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peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. Vide
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 peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around.

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MessageSujet: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptySam 29 Déc - 0:46

PAYS D'AMOUR N'A PAS DE FRONTIERE, POUR CEUX QUI ONT UN COEUR D'ENFANT - l'oiseau et l'enfant.

Un éclat de rire. Le mien. Voilà longtemps que je n'avais pas ri ainsi. Me levant du canapé, terrassée par la crise de fou rire qui me possédait depuis dix minutes, mes mains se posèrent sur le bord de la table, m'évitant une petite chute dont je n'aurai certainement pas pu me relever. La vision de Salem en train de tenter - tant bien que mal, il fallait l'avouer - de manger, à l'aide de doigts peu habiles, une spécialité indienne, que nous avons passé cinq heures à préparer, m''avait achevé. Enfin, "préparer". Transformer la cuisine en champ de bataille pour un modeste plat de deux personnes serait plus juste. Salem n'était certainement pas doué pour la cuisine, tout comme je ne l'étais quand il s'agissait de garder son sérieux. En parlant de ça. Je tâchais de retrouver mon sérieux, du moins, ce qu'il m'en restait. Affichant un visage fixe et grave, mon regard se posa à nouveau sur Salem, encore assis en tailleur sur le canapé que je venais à peine de quitter. La sauce quittait avec grâce ses doigts, venant s'abattre sur son pantalon. Mon rire repartit de plus belle. Drôle malgré lui. Salem était incroyable. Il avait ce petit quelque chose qui me plaisait. Qui exacerbait tous les fragments de mon âme d'enfant. Et le grand manitou savait à quel point j'en avais besoin, dernièrement. Je n'étais qu'une enfant, dans le fond, je l'assumais. Je souffrais de cette pseudo maturité que ce monde cherchait à m'imposer à tout prix, à m'attribuer sans même me demander mon accord. Stupide univers. J'aurai donné cher pour être à des kilomètres d'ici. Mais l'heure n'était pas à de telles gravités. La soirée se poursuivit, telle une de veillée de colonie de vacance. Je retrouvais mon essence, ma raison d'être. Le mystérieux enchantement qui m'avait expulsé sans ménagement dans cette ville à la modernité bien étrange n'avait, à mes yeux, qu'un seul avantage : il m'avait permis de découvrir qui j'étais, et en l’occurrence, ce que je n'étais pas. Une adulte, je n'étais pas. Une femme sérieuse, je n'étais pas. Une femme sophistiquée, je n'étais pas. La maturité incarnée, encore moins. Une femme jalouse ? ... Je ne savais pas. Non. Je n'y penserai pas. Pas ce soir. L'important n'était pas là. C'est ainsi, devant ce qu'on appelle une " télévision", perdue dans mes songes, et tranquillement installée contre celui que je considérais comme mon meilleur ami, que je rejoignis avec douceur les bras de l'amant de mes nuits, Morphée le merveilleux.

Mon esprit se délecta d'un plaisir qui lui était refusé depuis bien longtemps : celui de retrouver son monde imaginaire. Dans mes songes les plus secrets, il se plaisait, avec aisance, à dessiner, telle une baguette magique, les contours des souvenirs de mon enfance. Le lac turquoise à quelques mètres de mon tipi, la douce pudeur de mon père, les danses auprès du feu avec Peter, des bras bienveillants ... Des bras ? Je sentais ces derniers m'entouraient, sans parvenir à distinguer la subtile frontière entre l'imaginaire, et la réalité. Salem me souleva avec douceur, et me glissa sur le lit, avec une délicatesse dont je ne le croyais pas capable. Je comprenais tout juste à qui ses bras appartenaient qu'au moment où ils me déposèrent sur le lit. Néanmoins, j'étais encore plongée dans une béatitude qui pouvait aisément me comparer à un bébé tombé amoureux du plaisir que lui procurait le sommeil. Je sentais à peine mon ami se glissait près de moi, dans l'obscurité d'une nuit des plus totales. Je sentais son regard bienveillant peser sur moi. Ma conscience me conseillait de lui parler, me persuadant que j'étais totalement éveillée. Qu'elle était folle, cette conscience. Un peu trop ambitieuse. C'est ainsi que j'ouvris légèrement les yeux, posant mon regard sur le visage lumineux de mon ami. C'est alors que mes rêves vinrent se mélanger à la réalité. Mes propos se présentèrent à Salem, portés par ma voix qui trahissait plus que nécessaire la quiétude que m'avait apporté le sommeil dans lequel je me trouvais encore : « les plûmes, aujourd'hui, ce n'est vraiment plus ce que c'était, convenons-en. » fichue déclaration. Je ne comprenais pas encore la stupidité de cette dernière. Et dans un grognement de bien-être qui apparaissait sans doute tout à fait adorable pour toute personne qui n'était pas moi, je me retournais entre les draps, et retrouva un sommeil des plus totales contre mon protecteur. Une douce nuit s'offrait à moi, et pourtant, elle se faisait attendre. En effet, au bout de plusieurs heures, de terribles images me vinrent à l'esprit. Une voiture me renversant. Des hurlements de klaxon assourdissants. Des humains la fixant. Une succession de clichés, de sons, et de sensations toutes plus désagréables les unes que les autres. Ce que le commun des mortels appelle " cauchemars".

Il ne m'en fallut pas plus pour que mon sommeil, d'apparence si profond, soit définitivement dérangé. J'étais bel et bien réveillée, cette fois, le coeur battant à toute vitesse, s'adonnant à une course qui lui était inspirée par la peur, la solitude et la détresse que j'avais ressentie face à ces visions terrifiantes. Un manque. Manque d'air. J'avais besoin de respirer. A présent assise sur le lit, je jetais des regards autour de moi pour prendre à nouveau conscience de l'environnement qui m'entourait. L'obscurité totale attirait mon attention sur la seule source de lumière qui s'imposait fièrement dans la pièce : le réveil-matin. Soit dit en passant, je n'avais pas encore compris comment les humains étaient parvenus à enfermer et contrôler le feu dans ce petit objet, et ce, sans avoir la crainte qu'il s'éteigne, mais soit. 05h08. Mon attention fut titillée par un bruit de machine, qui n'était, en réalité, que Salem, qui ronflait encore comme un bienheureux. Cela me redonna presque le sourire. Presque. La peur que j'avais ressentie durant mon rêve me possédait encore. Très désagréable, on en convient. J'avais besoin d'aide, voilà tout. C'est pourquoi, sauvage et indomptable que j'étais, ma décision fut prise sans l'ombre d'une hésitation. Le temps d'enfiler une robe beige, et me voilà dehors. Je n'avais pas conscience des dangers qui pouvaient rôder dans cette ville. Je me croyais invincible. Je connaissais les dangers, et savaient me protéger des aléas des catastrophes naturelles, et je demeurais la meilleure de ma tribu quant il s'agissait de faire fuir les bêtes sauvages un peu trop affamées. Mais je n'étais pas habituée aux personnes mal intentionnées. Fort heureusement, cette nuit, seule mon mal-être me guettait. Et il prenait bien trop de place pour que je ne me préoccupe d'un autre danger potentiel. Tel un aimant, la nature m’appelait. Elle avait entendu la longue plainte agonisante de mon coeur meurtri. Elle était séduisante, protectrice. Cette nuit, je n'entendais qu'elle. Elle hurlait. Si fort que je ne pouvais espérer trouver réconfort que dans ses bras. Mes pas me portèrent, sans en avoir réellement conscience, au parc de la ville. Ils ne comprendraient jamais l'intensité du lien qui m'unissait à la nature. Je parle d'eux, bien sûr, les humains. Des êtres que je ne haïssais pas, mais qui demeuraient, à mes yeux, une incompréhension des plus totales. Une autre déception m'attendait : je ne pouvais en aucun cas accéder au parc, juste ciel. Une barrière me coupait la route, m’empêchant de rejoindre cette nature qui se portait volontaire pour m'offrir les ressources dont j'avais grandement besoin.

Comment avaient-ils pu ? Quel était l'intérêt de préserver la nature si c'était pour en interdire l'accès ? La terre n'était pas une propriété, les humains appartenaient à la terre, et non l'inverse. C'était ma vision des choses. Ma vision d'indienne. Le fait d'avoir détruit la nature dans sa quasi-intégralité ne leur suffisait donc pas, il fallait, qu'en plus, ils se permettent de mettre en cage ce qu'il en restait. Vous préférez offrir votre confiance à un monde dont vous vous plaignez vous-même plutôt que vous laissez aller à la douce croyance des fées, ou à la sérénité que pourrait vous procurer la nature ? Et bien, soit. J’osais espérer qu'ils parviennent à se rendre compte de leur bêtise, un jour ou l'autre. En attendant, sans me rendre compte de la gravité de mes actes, j'escaladais la grille qui me séparait du parc. Courant pieds nus dans l'herbe fraîche, je retrouvais enfin le sentiment de réconfort qui me manquait tant, depuis mon réveil. C'était tout ce dont j'avais besoin. Je parcourais le parc, m'arrêtais de temps à autre, et finit par grimper un arbre qui s'imposa à moi tel une évidence. Mes pieds, nus, n'eurent pas de mal à trouver appui sur les formes, creusées par le temps, sur l’écorce. C'est ainsi, allongée sur une branche d'un arbre, que le doux sentiment de "maison" réchauffa mon coeur et mon corps, tous deux tourmentés par une nuit qui n'avait été en rien récupératrice. J'étais à l'aise. Tellement, à vrai dire, que je remarquais que bien trop tard que je n'étais pas seule. Des bruits, des conversations, puis une convergence de lumière. Une lampe de poche, visiblement braquée sur moi. Les choses allèrent bien vite. « Mademoiselle ! » hum ? « Mademoiselle, descendez immédiatement ! » Et pourquoi donc ? J'étais très bien, ici. De plus, le ton employé ne me plaisait guère. Je détestais les ordres. Ils me donnaient davantage l'envie de faire le contraire de ce qu'on me demandait, que celle d'obéir. C'est pourquoi je ne daignais répondre. Ils insistèrent, pourtant. Ces hommes étaient au nombre de quatre, encerclant l'arbre sur lequel je me trouvais. C'était une vraie chasse, ma parole. Et j'en étais la proie. Autant dire que cela me plaisait encore moins. Agacée, d'un bon agile, je quittai mon arbre à contre-coeur. Et là, j'ai couru. Pourquoi, exactement ? Je ne supportais pas être traquée, voilà tout. Je n'étais pas un animal sauvage, non, contrairement à ce qu'ils pouvaient penser, tous autant qu'ils étaient. Je n'avais pas la moindre idée du pourquoi, mais une chose est sûre, je n'aimais pas ça. Pensant partir du parc aussi vite que j'y étais entrée, je me trompais. Ils étaient peut-être moins rapides, mais ils étaient plus nombreux. Et le parc, petit. En peu de temps, l'un d'entre eux me barra la route, et un de ses complices m'attrapa violemment par derrière. Quel courage.

« Restez là ! » Et si je vous disais " hors de question ", vous me lâcheriez ? Certainement pas. C'est pourquoi j'optai pour l'ordre. Beaucoup plus percutant. « Lâchez moi tout de suite ! » Voilà qui était clair. Pas pour eux, visiblement, puisqu'ils s'y prirent à plusieurs pour me maintenir. La colère monta. « Ne me touchez pas ! » Avais-je conscience qu'il s'agissait des forces de l'ordre ? Bien sûr. Cela ne m'empêchait pas de me débattre. Je n'avais tué ni volé personne, pourquoi s’intéressait-ils donc à moi ? « On se calme, mademoiselle ! Vous n'avez pas le droit d'être ici, vous allez devoir nous suivre ! » Pas le droit ? Pour qui se prenaient-ils ? Je redoublais d'ardeur pour tenter de m'extirper de leur emprise, me débattant comme une sauvage, bien que le mot soit de mauvais goût. « Je ne vous suivrai NUL PART. » Voilà qui était dit. Mais visiblement, ils ne demandaient en aucun cas mon accord. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvais prisonnière de la pire création humaine : la cage. Enfin, une cellule, pour être exacte. Au commissariat. Assise, jambes repliées contre ma poitrine, mes bras entourant ces dernières, je lançai des regards autour de moi. Le commissariat n'était pas très bien fréquenté, visiblement. Trois hommes partageaient ma cellule, et aucun d'ente eux ne m'inspirait confiance. Je me sentais seule, tandis que les policiers me dévisageaient, me considérant responsable d'un crime que je jugeais ne pas avoir commis. Voilà une demie heure que ces barreaux me gardaient prisonnière, et j'avais déjà l'impression que cela faisait toute une vie. Je ne pouvais espérer pire. J'en venais même à regretter les douloureux cauchemars qui m'avaient torturé, il y avait quelques heures de cela. Je détestais cette cage. Je détestais les barreaux qui la caractérisaient. Je détestais les hommes qui la partageaient avec moi. Et surtout, je détestais leur regard. Le commissaire, visiblement, me prenait pour une allumé, à en croire ses conservations avec ses sous-fifres. J'entendais des brides de conversation " fille du voyage ", " pieds nus ", " déchaînée ". N'en voulant pas écouter davantage, et avec la fierté dont je faisais toujours preuve, je songeai à comment me sortir de ce faux pas, mais visiblement, on m'offrit la réponse sur un plateau d'argent.

Un homme en uniforme tapa ses clefs contre les barreaux pour attirer mon attention. « Hey ! la petite brune ! Il y a quelqu'un que tu voudrais appeler ? ». Autant dire que le nom s'imposa à moi comme une évidence. Peter. Rien que le son de ce prénom soufflé à mon âme réchauffait mon coeur de sauvage. Le réchauffait, certes, mais au point de le brûler et de laisser ce dernier, agonisant, blessée à jamais et meurtrie de cicatrices imparfaites. Le coeur d'une louve qui commençait à apprendre ce qu'était réellement la vie. Et pour le moment, la tigresse que j'étais n'en voulait pas, de cette vie. J'éprouvais tant de choses pour ce garçon qui refusait de grandir. Je ne voulais en aucun cas que ce monde me l'enlève. Il m'avait confisqué tant de choses. Mon Neverland. Ma nature. Ma famille. Il ne me restait plus rien. A part lui. Je le sentais pourtant m'échapper, bien malgré moi, et bien que je ne veuilles vraiment l'accepter, je devais bien admettre que cette constatation me détruisait. Pianotant sur mon portable qu'un policier venait de me rendre, je n'attendais qu'une seule chose : qu'il décroche. On devait venir me chercher, et je n'avais véritablement confiance qu'en lui. Le bruit retentit, et je finissais par croire qu'il était endormi, dans son lit, et qu'il ne décrocherait pas, lorsque soudain, cette intonation prit fin. « Peter ? » Oups. Dans l'empressement, j'en oubliais les conventions. Ne disait-on pas "allo" avant tout ? « Allo Peter, ... C'est Lili ! » ma douce voix cherchait une réponse, mais pas que. J'attendais sa réaction, ses sentiments. Allait-il être en colère que je l'appelle en pleine nuit ? Était-il en présence d'une demoiselle dont j''ignorais le nom ? Je balayai mon esprit afin d'oublier - ou du moins mettre sous silence - cette jalousie sordide. Je ne lui avais jamais reproché quoi que ce soit, malgré ma peur de le perdre qui était toute récente, ce n'était pas ce soir que j'allais commencer. Pas pour le moment, du moins. Ne sachant comment lui annoncer, je me contentai de déclarer, tout simplement, d'une voix douce : « J'ai eu quelques petits soucis cette nuit ... tu pourrais venir me chercher au commissariat ? »
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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyLun 14 Jan - 16:03

Le livre de la vie est le livre suprême. Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois. Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ; On voudrait revenir à la page où l'on aime. Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts.
-Alphonse De Lamartine


    Ma patience avait sa limite et elle avait été atteinte. Le manque d’abord, puis l’inquiétude, puis l’orgueil pour enfin revenir au manque. C’était ce cercle qui n’en finissait jamais de se contredire et de me faire perdre la notion du temps et de l’amitié. Où était-elle si ce n’était à mes côtés? Elle devrait vouloir être là, désirer ma présence comme je l’attendais dans la solitude. Bien des choses avaient changés depuis cet ancien monde, mais nos rires étaient restés aussi francs, du moins pour moi. Elle était mon chez moi, mon pays imaginaire dessiné dans les traits de son visage. Je ne me souvenais plus exactement de ses yeux, de son nez, de ses lèvres,de la forme de son menton, la teinte de sa peau, la courbure de ses cheveux, je n’en gardais qu’un souvenir flou et agaçant dans la mesure que je ne pouvais y remédier dans l’immédiat, raviver ma mémoire de son visage absent depuis, ce qui me semblait être, une éternité. Je ne laissai pas ses pensées me ronger davantage, tournant la tête vers le groupe d’enfants dont j’avais la charge, je souris, complice de leurs enfantillages et nostalgique de ce temps aujourd’hui révolu.

    Non sans hâte, je m’enfouis à l’intérieur du bâtiment où je passais le plus clair de mon temps, la plupart de mes nuits. Je n’avais dans l’idée de ne jamais rentrer saluer mes oreillers, ce soir j’avais ce goût d’aventure aux bouts des lèvres, un goût de passé aux bouts des doigts. Il n’y avait qu’une femme pour me faire ainsi voler et je quémandai son prénom à la première occasion venue. «Teddy! Une seconde!» Elle s’apprêtait à tourner la poignée de sa porte et à disparaître dans l’intimité de sa chambre, un coup de chance pour une fois. «Tu as vu Lili? Je ne l’ai pas vu depuis...» Je levai les yeux au plafond, cherchant la suite à cette phrase qui c’était imposée d’elle-même. «Trop longtemps.» Finis-je par conclure sans me triturer encore plus l’esprit. Ce qui vint allait joindre l’inutile au désagréable de lui-même. Ma chère amie était donc bien occupé, ailleurs, mais non seule. Salem, ma poussière, avait donc priorité sur sa présence ce soir, tous les soirs peut-être même, que sais-je? Je serrai la mâchoire en absorbant la dernière et ultime nouvelle, elle y passerait même sa nuit. Je remerciai la brune pour ses renseignements et rejoint ma chambre d’un pas lourd et détruit. Je ne saurais vous décrire tous les scénarios qui me traversèrent l’esprit à cet instant, impossible de les faire taire, impossible de rationaliser la réalité. Ils ne sont qu’amis, de l’innocence pure. Il a droit à ses mots et je n’ai droit qu’au silence, qu’ai-je donc fait pour mériter mon sort? Et qu’est-ce donc que cette douleur au creux de mon ventre? Je n’arrive plus à respirer, tout est noué, tout est souffrance. Mon ennuie est décuplé par la possibilité de la perdre à jamais, la paranoïa emporte le reste de ma soirée et le sommeil, enfin, calme les ardeurs de ma passion jalouse.

    Je repris conscience entre deux notes. La musique retentissait dans l’ombre alors que le soleil ne m’apparaissait pas encore dans l’encadrure de ma fenêtre. Je reclos les yeux, mon coeur battant déjà contre mes tempes. Tendant aveuglement la main pour me saisir de mon téléphone portable, j’appuyai sur un bouton, toujours le même, et colla l’appareil à mon oreille. « Peter ? » Cette voix, mon coeur s’emporta. « Allo Peter, ... C'est Lili ! » J’aurais voulu lui dire que je l’avais deviné, que je l’avais espéré tous les jours, mais avais tus cette obstinante émotion pour ne pas lui paraître trop dépendant de son amitié. Je préférai le silence à nouveau, aucun mot ne saurait faire justice à ce que je ressentais en cette seconde.« J'ai eu quelques petits soucis cette nuit ... tu pourrais venir me chercher au commissariat ? » J’écarquillai les yeux, le dernier mot m’arrachant violemment des bras de Morphée. J’aurais pu la rassurer immédiatement en lui assurant secours, mais sans bien réfléchir, j’appuyai sur un second bouton, coupant court à la conversation à laquelle je n’avais pas du tout participé. J’arrive, mais rien ne presse. Lui faire peur oui pour lui rendre ce qu’elle m’avait offert ces derniers jours. Revanche et sadisme. Je la ferai attendre encore un peu... et puis pourquoi m'appelle-t-elle... pourquoi moi? Cette réalisation me secoue enfin. Lili, prison, besoin d’aide. Je me hisse hors de mon lit, arborant un air inquiet qui n’allait plus me quitter pour les quelques prochaines minutes me séparant encore d’elle. Le souvenir de mon dernier séjour entre les barreaux revint me hanter et, malgré tout le mal fait, je n’aurais jamais souhaité la voir survivre au même enfer. Il n’y a rien de pire qu’un ordre à laquelle il nous est impossible de désobéir, un emprisonnement empêchait tous les rêves, faisait taire tous les rires. Glissant dans ma paire de pantalon noir de la veille, j’enfile une chemise en jeans en moins de temps pour y réfléchir et me précipite dans la salle de bain. Mon reflet dans le miroir m’effraie, je dors debout. Je me brosse les dents, passe ma main dans mes cheveux et je me retrouve dans le corridor, manteau sur le dos, quelques secondes plus tard. Je connais le chemin vers le commissariat, la dernière fois que j’y suis allé il n’y a eu personne pour m’en libérer, une nuit passé sur un banc trop dur pour être confortable et j’en avais retenu ma leçon.

    Il y a de la paperasse, des choses à lire, à signer, je me hâte de faire sans réfléchir qu’une idée en tête, la sortir de cette prison. On dirait que ça les amuse de me faire perdre patience, il ne comprenne pas l’ampleur du drame, une enfant ne peut être mis en cage, c’est lui couper les ailes que d’ainsi le brimer. Donner moi Lili! Je grince des dents en regardant la femme qui prend tout son temps à taper quelques lettres sur son ordinateur. Je serre les poings sur le comptoir face à elle, ne cachant pas mon mécontentement. Et puis enfin, enfin une porte s’ouvre et on offre à ma vue mon amie longuement attendue. Mon coeur l’appel et se tait un instant, je plisse les yeux, j’ai peur... peur qu’on lui ai fait mal. Un déclic dans son dos et elle a enfin les mains libérées, je m’en approche, pose mes paumes contre ses joues, saisissant son visage entre mes doigts.

    «Ça va? Ils ne t’ont pas fait mal?» Ma voix se casse à mi chemin, je ne peux ravaler cette violente émotion qui se saisit de ma gorge. Mes yeux se fondent aux siens, ils ne traduisent rien, j’aimerais qu’elle parle pour mettre fin à mon vertige, mais que pourrait-elle dire? Libérant son visage, les doigts de ma main droite glissent contre son bras pour s’arrêter entre les siens. Je colle nos paumes l’une à l’autre et ramène l’ensemble à hauteur de mes yeux. Mon pouce s’aventure sur cette fine ligne plus rosé, cette anneau de feu qui doit lui tenailler la fierté plus que la peau. Mon visage se tord de douleur et pendant un instant je crois pouvoir tout lui pardonner. Le moment est court, trop court... j’ai mal et j’en souffre. Tournant les yeux vers la secrétaire, je la salue d’un hochement de tête rapide et emporte Lili avec moi vers l’extérieur. Quand l’air frais du soir me heurte la peau, je délaisse sa main pour glisser la mienne dans la poche de mon pantalon. Je t’en veux, tu sais? Mais ces mots ne s’échappent jamais d’entres mes lèvres. Tout ce qui me vient est une question à laquelle je ne voudrais probablement pas de réponse.

    «Pourquoi ne pas l’avoir appelé lui?! Je sais que tu étais chez lui, que tu devais y passer la nuit, ne me mens pas.» J’ai tellement besoin de toi, en ces jours de pluies constantes alors que le soleil rayonne à l’extérieur. J’ai le coeur brisé, ne peut-elle pas le voir, le sentir? Elle le devrait pourtant, elle le doit. Ma voix est grave mais non agressive, je ne veux pas crier, je n’en aurais pas la force. Tournant enfin la tête vers elle, j’hésite un instant à continuer, son image simple arrivait à me retourner l’estomac, que nous était-il arrivé pour en arriver à se fuir sans épauler l’autre quand il en avait de besoin? «J’avais besoin de toi et tu n’étais pas là Lili... où...» Mes dents se referme contre ma lèvre, ma voix est fragmentaire, triste et cassée. Je n’arrivais plus à respirer, tout mon monde s’était écroulé il y a quelques jours et je n’avais pas eu sa présence pour me rassurer, aucun baume ne m’avait encore été prêté... «Où étais-tu?» Qu’un murmure alors qu’une première larme glisse contre ma joue. Je la rattrape au vol de mon index juste avant de lui tourner. «Peu importe, tu es libre maintenant, félicitation.» Ses mots m’échappent alors que je fais en pas pour m’en éloigner déjà. Je ne me suis jamais sentie si seul qu’à ce moment précis, mes pas n’ont jamais été plus lourd et mon coeur n’a jamais battu si faiblement. Brisé, complètement brisé.
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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyVen 1 Fév - 23:10

I KNOW I'LL NEVER BE ME WITHOUT THE SECURITY ARE YOUR LOVING ARMES KEEPING ME FROM HARM - skyfall.

Cruelle réalité. Les barreaux de ma cage me déplaisaient. Leur couleur, leur froideur, leur essence. Leur symbolique n'en était plus que terrifiante encore. Je me sentais privée d'une liberté qui n'avait été, jusqu'alors, qu'un droit qui coulait de source. Voilà qu'on me coupait un bras, une jambe. Voir la tête. Qu'importe, cela revenait au même système. J'étais tant habituée à cette liberté qui, d'après moi, aurait du éternellement existé, que je prenais alors véritablement conscience de ce qu'elle m'apportait jusque là. Un frisson me parcourut. Je n'avais pas eu conscience jusqu'alors du froid. Mes pieds nus le ressentaient, pourtant, tout contre le banc glacé qui m'avait été "généreusement" attribué. Un office peu chaleureux. Je me repliais sur moi-même, jambes contre poitrine, dans l'optique de ressentir la fraîcheur de manière moins violente, mais pas seulement. Inconsciemment, je cherchais à me protéger. Mais de quoi ? D'eux, de cette ambiance ainsi, et surtout, de cette violente souffrance qui m'attrapait à la gorge, et m'empêchait de respirer. Je haïssais cet endroit. J'avais besoin d'un soleil, besoin d'une main réconfortante, besoin de ce sentiment de sécurité et de joie qui me prenait aux tripes. J'avais besoin de lui, en somme. Plus les minutes passaient, plus cette envie devenait une véritable nécessité. Un échappatoire s'offrit à moi lorsque l'un des policiers me tendit un portable. Ne me faisant mas prier, il n'eut pas à me le demander deux fois. Seulement, une fois devant le fait accompli, mes mots se perdaient. Que dire ? Actuellement, notre amitié avait un arrière-goût amer, à cause de mes bêtises. Et j'avais beau le connaître mieux que personne, je devais avouer que je ne savais pas imaginer sa réaction face à la nouvelle que j'allais lui apprendre. Pourtant, je n'en appris pas plus. Le silence régnait au bout du fil, un silence imposant, glacial, que je ne lui reconnaissais pas. Que devais-je en déduire ? Après plusieurs répliques qui n'eurent aucune réponse, mon âme demeura - de manière pathétique il faut bien l'avouer - en attente de la moindre réaction, de la moindre phrase, dont j'avais cruellement besoin à cette heure précise. De quelque chose. Mais tout ce qui parvint à mes oreilles fut tout autre. Le silence, la fin de l'appel. Il avait raccroché.

Autant l'avouer, je n'eus aucune réaction pendant quelques secondes. En temps normal, je n'appréciais pas une mauvaise entente entre nous, quelle qu'en soit l'origine, mais ce fait prenait de l'ampleur à cause de cette fichue fragilité et tristesse qui avait pris possession de mon âme de tigresse depuis que j'avais passé les portes de cette prison. Que devais-je penser ? Allait-il véritablement venir récupérer ce qui restait de moi, la carcasse d'une indienne farouche ? Devais-je appeler une autre personne ? Allais-je attendre toute la nuit avant qu'il daigne se rappliquer ? Allait-il le faire, seulement ? Je me posais un tas de questions dont je connaissais déjà la réponse. Bien sûr que je l'attendrais, bien sûr qu'il viendrait. Du moins, je le supposais. C'était Peter. Je me contentai de lui faire confiance aveuglement. Ce que j'avais toujours fait, d'ailleurs. C'était dans cette prison, lieu où je risquais réellement quelque chose, qu'il était temps de le prouver. Tel le signal d'une attente qui allait me rongeait, mes réflexions m'avaient plus ou moins convaincu. Je jetais à nouveau un oeil peu averti aux gens qui m'entouraient, puis, m'engouffrais un peu plus dans le coin où j'avais trouvé refuge, faisant claquer mes bijoux turquoises et éclatants dans un silence des plus total. Je n'osais presque plus bouger, un comble pour une fille comme moi qui avait été amené ici alors qu'elle se débattait comme une forcené. Décidément, ce sinistre endroit, antichambre de profondes et secrètes désillusions, cimetière de rêves enfantin et de simulacres de bon aloi, avait le funeste don d'exacerber les filaments d'une personnalité qui -bien malheureusement - faisait partie de moi, que je ne connaissais guère, et qui ne me donnait en rien envie de connaître. Peter, s'il te plait, viens. Je suis désolée. Ne me laisse pas ici. Pas avec eux, pas toute seule. Pas sans toi. Au bout de longues minutes, d'interminables minutes, j'avais fermé les yeux depuis bien longtemps, bien que mon esprit était toujours en parfait éveil, en plein espoir. Un homme s'approcha de ma cage - de ma cellule, disaient-ils, bien que je trouve mon terme bien plus opportun - et fit glisser ses clefs le long des barreaux pour me réveiller, ce qui me valut un sursaut. Barbare. Et dire que pour eux, la sauvage, c'était moi ... Je levais mon minois. « eh, toi. On vient te chercher. » Mon esprit ne sut quelle émotion choisir, sans doute mon visage reflétait-il ce caractère indécis. j'étais apathique. Je me levais sans me rendre véritablement compte que mes jambes avaient repris du service. Donc, il était venu. Je le savais. Mais qu'allait-il m'attendre ? Comment allait-il réagir, une fois que je serais face à lui ?

Je n'avais envie que d'une chose : courir. Courir le long du couloir, courir pour quitter cet endroit, courir pour le retrouver. Mais c'était sans compter l'engourdissement qui m'avait gagné. Mon corps n'était pas habituée à telle inertie. De plus, un autre obstacle non négligeable s'imposait à mes projets délurés : le gardien qui était venu à moi n'aura pas apprécié de me voir détaller au moment où il m'ouvrait la grille qui me séparait du monde extérieur. Je n'avais aucune envie de me faire plaquer au sol avec la violence dont faisait preuves ces hommes d'Etat - dieu merci - j'avais retenu la leçon, et plutôt deux fois qu'une. Sans compter que je ne parvenais pas à imaginer la réaction de Peter à ce moment même. J'appréhendais, je devais bien l'avouer, et cela avait la capacité de refroidir définitivement mes ardeurs qui paraissaient jusqu'alors incontrôlables. Néanmoins, durant ma marche, je ne pouvais empêcher le soulagement qui me saisissait corps et âme. Une marche presque mécanique. Le policier qui était à mes côtés ne tenait par le bras plus que nécessaire. Comme si j'étais dans la capacité de repousser un homme qui faisait deux têtes de plus que moi, et qui devait, certainement, faire cinquante kilos de plus. Les hommes sont stupides. A cet instant, brillante ironie du sort, un autre homme vint le rejoindre, formant ainsi une véritable armure blindée autour de moi. La situation devenait comique, voir même affligeante, triste, et douloureuse à mes yeux. Inutile de vous en faire tant pour ma petite personne, messieurs, voilà longtemps que j'ai baissé les armes. Je n'avais jamais vécu dans un monde où des individus me faisaient si peu confiance et s'attendaient au pire de ma part. Je ne suis pas femme du diable, sachez le. Encore un couloir à traverser. Si la mort était si terrible que les blancs le pensaient, et si il y avait une vie après elle, le couloir qui menait entre les deux existences ne pouvait être pire que celui-là. Pourtant, cela ne faisait que quelques secondes que je ne le traversais. Air, vite ! Peter, vite !

J'avais de plus en plus de mal à poursuivre la marche à cause des menottes qui tiraient mes bras jusqu'au creux de mon dos. Ces dernières me tiraillaient la peau, rendant mes poignets fragiles et irritables au possible. Mon regard s'ancrait droit devant, légèrement penché vers le sol, loin d'être désireux de rencontrer celui de mes compagnons de mauvaise fortune, hommes qui occupaient les cellules qui s’enchaînaient au fur et à mesure que j'avançais dans le couloir. Ils m'appellent, je ne réponds pas. Je fais preuve d'un silence éloquent, et garde la tête haute, au sens propre bien sûr, car difficile de garder l'estime de soi menottes au poignet. Mon attitude habituelle était souvent considérée comme du mépris, voir de l'arrogance, pour ceux qui ne me connaissaient pas. Ce n'était pourtant pas le cas. Je me contentais de fixer la porte qui m'attendait de pied ferme. Je comprenais désormais le pourquoi du comment. Les hommes de ce monde n'avaient confiance en personne, n'avaient plus aucune saveur ni couleur pour une unique raison : ils avaient vu leurs rêves mourir dans ce genre d'endroit. Or, fort heureusement, je n'y avais pas été contrainte, et ce, grâce à Peter. Seulement, tout le monde n'avait pas la chance d'avoir, à ses côtés, son propre Peter. Une fois la porte poussée, son image s'imposa à moi. Une once de bonté et de familiarité en ces lieux. Un soulagement incroyable, bien que j'étais trop amorphe pour en témoigner physiquement. Les menottes relâchèrent leur pression, quittant définitivement mes poignets. Je suis bien, il est là. Je me sens mal, j'ai peur de sa réaction. Je ne savais que choisir. Je n'eus pas à le faire. En un rien de temps qu'il n'en faut pour le dire, il s'approcha de moi, et saisit mon visage, tandis que je profitais de sa proximité pour nourrir mon âme, pour me délecter du profond soulagement et du bonheur que me procurait sa présence et son visage. «Ça va? Ils ne t’ont pas fait mal?» Il était inquiet, je le sentais. Mes doutes s'envolèrent alors. Pour le moment, du moins. Je ne pouvais détacher mon regard du sien, tant son intensité me contrôlait, tant la douceur effaçait tous les maux et ma détresse. En guise de réponse, je me contentais de secouer la tête. Non, aucun mal. Pas physique, du moins. Je sentais ses doigts descendre, lissant contre la peau de mon bras. Sentiment agréable, rassurant. Son toucher ... Neverland. Neverland, tout simplement. Sécurité, douceur, familiarité, aventure, confiance.

Glissant ses doigts entre les miens, il ramena nos deux mains, collées l'une à l'autre, à la hauteur de nos visages. Il remarqua mes traces, et retraça, de son pouce, le sillon laissé par cette aventure déplaisante et rocambolesque. Je baissai honteusement les yeux, mais lorsque mon regard le retrouva, je remarquai la douleur qui tiraillait ses traits, habituellement si fins et si apaisés. Je ne voulais pas voir ça. Pour lui faire comprendre, sans dire un mot, ma main exerça une douce pression sur la sienne. Je lui adressai un léger sourire, furtif, tentant de mes maigres forces de lui redonner le sien. C'est alors qu'il m’entraîna avec lui. Partir, enfin. Ne jamais revenir, surtout. Malgré ce soulagement infini, j'étais angoissée. Je ressentais une certaine réserve de la part de Peter. Elle n'attendait qu'à éclater. Or, pour le moment, ce fut le soulagement qui gagna. L'air, rude et froid, me gifla à la sortie. Dieu que ça faisait du bien. Je restai quelques secondes là, profitant du vent qui glissa sur ma peau, s'engouffrant dans mes cheveux. Un sourire sincère réapparu sur mon visage. Enfin. Ce sentiment fut de courte durée. Je sentis la main de Peter quitter brusquement la mienne. Il était en colère. La réserve. Je ne m'étais pas trompée. La douceur des retrouvailles était révolue. L'heure du jugement avait sonné. Pas sûre que j'en sorte indem. « Pourquoi ne pas l’avoir appelé lui?! Je sais que tu étais chez lui, que tu devais y passer la nuit, ne me mens pas. » Autant dire que je m'attendais à tout sauf à ça. Je l'observai, sans rien dire, essayant tant bien que mal de mesurer sa colère. « Salem ? Je ... » Et puis, d'abord, c'est vrai. Pourquoi lui ? Pourquoi n'avais-je pas appelé Salem, qui croyait encore que j'étais dans sa chambre, à l'heure qu'il est ? Cette solution aurait été des plus logiques. Plus logique que celle d’appeler Peter qui dormait comme un bien heureux, en tout cas. Pourtant, c'était Peter que j'avais appelé à la rescousse. J'essayai de réfléchir, de sortir une réponse un minimum logique, mais je finis simplement par dire : « Oui. Je devais passer la nuit chez lui. J'y étais, tout à l'heure ... » Je voulais rajouter " et je ne comptais pas te mentir " mais je m'y refusais. A vrai dire, j'étais légèrement blessée d'entendre qu'il considérait que je le ferai forcément, systématiquement. Je passai outre.

Je relevai mon regard vers lui, ajoutant alors : « Je t'ai appelé, toi, parce que ... Parce que je n'ai pas réfléchi. Je voulais te voir, toi. Il n'y a que toi qui comprend véritablement ce que je ressens. C'est toujours toi qui parvient à m'apaiser, que tu le veuilles ou non ... » J'avais essayé de m'expliquer, Dieu en était témoin, j'avais vraiment essayé. Mais voilà, j'avais du mal. Je l'avais appelé parce que c'était Peter, tout simplement. Je n'avais pas besoin d'explications pour lui faire comprendre cela, autrefois. Il jeta un regard vers moi, m'observant, me confrontant enfin. Je lisais dans ses yeux une amertume, une souffrance, que je ne comprenais pas et que je refusais de comprendre. Elle me fit mal. « J’avais besoin de toi et tu n’étais pas là Lili... où... » La douleur de sa plainte me posséda, et arracha un bout de mon coeur déjà fragile. Je le connaissais, le connaissais mieux que personne. Je connaissais sa beauté, son assurance, ses rires, ses joies. Je connaissais ses rêves, son arrogance, et sa sensibilité. Mais je connaissais aussi ses souffrances, ses crises, ses cauchemars. Je ne le connaissais que trop bien pour croire qu'il ne souffrait pas. Sur le moment, j'avais honte. Ma seule envie était de m'approcher de lui, et pourtant, je baissa légèrement mon regard, honteuse. « Où étais-tu? » N'était je pas arriver à mes fins ? Lui faire remarquer lorsque je n'étais pas là, lui ouvrir les yeux sur notre complicité, lui montrer que j'étais différente des autres et que j'étais celle qui avait besoin de lui, celle qui arrivait à le comprendre, celle qui lui apportait ce dont il avait besoin ? N'était ce pas ce que j'avais désiré ? La larme coula sur sa joue, et me conforta dans mon idée : non. Ce n'était pas du tout ce que j'avais voulu. Le vent glacial apportait une touche d'autant plus dramatique, apocalyptique, du règlement de compte qui était en train de se dérouler. Je voulus répondre, mais je n'eus pas le temps de décider quoi. Il ajouta sèchement « Peu importe, tu es libre maintenant, félicitation. » Cruel. Il écrasa mon coeur avec vigueur et adresse. Il n'en restait que des morceaux, et des fragments de culpabilité.

Une telle haine. Je n'étais pas habituée. Cela me faisait mal, juste là. Je n'avais jamais eu de regrets, et pourtant, à cet instant, je me demandais quelle était réellement la bonne manière de se comporter. J'en venais presque à regretter ma manière - bien maladroite - de lui montrer ma passion. Ca faisait mal. Mal, juste là. Profondément. La perfection ne m’intéressait pas le moins du monde, et pourtant, à cet instant précis, j'aurai donné cher pour la toucher du bout de doigts. Ne serait ce que pour lui suffire, le contenter. Pour arriver à lui faire oublier les filles dont l'attitude aguicheuse me rendait bien plus sauvage que je ne l'avais jamais été. Ne serait ce que pour ne plus avoir peur de le perdre, pour l'atteindre, pour lui faire comprendre en un seul regard la profondeur de mes tourments infantiles, et l'ardeur de ma jalousie que je venais tout juste de découvrir et qui m'inquiétait bien plus que nécessaire. Une telle rage dans ses yeux. J'aurai volontiers vendu mon âme au diable pour ne plus avoir à y être confrontée, pour ne plus avoir à être l'auteure de la souffrance qu'il était en train de subir. Etait ce donc ça, devenir adulte ? Je m'approchai de lui, voulant réduire cet éloignement qui m'éloignait. Il m'échappait toujours un peu plus, ça me tuait. « Peter, je ... je suis désolée ... » ma voix était faible. Je ne savais comment répondre à ces questions sans aggraver la situation. Je répondis simplement : « Où j'étais, ça n'a pas la moindre importante ... » Mon regard s’intéressa, tout d'un coup, étrangement, à l'horizon. Je fuyais le sien avec adresse. Son "tu es libre, félicitations" m'avait blessé. Profondément, Je me rendis à l'évidence, et ma parole rattrapa ma pensée. « Je n'aurai jamais du t’appeler ... » Je regrettais mes paroles au moment même où elles se matérialisèrent. Enfin, pas tant que ça, finalement. Elles avaient été prononcées telle une affirmation. J'en étais sûre. Mais je ne pouvais plus supporter cela. Supporter ce froid, cette distance. Le jeu était fini. Il reprendrait sans doute, mais pour le moment, je n'en avais la force. Une rancoeur qui acheva mon coeur, déjà à l'agonie. Une dernière illusion, un dernier rêve. J'aurais tant voulu lui dire. Lui dire toutes les choses que je ne parvenais pas à expliquer. Mais il n'y avait pas de remède à cela. Je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais nous empêcher de grandir, ni lui, ni moi. Non, aucun remède, vous dis-je. Au moment présent, la colère montait en moi. Sa dernière réplique m'avait froissé. J'étais jalouse, et le sentait me filer entre les doigts. Les moyens que j'entreprenais pour empêcher ça ne faisait qu’aggraver les choses. C'est pourquoi je maintenais mes propos : il n'aurait jamais du venir me chercher. Et puis, peut-être était-il occupé à ce moment là ? Peut-être était-il en présence d'une jeune fille. Cette idée me rendit malade. Je me tournais alors vers lui. Furtivement, sans pouvoir m'en empêcher. je lui lançai avec amertume : « J'imagine que tu avais des choses bien plus intéressantes à faire ... » Voilà. Ma colère refaisait surface. Mon amertume, en tout cas. Une amertume qui me ressemblait tellement pas. Je croisai les bras, faisant quelques pas. Peter, apprends moi à ne pas souffrir de la puissance des émotions qui se jettent à mon cou quand tu es là. Apprends moi à dompter mes faiblesses, à gagner nos batailles. Apprends moi, je ne demande que ça.


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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyVen 1 Mar - 0:01

Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme est un sentiment qui manque à l'amour : la certitude.
-Honoré de Balzac


    Son visage entre mes doigts, sa peau de la même douceur que je lui reconnais, mais ses yeux complètement inconnu. J’ignorais comment agir devant la nouveauté de ce regard que je ne saurais nommer. Si c’était de la peur je l’ignore, si c’était un soulagement elle n’en soupirait pas suffisamment. Peut-être l’avait-on vraiment brisé, fissuré au point de lui dérober son éternel sourire, mais se serait le contraire de la justice en ce cas, tout sauf acceptable. Devant la négation de sa réponse muette un poids lourd sur mes épaules se libéra, on ne l’avait pas blessé, du moins c’était ce qu’elle voulait me laisser croire. Mes doigts longèrent la marque qu’elle arborait autour de son poignet, je voulais bien croire qu’elle n’en ressentait aucune douleur, mais je ne pu cacher mon désaccord, mon inconfort de ne plus la savoir intouché, loin de tous les maux. Sans perdre de temps je l’entraînai à l’extérieur, l’air froid de la nuit me frappa le visage et d’un mouvement rapide je lui libérai la main, lui rendant une liberté entière. Le premier problème maintenant réglé je passai directement au second et n’y allant pas par quatre chemins je lui crachai le prénom de celui que je jalousais à l’heure actuelle au visage. Pourquoi ne pas l’avoir appelé lui, il était tellement plus important et méritait apparemment tout son temps alors que moi... moi elle me fuyait sans m’en laisser connaître ses raisons. Elle me regarda comme si j’avais fait injure, comme si ce que je disais était grossier ou même mensonger et je la défiai du regard jusqu’à ce qu’elle craque. « Salem ? Je ... Oui. Je devais passer la nuit chez lui. J'y étais, tout à l'heure ... » Sa phrase était entrecoupée de pauses et d’oublies. Je ne pouvais qu’encaisser ce prénom encore une fois, ne pas m'effondrer, tout lui cacher de ma jalousie qui m'assaillait à chaque fois que je la savais avec lui, avec n’importe quel autre. Ces temps-ci, même en l’ayant sous les yeux je m’ennuyais d’elle, de ce que nous avions été du temps où nous n’étions que deux enfants. Ce monde n’aurait jamais dû nous séparer, plutôt le contraire, mais je ne pouvais rien faire devant la fatalité, le changement avait opéré et maintenant je devais apprendre à aimer ce nouveau visage, cette nouvelle personnalité, ce nouveau manque. Elle m’offrit ses yeux enfin. « Je t'ai appelé, toi, parce que ... Parce que je n'ai pas réfléchi. Je voulais te voir, toi. Il n'y a que toi qui comprend véritablement ce que je ressens. C'est toujours toi qui parvient à m'apaiser, que tu le veuilles ou non ... » C’était de la poésie, une hymne que je devrais aimé recevoir, mais tout était teinté d’un goût amer aujourd’hui, mon sourire ne vint jamais me chercher, me sauver. Si elle avait voulu me voir elle aurait dû le faire avant, tout ceci me semble bien forcé, il a fallut attendre le drame pour une retrouvailles. Je secouai la tête, refusant catégoriquement ces propos, non ce soir je ne voulais rien apaiser, je ne voulais que la vérité. Et elle éclata, brûla mes lèvres à un tel degré que j’implosai. Je fus bref, ne dévoilant que la demi-vérité, exprimant une peine sans lui en donner les causes, elle ne méritait pas de tout savoir. Mes yeux se brouillèrent du souvenir de la rupture, au bruit sourd, sanglant, qu’avait fait mon coeur en se fissurant. Oui, j’avais cru aimé, mais on ne m’avait rien rendu, maintenant je ne pouvais que craindre, que grimacer devant ce mot. Amour. Je serrai les dents à l’idée. Plus jamais d’amour, ma nouvelle résolution et plus de pitié. J’étais de mauvaise humeur, mi-mort, mi-vivant, surtout faible et Lili en écoperait malgré le contexte, malgré tout ce qu’elle me dirait. En sentant cette première larme me glisser sur la joue je fis mes adieux, inutile de s’attarder, ce soir je ne voudrai rien entendre. Je ne voulais que crier, que pleurer, que me laisser crever de faim. Elle me rattrapa à temps, juste avant que je ne fasse mon premier pas loin d’elle. « Peter, je ... je suis désolée ... » Sa voix qu’un murmure parmi les vents de la nuit, l’unique chaleur disponible, je frisonnai. Inutile de nier le réconfort, l’envie d’en entendre davantage. « Où j'étais, ça n'a pas la moindre importante ... » C’était tout le contraire, je voulais tout savoir, tout connaître d’elle. Si elle avait simplement voulu me fuir, sois-en ainsi, mais qu’elle le dise enfin que je me mette à ses trousses! Si elle avait préféré le silence à ma voix, alors je me tairai, mais si elle n’avait rien de plus à dire qu’à ne rien dire alors ça, je ne voulais pas l’entendre. Mon imagination m’emporta entre ses deux bras d’homme, non les miens, je la retrouve, paisible, souriante... amoureuse de quelqu’un de plus grand, de plus fort, de plus intelligent, surtout plus mûr. Je ne peux même pas lui traduire mon envie d’en savoir plus, elle me dérobe ses yeux lâchement, comme si je n’étais pas même présent. « Je n'aurai jamais du t’appeler ... » Un coup, là, juste là, en plein coeur. Sa voix dépourvue cette fois de son rayon de soleil. Je n’avais pas besoin de ça, pas ce soir, pas jamais. Pas de sa part, nous méritions mieux qu’un simple souvenir, nous devrions avoir un avenir aussi, plus de projets, pleins de sourires à venir. « J'imagine que tu avais des choses bien plus intéressantes à faire ... » Ses yeux s’ancrèrent aux miens aux derniers mots, m’empoissonnant le reste du corps, me glaçant la peau, frigorifiant mes pieds qui restèrent bien en place alors qu’une réponse manqua à mes lèvres. Elle croisa les bras et s’enfuit. Pas question.

    «Trop tard pour les regrets Lili, maintenant je suis là et tu vas rester!» Appuyant mes mots de gestes je m’élançai à sa poursuite. Mon ventre rencontra le plat de son dos violemment, mes mains la rattrapèrent à temps, juste avant qu’elle ne tombe. Je croisai mes bras autours des siens, l’enveloppant entière sous mon contact, elle ne me quitterait pas, ne pourrait le faire qu’en me blessant, qu’en me frappant. Je glissai ma tête dans son cou, ignorant l’effluve de son parfum que j’avais jadis adoré, mais qui m’insupportait aujourd’hui, que parce qu’elle avait osé me fuir... encore! « C’est l’heure de vérité que tu le veuilles ou non, je ne te laisserai pas m’échapper, pas sur un silence.» Je reserrai mes bras autour de son ventre, la collant à moi toujours un peu plus. Ma joue prit contact avec ses cheveux, je n’avais pas même le temps d’apprécier la douceur, la proximité, la haine avait tout emporté. «Tu me fais mal.» Ce n’était plus qu’un murmure à son oreille. Une vérité trop cruelle pour être crié et entendu par un autre qu’elle. «Pourquoi vouloir me faire du mal ? Pourquoi me fuir, pourquoi me faire venir pour ensuite me fuir à nouveau? Qu’est-ce j’ai fait?» Les mots s’enchaînèrent un à un, se bousculèrent à la sortie, je les avais ravaler trop souvent, trop longuement. Je relâchai quelque peu mon étreinte, désemparé par mes propres révélations. Je m’ennuyais de son visage, ces quelques précédentes minutes n’avaient pas suffit à tout rattraper de l’absence, mais je ne pouvais la lâcher, la laisser se retourner, je n’aurais pas ce même courage sous ses yeux, pas la même audace. Tout ce qu’il me restait au fond, qu’un aveux, un seul, le capital, l’unique qui devrait avoir de l’importance. Je clos les yeux, pour ne pas succomber aux larmes, j’entrouvis les lèvres un instant avant de les refermer. C’était difficile de dire... d’être vulnérable, de la laisser remporter cette manche simplement parce que je n’avais plus rien, plus de sourires garantie. Ma voix brisé, cassé par le froid, par ce contact qui ne m’inspirait aucune passion pour une fois, je dressai le drapeau blanc. «Tu me manques tellement Lili.» Tellement que parfois je me demande comment j’arrive à tenir debout, à manger, à respirer. C’est tout un trou qu’elle laisse derrière, il est béant, taillé de sa silhouette de sorte qu’aucune autre ne pourra jamais plus y tenir une place. Elle était unique, irremplaçable et je me déteste de la vouloir autant alors qu’elle... elle n’est que le courant d’air devant mes yeux, qu’une ombre sur le mur, jamais véritablement là, jamais véritablement présente. Plus j’y pense et plus je l’aime et plus je me déteste, plus je m'effondre et plus je déteste ce mot.
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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyLun 20 Mai - 14:42

LE TEMPS EST ASSASSIN, ET EMPORTE AVEC LUI LES RIRES DES ENFANTS - mistral gagnant.

Glacial. Désolant. Arrogant. Cruel. Cet endroit ne pouvait que trop bien représenter ce monde auquel j'avais refuser d'appartenir, mais qui m'avait capturé de telle sorte qu'à présent, je n'étais qu'une aborigène, un paria de la société. Non, décidemment, ce n'était pas possible. Je ne pouvais faire semblant. Ni ici, ni ailleurs. Et surtout pas avec lui. j'aurai aimé lui dire que tout allait bien. J'aurai aimé le prendre dans mes bras, le consoler, et dépeindre des réalités dans lesquelles nous n'aurions pas à affronter les maux et la solitude que nous rencontrions ici, que notre fierté s'évertuait à cacher à tout prix. Mais je ne pouvais pas me le permettre. Ici, il n'y avait aucune épée pour régler les conflits, aucun attrapeur de rêve pour effacer les mauvais rêves. Le cauchemar, à présent, c'était la réalité, et nul ne pouvait y échapper. Cette réalité là, elle m'avait sauté à la gorge lorsque j'étais sortie de cette prison. Je la sentais s'accaparer de la moindre de mes faiblesses. Ce sentiment ne put que s'accroitre lorsque je sentis la main de Peter quitter la mienne. Ce n'était pas un acte anodin. Symboliquement, depuis que nous étions ici, sa main ne rejoignait jamais la mienne. Ou par à-coup, simplement. Son âme ne côtoyait plus la mienne, notre complicité était mise à rude épreuve. J'étais terrifiée, mais par fierté, par mauvais caractère, je refusais de l'avouer. J'essayais de lui faire comprendre, dieu en était témoin, j'essayais vraiment. Je voulais qu'il comprenne tout seul, que cette complicité que notre éternité nous avait fait partager le pousse à me regarder dans les yeux, à comprendre qu'il n'avait rien à craindre. Mais il n'en était rien. Ne comprenant pas les signes que je tentais de lui faire passer, il se résigna à attaquer. Le combat commença. Déjà. Toujours trop tôt, toujours trop là. Salem en fut la victime. Qu'avait-il fait pour déclencher la fureur d'un Peter que je ne comprenais plus ? Tandis que mon honnêteté m'honorait, je sentais son regard posé sur moi. Un regard que je ne parvenais plus à soutenir, tellement je ne le reconnaissais pas. Ne voyait-il donc pas qu'en face de lui se trouvait Lili la tigresse ? Celle à qui il ne pouvait rien cacher, celle qui n'avait pas l'habitude de se confronter à ce mur de silence, d'incompréhension ? Non, il ne me regardait pas comme d'habitude. Et rien que cette évidence me rendait malade. Je le perdais, sans doute. C'est pourquoi je tentai de regagner sa confiance, mais il était trop tard. Il ne m'écoutait plus, ne souhaitait pas se noyer dans les confidences que j'étais en train de partager. Il n'y croyait plus. Avais dis la chose de trop ? Je souhaitais comprendre. Souhaitais retrouver le lien parfait qui nous unissait autrefois. Je savais qu'il était encore là, je le sentais. Et quel qu'en fut le prix, j'étais prête à tous les efforts pour le récupérer : « Pourquoi lui en veux tu ... ? ». Témoignant simplement d'une sincère curiosité, et non pourvu d'attaque inquisitrice. La légèreté de ma voix trancha avec la lourdeur de mes propos. Il m'en voulait, soit. Mais Salem ne devait pas en payer le prix. Il s'agissait de Peter et moi. Depuis toujours, en réalité.

Cette réalité, elle s'imposa à nous. Les mots de Peter brûlèrent mon âme, roulèrent mon cœur dans une composition dont lui seul avait le secret. Un mélange de culpabilité, de souffrance, et de déchirement. Un tourment qu'il était seul à savoir maitriser. Dans ce monde, peut-être fallait-il ne pas aimer. Peut-être était ce interdit, ou proscrit. Je ne voyais pas d'autres explications, les humains n'étaient pas assez fort pour affronter une telle agonie. Ni dans mon monde, ni dans celui-ci. Ni dans aucun autre. Je tentais de rattraper mes erreurs, mon comportement. Je m'excusais. M'excusais de tout ça, de cette virée nocturne, de ces silences, de ces complications, de ces difficultés, de ces barrières, de mon comportement, de ma manière de lui prouver à quel point j'ai peur et à quel point je l'aime. M'excuser d'être moi. Mes mots n'avaient eu aucun effet, je l'avais su avant même de les avoir prononcé. Il n'était pas apte à les entendre, et peut-être n'étais je pas prête à lui expliquer non plus. Je ne pus m'empêcher de me comporter, à nouveau, comme une parfaite idiote, à lui faire des reproches. Je voulais fuir. Mais cette fois-ci, il ne m'en laissa pas l'occasion : « Trop tard pour les regrets Lili, maintenant je suis là et tu vas rester! » Je n'eus pas le temps de comprendre la teneur de ses propos. La violence du choc me poussa droit vers le sol, mais ses bras me rattrapèrent avant que je perde l'équilibre. Il m'emprisonna de ses bras, de manière à ce que je ne puisse lui échapper. Cette fois-ci, j'étais prise au piège. J'aurai tant aimer, si cela n'avait pas été l'heure fatidique. Si je n'avais compris que cette fois-ci, je ne réussirais pas à échapper à ses demandes, à ses questions. Le silence n'était plus de mise. Et ça me terrifiait. « C’est l’heure de vérité que tu le veuilles ou non, je ne te laisserai pas m’échapper, pas sur un silence » Non. Pitié. Pas déjà. Ces mots allaient tout changer, s'en rendait-ils seulement compte ? Non, de toute évidence. Si cela avait été le cas, jamais il n'aurait osé. Jamais. Son visage vint se loger au creux de mon cou, et ses bras se resserrèrent d'autant plus autour de moi, de manière à ce que mon corps ne fasse plus qu'un avec le sien. Cette proximité me rappela la valeur de ce que j'allais perdre si cette conversation venait à arriver. Je ne le souhaitais pas. Un silence était préférable. Je préférais notre situation, aussi complexe soit-elle, que celle qui allait suivre. Je préférais l'incompréhension que les adieux. Je fermais les yeux, essayais de m'affranchir de sa capacité à s'enliser dans les pans de mon âme d'indigène. D'une voix plaintive, presque implorante, je tâchais de lui faire entendre raison « Peter, s'il te plait, ne fais pas ça ... » Mais la machine était lancée. Trop tard pour reculer. Trop tard pour se bercer de fausses illusions. Trop tard pour retrouver sa part d'enfant. « Tu me fais mal. » Sa voix me fit mal. Ses mots furent plus que je ne pouvais supporter. « Pourquoi vouloir me faire du mal ? Pourquoi me fuir, pourquoi me faire venir pour ensuite me fuir à nouveau? Qu’est-ce j’ai fait? » Comment te dire, Peter ? Comment te dire que j'en suis malade, comment te dire que je n'ai trouvé que ce moyen pour te faire revenir ? Que j'ai la nette impression que tu m'oublieras ? Tu ne sais pas tout ça. Tu ne comprends pas que tu joues à des jeux dangereux. Que toutes ces demoiselles qui se bousculent à ta porte te divertiront tant que tu en oublieras même le son de ma voix, et la couleur de mon âme. Tout ce qu'on a traversé. Le silence s'imposa. La tristesse me gagna, et je dus mener une lutte des plus féroces pour parvenir à contrôler les larmes qui menaçaient de couler. Pas maintenant. Je voulais garder le silence, comme je l'avais toujours fais. Malgré tout, je ne pus m'empêcher de demander, d'une voix fébrile, presque inaudible : « Tu ne comprends donc toujours pas ? »

C'était une évidence. Il n'arrivait pas à cerner mon attitude. N'était ce pas évident, pourtant ? Je souhaitais l'aider, le guider sur la voix, sans avoir à prononcer les mots qui changeraient notre relation à jamais. Je voulais juste utiliser ce lien fusionnel qui nous unissait. Il était encore capable de me comprendre, je le savais. Sans un mot, ma main glissa doucement vers la sienne, tandis que je sentais ses bras lâchaient leur étreinte. Si il me lâchait définitivement, je risquais de tomber. De ne pas avoir la force, de ne pas tenir. Ma main se posa enfin sur la sienne, tandis que mes doigts cherchèrent à s'enchâsser avec les siens. Mes gestes se faisaient hésitants, mais à présent, je guidais la main de mon double vers moi. Je la posai alors contre mon cœur, et la maintenais avec douceur. Les battements de mon cœur ne pouvaient que le mettre sur la voix. Ils étaient là, vivants, nombreux, rapides, en colère. Ils n'avaient jamais été aussi puissants. Je voulais qu'il sache à quel point cette confrontation me blessait tout autant que lui. Que mon silence ne signifiait en aucun cas une profonde apathie, encore moins une indifférence. Il me libera, pas totalement. Je ne bougeais pas pour autant. Je sentais cette tension, cette envie de s'exprimer. Je lui laissais le temps, sans me retourner, de peur de l'effrayer, de le faire reculer. Nous ne reculerons plus désormais. Ni lui ni moi. La chute me parvint. « Tu me manques tellement Lili. » Mon cœur se glaça, prêt à se fissurer jusqu'au dernier morceau. Et voilà. j'avais gagné. J'avais réussi à entendre les mots qui me prouvaient qu'il n'avait pas totalement changé. Mais je n'en tirais rien. Ni gloire, ni joie, ni victoire. Je me sentais vide, insatisfaite. Je réalisais alors. Quoi qu'il me dise, qu'importe la sincérité de ses aveux, cela ne durera pas. Rien ne dure ici. « Non, c'est faux. » Ma voix s'était élevée, brisée. Je n'avais pas bougé. Nous étions dans un sale état, tous les deux. Autant mettre cartes sur table. A présent, j'en ressentais le besoin. « Tu es sincère maintenant. Je le sais. Mais ... Tu ne comprends pas. » Ma dernière phrase épousa un soupir. Il était temps de tout lui avouer. Mes craintes, la vérité. Je ne pouvais plus me cacher. Je lui devais bien ça. C'est pourquoi je me retournai, et mes yeux bruns rencontrèrent les siens. Finalement, c'était une mauvaise idée. « Un jour, tu finiras par te lasser de moi. » Avant même qu'il puisse répondre, je posai un doigt sur ses lèvres, et m'empressai d'ajouter, d'une voix tremblante qui s'efforçait de paraître digne dans la mesure du possible : « Aujourd'hui, peut-être que non, pas encore du moins. Mais crois moi, ça arrivera. Et je pense que je ressens ça, et pas toi. Et moi, ça me tue, tu comprends ? » Mon doigt quitta ses lèvres. La proximité m'intimida. Ma pudeur fait qu'il m'ait difficile de présenter de tels aveux droit dans les yeux, à cette distance. Pourtant, je ne voulais en aucun cas m'éloigner, bien au contraire. Nous étions déjà si loin, prêt à se perdre de vue. C'est pourquoi je fis encore un pas, regardant toutefois ailleurs le temps de retrouver une certaine contenance que je ne trouverais probablement jamais. Pas avec lui. « je n'aime pas ce monde. Ici, mes habitudes sont des crimes. Mes paroles sont des outrages. J'enchaîne les erreurs, sans savoir pourquoi. On me saute dessus, on me met en cage, sans m'expliquer ce que j'ai fais de mal. J'essaie, pourtant. Je te jure Peter, j'essaie réellement. Même pour toi. Pour parvenir à te comprendre, à évoluer en même temps que toi. Mais je suis toujours différente, quoi que je fasse, rien n'est assez bien, quels que soient les efforts que je fasse, je ne comprendrai jamais ces gens. Je suis condamnée à être différente. Et puis, surtout, tu sais pourquoi je déteste autant ce fichu monde ? C'est parce que je te perds, toi. » Ma voix dérailla au dernier mot. Colère, incompréhension, difficulté. Cœur de pacotille. J'étais loin d'être parfaite, loin de faire l'affaire face à lui, je n'étais qu'une pauvre brebis face au loup. Peut-être devrais je lui offrir ma pauvre carcasse au lieu de me débattre pour tenter de m'extirper du lot de souffrance dans lequel je m'étais volontairement fourrée. « Je te perds toi, et j'ai l'impression de ne même pas avoir le choix ! » Cette fois-ci, j'évitai complètement son regard. Une seule lueur de celui-ci, et je flanchais. Et cette fois ci, je n'étais pas certaine de réussir à m'en relever.
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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyJeu 20 Juin - 22:59


"L'amour est orgueilleux et susceptible, si son pardon est humiliant ; 
Celui de l'amitié est le plus saint et le plus doux des bienfaits."

- George Sand



    « Pourquoi lui en veux tu ... ? » J’écarquillai les yeux devant une telle question, un tel affront. Elle supposait bien des choses de mes simples regards amers. Certes, j’en voulais à quelqu’un, il devait bien y avoir un coupable pour expliquer mes sentiments dévastateurs qui se grugeaient ma bonne humeur habituelle. Lui ou un autre, peu importe, la question était stupide et impliquait la spécificité de cet homme que j’adorais en temps normal, plus qu’adorait.

    «Quelle question, Lili! Si la réponse ne te semble pas évidente, j’ignore comment je pourrais te l’expliquer... je n’aime pas partager, c’est aussi simple que ça.» J’étais las d’embaumer les termes avec de fausses politesses inutiles, aussi bien dire les choses comme elles venaient, crument et en risquant la blessure, mais elle ne serait que temporaire. Elle eut l’affront de me tourner le dos, de me fuir en pleine conversation, comme si ce que j’avais à dire ne lui importait plus, comme si tout était bel et bien terminé entre nous. Comme un enfant je me borné à la retenir, physiquement, par tous les moyens que je possédais spontanément. Mes bras se refermèrent autour d’elle avec violence, son parfum m’entourant sans pitié, me suffoquant de sa familiarité nostalgique. Je fermai les yeux pour mieux y goûter, j’aurais pu la lâcher, m’interdire ce plaisir, cette caresse, mais j’étais bien trop orgueilleux pour céder si vite. Mes mots glissaient à travers mes dents serrés de colère, mes lèvres sur l’arrête de son oreille, elle ne pourrait même plus échapper au son de ma voix, plus prétendre ne pas avoir entendu. « Peter, s'il te plait, ne fais pas ça ... » La tonalité de sa voix amena presque mes yeux à la noyade. Je pouvais tout vivre avec elle à une telle proximité, sentir chacun de ses soupirs à travers la paume de mes mains. Il était trop tard pour reculer, j’en avais assez de m’ennuyer, de m’interroger, d’y croire et de la perdre ensuite. Ça suffit!  « Tu ne comprends donc toujours pas ? » Je fronçai les sourcils. Comment pouvais-je comprendre si elle choisissait le silence à la parole? Je n’avais aucun don, aucune magie dans ce monde, la porte de ces pensées intimes m’étaient cadenassés permenamment. Je ne pouvais même tenter de deviner ce qu’elle avait dans la tête, découvrir ces sentiments à travers son regard... elle n’était jamais là, ne me regardait plus comme j’aimerais être regardé.

    «Explique moi.» Murmurais-je en supplice au creux de son oreille. Ses doigts, d’une douceur infini, se glissèrent entres les miens, les habitèrent comme ils avaient su le faire dans le passé. Lentement, sa main guida la mienne vers sa poitrine, je sentis ses courbes dévaler sous ma paume et puis s’immobiliser quand nous atteignirent son organe vitale. C’était facilement reconnaissable, frénétiquement, il battait sous sa peau, battait contre la mienne. Son coeur battait au rythme du mien, l'imitait avec une précision indécente, où n’étais-ce qu’une illusion? Je pressai mon torse contre son dos pour qu’elle le remarque à ma place, qu’elle soit témoin de la frénésie qui animait ses battements. En silence, cherchant quelque chose de vrai, de court, alors que ma voix déraillait lentement vers la cassure permanente, se noyant de sanglots primitifs qui allaient bientôt se joindre à mes yeux, je reculai d’un pas, la laissant libre. Je récupérai mes bras, mon corps maintenant glacé de solitude, mes doigts se faufilèrent dans mes poches sans un bruit et je lâchai enfin mon ultime vérité. Lili, tu me manques. Je ne pouvais voir son visage alors que ce dernier aveu flottait dans l’air, suspendu pas son silence pesant et persistant. « Non, c'est faux. » Quand enfin elle leva la voix, c’était loin d’être ce à quoi j’aurais voulu m’attendre. Je serrai les poings, prêt à l’emprisonner à nouveau, par colère, par envie de vengeance. « Tu es sincère maintenant. Je le sais. Mais ... Tu ne comprends pas. » Cet ajout me fis froncer les sourcils, j’étais plus perdu que jamais. J’avais envie de lui faire répéter ces mots, mais je savais que j’avais bien entendu la première fois. C’est vrai. Je ne comprend pas, mais donne moi une chance de changer cette ignorance. J’étais tellement las de ne rien comprendre, j’avais atteint un tel degré d’impatience, je débordais de découragements. Elle fis volte-face pour me prêter ces yeux, j’avais toujours adulé leurs couleurs, un vieux compliment que je m’étais gardé de lui faire toutes ces années, peut-être étais-ce le temps de dire les choses comme elles venaient maintenant que j’avais goûté à la douleur d’un silence trop longuement prolongé.  « Un jour, tu finiras par te lasser de moi. » Je plissai les yeux dans les siens, cherchant à savoir si elle était sérieuse et sincère. J’ouvrai la bouche pour lui indiquer le contraire, mais son doigt accosta ma peau et me maintint au silence. Mes yeux s’ancrèrent aux siens, si profondément qu’aucun mensonge ne m’échapperait. « Aujourd'hui, peut-être que non, pas encore du moins. Mais crois moi, ça arrivera. Et je pense que je ressens ça, et pas toi. Et moi, ça me tue, tu comprends ? » Elle libéra mes lèvres, mais mes épaules étaient si lourdes du sens de ces mots. Elle se rapprocha encore de moi, m’étouffant de son magnétisme. Son souffle parcourait ma peau en mille sensations, c’était insupportable, elle le savait.  « Je n'aime pas ce monde. Ici, mes habitudes sont des crimes. Mes paroles sont des outrages. J'enchaîne les erreurs, sans savoir pourquoi. On me saute dessus, on me met en cage, sans m'expliquer ce que j'ai fais de mal. J'essaie, pourtant. Je te jure Peter, j'essaie réellement. Même pour toi. Pour parvenir à te comprendre, à évoluer en même temps que toi. Mais je suis toujours différente, quoi que je fasse, rien n'est assez bien, quels que soient les efforts que je fasse, je ne comprendrai jamais ces gens. Je suis condamnée à être différente. Et puis, surtout, tu sais pourquoi je déteste autant ce fichu monde ? C'est parce que je te perds, toi. »  Je me laissais gifler ainsi sans rien dire, ses phrases étaient bourrés de malaises, de peines, de déchirements et ce n’était que maintenant que j’en apprenait l’existence. Combien de temps avait-elle penser ses absurdité en se taisant? Combien de temps m’avait-elle ignoré depuis notre arrivé? Comment osait-elle prétendre qu’elle me perdait et qu’elle en était atteinte? Elle ne m’avait que prouvé que je ne comptais pas à ces yeux, c’est à n’y rien comprendre. « Je te perds toi, et j'ai l'impression de ne même pas avoir le choix ! » Elle tourna la tête vers le sol et tant mieux parce que je n’aurais pas su supporter son regard plus longtemps.

    «Comment oses-tu?!» Criais-je par dessus tous les bruits ambiants. J’étais en colère, très, vert de quelque chose de laid et d’incontrôlable. «Je ne crois rien de ces mensonges, si tu tenais un tant sois peu à moi tu ne m’aurais pas fais cadeau du silence, mais de ta présence. Tu me caches une part des explications et elle est vitale, je veux comprendre! Tu me le dois Lili!» Tout ce qu’elle avait dit me mettait tellement hors de moi. «Tu sais pertinemment bien que si je le pouvais, je t’emporterais avec moi à Neverland, ça me manque à moi aussi, tout était tellement plus facile, plus paisible là-bas... tu n’as pas le droit de m’en parler comme si tu étais la seule victime du changement, c’est dégueulasse! » Ma voix se cassait et revenait, une boule se formait dans ma gorge et m’empêchait de voir correctement ses traits. Ma vue se brouillait, mon coeur battait si fort. L’enfant était partie bien loin, si elle levait la tête, elle ne reconnaîtrait rien de l’homme face à elle. «Pourquoi dis-tu que j’ai changé? Je suis toujours le même stupide petit enfant naïf qui croit toujours les choses avec un peu trop de vigueur. Je croyais que nous étions inséparables, que nous étions amis, je suppose que voilà là une nouvelle preuve de mon innocence. Quel idiot je fais... te croire capable de m’aimer indéfiniment, inconditionnellement, sans doute l’ai-je cru simplement parce que c’est ce que moi je ressentais. On ne nous explique pas ces choses, tu sais? Comment un amour ne peut être qu’à un sens, sans retour de la pareille... c’est affreux Lili, j’aurais aimé ne jamais en être témoin.» Mon ton colérique c’était laissé charmé par la tristesse, ma voix baissa d’une octave et n’était plus qu’un murmure partagé entre deux personnes. Je m’approchai d’elle, plongeant une de mes mains dans son cou pour lui relever la tête de mon pouce. «Ce n’est pas encore le plus affreux...» Il restait bien un couteau planté, là, dans mon coeur déjà bien abimé. «Comment oses-tu douter de ta différence? C’est ce qui charme, c’est ce qu’on aime de toi. Lili tu es absolument parfaite telle que tu es...» Mes yeux débordaient de sincérité. Elle ne devait rien changer, ce serait un crime contre l’humanité. La proximité de nos corps me tuait, s’il fallait nous séparer, c’est elle qui devrait faire le pas de recule. Moi je reste, je pose domicile fixe ici, je nous laisse une chance, je l’aime comme elle est et ce même si elle me dédaigne mon amour. Tant pis. Le bout de mes doigts s’aventurèrent un peu plus loin, s’entremêlant à la racine de ses cheveux, trouvant encrage juste au cas où... juste parce que c’était plus fort que moi.
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MessageSujet: Re: peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. EmptyMer 23 Oct - 11:20

Quatre mois d'inactivité, j'archive. peter et lili Ҩ I want you to notice, when i'm not around. 1823284050
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