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On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. Vide
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 On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter.

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MessageSujet: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyJeu 14 Juin - 21:55

On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. Tumblr_m5a2q9GqRC1qbjo9n
Une routine paisible s’était enfin installée dans la vie de Wendy. Tous les jours, elle se levait, mangeait, partait bosser à pied, travaillait en s’occupant de patients dans le besoin, s’octroyait une pause pour déjeuner seule, loin de toute l’agitation ambiante qui régnait à l’hôpital, puis elle retournait faire son boulot, avant de rentrer au pensionnat, où elle s’écroulait dans son lit, sans même parfois prendre le temps de dîner avec sa colocataire, trop épuisée pour pouvoir penser à autre chose que dormir. Et bien que cette routine soit agitée, elle était profondément ennuyeuse. Ennuyeuse, dans le sens où c’était un quotidien de ce genre qu’avait tenté de fuir la jeune fille, tout au long son existence. Cela faisait maintenant deux fois qu’elle échouait, qu’une boucle répétitive s’instaurait dans sa vie, sans qu’elle ne puisse rien y faire. La première fois prenait appui à son départ du Pays Imaginaire. En quittant Peter de cette façon, en décidant de grandir, elle avait signé l’arrêt de belles aventures et d‘une vie comme elle en avait toujours rêvé. Elle voulait découvrir ce qu’était « grandir », juste un peu, puis repartir, peut-être. Toutefois, il n’était jamais revenu et la fenêtre, qu’elle avait laissée ouverte, depuis sa promesse de revenir la voir, avait fini par se refermer. Lui, derrière. Finalement, peu après, ses parents lui avaient présenté un bel aristocrate du nom d’Edward et la pression familiale, bien plus que l’affection qu’elle ressentait pour lui, avait finit par la pousser à se marier à cet homme. S’ensuivirent alors de longues années de déception. Il lui semblait qu’auprès d’un homme qu’elle n’aimait point, le mariage avait un goût amer. Cependant, elle se résigna à rester à ses côtés. Que faire d’autre ? Il lui avait donné deux beaux enfants, qu’elle aimait profondément, et puis… Elle était devenue trop vieille pour espérer, de nouveau, à un quelconque retour de la part de celui qu’elle attendait depuis l’enfance. Elle avait, au final, craqué lorsqu’il avait été appelé à venir se battre pour sa nation ; elle avait demandé le divorce. Elle ne pouvait pas tout simplement lui offrir l’illusion qu’elle l’attendrait bien sagement jusqu’à ce qu’il rentre, plus ou moins indemne. C’est à ce moment-là que le sort la foudroya et lorsqu’elle se regarda la première fois dans un miroir, elle eut du mal à le croire ; elle était redevenue jeune. Elle avait vu en cette occasion la chance de mener sa nouvelle vie comme elle l’avait toujours désiré. Pourtant, voilà qu’elle s’enlisait encore dans une routine similaire à la précédente, lui créant d’autres regrets vivaces et…

Le couteau s’enfonça brusquement dans la pomme, tranchant le quartier qu’elle désirait, mais touchant également sa main. Wendy poussa un bref cri de surprise et la vive douleur qu’elle ressentit la fit revenir sur Terre. Elle pesta à voix basse. Encore un accident d’inattention. Elle se leva de sa chaise et, veillant à ce que le sang qui se pressait hors de la blessure ne tâche pas le sol, elle se précipita vers le lavabo. Elle fit couler de l’eau froide sur la plaie, pour calmer la brûlure et éclaircir le tout, avant de se diriger vers son placard, où elle gardait toujours quelques compresses et du désinfectant, se sachant pertinemment sujette aux incidents de maladresse. Elle prit le matériel qui lui serait nécessaire et alla s’installer sur son lit. L’entaille n’était pas très profonde, elle n’aurait pas besoin de se rendre à l’hôpital pour des points de sutures. Elle posa alors un coton imbibé d’alcool sur la coupure et serra les dents sous l’effet des picotements désagréables. Elle entreprit ensuite d’enrouler sa paume avec une gaze propre, retournant brièvement dans ses pensées. Elle songea, une fois de plus, à Peter et l’impact que provoquait son absence prolongée dans sa vie, que ce soit ici ou dans son ancien monde. Il lui manquait. C’était peu dire. C’était sans doute la personne à laquelle elle s’était le plus attaché, en très peu de temps, et lorsqu’elle pensait qu’elle ne le reverrait sans doute jamais, son estomac subissait de lourdes crampes. Ça la rendait malade. Elle se demandait sans cesse des tas de choses sur lui. Où était-il ? Que faisait-il ? Pensait-il, parfois, à elle ? Tout du moins, se rappelait-il d’elle ? Et, plus important que tout, était-il heureux ? Elle n’aurait sans doute jamais aucune des réponses souhaitées et elle se refusait à se dire qu’il était, chose probable lorsqu’on y réfléchissait, mort, tué de la main d’un pirate plus vicieux que les autres. Car… Après tout, il n’était jamais revenu la voir. La douleur qu’engrangeait cette idée en elle était bien pire que celle physique qu’elle ressentait, à cet instant même. Elle secoua la tête. Elle allait devenir folle. Il fallait qu’elle brise cette routine et fasse fuir les noires pensées qui lui gangrenaient le cœur. Serrant un peu plus son bandage, elle rangea ensuite tout le matériel et jeta un coup d’œil dans un miroir de plein pied. Bon, il fallait qu’elle s’arrange un peu. Elle troqua son pyjama contre un jean noir, un débardeur blanc et des bottines, avant de se faire à la hâte une haute queue de cheval, d’où s’échappèrent aussitôt quelques mèches folles. Ça devrait aller, comme ça. Elle enfila sa petite veste en cuir noir et fourra son portable dans la poche arrière de son jean, avant de sortir en claquant la porte… puis de revenir chercher ses clés posées sur le comptoir et de verrouiller derrière elle, cette fois.

Elle erra une vingtaine de minutes dans les rues, sans vraiment savoir quoi faire. Elle se retrouva rapidement dans le quartier le plus animé de la ville et elle laissa son regard traîner sur quelques bâtisses, avant qu’elle ne se résigne à entrer dans un petit bar qui ne lui semblait pas trop agité, en cette heure avancée de la soirée. Elle commanda un cocktail non alcoolisé au bar et s’installa sur un des hauts tabourets, où elle fit tourner son verre sans vraiment d’intérêt, durant quelques instants. « Tout va bien, mademoiselle ? ». Elle releva les yeux et sourit au barman à l‘expression teintée d‘inquiétude, en hochant la tête. « Oui… je crois, merci. ». Elle reporta ensuite son attention sur le liquide orangé et porta finalement la boisson à ses lèvres. Elle reposa ensuite son verre sur le bar, tout en s’humectant les lèvres, lorsqu’un rire gras retentit derrière elle. Rien de nouveau sous le soleil, un homme un peu trop alcoolisé de plus, et pourtant, elle tourna la tête vers cette source de bruit. Un homme imposant venait de vider d’une seule gorgée une large chope de bière, devant ses amis qui le regardaient avec fierté et incrédulité. Cependant, ce ne fut pas lui vers qui son regard se tourna. Ce fut vers le jeune homme qui venait d’entrer. Elle ne sut dire ce qu’il y avait chez lui, mais elle le connaissait. Elle en était persuadée. Il lui semblait familier. Piquée de curiosité, elle se leva prestement du tabouret et se hâta de venir à la rencontre de l’inconnu. Alors qu’il se détournait, sans doute pour choisir une table ou une chose de ce genre, elle posa sa main sur son épaule. « Eh, vous ! Excusez-moi, mais je… ». Elle plongea dans son regard et comprit. Enfin, du moins, cette idée lui traversa l‘esprit… Cela lui semblait tellement improbable ! Dans un murmure incrédule, elle demanda pourtant ; « Peter Pan ? ».


Dernière édition par Wendy M. Darling le Lun 30 Juil - 0:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptySam 16 Juin - 1:07

Une main s'agrippa à mon épaule, un sourire me tordit les lèvres, elle est là. Elle est enfin là. « Eh, vous ! Excusez-moi, mais je… » Une voix, derrière dans mon dos, mon sourire s'éteint. Je reconnaitrais cette voix d'entre milles, encore là, après toutes ces années, elle me hante encore... je l'entend redire toujours les mêmes mots, raviver toujours les mêmes maux. Hésitant, je fais volte-face, ses yeux s'accrochent aux miens immédiatement et j'y suis tenu prisonnier. Mes épaules tombent, mon coeur perd sa régularité, mes genoux faiblissent sous mon poids. « Peter Pan ? » Mon nom me tenaille les oreilles, résonne d'une paroie à l'autre dans ma tête, ne s'arrêtant plus alors qu'elle me regarde de ces yeux que je lui reconnais, comme si j'étais la huitième merveilles du monde. Je ne dis rien, car j'ignore quoi dire, il n'y a pas de doute, c'est elle, ses yeux, ses cheveux, sa bouche, son nez... elle est belle, elle est humaine. Comment est-ce possible? J'ignorais... enfin il y a Lili, il y a Clochette, il y a Crochet, les cinq sirènes aussi... pourquoi n'ai-je pas pensé à Wendy? J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, j'ignore encore quoi, que dit-on à un fantôme? À celle qui a tout brisé, à celle qui m'a touché d'une manière qu'aucunes autres n'avaient encore pu le faire... à son premier amour, à celle qui a emporté une part de moi en me quittant. Quelque chose attire mon attention, une vibration sur ma peau, le salut que j'attendais comme le silence se faisait pesant. Je baisse la tête, enfouissant ma main dans ma poche pour en ressortir mon cellulaire que je porte immédiatement à mon oreille avant de me souvenir maladroitement que je dois d'abord presser un bouton, le vert il me semble. Je jette un dernier coup d'oeil à la blonde avant de lui tourner le dos. «Allo?» La voix me surprend, c'est une femme, celle que je devais rencontrer ici, en cette heure. Elle se confond immédiatement en excuse, apparemment elle est en retard, j'hausse les épaules machinalement, je ne sais pas, le temps est une notion que je n'ai jamais assimilée. «Hey, non ne t'en veux pas... je...» Je tourne la tête une seconde vers Wendy. Je n'ai pas rêvée, elle est bien là, encore blonde, détenant toujours ses yeux perçants et océan. «J'ai un empêchement, je n'ai pas... je ne pourrai pas venir.» J'espère bien mentir, j'espère qu'elle ne peut pas entendre les battements affolés de mon coeur à travers l'appareil. La conversation est vite abrégée, je ne sais si elle est déçue ou plutôt soulagée... mais les deux possibilités laissent un goût amer dans ma gorge. Je baisse les yeux tout en baisant la main, appuie sur le bouton rouge et range l'appareil dans la poche avant de mon jeans. J'ai du mal à rassembler le courage nécessaire pour me retourner, pour lui faire face à nouveau, cela fait à peine deux minutes qu'elle a refait irruption dans ma vie et déjà elle est témoin d'un mensonge, de celui que j'ai dû dire pour cacher son existence... je lui en veux pour ça, je lui en veux pour beaucoup de choses. Mes yeux partent des ses pieds à sa ceinture, de celle-ci à ses mains, s'y arrêtant, mon coeur fait un bond dans mon thorax. J’essaie de cacher ma réaction, mais je ne peux retenir le geste. Ma main se porte à la sienne, s'empare de son verre alors que mon autre la maintient dans les airs. Je colle ma paume au dos de sa main, son bandage m’interdit tout contact avec sa peau. Je regarde, impassible sa blessure que j’essaie de deviner sous le pansement, je m'en veux d'être si faible, tout en moi me crie qu'elle ne mérite pas la question, l'attention. Mais elle m'échappe, glisse de mes lèvres et brise le silence que j'ai si longtemps maintenu.

«Ça fais mal?» Je resserre ma main autour de son verre gelé, le contact me rassure alors que tout le reste brûle. Je me combuste de colère, contre moi-même, contre elle. Je relève les yeux sur son visage, je ne peux soustraire la douleur de mon regard. Je ne veux pas qu'elle sache, qu'elle pense qu'elle a de l'importance, qu'elle ne m'a pas touché, puis coulé. Je laisse ma main retombé sur ma hanche, sa main blessée maintenant libre. Je secoue la tête, reprenant mes ardeurs, endossant mon orgueil. Ces émotions si longuement enfouis, si durement oubliés, elles refont surface ce soir. Mensonges après mensonges, elle n'avait jamais été là pour se défendre, aujourd'hui était sa chance, car ce pourrait bien être notre dernière rencontre. Je porte le verre, par réflexe à mon nez, pas pour goûté, mais bien pour humer. Je ne détecte aucune trace d'alcool, tant mieux, elle n'est donc pas de celle qui pourrait utiliser ce poison comme prétexte à une action regrettée... cette excuse, dix fois déjà on me l'a fournis. Je lui tend le verre, le glissant entre ses doigts, mais prenant bien soin de ne pas entrer en contact avec sa peau, je laisse cette autre main rejoindre symétriquement l'autre, le long de mon corps.

«Tu es venue seule?» J'essaie de rester impassible, ma voix se voulant neutre, mais la tonalité trahis ma curiosité. «Comment s’appelle-t-il déjà?» Je joue, car jamais je n'oublierai ce nom, le sien, de cet homme qu'elle a choisit à mes dépends. «Edward, n'est-ce pas? Où est-il?» Je laissai mes yeux parcourir la pièce, je le reconnaîtrais s'il était là. Des jours et des nuits entières avais-je passé à deviner ce qu'il avait que je n'avais pas. Son physique, sa voix, jusqu'à sa manière de marcher, tout chez lui me rebutait. Mais ce n'était pas tant le mariage qui me faisait mal, c'était plutôt le mensonge qui l'avait accompagné. Ce mensonge que j'avais trimballé des années précautionneusement dans ma poche. J'avais osé être fier, j'avais eu le malheur de me croire unique, spécial, j'avais cru détenir une chose que jamais aucun autre homme ne pourrait avoir à ma suite. «Celui à qui tu as donné ton véritable premier baiser.» Ma voix était grave, presque dégoûtée. J'avais été idiot d'y croire, de la croire sur parole...
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptySam 16 Juin - 20:12

Elle ne savait pas ce qu’il lui avait prit de dire ce nom à voix haute. S’il n’était pas celui qu’elle pensait, son interlocuteur allait clairement la prendre pour une tordue qui croyait encore aux contes de fées. Pourtant, elle n’avait pas pu s’en empêcher. Cela lui avait brûlé les lèvres, elle devait le dire, elle devait savoir. Était-ce bien lui ? Après tant d’années… Durant quelques secondes, elle songea au fait qu’il n’allait peut-être pas se retourner, et pourtant il finit par pivoter, avec une lenteur presque délibérée. Et elle sût alors qu’elle ne s’était pas trompée. Il n’y avait pas d’erreur possible ; c’était bien Peter, son Peter, qui se tenait devant elle. Ses yeux plongèrent dans les siens et cet échange de regard raviva de nombreux souvenirs, qui lui coupèrent le souffle. Son cœur manqua un battement. Bon sang. C’était vraiment lui, là, devant elle. Toutefois, elle n’aurait pu dire s’il l’avait reconnu. Il lui semblait que oui, mais… Il n’y avait pas l’ombre de ce sourire qu’elle aimait tant sur son visage et, lorsqu’il l’avait découverte, il paraissait s’être soudainement affaissé. Quelque chose clochait. Cependant, elle fit tout pour ne pas perdre la face et ses lèvres esquissèrent un pâle sourire. Elle était trop surprise, choquée même, pour pouvoir faire mieux. Plus elle le dévisageait, et plus elle le trouvait magnifique. Presque comme dans ses souvenirs, peut-être même mieux. Elle avait envie de se jeter dans ses bras, elle avait envie de lui dire à quel point il lui avait manqué et comment son absence l’avait perturbé. Et encore, c’était là un bien gentil euphémisme. Mais, elle ne fit rien. Son silence tenace l’en dissuada. Elle aurait tant aimé qu’il dise quelque chose… Il se résolut finalement à faire un geste ; il glissa sa main dans sa poche et en ressortit son téléphone, qu’il porta ensuite à son oreille… avant de le mettre devant soi, de décrocher, et de le mettre de nouveau à portée d’ouïe. Le sourire de Wendy s’élargit quelque peu lorsqu’elle le vit faire ça, qui fut toutefois vite effacé, lorsqu’il lui tourna le dos. « Allo? ». Que devait-elle faire ? C’était lui, bien sûr, mais son comportement la laissait pantoise. Enfin, elle ne pouvait décidemment pas partir comme ça. Elle venait de retrouver Peter Pan et elle ne comptait pas le laisser s’envoler loin d’elle, une deuxième fois. « Hey, non ne t’en veux pas… Je… ». Elle avait envie de lui demander si elle le dérangeait. La question la démangeait, mais elle se tût. Il lui jeta un bref coup d’œil, avant de reprendre sa conversation. « J’ai un empêchement, je n’ai pas… je ne pourrai pas venir. ». Wendy, loin de se formaliser de l’appellation dont il l’affublait, « empêchement », fut satisfaite d’avoir enfin la réponse à sa question ; s’il annulait son rendez-vous, ce n’était pas pour une inconnue, il l’avait donc reconnue. Et peu lui importait qu’il ne dise pas la vraie raison de son absence au téléphone, à son interlocuteur, parce qu’elle l’avait enfin retrouvé et que rien ne pourrait lui gâcher ce moment. Tout du moins, le croyait-elle. Il finit par ranger son portable dans sa poche, puis il se retourna à nouveau vers elle. Toujours ce silence entêtant qu’il maintint entre eux. Elle ne savait pas quoi dire pour le rompre. Elle le dévisagea et s’arrêta sur les traits fins de son visage, alors qu’il lui rendait la pareille. Son regard s’arrêtât plus particulièrement sur sa main et elle se demanda un instant pourquoi, avant qu’elle ne comprenne. Rapidement, il lui prit son verre et posa sa paume contre son bandage.

Elle pouvait sentir la chaleur de ce léger contact à travers la gaze blanche et son cœur se mit à battre un peu plus vite. « Ça fais mal? ». Perdue dans son regard, complètement retournée, elle se demanda un instant de quoi il voulait parler, puis elle comprit. Elle fit glisser ses doigts par-dessus la main de Peter et lui fit une légère pression, tentant d’établir un contact plus appuyé, avant de river à nouveau ses yeux dans les siens. « Non, pas tant que ça. ». En vérité, c’était un peu douloureux. L’entaille était fraîche, loin d’être cicatrisée, et le frottement du coton sur cette coupure lui arrachait des petites brûlures plus que désagréables, mais elle n’avait pas envie de lui en parler. Elle n’avait jamais été de nature à se plaindre et elle voulait entamer une discussion plus sérieuse. Néanmoins, le fait qu’il se préoccupe d’un détail aussi insignifiant la fit sourire intérieurement. Il paraissait froid, mais s’inquiétait quand même un peu. C’était un bon début, lui semblait-il. Il laissa finalement sa main retomber, rompant le contact, et il secoua la tête. Wendy aurait tellement voulu savoir le pourquoi de cette attitude si désinvolte. S’apercevait-il, au moins, qu’il la blessait déjà, en agissant de cette façon ? S’il devait lui dire quelque chose, qu’il le fasse, mais qu’il arrête de se plonger dans ce comportement boudeur enfantin. Il porta son verre près de sa bouche, mais il se contenta de le sentir, sans doute histoire de se donner une contenance. Elle n’en savait rien et elle en avait plus qu’assez de se poser sans cesse toutes sortes de questions. Pourquoi devait-il mettre un point d’honneur à gâcher leur retrouvailles ? Il lui remit finalement le verre dans la main et il se retira avec une certaine hâte, comme s’il ne désirait pas la toucher. Elle cilla et son sourire trembla.

« Tu es venue seule? », lui demanda-t-il, curieux. Premiers mots qu’il lui adressait. Elle se retint de lui répondre qu’un « bonjour » aurait peut-être suffit. Elle n’aimait pas la façon dont tournait cette entrevue. Elle hocha toutefois la tête. « Oui, et je ne te retourne pas la question. De ce que j’ai entendu, tu n’aurais pas dû être seul, ce soir. ». Son ton un peu sec la surprit elle-même et elle se mordit la lèvre, s’intimant d’être plus aimable. C’était peut-être la surprise qui le faisait réagir de cette façon, alors elle n’allait pas se mettre à devenir aussi froide que lui, sinon ils ne s’en sortiraient pas. « Tu n’aurais pas dû décommander ton rendez-vous pour moi. Je suis désolée de débarquer comme ça. ». Bien. L’intonation était agréable et sincère. Et alors qu’elle allait lui dire à quel point cela la surprenait de le voir ici, il surenchérit. « Comment s’appelle-t-il déjà? ». Wendy fronça les sourcils, le dévisageant sans comprendre, totalement perplexe. « Edward, n’est-ce pas? Où est-il? ». Elle reçut la question comme une claque et, sans même vraiment s’en rendre compte, elle recula d’un pas. A quoi jouait-il ? Quel que soit le jeu qu’il avait choisi, elle ne l’aimait guère. Elle avait pensé que rien ne pourrait réellement gâcher ces retrouvailles, mais elle se trompait. Peter y arrivait très bien. Tout seul, comme un grand. Et elle avait, à présent, juste envie qu’il se taise. Oui, le silence de tout à l’heure n’était en réalité pas si désagréable. Il balaya la salle d’un regard qui semblait vouloir lui faire croire qu’il le cherchait. Seigneur, qu’était-il arrivé à Peter ? Jamais elle ne l’avait vu comme ça. Elle ne comprenait pas. Un frisson la parcourut, alors qu’elle répondait d’une voix peu sûre : « Pourquoi est-ce que tu me parles de lui ? Il n’est pas là, je n’ai aucune idée d’où il peut se trouver et ça m‘est égal, à vrai dire, de savoir où il est. ». Elle déglutit et fit un pas vers le jeune homme, avant de plonger son regard dans le sien. « Tout ce qui compte, c’est que tu sois là, alors que… que je te croyais mort… J’ai juste envie de te serrer dans mes bras et d‘oublier tout le reste, juste pour quelques minutes. ». Sa voix se transforma en un simple murmure lorsqu’elle finit sa phrase et elle détourna aussitôt les yeux, ses joues se teintant de rouge. Les mots lui avaient échappé. « Celui à qui tu as donné ton véritable premier baiser. ». Le ton empreint de dégoût la heurta plus brutalement qu’un coup. Son cœur manqua un battement et elle blanchit, alors qu’elle laissait son verre lui échapper. Elle entendit à peine le bruit de son cocktail se fracasser contre le sol, sonnée et effrayée. Avait-il alors découvert qu’un « baiser » n’était pas vraiment ce qu’elle lui avait dit ? Cela lui en avait tout l’air. Puis, ce baiser… C’est vrai, elle l’avait donné à Edward aussi, mais cela ne comptait pas vraiment, non ? Elle ne l’aimait pas, c’était différent de Peter… Mais tout cela paraissait avoir blessé le jeune homme. Elle n’osait plus lever le regard vers lui. Elle secoua alors doucement la tête et, faisant appel à toute sa capacité au mensonge, elle répondit doucement, avec innocence : « Comment ça mon « véritable baiser » ? Peter, je te l’ai donné, mais jamais repris… ». Elle cala une mèche de ses cheveux derrière son oreille, puis se baissa pour ramasser les plus gros morceaux de verre. Ce n’était vraiment pas les retrouvailles qu’elle aurait voulu vivre…
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyDim 17 Juin - 2:16

Je regrettais déjà mon geste, la chaleur qui émanait de sa main me tenailla la gorge. J'avalai avec difficulté en relevant les yeux sur les siens, m'y perdant bien malgré moi. Je laissai ma question me glisser sur les lèvres, ne pouvant retenir mes yeux de souffrir pour elle. En cette seconde, c'était comme si je ne l'avais jamais quitté, bien que j'aimais me laisser croire que c'était plutôt elle qui avait coupé les ponts en préférant la compagnie des adultes à celle des enfants. Ses doigts frôlèrent ma peau, un long frisson me parcourra l'échine, elle le faisait exprès et j'ignorais ses motifs, mais je détestais savoir qu'elle réussissait. Mon visage resta de marbre, je ne voulais pas lui laisser croire qu'elle m'affectait d'une quelconque manière. « Non, pas tant que ça. » Ce n'était définitivement pas la meilleure réponse, je levai un sourcils en retenant une seconde question. Je repensais à ses doigts contre ma main et laissai immédiatement retomber la mienne.

«Bien.» C'était tout ce que j'avais trouvé à lui dire pour clore le sujet. Je savais qu'elle n'était pas du genre à se plaindre, si ma mémoire ne me faisait pas défaut, je ne saurai jamais ce qu'elle ressentait réellement, alors j'abandonnais. Je laissai mes yeux parcoururent la salle, cherchant cet homme qui avait tout détruit, le seul qui l'avait sans doute aimer autant que j'avais pu le faire. Je parle au passé, mais j'ignore encore si mon coeur s'est complètement remis de son absence, la blessure est si creuse qu'elle ne se refermera sans doute jamais. À mon grand malheur. J'ai essayé, de l'oublier, en vain... elle me le prouve ce soir alors qu'un simple contact me foudroie d'un étrange sentiment. Je lui demandai, mes recherches sans résultat, si elle était venue seule. « Oui, et je ne te retourne pas la question. De ce que j’ai entendu, tu n’aurais pas dû être seul, ce soir. » Je n'aime pas son ton. Mes yeux dérivent une seconde, sur ses dents mordants sa lèvre, mon coeur manque un battement. Non, je serre les dents, contrant ma récente envie d'une nouvelle vague de colère. Souviens -toi, tout le mal qu'elle t'a fait... elle pourrait le refaire si tu lui en laissais la chance. Je ne la laisserai pas s'approcher. « Tu n’aurais pas dû décommander ton rendez-vous pour moi. Je suis désolée de débarquer comme ça. » J'avais du mal à croire sincère dans ses excuses, mais son visage ne laissait rien paraître, rien de sarcastique. J'hésitai à lui répondre, j'ignorais moi-même ce qui m'avait poussé à annuler mon rendez-vous. Je voulais le lui dire, mentir et répondre que je ne l'avais pas fait pour elle... mais elle avait assisté à la scène, pas une de mes plus glorieuses conversation qui plus est. Je me contentai d'hausser les épaules sans énergie. Comme si mentir ne comptais pas, comme si c'était chose régulière chez moi. Le silence s'installa une seconde fois, et j'en revenais à mon sujet initial, Edward. Je lui demandai où il était, dans une curiosité faussement dissimuler, j'étais mauvais à ce jeu, mentir au téléphone était une chose, mais le faire avec elle sous les yeux s'en était une autre, une bien plus complexe. Elle accueillit ma question étrangement, fit un pas vers l'arrière, je combattis mon envie de la suivre. « Pourquoi est-ce que tu me parles de lui ? Il n’est pas là, je n’ai aucune idée d’où il peut se trouver et ça m‘est égal, à vrai dire, de savoir où il est. » Je plissai les yeux, sondant ses traits. Pourquoi ne demanderais-je pas? Ils étaient mariés, non? Une paire inséparable, bravant chaque épreuve côtes-à-côtes, s'aimant cruellement aux dépends du coeur décomposé d'un jeune garçon qui avait eu la naïveté d'y croire. Pourquoi se foutait-elle de savoir où il se trouvait? Elle se rapprocha, coupant court au flux de mes pensées. Ses yeux s'encrèrent dans les miens, ma bouche sèche tout à coup. « Tout ce qui compte, c’est que tu sois là, alors que… que je te croyais mort… J’ai juste envie de te serrer dans mes bras et d‘oublier tout le reste, juste pour quelques minutes. » Ce fut à mon tours de reculer d'un pas, bien qu'elle n'avait fait aucun geste pour concrétiser ses paroles, je ne pouvais prendre de risque. Sa présence, ce parfum qui représentait tout ce qu'elle était ravivait en moi une nostalgie des plus profondes. J'avais du mal avec la colère, car elle attisait aussi la tristesse... mais je devais rester de marbre, elle ne méritait pas mes peines, pas encore, pas maintenant.

«Ce n'est pas si facile... oublier... j'ai essayé, c'est plus dur qu'on ne pourrait le croire. » Ma voix imita la sienne, devenant qu'un murmure vers la fin. Je laisse mes yeux lui dire le reste, j'aimerais t'oublier, c'est mon vœux le plus cher. J'entend mon coeur au fond de mes oreilles, frénétique, craignant toujours ses représailles, cette caresse qui ne serrait pas accueilli sans conséquence et qui... risquerait de déroger mes plans, ceux de la haïr et de le lui faire savoir de la manière la plus exécrable. J'avalai avec difficulté, me recentrant à nouveau sur mon objectif, je lui parlai du baiser, un des sujets les plus douloureux pour moi. Le visage de Wendy se glaça, ses yeux ne pouvaient pas mentir, elle savait pertinemment de quoi je voulais parler. Une seconde, puis deux passèrent, mes yeux simplement dans les siens, mon pouls imitant les battements de mes cils. Un bruit sourd attira mon attention vers le sol, elle venait d'échapper son verre, belle analogie de l'état de mon coeur en ce moment... de celui qu'il avait eu des années durant, preuve du passage de la blonde. Elle baissa la tête, ce qui me mis doublement en colère. Assume-le! Tout était une grande mascarade pour toi, toutes ses années à rire de ma naïveté, alors que je te vouais une confiance aveugle. « Comment ça mon « véritable baiser » ? Peter, je te l’ai donné, mais jamais repris… » J'écarquillai les yeux. Vraiment? Elle allait jouer ce jeu, alors que son corps avait déjà tout avoué? Elle se baissa sur le sol pour ramasser les restes du genre, je serrai les poings, ma rage à son zénith. Je la joignit à mon tours, me postant sur mes genoux je cherchai ses yeux, mais ne les trouvai jamais.

«Regarde moi!» Soufflais-je entre mes deux, d'une voix contrôlé car je ne voulais pas attirer les regards. Je ne pouvais plus attendre, j'avais déjà trop perdu de temps à cause d'elle. Mes mains se plaquèrent contre son visage, mes doigts à la hauteur de ses oreilles, effleurant du bout de mes index ses lobes. Je nichai mes pouces sous son menton, l'obligeant à relever la tête. «Dois-je réellement te montrer ce qu'est un véritable baiser?» Les mots m'échappèrent en un souffle. Je n'avais pu le retenir et déjà je le regrettais. Mon regard dériva sur ses lèvres, mais qu'un instant avant de revenir sur ses yeux, mon coeur battant au bout de mes doigts. Je laissai ma langue glisser contre mes lèvres, ni trouvant aucun soulagement alors qu'un long et périlleux silence s'installait, inconfortable et froid. Son souffle et mon coeur, cette chaleur suffocante et mes pouces qui s'aventuraient sur sa peau, de son menton à son cou, s'y arrêtant, s'y attardant. Je ne sais combien de temps je suis resté ainsi, entre l'envie et le refus, mais il me semblait avoir combattu une éternité contre moi-même. Je laissai mes mains retomber sur le sol, baissant la tête sur le verre brisé et feignant de m'y intéressé je pris entre mes doigts quelques morceaux des plus imposants. «Je l'ai gardé tu sais?» Je grinçai des dents, me rappelant de ma haine et de ma cause. «Ton baiser, je l'ai gardé toutes ses années, chaque jour, dans mes poches.» J'avais finit par croire en sa chance, au même titre que Clochette, je ne pouvais m'envoler sans lui contre ma cuisse. C'était idiot, maintenant que je savais, je ne me suis jamais sentit aussi idiot... trahit. «J'y ai cru.. je croyais détenir une chose qu'aucun autre homme ne pourrait jamais avoir...» Ma voix avait repris son intonation d'ordinaire, comme si ce que je disais n'avait pas la moindre importance, et c'était à demi-faux, car tout ceci était bien derrière moi, comme on m'avait volé l'objet coupable de ma plus grande honte. «Je l'ai perdu de toutes façons.»Je me relevai avec lenteur, emportant avec moi les pièces brisées, prenant soin de ne pas me fissurer la peau. « Et puis, mon véritable premier baiser...» Je me laissai sourire pour la première fois depuis que j'étais entrer dans ce bar. Mon seul objectif était de lui faire mal, de lui faire comprendre qu'elle avait eu tord de m'avoir mentis.... qu'une autre avait fait ce qu'elle n'avait jamais osé faire et que ça avait été ...«Tout simplement magique.»
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyDim 17 Juin - 14:55

« Bien. ». Il n’insista pas et l’indifférence qui émanait de ce simple mot blessa Wendy, mais elle ne dit rien. Il n’y avait rien à dire de plus, après tout. Cependant, elle s’entêtait ; elle n’arrivait pas à comprendre son attitude fermée envers elle. C’est vrai, ils avaient vécu des choses extraordinaires ensembles, alors qu’est-ce qui avait bien pu toucher le jeune homme pour qu’ils en arrivent là, à se regarder dans le blanc des yeux, évitant tous les contacts un peu trop prolongés ? Il ne lui répondit pas plus lorsqu’elle lui parla de son rendez-vous annulé. Il restait stoïque, veillant à ne laissé s’échapper aucune émotion qui aurait pu le trahir, et elle trouva ça frustrant. Elle avait tant envie qu’il réagisse, qu’il lui dise qu’à lui aussi, ça lui faisait plaisir de la revoir. Elle voulait retrouver le Peter d’avant, celui qui était presque toujours jovial et qui faisait d’elle une autre personne. Mais, ce Peter-là semblait avoir disparu. Il n’en restait plus une trace. Il n’y avait plus son sourire, ni l’étincelle de bonheur dans son regard, ni même sa voix enjouée. Il en revint à Edward et elle eut l’envie crevante de lui hurler que ce n’était pas à lui qu’elle s’intéressait, que c’était au jeune homme froid qui lui faisait face, mais elle se retint, répondant d’un ton calme, peu assuré qu’elle n’avait aucune idée d’où il pouvait être. Son ex-mari et elle ne s’étaient plus revus depuis un moment déjà, un peu plus d’un an. Il n’avait pas vraiment supporté le divorce et quelques échos de rumeurs lui avaient rapporté qu’il avait sombré dans l’alcool, qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Elle s’en voulait, mais elle n’avait jamais pu s’assurer de la véracité de ces propos, elle ne l’avait jamais voulu. Elle n’aimait pas faire souffrir les gens, toutefois, parfois elle se devait de le faire. Durant trop longtemps, elle avait fait passer le bonheur d’Edward avant le sien ; un jour, il avait bien fallu qu’elle craque. Le divorce avait été la seule solution trouvée pour mettre fin à de longues années d’ennui et de tensions.

Wendy se reprit et reporta son attention sur Peter. Lorsqu’elle lui fit part de son désir de l’enlacer, il recula et son cœur manqua un battement. Le dégoutait-elle à ce point ? Avaient-ils perdu pour de bon le lien qui les unissait autrefois ? Visiblement. Et c’était sans doute la pire des choses qui pouvait se produire. Elle détourna aussitôt le regard, le souffle coupé. Elle sentit ses genoux trembler sous elle et elle inspira longuement pour essayer de se reprendre. Elle ne pouvait pas craquer, pas devant lui, cela lui serait trop insupportable. Il ne restait déjà plus grand-chose d’autres que des lambeaux de sa fierté, alors… Elle tenterait au moins de conserver en état ce qui restait. « Ce n’est pas si facile… oublier… j’ai essayé, c’est plus dur qu’on ne pourrait le croire. ». Elle tourna de nouveau son visage vers le sien, plongeant dans son regard. Elle put y lire qu’il était sincère, et cependant, une bouffée de colère l’envahit. Comment ça, il avait essayé de l’oublier ? Se moquait-il d’elle ? « Ce n’est pas facile, et pourtant… il faut croire que tu as réussi. ». Son ton était hargneux ; elle ressentait la blessure profonde, qu’avait laissé en elle l’abandon de Peter, se rouvrir peu à peu sous les mots qu’il lui disait. Et c’était terriblement douloureux. Elle avait mis des années à tenter de la faire cicatriser, elle avait crû y parvenir… Elle s’était montrée d’une idiotie sans précédent. « Tu parles de difficulté à « oublier », mais… tu n’es jamais revenu me voir, tu as trahi ta promesse, et ça… Enfin, tu as pris très peu de temps à oublier toutes tes belles paroles, alors ne me fais pas croire que… ». Sa voix finit par mourir sur ses lèvres, elle ne pouvait pas continuer. Il parlait d’oubli, mais elle ne comprenait pas ce qu’il devait oublier. Elle ? Mais, c’était déjà fait. Depuis longtemps, non ? Il l’avait laissé dans ce monde de problèmes et d’apparences, il l’avait abandonnée, alors qu’elle avait eu besoin de lui. Elle avait voulu omettre ces faits pour que leur retrouvaille se déroule correctement, mais il avait ravivé trop de souvenirs pour qu’elle puisse finalement se taire. Cependant, sa colère retomba brusquement lorsqu’il lui parla du « baiser ». Impossible. Elle laissa sa boisson lui glisser des mains, son cœur battant aux bords des lèvres, un bourdonnement flou dans son crâne, qui lui empêcha d’entendre le fracas que son verre fit lorsqu’il éclata contre le sol. Bon sang… Il savait, elle en était certaine. Et il semblait blessé. Elle en était sincèrement désolée, cela n’avait jamais été son intention. Plus jeune, elle n’avait juste pas eu le courage de briser son innocence en lui expliquant une chose de grand, lui qui détestait tellement ces « choses ». Cependant, maintenant qu’il savait… Il méritait des explications. Pourtant, elle avait bien trop peur de sa réaction. Il lui restait une infime chance qu’il ne soit pas au courant et elle pouvait toujours tenter de s’en emparer, bien qu’elle s’était sans doute déjà trahie. Elle fit alors comme si elle n’était au courant de rien et se baissa, pour échapper à son regard. Elle ne pouvait pas l’affronter. Il se mit toutefois à son niveau, s’accroupissant, pour lui intimer d’une voix contrôlée ; « Regarde moi! ». Mais, elle sentit dans ce murmure la colère qu’il tentait de maîtriser, et elle se refusa à l’écouter. Elle ne pouvait pas le regarder en face.

Son cœur bondit, lorsqu’elle le sentit poser ses mains sur ses joues. Ce toucher était brûlant et elle se sentit aussitôt fiévreuse. Il les fit glisser, effleurant ses oreilles, avant de venir caller ses pouces sous son menton, l’obligeant à relever le regard. Wendy consentit alors à river son regard au sien, alors qu’un maelström d’émotions se bousculait dans sa poitrine. Un feu liquide se répandit sous sa peau, enflammant ses sens, alors qu’elle n’avait pour seul désir répondre à cette caresse. Cependant, la colère qu’elle décela dans le regard de Peter l’en dissuada. « Dois-je réellement te montrer ce qu’est un véritable baiser? ». Phrase soufflé qui lui fit oublier tout le reste ; ils n’étaient plus qu’eux deux, empêtrés dans leurs sentiments, au milieu d’une salle qui lui semblait vide à ses yeux. Plus rien ne comptait et elle avait envie de lui répondre « oui », sans la moindre hésitation. Elle s’humecta les lèvres, le souffle court, les joues brûlantes, alors qu’elle dévorait sa bouche du regard. Elle ne trouvait rien à répondre, et même si elle avait voulu parler, rien ne serait sorti. Un nouveau silence s’instaura entre eux, alors qu’elle sentait les doigts de Peter se faufiler sur sa peau, effleurant son cou, sa gorge, sa mâchoire. Douce torture qui la mettait au supplice. Il finit finalement par faire tomber ses mains et il baissa la tête, s’intéressant aux bouts de verre qui jonchaient le sol. Wendy n’esquissa pas un geste, la tête lui tournant. « Je l’ai gardé tu sais? ». Elle chercha son regard, en vain. De quoi parlaient-ils déjà ? Ah oui, le baiser… Et le fait qu’il l’ait gardé la rassura, un peu. Peut-être que tout n’était pas perdu ? « Ton baiser, je l’ai gardé toutes ses années, chaque jour, dans mes poches. ». Un pâle sourire étira légèrement ses lèvres et elle murmura ; « J’en suis heureuse, c’était important pour moi que tu l’ai toujours auprès de toi… ». « J’y ai cru… je croyais détenir une chose qu’aucun autre homme ne pourrait jamais avoir… ». Son cœur se serra. Pensait-il que ce n’était pas le cas ? Des tas de cadeaux se ressemblent, mais par la façon de l’offrir, c’est là qu’on peut les rendre uniques. Et ça avait été le cas du « baiser ». Elle l’aimait et elle espérait qu’il ne l’oublie jamais grâce à lui. Rien n’était logique, s’apercevait-elle… Pourquoi l’avait-il gardé, s’il l’avait oublié ? Il n’était jamais revenu, alors c’est bien qu’il l’avait fait, non ?

« Je l’ai perdu de toutes façons. ». Intonation froide et indifférente qui stoppa net Wendy dans ses pensées. Elle se mordit la lèvre inférieure avec violence et ramassa un autre morceau de verre, qu’elle se retint de lui jeter au visage. Seigneur, savait-il à quel point il la heurtait en disant cela ? Il l’avait perdu… Le symbole qui les représentait, en quelque sorte. C’était une partie de son cœur qu’elle avait glissé dans ce « baiser », pour qu’il l’ait toujours avec lui, où qu’il se trouve, et c’était sans doute pour cette raison qu’elle n’avait jamais vraiment pu aimer Edward, mais… Il l’avait perdu. Ça, elle ne pouvait pas lui pardonner. Bon sang, que ça faisait mal d’être aussi insignifiante à ses yeux ! « Et puis, mon véritable premier baiser… ». Il se releva lentement et elle releva les yeux, le voyant sourire alors qu’il évoquait ce souvenir, en achevant ; « Tout simplement magique. ». Elle cilla et eut l’impression qu’il venait de la poignarder. Le cœur touché, cent points. Il n’avait plus qu’à la regarder se décomposer. Elle baissa aussitôt la tête et se sentit blêmir. Elle vacilla, soudain très mal. Elle avait envie de vomir, elle se sentait dégoûtée. Une douleur dans sa main lui fit rouvrir les yeux, qu’elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait fermé. Elle déploya ses doigts, doucement, et s’aperçut qu’en serrant un peu trop les poings, un large morceau de verre s’était enfoncé dans sa paume. Encore un. Elle s’en foutait. C’était bien moins douloureux que ce qu’il venait de lui dire et elle n’avait pas peur du sang. Elle déglutit alors lentement et se releva, ramenant sa main contre elle. A sa hauteur, elle releva les yeux vers lui, le dévisageant froidement, écœurée, avant de lui faire part d’une voix plate : « Je peux te comprendre. Moi aussi, mon premier baiser avec Edward fut inoubliable. ». Faux, totalement faux. Elle ne s’en souvenait même pas. Mais, elle savait raconter des histoires et puisqu’il avait décidé de tout gâcher, elle le suivrait. « Il est tard, je crois que je vais rentrer, maintenant. ». Murmure étouffé, mais elle ne pouvait plus l’affronter. Elle aurait souhaité qu’il la retienne, mais vu son comportement, elle en doutait fort maintenant. En réalité, elle doutait même qu’il soit vraiment le même que celui dont elle était tombée amoureuse. Elle se détourna de lui et se rendit vers le bar où elle déposa les bouts de verre sur le comptoir, sans attendre de réponse de sa part. Le barman, sans dire un mot, les balaya dans la poubelle, avant de lui tendre une serviette en papier. Elle le remercia d’un bref hochement de tête, s’essayant à faire un pâle sourire, sans succès, avant de presser le papier contre la petite coupure. Elle ne voulait plus le voir. Elle ne voulait plus l’entendre. Elle ne voulait plus lui parler. Il prenait un malin plaisir à la faire souffrir. Bien, il avait réussi. Elle ne manquerait pas de le féliciter.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyMar 19 Juin - 22:35

« Ce n’est pas facile, et pourtant… il faut croire que tu as réussi. » Les muscles de ma mâchoire se cambrèrent sous la colère, je n'aimais pas son ton, pourquoi devait-elle toujours assumer le pire? Elle ne savait pas, elle n'avait pas été là.Ce qu'elle avait laissé derrière n'était que des miettes, elle avait brisé une chose que je ne pourrai jamais ravoir, mon premier amour, celui que l'on oublie pas, qui nous hante et qui nous ramène toujours à nos premières erreurs. Qu'aurais-je pu faire pour la retenir? Je n'étais pas égoïste au point de ne pas exaucer sa demande et j'avais toujours eu trop d'égo pour lui dire que j'aurais préféré qu'elle reste.

«Alors comment expliques-tu le fait que je sois là, devant toi? Que je t'ai reconnue et que j'ai toujours aussi mal en te voyant? » La dernière partie m'avait échappé, j'avais juré ne rien lui montrer et pourtant je lui exposait mes plus grandes peines. Je baissai la tête, joint une main à ma nuque, j’espérais presque qu'elle ne l'ai pas entendue, je devais jouer la colère et non la peine, elle n'avait pas le droit de me blesser à nouveau et surtout pas le droit de raviver en moi des souvenirs noirs. « Tu parles de difficulté à « oublier », mais… tu n’es jamais revenu me voir, tu as trahi ta promesse, et ça… Enfin, tu as pris très peu de temps à oublier toutes tes belles paroles, alors ne me fais pas croire que… » Elle ne finit jamais sa phrase, me laissant sur ma faim, je mourrais d'envie de la contredire à nouveau, mais cette fois, je n'en avais tout simplement pas le droit. J'ai promis à John de ne jamais révéler notre secret. De ne jamais lui dire que par ses conseils j'avais préféré ne plus la voir, ne serais-ce que pour qu'elle m'oublie. Chaque années je faisais mon apparition, à la fenêtre de John, ma première question était toujours la même; est-elle heureuse? Et c'était toujours évasif, nous passions rapidement sur le sujet d'Edward, mais chaque fois je repartais, un goût amer sur la langue, elle allait bien... elle vivait sans moi et elle y arrivait sans la moindre difficulté. Je cherchai longtemps une réponse à lui donner, ne voulant pas lui en dévoiler trop, mais ne pouvant la laisser gagner un argument.

«Je connais ton histoire Wendy, c'est tout ce que tu dois savoir. Et toi, sais-tu ce qui m'est arrivé depuis que tu es partie?» Je n'avais pu retenir mon ton sarcastique, mon sourire malsain sur mes lèvres. Elle ne saurait pas quoi dire, elle n'avait sans doute jamais demandé de mes nouvelles à qui que se soit. J'en arrivai à mon sujet favoris, ce baiser, cette fierté personnelle longtemps savouré, laissant aujourd'hui mon orgueil piétiné. Quel ne fut pas ma surprise en apprenant qu'on m'avait mentis toutes ses années? C'est en goûtant à ces lèvres que ma haine pour Wendy c'était réellement enclenchée. Je la dessinais presque comme la femme idéale dans mes souvenirs, une femme créé pour moi, pour mon bonheur et le sien, nous avions simplement été malchanceux, tout était pardonnable jusqu'à ce baiser. La perfection ne s'abaissait pas aux mensonges, je ne m'étais jamais sentie aussi idiot, encore heureux que Saskia ne m'eus pas rie au visage. C'est après cette ultime découverte que je permis à mon coeur de regarder, de s'attarder aux femmes que j'avais alors uniquement considéré comme amies. Ne plus aimer Wendy? Non cela me semble impossible, mais elle n'est plus la seule. Je me demande ce que ça lui ferait de le savoir, ma curiosité me pousse à le lui demander, mais ma raison me dicte de me taire. « J’en suis heureuse, c’était important pour moi que tu l’ai toujours auprès de toi… » Je plisse les yeux, vraiment? Ce n'était qu'un objet, une piètre excuse d'un baiser, la vrai chose permanente, nous chavirant de l'intérieur, le goût des lèvres graver en mémoire. Je regrettais aujourd'hui de l'avoir préservé aussi longtemps. Et pourtant quand Azmaria me le vola, mon premier réflexe fut d'aller le lui reprendre... j'en suis rendu à me mentir à moi-même, l'heure est grave. Je comble le silence en ajoutant que je ne l'ai plus, laissant derrière la partie où je devais lui avouer que si on ne me l'avait pas voler, je le porterais sans doute encore dans mes poches. Je me remémorai mon premier baiser, en rajoutant sans doute un peu trop, car j'ignorais au fond ce qu'un baiser devait nous faire ressentir. Je me souvenais encore de ce que la sirène avait dit, que quand on embrasse une personne que l'on aime c'est différent, mieux. Je ne pense pas l'avoir fait, du moins j'ai beaucoup de mal avec l'amour... J'ai du mal avec les femmes en générale, voilà une nouvelle chose pour laquelle Wendy est à féliciter. Mes yeux croisèrent sa main, je ne l'entre-vue qu'une seconde avant qu'elle ne la cache près de son corps. Elle c'était blessée à nouveau, j'eus à nouveau mal pour elle, mais ne fis rien. « Je peux te comprendre. Moi aussi, mon premier baiser avec Edward fut inoubliable. » Elle s'était relevé, mes yeux restèrent bien droit dans les siens, je ne laissai rien transparaître. Cette phrase me tua, mon coeur battait si fort dans mon torse qu'il me faisait mal, ma gorge sèche refusait de lui dire quoi que se soit. Mais mes yeux me trahiraient... emplis d'une souffrance sans nom, je la croyais sur parole. Son premier baiser avait sans doute été parfait, touchant les lèvres avec amour, à mon contraire. J'avalai avec difficulté, me laissant submerger par cette douleur, mon plus grand défaut reste encore ma jalousie, mais je n'en avais encore alors jamais ressentie d'aussi intense. Asséchant tout, jusqu'à mon coeur. « Il est tard, je crois que je vais rentrer, maintenant. » Ces mots tombèrent comme une tonne de brique sur ma tête. Mon regard s'adoucit, je ravalai ma douleur, j'oubliai sa précédente phrase. Elle ne pouvait pas partir, pas maintenant, c'était lâche. Elle me tourna la dos, déposant les restes du verre sur le comptoir, le barman lui tendit une serviette et elle la colla à sa paume, sa seconde, elle aussi meurtris. Mais de nous deux, je devais bien être le plus blessé, les pire maux venaient de l'intérieur, et là, j'avais peine à tenir sur mes jambes, j'avais peine à ravaler mes larmes. Je grinçai des dents, penchant la tête vers l'arrière pour empêchai les larmes de descendre sur mes joues, elle avait réussie, j'avais mal, j'étais mal. Je secouai la tête, profitant de son dos tourné pour essuyer mes yeux. Je la déteste, elle et ses cheveux, elle et ses histoires, elle et sa façon de m'affecter, elle et son stupide baiser, elle et ses lèvres que je ne possèderais jamais, car elle tout brisée. Une rage s'empare de mon ventre, enflammant tout sur son passage, de mes pieds à la tête, mes joues reprennent de leur couleur et c'est entre mes dents serrés que je lui dit;

«C'est ça fuies, c'est tout ce que tu sais faire de toutes façons! » Ma voix est légèrement plus haute que la moyenne, mais je n'ai que faire du public. Je franchis la distance qui nous sépare encore, quelques centimètres tout au plus, plonge à nouveau mes mains sur ses joues, encadre son visage de mes paumes, je capte ses yeux, priant pour que les miens ne trahisse pas mes pleurs. «Regardes moi bien, parce que c'est la dernière fois que tu me verras!» Prenant ses paroles littéralement, mes yeux parcourent ses traits. Ses yeux, ses sourcils, son front, son nez, sa bouche, son menton, son parfum, sa peau, ses cheveux, son cou, tout devra être oublié. Ne la laissant toujours pas partir, mais allégeant légèrement mon touché je retrouve ses yeux et d'une voix qu'elle seule pourra entendre que lui fait mes adieux.«Es-tu heureuse Wendy?»
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyJeu 21 Juin - 16:00

« Alors comment expliques-tu le fait que je sois là, devant toi ? Que je t’ai reconnue et que j’ai toujours aussi mal en te voyant ? ». Wendy fronça les sourcils et son cœur manqua un battement. Elle ne voulait pas se l’expliquer. Leur rencontre était le fruit d’un simple hasard et s’il l’avait reconnue, c’était uniquement car elle l’avait interpellé. Les gens capables de nommer quelqu’un « Peter Pan » sans même esquisser un sourire ne devait pas courir les rues. Alors… Oui, cette explication tenait la route et elle lui suffisait. Vraiment ? Elle était pathétique. A qui allait-elle faire croire ça ? De plus, elle avait voulu oublier la dernière phrase qu’il avait laissé lui échapper, mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus. « … j’ai toujours aussi mal en te voyant ». Elle tournait en boucle dans sa tête, tel un disque rayé. Elle ne voulait pas de ça, elle ne voulait pas le faire souffrir, elle se refusait à croire qu’elle avait encore la possibilité de lui faire ressentir quelque chose, mais… Ah ! Pourquoi rien n’était jamais clair avec Peter ? Elle ne parvenait pas à comprendre. Pourquoi cela le faisait-il souffrir ? Se pouvait-il que… Non ! Elle refusait catégoriquement d’envisager cette possibilité. Si, par l’avenir, elle s’avérait fondée sur de simples espoirs absurdes, elle ne pourrait pas le supporter. Elle tomberait et quelqu’un devrait se charger de la ramasser à la petite cuillère, encore une fois. Elle le vit baisser la tête, frottant sa nuque presque nerveusement et elle décida alors d’oublier ce qu’il venait de dire, préférant continuer sur sa lancée, comme s‘il ne lui avait jamais répondu. Oui, elle devait se concentrer sur ce qu’elle avait à lui dire et rien d’autre. Elle devait mettre de côté ses sentiments et ses envies, elle voulait juste qu’il lui rende des comptes.

« Je connais ton histoire Wendy, c’est tout ce que tu dois savoir. Et toi, sais-tu ce qui m’est arrivé depuis que tu es partie ? ». Elle serra les dents, en découvrant son sourire et son ton voilé de sarcasmes. Il connaissait son histoire ? Mais, comment le pouvait-il ? S’il était revenu, pourquoi ne s’être jamais montré ? Puisqu’il devait forcément être revenu, s’il connaissait réellement son histoire. C’en était interminable… Dès qu’ils résolvaient un de leurs soucis, un nouveau, un autre bien plus coriace encore, faisait son apparition. De plus, elle n’appréciait guère le sous-entendu contenu dans sa question. Croyait-il vraiment qu’elle n’avait pas pensé à lui chaque minute de sa vie ? Croyait-il vraiment qu’elle avait continué sa vie, sans même lui accorder toutes ses pensées ? Croyait-il vraiment que cela avait été simple de sourire après son abandon ? Elle releva alors le menton et un sourire faux, crispé, releva les commissures de ses lèvres, alors qu’elle répliquait avec amertume ; « C’est tout ce que je dois savoir ? Non, je ne suis pas d’accord. J’ai le droit d’en savoir plus. On parle de ma vie, Peter ! Comment peux-tu être au courant de ce que j‘ai vécu ? Tu n‘étais pas là ! ». Wendy avait haussé le ton dans ces derniers mots, y imprégnant toute sa colère et son chagrin. Il se permettait de la juger, alors qu‘il ne savait rien de rien. Il n‘avait aucune idée de ce qu‘elle avait traversé, il n‘y avait pas de mots pour décrire la justesse de son malheur, lorsqu‘elle s‘était aperçue qu‘il ne reviendrait jamais. Et lui, il était là, à la dévisager avec son petit sourire, qu‘elle voulait lui faire ravaler, à insinuer des choses sans fondements. Baissant alors la voix, elle lui murmura furieusement, l‘intonation tremblante ; « Oui, tu n’étais pas là, alors que j’avais besoin de toi, alors dis-moi comment tu peux connaître mon histoire ? ». Les mots lui avaient échappé, se glissant entre ses lèvres, sans même qu’elle ait le temps de s’en rendre compte, mais elle ne les regrettait pas. C’était la vérité. Néanmoins, il fallait qu’elle se calme. Peter savait où toucher pour la faire sortir de ses gonds, mais elle ne voulait plus lui donner aucun avantage de ce genre. Elle inspira alors longuement et releva le menton, alors qu’elle ajoutait, platement : « Quand à savoir ce qui t’es arrivé depuis que… Disons que je me demande encore à qui j’aurai pu demander de tes nouvelles. Mes frères et moi-même étions les seuls à connaître ton existence et… Dois-je te rappeler que tu n’es jamais revenu nous voir ? ». Sa voix trembla, alors qu’elle posait sa question et elle serra les dents, bataillant pour ne pas craquer devant lui. A chaque fois qu’elle énonçait ce fait, elle avait l’impression qu’une vieille blessure se rouvrait. Elle se sentait tellement insignifiante… Elle n’avait compté que si peu pour lui, pour qu’il ne revienne ensuite jamais la voir ? Elle ferma brièvement les yeux pour se reprendre. Ne disait-on pas que l’indifférence était le pire des sentiments ? Elle avait, à présent, la preuve que c’était bien le cas. Son attitude froide et distante, si différente de celle qu’elle avait connue, la blessait plus que tout. Et il lui porta le coup final, celui pour l’achever, lorsqu’il lui conta son premier baiser. Pause, on arrête tout, il fallait qu‘elle reprenne son souffle. Elle n’avait jamais eu aussi mal qu’en cet instant. Alors, plus par orgueil, pour ne pas lui montrer à quel point ce qu’il lui disait la faisait souffrir, que par volonté de le blesser à son tour, elle lui rétorqua que le sien aussi avait été inoubliable. Elle plongea ses yeux dans les siens et vit quelque chose qui la troubla profondément. Une souffrance égale à la sienne se reflétait dans son regard. Bon sang ! Mais qu’attendait-il d’elle ? Pourquoi s’amusaient-ils de cette façon tous deux ? Elle ne comprenait pas. Elle était peut-être bornée, mais elle ne saisissait pas les règles du jeu cruel qu’ils venaient de démarrer. Elle ne voulait plus le faire souffrir, c’est tout ce qu’elle savait. Elle en avait fait assez pour ce soir. Et elle n’allait pas tarder à perdre complètement la face si elle restait auprès de lui.

Elle lui annonça alors dans un souffle qu’elle allait rentrer et se retourna pour se diriger vers le comptoir, où elle put appliquer une serviette sur sa main blessée, après avoir tendu au serveur interloqué les bouts de verre qu’elle tenait encore. « C’est ça fuies, c’est tout ce que tu sais faire de toutes façons! ». La phrase presque criée la fit se retourner vivement. Elle ne voulait pas qu’il l’accuse de faire preuve de cette lâcheté. Elle l’avait quittée une fois, mais jamais elle ne l’avait fui. C’était sensiblement différent. D’eux deux, c’était lui qui avait toujours fui. Elle serra les poings et lui rétorqua brusquement : « N’inverse pas les rôles et rappelle-moi qui a fui le monde des adultes, on en reparlera après ! ». C’était lâche de sa part d’évoquer ce fait, elle savait qu’il ne désirait pas grandir, et elle le comprenait, mais elle était tellement en colère ! Comment pouvait-il l’accuser de le fuir ? Elle lui rendait simplement service ; il ne semblait plus avoir besoin d’elle dans sa vie, alors elle avait simplement désiré s’éclipser le plus rapidement possible, avant qu’il ne la renvoie sans ménagement. Il n’était pas nécessaire qu’il lui piétine le cœur une seconde fois en une seule soirée. Elle avait cru bon de se retirer avec le peu de dignité qu’il lui restait, mais il paraissait résigner à ne pas même lui laisser cette chance.


Alors même qu’elle allait surenchérir, elle le vit venir vers elle rapidement et elle fit un pas en arrière, prête à se dérober, mais il posa ses mains sur ses joues, rivant son regard au sien et, instantanément, elle cessa tous gestes. Son rythme cardiaque accéléra soudainement, les battements de son cœur cognant furieusement dans sa poitrine, lui donnant l’impression qu’il ne tarderait pas à lâcher. Elle ne voulait plus qu’il la touche, cela enclenchait bien trop de réactions qu’elle ne parvenait pas à maîtriser. Auprès de lui, elle perdait le contrôle et elle savait très bien ce que cela signifiait. Néanmoins, elle ne pouvait plus se dérober à lui. « Regardes moi bien, parce que c’est la dernière fois que tu me verras! ». Elle accueillit ses paroles comme une gifle violente. Elle hoqueta de surprise, heurtée, alors qu’elle posait ses doigts contre le dos de ses mains, en répliquant vivement, la voix tremblante : « Non ! ». Elle se mit aussitôt à la dévorer du regard, ayant brusquement peur de ce que voulait signifier cette phrase. Elle ne le reverrait plus jamais. Ses yeux, en cet instant brillants, ne se poseraient plus sur elle, elle ne pourrait plus sentir la douceur du toucher de sa peau contre la sienne, elle ne pourrait plus le voir sourire, ni même espérer goûter à ses lèvres… Elle ne pourrait plus jamais croire en une possible réconciliation entre eux. Alors qu’elle l’avait cru mort, il réapparaissait dans sa vie, pour mieux en sortir… Ça lui était insupportable. Elle avait le sentiment qu’on lui arrachait une nouvelle fois le cœur et c’était terriblement douloureux. Ses mains ne devinrent plus qu’un effleurement sur ses joues, il allait partir, alors elle les captura entre ses doigts, les serrant très fort. Elle voulait le retenir. « Es-tu heureuse Wendy ? ». Elle ferma les yeux, ce faible chuchotis retentissant comme un adieu. Elle avait une boule à la gorge. Il ne fallait pas qu’il parte. Elle ne supporterait pas une deuxième séparation. Elle devait abandonner sa foutue fierté, ranger son orgueil et se débarrasser de ses ressentiments. Il fallait lui répondre sincèrement, comme s’il ne l’avait jamais blessé, comme si elle croyait qu’il tenait encore à elle. Elle ferma les yeux, refusant de laisser des larmes en couler. « Non… Non, je ne le suis pas. ». Faible murmure. Elle plongea de nouveau son regard dans le sien. « Je ne le suis plus depuis de nombreuses années déjà. ». Sous-entendu, depuis qu’il était partit. Elle n’avait que goûter à l’illusion d’un bonheur parfait aux côtés de ses enfants, mais rien de vraiment concret. On ne pouvait pas être heureux, avec un trou à la place du cœur. Elle haussa alors maladroitement les épaules, avant de conclure, sans plus oser le regarder : « Et je ne le serai jamais plus, heureuse, si tu pars… ». Voilà, il avait toutes les cartes en mains. A lui de la détruire, avec ce qu’il avait.

Elle lâcha ses mains, le libérant enfin, avant de se retourner, ne lui offrant plus que son dos. Elle baissa la tête et laissa alors ses larmes lui échapper, alors qu’elle serrait les dents. Il lui fallait savoir, à son tour. « Et toi, tu es heureux avec elle, Peter ? ». Elle faisait allusion à la fille avec qui il avait échangé son premier baiser. Il devait encore être avec elle pour en parler en ces termes. Et cela lui faisait mal de les imaginer ensemble, mais s’il était heureux… Elle n’avait pas le droit de l’arracher à son bonheur.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyVen 22 Juin - 4:37

« C’est tout ce que je dois savoir ? Non, je ne suis pas d’accord. J’ai le droit d’en savoir plus. On parle de ma vie, Peter ! Comment peux-tu être au courant de ce que j‘ai vécu ? Tu n‘étais pas là ! » Je n'aimais définitivement pas le ton qu'elle employait. Je serre la mâchoire sous ses paroles, pour une fois que je me borne à tenir mes promesses, elle fait tout pour me faire craquer. Il serait pourtant si facile de tout lui dire, le sujet serait enfin clos, une fois pour toutes, mais je restais muet, ma bouche celé à jamais. La connaissant, ce n'était pas demain la veille qu'elle laisserait tomber, qu'elle s'avouerait vaincu si je ne lui expliquait pas ce qu'il s'était réellement produit toutes ses années... j'allais devoir me taire, aujourd'hui, demain, tous les jours après ceux-là et endurer en serrant les dents pour ne pas parler plus vite que mes pensées. « Oui, tu n’étais pas là, alors que j’avais besoin de toi, alors dis-moi comment tu peux connaître mon histoire ? » Je levai un sourcils, elle mentait, à nouveau. Jamais, pas une seule fois avait-elle eu besoin de moi, et ce depuis le premier jour. Elle était forte et indépendante, elle s'en était bien tiré toutes ses années sans moi, alors qu'elle le dise aujourd'hui, mensonge.

«Si tu avais réellement besoin de moi tu aurais demandé, suffisait de demander et j'aurais été là... tu n'as jamais cherché Wendy, si tu l'avais fait, notre histoire serait bien différente.» Ma voix s'éteint aux derniers mots, je n'y avais jamais réellement pensé sous cette angle. Je n'avais encore jamais réalisé à quel point j'avais attendu son appel. C'était sans doute égoïste, mais j'avais espéré son malheur, une quelquonc excuse pour intervenir, pour la ramener avec moi au pays imaginaire. Elle devait bien jouer le jeu, son propre frère y avait cru, à son bonheur, j'avais finit par le croire également... l'idée d'avoir vécut quelque chose d'unique vite éclipsé par ce qu'elle vivait elle, en grandissant. « Quand à savoir ce qui t’es arrivé depuis que… Disons que je me demande encore à qui j’aurai pu demander de tes nouvelles. Mes frères et moi-même étions les seuls à connaître ton existence et… Dois-je te rappeler que tu n’es jamais revenu nous voir ? » Elle avait cessé d'avoir la fenêtre, cessé de croire en moi par le fait même. Ne croyait-elle pas en la magie, en la mienne, en celle des fées? Elle ignorait tant de chose, elle ignorait mes capacités... enfin celles que j'avais dans l'autre monde. Maintenant, je ne suis qu'ordinaire. Un adulte parmis tant d'autres.

«Suffisait de demander... j'aurais entendu. » C'était vrai. Une simple demande nous aurait évité tous ses problèmes. Je me souviens encore du temps où elle racontait mon histoire à Jane et Dany, j'accourais chaque fois, elle avait le don d'amplifier les événements pour les rendre d'autant plus fantastique. Ses histoires, c'est d'elles qu'elle m'avait complètement conquis. Je me laissai naviguer dans les souvenirs, oubliant quelques secondes que cette même jeune femme se retrouvait sous mes yeux, mais elle avait tant changé que j'ignorais si elle était toujours là, celle dont je ne voulais jamais me passer... qui je l'espère referait le même choix si on le lui donnait à nouveau, c'est-à-dire celui de me suivre à Neverland. Elle m'annonça d'une voix fantomatique qu'elle voulait prendre congé, de moi sans doute, le souvenir de son verre partiellement entamer me revint en tête, elle ne devait certes pas être là depuis longtemps... alors c'était bien moi qu'elle fuyait. Une colère me submergea presque instantanément, c'est entre mes dents que je lui jetai au visage qu'elle fuyait toujours. « N’inverse pas les rôles et rappelle-moi qui a fui le monde des adultes, on en reparlera après ! » Je reculai automatiquement d'un pas, recevant ce commentaire comme on recevait un coup de pied au ventre. Je manquai d'air une seconde, refusant d'y revenir, à ce passé si longuement enfouis dans mes souvenirs. Et pourtant je l'avais revu, récemment, dans un manège à la fête foraine. J'avais tout revu, mon introduction, la raison qui m'avait amené à quitter ce monde pour m'en dessiner un meilleur. Je lui tournai le dos, sentant les souvenirs revenir me hanter, je luttai pour les repousser, mais il était déjà trop tard, tout revint me pulvériser, m'achever alors que je ne tenais déjà qu'à peine sur mes jambes. Une voix venait de nous annoncer ce que la prochaine épreuve renfermait, notre plus grande peur, la mienne, c'était de revivre ce jour où j'ai fuis, où j'ai appris ce que signifiait réellement être adulte.

Avant que je ne trouve la sortie quelqu'un me poussa un peu plus vers l'avant et une seconde plus tard c'était le noir total. «Oh non.» Je posai les mains sur ma tête, paniquant déjà avant même d'avoir commencé. Apparait alors sous mes yeux le tableau de deux adultes, une femme dans la trentaine et un homme, beaucoup plus imposant, légèrement plus âgé. Et puis il y a un enfant, d'une douzaine d'année, cet enfant c'est moi. Je me tourne dans tous les sens, cherchant Lili, cherchant n'importe qui, mais je suis emprisonné, je ne peux que regarder mon passé se mouvoir sous mes yeux. Soudainement il est clair pour moi que ceci est bien ma plus grande peur, l'évènement que j'avais toujours refuser de revivre. Si je suis forcé de le revoir, alors aussi bien essayé de modifier quelque chose, je me penche pour regarder l'ancien moi en face, mais il ne semble pas me voir, ses yeux fixant ses parents, comme je l'avais fait il y a bien des années. La réalité me saisi à la gorge, je sais ce qui s'en vient, je clos les yeux avec fermeté, mais je peux toujours entendre mes parents se disputer dans la cuisine, et moi, agenouillé au sol, j'assiste à tout, je suis spectateur de la domination du père. «Il deviendra avocat, comme moi, c'est décidé Margarette! Il est temps qu'il grandisse, qu'il apprenne à être responsable!» Je sers les poings, c'est la chose que je déteste le plus entendre, grandir, quel verbe affreux. Je sais ce que ma mère lui répondra, si seulement je pouvais la retenir. «Tu ne peux pas simplement l'envoyer étudier ailleurs, c'est notre fils pour l'amour de Dieu!» J'ai mal, je ferme les yeux, je ne veux rien entendre de plus. Je pose mes mains sur les mûrs, cogne, frappe, assassine de toutes mes forces, mais rien ne bouge. Je peux entendre le bruit horrifiant de mon père qui frappe ma mère au visage, je tourne les yeux à temps pour la voir tomber sur le sol, sa main déjà sur sa joue sanglante. «Peter non!» Criais-je à la version miniature de moi-même, mais il n'entendit rien, je ne pouvais rien faire pour le retenir, pour me retenir. Je voulais lui dire que tout ira bien, que je rencontrerai Clochette, que j'irai vivre au pays imaginaire, là où les problèmes n'existent pas.«Papa, mais qu'as-tu fait?» Je ferme les yeux, sentant les larmes s'y hisser. Je porte la main à ma mâchoire, je sais ce qui arrive. Les yeux clos, je peux quand même tout voir, mon père n'en fait qu'une bouchée de mon immaturité. D'un coup si violent que j'en perd l'équilibre, il m’envoie son poing au visage, et moi je tombe sur ma mère qui pleure entre ses mains, muette. Une douleur m'empoigne, je le revit à nouveau, littéralement. Mes derniers pensées sont que j'ai fait le bon choix de les quitter.

Les larmes me montent aux yeux, comme à chaque fois que j'y repense, que je revois mon père, ressent la même douleur, attend les cris de ma mère. Ce manège était affreux, mes souvenirs sont mieux dans ma tête, là où il est si facile de les repousser. Je portai rapidement la main à mon oeil, ravalant une larme qui allait s'échapper, chassant tant bien que mal les images et mon passé. Je lui répondit, ignorant combien de temps avait passé depuis qu'elle avait posé sa question, mais ça me semblait une éternité.

«C'est moi, j'ai fuis... tu ignores... ça n'a plus d'importance maintenant, je grandirai comme tous les autres.» Je deviendrai mon père. C'est ma plus grande crainte et pourtant je suis forcé de la vivre, au quotidien, chaque fois que je me croise dans un miroir, les traits de cet homme sont reconnaissables dans les miens, bientôt je serai exactement comme lui, je ne peux plus retenir le temps à présent. J'inspirai et expirai profondément, laissant mes pleurs et reprenant ma rage au passage, je me retournai, encadrant son visage de mes mains, je lui lançai mon ultimatum. Elle porta ses mains aux miennes, je sentis ses doigts sur le dos de ma main, je me fit violence pour ne pas la repousser aussitôt. « Non ! » Je vis dans son regard quelque chose que j'eus du mal à identifier, je n'avais alors jamais été aussi affecté par un simple regard. M'y noyant, m'y perdant, je pouvais presque y lire ses pensées, voir notre histoire défiler dans son regard. Ce n'était pas un adieu, c'était un refus de me laisser m'échapper. Elle referma ses doigts sur ma main alors que j'allais laissais tomber, dans tous les sens du terme. Je lui formulai ma dernière question, la réponse serait mon salut. Était-elle heureuse? Je la posais pour la énième fois, mais c'était l'unique fois où je la lui posais directement. « Non… Non, je ne le suis pas. » Sa voix était si faible, mais elle n'en était pas moins violente. Je clos les yeux, ce n'était pas la réponse que j'attendais, pas celle que j’espérais non plus. Je rouvraie les yeux à temps pour l'entendre continuer sa phrase. « Je ne le suis plus depuis de nombreuses années déjà. » Je fronçai les sourcils, non impossible! Son frère avait dit! Je serrai la mâchoire, me retenant de ne pas tout lui déballer à nouveau, me promettant en silence de régler mes comptes avec John dès que j'en aurai l’occasion. Comment pouvait-il s'être ainsi trompé? Encore une confiance accordé trop aveuglement, encore une personne qui en avait abusée. « Et je ne le serai jamais plus, heureuse, si tu pars… » Mon coeur se serra, mais je ne laissai pas le loisir à mes yeux de se laisser abattre.

«C'est toi qui veux partir.» Murmurais-je entre mes lèvres. Je ne voulais pas l'empêcher de partir, je ne voulais pas non plus la supplier de rester. Elle était grande, elle avait déjà fait ce choix dans le passé, rien ne lui interdisait de le faire à nouveau. Elle me tourna le dos, laissant enfin mes mains libres, celles-ci tombèrent, lourdes, aussitôt relâchées. « Et toi, tu es heureux avec elle, Peter ? » Je détestais ne pas pouvoir la voir, sa voix ne me laissait pas savoir ce que ses yeux me diraient en silence. Sans vraiment avoir à y penser, je savais à qui elle faisait référence, et puis peu importe de laquelle elle parle... la vérité reste la même.

«Je ne suis pas avec elle. » Je ne suis avec personne, car je ne mérite personne. J'ignorais ce que je pouvais lui dire de plus, lui raconter la scène, non, elle ne méritait pas mon humiliation. Elle ne saurait jamais que je m'étais fait piégé, que c'était en cherchant son baiser qu'on m'avait volé le mien. Je secouai la tête, maintenant vide de tout, mon visage de marbre, une énorme fatigue plombant mes genoux. J'ouvris la bouche à nouveau, empruntant le ton le plus calme.

«Je te raccompagne chez toi au moins.» Je la contournai et me postai devant elle, mes yeux découvrant immédiatement ses larmes, mon coeur se déchira. Je levai automatiquement mes mains à son visage, effaçant ses pleurs de mes pouces. Ma gorge se tordit, mes lèvres tremblèrent, je n'avais qu'une envie, et c'était de l'imiter, mais je me contentai de rattraper chaque nouvelles larmes. Ne pleurs pas Wendy, tu me fais mal. Je connaissais un remède à mes malaises, un seul.«Wendy... tu peux me raconter une histoire?» Ma voix n'était qu'une ombre de celle que j'employais ordinairement. J'avalai difficilement, j'ai besoin de m'éloigner d'elle autant que j'ai besoin d'être avec elle.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyLun 2 Juil - 14:26

«Si tu avais réellement besoin de moi tu aurais demandé, suffisait de demander et j'aurais été là... tu n'as jamais cherché Wendy, si tu l'avais fait, notre histoire serait bien différente.». La fin de sa phrase mourut aux bords de ses lèvres et Wendy sentit une pointe traverser son cœur, la faisant douloureusement souffrir de l’intérieur. Comment pouvait-il dire ça ? Comment pouvait-il l’accuser du tournant désastreux qu’avait pris leur histoire ? Et il n’avait pas le droit de faire miroiter à ses yeux ce qu’aurait pu devenir leur relation, c’était injuste de sa part. De quelle façon aurait-elle pu savoir qu’il lui suffisait de dire son nom pour qu’il réapparaisse ? Enfin, tout du moins, lui disait-il la vérité ? S’il avait pu l’entendre, serait-il revenu ? Pourquoi n’était-il pas revenu avant alors ? C’était la question qui surplombait toutes les autres et qui la tiraillait depuis qu’il s’était retourné vers elle, lui confirmant son identité. «Suffisait de demander... j'aurais entendu. ». Lorsqu’il surenchérit à l’aide de cette phrase, elle eut un triste sourire désabusé. Tout paraissait si simple exposé de cette manière. Et pourtant, rien ne l’était, rien ne l’avait jamais été. Elle avait déjà mentionné son nom à ses enfants et où était-il alors à ce moment ? Oui, ou se cachait-il donc ? Parce que, s’il était redescendu de Neverland, elle l’avait loupé. Elle releva les yeux vers lui, ancrant son regard au sien, alors qu’elle répondait, sa voix tremblante trahissant la tristesse qui se cachait en elle depuis son départ. « Lancer des appels dans le vide, à quelqu’un qui… ». Elle qui avait toujours voulu se montrer forte, supplier un enfant qui avait trahi sa promesse, lui lancer des suppliques enrouées par la fenêtre, eh bien… Ce n’était pas elle. Elle n’avait pas pu s’abaisser à le faire. Son amour propre et son orgueil l’avaient empêchée. Elle se souvient avoir songé, à l’époque, que s’il avait décidé de l’abandonner, de l’oublier, c’était son droit et elle n’avait pas le droit de l’ennuyer avec ses histoires de petite fille naïve qui était tombée amoureuse d’un petit garçon volant dans les nuages. D’autant plus que celui-ci ne voulait pas grandir, alors… Déjà, elle savait que son amour n’irait jamais que dans un seul et unique sens. Elle baissa les yeux et murmura alors, avouant cette peur qui gangrenait son cœur depuis de nombreuses années maintenant : « J’ai cru que tu m’avais abandonnée. ».

Il fallait qu’elle se taise, à présent. Ils s’amusaient à se faire mal mutuellement, mais il avait gagné. Elle abandonnait la partie en cours de route, elle sortait de ce petit jeu malsain qui pourrissait leur retrouvaille. Et pourtant, il ne semblait pas d’avis à la laisser s’échapper de cette manière. Trop facile à son goût, sans doute. C’était encore un enfant quelque part. Elle avait l’impression qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait. Néanmoins, le fait qu’il l’accuse de fuir… C’était trop. Elle lui rétorqua alors sous le coup de la colère que c’était lui qui, toute sa vie durant, n’avait fait que fuir. Elle le vit reculer d’un pas, la dévisageant comme si c’était elle la méchante dans l’histoire, et cela la blessa. Elle avait le sentiment de toujours endossé le mauvais rôle. Elle ne voulait pourtant pas lui faire mal, elle se montrait parfois juste maladroite lorsqu’elle était en colère. Elle le vit lui tourner le dos et elle crut qu’il allait partir, mais il n’en fit rien. Il demeura simplement immobile, alors qu’une tension semblait tendre tous les muscles de son corps. Elle se mordit violemment la lèvre inférieure, alors qu’elle s’imaginait sans peine qu’il replongeait dans ses souvenirs douloureux. Elle ne savait pas exactement les raisons qui l’avaient poussé à fuir le monde des Grands, le passé de Peter était toujours assez nébuleux, mais elle se doutait sans peine que cela avait dû être un moment fort peu agréable pour qu’il décide de partir à jamais, quittant tout ce qu’il avait toujours connu. Elle le vit porter une main à son visage et son ventre se retourna, songeant qu’elle aurait peut-être mieux fait de rester chez elle, car elle aurait fait bien mois de dégâts.

«C'est moi, j'ai fuis... tu ignores... ça n'a plus d'importance maintenant, je grandirai comme tous les autres.». Lorsqu’il reprit la parole pour lui faire part de sa pensée, Wendy se sentit définitivement nauséeuse. Elle secoua la tête, tentant de remettre ses idées en place, avant de laisser lui échapper : « Je suis tellement… tellement désolée, Peter. Je ne voulais pas te blesser, je n’ai pas réfléchi, c’est sorti tout seul… ». Elle ferma les yeux, se sentant comme la pire des idiotes. Elle n’arrivait pas à lui en vouloir plus de deux minutes. Pire encore, c’était comme si, lorsqu’elle le blessait, il y avait un effet boomerang. La douleur qu’il ressentait lui revenait multipliée par deux, lui coupant le souffle, la laissant étourdie. Néanmoins, elle n’eut pas le temps de réfléchir plus qu’il se dirigea vers elle, prenant entre ses doigts son visage. Il lui lança une menace qu’elle accueillit tel un coup. Elle plongea son regard dans le sien, cherchant les mots qu’il lui faudrait dire pour qu’il ne la mette pas à exécution. Parce que s’il quittait ce bar sans se retourner, elle savait qu’il disait vrai, ils ne se reverraient jamais et ça… Non, ça lui était impensable ! La simple idée de ce nouvel abandon lui donnait envie de se rouler en boule dans un coin pour pleurer. Elle ne pouvait pas juste accepter ça, sans rien dire. Il lui demanda alors si elle était heureuse, lui donnant ainsi l’occasion d’exprimer son ressenti. Elle le vit fermer les yeux lorsqu’elle lui répondit et elle ne comprit pas. Elle ne faisait que lui dire la vérité, alors si celle-ci ne lui plaisait pas, qu’il ne demande rien. Cependant, elle continua. Maintenant qu’elle avait commencé, elle devait vider ce qu’elle avait dans son cœur. Lorsqu’elle finit, sa voix s’éteignant sur sa dernière phrase, il rétorqua aussitôt. «C'est toi qui veux partir.». Murmure qui la réconforta quelque peu. Peut-être ne désirait-il pas, lui non plus, qu’ils se quittent. Son cœur se serra et elle repensa alors aux raisons qui l’avaient poussée à lui dire qu’elle allait partir. Il y en avait une autre, avec qui il avait échangé son premier baiser, une autre avec qui il paraissait bien. Et si elle revenait dans sa vie, elle ne pourrait pas s’empêcher d’essayer de retrouver le lien qu’elle avait auparavant avec lui, ce qui fouterait un bordel innommable dans son existence. Elle ne voulait pas perturber tout ça. En fait, si, elle en crevait d’envie, mais elle n’en avait pas le droit. « C’est juste que… Si je partais, ce serait beaucoup plus simple pour toi, j’en ai conscience. ».

Elle se retourna vivement, incapable de continuer à rester de marbre, à faire semblant, comme si tout allait bien. Elle lui demanda s’il était heureux, alors incapable de retenir ses larmes. «Je ne suis pas avec elle. ». Ce n’était pas la réponse qu’elle attendait, mais un soulagement sans nom la fit tourner. Ses genoux tremblèrent sous elle et elle dû se retenir au comptoir pour ne pas s’écrouler. Avait-elle encore une chance de se frayer un chemin jusqu’à son cœur, alors ? Un crépitement d’espoir venait de se rallumer en elle, mais elle tenta de l’étouffer rapidement. Il ne fallait pas qu’elle se mette à espérer, sinon elle allait perdre pied. «Je te raccompagne chez toi au moins.». Cette affirmation très calme, après les divers sentiments par lesquels ils étaient passés tous deux la surpris, mais elle ne pouvait refuser. Il fallait juste qu’il lui laisse une minute pour qu’elle aille aux toilettes se passer un peu d’eau fraîche sur le visage. Elle allait alors lui répondre, lorsqu’il la contourna, découvrant ses joues baignées de larmes. Aussitôt, quelque chose changea dans son expression et il porta ses mains à sa figure, laissant ses pouces effacer sa tristesse. Wendy ne put s’empêcher de rougir, à la fois de honte d’être surprise ainsi démunie, et à la fois de gêne. Elle sentait la peau de Peter sur ses pommettes et cette douce caresse la laissait sans voix. Pourquoi faisait-il donc ça ?

«Wendy... tu peux me raconter une histoire?». La requête fit redoubler ses larmes, alors qu’elle fermait les yeux pour tenter de les contenir. Depuis combien de temps ne lui avait-on pas demandé une telle chose ? Un léger sourire releva ses lèvres et elle porta sa main bandée contre l’une de Peter. C’était grâce aux histoires que tout avait débuté entre eux et elle ne savait comment interpréter cette demande. Cela signifiait-il qu’il était prêt à redémarrer quelque chose avec elle ? Ou alors, que leur « nous » finirait comme il avait commencé ? Elle n’en savait rien. Elle releva les yeux vers lui et murmura : « Ça fait bien longtemps que personne ne m’avait demandé ça. Ici, les gens n’aiment pas trop les histoires, je crois… ». Son sourire s’agrandit et elle baissa la main, celle de Peter capturée entre ses doigts. Elle pivota alors, fouilla de sa main libre dans une de ses poches, trouva quelques billets qu’elle posa sur le comptoir, et elle s’avança ensuite vers la sortie, l’obligeant à la suivre. « Suis-moi. ». Elle poussa la porte du bar et dès qu’ils se retrouvèrent dehors, une bouffée d’air frais la fit frissonner. Elle tourna alors son visage vers celui de Peter et lui demanda dans un faible chuchotis : « Veux-tu que je te raconte notre histoire, Peter ? ».
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptySam 7 Juil - 7:20

« Lancer des appels dans le vide, à quelqu’un qui… » Sa voix s'évanouit. J'aurais bien aimé en savoir la suite, mais mes interrogations s'écrasèrent contre son visage, son expression me tordit le ventre. Peut-être que j'aurais dû me taire encore une fois. Elle n'avait pas à savoir ce qu'elle aurait pu faire, ce que j'aurais aimé qu'elle fasse... nous l'avions déjà vécut, nous avions déjà tout détruit une fois, pourquoi s'y acharner? Si seulement je pouvais simplement savoir ce qu'elle espère de moi, tout serait plus simple. Elle baisse la tête.« J’ai cru que tu m’avais abandonnée. » Sa voix, ce ton. Tout me fit mal, extrêmement, profondément. Jamais. Je ne l'avais pas abandonné, j'avais toujours été là. Voyant l'âge lui caresser les traits, ses sourires s'agrandir de jour en jour alors que ces enfants en faisaient de même. Elle était heureuse, j'en était persuadé. Pourquoi ne pouvait-elle pas deviner que je l'avais fait pour elle, que je me cachais pour ne pas m'immiscer dans son couple, dans ce mariage que je n'avais jamais compris? J'avais été altruiste pour la première fois de ma vie et ce n'est qu'aujourd'hui que j'apprenais que j'aurais dû faire le contraire, simplement la prendre, la lui voler, la garder pour moi. Était-il trop tard? Je l'ignore, mais une chose est sûr, elle me touche, m'atteint, sans le moindre effort, sans s'en rendre compte, comme nulles autres ne peut le faire. Elle est nocive, dangereuse... elle m'a blessée une fois, elle pourrait bien le refaire, c'est pourquoi je ne veux même pas lui en laisser l'opportunité.

«Ce n'est pas le cas.» C'est tout ce que j'arrive à dire, tout ce qui traverse le cap de mes lèvres. Il y a tant de chose à cacher et je n'ai jamais réellement apprécier le mensonge, j'ai l'impression qu'elle voit à travers moi, qu'elle comprend qu'elle ne connait pas l'histoire entière... Si seulement elle savait. Garder cette impression d'indifférence deviens réellement difficile quand elle me lance au visage que c'est moi qui fuyais, qui l'avais fait le premier en préférant Neverland à ma terre natale. Plissant les yeux avec douleur, je ne peux supporter son regard plus longtemps, je lui tourne le dos, repousse mes souvenirs, ceux qui ne m'avaient plus hantés depuis bien des années, mais qui sur Terre semble me visiter quotidiennement. Chaque fois que je passe devant un miroir je me demande si je lui ressemble, à mon père. J'ai fuis, certes, mais je ne l'ai jamais regretté.Et elle? A-t-elle regrettée avoir quitté le pays imaginaire? Revenant au présent, portant ma main à mes yeux, ravalant mes larmes, mes peines, cherchant le marbre. Ce n'est qu'en me retournant que je réussi à me contenir, la voir me rassura. Je sais qu'elle a été témoin du personnage que j'avais jadis été, tout n'avait pas qu'été un rêve, j'étais bien Peter Pan, non mon paternel. Hésitant, mais trouvant finalement mes mots je lui explique que ce que la fuite n'avait plus lieu d'être, que j'allais grandir, comme elle l'avait toujours voulu. Elle secoue la tête, j'ai immédiatement envie de la couper, de lui demander de ne pas mentir. Je vais grandir, il n'y a aucune issus, rien pour soulager mon mal. Mais il est trop tard.« Je suis tellement… tellement désolée, Peter. Je ne voulais pas te blesser, je n’ai pas réfléchi, c’est sorti tout seul… » Mes yeux s'emplissent à nouveaux de cette même douleur. Je me demande si elle le pensait réellement, si elle croit que j'ai fuis par lâcheté, sans réel autre raison que mon bénéfice personnel. Tous les enfants finissent un jour par devenir leur parents, je ne voulais pas offrir au monde deux hommes comme mon père, pas souffrir de son éducation... je ne voulais surtout pas faire souffrir une femme comme il a pu maltraiter ma mère. Elles sont précieuses, fines, cassables, on doit en prendre soin, les aimer. Les femmes sont des trésors. Wendy est d'une qualité rare, unique et c'est ce qui fait ma plus grande peine, je sais que je n'en retrouverai jamais une similaire... je n'aurai jamais d'histoire neuve, aucun moyen d'avoir la femme sans le passé, aucun. Elle semble pourtant faite pour moi. « C’est juste que… Si je partais, ce serait beaucoup plus simple pour toi, j’en ai conscience. » Sa phrase me ramène au moment présent. Écho au fond de ma tête, je ne l'assimile jamais complètement. Comme j'aime simplement pouvoir lui dire qu'elle a raison, que son départ amènerait plus de biens que de mal... qu'elle sera vite oubliée, vite remplacée. Mais les mensonge ne veulent pas sortir, ses yeux brûlent dans les miens et je n'ai qu'une envie, tout recommencer à zéro.

«Qu'est-ce qui te fais croire que je recherche la simplicité?»Question ouverte, ne dévoilant pas complètement mon opinion, mais la lui laissant deviner sans grandes difficultés. Elle me tourna une nouvelle fois le dos, me laissant alors deviner ses traits que j'avais mémorisé au cours de toutes ses années. Elle me parla de Saskia, je lui répondit franchement que nous n'étions pas ensemble, j'aurais voulu lui expliquer les raisons nous séparant, mais j'ignorais moi-même pourquoi il était si difficile d'aimer et d'être aimé en retour. Les circonstances ne semblaient jamais le permettre. Ne me laissant qu'entendre son souffle, maintenant rapide, je lui proposai de la raccompagner chez elle, mes intentions secrètes étant de connaître son adresse, avoir au moins cette impression qu'il pourrait y avoir une prochaine rencontre, que mes yeux croiseraient les siens une nouvelle fois. Je la contournai, n'obtenant aucune réponse. Son visage noyé me submergea d'une douleur sans nom. Sa souffrance maintenant mienne, je glissai mes mains dans son cou, laissant mes pouces effacer ces maux alors que j'avais moi-même du mal à retenir les miens. Pourquoi m’atteignait-elle autant? Que voulait-elle? Que devait-elle avoir pour être heureuse? Une femme... Wendy qui pleure, il n'y pas pire vision, pas pire situation, tout en moi meurs de la revoir sourire. Cherchant quoi dire, quoi faire de plus, mais n'osant m'approcher encore plus, je lui proposai l'unique chose au monde qui réussissait à emporter mes malaises, une de ses histoires. Elle ferma les yeux, mon coeur cessa de battre, j'avais toujours l'impression de choisir les mauvais mots en sa présence. Mes yeux tombèrent sur ses lèvres juste au moment où elles se courbaient légèrement, j'en eut le souffle coupé. Un sourire. Sa main contre la mienne me fit relever les yeux.« Ça fait bien longtemps que personne ne m’avait demandé ça. Ici, les gens n’aiment pas trop les histoires, je crois… » Ce qu'elle disait, j'avais peine à le dire, mais je pouvais le confirmer. Chaque fois que je réclamais une histoire, on me regardait de cette air supérieur, jugeant ma demande inappropriée. Je ne savais pas lire, je n'avais jamais su. J'essayais, puisque c'était la seule solution... du moins, c'était ce que je croyais avant de retrouver Wendy. La seule à sourire en entendant ma requête, la seule à ne pas désapprouvée d'un regard.

«Personne ne pourra jamais les aimer autant que moi.» Je me risquai à sourire moi aussi, réussi, à ma grande surprise. Elle emporta ma main avec elle vers le sol, ses pleures maintenant capturées, oubliées. Je glissai mes doigts entre les siens, prenant soin de ne pas toucher sa paume blessée et recouverte d'un bandage. Elle fouilla dans sa poche, laissa quelques billets sur le comptoir et se mis en marche. « Suis-moi. » Et je n'eus d'autres choix que de le faire. Trois secondes plus tard, l'air frais me frapa au visage, couvrant tout mon corps d'un de ses frissons peu agréable, ma seule source de chaleur était maintenant sa main entre la mienne. « Veux-tu que je te raconte notre histoire, Peter ? » Mes yeux croisèrent les siens à nouveau, je fut frappé d'un nouveau frisson, agréable cette fois, intriguant... chaud. Je mis un certain temps avant de répondre.

«J'aimerais bien connaître ta vision des choses, car je suis persuadé que nous en gardons un souvenir bien différent.» J'avais cette vision cynique des choses, à travers les années j'avais réussit à transformer notre histoire en cauchemars, cherchant toujours la même réponse; qu'est-ce que j'avais fait pour la faire fuir? Pourquoi n'avais-je pas été suffisant?

«Commence par notre rencontre... le début de mon histoire est bien moins intéressant, j'en ai bien peur... peut-être... un jour... je ne sais pas, je ne l'ai jamais raconté à personne, pas même à Clochette.» Quelque chose me traverse les yeux, voile mon visage d'un sentiment qu'elle ne reconnaîtra guère. Elle n'aurais pas aimé le Peter que j'avais été à cet époque, elle ne l'aurait même pas regardé. Je ne veux pas que son regard change, voilà pourquoi je n'ai jamais osé en parler. «Et termine par ça.» De ma main, je lève la sienne à la hauteur de nos yeux. Mes yeux caressent son pansement, je n'ose demander que maintenant, je laisse mon réel visage transpercer cette couverture que je me suis forgé avec les années. Wendy, tes douleurs sont les miennes.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyDim 29 Juil - 19:47

Elle avait la gorge nouée, dans l’incapacité totale de laisser lui échapper un seul mot de plus. Elle lui avait fait part de l’objet de tous ses cauchemars, elle lui avait fait part de sa peur la plus profonde. Celle qui était ancrée en elle, qu’elle avait tenté d’arracher durant de nombreuses années, avant d’abandonner et de simplement la dissimuler derrière des sourires aussi faux que ceux d’un politicien. J’ai cru que tu m’avais abandonnée. La phrase s’était glissée entre ses lèvres, avant qu’elle ait eu le temps de faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Mais, elle ne pouvait la regretter, car le soulagement qui la suivit fut tel qu’elle sentit ses genoux trembler sous elle. Sa poitrine se soulevait au rythme de son souffle saccadée et elle ferma brièvement les yeux, laissant une partie de la tension qui paralysait l’ensemble de son corps se relâcher doucement, libérant ses muscles l’un après l’autre. Elle avait abattu ses cartes, s’était dévoilée et c’était peut-être idiot, mais elle avait la douloureuse certitude que si elle ne faisait pas part de toutes ses pensées à Peter, ce soir même, en cet instant, elle n’aurait plus jamais l’occasion de le faire. Le jeu était en cours et il prendrait bientôt fin. « Ce n’est pas le cas. ». Wendy releva son regard vers lui, vers son beau visage impassible et elle sut que derrière cette apparence neutre, si elle grattait un peu le vernis, elle y trouverait quelque chose de fort déplaisant. Elle le pensait sincèrement honnête lorsqu’il lui disait qu’il ne l’avait pas abandonnée, mais cet aveu renfermait quelque chose de bien plus compliqué, elle en était certaine. S’il ne l’avait pas laissé tomber, où était-il durant toutes ces années ? Une poigne invisible serra son cœur, sa poitrine se serra et elle posa une de ses mains sur sa gorge pour s’empêcher de suffoquer. Puis, elle explosa finalement, incapable de retenir les mots qui lui brûlaient la langue et qui pesaient sur ses minces épaules depuis trop longtemps maintenant. « Alors, où étais-tu, Peter ? Lorsque j’essayais de convaincre mes parents que tu étais la plus fabuleuse rencontre que j’avais faite. Lorsqu’ils m’ont réduite au simple mot de « rêveuse » alors que je m‘efforçais de les convaincre de ton existence. Ou lorsqu’ils m’ont présentée à Edward. Pire encore ; lorsque je lui ai dit « oui ». Où étais-tu ? Dis-le moi. Je veux savoir. ». Sa main se courba et ses ongles s’enfoncèrent dans sa gorge. Elle avait envie de s’arracher la peau, juste pour retrouver le plaisir d’une respiration moins hachée. Sa voix lui apparaissait faiblement, comme si ce n’était pas vraiment elle qui posait ces interrogations. Elle était juste une simple spectatrice de la destruction du lien qui les unissait. Et sa voix ne fut plus qu’un souffle lorsqu’elle demanda : « Tu ne m’as pas abandonnée ? Prouve-le. ». Elle se retint de lui dire qu’elle ne pouvait plus le croire, pas sur de simples paroles. Il lui avait fait une promesse, une fois, une seule. Elle l’avait cru, attendu, bien trop longtemps pour une jeune fille qui grandissait trop rapidement, et avait finalement accusé une déception affligeante. Elle avait passé la moitié de sa vie à l’attendre et, encore au fond d’elle, elle le savait, elle n’avait jamais cessé de l’attendre. Même lorsqu’elle s’était unie à Edward. Alors, il lui devait des explications.

Cependant, le désespoir glaçant qui la frappa la poussa à lui dire des choses qu’elle ne ferait jamais que regretter. Notamment sur la notion de « fuite ». Elle. Lui. Ils se pointaient du doigt mutuellement, chacun leur tour. C’était mesquin de sa part de lui avoir jeté une telle chose au visage, c’était bas, si éloigné de la fille bien éduquée qu’elle était. Et lorsqu’elle le vit se détourner, visiblement touché par les mots vénéneux qu’elle venait de lui cracher au visage, elle se sentit vaguement nauséeuse, consciente d’avoir merdé une fois de plus. Il fallait croire que tout ce qu’elle entreprenait dans sa vie, elle le ratait, comme si aucune autre issue n’était possible. Elle n’avait le droit qu’à l’erreur. Elle bredouilla alors des excuses, se sentant plus que jamais pitoyable, mais il ne répondit pas, laissant le silence entre eux s’étendre, s’allonger, s’étirer à l’infini, puis devenir plus tendu que jamais, à deux doigts de se déchirer sous la tension. Souhaitait-il qu’elle parte sans plus faire d’histoire ? Elle avait conscience que ce serait le mieux à faire, pour lui, pour qu’il reprenne son brin de vie bien tranquillement. Néanmoins, elle ne pouvait se résigner à faire le moindre geste pour quitter la pièce. Elle devait faire quelque chose, elle devait dire quelque chose. Juste pour le retenir encore quelques minutes, l’empêcher de faire volte-face et la quitter. N’importe quoi, mais pas rien. Elle opta alors pour une déconcertante vérité, acceptant finalement une évidence qui lui apporta une douleur térébrante. Sans elle, il serait mieux. Son cœur loupa un battement et tenta de se rattraper en accélérant le rythme ; chose vaine, puisqu’elle ne pouvait plus fermer les yeux sur ce fait. Elle releva le regard vers Peter et plongea dans le sien, tentant de se créer encore quelques souvenirs de lui, qu’elle pourrait chérir une fois qu’elle l’aurait quitté et qu’il ne resterait plus qu’une sensation cuisante de vide en elle.

« Qu’est-ce qui te fait croire que je recherche la simplicité? ». Wendy cilla et ses lèvres s’entrouvrirent, sous l’impact de cette annonce, qui lui dévoilait subtilement certaines choses qu’elle avait peine à croire. Elle voulut lui rétorquer que c’était ce que tout le monde cherchait, la simplicité, mais elle se souvint alors qu’il n’était pas tout le monde. Il était Peter Pan. Une version évoluée, certes, mais l’idée restait la même. Il était différent de toutes les personnes qu’elle avait pu rencontrer au cours de sa vie. Une ombre de sourire effleura ses lèvres et elle inspira profondément, prête à lui demander alors si ce qu’il venait de dire confirmait son hypothèse, celle qu’il souhaitait bien rester avec elle, mais elle se remémora alors ses dires. Il y en avait une autre qu’elle, une qui ne l’avait pas fait souffrir, mais qui lui avait donné son premier baiser. Elle se retourna alors brusquement et lui demanda s’il avait trouvé son bonheur, s’il était heureux avec elle. Et le simple fait de lui poser cette question la transperça. Se mordant la lèvre inférieure, elle essaya de retenir ses larmes le plus longtemps possible, avant que celles-ci ne se mettent finalement à dévaler le long de ses joues. Il lui fit sa réponse, réponse qui la prit par surprise, avant que le bref silence qui avait suivi cette déclaration ne s’étiole pour laisser place à une autre surprise. Il souhaitait la raccompagner. Ses larmes redoublèrent et elle baissa la tête. Elle le voulait, oui, bien sûr. Mais, elle ne désirait pas que de faux espoirs sans fondements la fassent retomber de cette nouvelle allégresse qui s’était emparée d’elle depuis sa réponse. Elle voulait simplement se rendre aux toilettes pour effacer toute cette tristesse, conséquences de maux profonds qui l’habitaient depuis de bien trop nombreuses années. Cependant, elle n’eut pas le temps de réfléchir plus à la question, car il vint se placer de sorte à ce qu’il comprit rapidement qu’elle pleurait. Ah, grillée. Et le sentiment de honte s’accentua lorsqu’il posa un regard tout empli d’une tristesse qu’il ne méritait pas de supporter. Ses mains vinrent se nicher dans son cou, et ses doigts se mirent à jouer avec ses larmes, les écrasant de ses pouces, les effaçant sans le moindre regret. Puis, il lui fit cette requête si particulière, qui lui donna un sourire. Et ses yeux à cet instant, celui où il posa son regard sur ses lèvres, lui coupa la souffle et lui donna l’impression que le circuit d’os et de veines dans ses jambes venait d’être remplacé par du coton fragile qui ne lui permettrait pas de se soutenir longtemps. Elle déglutit difficilement et elle porta à son tour son regard sur sa bouche lorsqu’il sourit en lui répondant : « Personne ne pourra jamais les aimer autant que moi. ». Ravageur, le sourire. Un du genre qui pourrait lui retourner le cœur en un battement de cil. Elle prit une profonde inspiration, se sentant à l’étroit dans sa poitrine, comme si l’organe qui lui permettait de vivre avait triplé de volume et qu’il ne désirait qu’une chose ; sortir de sa cage thoracique pour rejoindre le creux des mains de Peter, juste pour s’offrir à lui. Elle cilla, une nouvelle fois, puis prit une deuxième inspiration, se reprenant doucement.

« Ça, je veux bien te croire. ». Sa voix était légère, quelque peu tremblante, mais elle fut satisfaite. Elle s’attendait à bien pire. Il glissa ses doigts entre les siens, répondant à son contact, avec une délicatesse qui l’indiqua qu’il devait être hésitant. Mais, elle avait besoin de puiser son courage quelque part, alors raffermit sa prise, se moquant de la courte douleur qui traversa sa paume, avant d’entraîner Peter à sa suite. Lorsqu’ils sortirent du bar, quittant l’atmosphère chaude des conversations bourrues et des accolades discrètes, l’air lui parut glaciale, s’insinuant sous sa veste sans le moindre remord pour la pétrifier. Et pourtant, lorsqu’il plaça son regard dans le sien, elle se sentit secouer par un tremblement qui n’avait rien à voir avec le froid ambiant de la ville. « J’aimerais bien connaître ta vision des choses, car je suis persuadé que nous en gardons un souvenir bien différent. ». Elle quitta ses yeux, pour porter les siens loin devant elle. Il avait raison, mais elle ne savait pas quoi lui répondre. Pourtant, c’était ce qu’elle voulait, non ? S’expliquer. Et il lui tendait une perche, l’occasion rêvée de mettre tout au clair entre eux. Cependant… Par quoi donc commencer ? Comme s’il avait lu dans ses pensées, il reprit pour lui faciliter la tâcher : « Commence par notre rencontre… le début de mon histoire est bien moins intéressant, j’en ai bien peur… peut-être… un jour… je ne sais pas, je ne l’ai jamais raconté à personne, pas même à Clochette. ». Elle reporta son attention sur lui et le dévisagea étrangement. Elle aurait aimé qu’il s’ouvre à elle, oui. Cela aurait été la plus grande preuve de confiance qu’il aurait pu lui faire. Mais elle comprenait que ce n’était pas toujours aisé de confier son histoire à d’autres. Puis, surtout, ce n’était pas à lui de s’expliquer. Cette fois, c’était à elle.

« Et termine par ça. ». Il leva leurs mains entrelacées et elle vit son regard balayer le bandage immaculé qui lui ceignait la main et le haut du poignet. Ses yeux… S’inquiétait-il, maintenant, de savoir par quel moyen elle s’était retrouvée blessée ? Elle l’espérait. Cela témoignerait du fait qu’elle avait encore un peu d’importance à ses yeux. Comme lui, finalement, elle tourna les yeux vers leurs doigts emmêlés et elle lui fit une légère pression, avant de retirer sa paume doucement, laissant simplement son index effleurer en une légère caresse le poignet de Peter lorsqu’elle se retira. Puis, elle lui tourna le dos, rompant le contact. Il lui était impossible de tout lui dire, yeux dans les yeux. La honte, toujours aussi cuisante, de son aventure rendait la tâche impossible. Elle l’avait trahi. Wendy garda le silence encore quelques secondes, s’absorbant dans l’observation de la vapeur tiède qui se faufilait entre ses lèvres à chaque expiration. Et puis, sans prévenir, elle débuta son récit, son explication. « Notre rencontre a été, à mes yeux, la plus belle chose qui me soit arrivée. Je me rappelle de ce jour-là. Distrait par l’une de mes histoires, ton ombre avait échappé à ta vigilance et s’était réfugiée chez moi. Et lorsque je t’ai surpris, alors que tu venais la récupérer, j’ai tout de suite pensé que c’était à mon tour. ». Elle esquissa un bref sourire et se retourna vers lui, en haussant les épaules, pour paraître décontractée. « Oui, tu sais, vivre une histoire fantastique, pleines de rebondissements et d’aventures périlleuses. Après en avoir conté d’innombrables, j’en vivais une. La roue tournait, le vent de la chance soufflait en ma faveur, m’entraînant dans une vie que j’avais toujours rêvée de vivre. Loin des devoirs que m’imposaient les gênes d’aristocrates de ma mère et de mon père. Je n’avais plus à devenir une femme. ». Elle leva les yeux les yeux au ciel, son regard se portant sur le ciel d’encre, parsemé d’étoiles blanches et éclatantes. Infini tâche sombre qui lui donna le tournis. « J’ai vécu à tes côtés, j’ai combattu auprès de toi et me suis prise à ton jeu. Mais, je savais que ça ne pourrait pas durer, que ce bonheur était précaire. Il y avait cette part de raison qui me poussait à croire que mes parents devaient se morfondre d’inquiétude pour moi et mes frères et que, même si tout ça me plaisait… J’avais l’impression de vivre dans un rêve. Peut-être un peu trop. Comme si je sentais que chaque chose n’était qu’une illusion. ». Elle détacha son regard de la nuit pour le porter sur lui. « J’avais besoin de vivre quelque chose de réel. Je voulais évoluer dans un monde qui m’était familier. Là-bas, tout était trop beau, trop facile, trop… Oui, en fait, peut-être que je voulais grandir. J’étais curieuse. Je voulais savoir ce qu’il y avait après douze ans et ne pas rester figée éternellement dans une enveloppe charnelle d’enfant. Je n’étais pas comme toi, Peter. ». Elle baissa les yeux et croisa ses bras sous sa poitrine, gardant un instant le silence. Elle n’avait pas envie de lui faire de la peine, alors elle devait continuer. « Mais, je peux te dire que te quitter fut ma plus grosse erreur. La première année, j’ai pensé que, lorsque tu reviendrais à ma fenêtre, je repartirais avec toi, mais… Tu n’es pas revenu, jamais. Et plus le temps passait, plus j’avais le sentiment que c’était vraiment la fin. Je grandissais. Ma famille a choisi un homme pour moi et je n’ai pas eu d’autres choix que d’accepter de l’épouser. Je ne pouvais pas m’enfermer à tout jamais dans mes souvenirs d’enfance et mes parents me poussaient à dire « oui ». Ils essayaient d’assurer mon avenir. Alors, j’ai essayé de vivre, j’ai fait comme j’ai pu. Ça n’a jamais été très concluant. ». Elle inspira profondément et ferma les yeux, très fort, pour ne plus voir le désastre de sa vie. Elle leva sa main bandée et eut une moue de dégoût. « J’ai toujours tout raté, je n’ai jamais été à la hauteur de quoi que ce soit. Ça, c’est juste un petit accident de parcours. ». Elle laissa retomber sa main, mollement, contre son flanc et songea à tout ce qu’elle venait de lui dire. Elle ne pouvait plus le regarder en face, elle n’y arrivait plus. Elle était devenue tout ce qu’elle avait toujours détesté. Une grande personne engluée dans une routine, trop maladroite, trop naïve, pour réussir à se faire accepter correctement par les autres. Et elle ne voulait pas voir la pitié et l’aversion de Peter. Aussi continua-t-elle. Autant en finir. « Je peux te le dire, maintenant, je… Grandir, ne pas grandir… quelle importance ? Si j’avais été avec toi, j’aurais tout accepté. ». Elle détourna prestement la tête, sentant de nouvelles larmes poindre dans ses yeux. Pense à la suite. Oui, au fait qu’il n’ait pas été là. Où était-il ? Un désespoir teinté de colère se gonfla en elle, à nouveau, prenant possession de son corps. Et elle demanda alors, tremblante : « Donc, je veux juste savoir un truc et, après, je te jure que je te laisse tranquille. Dis-moi pourquoi tu n’es jamais revenu ? ». Elle serra les poings à s’en blanchir les jointures et s’approcha de lui, livide, le cœur cognant férocement dans sa poitrine, le regard embué et empressé. Il fallait qu’elle sache. « Je t’en prie, j’ai besoin de savoir. Dis-moi si j’ai fait quelque chose de mal ! Qu’est-ce que je t’ai fait ? S’il te plaît, dis-le moi ! ». Elle s’arrêtât lorsque le désespoir pressant dans son intonation se fit trop fort, se retrouvant de ce fait presque collée entièrement à Peter, son regard braqué dans le sien, à la recherche de réponses qu’elle ne trouverait peut-être jamais.


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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyLun 13 Aoû - 20:24

L'amour c'est quand le temps se transforme en mémoire et nous fait le présent d'un passé plein d'espoir
-Yves Duteil


« Alors, où étais-tu, Peter ? Lorsque j’essayais de convaincre mes parents que tu étais la plus fabuleuse rencontre que j’avais faite. Lorsqu’ils m’ont réduite au simple mot de « rêveuse » alors que je m‘efforçais de les convaincre de ton existence. Ou lorsqu’ils m’ont présentée à Edward. Pire encore ; lorsque je lui ai dit « oui ». Où étais-tu ? Dis-le moi. Je veux savoir. » J'allais perdre la tête si elle continuait. Comment ne pouvait-elle pas comprendre que c'était un secret, que ma parole était en jeu? Devais-je réellement choisir entre elle et son frère, simplement parce qu'elle ne voulait rien entendre? Je l'avais fait pour elle, j'avais gardé mes distances, je m'étais tu dans les moments les plus cruciale, qu'attendait-elle de moi? Je n'y comprenais plus rien. Et pourtant ça a avait été dur, de la voir grandir, vieillir, de ne pas pouvoir la sauver, l'aimer comme je savais pouvoir le faire. Il n'y aurait jamais deux Wendy et puis une, c'était déjà plus que je ne méritais. Sa main se crispa et mes yeux suivirent le mouvement. Elle enfonça ses doigts dans sa gorge, la déformant du geste, qu'essayait-elle de faire? Me rendre fou? Cela fonctionnait. « Tu ne m’as pas abandonnée ? Prouve-le. » N'en pouvant plus, je tendis les mains vers elle, l'obligeant à épargner sa peau. Je serrai la mâchoire, les dents, pesé mes mots, bien que la colère envenimait et brouillait mes pensées. Ce serait si simple de tout lui dire, mais mon orgueil à nouveau m'en empêcha. Je serrai sa main entre les miennes, peut-être un peu trop fort, sans doute jamais assez pour lui faire réellement mal et lui faire comprendre que je ne tolèrerai jamais de la voir souffrir. D'aucune main, même de la sienne. Je ne pu m'empêcher d'éclater cette fois, ma voix forte et sévère, je ne pu rien contrôler.

«Que voulais-tu que je fasse?! Que je m'oppose au mariage?» Il n'y avait pas de doute c'était ce qu'elle insinuait, mais comment osait-elle? «Il était déjà trop tard... tu lui avais dit oui...» Mon regard ce perdu dans le vide, au dessus de sa tête. Je revoyais tout, le jour où John m'avait annoncé la nouvelle, où il avait jurait sur toutes nos têtes que Wendy était la femme la plus comblée, la plus heureuse. Et j'y avais cru et m'était tu, pour la première fois altruiste. Pourquoi détruisait-elle tout? J'étais fier de mon sacrifice, fier de la savoir dans les bras d'un homme qui pouvait lui donner ce que je n'avais jamais eu. Elle n'avait jamais été mienne, comme je ne m'étais jamais complètement donné. C'était notre histoire, c'était ce que nous étions... avions toujours été, non destiné. Étais-ce trop tard? Peut-être. Voulais-je le croire? Pas du tout. «Et puis je n'ai rien à prouver. On a tout gâché, il est temps d'apprendre à l'accepter.» C'était la première fois que je m'incluais dans les fautif, que j'assumais ma part. Elle méritait au moins cet aveu... je regrettais bien des choses, mais ne pouvais rien reprendre, malheureusement, heureusement... je ne sais plus. Je laissai sa main retomber et inspirai profondément pour me calmer. Je ne voulais plus revenir sur ce sujet, car cette fois j'y avais tout mis, je n'aurais plus la force de lui mentir à nouveau... alors que la vérité pourrait bien résoudre tous nos problèmes.

****

Sa main m'échappa et je me sentis aussitôt terriblement seul. J'avais pourtant vécut tant d'années sans la voir, mais non sans penser à elle, comment se faisait-il que je n'avais jamais eu aussi peur de la perdre? De ne plus la revoir. Ma peine redoubla quand elle me tourna le dos. Il faisait déjà froid, maintenant encore plus. Son regard... oh, il brûlait, mais elle m'en privait. Puis le silence, si long ou si court, je l'ignore, mais j'en perdu patience. J'avais besoin de l'entendre, sa voix et son histoire, c'était vital à présent. Je m'attachais si vite, me rattachais serait plus juste... je me voyais tomber, mais je ne faisais rien pour me relever. Si bien, j'étais bien si bas, j'avais oublié ce que c'était de s'y retrouver par sa faute. Indescriptible. « Notre rencontre a été, à mes yeux, la plus belle chose qui me soit arrivée. Je me rappelle de ce jour-là. Distrait par l’une de mes histoires, ton ombre avait échappé à ta vigilance et s’était réfugiée chez moi. Et lorsque je t’ai surpris, alors que tu venais la récupérer, j’ai tout de suite pensé que c’était à mon tour. » J'avais déjà envie de la faire taire, car c'était trop. Ainsi qualifier notre rencontre, j'étais le seul à pouvoir le dire, le penser... car j'étais resté, ne l'avais pas retenue, mais avais tout de même choisi son bonheur au dépend du mien. C'était la plus belle chose qui me sois arrivé, qu'à moi. Je voulais lui demander à quoi elle se referait dans sa dernière phrase, mais son regard me coupa la souffle et m'alourdit la gorge. Elle se retournait enfin, m'offrait ces yeux, sa beauté et sa chaleur. « Oui, tu sais, vivre une histoire fantastique, pleines de rebondissements et d’aventures périlleuses. Après en avoir conté d’innombrables, j’en vivais une. La roue tournait, le vent de la chance soufflait en ma faveur, m’entraînant dans une vie que j’avais toujours rêvée de vivre. Loin des devoirs que m’imposaient les gênes d’aristocrates de ma mère et de mon père. Je n’avais plus à devenir une femme. » Voilà encore une partie de l'histoire que j'ignorais. J'étais persuadé d'être celui qui lui avait tout imposé et au fil des ans je m'étais moi-même convaincu que c'était ce qui l'avait fait fuir. Elle ne l'avait jamais choisie, j'avais insisté jusqu'à ce qu'elle cède et j'avais à l'époque obtenu exactement ce que je voulais... ce n'est qu'ensuite que j'appris à considérer ses sourires comme indépendants des miens et ses choix comme siens. Je n'y comprenais à nouveau rien, je me noyais et j'avais besoin de secours... de la suite.« J’ai vécu à tes côtés, j’ai combattu auprès de toi et me suis prise à ton jeu. Mais, je savais que ça ne pourrait pas durer, que ce bonheur était précaire. Il y avait cette part de raison qui me poussait à croire que mes parents devaient se morfondre d’inquiétude pour moi et mes frères et que, même si tout ça me plaisait… J’avais l’impression de vivre dans un rêve. Peut-être un peu trop. Comme si je sentais que chaque chose n’était qu’une illusion. » Elle leva la tête au ciel et ses yeux emplis d'étoile me tordirent le ventre. Étais-je fait pour être témoin d'une telle beauté? Non, car je craquais, chaque fois... désirais toujours plus que ce que je ne pouvais obtenir et la déception était toujours cruelle et blessante. Ce qu'elle venait de dire l'était tout autant. Cruel je veux dire. Alors que j'avais moi-même du mal à croire que ce passé était le mien, alors que ma mémoire me faisait de plus en plus défaut, je n'avais pas besoin d'entendre que tout aurais pu, pourrais être, un complète illusion. Si elle le pensait, alors que devais-je croire? Tout ceci était irréel. Je ne voulais plus être le seul à y croire, je voulais un témoin, non une sceptique. « J’avais besoin de vivre quelque chose de réel. Je voulais évoluer dans un monde qui m’était familier. Là-bas, tout était trop beau, trop facile, trop… Oui, en fait, peut-être que je voulais grandir. J’étais curieuse. Je voulais savoir ce qu’il y avait après douze ans et ne pas rester figée éternellement dans une enveloppe charnelle d’enfant. Je n’étais pas comme toi, Peter.» Toujours la même excuse. Mais qu'avais-je de si spécial? Je me sentais pourtant bien banal. Comment pouvais-je ne pas voir les choses comme elle, comme les milliers d'autres adultes qui avaient tous, sans exception, été enfants. Je connaissais pourtant la réponse. Ça aussi j'aurais très bien pu l'inventer, je pouvais modifier l'histoire comme j'étais le seul à la connaître. Voilà. Je n'avais pas eu l'exemple des autres, pas été convaincu. Je n'aimais pas les adultes, parce que je n'aimais pas mes parents, je n'avais pas voulu les imiter, pas voulu devenir tout simplement. « Mais, je peux te dire que te quitter fut ma plus grosse erreur. La première année, j’ai pensé que, lorsque tu reviendrais à ma fenêtre, je repartirais avec toi, mais… Tu n’es pas revenu, jamais. Et plus le temps passait, plus j’avais le sentiment que c’était vraiment la fin. Je grandissais. Ma famille a choisi un homme pour moi et je n’ai pas eu d’autres choix que d’accepter de l’épouser. Je ne pouvais pas m’enfermer à tout jamais dans mes souvenirs d’enfance et mes parents me poussaient à dire « oui ». Ils essayaient d’assurer mon avenir. Alors, j’ai essayé de vivre, j’ai fait comme j’ai pu. Ça n’a jamais été très concluant. » C'était comme recevoir un coup, là, partout. Je plissai les yeux en sentant tout mon monde s'écrouler. Elle serait revenue. Et je la croyais, c'était bien le pire. Comment avais-je pu être aussi stupide, tout croire sans preuve, sans la revoir et le lui demander moi-même. Je tâchai de ne rien dévoiler, ne paraître entier alors que je n'étais qu'une fraction. Oh non, j'en apprenais trop, plus qu'il ne m'en fallait... j'allais mourir si je ne le lui disais pas, si je la laissais encore me fuir sans lui avoir d'abord demander de rester. Elle inspira profondément, je l’imitai, ne tenant qu'à peine sur mes jambes. J'avais du mal à ne pas lui cacher mes yeux, beaucoup de mal à mentir cette fois. « J’ai toujours tout raté, je n’ai jamais été à la hauteur de quoi que ce soit. Ça, c’est juste un petit accident de parcours. » Elle me blessa à nouveau. Je voulais la contredire, par dessus tout la faire taire, mais étais-ce mon droit? Non. Non ce ne le serait jamais, ne l'avais jamais été. Celle qu'il me fallait n'avait jamais été mienne, toute la tragédie était bel et bien dans cet aspect. Mes yeux effleurèrent son pansement une seconde avant de retrouver son regard. J'avais tellement envie de lui dire que c'était faux, mais j'avais cette incroyable impression de ne pas être celui qui devait le lui dire. J'avais moi aussi tout raté, tout assumé... s'il était possible de recommencer, oh, comme les choses seraient différentes. Comme nous serions autres choses que deux parfaits inconnus, nous saurions tout, serions tout. Seuls et comblés. « Je peux te le dire, maintenant, je… Grandir, ne pas grandir… quelle importance ? Si j’avais été avec toi, j’aurais tout accepté. » Comment osait-elle me dire ça? Je baissai les yeux, n'en pouvant plus, d'elle et de sa présence submergeante. J'avais peine à le croire cette fois. L'avoir imaginé heureuse et épanouis toutes ses années et maintenant je devais simplement tout effacer? Assumer mon erreur et puis quoi? Que devais-je faire à présent... je ne trouvais rien d'autre que le malheur, l'être avec elle, au moins nous serions deux. Au moins nous serions ensemble. « Donc, je veux juste savoir un truc et, après, je te jure que je te laisse tranquille. Dis-moi pourquoi tu n’es jamais revenu ? » Ne me laisse pas tranquille. Jamais. Mais je ne pouvais le dire. J'étais cependant curieux, comme toujours, de savoir ce qu'elle souhaitait ultimement. Quelque chose changea sur son visage, en quelque chose qui ne me plu guère. Tout en elle criait colère et tout en moi criait peur. « Je t’en prie, j’ai besoin de savoir. Dis-moi si j’ai fait quelque chose de mal ! Qu’est-ce que je t’ai fait ? S’il te plaît, dis-le moi ! ». Tout son être me heurta, de ses mots à son corps lui-même. Sa dernière phrase s'écrasa, en un cri, sur mon visage, j'en frissonnai de peur et d'incompréhension. Je tenu son regard brûlant quelques secondes avant de perdre complètement mes moyens.

«Mais tu n'as rien fait! Quand le comprendras-tu?» Le mot ''rien'' en disant plus qu'elle ne se l'imaginerais peut-être. Je l'accusais encore et toujours de m'avoir laissé, subtilement, sans réellement vouloir relancer ce débat qui n'en finirait jamais. J'aurais dû la retenir, elle aurait dû savoir. Peu importe maintenant. Je fis un pas en arrière, portant mes mains à mes cheveux, fixant mes yeux aux bouts de mes souliers, cherchant en moi la force de me calmer, mais il était déjà trop tard. Trop tard pour nous deux, trop tard pour le mensonge. «Il m'a mentie!» Criais-je au sol, à moi-même pour que l'idée s'ancre enfin et que je puisse l'assumer complètement. «Ton frère. John m'a promis que tu étais heureuse, comment pouvais-je deviner que tu ne l'étais pas? Je suis tellement...» Tellement quoi? Fâché, oui. Mais idiot, plus. «Quand je suis revenu, c'est le premier que j'ai vu, il m'a conseillé de ne plus revenir, que si je tenais à toi, à ton sourire, je devrais obéir. T'oublier.» Je commençai à faire les cents pas, ne m'éloignant jamais trop d'elle, ne la regardant jamais plus. «Mais je n'ai jamais réussie... tu étais toujours là. » Mon index s'écrasa contre ma tempe. Elle était bien plus que simplement dans ma tête... elle était en moi, depuis le premier jour et pour toujours. «Wendy, j'étais là, chaque année, trois, quatre fois même, deux fois dans une même semaine... tu riais, tu souriais, me prouvais chaque fois que je n'avais pas à mettre en doute la parole de John. Alors j'ai fait en sorte de me faire oublier...» Je laissai mes mains retomber le long de mes cuisses. Oh comment j'avais espérer qu'elle ne réussisse jamais, à vivre sans moi. Je levai enfin les yeux sur elle. C'était un tremblement de terre, un incendie, c'était moi qui osais enfin la regarder comme je devrais toujours le faire. Je la rejoins si rapidement, qu'elle n'aurait pas le temps de réagir. «Wendy, je suis désolé.» Soufflais-je avant de porter ma main à son visage. Je collai ma paume à ses lèvres et mes lèvres au dos de ma main, l'embrassant de la seule manière que je savais sans risque. J'avais besoin d'essayer, au moins une fois, cette fois... là, maintenant. Joindre ses lèvres, mais cette proximité me suffirait pour l'instant... je pouvais bien me les imaginer, leur saveur et puis leur texture. Sur ce baiser, je meurs.


Dernière édition par Peter P. Johnson le Mar 14 Aoû - 1:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyMar 14 Aoû - 0:35

La main de Peter vint s’emparer de la sienne, rapidement, l’éloignant de ce fait de son cou qu’elle était en train de malmener. Elle vit sa mâchoire se serrer violemment et elle sentit l’étau qui comprimait sa paume se resserrer un peu plus. Cela ne lui était pas douloureux, au contraire. Elle puisa le courage nécessaire à cette discussion dans ce contact, se nourrit de cette chaleur si apaisante et s’accrocha à cette poigne féroce comme à une bouée de sauvetage. Il était, et l’avait toujours été, son sauveur. À ses yeux, il était l’être le plus important dans son existence. Un point de lumière éclatante dans une vie sombre et répétitive. Quelque chose vers laquelle se diriger. L’espoir dont elle avait besoin pour demeurer la tête hors de l‘eau. Elle plongea son regard dans le sien et, plus que jamais, elle se mit à espérer que le temps se détracte, qu’ils reviennent tous deux à l’époque où ils n’étaient que des enfants. Tout aurait été bien différent. Elle ne l’aurait jamais laissé partir. Non, elle l’aurait enfermé quelque part dans son cœur, bien au chaud, à l’abri de tous les malheurs et ils auraient été heureux. Rêve utopique et égoïste, certes, mais elle n’était pas parfaite et n’avait jamais revendiqué l’être. Elle voulait Peter Pan depuis qu’elle l’avait rencontré. Tout entier, avec ses défauts aussi. Elle désirait être celle qui lui donnerait le sourire, celle qui le rendrait heureux. Et elle aurait tellement aimé qu’il la laisse faire.

« Que voulais-tu que je fasse?! Que je m’oppose au mariage? ». L’émotion vive qui s’échappa de lui lorsqu’il lui demanda ces questions la ramena à l’instant présent. Elle se sentit trembler face à cette question, dont elle savait d’hors et déjà la réponse. Elle déglutit et laissa lui échapper un faible « Oui… » désespéré. Elle n’aurait pas dû lui dire, mais elle avait décidé de se montrer honnête. Et lorsqu’elle s’était retrouvée face à Edward, emmitouflée dans cette grande robe blanche de princesse, toute pleine de voiles et de tulles, et qu’il l’avait regardé en attendant sa réponse, elle n’avait eu personne d’autre en tête que Peter. Elle avait lâché une affirmation vacillante et ses yeux s’étaient emplis de larmes, alors qu’elle se sentait soudainement aussi creuse qu’une coquille vide. L’assistance avait imaginé que c’était l’émotion. Oui, c’était le cas, mais elle n’était certainement pas due à celui qui se tenait devant et qui répondait à son tour en hochant vigoureusement la tête. Et jamais elle n’avait pu se pardonner depuis ce jour de ne pas avoir su montrer le courage nécessaire pour dire « non ». Elle avait écouté sagement sa famille, s’était pliée à une vie bien réglée, lançant son propre processus d’autodestruction. La seule chose qui avait pu lui mettre du baume au cœur dans les années qui avaient suivit, c’était ses enfants. Ils étaient une part d’elle, elle se revoyait sans cesse en eux, lorsqu’elle avait été à leur place et elle avait tenté de les rendre aussi heureux qu’elle elle l’avait été à cette époque-ci. « Il était déjà trop tard… tu lui avais dit oui… ». Elle vit ses yeux quitter les siens pour se figer sur un point invisible, par-dessus son épaule, alors qu’il se perdait dans ses pensées. Elle prit une légère inspiration et se lança alors, baissant les yeux et bafouillant ; « Il n’a jamais été trop tard… Je veux dire… même après. Tu n’aurais pas eu à me supplier. Un mot et j’étais prête à tout quitter. ». Elle détourna la tête et serra les dents, fermant les lèvres pour ne pas qu’une seule parole de plus ne lui échappe. Elle n’en avait déjà que trop dit. Elle n’avait jamais su réfléchir avant de parler. Et elle se sentait à présent profondément idiote. « Et puis je n’ai rien à prouver. On a tout gâché, il est temps d’apprendre à l’accepter. ». Non, il n’y songeait pas sérieusement… L’impact de ce qu’il venait de dire la heurta violemment et elle eut l’impression qu’une brique venait de s’écraser sur son crâne. Elle lâcha soudainement sa main, s’arrachant de cette poigne avec brusquerie, tout en reculant, légèrement chancelante. Elle avait envie de hurler, mais elle se contenta de clôturer le sujet en affirmant d’un ton empli d’amertume ; « Oui, il est grand temps. ».

oOo

Peter demeura silencieux durant l’histoire et Wendy lui en fut profondément reconnaissante. Il lui fallait puiser en elle un courage dont elle ne se serait pas crue porteuse jusqu’alors pour continuer son récit. Ses paroles étaient vraies, elles lui sortaient du cœur. Elle offrait à Peter la complète histoire, la vérité sur « eux ». Son point de vue. Et chaque mot semblait ôter un poids de son âme. Elle avait attendu tellement d’années pour lui dire ça. Elle s’était imaginée ce moment une bonne centaine de fois. Elle s’était vu lui hurler dessus, pleurer, céder, ne pas réussir à continuer, mais en ce moment… Elle était juste emplie d’un sentiment de calme total. Bien sûr, il restait une once de peur en elle, qui se dissimulait, sournoise, prête à sortir au moindre mouvement du jeune homme, car elle n’avait aucune idée de la façon dont il allait réagir. Lorsqu’elle évoqua le fait que s’il était revenu, elle serait partie avec lui, elle le vit froncer les yeux et elle dû inspirer profondément pour se donner la force de continuer. Elle la trouva dans ses souvenirs et conclut finalement qu’avec lui, elle aurait dit oui à tout et il détourna alors le regard. Elle essaya de le chercher des yeux, mais il demeurait obstinément fixé sur le sol. Pourtant, il fallait qu’il parle. Elle voulait qu’il dise quelque chose. N’importe quoi. Un juron. Une tirade. Un mot. Un son inarticulé. Une insulte. Un prénom. Peu lui importait. Tout, mais pas cette calme indifférence qu’il dégageait. Elle ne la supportait pas. Elle meurtrissait son cœur et son âme, aussi bien que l’aurait fait une lame sur sa peau. Elle sentit deux émotions distinctes gonfler en elle, prenant possession de son corps. Colère et désespoir. Elle se livrait à lui et c’était comme si cela lui était égal. Comme si elle venait tout simplement de le déranger. Insupportable. Blessant. Sans pouvoir y réfléchir plus en profondeur, elle lâcha alors la question qui l’avait toujours tourmentée. Hantée. Il ne répondit pas, ne lui lança pas un seul regard. Elle explosa alors, incapable de se contenir. Sa voix était vibrante de désespoir alors qu’elle lui demandait ce qu’elle avait fait de mal, ce qu’il n’avait pas pu supporter au point qu’il ne revienne jamais la voir. La respiration hachée, elle le dévisagea, le regard brillant, alors qu’il relevait enfin les yeux vers elle.

« Mais tu n’as rien fait! Quand le comprendras-tu? ». Elle n’arrivait pas à le croire. Elle l’avait fait fuir. Comment expliquer son absence sinon ? Il recula, passa une main rapide dans ses cheveux et fixa le sol, alors qu’il semblait la proie d’une agitation qu’elle ne comprenait plus. « Il m’a mentie! ». Le cri explosa dans la rue, brisant la quiétude des lieux, ébranlant Wendy au plus profond de ses chairs. Elle frissonna et le dévisagea, abasourdie. De quoi parlait-il ? Ou plutôt, de qui ? Un affreux pressentiment se glissa en elle. « Ton frère. John m’a promis que tu étais heureuse, comment pouvais-je deviner que tu ne l’étais pas? Je suis tellement… ». Son cœur manqua un battement. Puis, un deuxième. Et ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Elle l’avait enfin. Oui, cet élément qui lui faisait défaut depuis si longtemps. Le truc qui clochait. L’élément manquant à leur histoire. Et si elle comprenait bien… « Quand je suis revenu, c’est le premier que j’ai vu, il m’a conseillé de ne plus revenir, que si je tenais à toi, à ton sourire, je devrais obéir. T’oublier. ». Quand je suis revenu. Il était revenu. Elle le croyait, elle savait qu’il disait vrai, mais… Le souffle coupé, elle porta une main à sa poitrine et sa vision vacilla. Les bâtiments qui les cerclaient devinrent flous, elle sentit ses pieds esquisser quelques pas, ses genoux devenir faibles sous elle. Son sang battait violemment contre ses tempes, écrasant toutes pensées cohérentes, alors qu’elle sentait ses entrailles se nouer. Voilà que toutes ses convictions venaient d’être balayées. Juste comme ça, d’un simple revers de la main, en quelques minutes. Il ne l’avait pas oublié. Il s’était effacé pour elle. Et John… Oh mon Dieu… Qu’avait-il donc fait ? Elle le savait capable de bien des choses et il avait toujours voulu qu’elle devienne une femme accomplie et épanouie, mais ce qu’elle venait d’apprendre… Son frère était celui qui avait empêché le bonheur d’arriver jusqu’à elle. Il lui avait retiré tous choix, avait prit les décisions à sa place. Un sentiment d’impuissance la saisit. Elle le détesta. Elle n’avait jamais haït personne de toute sa vie, mais en cet instant, peu lui importait que le même sang qu’elle coule dans ses veines, car elle le détesta.

Hurler. Jurer. Dire « NON ! ». Casser quelque chose. Elle se rattrapa de justesse, posant sa main sur le mur pour se retenir, alors qu’elle chancelait. Elle leva un regard hagard vers Peter, désœuvrée. Bouleversé lui aussi alors qu’il venait de lui avouer un secret qui semblait l’avoir tiraillé durant de nombreuses années, il marchait. A droite, puis à gauche, avec des gestes saccadés. Il porta un doigt contre sa tempe, comme pour lui désigner l’intérieur même de son crâne, et il reprit : « Wendy, j’étais là, chaque année, trois, quatre fois même, deux fois dans une même semaine… Tu riais, tu souriais, me prouvais chaque fois que je n’avais pas à mettre en doute la parole de John. Alors j’ai fait en sorte de me faire oublier… ». Elle aurait voulut lui dire de se taire, mais elle n’aurait pas été fairplay. Elle lui avait demandé la vérité et il venait de contenter sa demande. Et même si elle était dure à avaler, elle ne pouvait plus reculer, elle devait l’affronter. Durant toutes ces années, alors qu’elle grandissait, qu’elle vieillissait, il avait été là. Et elle, qui essayait tant bien que mal de garder la face sauve, de sourire pour plaire à sa famille et aux bonnes mœurs de l’aristocratie… Il avait été là. Il ne l’avait pas abandonnée. Il avait toujours été là. Elle voulait lui dire quelque chose, mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, seul un sanglot s’échappa de sa gorge nouée. Elle sentit quelque chose de chaud et humide couler sur ses joues et elle porta une main maladroite à son visage, perdue, pour comprendre enfin que c’était des larmes. Elle détourna les yeux. Elle détestait pleurer. Elle n’aimait pas montrer ses faiblesses. Néanmoins, elle se sentait incapable de retenir la moindre goutte.

« Wendy, je suis désolé. ». Elle ne l’avait pas vu arriver, mais il était à présent tout près d’elle. Ses paroles lui firent relever les yeux vers lui et elle le regarda, incrédule. Il lui semblait qu’elle n’avait jamais entendu Peter s’excuser ainsi. Elle voulait dire quelque chose, mais il ne lui laissa pas le temps de se reprendre. Il posa rapidement sa paume contre ses lèvres et elle le regarda poser sa bouche sur le dos de sa main pour y déposer un baiser avec douceur. Son cœur se mit à cogner sourdement dans sa poitrine, ses battements soudainement affolés lui imposant un rythme implacable qu‘il peina à suivre. Puis, sans vraiment y songer, ses paupières se fermèrent et les dernières larmes qui s’accrochaient encore à ses cils se détachèrent pour rouler sur les doigts de Peter, alors qu’elle goutait silencieusement à la chaleur qui se dégageait de ceux-ci. Elle désirait plus. Elle voulait sentir les lèvres de Peter contre les siennes. Mais, elle ne savait pas s’il la laisserait faire. Lentement, elle leva une main vers la sienne et elle la fit légèrement décoller de ses lèvres. Wendy s’écarta un peu et leva les yeux vers lui. « C’est moi qui suis désolée. Je ne savais pas, je… ». Elle ferma un instant les yeux, avant de revenir ancrer son regard au sien. Doucement, elle posa sa main sur son épaule, la glissant ensuite, d‘une manière hésitante, dans son cou. Sa peau était douce et chaude. Son regard dériva un instant vers ses lèvres et elle se demanda si cela serait également le cas pour elles. Sans aucun doute. Puis, elle revint à ses iris, lui murmurant, torturée ; « Je suis tellement désolée du mal que je t’ai fait, mais je veux que tu saches que… chaque seconde, peu importe avec qui je me trouvais, tu n’as pas quitté mes pensées. Pas un seul instant. Jamais. ». Elle aurait aimé qu’il sache à quel point ce qu’elle lui disait était vrai. Elle voulait qu’il le sache. Elle déglutit, puis ferma les yeux, ses paupières se crispant face à l’afflux de tous les mauvais souvenirs qui lui revenaient. Elle laissa ensuite glisser ses mains le long du torse de Peter, pour qu’elles se positionnent sur son ventre, avant qu’elle ne vienne alors poser son front sur sa poitrine. Et dans un murmure, elle lui demanda ; « Je peux rester comme ça ? Juste un moment, s’il te plaît… ». Elle avait tant besoin de le sentir près d’elle. Elle était lasse, épuisée, vidée de toutes forces. Elle ne voulait plus se battre, juste se reposer. Quelques instants de calme, uniquement troublé par les battements du cœur de Peter à son oreille. Là, elle était bien, comme jamais elle ne l’avait été auparavant. Comme si elle venait enfin de trouver sa place.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyLun 3 Sep - 3:12

Je garderai de mon martyre, je garderai de mon bonheur. Une tristesse au fond de mon sourire, comme un sourire au fond de ma douleur.
-Gustave Nadaud


« Il n’a jamais été trop tard… Je veux dire… même après. Tu n’aurais pas eu à me supplier. Un mot et j’étais prête à tout quitter. » Je ne voulais pas l'entendre. Je n'avais jamais regretter la moindre chose et maintenant tout changeait. Je regrettais jusqu'à mon nom. Tout était détruit, tout fut ravager par l'orage, ensevelis sous les vagues, toute notre histoire était un mensonge, une si petite part de ce qu'elle en avait de potentiel. Si seulement je pouvais y revenir, je ne croirais, n'écouterais que mon coeur. En amour, on se doit d'être égoïste. Et puis amour, qu'est-ce au fond? Il blesse et bien plus profondément que tout ce qu'on a pu me faire jusqu'à maintenant. J'ignore pourquoi je m'y accroche, comment je fais pour encore le ressentir, si fort, si durement... pour elle, ses cheveux et ses histoires. Tout ce qu'on était, tout ce que nous aurions pu être... tout est si flou alors que le présent est si poignant, m'étouffe et me réapprend à respirer tout à la fois. Mon passé, futur et présent, cohabitant dans cette même conversation. Tout était perdu, toutes mes illusions, tout mes rêves d'enfants plus si innocent... j'avais beau le dire, beau me répéter que je ne pouvais rien y changer, mais sans cesse... à quel moment aurais-je pu, dû, faire quelque chose? Dès le lendemain, un an, deux mois peut-être? Une éternité, c'était long. Je ne l'avais pas vécut, je l'avais enduré, prétendant oublier, prétendant jusqu'à mes lèvres courbées, l'illusion parfaite. J'avais presque réussi à m'en convaincre moi-même, me déjouer, mais c'est en la revoyant ce soir que je me rendait compte que rien n'avait été oublié, aucune page n'avait été tournée... mon coeur battait toujours, incessamment, me ramenant, me perdant, me dictant surtout que la perte n'était pas envisageable. Restes. Restes ou je te suivrai. Voilà les options. En amour, il faut être égoïste. Comme j'aimerais le lui dire, mais vraiment. Mais tout ce qui me vient, tout ce que son visage m'inspire est ce ton et ces verbes mal accordés. Je suis désolé, voici l'entre-ligne. Mais mes lèvres ne lui intime que les plus affreuses vérités, véritables mensonges. J'ai tout à prouver encore, après tout, c'est moi qui n'est pas respecté ma promesse. Je fais mine de vouloir enfin la tourner, cette page, mais elle reste grande ouverte... la suite ne demandait qu'à y être écrite. « Oui, il est grand temps. » Son ton, sa main qu'elle m'arrache... et puis je me demande... si elle aussi pense et dit deux choses complètement différentes.

***

La vérité éclata enfin, rasant tout sur son passage. Faire confiance, si aveuglement, sans preuve... plus jamais. J'étais complètement démoli, j'étais à genou déjà, mais jamais littéralement. Je fixai mon regard au sien, le croisant qu'une milliseconde à peine, mais cela me suffit. La décharge fut. Mon mal pour le sien, je lui transmettais tous mes maux et elle m'en redonnait des siens. C'était un jeu dangereux, si nous étions tristes, nous le resterions, à force de tout sentir, ressentir à deux, qui serait le premier à consoler le second? Elle chancela, fit deux pas puis s'immobilisa, se rattrapant sur le mûr. Je n'osais même pas bouger, si faible, mais ressentant si fortement. J'étais à genou déjà, mais pas littéralement. Un mouvement et je tomberais et je savais, dès lors je savais, que je l'entraînerais dans ma chut si j'osais. Alors pour elle, comme pour moi... je restai là, pieds fixés au sol, ne regardant plus que le vide, ses yeux... ses océans sans eaux. Puis je me noyai. Avec elle et à cause d'elle. Un sanglot, un seul et s'en était finit. Mes genoux reprirent de leur forces, supportant et endurant la douleur que chaque mouvement provoquait, chaque infime tentative. Elle dévia les yeux juste à temps, ne me vit pas m'approcher, oser entrer, pénétrer dans cette bulle imaginaire. Je m'excusai, pour tout, mais surtout pour la suite. Elle leva les yeux et je sut dès cet instant que je devais faire quelque pour nous reconstruire. J'écrivais le premier mot dans ce livre ouvert, exploitais enfin tout le potentiel de la chose. Je collai ma paume à ses lèvres, n'osant encore lui prendre cette chose qu'elle devait d'abord m'offrir. Je l'embrassai ainsi, sans préliminaire, sans indice. Je l'embrassai, elle et non ses lèvres. Ma tête voltigea si haut puis redescendit aussitôt. Et puis mon coeur, déçu d'abord... mais savourant ensuite ce que je lui offrais, une proximité inégalée encore, un avant-goût... goût que je pouvais aisément deviner. La fraise. Oui c'était exquis, il promettait de grandes choses, sucré comme salé. C'était fou goûter sans savoir, simplement croire suffisamment fort qu'elle me le rendrait, si j'avais réellement osé, qu'elle me l'offrirait comme si je le méritais, mon premier... notre véritable baiser. Une larme me coula entre les doigts, j'appuyai d'avantage, les effaçant de mes lèvres... oubliant que c'était ma main et non ce que je voulais réellement. La sienne rejoint la mienne, coupant court à mes rêves éveillés. Je passai ma langue sur mes lèvres, oui, elle était toujours là, la fraise. Elle se recula, je la dévorai des yeux... jamais encore je ne l'avais ainsi regarder. C'était étrange, mais aussi tellement logique. Qu'elle provoque, qu'elle brûle et qu'elle m’enraille de la sorte... Oh plus. Il m'en faut plus. « C’est moi qui suis désolée. Je ne savais pas, je… » Que disait-elle? Ses mots... complètement recouvert par les battements de mon coeur. Ma langue à nouveau, l'illusion était parfaite. Oh, je voulais savoir. Ce que se serait. Ce qu'elle pouvait me faire si je m'abandonnait moi même à elle. Que pourrait-elle me faire encore? Ici ce n'était que mon coeur, que la perte complète de mes pensées rationnelles, qu'y avait-il encore qu'elle ne m'avait pas encore fait subir? Je devrais en être effrayer plutôt, mais ma curiosité me pousserait toujours un peu plus loin. Embrasse moi toi, car je n'oserais jamais. Elle clos les yeux, j'en profitai pour descendre d'un étage, pour caresser ses lèvres des yeux, touchant, sans jamais oser le faire. Je m'y perdit, sans doute allait-elle le remarquer, mais sa main me ramena à ses yeux. Puis elle voyagea, je frissonnai à chaque centimètre, son geste beaucoup trop lent, beaucoup trop faible, c'était la pire torture. Je retins un grognement, je restai, bien que mes instincts me criaient de m'éloigner. Pas vraiment, juste pour ne plus être à portée, pour ne plus craindre la suite. Si seulement elle... non, elle n'oserait pas. Sa paume tiède dans mon cou me brûla pourtant. Je serrai les mâchoires, oh Wendy... arrêtes. Je vis ses yeux descendre, comme les miens précédemment... suffocante, cette chaleur et pourtant je restais, encore et toujours. Écrivant un mot à chaque inspiration, ravalant ma peur et mes craintes... non elle n'oserait pas. « Je suis tellement désolée du mal que je t’ai fait, mais je veux que tu saches que… chaque seconde, peu importe avec qui je me trouvais, tu n’as pas quitté mes pensées. Pas un seul instant. Jamais. » Que disait-elle encore? Arrêtes. Reprend ta main, reprend cette chaleur, ces flammes sous ma peau, sur ma peau. Reprend tes mots, ils n'aident en rien. J'ai peur... j'ai peur et je veux. Donne le moi, car je n'oserais jamais. Puis j'osai enfin, le dire et non le faire. Lui offrir la même torture, celle de faire une chose impossible.

«Prouve le.» Soufflais-je en m'imaginant déjà les posséder. Si elle imaginait, comme je savais le faire, alors elle savait déjà... que la preuve se trouvait sur mes lèvres, dans chaque de mes souffles. Elle en connaîtrait sans doute leur saveur, comme je connaissais la sienne... elle n'avait pas réellement besoin de le faire au fond, tout était déjà écrit dans ces pages, tout était fait, il ne restait plus qu'à le faire. Et puis elle me le devait, au moins un, sa dette envers moi. Puis elle osa. Ses mains descendirent de mon cou à mon torse, je me crispai, je mourrais, là, juste un peu. Je serrai les poings, je grinçai des dents... comment ose-t-elle? Mais elle osa davantage, comme si elle ignorait complètement qui j'étais, ce que je ne pouvais endurer... ses paumes, juste là, sur mon ventre et puis sa tête se logea tout en haut, à hauteur de mon coeur... oh non. « Je peux rester comme ça ? Juste un moment, s’il te plaît… » Une décharge à nouveau. Pouvais-je l'endurer? Pour ne pas qu'elle sache? Ne pas qu'elle me regarde de ses yeux... ses mers de pitié.

«Non.» Dis-je un peu trop sec, un peu trop fort. Je me reculai d'un pas rapide, posant immédiatement mes mains sur moi, une sur mon torse, la deuxième sur mon ventre. «Ne me touches pas!» Rajoutais-je en me sentant dépérir. Ma vision se brouilla, j'aurais voulu ne jamais lui montrer cette part de moi, la préserver autant que moi j'en souffrais. «Plus jamais, tu entends?!» Ma coeur, ah, me faisait si mal. C'était une crampe, un noeud dans l'estomac, je ne saurais vraiment l'expliquer. Je grimaçai, chaque inspiration une torture. Je lui fis volte-face, enfouissant mon visage dans mes yeux, je fermai les yeux, inspirant le calme, expirant mes peines. Je pouvais toujours les sentir, ses mains, glissants, mes muscles se tendre sous elle... oh elle n'aurait jamais dû faire ça. Je ne sais combien de temps je passai ainsi, aveugle et meurtris,mais cela me sembla long, extrêmement, à un point tel que j'ignorais si elle serait toujours là quand je me retournerai, si elle avait perdu patience, perdu espoir. Je baissai les mains, osant enfin la regarder à nouveau, d'un unique mouvement je retrouvai ses traits. Elle était encore là, je l'en remerciai silencieusement. Un silence, le seul que je remarquai depuis ce noeud, long et lent. Je plongeai mes yeux dans les yeux, ravalai un sanglot. Ma vision se brouilla à nouveau, je voulais m'excuser d'avoir été si brusque mais tout ce qui me vint était;

«Ce n'est pas ce que tu crois.» Tu ne pouvais pas savoir... mais pourtant je t'en veux. Oh tellement de l'avoir fait. Je ne pourrai plus jamais oublier tes gestes, ce qu'ils ont provoqués en moi. Je lui devais une explication, mais par où commencer... Il n'y avait pas de début, simplement une fin que j'espèrais encore. Peut-être, seulement peut-être pourrait-elle m'aider à ne plus... à ne plus la repousser. «Je n'aime pas quand... ne me touche pas... là, s'il te plaît.» Je mis l’emphase sur le ''là'', tout lui était permis... tout sauf là. Je passai ma main sur mon ventre, car vraiment c'était ce qui me blessait le plus... ce qui avait été blessé le plus. «Je...» Les mots, non, je ne trouverai jamais les bons. Une image lui démontrerait tout. Je plissai les yeux dans les siens une seconde, voulait-elle savoir? Je lui imposai à nouveau cette vérité. De mes deux mains je relevai mon chandail de moitié, découvrant mon ventre... ma peau maintes fois déchirées, mutilées, cicatrisées... des centaines, sans doute des dizaines qui semblait plus grande... de toutes les formes, mais se ressemblant malgré tout, tous provenant de la même main, de la même épée. Je n'avais pas besoin de tout lui expliquer, elle l'avait vécut comme moi. Chaque cicatrice me ramenait à un souvenir, celui de cette lame meurtrissant ma peau, mais surtout mon âme. Oh Wendy... aide moi. Je rabaissai mon t-shirt, fixai mon regard au bout de mes pieds et attendis, par dessus tout ses prochains mots, appréhendais cependant sa fuite. Moi aussi j'avais envie de fuir... de me fuir moi-même.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyDim 16 Sep - 16:24

«Prouve le.». Sa voix, cette suggestion, me heurta avec violence, me suggérant de lui faire part d’une chose impossible. Lui aussi désirait autre chose que des mots, il voulait bien plus que quelques lettres bien arrangées, auxquelles il n’accordait visiblement que peu de confiance. Wendy ferma les yeux, ses paupières se crispant sur ses orbes bleus, son front se creusant de fines lignes prouvant sa réflexion. Que pouvait-elle lui dire pour le convaincre ? Elle avait beau fouillé dans sa mémoire, parcourir ses souvenirs, s’il ne pouvait la croire sur de simples mots, quelle importance à lui en conter un ? Ses lèvres se serrèrent et elle se blottit contre lui, lui demandant d’une voix tremblante si elle pouvait rester un instant comme cela. Elle aurait tellement voulu lui prouver que non, ce n’était pas à Edward qu’elle avait songé lorsqu’elle avait dit « oui » devant toute cette assemblée, à l’Eglise, qu’il n’y avait jamais eu et n’aurait jamais qu’une seule personne dans son cœur, lui, mais… Ses idées se mélangeait, tournoyant dans son crâne douloureux un peu plus vite, de seconde en seconde, se fondant toutes en quelque chose qu’elle n’arriverait pas à démêler lorsqu’elle reprendrait la parole, alors… Elle appuya son front contre son torse, avec le sentiment de se retrouver dans une impasse, piégée, encore prisonnière de cette ancienne vie dont elle n’avait jamais désiré. Elle avait tellement voulu oublier son passé, ici, dans ce Nouveau Monde, qu’il l’avait rattrapée bien plus tôt que ce qu’elle n’aurait pu penser, sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Le dos tourné à lui, elle n’avait rien vu venir. Et maintenant, on lui rejetait au visage les fautes qu’elle avait pu commettre, là-bas, la laissant s’enliser dans une profonde culpabilité, la noyant dans son propre regret. Le prouver. Il n’y avait qu’une seule façon. Le toucher. Lèvres contres lèvres.

«Non.». Le ton brusque la fit sursauter, l’arrachant de force à ses pensées. Avait-elle parlé à voix haute, l’avait-il entendu songer à leur baiser ? Il recula rapidement, mettant la berceuse des battements de son cœur hors de sa portée. Il posa ses mains là où elle l’avait touché un peu plus tôt, comme si elle l’avait brûlé par ce simple toucher, et surenchérit : «Ne me touches pas!». Elle hoqueta sous le choc et recula d’un pas, face à cette voix si dure et blessante. Une douleur vive s’empressa de suivre la phrase, s’enfonçant en elle avec violence. Souffrance impétueuse et exigeante déchirant son cœur avec une frénésie sauvage. Elle posa une main sur sa poitrine, comme si elle avait eu, ne serait-ce qu’un instant peut-être, le pouvoir d’atténuer les effets poignants de cette émotion dévastatrice. Mais, rien. Ça ne cessait pas, gonflant et prenant de l’importance en elle. Un dégoût de soi-même, apporté par la mort de l’espoir qu’il venait de crever comme un vulgaire ballon de baudruche, avec des mots froids et aiguisés. Il la rejetait, piétinant son amour, refusant même jusqu’à ses contacts. Que n’avait-elle pas ? Pourquoi une telle réaction ? Le répugnait-elle vraiment à ce point ? «Plus jamais, tu entends?!». Quatre mots balancés dans l’atmosphère glaciale de la nuit, qui la touchèrent plus surement que des coups. Elle entrouvrit ses lèvres sèches, pour tenter de reprendre une respiration plus ordonnée, mais sa gorge nouée refusait de l’aider en cette tâche devenue désagréable. Ses doigts se contractèrent sur son t-shirt et ne s’arrêtèrent de serrer que lorsque ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume. Elle aurait aimé que ce ne soit pas qu’une boule de tissu entre ses doigts tremblants, elle aurait préféré infliger cette torture à son cœur lui-même, le compresser jusqu’à l’asphyxie, juste pour lui adresser un message menaçant. Interdit d’aimer. Mais, voilà, elle se contenterait de ce qu’elle avait. C’est-à-dire, plus grand-chose. Il lui tourna le dos, raide. Et elle repensa à cette fille avec qui il avait rendez-vous, en début de soirée. Que cela lui semblait lointain… Cependant, sans doute pas assez pour lui. Elle n’était qu’une autre, un souvenir de son ancienne vie. Il lui avait expliqué pourquoi il n’était jamais revenu, elle le croyait, mais… Il pouvait s’être passé tellement d’histoires depuis son départ… Il lui avait même raconté qu’il avait perdu son baiser…

Elle aurait aimé lui hurler dessus, lui demander quel était son problème, se montrer égoïste et le capturer pour l’enfermer dans la prison de veines qu’était son cœur, mais… Impossible. Il ne voulait pas être avec elle, c’était elle-même qui s’était imaginé beaucoup trop de choses, une fois de plus. Elle n’était qu’une idiote. Elle n’était rien. Elle pouvait aisément comprendre qu’il ait comprit ce fait en un peu moins d’une heure, ce n’était pas difficile à deviner. Aussi, ferma-t-elle les yeux, se laissant porter par cette douleur qui engourdissait tous ses muscles et elle murmura, d’une voix étranglée un faible : « D’accord… », pour répondre à sa dernière phrase, celle qui avait fini de l’achever. Puis, presque inconsciemment, elle recula lentement, mesurant chacun de ses pas, réapprenant à marcher et à exister. Elle voulait se plonger dans l’obscurité, se draper de la nuit, pour ne pas qu’il voit ses joues rouges marbrées de larmes, les minces traits noirs de son léger coup de mascara qui avait coulé lui aussi, ses yeux bleus égarés et ses lèvres roses tremblantes, qui lui faisaient office de maquillage douloureux sur son fin visage pâle. Elle en devenait pathétique. Elle aurait aimé s’excuser, mais les mots se perdaient dans le chaos de ses pensées. Elle avait l’impression qu’il venait de fermer le livre, leur livre.

Il se retourna finalement, laissant retomber ses mains de son visage et il ancra son regard au sien. «Ce n'est pas ce que tu crois.». Wendy détourna aussitôt ses yeux et ses lèvres esquissèrent une brève grimace sarcastique. La phrase typique, celle qui faisait cliché, quand elle était suivie par une tirade ce genre « je t’aime bien, mais… ». Cependant, elle ne voulait pas être humiliée encore un peu plus, elle voulait juste rentrer chez elle, se rouler en boule sous ses couettes et ne plus sortir ensuite pendant un an ou deux. Peut-être voir trois. Alors, en gardant la tête obstinément tournée vers un point fixe sur sa droite, elle puisa dans ses dernières réserves de courage pour lui dire d’une voix tremblante : « Tu n’as pas besoin de t’expliquer, ne t’inquiètes pas. Je… J’comprends, laisse tomber… ». Ces dernières paroles l’épuisèrent. Les mensonges l’épuisaient. Le rejet la brisait. Mais, elle n’y pouvait rien. «Je n'aime pas quand... ne me touche pas... là, s'il te plaît.». Wendy hocha vaguement la tête, incapable de laisser sortir d’autres paroles d’entre ses lèvres. S’il ne le voulait pas, alors elle ne le toucherait plus. «Je...». Elle fronça les sourcils et reporta son attention sur lui. Ne trouvait-il pas les mots à lui dire pour exprimer ce qu’elle avait déjà compris ? Elle pourrait lui faciliter la tâche et partir. Elle se fonderait dans l’obscurité et elle n’aurait pas des choses désagréables et blessantes à entendre, mais… Il leva son haut, dévoilant à son regard son ventre. Alors, tout s’arrêtât. Elle ne fit plus attention à rien, elle ne vit plus que ses grandes marques qui s’étiraient et creusaient sa chair, sa peau zébrée de rouge. Il y en avait tellement… Elle s’avança d’un pas mécanique, ne cessant de fixer ces blessures terribles, s’imaginant avec horreur les coups qu’il avait dû endurer pour se tenir là, devant elle, indemne. Oui, elle sortit de l’ombre sans plus se préoccuper de ce sentiment de rejet ou de quoique ce soit la concernant. Il n’y avait plus que cette immense peine qui gagnait de l’importance et ce sentiment de fureur à l’égard de Crochet, car… Qui d’autres ? Il l’avait blessé, tailladé, s’était acharné sur lui, le détruisant à petit feu et… personne n’avait rien vu, personne n’avait rien fait.

Ce n’est que lorsqu’il redescendit son t-shirt, masquant ses plaies, qu’elle s’aperçut qu’elle s’était considérablement rapprochée de lui. Un peu moins d’un mètre. Elle demeura un instant figée, le regard obstinément rivé vers l’emplacement des blessures, puis elle se résigna finalement à relever le regard, lentement, se préparant à l’affronter. Ses yeux à lui étaient rivés sur le sol, lui interdisant tout contact visuel, mais elle voulait faire quelque chose. Elle s’approcha encore un peu et leva sa main vers le visage de Peter, ne s’arrêtant que lorsque sa paume allait entrer en contact avec sa joue, se remémorant sa réaction la dernière fois qu’elle l’avait touché. Cependant, elle voulait faire quelque chose, lui transmettre de sa chaleur, de sa vie, de son amour. Lui faire saisir qu’elle serait toujours présente pour lui, quoi qu’il en soit. Et que, cette fois, les épreuves, elle les traverserait avec lui. Mais, c’était compliqué, tout était toujours tellement compliqué… « Peter… ». Elle s’avança encore un peu plus et colla sa paume contre sa peau. « Je suis là. ». Bref murmure qui se perdit ensuite dans les soupirs de son cœur, alors qu’elle se hissait sur la pointe des pieds, pour atteindre son visage. « Avec toi. ». Puis, le cœur battant, les tempes douloureuses, les idées emmêlées et les joues rouges, un timide sourire encourageant vint effleurer ses lèvres, alors qu’elle les posait sur celles de Peter.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptyMer 3 Oct - 19:56

Après avoir souffert, il faut souffrir encore. Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé.
-Alfred de Musset


C'était allé si rapidement que je n'avais pu le retenir. Ma souffrance était telle que j'en avais été cruel. Me fermant comme j'avais l'habitude de le faire, oubliant qu'elle ne me voulait sans doute pas de mal, qu'elle l'ignorait simplement... sa douceur était aussi meurtrière qu'une épée. La simple idée d'être touché ici et là m'obligeait à frisonner. Je n'y avais jamais songé, jamais véritablement essayé. Elle m'avait surprit et je ne regrettais presque pas cette impulsion, au moins elle saurait, elle comprendrait... me fuirais peut-être, mais c'était le prix à payer pour ne pas en souffrir plus amplement. Je voulu éviter son regard, mais me captant, me laissant sans voix et sans souffle, je dû subir et affronter. Ses saphirs perçants arrivaient à me faire oublier l'empreinte qu'elle avait laissé sur ma peau. Ne voulant quitter son regard, je remarquai sans voir qu'elle tirait sur son t-shirt, je plissai des yeux, lui demandant d'arrêter muettement. « D’accord… » C'était ce que je voulais entendre. Un lourd poid se libéra de mes épaules. Elle se recula, mon coeur se serra. Étais-ce donc terminé? Elle prenait la fuite. C'était compréhensible, sans doute n'avait-elle pas entendu mes pensées qui quémander de l'aide, sans doute n'y croyait-elle pas non plus. Ce devait être irréparable, littéralement, comme figurativement... ma peau ne retrouverait jamais son aspect d'antan et ma tête ne serait jamais plus en mesure d'oublier que chaque blessure en était une faite à mon ego. Je n'avais gagné aucun combat, j'avais perdu sans cesse, la quête inutile, le gain trop moindre. Qui étais-je? Pourquoi l'avais-je fait? Ce sont des questions qui marquaient, qui restaient et qui ne trouvaient jamais réponses. Elle se recula à nouveau, me faisant davantage souffrir, je ne pouvais presque plus la voir et ce n'est que maintenant que je constatais ma dépendance. Je voulais voir et connaître ses traits, la savourer, m'y plonger, la toucher et brûler de mes yeux. C'était une évidence... reviens Wendy. S'il te plaît. Plus je réfléchissais plus je comprenais l'impact de mes mots. Pouvait-elle croire que je la repoussais simplement... sans cet handicap? Que je la repoussais par sa faute, par faute de sentiments? Oh non. Sans attendre, assumant déjà le pire je lui dis que ce n'était pas ce qu'elle semblait croire. Mon dernier espoirs de la voir revenir. Reviens... j'ai besoin de toi.« Tu n’as pas besoin de t’expliquer, ne t’inquiètes pas. Je… J’comprends, laisse tomber… » Non! Tu ne comprend pas, je serrai la mâchoire. Je ne m'étais pas trompé. C'était bien le pire, le comble... comme lui faire comprendre que ... j'avais rêvé de sa proximité, souhaité ses lèvres, que je m'étais tût sur ces désires bien trop longtemps et qu'enfin, maintenant qu'elle osait me les donner, je faisais l'erreur de souffrir de maux que je ne pouvais pas moi-même expliquer? Oh Wendy j'en ai tant rêvé... Je tentai de lui expliquer, sentant déjà la cause se perdre, mais je devais au moins essayer. Les mots me manquant je décidai de faire la chose que je déplorais le plus faire. Je ne voulais pas de sa pitié, je ne voulais même pas qu'elle en souffre avec moi, ou que mon image change à cette révélation. Je nous voulais, comme auparavant, plus rêveurs, plus libres... plus innocents. Ne rien briser, ne rie compromettre. Écrire une histoire différente, complètement nouvelle, mais je ne pouvais pas tout refaire malheureusement, nous avions été, serions et cette histoire n'était que la continuité de l'autre. J'étais bien le même, simplement plus conscient du mal qui m'avait été fait... simplement incapable de tout oublier dans ces sourires enfantins injustifiés. Elle se rapprocha, serrant ma gorge, faisant battre mon coeur... le même qui l'appelait à l'aide, d'autant plus fort. Je rivai mes yeux au sol, la sentant si près, je ne voulais plus la repousser, au contraire je la souhaitais tout contre moi ici, maintenant et demain. Elle leva une main, son ombre la trahissant, je pouvais sentir sa peau contre la mienne, ce n'était qu'une illusion, mais suffisante pour me rassurer. Touche moi, ai-je envie de dire, mais sans le faire. Elle n'avait plus à avoir peur. J'avais confiance, cette fois serait la bonne... sa présence prévalait déjà tout les souvenirs qui me chaviraient quand on osait me toucher. Je ne craquerais pas, je serrerai les dents simplement... non cela ne me fera rien. Touche moi. « Peter… » Sa peau enfin se colla à la mienne. Le contraste des températures me renversa. Je serrai les dents, sous la beauté, sous la gratitude que j'éprouvais à présent pour elle. Merci de rester, d'être toi, merci d'être là. « Je suis là. » Je sentis mes yeux se noyer, je relevai le menton pour la voir, pour lui faire savoir. « Avec toi. » Et puis ses lèvres m'empêchèrent de dire... de penser. Ses lèvres trouvèrent les miennes, me donnant ce rêve, l'éveillant au jour. Je clos les yeux, souriant sur ses lèvres, ce papillon me chatouillant. Ce que j'avais espéré, imaginé, visualisé, prévu... tout ce que j'avais voulu m'était offert. Mes mains trouvèrent les siennes, mes doigts glissants, trouvant, s'accordant à merveilles. Mon sourire s'intensifia, coulant sous ma peau, j'étais si bien... chez moi, chez nous. Mes lèvres et les siennes. Encore. Ce parfum exquis. Cette chose dans mon ventre qui me jurait que c'était bien ici que je devais être, bien avec elle. Si bien. Si beau. Ah, encore. Mon sourire ne semblait jamais pouvoir mourir, il se fondait à mon regard, laissant glisser ce souffle sur mon échine. Wendy... tu aurais dû m'embrasser plus tôt. Resserrant mes doigts entre les siens je me reculai un instant.

«Essaie.» Soufflais-je encore sur ces lèvres. Ma main gauche libérant la sienne.«Fais moi confiance.» Mes lèvres rejoignirent les siennes à nouveau, qu'un instant...«Mmmh.» Un murmure m'échappa. Faisais-je la bonne chose. Oui, sans doute. Mon sourire avait trouvé mes yeux et j'étais... oh si bien. Je relevai mon t-shirt à nouveau de ma main libre et collai la paume de son autre main sur ma peau, rapidement, ne me laissant pas la chance de le regretter. Le coup fût violent, je plissai les yeux, espérant qu'elle ne remarque pas. Ma langue glissa sur mes lèvres, la retrouvant, ce léger sourire arborant la commissure de ma bouche. Je l'embrassai à nouveau, sentant les muscles de mon ventre se contracter sous la tiédeur de sa peau. Ah, c'était tellement douloureux, mais je devais essayer. Je fermai les yeux, violemment. Me concentrant sur ce désire plutôt que... mais c'était si difficile. Je ne pouvais penser qu'à sa main, qu'à ses ongles qui pourrait gruger ma peau. Où était donc passer ce papillon? Un gémissement m'échappa. Une épée effleura ma peau, l'ouvrit, quelque chose en découla... J'ouvrai les yeux à nouveau, délaissant sa bouche que j'avais cru être en mesure de me faire oublier jusqu'à ma souffrance la plus profonde. Je lui rendis sa main, en ayant suffisamment souffert. J'avais envie de l'effacer, de ne repenser qu'au premier, mais le second avait été si violent, si blessant... «Je suis désolé.» Mes yeux ne la voyaient même plus, il faisait si noir et sous ce brouillard, sous mes larmes qui s'accumulaient, mais ne tombaient jamais... Je suis tellement désolé. Je dû partir, pour ne pas nous blesser encore, mais qu'avais-je donc fait? Chaque pas était salvateur, j'oubliais sa main, sa tiédeur... et puis ce sourire se glissa sur mes lèvres. Oh Wendy... encore.
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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptySam 27 Oct - 22:07

On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. Tumblr_mc61wnaD5N1rt4w7eOn ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. Tumblr_mc61wvU4sX1rt4w7e
Enfin, Wendy osait, tentait et appliquait ce qu’elle aurait dû faire depuis bien longtemps déjà. Elle faisait le premier pas, elle attaquait, réclamant les baisers de Peter, tout en lui offrant ses propres lèvres. Et ce fut comme un éclatement de sensations, en elle, dès que sa boucha capta la sienne. Sa raison se craqua, sous la pression de ce trop plein d’émotions, laissant à son cœur le soin de diriger la suite des opérations, lui laissant une carte blanche dangereusement tentante, mais délicieuse. Elle entendait les battements affolés de son cœur résonner dans son crâne aux pensées confuses et mélangées, pire, elle le sentait cogner dans sa poitrine avec une force qui était dû à cet amour trop fort, trop effrayant, qu’elle ressentait à l’égard de celui qui hantait ses nuits depuis son adolescence. Elle sentit les lèvres de Peter se mouvoir contre les siennes, lui rendant avec une infini douceur son baiser et elle se sentit vaciller, les jambes tremblantes, alors qu’elle prenait finalement conscience de son geste. Puis, surtout, du sien. Il lui rendait son baiser. Elle se mit alors à trembler de tous ses membres, surprise par une émotion incontrôlable et inattendue. Du soulagement, mêlé à du bonheur, identifia-t-elle rapidement. Il ne la rejetait pas, comme auparavant. Il acceptait sa tendresse et son empathie, il acceptait cette force et ce courage qu’elle essayait de lui transmettre à travers cet échange. Et c’était là un plaisir nouveau et puissant que de le constater. Comme s’il avait deviné qu’elle avait besoin de soutien, elle aussi à son tour, il glissa ses doigts entre les siens, entrelaçant leurs mains, scellant leurs paumes comme leurs lèvres. Et elle serra avec vigueur cet appui qu’il lui offrait, alors qu’un sourire fleurissait sur ses lippes, toujours plaquées contre les siennes. Voilà, là, elle pourrait dire qu’elle avait goûté au bonheur pur et simple d’un amour brièvement partagé. Durant toute sa vie, elle avait espéré qu’un jour, cette scène se déroule, qu’il revienne pour lui avouer des choses inavouables, avant de lui donner leur premier baiser. Et enfin, ce moment était arrivé. Elle le vivait, à cet instant même, et elle avait la sensation dévorante qu’il lui fallait profiter de ces quelques secondes de plaisir, car elles ne dureraient pas. Inéluctablement, ce bonheur prendrait fin et elle n’y pourrait rien. Cela se passerait devant ses yeux humides de pleurs et elle n’aurait d’autre choix que de l’accepter. Alors, lorsqu’il se recula légèrement, elle voulut le retenir et le ramener à elle, parce que c’était leur moment et qu’elle voulait qu’il dure éternellement. Cependant, ses protestations se brouillèrent dans sa gorge, lorsqu’il murmura contre ses lèvres « Essaie. ». Peter lâcha sa main gauche et elle se demanda, un laps de secondes durant de quoi il pouvait bien vouloir parler. Elle avait les idées confuses, ses pensées étaient floues et elle avait la sensation étrange d’émerger d’un rêve plus qu’agréable ; magique. Elle aurait aimé rester dans cet état second, à rêvasser et remuer ce souvenir, encore et encore, rêvant de cette vie parfaite et heureuse qui semblait se refuser à elle. Toutefois, quelque chose, peut-être son intonation, l’interpella et il ne lui fallut qu’un instant pour savoir de quoi il voulait parler : ses blessures, ses longues et pâles cicatrices, qui traversaient son ventre, encore empreintes de cette violence dont on avait usé pour les lui causer. Crochet n’avait pas eu la main morte. Il avait tranché, blessé et mutilé, sans remords, avec ce qui lui semblait toujours plus de hargne, de rage et de rancœur. Elle secoua alors la tête, pour signaler son opposition à cette idée.

« Non, je ne veux pas te faire de mal… ». Un souffle qui contenait toute l’horreur que cette idée lui apportait. Elle ne voulait plus le blesser, elle s’y refusait catégoriquement, et… « Fais moi confiance. ». Il ponctua sa phrase d’un nouveau baiser contre ses lèvres et elle perdit pied, une nouvelle fois, les papillons se réveillant dans son ventre pour entamer un autre ballet de sensations, la faisant retomber dans ce puits d’amour, où la raison et la réflexion n’existaient plus. Seuls l’instinct et les sentiments demeuraient. Et leur présence était à la fois rassurante et effrayante, car ressentir de telles choses, des émotions aussi violentes et intenses, ne lui était jamais arrivé. Et elle devait se l’avouer ; l’inconnu et le nouveau avaient quelque chose de terrifiant. Elle ne savait pas où elle allait. Se dirigeait-elle droit vers le mur ou aurait-elle un peu de chance pour pouvoir s’en sortir indemne ? Aucune idée. Elle était dans le flou total. « Mmmh. ». Wendy releva les yeux vers le visage déterminé de Peter et elle laissa un sourire prendre possession de ses lèvres. Elle était ravie de voir qu’elle n’était pas la seule à tirer un certain plaisir à cette situation. Distraite, elle ne put alors réagir à temps, lorsqu’il releva son t-shirt et plaqua sa paume contre ses blessures. Ses doigts effleurèrent cette peau couverte de cicatrices rugueuses, ils s’y posèrent avec douceur et elle suivit du bout de l’index le tracé de l’une d’entre elles, comme inconsciente de ce qu’elle faisait, menée par une fascination étrange. Elle acceptait tout de Peter. Lui, son histoire, ce passé qui l’avait tant blessé. Elle n’aspirait qu’à le connaître encore un peu mieux et à lui faire savoir que peu importe ce qui lui arriverait, elle serait là. Cependant, les mots ne sortaient pas. Ils se refusaient à traduire ses sentiments, la laissant silencieuse. Elle vit alors ce que ses gestes et son toucher avait engendré chez lui. Il avait froncé les sourcils et… avant qu’elle ne puisse en voir un peu plus de son trouble, il retrouva de nouveau ses lèvres, la laissant se faire happer dans ce tourbillon de désir qu’il faisait apparaître au creux de son ventre, à chaque fois qu’il posait sa bouche contre la sienne. Toutefois, ce baiser était différent de celui qu’il venait de suivre. Plus brusque, moins concentré. Et elle sentait les muscles sous sa peau chaude et douce, tout contre sa main, se tendre et se crisper. Une seconde après, il rendait sa liberté à son autre main, qu’elle se pressa de récupérer pour ne plus le faire souffrir d’avantages. Il retira alors ses lèvres des siennes et se recula. « Je suis désolé. ». Puis, il lui tourna le dos et s’éloigna.

Il tentait de partir, encore une fois. Non, elle ne pouvait plus le laisser faire, elle ne pouvait pas rester une seconde fois stoïque devant son départ. Elle devait agir, au risque de le blesser, parce que si elle ne le faisait pas… Elle ne pouvait pas laisser le bonheur lui couler entre les doigts, de cette façon. Pas sans se battre. Aussi, elle s’élança vers lui, traversant cette atmosphère froide et humide, ainsi que cette noirceur d’encre, pour retrouver sa silhouette. Sans vraiment plus y réfléchir, elle saisit son poignet droit, l’encercla de sa petite main, pour lui demander silencieusement de s’arrêter. Sans attendre qu’il se retourne, elle lui expliqua, déterminée : « Je n’en ai peut-être pas le droit, mais j’ose tout de même te le demander… ». Elle inspira profondément, essayant de puiser dans son oxygène le courage qu’il lui serait nécessaire pour finir ce qu’elle avait commencé. Et alors, d’une voix brisée, dans un murmure presque étouffé, elle lui demanda cette requête qui lui était si chère : « Ne pars pas. Pas cette fois, pas encore… Je t’en prie… ». Elle baissa les yeux, presque inconsciemment, avant de reprendre faiblement : « Je suis déjà restée seule, une fois, dans l’ombre, accompagnée de cette attente insoutenable qui me rongeait le cœur, celle qui me faisait rester des heures durant à la fenêtre, juste pour pouvoir guetter ton retour, pour ne pas te manquer, si jamais il te prenait l’envie de revenir. Tu étais mon seul espoir, mon unique point de lumière, alors que je sombrais, petit à petit. Ne me refais pas ça, s’il te plaît, j’ai besoin de toi… ». Wendy secoua doucement la tête et lâcha finalement son poignet, quittant à regret cette chaleur qui lui était si familière, si rassurante. Elle devait lui faire part de cet affreux pressentiment qui lui gangrenait le cœur, qui l‘empoisonnait et lui donnait envie de hurler. « Si je te laisse partir, maintenant, j’ai le sentiment que je vais te perdre pour toujours… ». Elle aurait aimé terminer par « Je t’aime », mais elle ne voulait pas l’effrayer et prendre le risque de le faire fuir. Sa voix lui paraissait déjà assez désespérée, pour qu’en plus elle ne prenne pas la peine d’en rajouter. Et pourtant, elle aurait tant voulut lui crier ces trois mots, ceux qui alourdissaient son cœur, juste pour qu’il comprenne à quel point elle l’aimait. Elle l’aimait trop fort, pour que ce sentiment reste prisonnier d’une prison de chair. « Je… ». Elle s’arrêtât. Non, elle ne pouvait pas lui dire. C’était impossible. Alors, priant pour que sa légère hésitation n’ait pas été remarquée, elle finit par avouer à demi voix : « Je suis désolée, moi aussi. ».

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MessageSujet: Re: On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. On ne détruit pas la personne qu’on aime ɞ Peter. EmptySam 24 Nov - 16:50

Quand le véritable amour envahit le cœur, c'est une irruption qui emporte le passé comme un rêve
-George Sand


« Non, je ne veux pas te faire de mal… » J'eus envie de rajouter qu'elle ne le pourrait pas. Ses baisers devaient bien avoir quelque chose de magique, de salvateur, pour arriver à me faire oublier jusqu'à l'équilibre. Mon cœur le criait, c'était elle, la solution à tous mes maux, le traumatisme serait levé, je n'aurai plus à craindre d'être touché... ou peut-être ne pourrais-je que faire exception d'elle. Elle serait la seule à pouvoir m'approcher, cette idée me convenait sans même que je n'ai à l'assimiler. C'était dit, ce serait ainsi, simplement. Ignorant ses craintes et son appréhension je relevai mon t-shirt et l'obligeai à coller sa main à ma peau. Sans réellement appuyer, je la laissai faire comme bon lui semblait. Je sentis ses doigts tièdes glisser sur ma peau brûlante et jusqu'alors vierge de tout contact humain. Un de ses doigts en favorisa une en particulier, je la sentie la parcourir de tout son long, me laissant au bout de mon souffle, au bout de mes peines. Je serrai les dents, trop conscient de sa présence, incapable de me laisser emporter par ce contact qui se voulait pourtant bien innocent, peut-être même rassurant. L'image d'une lame me triturant la peau me traversa les yeux l'instant précédent ce nouveau baiser. L'image s'évanouit sur ses lèvres sucrés, consumée vive par ce feu ardent qu'elle ranimait au creux de ma chair, ce même feu que je chérirais maintenant en éternel souvenir. Je murmurai contre ses lèvres, y trouvant plaisir une seconde en goûtant à nouveau ce parfum si singulier. Je m'imaginai Pan, ce n'était pas de la nostalgie, mais plutôt cette question qui s'imposait soudainement à moi...si elle m'avait embrassé ainsi, si j'avais su que sa langue était aussi douce, l'aurais-je retenu plus fermement? Aurais-je osé dire l'impardonnable, été égoïste à ce point? La réponse me semblait évidente... oui, oui ce baiser valait bien le combat, le risque. Oh je ne veux plus jamais m'en passer, m'en lasser semblait impossible. Oh Wendy... tu ... tu me fais mal. La réalité me rattrapa bien assez tôt, ne me laissant jamais réellement de répits, je luttai pour ne pas lui mordre la lèvre, pour ne pas la repousser de mes mains. Contractant les muscles pour ne serais-ce que soulager mes souffrances temporairement, mes lèvres se firent plus raides contre les siennes, moins amoureuses, moins sincères. Je trahissais la violence que ma douleur m'inspirait dans ce baiser dénué de tout sens. J’espérais l'oublier, ne pas le laisser envenimer le souvenir de ce premier baiser cabalistique. Trop tard. Le poison s’immisçait déjà dans mes veines et je devais y mettre fin avant de complètement perdre la tête, de cette façon beaucoup moins désirée. Récupérant mes lèvres, peiné d'avoir à le faire, d'avoir à nous imposer cette distance que je déplorais déjà. Murmurant une piètre excuse je m'éloignai sans attendre de réponse, trop démoli pour affronter son regard encore une fois. La noirceur était tranchante, ne laissant pas même place aux ombres, je m'y engouffrai sans réellement savoir où j'allais, sans doute chez moi, mais étais-ce la bonne direction? Refusant de m'arrêter, je laissai mes pieds me guider vers l'avant, celui-ci choisi au hasard, mais, paraît-il, qu'il faisait bien les choses parfois. Au dixième pas je dû m'immobiliser. Je n'eus pas peur, je ne fus même pas surpris, j'étais véritablement vide de tout, comme de tous mes mots. Ses doigts entourèrent mon poignet, le possédant entièrement, j'y aurais trouvé plaisir si j'en avais été capable. « Je n’en ai peut-être pas le droit, mais j’ose tout de même te le demander… » Je portai ma main libre à mon ventre, appuyant sur le tissus de mon vêtement à l'endroit même où c'était trouvé sa main précédemment. J'y trouvais encore sa trace, cette marque était indélébile, ferrée et blanche. « Ne pars pas. Pas cette fois, pas encore… Je t’en prie… » Sa voix me déchira davantage, vint me chercher dans un endroit non-parcouru encore, me prenant ce qu'il me restait d'énergie, de volonté, de lutte. Je sentis mes épaules s'affaisser sous le poids de cette demande. Je ne pourrai rien lui refuser, pas maintenant, pas alors qu'ils me comblaient d'une joie indescriptible et refoulée. « Je suis déjà restée seule, une fois, dans l’ombre, accompagnée de cette attente insoutenable qui me rongeait le cœur, celle qui me faisait rester des heures durant à la fenêtre, juste pour pouvoir guetter ton retour, pour ne pas te manquer, si jamais il te prenait l’envie de revenir. Tu étais mon seul espoir, mon unique point de lumière, alors que je sombrais, petit à petit. Ne me refais pas ça, s’il te plaît, j’ai besoin de toi… » Elle lâcha son emprise et je n'eus pas le réflexe de la rattraper au vol, bien que j'eus besoin de ce contact, de la chaleur de sa peau dans la pénombre complète. Il ne me restait plus que son souffle pour la trahir, plus que cette image que je me tisais d'elle dans le noir. « Si je te laisse partir, maintenant, j’ai le sentiment que je vais te perdre pour toujours… » Ces mots me fissurèrent le cœur avec violence. Comment pouvait-elle penser une telle chose? Je n'allais nul part, enfin, peut-être que ce soir nos chemins se démêlaient ici, mais ils finiraient par se raccommoder, un jour, proche préférablement. « Je… » Piquant ma curiosité, me laissant espérer un instant que c'était bien ces trois précieux mots, qu'ils s'étaient simplement coincés dans sa gorge comme cela m'était souvent arrivé. Je me permis de les dire à sa place, mentalement, en silence, les savourant chacun comme une réalité enivrante. Dit les. Je ne pouvait le lui demander aussi explicitement cependant, ce serait tricher, jouer avec le réel... si elle ne voulait pas les déclarer, c'était son droit, sa décision. Mon esprit eut le temps de voyager bien plus loin qu'un simple petit mot... oh Wendy, qu'es-tu en train de me faire? « Je suis désolée, moi aussi. » Je fronçai les sourcils, légèrement confus. Pourquoi donc? Je cherchai ses yeux dans la nuit, les voyant scintiller malgré le décor, mon ventre se noua. Ma main captura la sienne, mon pouce caressant déjà son pouce de long en large. Si douce. Si... oh je me devais de le dire.

«Je n'ai pas envie de te laisser m'échapper.» Les mots glissèrent aisément entre mes lèvres. Ma voix resta bien droit, ne capitulant pas devant mon épuisement et mes blessures toujours fraîches et vives. «Si tu savais combien de temps j'en rêve, sans comprendre ce que cherchais... mais c'était bien quelque chose, bien quelqu'un. Toi. Je ne sais pas encore comment le dire, mais... je n'ai pas envie de lâcher ta main...» Je glissai ma langue contre mes lèvres, son sucre y trouvant encore domicile. Oui ce baiser avait bien existé, je l'avais bien vécut comme n'y croyais pas encore entièrement. La réalisation même de l'espoir. C'était mieux encore, la cicatrice qu'elle laissait sur mes lèvres étaient tout aussi permanente que les autres, mais bien plus agréable. Elle me condamnait à y songer en chaque sourire. «Jamais...» C'est terriblement long...Je repensant à cette première conversation que nous avions échangé. Mon sourire s'agrandit jusqu'à rejoindre mes yeux. Je ramenai sa main à moi, la posant sur mon torse, là où vivait chaque battement. Boum, boum. Son contact le fit crier encore plus fort. «Écoutes ton coeur, il sait des choses que tu ignores.Comme, par exemple, comment me retrouver.» Je laissai sa main libre d'être et plongeai un de mes doigts dans ses longs et doré cheveux. Enroulant une de ses mèches autour de mon doigt, je m'y perdis un instant, sentant mon coeur battre, s'époumonant face à une telle proximité. Tirant sur sa mèche, me rapprochant en même temps, je me retrouvai collé à elle à nouveau, la trouvant en chaque inspiration. C'était délicieux... tout comme ce sourire que je tue contre ses lèvres. Je ne l'avais donc pas rêvé, ce premier, ces feux d'artifices. Laissant filer ses cheveux pour lui préféré la peau de son cou, je l'embrassai, mais qu'un instant. Que quelques secondes, trop courte pour même être ainsi considéré. Je ne cherchais que confirmation, qu'une lueur au fond de la pénombre. Ah, je pourrais facilement m'y perdre si je n'en avais pas préalablement décidé autrement. Elle était si belle, si belle et je ne pouvais même la voir. Mes lèvres la quittèrent en un bruit sonore et merveilleux. Collant mon front au sien, je patientai une seconde en silence avant d'ajouter. «Je viendrai à ta fenêtre.Pour entendre des histoires qui parle de...» Je fis un pas vers l'arrière, la perdant complètement aux mains de la noirceur. Tant pis, je la devinais, bien là, bien elle. «Nous.» Murmurais-je en faisant volte-face, sourire pendu aux lèvres... mon rêve éveillé.

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