Un vieux château, une bâtisse, un foyer. Une petit village au fin fond de la transylvanie. Ils étaient venus avec fourches et torches et y avaient mis le feu. Bien trop jeune pour s'en souvenir. Sa mére s'était sacrifié et avait périt dans les flammes, suppliant son mari de sauver la petite. Martha. Dans les méandres de ses souvenirs, l'enfant se rappelait peut être d'une voix, d'une chanson, un cadre heureux. Mais elle ne grandit pas malheureuse. Vlad, désireux d'offrir à la petite, sécurité coupa définitivement les ponts et quelconque lien avec le monde des humains. Ils ne l'étaient pas, et n'avaient rien à y faire. Ils l'avaient amèrement compris. La petite Mavis s’épanouit entourée de monstres, momie, créatures, loup garou, et autres résidents sympathiques de l’hôtel que son père avait bâtit. Celui ci avait soigneusement réalisé la construction d'un endroit, où les monstres n'auraient rien à craindre de la gente mortelle. Les années passèrent, un siècle, comme toute vampire, sa jeunesse fut longue, mais pas à l'échelle de son monde. Comme toute jeune fille ou presque, elle ne rêvait que d'une chose, son indépendance, la liberté et Hawiwi. « Papa... tu m'as promis à mes 118 ans de me laisser parcourir le monde et je sais que... » Il acquiesça. Sans pouvoir contenir sa joie, elle plongea à l'affut du monde, prochaine étape, le petit village à l'orée de la forêt. Et ils étaient là, humains. Sympathiquement, elle les salua. Ils la repoussèrent. Son père avait raison, elle en était persuadée. Plus rien de lui donner vraiment de goût, mais pas la perspective de la fête célébrant son 118 éme anniversaire. Il lui offrit son cadeau préféré, et le petit paquet. Le cadeau, que sa mére voulait que l'on lui remette à sa majorité vampirique. Retrouvant le sourire, tout s’annonçait parfait. Même si elle avait encore ce désir de liberté.

Et puis elle le rencontra le prétendu petit "cousin de Frankenstein", Johnny. Le coup de foudre. Zing. Et la vie de l’hôtel s'est vu chamboulée par l'apparition de cet humain. Enfin aucunement aux yeux des monstres. Alors, que son père tentait activement de renvoyer celui ci. (Tentatives qui se soldèrent par plusieurs échecs.), celle ci faisait plus ample connaissance, avec celui qui devint rapidement le planificateur de la fête, et la nouvelle coqueluche des monstres de l’hôtel. Il l'amena sur le toit de l’hôtel, où elle aperçu pour la première le soleil, de loin bien entendu. Elle était sous le charme, il lui parla d'Hawai, du monde à l'extérieur. Tout faillit se concrétiser lorsque la fête battait son plein. Prêts à échanger un baiser son père les interrompit avant de dévoiler à tout le monde le pot aux roses. Un humain, mais elle l'aimait malgré tout. Mais, nouvelle frappante, Mavis n'était pas coincée par la menace des humains, c'était son père qui l'empêchait de partir et qui avait mis en œuvre la mascarade du village... Furieuse, elle se transforma, et s'envola loin de celui ci, alors que Jonathan partit. Son père vint la rejoindre, tenant à s'excuser. Sans un mot, elle lui tendit le petit livret, le cadeau de sa mére qui relatait l'histoire de ses parents, de Vlad et de Martha, le coup de foudre. Comme elle même. Son père réalisa son erreur. Avec surprise, elle vit Jonathan revenir, et désormais les monstres ne craignaient plus ce monde, celui des humains. Elle échangea avec un baiser avec celui qui allait surement partager son existence. Tout finit pour le mieux. Enfin presque.




-Alors ça finit comme ça ? Bras croisés, bien campée sur ses deux jambes, la gorge nouée, le regard fixé sur son interlocuteur, l'instant d’après fuyant. Le parfait étranger maintenant. Humaine, oui, elle l'était désormais. Et lui, aussi comme toujours. C'était deux inconnus désormais. Dans le petit parc où les deux se tenaient, il n'y avait pas un bruit, comme si chaque parcelle de la nature était en suspens face à cette instant. La rupture. Un mois aprés leur commune arrivée dans ce monde, elle l'avait retrouvé trop tard. Peut être que ça aurait pu marcher mais... il en avait trouvé une autre. Et puis finalement, c'était un autre monde, un autre temps désormais. C'était un peu gêné qu'il s'était confronté à la véritable Mavis, pas la fille qu'il avait pris pour celle pour qui sont coeur battait autrefois. Autrefois. Dans un autre temps. Elle avait écouté évasivement les bredouillages, les vagues excuses qu'il avait tenter de lui servir mais... rien à y faire. Une sensation étourdissante d'un vide certain. Si elle éprouvait encore quelque chose à son arrivée, ici, dans ce monde, ce sentiment s'était rapidement évanouis. Ils s'étaient quitté bons amis, voir connaissance vague.

-Mavis ! Elle bafouilla quand elle entendit les cris de la chef d'équipe qui agitait vivement les bras. Euh, mime ? Qu'est-ce qu'elle voulait lui dire ? La jeune femme la dévisagea superbement avant de comprendre et de se répandre en excuses. Un client du casino attendait pour lui poser une question, ou lui demander des jetons en plus. La dame lui jeta un regard maternelle avant de la gratifier d'un grand sourire. La petite chauve-souris. Frêle, et un peu trop pâle, on lui avait conseiller d'un peu plus se nourrir. Bon, le sang c'était prohibé, c'était un peu... bizarre d'avoir du s'acclimater à la nourriture humaine. Voir à cet état ? Humaine, elle n'y croyais pas. La rencontre avait Jonathan avait été un choc, son arrivée dans ce monde avait été un choc, mais perdre ce qui la caractérisait depuis sa naissance c'était.... bouleversant. Plus de transformation en vampire, mais elle battait la plupart des humains en vitesse et en agilité, ainsi qu'en équilibre. (Même si il lui arrivait de se cogner assez souvent.) Elle était toujours un peu pâle, et les premières semaines, on avait noté chez elle une carence en fer. Quelques... médicaments comme ils appelaient ces curieux bonbons et elle était de nouveau sur pied. Mais tout ces nouveaux objets, Jonathan lui en avait parlé, et lui avait montrer quelques exemples avant le sortilège. Mais elle se heurtait toujours à l'inconnu. Comment a-t-elle trouvé ce boulot ? Un qui proquo, elle demandant un travail de nuit. Le casino bien entendu. Cet établissement nocturne qui l'avait presque accueilli à bras ouverts. Et c'est après un petit temps d'adaptation à ce monde qu'elle s'y présenta. La dame chargée des recrutements, la cinquantaine bien sonné, l'avait jaugé de haut en bas, elle et son manque évident d'expérience en matière de sécurité, de spectacle ou de débit de boissons, sa naïveté et ses questions. Mavis Dracula, c'était un peu trop... disons que ça déclenchait les qui proquo, les rires voir les interrogations de la part des autorités. Mircea-Batran. Elle avait pris les seconds noms de son père, c'était plus discret, et essayait de se forger une petite place, comme tant de créatures, dans un univers qui n'était pas le sien. Adieu les ailes de chauves souris, l'impossibilité de se montrer au soleil. Elle avait bataillé pendant plusieurs semaines contre les responsables du Méli-Mélo House qui voulait la pousser dehors, de jour. Jamais ! On lui avait jurer aucun risque, pas née de la dernière pluie la petite. Hésitante, elle avait finit pas y aller, et avait, pour la première fois, sentit les agréables rayons de soleil sur sa peau. L'ancienne vampire ne risquait plus rien, à part peut être de méchants coup de soleil. Exposition prolongée à éviter. Elle avait dégotté un petit boulot de nuit en tant que croupière, servant parfois les boissons aux tables de jeu, et avait entamé des études d'entomologie à coté, à mi-temps. Sa connaissance des insectes bluffant ses proches. "Dépêche toi, Mavis" Elle serra rapidement la ceinture de l'élégante tenue de soirée qui faisait office d'uniforme, une robe noire, ses cheveux attachés de façon apparemment négligente, mais en réalité recherché, avec un discret tissu en soie sombre. Autour de son coup, un collier discret, au bout un rubis discret, parure légére, assorti au fin trait de rouge apposé sur ses lèvres. (Un legs qu'elle tenait de sa mére, et qu'elle avait amené dans ce monde). Un léger coup d’œil au miroir et elle sortit d'un pas léger de la salle de pause.

Son boulot était assez simple... enfin presque. Assurée la sécurité de façon discrète, loin d'être un de ces types baraqués qui dissuadait aux quatre coins de la pièce, toujours élégant toutefois. Le patron tenait beaucoup à la distinction de l'endroit, classe, riche, comme les gens qui le fréquentait. Jamais vu toutefois. Les employés en parlait généralement lors des pauses, il descendait parfois faire son petit tour. Prince tyrannique qui veillait sur son royaume. Elle n'avait jamais pris gare, peut être à part cette curiosité qui l'a tiraillé. Elle s'attendait à voir un précieux, qui chuchotait ses ordres à sa cours. Ce soir là, elle repéra discrètement une bande de compteurs de cartes. Première fois, qu'elle le vit d'ailleurs. Il la regarda et lui adressa juste ces quelques mots : « Gardez le sourire et soyez toujours aussi ravissante. » Un peu chancelante, elle posa son regard sur la petite silhouette du patron qui s'éloignait, et secoua la tête se ravisant. Une impression étrange c'est tout.