE N’ÉTAIT PAS DE MA FAUTE. Il y avait cette humaine, dans la rivière, avec un paquet dans les bras qui l’a déposé sur la berge avant de disparaître. Ben tout emmitouflé dans des peaux -je veux même pas savoir de qui- il y avait une petite chose rose, joufflue et bavante. Un bébé. Vous savez, j’ai toujours eu un fort instinct paternel et en plus, les gosses m’adorent. Je vous dis que si, arrêtez de rigoler. Tout ça pour dire qu’avec Manny, on a décidé de ramener Kevin. Okay, son prénom était sûrement un truc primaire humain genre « Pierre » parce que l’âge de Pierre. Vous comprenez ? J’essayais de faire une blague, si vous pouviez au moins esquisser un sourire, ça serait gentil les gars ! Nous voilà partis à l’aventure, jusqu’en haut de la cascade où. Pas d’humains. Adios amigos sonos partitos lointainos. C’est alors qu’il est apparu. Le tigrounet à dents de sabres alias Diego au poil soyeux. Il foutait les mikettes, il voulait me manger mais en fait non parce qu’apparemment, mon hygiène corporelle laissait à désirer. Je vois pas pourquoi il dit ça, je prenais un bain tous les six mois. J’aime pas trop l’eau euké ? Anyway. On s’est baladé joyeusement pour réussir à rattraper les humains mais en fait Diego était un traitre mais en fait non. Vous suivez ? Pour faire court, il s’est rendu compte que son clan c’était pas un vrai clan swag donc il a rejoint le nôtre. Kevin/Pierre/Truc rose rendu à son espèce, nous sommes tous trois repartis. Trois célibataires. ATTENTION LES FILLES !



Si on peut me donner une qualité, c’est celle d’être super doué avec les gosses. Oui, tout à fait. J’ai un truc avec les marmots, ils sont fous de moi et adorent m’enterrer dans le sable ! Avant, j’avais une colonie. « La colo del Sid. » ça veut dire la colonie de Sid en espagnol. Le premier qui me sort que je suis un bouffon bilingue, je lui fais manger une pomme de pain, d’accord ? J’ai donc ouvert ma propre colonie qui avait un franc succès. J’aurais pu faire moult bénéfices mais hélas, la glace a décidé de fondre et comme les gentils vautours nous ont prévenu que si on restait, on allait tous mourir, bah on est parti. Loin. On devait aller au bout de la vallée, là où une embarcation nous attendait. Croyez-le ou non mais en chemin, on a rencontré une mammouth. Enfin une opossum. Mammouth. Opossum. Mammossum ? Pour faire court, Ellie, opossum de trois tonnes avec moult poils et une trompe puis des défenses. Ainsi que deux frangins casse-bonbons du nom d’Eddie et Crash. Avec Diego, on s’est de suite rendu compte que qu’Ellie et Manny ferait un super couple alors j’me suis transformé en cupidon pour mammouths. On a proposé aux opossums de faire la route avec nous. Ca n’a franchement pas été de tout repos ! Surtout qu’entre l’opossum de trois tonnes et le mammouth de cinq, c’était chaud bouillant maman ! Sur la route, j’ai aussi découvert le terrible secret de Diegonounet : IL AVAIT PEUR DE L’EAU. Un chat. A grandes quenottes. Peur de l’eau. D’un côté, un tigre ne sait pas nager, c’est pas trop dans son code génétique parait ! Je me suis fait capturer par des minis-paresseux arc-en-ciel et supra intelligents. C’aurait pu être chouette s’ils n’avaient pas essayé de me balancer dans un volcan. Ah, mon corps de Dieu déchaine les passions. On a tous failli mourir à cause de l’inondation mais en fait non car dans le fond, on a une chance de malade et un super karma. Ellie, Eddie et Crash se sont joints à nous et nous voilà un clan moultement grand !



La vie était chouette dans l’temps. On était bien tous ensemble : Manny, Eddie, Crash, Ellie et Diego. Un super clan, uni et ultra flex. Sauf que ça a commencé à devenir chelou quand Ellie et Manny attendaient un petit. Diego, il disait qu’il n’était plus ce qu’il était alors il a décidé de partir vivre des aventures parce que d’après lui, une fois que nos deux mammouths auraient eu leur bébé, le clan ne serait plus ce qu’il était avant. Quel pessimiste ! Ca m’a rendu triste. J’ai essayé de me faire des potes, mais je crois que j’étais trop au-dessus des autres, et on ne me comprend pas. Sid, l’incompris. En déambulant, c’est là que je les ai trouvés, ces trois gros oeufs dans la glace. Seuls. Je ne suis pas un sans coeur, moi ! Je ne pouvais pas laisser ces pauvres enfants mourir de froid alors je les ai pris. Manny m’a grondé, me disant de les ramener ce que je n’ai pas fait. PARCE QUE J’ALLAIS ÊTRE MAMAN, NE COMPRENEZ-VOUS PAS QUE C’EST TOUT CE QUE JE VOULAIS ? Ils étaient mignons Titeuf, Cocotte et Mimosa. Peut-être un peu trop carnivores. Et un peu trop dinosaures. Et pas trop orphelins. Maman dino est apparue et nous a attrapés, les enfants et moi. Direction Dinotopia ! Enfin, je sais pas le nom mais j’trouve ça flex. On aurait pu essayer d’avoir la garde partagée seulement voilà, madame Dino, elle n’était pas très coopérative ! Je lui disais que les petits devaient suivre un régime végétarien elle était là « grrrrr ! » Tout le temps à grrrr grrreter. Totally not cool. J’ai failli mourir aussi, dans un de la lave mais Crash et Eddie, aidés de Buck, m’ont sauvé et j’ai pu découvrir Peach, la fille d’Ellie et Manny. Une boule de poil soyeuse et bouffante. Il a fallu fuir parce que Rudy, un énorme dino albinos voulait nous manger. Vous ne comprenez pas tout ? Je vous rassure, moi-non plus j’ai rien compris à ma vie. Tout est-il que j’ai dit adieu à mes bébés, les laissants à leur mère qui je suis sûre, s’en est très bien occupée. Nous avons réussi à regagner la surface sains et saufs, juste à temps pour une partie de boules de neige. Que j’ai gagnée, bien évidemment.



Le temps il a passé. Les années. Peach a grandi, nous on a vieilli et avec Diego, on restait les éternels célibataires. Je ne comprends pas, avec mon physique de rêve, j’aurais dû avoir moult femelles à mes pieds, sauf que tout le contraire. Elles continuaient de me fuir. Tant pis, je resterai un vieux paresseux sans amouuuuuur ! Alors qu’on ne s’y attendait pas, ma famille a débarqué. Oui, celle qui m’a abandonné lors du début de l’ère glacière dernière. Maman, papa, frérot, tonton et surtout mémé. Qu’on a perdue deux minutes après l’avoir retrouvée. Mémé elle est vicieuse, elle se glisse partout. Puis le sol a tremblé, la terre a grondé et tout s’est effondré sous nos pattes. Manny, Diego et moi, nous nous sommes retrouvés à dériver sur l’océan, affrontant vents et tempêtes. Ma mère m’a dit un jour qu’une mauvaise nouvelle n’était qu’une bonne nouvelle déguisée et qu’on trouve toujours un arc-en-ciel au-dessus des nuages. Vérité vraie ! Bon, on a failli y passer -encore une fois- jusqu’à ce qu’on soit attaqué par une bande de pirates. Une véritable plaie ! En plus, on avait mémé avec nous, elle s’était planquée dans un tronc pour dormir. On a eu droit à une petite chanson du capitaine, très sympa d’ailleurs, puis ce fut la révolution. VIVA LA REVOLUTION SISI ! La retournance de situation, le bateau coule et on rejoint une petite île. Oh et on a été rejoint pas Shira, une tigresse à grandes quenottes. Grrr grrr Diego, elle lui faisait de l’effet, le coquin. Grâce à nos amis les hamsters, on a pu voler un bateau aux pirates pour regagner le continent et retrouver nos amis. ‘Fin, croyez-pas que ça été aussi facile qu’une partie d’écureil-pong. Ah bah non non ! Nous avons croisé des sirènes enchanteresses et j’ai roulé une pelle à Diego. Il embrasse pas trop mal, d’ailleurs. Mais ouai, c’est bizarre d’avoir fait ça quand même. Ugh. Moult baston. On a découvert que « Pupuce » l’animal imaginaire de mémé était en fait une baleine. Fortement pratique pour se battre. Et guess what ? ON A FAIT LA PEAU À CES MAUDITS PIRATES. On a vogué jusqu’à trouver une nouvelle maison, un endroit où on pourrait recommencer. C’est là, que tout est parti en couille de mammouth.



Je me souviens que ça grattait sous mon dos. Ca piquait. Et ça brulait aussi. J’ai ouvert les yeux, j’ai de suite été ébloui par la lumière du soleil. Wouah, jamais je n’avais vu un soleil aussi grand et aussi éblouissant. Je me suis redressé, en face de moi, la mer. C’était beau. Je m’en mettais pleins les mirettes. Je me suis étiré et c’est là. Là que j’ai remarqué que mes pattes étaient bizarres. Où étaient passés mes poils ? Mes griffounettes ? J’ai bondi, manquant de me rétamer. Je me suis mis à paniquer, à courir partout en agitant les bras en l’air. Il y avait des choses bizarres partout sur cette plage, des trucs carrés avec des toits étranges. C’est là que j’ai vu quelque chose. Un drôle d’humain qui faisait une tête bizarre. Le plus agaçant, c’est qu’il faisait les mêmes gestes que moi. Et j’ai compris. Cet humain, c’était moi. Tout nu. J’ÉTAIS TOUT NU SUR LA PLAGE ! J’ai déjà vu des humains, les humains ils mettent des choses pour pas avoir froid. Le plus gênant c’est que… TOUT LE MONDE POUVAIT VOIR MES BIJOUX DE FAMILLE ! Y’a une petite vieille qui est apparue, un peu comme ma mémé mais pas ma mémé. Elle m’a donné deux gifles, j’ai pas trop compris pourquoi, et elle a sorti des choses de son sac. Ce qu’ils appellent un slip et qui n’est pas agréable à porter puis des autres bidules pour me couvrir. Elle m’a dit de mettre ça, ce que j’ai fait puis elle a disparu. J’étais seul. Et Manny ? Ellie ? Eddie ? Crash ? Diego ? Leach ? J’ignorais où ils étaient. J’étais tellement triste. Je le suis resté un long moment, j’ai de ne plus l’être en apprenant à vivre dans ce monde franchement bissextile et étrange. Ca a été super dur parce que Sid, sans ses copains, il est pas grand-chose. En plus Sid, il ne s’appelle plus Sid. Enfin, si mais non. Parce que Sid, c’est laid et comme je ne suis plus un paresseux au poil hirsute, j’ai trouvé rigolo de changer de prénom. Maintenant c’est Alfred. Alfred plus tout seul parce qu’un beau jour, j’ai retrouvé Diego, il mangeait de la viande dans un de ces endroits où les humains mangent sans chasser. Ainsi que Peach. Les autres ? Ben on ne sait pas, on espère les retrouver un jour. En attendant, c’est l’heure de la sieste !