« La solitude est l'élément déterminant de la condition humaine. L'homme est la seule créature qui se rend compte qu'il est seul. »
On dit que dans tout emploi et dans toute tâche, on n’est jamais mieux servis que par soi-même. Annabella ne faisait pas exception à la règle. Si elle le pouvait, elle le gérerait très bien toute seule cet hôtel au lieu d’engager une bande d’empoter qui peuvent à peine garder les lieux propres. Malheureusement, elle ne le pouvait pas. La tâche aurait été beaucoup trop grande et comme elle n’avait plus les mêmes aptitudes que dans sa vie antérieure, elle devait se contenter d’agir comme une humaine. À cette pensée, une légère grimace vint envahir son visage. Elle détestait la nouvelle apparence qu’elle avait prise. Elle était certes encore très belle, mais ses airs de fée lui manquaient grandement. À peine un peu moins que ses pouvoirs magiques. C’était ça qui l’embêtait le plus de ce monde en fait. Ne plus être capable de jeter la moindre malédiction. Ne plus parvenir à faire payer aux autres le mal qu’ils faisaient autour d’eux. Elle devait se contenter d’observer ces scènes révoltantes et tout ce qu’elle pouvait faire lorsque quelque chose lui déplaisait, c’était de se montrer extrêmement froide. Comme lorsque l’un de ces imbéciles la draguait ouvertement. Certes, elle adorait plaire et charmer les hommes qui croisaient sa route, mais jamais rien de sérieux ne venait se mêler à la donne. Elle avait déjà beaucoup trop souffert à cause de l’amour pour laisser son cœur s’ouvrir de nouveau. Mieux valait le laisser durcir, se dessécher.
La jolie brune avait passée l’après-midi à remplir de la paperasse dans son bureau. C’était là la tâche qu’elle était la seule à pouvoir faire et, comble du bonheur, ça lui permettait de s’isoler et de s’éloigner au maximum de cette bande de gamins qui travaillaient pour elle. Vêtue d’une petite jupe noire, d’une chemise blanche et d’un petit veston noir, elle s’appliquait à terminer son travail le plus rapidement possible afin d’avoir sa soirée de libre et ne plus avoir à y repenser. C’est la voix de sa secrétaire dans l’intercomme qui le fît soudainement sursauter. Elle sentie d’ailleurs immédiatement la rage lui monter à la tête. « Qu’est-ce que tu veux Lilah !? » hurla-t-elle pratiquement. « Navrée de vous déranger, madame, mais un certain monsieur Muggins est là pour vous. Il dit que c’est pour un entretien. » Mais c’est qu’elle l’avait complètement oublié celui-là. La belle avait effectivement prévue de rencontrer un jeune homme pour un entretien aujourd’hui, l’un de ses employés l’ayant lâchement lâché récemment. Elle n’avait certes aucune envie de passer un entretien aujourd’hui, mais elle n’avait pas vraiment d’autre choix, le jeune garçon étant déjà arrivé. Soupirant fortement, Anna vint réadresser la parole à sa secrétaire. « Fais-le monter. » dit—elle froidement.
Elle s’empressa de ranger un peu sa comptabilité puis se redressa pile au moment où on toqua à la porte. « Entrez. » Aussitôt, un jeune homme fît son entrée dans le bureau. Un jeune homme comme elle n’en avait encore jamais vu. Enfin, elle en avait vu des gamins depuis son arrivée dans ce monde pourri, mais celui-ci avait quelque chose de différent. Il était, comment dire, spécial. Il dégageait une telle pureté, une telle innocence, qu’il était difficile d’en détourner les yeux. Pourtant, Annabella s’efforça de ne rien laisser transparaître de son intérêt, conservant toujours le même air renfrogné. « Bah entre. Je ne vais pas te manger. » dit-elle d’un ton mi-moqueur, mi-froid. Elle esquissa un sourire autoritaire. « Je suis Annabella Pennington, mais pour l’instant, ce sera mademoiselle Pennington. » Elle retourna s’Asseoir à son bureau, lui faisant signe de prendre place face à elle. Elle mourrait d’impatience d’en apprendre davantage sur ce mystérieux jeune homme à l’air angélique.
Depuis son arrivé à Fantasia Hll, Hanton cherchait désespérément du travail. Il voulait quitter sa chambre d'internat pour un petit appartement, mais pour celà il avait terriblement besoin d'argent, dans ce monde, il avait apprit que rien ne s'obtenait sans l'argent et il le regrettait car, autrefois, les choses étaient quelques peu différentes. Autrefois, sans argent, il suffisait de troquer quelques oeufs contre une baguette de pain, ou une chèvre contre du lait, aujourd'hui rien ne s'obtenait sans argent. Alors, il avait laissé des CV un peu partout, souvent on l'avait rappelé pour lui dire que l'équipe était au complet, ou alors pour lui proposer un travail en tant que serveur, mais Hanton ne voulait pas être serveur, il voulait cuisiner. La cuisine était devenue sa nouvelle passion dans ce monde là et il ne voulait travailler que dans ça. Il suivait assidûment ses cours de cuisine afin de se perfectionner, il suivait également des cours de comptabilités, d'histoire de la cuisine et compagnie. Il n'avait plus rien d'une tasse, il était devenu un beau jeune homme, un grand jeune homme d'un mètre quatre-vingt cinq et était un peu moins extravagant que par le passé, il était devenu quelqu'un de timide, pas trés à l'aise avec son nouveau corps, ça faisait beaucoup de changement d'un coup.
Ce matin-là, la journée se déroulait comme à son habitude. Levé à sept heures, cours à huit heures, commençant par deux heures de pratiques en laboratoire de cuisine, puis cours de gestion pour finir par la comptabilité. Journée banale, un cycle sans fin qui se renouvelait tous les jours, Hanton s'en lassait un peu, le quotidien commençait cruellement à se faire ressentir et il prenait de moins en moins de plaisir à aller ne cours. Il avait besoin de travailler. Besoin de travailler pour sortir un peu de la routine, pour mettre de l'argent de côté. Alors qu'il regardait fixement l'horloge attendant que le cours de gestion se termine rapidement, il sentit son téléphone vibrer. Il ne pût répondre sur le moment, mais, lorsque le cours fut fini il rappela le numéro inconnu qui l'avait appelé. Il tomba sur la voix d'une femme.
-Bonjour Monsieur Muggins ! Je m'appel Lilah et je suis secrétaire à l'Orly Star. Nous cherchons actuellement un nouvel employé et je me suis donc penchée sur votre CV, vous avez rendez-vous à Treize heures dans le bureau de Mademoiselle Pennington. Elle vous recevra pour votre entretien.
Hanton n'en croyait pas ses oreilles, la chance lui souriait-elle enfin ? Il devait passer son entretien mais il espérait que tout se passerait bien. Il la remercia donc et raccrocha rapidement. Il n'irait pas en cours cet aprés midi, il devait se préparer pour faire bonne impression et ce n'est pas dans sa blouse sale de cuisinier qu'il ferait bonne impression. Le jeune homme prit rapidement une douche puis enfila une chemise blanche et un jean, il ne s'était jamais habillé pour un entretien, peut être aurait-il dût mettre un pantalon de costume ? Peut être aurait-il dut enfiler un costard ? Mais ce n'était pas vraiment son genre, il espérait que cette modeste tenue suffirait. Il sortit rapidement de l'internat et appela un taxi afin d'être conduit à l'hôtel. Ah si il avait de l'argent, il aurait acheté un appartement, une voiture, et même un chien ! Il arriva rapidement à l'Orly Star, se présentant à la direction, la secrétaire prévenant sa patronne par téléphone.
Peu de temps aprés il monta au bureau de la demoiselle. Nerveux. Il était affreusement nerveux. Il toqua doucement à la porte et lorsqu'il entendit son approbation il entra. Il put alors apercevoir celle qui serait probablement bientôt sa patronne, elle était belle, une beauté froide, un charme indéniable, Hanton n'avait jamais vu une aussi jolie femme de sa vie, peut être étais-ce parce qu'il n'avait aucune expérience mais il ne pouvait détacher son regard d'elle. En voyant la façon dont elle était habillée, il regretta bien vite de ne pas avoir enfilé un costard. Se rendant compte qu'il devait la fixer depuis un petit moment il s'approcha, souriant timidement:
-Je suis désolé c'est la première fois que je passe un entretien je n'ai pas l'habitude. Je m'appel Hanton, Hanton Muggins.
Il lui tendit la main afin de la saluer. Il hocha la tête, lui répondant d'une voix douce:
-D'accord mademoiselle Pennington. Je suis ravi de vous rencontrer.
Il vint alors s'asseoir en face d'elle. Il ne savait pas s'il devait attendre qu'elle lui pose des questions où si il devait commencer à parler. Alors il préféra choisir la deuxième option:
-Je suis devant vous aujourd'hui car j'ai déposé un CV il y'a quelques semaines et votre secrétaire m'a rappelé. Je cherche un travail dans la cuisine.
Emi Burton
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Faites place à la vedette
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Sujet: Re: Hanton ♡ Curious. Ven 13 Fév - 19:51
Hanton "Zip". Muggins & Annabella F. Pennington
« La solitude est l'élément déterminant de la condition humaine. L'homme est la seule créature qui se rend compte qu'il est seul. »
Encore aujourd’hui, il arrivait à la jeune femme de resonger à son existence d’avant. À celle avant qu’elle ne se fasse trahir par ce salopard d’humain. À cette époque, elle menait une existence paisible auprès des autres fées. Tout le monde l’adorait et elle ne pouvait être plus heureuse qu’en semant le bonheur autour d’elle. Hélas, les choses avaient finit par changer. Son cœur l’avait trahi et elle s’était jurée que plus jamais elle ne laisserait une chose pareille lui arriver. Elle l’avait laissé se durcir, se changer en pierre, pour que plus jamais elle n’ait à souffrir de la cruauté humaine. Elle s’était ensuite efforcée de punir toute personne qui ne savait pas se montrer respectueuse envers autrui, comme ce prince qui n’avait même pas su se montrer charitable envers une vieille femme perdue dans la tempête. Elle l’avait changée en une horrible bête et avait également transformés ses serviteurs en différents objets pour les condamner à souffrir avec leur maître. C’était sans doute fort cruel, mais pour Anna, c’était le meilleur moyen de se faire respecter. Se faire craindre, comme elle le faisait toujours désormais d’ailleurs.
Elle ne cherchait pas à prendre contact avec ses employés. Pour elle, ils étaient à peine plus que des objets de décoration pour l’hôtel. Ils veillaient à ce que les choses se déroulent à peu près bien, point. C’est elle qui devait faire marcher au mieux cette affaire si elle ne voulait pas que ces incapables fassent couler son commerce. Encore une fois la preuve qu’elle n’était jamais mieux servie que par elle-même. Elle sursauta légèrement lorsque Lilah, sa secrétaire, l’interpella dans l’intercomme. Apparemment, Annabella avait oubliée qu’elle avait un entretien d’embauche aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, ce serait l’Affaire de quelques minutes. Elle saurait assez rapidement si ce gamin en valait la peine ou non.
Néanmoins, elle resta assez étonnée en voyant ce garçon entrer dans son bureau. De toute évidence, il était différent. Il n’était pas comme tous ces gamins qu’Anna avait passés en entrevue au cours des derniers mois et qui étaient complètement surexcité. Il semblait calme, posé. Il était vêtu proprement mais sans en faire trop. Il avait un petit sourire mystérieux et ses quelques mèches rebelles lui donnaient un air extrêmement séduisant. Lorsqu’il prit la parole pour se présenter, il la sorti brusquement de sa rêverie. Ça valait mieux d’ailleurs. Ce n’était pas dans les habitudes de la patronne de s’enticher aussi rapidement d’un employé et ça ne devait pas commencer aujourd’hui. Encore fallait-il qu’elle l’embauche d’ailleurs. Elle serra poliment la main qu’il lui tendit puis le laissa prendre place face à elle. Elle attendait qu’il commence à venter ses éloges, ou au moins qu’il lui explique la raison de sa présence ici. C’était très beau le petit côté timide, mais encore fallait-il qu’il sache enligner deux mots. Hanton finit par rouvrir la bouche puis lui expliquer qu’il souhaitait décrocher un emploi, dans les cuisines de préférence. Annabella fronça légèrement les sourcils. Elle ne pouvait nier qu’un peu de renouveau dans le domaine ne pourrait pas lui faire de tord. Ses cuisiniers actuels étaient de véritables plaies, incapables de faire cuir le moindre morceau de viande correctement. Néanmoins, elle ne laissa transparaître aucun gramme de son intérêt, venant simplement croiser ses bras contre sa poitrine. « Je vois. Et tu as un peu d’expérience dans le domaine ? Je tiens un établissement de luxe, monsieur Muggins. Je tiens à ce que la cuisine soit impeccable. » Elle vint le détailler une nouvelle fois du regard. Au moins il semblait être un garçon sérieux. C’était un bon début. « Tu as quelques références à me fournir ? Histoire que je connaisse tes antécédents an matière d’emploi.» Encore fallait-il qu’il ne soit pas dans la même situation qu’elle et qu’il ne provienne pas d’un monde magique.
ISa vie avait passé passablement changé. Il se rappelait encore de cet hiver glaciale où la tempête faisait rage dehors. Le maître n'était pas content, il n'aimait visiblement pas ses cadeaux de noël et démontrait sa mauvaise humeur à tous ses serviteurs. La musique l'insupportait, les décorations l'insupportait, noël en lui même l'insupportait. Il se souvenait qu'on avait toqué à la porte et, d'aussi loin que ses souvenirs d'enfant le lui permettait, il se rappelait avoir ouvert la porte. Il avait alors vu devant lui une vieille femme et, de sa petite tête blonde avait eu juste le temps de se retirer avant que son maître ne le bouscule. C'est cette nuit là que la malédiction les avait frappé, cette nuit là qu'il était devenu une petite tasse, qui, un soir où son maître était en colère, avait été balancé contre un mur. Zip était autrefois une tasse ébréchée et il en gardait une cicatrice sur le front, en souvenir du choc qu'il avait reçu. Néanmoins, il avait eu une enfance heureuse, choyé par sa mère et par les habitants du château il avait grandi dans la joie et la bonne humeur, mais également dans la crainte des colères de la Bête.
Hanton avait conservé une certaine innocence, il n'était pas naïf, mais il avait du mal à faire la distinction entre le bien et le mal. Il avait tendance à être incroyablement optimiste, il aimait particulièrement la vie et la croquait à pleine dent. Bien evidemment il lui arrivait d'avoir ses sautes d'humeur, d'être un peu bougon notamment en assistant à des cours qui ne l'intéressai pas vraiment, mais en règle général il avait le sourire. Hanton s'était fait quelques amis, suivait ses cours normalement, n'arrivait jamais en retard et faisait des nuits de huit heures, que demander de plus ? Du travail. Indéniablement du travail. Il avait besoin de quitter le cocon de l'internat. Il avait besoin de se prendre un appartement. Un besoin pressant de voler de ses propres ailes. C'est ainsi, qu'un peu nerveux, il attendait que l'ascenseur s'arrête au dernier étage afin de rencontrer la maîtresse de cet hôtel.
Lorsqu'il ouvrit la porte il eu du mal à détacher ses yeux de femme qui se trouvait en face de lui, il faut dire qu'elle était certainement la plus belle femme qu'il n'avait jamais vu. Ses cheveux bruns, son visage fin, son tailleur, elle semblait si douce malgré sa froideur, Hanton en fut trés troublé néanmoins il se reprit rapidement se rappelant que ce n'était pas trés poli de fixer une personne aussi longtemps. Il ne savait pas par où commencer, que devait-il dire ? Il n'avait pas pour habitude de se vendre ou de parler de ses références étant donné qu'il n'avait jamais réellement travailler dans de vrais cuisines mais il espérait qu'on puisse lui donner sa chance. Il décida de commencer par lui serrer la main et il ne put s'empêcher de frissonner au contact de la peau de la jeune femme contre la sienne. Hanton était un véritable novice dans les contacts physique et le moindre contact avec elle semblait le faire frémir. Le jeune homme hocha légèrement la tête:
-Et bien je suis des cours de cuisine au Meli-Melo House, en réalité c'est devenu une véritable passion. Pour ce qui est de l'expérience et bien je n'ai encore jamais véritablement travailler dans un restaurant, simplement une ou deux fois pour un stage. Je sais que votre établissement est un établissement de luxe mais j'espère que vous me laisserez ma chance.
Hanton posa sur le bureau de la jolie jeune femme, des lettres de références des deux restaurants dans lesquels il avait effectué des stages. Ce n'était pas des restaurants trés prestigieux mais c'était déjà ça. D'un air un peu contrit il répondit:
-Je n'ai que ça. Mais peut être pourriez-vous me mettre à l'essai ?
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