Je marchais dans un endroit à la fois familier et inconnu. Inconnu par son paysage qui ne me disait absolument rien, familier par la sensation divine qui parcourait mon corps. J'avais l'impression d'être chez moi, dans ma maison. Pourtant rien, je ne reconnaissais pas les visages qui se dressaient devant moi. A la tombée de la nuit, je me suis retrouvée sur les marches d'un château, d'un niais pas possible me disais-je mais ce n'était rien comparé au reste. Cet homme, cette posture, ce regard. Je ne distinguais aucun de ses traits, il était un flou complet sauf son regard poignant, déroutant. Il s'approcha de moi, pour m'attraper violemment par la nuque collant mon corps contre le sien. L'intensité de son geste me fit frémir, jusqu'au bas de ma colonne vertébrale, l'intensité de ce regard me tourmenta encore longtemps jusqu'à l'étrange sensation, jusqu'au son de sa voix, distinct et rauque. Animal presque...

INCONNU ▬ « Je resterai là... »

Dans un rugissement, j'ouvre les yeux, recouverte d'une fine couche de sueur sur le front. Encore ce rêve/cauchemar éprouvant. Pourquoi ressentais-je le besoin de me rappeler à ce regard pénétrant d'un bleu intense. C'est difficile d'accepter que cela puisse réel. Je ne sais si cela provient de mon passé dont je n'ai aucun souvenir où s'il s'agit de mon imagination qui me joue sournoisement un jeu. Je me suis réveillée ce matin là de mauvaise humeur. Gus étant partit travailler, j'étais toute seule dans mon appartement, travaillant sur une commande, faisant ce qui me semblait me convenir le plus, hors... J'en avais pas franchement l'impression.

CINDERELLA ▬ « Bonjour, que pui... » Je le dévisageais... Perplexe, bon sang. Serait-il possible que ce soit lui ? « Navrée. »

Je le dévisageais une nouvelle fois, ce n'était pas polie, j'en avais conscience mais ce fut plus facile que de comprendre le déroulement violemment dans mon esprit. Tout se bousculait, des impressions, des frissons, partout. Rien d'érotique, pas la même chose que mes rêves bizarres, non il s'agissait d'une étrange impression. Serait-ce lui ? L'homme de mes rêves, celui qui me hantent continuellement jour et nuit. Ce n'est pas possible, il ne peut pas arriver chez moi et toquer à la porte comme si de rien était. Dans mon monde, ça ne se produit pas comme cela. Dans mon monde, les choses sont incertaines. Je détourne enfin le regard, me rendant compte que de le fixer pouvait le mettre mal à l'aise. Je préfère reprend mes esprits, professionnellement.

CINDERELLA ▬ « Que puis-je faire pour vous, monsieur ? »

Professionnellement, ça ressemblait à quelque chose, j'avais soudainement l'impression de me perdre. Mon cerveau en surchauffe essayait de donner une explication logique à sa présence devant moi. Pour la première fois depuis que je m'étais réveillée de mon obscurité, j'avais l'impression que ce serait différent que je pourrais avoir des réponses à toutes mes questions, pleine d'espoir.

Je ne pouvais pas être plus perturbée que cela. Je ne savais plus quoi penser ni quoi faire à dire vrai, c'était étrange. Je fermais les yeux, pour me remémorer toutes ses images virulentes qui avaient cent fois traversé mon esprit dans l'espoir d'avoir LA bonne réponse. Au lieu de cela il y avait toujours et encore cet immense trou noir dans ma tête rien ni personne ne pouvait m'aider à m'en sortir. Je tentais de reprendre mes esprits, car je devais faire fausse route.

WILLIAM ▬ « Excusez-moi, je suis navré de vous déranger mais j’ai là une affaire pressante. Je sais bien que vous ne me connaissez pas, en revanche peut-être reconnaîtrez-vous cet habit. » Me disait-il. Sa voix ne me parlait pas.

Je ne le connaissais pas, mes épaules s'affaissaient légèrement, persuadée de passer à côté de quelque chose. Quelle idiotie franchement. Je m'étais trompée sur toute la route, je me sentais idiote et en même temps je me demandais quelle réaction devrais-je avoir si un jour, un seul jour je rencontrais l'homme qui m'obsédais durant des nuits entières parfois. Je ne sais rien de ma vie, hormis des impressions des sentiments et un regard. Je le fixais un peu trop longuement, une nouvelle fois encore pour ne pas détourner le regard à un moment donné. Il semblait vraiment ressembler à quelqu'un que je connaissais. Il y avait quelque chose quand même qui m'interpelait. Je faisais surement fausse route, mais je ne sais pas il y avait que chose. Sauf qu'il me parlait.

WILLIAM ▬ « Vous voulez bien me venir en aide ? » Surprise et sortant de mes pensées je secouais la tête.
CINDERELLA ▬ « Bien évidemment. » Je me décalais légèrement sur le côté afin de le faire entrer chez moi. Je devais vraiment trouver un endroit où faire mes créations, je commençais à avoir une clientèle et j'avais vraiment besoin de séparer ma vie privée de mon emploi. « Entrez.

Je le laissais entrer avant de prendre des mains le vêtement qu'il me tendait. Il est vrai que le tissu était vraiment d'une très belle qualité. Mais je ne sais pas, au touché, je ne ressentais rien d'extraordinaire. Bon sang, la déception devait se lire sur mon visage et j'essayais de me mobiliser de nouveau si je ne voulais pas fondre en larmes devant un parfait inconnu. Je ne trouverais donc jamais qui je suis, et d'où je viens.

CINDERELLA ▬ « Vous avez déjà déposé ce vêtement chez moi ? » Demandais-je en plissant les yeux, attendant une réponse, finalement n'importe laquelle.