Elle ne s’en souvient plus mais elle est née en Russie le 18 juin 1905. Elle est la quatrième fille de l'empereur Nicolas II de Russie et de l'impératrice Alexandra Feodorovna. Elle a coulé une enfance heureuse pendant les 7 premières années de sa vie. Très heureuse. Elle était comblée, avait une famille aimante, ne manquait de rien. Lorsqu’on l’appelle à la cour c’est toujours par son nom complet : Son Altesse Impériale la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie, ça claque non ? Cependant elle n’était pas exactement le modèle même de la petite princesse. Dès son plus jeune âge, la jeune fille que ses proches appelaient Nastya avait tout de l’étoffe d’un garçon manqué. Elle montait aux arbres, courrait partout, faisait la folle, déchirait ses jupons, parlait trop fort, était taquine, espiègle, moqueuse, fougueuse, active et riait toujours à gorge déployée. Et oui, c’était déjà notre petite Anya et elle n’a pas tellement changé depuis. Elle a reçu une bonne éducation les premières années de sa vie et dès son berceau on lui parlait plusieurs langues. Elle était promise à un magnifique avenir mais tout a basculé. C’était en février 1917 alors que son père  commémorait le tricentenaire de la dynastie dans le palais royal de Saint-Pétersbourg. C’était la fête dans le palais, il y avait plein de monde, tous vêtus de somptueux habits. Il y avait de la musique, des chants, des danses et la petite Nastya dansait dans les bras de son père, riant à chaque fois qu’il la faisait tourner. Oh son père, qu’est-ce qu’elle l’aimait  Tout comme chacun des membres de sa famille d’ailleurs. Quand sa grand-mère est apparue, elle s’est précipitée à sa rencontre pour lui offrir le dessin qu’elle avait fait pour elle. Notre jeune Nastya voulait que sa grand-mère se souvienne d’elle parce qu’elle partait à Paris dès le lendemain, ce qui attristait énormément sa petite fille. Elle avait passé tellement de bons moments avec elle … En guise de cadeau, l’impératrice Marie sortit une magnifique boîte verte et dorée et l’offrit à sa plus jeune petite fille. Il contenait un magnifique pendentif sur lequel était écrit « Ensemble à Paris », synonyme de tant de promesses. Mais ce n’était pas une simple petite boîte verte, c’était une boîte à musique dans laquelle tournait les figurines de ses parents sur l’air de la berceuse favorite de la jeune altesse. Elle était aux anges et après avoir chanté avec sa grand-mère, elle se jeta dans ses bras pour la remercier.

C’est tard dans la nuit que la famille royale est réveillée par des domestiques les prévenant qu’ils doivent fuir. Le palais est mis à sac par des Bolcheviks qui veulent les massacrer. Tous sont évacués dans la panique et alors qu’elle est entrainée par sa grande sœur, Anastasia se rend compte qu’elle a oublié sa boîte à musique. Elle ne pouvait pas se résoudre à l’abandonner et fit demi-tour. Paniquée, sa grand-mère la voit et la suit, la suppliant de continuer son chemin. Elle avait beau lui donner des ordres et la tirer par le bras, la jeune fille n’en démordait pas : elle voulait sa boîte à musique.
Une explosion, la peur, l’effroi et un jeune homme qui vient les secourir en les faisant emprunter les couloirs des domestiques. Nastya n’avait pas sa boîte alors qu’elle était à deux doigts de l’atteindre mais au moins avait-elle la vie sauve. Elle se retrouva dehors avec sa grand-mère, elles couraient dans les jardins quand un homme autrefois de confiance, Raspoutine, se jeta sur elle. Cependant la chance était avec elle et elle parvint à se débarrasser de lui grâce à la glace qui fondait. Arrivées à la gare, elles tentèrent de monter dans un train mais à la dernière seconde Anastasia glissa et sa tête heurta le sol, violemment. Heureusement, le choc ne fut pas suffisamment puissant pour la tuer, mais ce fut assez pour qu’elle devienne amnésique et qu’elle oublie tout de ses premières années de sa vie. Peut-être fusse pour le mieux d’ailleurs. Qui aurait aimé se souvenir que son oubli de dernière minute lui a sauvé la vie à elle et sa grand-mère tandis que le reste de sa famille s’est fait littéralement massacré et brulé ?

A son réveil, elle n’était plus que Anya. C’était l’unique chose dont elle était sure. Qu’elle s’appelait Anastasia et qu’elle voulait qu’on l’appelle Anya. Elle a été transférée dans un orphelinat à la périphérie de la ville où elle y a grandi. Après ses 18 ans, elle travailla pour la responsable de l’orphelinat en s’occupant des enfants qu’elle appréciait et qui l’appréciaient en retour et en ramenant de l’argent grâce à divers petits boulots qu’elle faisait alentours. Seulement Anya était une jeune fille assez maladroite et après une bourde de trop, la gérante l'a mise à la porte en lui disant qu'elle avait un travail à la poissonnerie, avenir qui n'enchantait guère la concernée. Ce qu'elle voulait elle, c'était tracer sa route. Elle savait qu'elle n'avait pas beaucoup d'avenir. Après tout elle n'avait qu'un nom : Anya. Et un collier qui lui donnait envie d'aller à Paris. Elle savait qu'elle trouverait des réponses là-bas et que quelqu'un l'y attendais. Franchement elle hésitait ... Partir à Saint Petersbourg ? Ou faire ce qu'on lui demandait de faire comme elle l'avait toujours fait jusqu'à aujourd'hui ? Alors qu'elle était en plein doute, un chien sorti de nulle part est apparu et l'a poussé en quelques sortes à choisir Saint-Petersbourg, comme s'il s'agissait d'un signe. Les deux sont devenus amis et une certaine complicité s'est créée entre les deux. Ce fut le début des aventures pour la petite Anya. Sans doute si elle avait choisi la poissonnerie il ne lui serait pas arrivé autant de choses, mais son choix était fait.

Arrivée en ville, elle voulait aller à Paris mais n'avait pas de visa, une vieille dame lui conseilla alors d'aller au palais pour y trouver un certain Dimitri qui devait pouvoi l'aider. Elle ne se fit pas priée mais à peine est-elle entrée dans le palais qu'elle eut un drôle de ressentiment. Comme une impression de déjà vu. Comme si elle avait vécu une autre vie ici... Elle fut interrompue dans sa rêverie par un homme, essaya de fuir mais fut rattrapée et se rendit compte que c'était l'homme qu'elle recherchait. Dimitri. Elle lui raconta sa situation, lui expliquant qu'elle devait se rendre à Paris. On lui posa cependant quelques conditions et l'une d'entre elle était qu'elle devait se faire passer pour la Duchesse Anastasia, la fameuse disparue que sa grand-mère cherchait. Anya était consciente qu'elle se trouvait avec des escrocs seulement intéressés par l'argent mais elle savait que c'était la seul moyen pour elle de se rendre là où elle désirait. C'est ainsi qu'elle se mit en route. Ils eurent de nombreux problèmes sur le chemin, frôlant la mort à plusieurs reprises à cause d'un train, d'un bâteau ... Durant tout leurs chemins, ses deux compagnons Vlad et Dimitri lui apprennaient à se comporter comme une duchesse. Au début cela s'apparantait surtout à une grosse blague parce qu'elle n'y parvenais pas, mais elle a commencé à y prendre goût, surtout le soir où Dimitri lui aappris à danser la valse... Ce fut une soirée magique pour elle.


Après avoir évité une nouvelle catastrophe à bord du bâteau alors qu'Anya éttait prise d'hallucination et que Dimitri est parvenu à la sauver et à lui faire retrouver la raison, ils sont arrivés à Paris et se sont rendus chez Sophie où Anya a passé un long, très long entretient pendant lequel elle a ressorti tout ce qu'elle avait appris avec les deux compères. Seulement, à un moment elle lui posa une question fort déboussolante « Comment avez-vous réussi à vous enfuir durant le siège du palais impérial ? » Elle eu un moment d'arrêt, réfléchissant tandis qu'un semblant de souvenir apparaissant dans son crâne. Elle avait l'impression d'y être, de se retrouver toutes ces années en arrière, d'être cette petite Anastasia et d'être en train de fuir avec sa grand mère. C'est comme si elle s'en rappelait vraiment ... « Il y avait un enfant, un enfant qui travaillais au palais, il a ouvert un mur. » se rendant compte de l'absurdité de ses paroles elle rigola et Sophie avec. Cependant, il semblerait qu'elle réussit le test car Sophie la convia au ballet de ce soir où la fameuse grand-mère devait se trouver.

Elle était très nerveuse ce soir là et ne prêta pas vraiment attention au spectacle. Après celui-ci, le moment de la confrontation avec la fameuse Marie avait sonné et la jeune Anya avait très peur. Ce fut Dimitri qui s'introduisit en premier et ce qu'entendit Anya ne lui plut pas du tout. Elle entra dans une colère noire et se disputa avec Dimitri avant de le gifler et de remonter dans sa chambre, sans même avoit vu l'impératrice. Mais cela lui importait peu. Elle se sentait trahie au plus profond d'elle même. Elle avait l'impression qu'il s'était servie d'elle tout du long. C'est surtout le fait qu'il ai organisé des castings qui l'avait le plus blessé au fond...

Elle était en train de faire ses valises lorsque des coups ont raisonné à la porte. Croyant d'abord qu'il s'agissait de Dimitri, elle l'envoya paître bien comme il faut. Cependant, se retournant, elle vit qu'il s'agissait de la Reine. Elle se confondit en excuse et discuta sincèrement avec elle. Et plus elle lui parlait, plus il lui semblait que des souvenirs lui revenaient. Une odeur, une impression, une action ... Elle avait l'impression de se retrouver comme une petite fille devant sa grand-mère. Lorsque la vieille femme vit le médaillon d'Anya, elle fut particulièrement émue et sorti une boîte à musique dont Anya se souvenait de la mélodie. C'était ça. C'était bien elle. C'était bien cette femme qu'elle devait retrouver à Paris et Anya était en réalité Son Altesse Impériale la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna de Russie. Peu lui importait son titre, mais elle avait retrouvé ses origines et ce qu'elle recherchait. Elle était enfin complète.

Elle était presque totalement heureuse ... Marie lui avait appris que Dimitri avait refusé la récompense et qu'il était parti pour Saint-Petersbourg sans avoir essayé de retenir Anya. Elle était triste car elle tenait énormément à ce garçon. Elle ignorait qu'elle était la teneur de ses sentiments exactement, mais elle saavit qu'elle ne voulait pas qu'il disparaisse ainsi ... L'histoire aurait pu se terminer ainsi mais ... Raspoutine est apparu est essaya de tuer Anastasia une fois de plus. Cependant Dimitri apparu et la sauva une première fois avant de se faire violemment assommer par le monstre. Anastasia fit tout son possible pour le protégéger avant de détruire le fameux talisman qui permettait à cet homme de rester en partie en vie. Elle brisa la malédiction avant de retourner vers Dimitri. Un moment, elle le pensa mort avant qu'elle ne l'entende gémir de douleur. Surprise, elle lui donna une gifle en se retournant, avant de se jeter dans ses bras, bien trop heureuse de le retrouver.

Afin de se réconcilier en quelques sortes, ils partirent en croisière sur la seine, profitant de ces instants à eux pour danser la valse et s'embrasser enfin, s'avouant leur sentiment. Ils rentrèrent ensemble à Paris avec Marie qui avait accepté le jeune homme qui les avait sauvé à plusieurs reprises. Ils rénovèrent le Palais et vivaient entre Paris et Saint-Petersbourg. Tout se passait merveilleusement bien, Anastasia était heureuse et avec les gens qu'elle aimait. Elle était une princesse, avait tout pour elle et n'avait besoin de s'inquiéter de rien à part peut être d'une demande en mariage de son homme. Cependant, tout ne se passa comme prévu. Lors d'un voyage supplémentaire en bateau, Anastasia glissa sur des marches humides et se tapa violemment le crâne en tombant contre celle-ci. Et le schéma de son enfance se répéta, comme quand elle était tombée sur la voie ferrée. Elle tomba dans le coma et oublia beaucoup de choses. Et quand elle se réveilla, elle était dans un hopital.


Lorsque j'ai ouvert les yeux, je me souviens de ce bip incessant qui m'étonnait très franchement. Je ne me souvenais pas avoir déjà entendu un tel son auparavant. Je ne l'avais pas remarqué encore mais je ne me souvenais de rien. La lumière aveuglante m'avait prise par surprise et un homme tout de blanc vêtu est entré et c'est appliqué à me poser pleins de questions d'un ton qui devait être rassurant. Au début je ne comprenais pas vraiment ce qu'il me racontait, puis mon cerveau a ouvert un tiroir et ses mots ont commencé à vouloir dire quelque chose pour moi. Il me demandait si je me souvenais de quelque chose, si je comprenais ce qu'il disait, il m'assurait que tout allait bien, que mes variables étaient constantes, que je pourrais bientôt sortir de l'hopital. Il m'appris que j'étais à Fantasia Hill et me demandais si je connaissais quelqu'un. Voyant que je ne répondais pas et que je me contentais de le fixer, il me demanda si tout allait bien. Je lui répondis d'une voix rauque que oui, mais que cela faisait beaucoup d'information d'un coup et il m'a regardé avec des yeux ronds comme des soucoupes. « Je crois que vous venez de parler Russe ... Vous êtes sure que vous comprenez ce que je dis ? » confuse et surprise, j'ai mis mes mains devant ma bouche tout en hochant la tête et en forcant mon cerveau à parler en anglais. Il m'a fallu plusieurs essai avant d'y parvenir mais finalement un dialogue a pu s'instaurer entre lui et moi. Il m'a expliqué que lorsqu'ils m'ont retrouvé, j'avais des papiers russes sur moi qui disaient que je m'appelais Anastasia Nikolaïevna. Etonnemment, ces deux noms ne réveillaient rien en moi et le médecin m'a indiqué que je souffrais d'amnésie mais qu'avec un peu de chance mes souvenirs reviendraient au fur et à mesure. Il m'a aussi appris que j'étais restée dans le coma près de 3 mois mais que j'étais en sécurité ici et que je pouvais refaire ma vie tranquilement. En sortant de l'hopital c'est ce que j'ai fais. Dès la rentrée scolaire je me suis inscrite à l'université et j'ai vite découvert un intérêt grandissant pour la communication, les lettres, la culture, l'histoire, la musique et surtout les livres. Un jour, j'ai tapé mon nom dans la barre de recherche internet et je ne vous dit pas le choc quand j'ai découvert que j'étais une princesse russe et qu'en plus de cela j'avais un dessin animé à mon nom (que j'ai refusé de regardé)... Autant vous dire que c'est sur internet puis dans les livres que j'en ai le plus appris sur moi... Surprenant, non ?
En tout cas, voilà trois ans que je fais ma petite vie ici. D'ici quelques mois j'aurais fini mon alternance, cela fera bizarre de ne plus aller à l'université. En attendant, je n'ai pas encore retrouvé tous mes souvenirs et j'ai parfois l'impression qu'il me manque un élément important à ma vie ...