Aux regards cristallisé et aux iris limpides,
une jeune enfant, à l'esprit intrépide,
rêvait d'une vie nouvelle,
d'une existence plus belle.
Le cœur gelée et la raison embrouillée,
ses songes la font exister dans sa tour glacée,
sans qu'elle ne puisse gouter, aux couleurs chaudes d'été.
Plongé dans un hiver éternel, maudit par sa sœur,
les chants apaisants d'un chœur se dissipait sous la mort.
Mais elle vivait, ils vivaient, cachés sous l'épaisse couche de neige et de malheurs,
tous signant leur corps, priant et rêvant d'un quelconque bonheur.
Et entendant ces cris de désespoir, et de colère,
la jeune fille se lança dans une quête dirigée par leurs prières.
Et son voyage se termina en guerre, sa raison criant vengeance,
elle combattu avec bravoure et vit ces âmes partir auprès des anges.
Parfaite héroïne trouva son chemin, et sa bonté embrassa le front de la Reine.
La cruelle que le Salut de cet enfant sauva de ses pêchés, de sa peine...
Boum-boum, Boum-boum, Boum-boum est à présent le bruit de son corps,
de cette rêveuse qui brisa le sort...

Le vent, valsant avec les feuilles mortes sur le chemin monotone et solitaire qui menait à un endroit que la plupart des personnes de ce monde trouverait comme inutile, bourdonna dans les oreilles de la beauté juvénile. Ici, blanc à la peau de nacre, son corps dénudé, ne portant que pour vêtement le poids de sa vie, était étendu sur un lit pâle qui, par sa couleur ennuyante à son gout, tenter de capter la faible lumière matinale. Ses cheveux, qui à présent étaient devenus argentés, formaient un halo de pureté autours de son visage endormi. Rien ne semblait perturber le sommeil de la belle, rien ne prouvait aussi qu’elle ne dorme pas pour toujours. Mais seuls les plus attentifs d’entre nous pouvaient remarquer son corps bouger, tanguer aux nouvelles vagues d’air qu’elle inspirait profondément. Un air humide glaçant ses poumons humains...ou divins et qui semblaient dévorer son repos éternel. Elle rêvait ou était troublée. Ses paupières frémissaient et tentaient de s’ouvrir doucement, dérobant la créature de son univers, de son coma pour lui faire découvrir ce monde étrange dont il avait le privilège d’en toucher qu’une faible partie. Mais la nymphe des glaces refusa. Refusa avant d’en être certaine. D’être certaine d’une chose, que son trophée, sa victoire et son droit se trouvait bien à sa place, au chaud et à l’abri dans sa prison de porcelaine. Boum boum, boum boum. Il était bien là, enfermé et essayant de s’échapper. Elle sourit, cette idée d’oisillon en cage la distrayait beaucoup. Tout était comme il se devait d’être. Tout sauf une chose. Ouvrant ses yeux, d’une parfaite délicatesse, elle découvrit un arbre...en fleuraison ? Ses épines étaient roses et rondes, d’une grâce qu’Anna ne connaissait guère. D’une tendresse qui ne lui était point familière. D’une beauté aussi parfaite qu’il lui était difficile de détourner son regard. Captivée, elle mémorisait chaque courbe, chaque détroit, imperfections qui rendaient cette surprenante existence si belle. Son esprit en traça les contours et les reproduit dans son subconscient, dans son monde à elle. La Vallée des Larmes se vit déglacer par cette harmonie et sa cascade put enfin se jeter et alimenter ses iris qui devinrent aussi bleus, aussi limpides que la mer elle-même. Un océan envoutant qui en s’écrasant contre les rochers, laissait des gouttes lui échapper. Et des larmes, pour la première fois, chaudes perlaient les rebords, les creux de ses yeux. Elle était émerveillée...ceci était un semblant de réalité qu’elle apprendrait à dompter et aimer, une vérité qui lui serait fatale mais qu’elle chérirait. Une vie qu’elle aimera comme son instrument de musique intime.
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Et c’est en y déposant ses yeux, luxurieuses clés, qu’elle ouvrit l’âme qui lui était chère. Celle dont les voiles, flottant légèrement au dessus de sa tête, caressait son visage et enchantait les traits fins de son crayon. Courbant les droites d’un geste volage et dérobé à la conscience, emprisonnant l’ombre au blanc pur de la feuille, offrant une partie de soi, de cette céleste présence, à son dessin. Généralement, c’était la nudité, la plus pure et véritable des images qu’elle retraçait dans ses carnets, ou alors, lorsque les regards indiscrets en venaient à tourner à l’obsession, elle couvrait sa réalité d’un délectable drapé. Une sensualité, qui lui était familière des songes que sa raison déversait dans l’obscur de son esprit, mais qui portant à chaque fois une chaleur différente, l’enivrait d’une nouvelle fureur, une rage de vivre et d’embrasser. De gouter à ce que les femmes de la mine charbonneuse avaient savouré langoureusement. Elle fermait alors les yeux, apaisant son cœur fraichement acquit dans ses souvenirs, et respirait l’air ambiant. Celui qu’elle trouvait dans les jardins et qui émoustillait ses narines d’odeurs que son corps n’avait encore jamais connu. De l’arôme capiteux des roses, à celui, exaltant des églantines, sa raison perdait le fil, tranchait parmi cette émanation printanière et en tirait les plus délicieuses, celles qu’à présent elle reconnaitrait et désignerait comme ses préférées. C’était ainsi qu’elle voyageait. Elle qui n’avait connue que le blanc de l’hiver ou le gris monotone des villes, c’est ainsi qu’elle partait et finissait l’issue finale qui devait la conduire à l’espoir, la confiance en soi...celle qu’elle avait perdue, qu’elle avait négligemment laissée filer, entre ses longs doigts de fileuse, lorsque le docteur lui annonça un problème au cœur. Si jeune et pourtant portant le poids le plus lourd qu’il puisse y avoir sur ses épaules : la mélancolie. Elle s’était battue pour une machine qui était rouillée...souillée par la glace. Alors elle le réchauffait au soleil des horizons qui lui étaient étrangers, aux rayons si différents de ceux d’ici. La légère brise, chevauchée par les rêves brumeux d’une jeune fille égarée, frôlait ses lèvres rosées et les laissaient éclore en un sourire paisible qui endormait ses craintes et ses remords. Elle ouvrait finalement ses paupières, ses iris filtrant la lumière qui les éclairait avec un certain charme rustique et romantique, puis elle les dessinait...ces fleurs qui la libéraient. Elle les dessinait, frissonnantes, au merveilleux toucher de ses songes évaporés.