Linda. C'est pour moi, comme une maman. Une soeur et une meilleure amie à la fois. Vous ai-je dit que c'est moi qu'elle a choisi comme cavalier pour sa remise des diplômes. C'est moi, son unique, on se complète tellement bien. Elle m'a tout montré, je lui dois même la vie. Elle m'a recueilli dans ses bras lorsqu'elle était jeune et a fait de moi, son petit compagnon. Grâce à elle, je sais faire le ménage, faire des rôties, me brosser les dents et faire pipi dans mon bassin. Je suis autonome et je construis pleins d'objets avec mon bec, je me déplace aussi avec celui-ci. Voler ? Non jamais, lorsque j'étais avec Linda, jamais je ne pensais voler. Mais, Elle est apparu dans ma vie. En fait, on m'a trainé jusqu'à elle...

Je peux dire que j'aimais la neige, j'adorais la neige, j'aime encore la neige. Mais, on m'a retiré ma neige et puis mon chez moi. Un homme est venu, un connaisseur des oiseaux, presque. Il disait que j'étais le dernier de mon espèce, que je venais du Brésil, Rio. Je ne sais pas comment j'allais aider mon espèce, ni avec qui -Linda ne m'a pas appris comment faire avec ses trucs de sauvetage d'oiseau-. Linda hésitait, si oui on partait en voyage ou bien que l'on restait à la maison, je ne vous mentirai pas si je vous dis que je voulais absolument rester à la maison. Bref, nous sommes parti. Et c'est lorsque je l'ai vu que j'ai su comment j'allais aider les miens. Elle se prénomait Jewel, j'ai vécu les pires et les meilleures aventures avec elle. Oui, c'est vrai, c'était comment dire... mes premières aventures et mon premier amour. Parce que moi et Linda, ce n'était pas le même amour en fait. J'aime Jewel, elle m'a appris comment me servir de mes ailes. J'ai encore le mal de l'air, j'utilise encore souvent mes pattes et mon bec, mais je sais voler.


Blu, Jewel, Bia, Carla et Tiago. J'ai une famille, j'ai de la difficulté à y croire, mais c'est vrai. J'ai aussi beaucoup de plaisir avec eux, j'essaie d'être utile, mais c'est perdu d'avance. Je n'ai pas encore toute l'autorité attendue, mais ça viendra. Maintenant, on habite tous à Rio, c'est vaguement plaisant, je dis vaguement, parce qu'il y a beaucoup d'insecte, mais bon. Beurk. Je vole de plus en plus, comme si j'avais enfin compris le principe qu'il y avait moins araignées dans le ciel. J'ai fait la rencontre de mon beau-père, que je n'ai pas pour le moment de l'appeler beau-papa. J'ai aussi croisé l'ex de ma bien-aimé, qui me marche sur les pieds, même si j'ai gagné le coeur et trois enfants de Jewel. Je n'ai pas fini d'avoir mal au coeur avec ses péripéties inattendues.

Je l'ai dit que j'aimais ma neige et bien j'aimais encore plus le Brésil. J'ai dans mots de ventre, je n'arrive à rien et j'ai peur. J'ai beau n'être plus un enfant, sans ma Jewel, j'ai une petite crainte qui sommeil en moi. Ça me démange comme un millier d'araignées qui auraient voulu faire leur foyer dans mon estomac. C'est terriblement désagréable comme sensation. J'ai peur de me faire remarquer, me faire battre dans un coin sombre, je reste le plus souvent dans ma chambre et lorsque j'en sors, je dois me faire un parcours clair et précis. Je sors pour la buanderie et la nourriture. Je suis que confortable à deux endroits, chez moi et à l'acarde de jeux, c'est moi qui fait la loi. J'ai mes manies lorsqu'il est temps de parler de nettoyage et de tâche. L'autre jour, je suis entré dans la buanderie, une personne était assise sur ma laveuse, la numéro 7. Je le fixai quelques secondes avec un air déboussolé, je ne comprenais pas pourquoi il ne bougeait pas, tout comme il ne comprenait pas pourquoi je le regardais. Je levai les sourcils, puis il se leva. J'agrippai tout son linge, le mis dans son sac et démarrai mon lavage. J'ai détesté ce petit moment, je peux dire que j'ai grondé une vieille dame qui me demandait d'arrêter de jouer avec la monnaie qui devait me servir pour mon lavage. « J'aimerais faire ce qu'il me plait, merci. Si vous n'aimez pas, je ne vous retiendrai pas si vous partez...»

Pour prendre ma place dans ce nouveau monde, j'ai tendance à être arrogant et me montrer plus intelligent que ce qui est totalement vrai. J'essaie le moins possible les endroits mal fréquentés, je ne vais jamais en boîte et je cherche toujours avec espoir ma Jewel, elle était bleue avant, j'ai peur de ne pas pouvoir la reconnaître. Oui, elle risque d'être sublime et irrésistiblement humaine. Puis, il y a aussi les enfants, j'ai peur d'avoir tout perdu. Cependant, montrer mes faiblesses à ce nouveau monde n'est pas avantageux, je dois encore changer pour ceux qui me sont chers.