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« Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] Vide
« Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] Vide
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 « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve]

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MessageSujet: « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] EmptyMar 29 Jan - 20:04

« Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] 122348EvJa

On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu’on prend pour l’éviter.
Jean de La Fontaine


Je n’ai jamais pensé que je me trompais en me considérant trop faible pour revenir au terreau même de mes propres origines. Je me confortai toutefois dans l’idée qu’il était difficile à bon nombre de faire face à ce qu’ils ne pouvaient toucher, ne pouvaient concevoir passé un temps, et que moi, eh bien, moi je n’étais que l’un des pions baignant dans un monde régi par des lois inévitablement dures et imperturbables. Mais alors, à quoi avais-je bien pu songer en venant ici ? Rien de bon, c’était certain. Certain, sinon pourquoi mon cœur se sentait aussi à l’étroit, si étrangement confiné sans complaisance sous ma peau ?… Ah. Tout. La nature, les arbres et leurs feuilles émeraude. Les gouttelettes argentées d’une pluie légère déjà balayée par un mistral conquérant. Un ciel d’encre et les rayons de la beauté d’une lune dont la nuit peinait à rendre justice tant elle faisait force à voir. Des odeurs, des saveurs, et les deux à la fois, tout flottait dans l’air comme un ballet silencieux auquel je n'avais été invité. Chacun des sons qui s’écrasaient sur mes lèvres me suppliaient de m'en aller, alors que je tentai vainement de garder ce même air prisonnier de mes poumons tant ces derniers en quémandaient encore. Etais-je devenu fou ?
Absolument tout. Tout était là, sous mes yeux et moi… et moi je restais aussi cloué que l’arbre le plus proche, bien fixé au sol. Les épaisses racines de ce même arbre traçaient des arabesques sinueuses sous la terre battue, me rappelant à quel point mon esprit était tourmenté. Beau spectacle… Malheureusement trop pour ce que mes épaules pouvaient encaisser.

Je levai alors les yeux vers le ciel tout en forçant mes émotions à ne pas prendre le dessus sur ma personne. Ma personne, mais aussi mon être tout entier. Chaque recoin possible de celui-ci alors que les souvenirs d’un passé qui à présent m’échappait, tentaient sauvagement de reprendre ses droits sur mon existence maintenant tellement différente. J’étais passé à autre chose, j’en étais intimement persuadé. Pourquoi alors revenir ici, là où tout avait commencé, me torturait tant ? Quelle était alors la nature de cette pression sauvage au niveau de ma poitrine ? Depuis mon arrivée ici, je ne faisais que découvrir de nouvelles émotions et de nouveaux termes qui jadis m’avaient toujours été inconnus, ou ne possédaient de sens car ils n’en sollicitaient pas. Je ne savais pas, je n’avais jamais su, mon monde m’avait toujours paru plus ou moins parfait. Géré par les rennes imaginaires d’une maxime qui pourtant me parlait et se manifestait sans faille, ne laissant jamais rien au travers. Une vie dépourvue de regrets, de soucis, de peine, de… Souffrance. Ah, celle-là. Dix lettres seulement pour un mot qui avait tant à déverser, sans prévenir, sans crier gare. Je soupirai, quelque peu agacé par la tournure indésirable de mes propres sentiments qui affluaient aussi vite que le vent battait les branches vierges des chênes environnants. J’ignorai encore en dépit de tout si c’était moi, ou peut-être quelques fourberies de l’étendue céleste au-dessus de ma tête qui me plongeait aussi profondément dans les abysses de mon âme, accélérant la course vers une chute devenant inévitable. Quelques kilomètres encore et je ne pourrai plus émerger.
Stop. Mes yeux s’arrachèrent instinctivement à cette vue alors que les ombres les plus sombres d’un confins d’être que je ne voulais plus connaître hurlaient pour surgir. Quelques pas seulement cette fois, et je me trouvai au pied de l’arbre millénaire de tout à l’heure, ma paume bien à plat sur l’écorce drue et rugueuse de son tronc. Ma peau épousait parfaitement chacune des proéminences, tant et si bien que j’aurais très bien pu me mouvoir en son cœur sans en être une seconde surpris. La nature elle-même semblait maintenant fondre sous la chaleur de ma peau, tandis que tout revenait, de lui-même, encore, sans que je n’y puisse rien faire.
Son sourire. Sa douceur. Ses yeux… Ses mains. Les miennes et son cœur. Ses mots. Son pouvoir et cette falaise escarpée qui m’effrayai tant à l’époque, mais qui n’était rien à l’échelle de ce qu’elle promettait.

Je serrai les poings, m’obligeant à réaliser que tout s’en était allé et qu’il fallait bien que je me fasse à l’idée. Se laisser ronger par les regrets… C’est ce qu’il y avait de pire. Où était donc passé ce masque de bonheur tissé par mes certitudes passées ? Toute cette comédie me paraissait tellement ridicule, à force. Tout ce temps, je ne faisais que creuser ma tombe avec un sourire aux lèvres, mes vérités constituaient ma pelle. Ma désillusion était telle que je pense pouvoir affirmer sans préavis que je m'étais convaincu sans l'aide de personne, si ce n'est de mon plus cher et ancestral ami, qu'un monde imparfait ne pouvait exister.
Je soupirai une énième fois, tandis que l’immobilité apaisante de l’arbre déversait en moi une sève nouvelle.
Du calme. C'était tout ce dont j'avais besoin. Imperturbable, je laissai alors candides mes pieds de me mener là où bon leur semblait. Qu’est-ce que j’avais à y perdre désormais ? Je ne savais même pas où j’étais. Toute vision possible périphérique ne pouvait offrir qu’une étendue presque fantaisiste autant qu'imaginaire d’arbres, de frondaisons, de terres et de brindilles. Mon pas laissait fuir un son feutré que seules les feuilles mortes qui jonchaient l’allée pouvaient offrir. Ainsi, seul le sentier principal possédait une once de lumière , tout juste assez en tout cas pour prétendre au risque de s’y engager sans trop tenter le danger. Oh, et puis ce froid... Mais cette neige aussi. S'étaient-ils tous donné le mot pour m'affliger ce soir ? C'était une horrible sensation que de se sentir autant cerné, autant berné. D'autant que le but de ma marche nocturne m'échappait. Qu'étais-je donc venu faire ici, au final ? Tout, mais certainement pas me laisser emporter par les fantômes de mon passé. Je ne devais pas. Je ne pouvais pas. Ne voulais pas... Je fermai subitement les yeux, tentant avec acharnement de concentrer tous mes efforts sur ce qui m'entourait.
A ma droite... A ma droite je pouvais sentir la présence de ce qui devait être un écureuil. Ou peut-être un lièvre. Qu'importe ? Un animal, sans l'ombre d'un doute. Derrière moi... Tout ce dont je voulais me détacher. A ma gauche, des centaines d'arbres pour une compétition. Celle d'atteindre le ciel le premier sans brûler son sommet. Et devant...
C'est là que je la vis. Je fronçai les sourcils, quelque peu déconcerté. Voilà maintenant des heures que je marchais, et maintenant que mon pas ne me permettait rien de plus qu'une pause le temps de mieux reprendre, un tableau nouveau se peignait devant mes yeux. Bouleversant toutes palettes de couleurs auxquelles ils auraient pu avoir été, autrefois, habitués à voir. C'était un film... Ce devait l'être. Mieux que ce que je pouvais m'imaginer. Mieux que ce dont j'avais rêvé. Des nuances nouvelles, un espoir qui nait, pour une seule image. Une vision d'abord : un brun... Un brun clair de cheveux qu'il me semble n'avoir jamais rencontré auparavant. Cette même couleur qui parcourait une cascade d'ondulations parfaites, elles-mêmes épousant des épaules frêles qui n'appelaient qu'un désir en moi. M'approcher. La toucher... Non, ce serait déraisonnable... Avancer, déjà, avant même d'avoir songé à le faire ? Mais ça, oh, ça ce n'était rien à côté du bleu de ses yeux. Un bleu persan, ou peut-être cobalt ? Impossible à départager sans vexer l'un au profit de l'autre. Impossible de choisir sans faire affront à la véritable couleur de ces deux perles. Elles, plongées dans l'infinie claire d'une eau d'un lac qui s'étendait à perte de vue, se faufilant parmi les arbres, débouchant sur ce qui devait être une chute si je me fiais au son ténu que le silence laissait entendre. Mais elle, elle était restée immobile, le dos tourné et le regard vrillé vers quelque chose qui m'échappait. Il ne me prit pas de temps pour réaliser que j'en venais à jalouser tout ce qui pouvait accaparer son attention... A elle. Elle était si belle, au bord de l'eau... Comme une sirène à qui l'on avait ôté ses ailes. Déchue, mais imaginaire. Je me mordis la lèvre inférieure, interdit. Que me restait-il, de tout ceci ? Devais-je avancer ? Je ne voulais pas l'effrayer...
Mes pieds décidèrent d'eux-mêmes sans que je n'y oppose de résistance. En quelques pas, j'étais à sa hauteur. J'ouvris la bouche, encore un peu déboussolé par mon propre comportement, qui ne me ressemblait pas. Mais rester muet ne ferait qu'empirer les choses. Il me fallait dire quelque chose... mais quoi ?

« De quelle couleur sont vos yeux ? »

Je regrettai aussitôt mes paroles, réalisant l'ampleur de la bêtise qu'elles laissaient courir. Voulant bien faire, j'avais déjà tout gâché... Non. Il me fallait rattraper mon erreur, et vite. « Hum... Je vous prie de m'excuser. Bonsoir. » Je marquais une pause, tentant tant bien que mal de rassembler les esquisses d'idées qui cherchaient dans un même temps à établir ordre dans le chaos confus qu'était mon esprit. Un sourire s'accapara mes lèvres spontanément, se voulant rassurant. « Je me baladais, et je n'ai pu contenir ma surprise que de trouver quelqu'un en ces lieux... » ajoutai-je. « Alors je me suis approché. Serait-ce prétentieux que de prétendre que vous êtes ici pour les mêmes raisons que sont les miennes, à savoir sans but précis ? Ou y a-t-il quelque chose de plus que je ne soupçonnerais pas ? »

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MessageSujet: Re: « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] EmptyJeu 31 Jan - 18:10

JARED & EVE

Les plus belles rencontres se font souvent là où on ne s'y attend pas.

Cette nuit-là, la lune brillait malgré les nuages qui la cachaient. La neige tombait et recouvrait Fantasia Hill d’un manteau blanc assez épais. Mon esprit ne voulait pas trouver le sommeil trop perdu dans ses pensées et moi je n’avais pas le choix et devais obéir à ses caprices. Alors, je me suis levée de mon lit, laissant Wall-E dormir. A la lumière de mon bureau je cherchais le moyen de m’épuiser, je voulais moi aussi dormir, cela faisait quelques temps que je n’y arrivais plus. J’avais beau tout faire pour être fatiguer mais rien n’y faisait, ma tête s’en moquait et s’amuser à me torturer. Je laissais un soupir s’échappait, jetant mon crayon sur mon bureau. Même l’inspiration m’avait quitté et ça commençait à devenir insupportable. J’étais perturbée par je ne sais quel fantôme ou démon. Même le médecin n’avait rien trouvé, et malgré les somnifères je continuais à veiller tard le soir et la nuit. Mais cette fois je ne voulais pas rester assisse à mon bureau en attendant un miracle, alors je partie m’habiller chaudement et pris mon courage à deux mains pour affronter le froid d’hiver. Je me dirigeais vers là où tout avait vraiment commencé, là où ma vie avait pris une toute autre tournure, elle avait un nouveau sens et moi j’étais différente. Là où j’étais arrivée pour la première fois dans ce nouveau monde si étrange à mes yeux et loin d’être le même que le mien. C’est comme si j’étais passée au travers d’une faille temporelle pour aller dans le passé et demander aux hommes de faire attention à notre chère planète Terre. Mais ma venue ici n’était surement pas pour accomplir ce but car j’avais l’apparence de ses hommes que j’ai tant de fois méprisée à cause de ce qui faisait subir à notre planète chérie, et d’être à leur place, je me suis vu les apprécier à leur juste valeur. Enfin bref, il fallait vraiment que je cesse de me tourmenter l’esprit, ça devenait déstabilisant et je n’étais pas sure de tenir encore longtemps ainsi. Puis le manque de sommeil se sentait sur ma personne et me rendait plus faible que d’habitude. Je traversais la forêt pour atteindre le lac. Le paysage enneigé était encore plus beau qu’en été, la lune éclairé juste le sentier mais c’était une image parfaite. Une photographie qu’on aurait prise sans même se poser de question, un moment qu’on aurait voulu immortaliser juste pour avoir un souvenir et le remporter avec nous. La nature était si belle ainsi, elle avait cette couleur verte mélangée au blanc de la neige, cette fraicheur donnée par le vent qui s’engouffrait sans problème entre les arbres faisant voler mes cheveux. Un rire parti avec le vent au loin, je me sentais bien, seule mais libre. Je me mis à tournoyais, les bras tendus, un peu plus et j’aurais pu m’envoler comme un oiseau. En m’arrêtant, ma tête tournait et je me retrouvais alors au sol mais j’en riais de plus belle. Je sentis un frisson me parcourir et me relevais direct pour ne pas attraper froid. Je continuais ma marche, profitant de cette solitude pour m’imaginer des tas de chose. Le paysage m’emportait dans mon imagination et bien que je n’aie rien pour dessiner, je savais que grâce à cet instant, l’inspiration reviendrait bientôt et je fus encore plus heureuse. J’avais fini par atteindre le lac, il était à moitié gelé mais ça le rendait divin, comme si une petite fée était passée par là mais avait laissé un espace libre pour ses habitants. Je m’assis sur le premier banc que j’aperçus prenant le temps avant de le déblayer de sa neige. Je haussais les épaules et respirais à pleins poumons. Je renouais avec mon passé, mon arrivée ici. Mais je n’avais pas envie de partir. J’aimais mon monde, certes, mais celui-ci avait tellement plus à m’offrir. Déjà j’étais humaine, j’étais libre de mes mouvements, de mes paroles, rien ne m’obligeait à faire ce qu’on me demandait, je pouvais faire ce que j’avais envie, quand je voulais. Puis dans le futur, cette Terre si belle, si fleurie est si affreuse et même si la vie revenait petit à petit, ça ne serait jamais comme ça l’est ici.

Je souriais, heureuse, épanouie. Mes yeux valsaient de chaque côté, ne sachant où réellement se poser par la magie du spectacle et tout ce que cet endroit m’apportait. Puis un bruit capte mon attention, me faisant dévier le regard. C’était un petit lapin qui s’amusait dans la neige, son museau s’agitait et c’était juste trop mignon à voir. Je tendais ma main dans sa direction sans faire de mouvement brusque pour ne pas l’effrayer, il s’avança vers moi et sa tête venu la trouver. Je le caressais et lui frottait sa tête encore plus contre ma paume demandant plus de caresses. Encore une fois, la joie de cette merveilleuse rencontre emplie mon cœur d’un bonheur pur et simple mais magique. Il finit par partir, me laissant à nouveau seule, j’étais triste de le voir s’éloigner mais peu m’importe, j’en garderais un souvenir doux, comme son pelage. Je fermais les yeux, me laissant emporter par le vent, somnolant, rêvant, tout en écoutant la vie nocturne de la nature. Au loin, on distinguait les hululements des hiboux, les prédateurs qui chassaient leurs proies, un enchainement répétitif comme chaque soir, une danse apprise par cœur et qui, une fois la nuit tombée, pouvait enfin être jouée. Un souffle léger, la neige qui fuyait avec lui et moi qui respirait cet air nouveau, pur et frais. « De quelle couleur sont vos yeux ? » Puis il y a eu cette voix, douce et mélodieuse, irrésistible et perdue à la fois, hésitante mais captivante. Inconnue à mes oreilles, sa voix était une mélodie parfaite. Mes yeux pivotaient pour voir cet interlocuteur. Un jeune homme, charmant et comme sa voix, quelque peu perdu. Je lui souris. C’est étrange comme cette façon de m’aborder m’en rappeler une. Certes pas le même endroit et la même phrase, mais la même manière. Hésitant, confus mais heureux de l’avoir fait. Peter. Ce nom encré encore au bout de mes lèvres et dans mon cœur. La promesse que je lui avais faite tenait toujours mais je m’étais éloignée et tentais de l’oublier sans l’effacer complètement. Je plongeais mon regard dans le sien, il était sombre mais pénétrant et ténébreux. Je cherchais une réponse à sa question, mais j’avoue n’avoir jamais trouvé de réponse, vu qu’elle ne m’avait jamais effleuré l’esprit. « Hum. Eh bien, je dirais un mélange de bleu persan et cobalt. Ou même aucun des deux. Pour tout dire, je n’en sais rien. La question ne m’a jamais parcouru la tête, alors, vous me posez une colle là. » Je laissais échapper un rire chaleureux. Sa venue était inattendue mais je ne refusais pas la compagnie. Au contraire, la solitude avec la nature commençait à me peser et s’il n’était pas arrivé, je serais surement partie. « Hum... Je vous prie de m'excuser. Bonsoir. » « Oh non. Ne vous excusez pas. Votre question était très… pertinente ? Enfin, je ne sais pas si c’est le mot mais tant pis… » Un sourire apparaissais peu à peu sur mon visage. « Bonsoir. » Ma voix était naturelle, bien que fatiguée par mes nuits sans sommeil et agitées, à me torturer l’esprit et les yeux pour trouver la paix. « Je me baladais, et je n'ai pu contenir ma surprise que de trouver quelqu'un en ces lieux... Alors je me suis approché. Serait-ce prétentieux que de prétendre que vous êtes ici pour les mêmes raisons que sont les miennes, à savoir sans but précis ? Ou y a-t-il quelque chose de plus que je ne soupçonnerais pas ? » Ses questions me laissaient perplexe. J’avoue ne pas vraiment savoir pourquoi j’étais ici. Parce que je voulais épuiser mon être pour enfin dormir tranquille sans me réveiller par des bouffées de chaleur, des questions sans réponses dans ma tête ou bien même un cauchemar. Et encore, ce soir je ne trouverais pas le sommeil. Non, je continuerais cette discussion s’il accepte ma compagnie. « C’est vrai que trouver quelqu’un ici qui plus est à cette heure-ci peut surprendre. Sans but précis ? Hum, peut-être. Enfin non, j’essaye de trouver le sommeil mais monsieur ne veut pas venir à moi, alors je profite du paysage enneigé. Et vous, il y a une raison particulière qui vous pousse à être venu dans ses lieux ? Où vos pieds ont choisis eux même la destination sans vous demandez votre accord ? » Je fis une petite mine boudeuse car les pieds capricieux je connaissais et parfois cela était frustrant car quand on débarquait dans un endroit où l’on ne voulait pas aller et qu’on voulait éviter à tout prix mais qu’au final on n’avait pas le choix et qu’on devait rester et bien, il fallait avoir énormément de courage. J’enlevais la neige que j’avais laissé de l’autre côté du banc, ne pensant pas trouver quelqu’un en ces lieux et lui fit signe de venir s’assoir si son cœur le désirait. Je ne l’obligerais en rien, comme continuer ou du moins entamer une discussion. Il choisirait. Mais s’il restait, cela serait pour mon plus grand bonheur. « Je ne sais pas vous, mais je ne compte pas partir maintenant. Alors si vous voulez, on peut rester ici et discuter ou bien partir se promener au bord du lac. » Encore un sourire, toujours le même, celui joueur, voulant un peu de changement. « Oh, j’allais presque oublier. Je m’appelle Eve. »
FICHE PAR STILLNOTGINGER.
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MessageSujet: Re: « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] EmptyJeu 14 Mar - 0:54

She was breathtaking in her beauty and her human spirit, he thought, unable to speak as he gazed upon her.
Hers was the sort that would not fade or grow jaded with time and years, but flourish, grow more radiant with life and its experience. Hers was a beauty that no other possessed.
A beauty he longed to keep, to hide away, to bask in, himself alone. She had become his. He didn’t know when, whether it had been the moment her fingertips had touched him when he was hurt, or if it had grown, like a seed, slowing spreading until she had become the root anchoring the shattered pieces of his heart, pulling them tight together until it resembled the organ it should.

Charlotte Featherstone

« Hum. Eh bien, je dirais un mélange de bleu persan et cobalt. Ou même aucun des deux. Pour tout dire, je n’en sais rien. La question ne m’a jamais parcouru la tête, alors, vous me posez une colle là. » Ca y est. Elle s’était détournée du lac pour me faire face, pour m’offrir son visage, ses yeux et me faire par la même occasion regretter tout ce que j’avais pu émettre comme fabulations suggestives, comme adjectif en faveur de sa personne. La réalité m’avait sauté aux yeux, me les avait même arraché car il ne me semblait plus réellement voir – c’est vrai, peut-on voir la beauté incarnée ? La notion est bien trop grande, prétendre l’avoir rencontrée aurait été blasphématoire. Mais, déjà, mes mains tremblantes… Je me rappelais à quel point je m’étais trompé, et étais loin de la vérité. Celle qui se tenait accrochée à ma vision, était bien plus grande, bien plus belle, bien plus que ce que j’aurais été capable de dire. De penser. De dessiner ou seulement de montrer. Je devais alors me taire et me résoudre à ne rien faire. De toute façon, les mots m’échappaient à mesure que le vent soufflait près de mon oreille. J’observai ses vagues douces venir cueillir, oser chez elle, une mèche de cheveux châtains, pour la faire valser à son grès à ses côtés, la laissant ensuite languir sur la porcelaine immaculée de sa peau. Je me mordis alors la lèvre inférieure. Je voulais y goûter aussi, c’était décidé, depuis bien longtemps, bien avant que je la rencontre. Sa voix… Sa voix avait été par contre la parfaite reproduction de ce que je m’étais imaginé d’elle, avec cependant ce petit quelque chose rien qu’à elle, que jamais je n’aurais pu imager, et qui m’était pour le moment bien malheureusement indéchiffrable. Non, heureusement, plutôt. Surprenez-moi. Vous le faites déjà si bien.
Je ne voulais plus que ça s’arrête. J’étais emporté, dès à présent. Sa réponse m’avait laissé quelque peu perplexe, malgré tout. Elle avait deviné. Ou plutôt, j’avais moi-même deviné ; sa couleur n’était pas descriptible, ni pour l’un, ni pour l’autre. C’était l’une de ces choses que l’on nomme insaisissables, inestimables, et cela devait justifier ô combien rester de marbre sous ses yeux m’était insupportable. Mais je ne pouvais raisonnablement rester interdit. C’était trop tard. Je m’étais approché, j’avais touché à la rose sacrée, je ne pouvais plus m’en détourner. Les épines étaient irrémédiablement incurables. Et… je ne pouvais laisser ses pétales sans protection, désormais.

« Hum... Je vous prie de m'excuser. Bonsoir. » parvenais-je à exprimer. Mais ce n’étaient que huit mots. Huit pauvres mots, les seuls que j’avais été capable de prononcer avant que ma voix ne se perdre avec le silence qui s’ensuivit. Ces mots venaient-ils vraiment de moi ? Je ne pouvais le concevoir. Jamais encore je n’avais autant perdu mes moyens. J’appréhendai alors un instant une réponse, que sa voix au moins brise ce silence qui me pesait tant. Que les notes mélodieuses et si merveilleusement douce de cette sauveuse évaporent comme je l’espérais toute hésitation en moi. Comme elles étaient forcément aptes à réaliser. Et alors que je l’attendais, elle tomba, comme une providence.
« Oh non. Ne vous excusez pas. Votre question était très… pertinente ? Enfin, je ne sais pas si c’est le mot mais tant pis… Bonsoir. » Je souris. Je ne pus, réellement, m’en empêcher. Ce n’était pas foncièrement un sourire dû à l’amusement, et encore moins par moquerie, seulement… Je réalisais que je n’étais pas seul à nager maladroitement, pas très droit, pas très haut. Pas assez droit, haut, ou qu’importe, cela ne me gênait pas. Je me surpris alors bien vite à songer que, au fond de moi, je savais qu’au bout de deux phrases à peine, elle serait parvenue à m’atteindre, juste là. A, bien malgré moi, m’attendrir, confirmer chacune de mes certitudes, me pousser à être certain d’une chose bien lumineuse, un désir bien présent. Petit à petit, la peinture frivole de la joie s’imprégna sur ses lèvres. Oh, ce sourire… Elle parla alors, muant ces mêmes lèvres en un mouvement qui ne pouvait qu’incarner la danse même de la joie. Ce n’était pas une certitude, j’étais encore trop retourné. Le mutisme s’installa alors entre nous lorsque ses lèvres se joignirent entre elles. Doucement, comme une feuille sur la terre humide. Il m’avait fallu dire quelque chose… Quoi ? « Je me baladais, et je n'ai pu contenir ma surprise que de trouver quelqu'un en ces lieux... Alors je me suis approché. Serait-ce prétentieux que de prétendre que vous êtes ici pour les mêmes raisons que sont les miennes, à savoir sans but précis ? Ou y a-t-il quelque chose de plus que je ne soupçonnerais pas ? » Je ne voulais rien soupçonner chez elle. La première erreur m’avait instruit. Les mots quant à eux, les miens, avaient été articulés sans réelle constance, sans désir d’organisation, sans pouvoir de le faire tout à fait. J’ignorai jusqu’à être sûr qu’ils possédaient au moins un sens, puisque j’en avais oublié jusqu’à toutes mes convictions. Et ses mots, les siens, avaient embrasé chacun de mes doutes les plus inavouables. « C’est vrai que trouver quelqu’un ici qui plus est à cette heure-ci peut surprendre. Sans but précis ? Hum, peut-être. Enfin non, j’essaye de trouver le sommeil mais monsieur ne veut pas venir à moi, alors je profite du paysage enneigé. Et vous, il y a une raison particulière qui vous pousse à être venu dans ses lieux ? Où vos pieds ont choisis eux même la destination sans vous demandez votre accord ? »
A mesure qu’elle parlait, une moue boudeuse s’emparait de ses traits. C'en était trop. Je baissai alors rapidement les yeux, au moins un moment, dans l’espoir de m’octroyer ne serait-ce qu’un instant de répit avant faillir. Tenter de comprendre, au moins. Une raison particulière ? Bien singulière en effet, car j’aurais très bien pu répondre que c’était elle, la raison, car aujourd’hui j’en suis bien persuadé. Ca n’avait pu qu’être une force qui m’avait poussée ici, comment expliquer sinon que mes pas m’aient conduits d’eux-mêmes en ces lieux où il me semblait jusqu’alors n’avoir jamais traversé ? A présent, chaque odeur, chaque saveur, avait ce petit goût familier et secret qu’aucun autre ne peut confier. Je passai alors une main dans mes cheveux, arrêtant la course de mes doigts au niveau de ma nuque alors que les flocons de neige entassés sur quelques mèches ici et là s’envolaient sur mon passage.

« J’imagine que ce doit être un savant mélange des deux. Mes pieds ne m’écoutent pas toujours, mais ils étaient peut-être en effet guidés par une raison particulière. » Je souris, parfaitement conscient du non sens que pouvaient adopter mes paroles. Mais paraître ridicule ne m’avait jamais autant laissé indifférent. « C’est vrai que la nuit est belle… j’ai toujours apprécié le contraste qu’offrait la blancheur parfaite de la neige avec l’encre de la nuit. »

Je laissai alors retomber ma main le long de ma cuisse. Mon regard, faute d'effectuer un autre mouvement, lança un mouvement circulaire de là où j’étais, tentant de saisir chacune des images, des impressions du paysage alentour. Que de magnificence, réellement. Il n’y a que la nature qui puisse offrir ces petites choses, ces petits fragments de bonheur infantiles mais grand en leur forme originelle, ces sourires dissimulés ou criés aux sommets des pins. Une sensation de bien-être, mais aussi d’insécurité. Mes yeux reprirent alors place au creux de celle qui m’était toujours inconnue en identité. J’oserai l’oublier, mais le lac qui se déployait derrière son dos et la neige éparpillée autour d’elle sur le banc où elle était assise, accordait à la scène une vraie touche divine, tel un ange posé ici pour quelques heures sur Terre. « Je ne sais pas vous, mais je ne compte pas partir maintenant. Alors si vous voulez, on peut rester ici et discuter ou bien partir se promener au bord du lac. Oh, j’allais presque oublier. Je m’appelle Eve. »
Il me sembla alors que mon cœur rata un battement, pour reprendre une cadence plus folle et désordonnée, tandis que mes yeux suivaient chacun de ses plus infimes mouvements, emplis d’une grâce qu’il ne m’avait jamais été donné de voir. Elle chassait de ses doigts fins et sans doute froids la neige qui reposait toujours à ses côtés. Je tendis alors subrepticement les doigts, dans la perspective de saisir les siens, question de leur offrir ne serait-ce qu’une chaleur même légère pour les soulager. Mais je me ravisai juste à temps, comprenant véritablement ce que cela impliquait. Elle m’offrait une place à ses côtés, alors que la simple distance qui nous séparait m’était dure à soutenir ? Toutefois, l’idée même de refuser s’évapora aussitôt tombée, car je voulais, bien sûr, rester avec elle. Je ne voulais plus la quitter. Et puis, son prénom… J’avais raison depuis le début. C’était celui d’un ange.

« Eve... Enchanté. Je m'appelle Jared. » dis-je, en tendant lentement la main pour cueillir ses doigts contre ma paume. « Il y a encore tant à voir. Pourquoi ne pas longer le lac, et, qui sait, découvrir l’existence d’une nouvelle dimension dès lors inconnue ? » Je plaisantais, évidemment, mais c’était là l’étendue de tout ce que je pouvais ressentir.
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MessageSujet: Re: « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] EmptyDim 17 Mar - 18:46

JARED & EVE

Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit.
Oscar Wilde.

« J’imagine que ce doit être un savant mélange des deux. Mes pieds ne m’écoutent pas toujours, mais ils étaient peut-être en effet guidés par une raison particulière. » Ce sourire, son sourire… Il était plus véritable que n’importe quel sourire sur Terre, il traduisait toute sa pensée. Sa phrase était contradictoire et son sourire, lui, montrait qu’il se sentait probablement ridicule mais moi non. Au contraire, je trouvais ça adorable. « C’est vrai que la nuit est belle… j’ai toujours apprécié le contraste qu’offrait la blancheur parfaite de la neige avec l’encre de la nuit. » Je souris à nouveau, à croire que je ne sais faire que ça. Sa main se laisse tomber le long de sa cuisse, son regard se perd dans le vide, le décor qu’offre cette nuit ouverte à la magie. J’en profite pour l’observer plus, la forêt s’étend à perte de vue derrière lui et il se tient là. D’où je suis, on dirait un géant alors qu’au final il ne devait faire qu’une tête de plus que moi. Bon d’accord, c’est grand mais, je me comprends dans mes pensées. Je secoue la tête. Reprenant mes esprits entièrement, je remarque qu’il a reposé son regard sur moi. Je crois que sur le coup, mes joues sont devenues roses, mais je pourrais toujours trouver comme excuse que j’avais froid, même si c’est débile et pitoyable. « Je ne sais pas vous, mais je ne compte pas partir maintenant. Alors si vous voulez, on peut rester ici et discuter ou bien partir se promener au bord du lac. Oh, j’allais presque oublier. Je m’appelle Eve. » Chassant la neige du banc pour qu’il vienne prendre place à mes côtés, j’espérais que ce soit inutile et qu’on parte faire le tour de ce lac, qu’on échange des anecdotes sur nous, qu’on partage un moment comme si cela faisait des années qu’on se connaissait. Mes doigts à la fin étaient gelés, pétrifiés limite, c’est à peine si j’arrivais à les bouger sans avoir mal.

« Eve... Enchanté. Je m'appelle Jared. » Jared. La simplicité à l’état pur, la douceur et la beauté. Son prénom lui allait à merveille, il reflète la personne qu’il est. Sa main se saisit tendrement de mes doigts, un frisson parcoure mon dos, mes yeux croisent les siens une nouvelle fois. La chaleur se répand dans tout mon corps, me contaminant de joie par la même occasion. Comme un venin qui coule dans nos veines, se mélange au sang pour aller nous atteindre au plus profond de notre être. C’est à la fois troublant, perturbant et magique, délicat et irrésistible. « Il y a encore tant à voir. Pourquoi ne pas longer le lac, et, qui sait, découvrir l’existence d’une nouvelle dimension dès lors inconnue ? » Un nouveau rire m’échappe, une nouvelle dimension, pourquoi pas, après tout, plus rien ne m’effraie. Et puis c’est vrai, il y a tant de chose à voir, à découvrir, à toucher du bout des doigts pour dire « je l’ai fait » et après en être fier. Même si je suis arrivée à cet endroit, je n’ai pas pris le temps de regarder plus loin, d’aller au-delà de ce que je vois. Peut-être trop effrayer par ce que l’horizon pouvait me montrer. Aujourd’hui la peur s’est évaporée, envolée comme si elle n’avait jamais existé. Ce creux où elle se logeait a disparu, me laissant alors sans craintes totales mais juste éphémère. Je me perds dans la contemplation du lac, divaguant au plus profond de mon imagination. Créant des scénarios interminables, oubliant presque tout ce qui m’entoure sauf lui. Jared. Il venait s’encrer dans mon esprit, les images qui défilaient dans ma tête, comme si maintenant il faisait partie intégrante de ma vie. Indispensable, irremplaçable, nécessaire à ma survie, mon dernier souffle, mon énième battement de cœur. Bien que cela ne faisait que quelques minutes, c’est comme si, c’était écrit. La plume avait froissé le papier pour noter « Eve devra rencontrer Jared. » Rien de plus, juste ça. Le reste devait venir de moi, de lui… de nous. Soudain le désir de le posséder s’empara de moi, une pulsion, un soupir du cœur qui criait au plus fort sans qu’on ne l’entende. Une impression de déjà vu alors se glissa dans ma tête, je repris alors mes esprits secouant légèrement la tête. Non, cette fois je ne me perdrais pas, je dois m’en faire la promesse. Puis remarquant le long silence que j’avais installé, je le brise. « Eh bien, je suis pour longer le lac. Après tout, une seconde dimension ne peut pas faire peur. » Je me tue, troublée par ma phrase qui me lançait un doute. Je ne devais absolument pas avouer ma véritable nature ou ça recommencerait encore une fois. Le cercle vicieux qui une fois qu’on en est sorti se remet en place sans que l’on s’en rende compte. J’avais envie de fuir d’un coup et de tout oublier. Cette rencontre, ces dialogues échangeaient, son existence… mais je ne le ferais pas, pas parce que je n’en ai pas le courage, mais j’ai envie d’apprendre à le connaitre. Partager un peu de sa vie, prendre une place dans son cœur, aussi minime soit-elle. Renouer avec le passé me laissais indifférente, moi je voulais aller de l’avant, découvrir mon futur. Cet avenir qui me parait si prometteur. Je veux le voir, le toucher même, l’atteindre pour le capturer et ne plus le laisser partir. Je me lève, glissant ma main dans la sienne pour qu’il suive mon mouvement. Je me rendais compte du geste, de cette signification si intime, comme avec Peter. Je ne cessais de revenir à lui, mais cette fois, le scénario se répétait vraiment. Je priais pour que la fin soit tout autre, différente. Que pour une fois ça marche. Wall-E ? Pour le moment, je préfère le laisser de côté, je dois stopper mes pensées, c’est infernal. Je lui souris, attaquant ma marche silencieuse et lente, guidée par le vent et les bruits des animaux. Je repensais alors au petit lapin de tout à l’heure. Je voulais lui en parler, il en aurait peut-être rien à faire, mais j’avais besoin de lui parler, de trouver des points communs. D’être plus qu’une simple connaissance…

« Tout à l’heure j’ai vu un petit lapin tout mignon. Il est venu vers moi et j’ai pu le caresser. Tu imagines ? » Encore un silence, je m’arrête pour plonger mon regard dans le sien. Je sens mon cœur défaillir, tressaillir sous ses yeux. Il est si beau. « Jared… » Ce fut un souffle court qui traversa mes lèvres, un chuchotement que le vent avait emporté avec lui. Cette proximité était étouffante, suffocante, j’avais besoin de respirer. Je me retourne, croisant mes bras et regardant le sol. Je soupire, me trouvant idiote sur l’instant. Je m’attache trop vite, trop facilement, offrant ma confiance pour au final avoir un couteau planté en plein milieu de mon cœur. Puis après souffrir en silence, accorder mes peines qu’à moi-même, retenir mes larmes pour qu’elles ne puissent se mêler uniquement qu’à l’eau qui coule sur mon visage. Je ne voulais pas revivre ça, une fois avait suffit, je m’en suis vite remis, mais là, si ce mal frappe une seconde fois, je crois que je ne pourrais pas me relever. Je me croyais trop forte mais au final je suis faible. Je voulais faire taire mes pensées capricieuses, mes doutes qui s’emparaient de moi. Et si pour une fois je pouvais avoir confiance. Si pour une fois, c’était vraiment le destin, quelque chose qui ne trompe pas et ne trahis pas ? Je lâche un second soupir, lui faisant face à nouveau. Je ne croisais pas son regard, pas encore, je n’osais pas, plus. Je voulais être sure, cesser de douter pour un rien, torturer mon esprit jusqu’à mourir à petit feu. « Jared… Il faut que je te dise quelque chose avant qu’on continue… » J’ai peur, je redoute ce moment où il faut avouer qui on est réellement, dire ce que l’on a sur le cœur même si ça nous perd par la suite. « Je suis différente des autres filles… Pas différente dans le style unique, même si c’est ça, enfin non. Bref, oublie, je me sens idiote sur le coup. » Et c’est vrai, idiote, stupide, perdue surtout, plus qu’autre chose. Troublée par sa présence, par ce rapprochement que mes pas m’ont fait faire, par mes mains qui se glissent dans les siennes, de mes doigts qui s’entremêlent aux siens comme si c’était un besoin. Comme si maintenant mon être était dépendant de lui, qu’il redemandait sa présence encore et toujours comme s’il était loin, à des milliers de kilomètres alors que la distance entre nous n’est qu’à peine de quelques centimètres. Je prends une nouvelle inspiration et retente ma chance. « Je ne viens pas d’ici… » Ma voix trésaille, me trahis et je ne peux finir ma phrase à nouveau. J’en ai marre. Marre de cet être qui n’en fait qu’à sa tête, qui n’écoute pas ce que je lui demande de faire, de dire. Marre de ce cœur qui bat trop vite dans ma poitrine, du bourdonnement dans mes oreilles qui me coupent de tout bruit extérieur, marre de ce sentiment étrange qui se délecte dans mes veines. Marre de tout, envie de fuir, partir, encore une fois, comme toujours, comme avant, comme avec lui. Eve, arrête. STOP ! Mes pensées se taisent, mon souffle repart, avec tout ce vacarme je n’ai même pas remarqué qu’il s’était arrêté. « On continue ? » Idiote, doublement idiote.
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J'archive « Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve] 1823284050
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« Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier. » ๑ [PV Eve]

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