We are all bitches

Philippe & Vicky

Les soirées se suivent et se ressemblent depuis notre retour du Festival. Alors qu'auparavant, j'étais dans les nuages en pensant à mon canard, j'étais rentrée depuis plus d'un mois et je n'avais eu aucune nouvelle, ni de Penny d'ailleurs. J'allais avoir d'autres festivals pendant l'été et une petite voix me disait que sans doute aucun des deux ne se doutait que j'étais là. Jusqu'au moment où j'ai appris qu'ils ont quitté la ville. Pas ensemble bien sûr. Mais tous les deux sont partis. Déjà le départ de Piqueur m'avait fait un coup dur mais en plus, me voilà maintenant sans meilleurs amis et sans petit-ami même si on n'a pas été jusque là. Le pompom ? Savoir que mon connard d'ex est heureux avec une amie. Alors que je devrais être heureuse et lui manger des nouilles et pleurer sa mère.

Ce fut comme un électrochoc. Je n'ai pas tenté de me refoutre en l'air mais j'ai juste pété un plomb un soir. Et vaut mieux pas savoir ce que j'ai fait. Bon ok, j'ai trop bu et j'ai couché avec un parfait inconnu. Ça ne fait pas du bien. C'est même complètement débile comme comportement. J'ai dégagé le mec mais il y en a eu un autre, puis un autre, puis un autre. Et je savais que ce soir ne ferait pas exception. Je me sentais tellement vide que j'avais besoin de chaleur humaine. Bien sûr, je connais les préservatifs, je ne suis pas non plus stupide.

Donc me voilà, dans cette robe trop longue, un chapeau sur la tête et ma guitare à la main. Je me forçai à faire des chansons joyeuses, pas qu'on me prenne pour une grosse dépressive, ce que je suis. Je gratte la guitare, sors deux trois chansons. Ce n'est pas notre plus grand public mais ça nous permet de ne pas perdre la main et on joue dans ce bar depuis tellement longtemps que maintenant c'est plus comme un devoir. Et on a les consommations gratuites.

Une fois le concert terminé, je descendis de scène ma guitare à la main pour aller boire un verre. Prenant place sur un tabouret, je regardai à droite et à gauche pour constater qu'il y avait encore un pleureur. Un de ces mecs qui disent que toutes les filles sont des salopes, des garces etc. Je levai les yeux au ciel avant de me commander une tequila pour la boire cul sec. « Dure journée ? » Je le regardai sans animosité dans le regard pour la simple et bonne raison qu'on ne frappe pas un mec à terre. S'il est un peu bourré en plus, je ne tiens pas à me faire agresser une nouvelle fois.

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CODES © LITTLE WOLF.

We are all bitches

Philippe & Vicky

Cette soirée commence tellement bien putain. On performe comme d'hab et j'ai l'intention de me prendre une murge lorsque je croise le type le plus pitoyable de l'univers. Pas mal hein ? Bien que je déteste les mecs à l'heure actuelle et que j'ai envie de leur arracher le visage avec mes serres mais celui-là. Je le regarde alors en croisant les mains sur ma poitrine pour hausser le sourcil. T'es pas chié mon gars. Je prends une gorgée de ma boisson pour me tourner vers lui. « Et dure soirée avec une telle musique. » Ne pas le frapper devant tout le monde, ne pas le frapper devant tout le monde. Je pose alors mon verre avant d'esquisser un petit sourire. « Pas de notre faute si le public est à chier. » Paf, première attaque. Je ne suis pas méchante d'ordinaire, je le jure mais lui, j'ai envie de l'étriper. « Surtout les connards qui restent au bar à picoler comme des chiens perdus. » Paf seconde attaque. J'attrape donc mon verre avant de le vider cul sec. Puis, je sors une cigarette pour me la coller dans le bec sans l'allumer. « Je voulais juste être sympa. Maintenant va te faire foutre sale petit con misérable. »

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